Archives par étiquette : bande dessinée

Une vie chinoise, 1, le temps du père, de Ôtié et Li Kunwu

pioche-en-bib.jpgCouverture de Une vie chinoise, tome 1, le temps du père, de Ôtié et Li KunwuJ’ai emprunté à la médiathèque les trois tomes de Une vie chinoise, je commence à vous parler du début, le temps du père, à suivre bientôt les tomes 2 (le temps du parti) et 3 (le temps de l’argent) pour une plongée dans la grande mutation de la Chine ces cinquante dernières années, par le prisme d’une histoire personnelle et autobiographique de Li Kunwu dans le Yunnan.

Le livre : Une vie chinoise, tome 1, le temps du père, de Philippe Ôtié (scénario) et Li Kunwu (dessin), collection Made in, éditions Kana, 2009, 256 pages, ISBN 9782505006084.

L’histoire : octobre 1950, Li, le secrétaire du parti communiste, prêche la bonne parole dans un village et en repart… quasiment marié à Xiao Tao. Peu après naît Xiao Li, un enfant formaté dès le berceau au culte de Mao Zedong. On assiste à la course à la production d’acier, au charbon, au métal à récupérer (le grand bond en avant), à la grande famine qui dura trois ans (épuisement des terres, ravageurs), puis à la révolution culturelle… jusqu’à ce qu’à son tour, le père tombe en disgrâce et se retrouve en camp de rééducation. Xiao Li découvre le dessin par le dessin de propagande, en produisant à la chaîne des portraits de Mao.

Mon avis : la folie de la Chine de Mao apparaît dans ces souvenirs d’enfance, le poids de la propagande qui fait suivre aux foules des chemins qui les mènent à la famine (qui a quand même fait 8 à 10 millions de morts), puis les excès de la révolution culturelle, la destruction des monuments anciens, des temples, en ville mais aussi dans les campagnes. Les dessins, à l’encre et souvent aux traits épais, illustrent bien ce sombre discours. Le tome 1 s’achève avec la mort de Mao, alors que le narrateur est soldat.

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Tsiganes, camp de concentration de Montreuil-Bellay, par Kkrist Mirror

Couverture de Tsiganes, camp de concentration de Montreuil-Bellay, par Kkrist Mirror Ce soir (8 avril 2014) sera lancé au bar le Plan B à Poitiers le festival des cultures Roms « Romano Dives » organisé par l’Association Divano et la Mauvaise réputation, avec une intervention de l’humoriste Fred Abrachkoff (dommage, presque à la même heure au TAP cinéma, un documentaire Parce que j’étais peintre, l’art rescapé des camps sur les peintres dans les camps de concentration, en présence du réalisateur Christophe Cognet). L’exposition photographique y restera jusqu’au 30 avril. Voir le site du festival pour avoir tout le programme, de mon côté, j’ai surtout noté la présence de Kkrist Mirror, auteur de Tsiganes, 1940-1945, Le camp de concentration de Montreuil-Bellay, samedi 12 avril à 19h30 au Biblio Café. Je vous ai déjà parlé de cet album, je réédite donc cet article paru la première fois le 22 février 2013 (j’ai complété les liens à la fin).

pioche-en-bib.jpgJ’ai emprunté cet album à la médiathèque.

Le livre : Tsiganes, 1940-1945, Le camp de concentration de Montreuil-Bellay, de Kkrist Mirror (dessin et scénario), éditions Emmanuel Proust, 2008, 86 pages plus la postface non paginée de Francis Groux, ISBN 9782848101842.

L’histoire : à Montreuil-Bellay près de Saumur dans le Maine-et-Loire, d’avril 1940 à 1946. La police française administre un camp de concentration destiné aux nomades, aux forains et surtout aux tsiganes, en vertu du décret du 6 avril 1940 qui astreint tous les nomades à résidence sous surveillance policière. Tout le monde semble bien content d’avoir mis à l’écart ces « indésirables ». Une seule personne se soucie de leur sort, le curé du village voisin qui est également aumônier du camp, l’abbé Jollec, un peu alcoolique, mais qui fait son maximum. Il réussit a sortir les enfants, à leur donner à manger, jusqu’à être lui-même interdit d’accès au camp… et ses démarches auprès des Allemands (ils le renvoient, le camp est géré par les Français), de l’évêque, du sous-préfet restent vaines…

Mon avis : un album qu’il faut absolument lire, basé sur les travaux de l’historien Jacques Sigot. L’auteur a rencontré des survivants et des descendants des survivants de ce camp. Et qui rappelle qu’à la libération… les tsiganes ne sont pas libérés, loin de là… Ils sont rejoints par les collaborateurs et divers prisonniers de guerre, puis éloignés encore plus loin, jusqu’au camp d’Angoulême, d’où les derniers ne seront délivrés qu’en juin 1946. Le dessin est sombre mais plein d’expression et, je pense, rend bien la dure vie de ce camp et de ses homologues répartis sur tout le territoire français. Si, ces dernières années, plusieurs ouvrages sont parus sur ce sujet, cette part sombre de notre histoire est peu racontée, y compris chez les Tsiganes. Ainsi, il y a quelques mois, une Tsigane a témoigné dans la presse locale sur son internement au camp de la route de Limoges à Poitiers, elle en avait peu parlé à sa famille et n’était jamais retournée sur place.

Pour aller plus loin : voir le site officiel de Kkrist Mirror et la page consacrée à l’internement des tsiganes à Montreuil-Bellay et Poitiers sur le site du cercle d’étude de la Shoah (même si la bibliographie n’a pas été mise à jour depuis longtemps). Pour le camp de Poitiers, voir l’article de Jacques Sigot, Un camp pour les Tsiganes à Poitiers, un camp de concentration oublié, une allée pour la mémoire, paru dans Le Picton, n° 204, novembre-décembre 2010, p. 9-10.

Sur des sujets voisins, Vous trouverez d’autres suggestions sous le mot-clef tsigane. Voir en particulier:

–  Tsiganes, sur la route avec les Roms Lovara de Jan Yoors

Des nouvelles d’Alain de Guibert, Keller et Lemercier

Liberté de Tony Gatlif et Eric Kannay

– le Frontstalag et les camps d’internement de Poitiers

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Top BD des blogueurs, mars 2014

Logo top BD des bloggueursLe classement du TOP BD des blogueurs proposé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible du mois dedécembre est arrivé… merci à lui pour ces savants calculs et cette organisation. Il y a eu pas mal de changements ce mois-ci, voir ses commentaires dans son article! Un mois très stable.

1- (=) Le journal de mon père , 18.67, Jiro Taniguchi, Casterman
2- (=) Persépolis , 18.64, Marjanne Satrapi, L’Association
3- (=) Un printemps à Tchernobyl , 18.63, Emmanuel Lepage, Futuropolis, voir mon avis
4- (=) Le loup des mers , 18.55, Riff Reb, Soleil
5- (=) Asterios Polyp , 18.5, David Mazzuchelli, Casterman
6- (=) Idées Noires , 18.5, Franquin, Fluide Glacial
7- (=) NonNonBâ , 18.5, Shigeru Mizuki, Cornélius
8- (=) Maus , 18.49, Art Spiegelmann, Flammarion, j’ai parlé ici du tome 1 : mon père saigne l’histoire, et du tome 2, Et c’est là que mes ennuis ont commencé
9- (=) Daytripper , 18.46, Fabio Moon, Gabriel Ba, Urban Comics
10- (=) Tout seul , 18.38, Christophe Chabouté, Vents d’Ouest
11- (=) Les derniers jours de Stefan Sweig , 18.36, L. Seksik, G. Sorel, Casterman
12- (=) Le sommet des dieux, 18.33, Yumemuka Bura, Jirô Taniguchi, Casterman, Tome 1,Tome 2,Tome 3, Tome 4, Tome 5.
13- (=) Universal War One, 18.33, Denis Bajram, Soleil, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6.
14- (=) V pour Vendetta , 18.22, Alan Moore, David Lloyd, Delcourt
15- (=) Le Grand pouvoir du Chninkel , 18.19, Van Hamme, Rosinski, Casterman
16- (=) Abaddon, 18.17, Koren Shadmi, Ici-Même, Tome 1, tome 2.
17- (-) Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes? , 18.13, Benoît Zidrou, Roger, Dargaud
18- (=) Rouge Tagada , 18.08, Charlotte Bousquet, Stéphanie Rubini, Gulf Stream Editeur
19- (=) Abélard 18.04, Régis Hautière, Renaud Dillies, Dargaud, Tome 1, Tome 2.
20- (=) Universal War Two tome 1 , 18, Denis Bajram, Casterman
21- (=) Mon arbre , 18, Séverine Gauthier, Thomas labourot, Delcourt
22- (=) Il était une fois en France, 17.98, Fabien Nury, Sylvain Vallée, Glénat, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5,Tome 6.
23- (=) Habibi , 17.95, Craig Thompson, Casterman
24- (=) Gaza 1956 , 17.92, Joe Sacco, Futuropolis, voir mon avis : Gaza 1956
25- (=) Trois Ombres , 17.9, Cyril Pedrosa, Delcourt
26- (=) Herakles tome 1 , 17.88, Edouard Cour, Akiléos
27- (=) Saga 17.88, Bryan K. Vaughan, Fiona Staples, Urban Comics, Tome 1, Tome 2
28- (=) Une métamorphose iranienne , 17.87, Mana Neyestani, Editions Ca et là
29- (+) Scalped, 17.86, Jason Aaron, R.M. Guerra, Urban Comics, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6, Tome 7
30- (=) Manabé Shima , 17.83, Florent Chavouet, Editions Philippe Picquier
31- (=) Les ignorants , 17.8, Etienne Davodeau, Futuropolis, je l’ai aussi beaucoup aimé
32- (=) Joker , 17.75, Brian Azzarello, Lee Bermejo, Urban Comics
33- (=) L’histoire des trois , Adolf, 17.75, Osamu Tezuka, Tonkam
34- (=) Blankets , 17.73, Craig Thompson, Casterman
35- (=) Le pouvoir des innocents- Les enfants de Jessica tome 1 , 17.73, L. Brunschwig, L. Hirn, Futuropolis
36- (=) Calvin et Hobbes, 17.7, Bill Watterson, Hors Collection, Tome 1, Tome 2, Tome 15, tome 17
37- (=) Les seigneurs de Bagdad , 17.7, Brian K. Vaughan, Niko Henrichon, Urban Comics
38- (=) Urban 17.69, Luc Brunschwig, Roberto Ricci, Futuropolis, Tome 1, Tome 2
39- (-) Holmes, 17.67, Luc Brunschwig, Cecil, Futuropolis, Tome 1, Tome 2, Tome 3.
40- (=) La petite famille , 17.67, Loïc Dauvillier, Marc Lizano, Editions de la Gouttière
41- (=) Tokyo Home , 17.67, Thierry Gloris, Cyrielle, Kana
42- (=) Anjin-san , 17.67, Georges Akiyama, Le Lézard Noir
43- (=) Lorenzaccio , 17.67, Régis Peynet, 12 Bis
44- (=) L’Orchestre des doigts, 17.65, Osamu Yamamoto, Editions Milan, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4
45- (=) Portugal , 17.61, Cyril Pedrosa, Dupuis
46- (=) Voyage aux îles de la Désolation , 17.58, Emmanuel Lepage, Futuropolis
47- (=) Elmer , 17.58, Jerry Alanguilan, Editions Ca et là
48- (=) Moi, René Tardi, prisonniers de guerre au Stalag IIB , 17.58, Jacques Tardi, Casterman
49- (=) Pinocchio , 17.55, Winschluss, Les Requins Marteaux
50- (=) Alice au pays des singes , 17.52, Tebo, Nicolas Keramidas, Glénat

Une semaine sur deux, de Pacco

pioche-en-bib.jpgCouverture de Une semaine sur deux, de PaccoUn album trouvé dans les bacs de la médiathèque.

Le livre : Une semaine sur deux, de Pacco, éditions Fluide-Glacial-Audie, 2002, 161 pages, ISBN 9782352071709.

L’histoire: de nos jours aux environs de Saint-Jean-de-Luz. Pacco vient de se séparer de sa compagne, emménage dans un appartement avec sa fille Maé, 6 ans, dont il a la garde alternée une semaine sur deux. Le voici à essayer de préparer des repas (les pizzas surgelées, c’est bien prratique), lire les histoires, gérer une petite fille très active, mais aussi essayer de continuer son travail de dessinateur, sans oublier les loisirs (surf et guitare).

Mon avis :  je n’ai pas lu les précédentes aventures de la série Maé, ni la suite d’ailleurs… L’emménagement, les journées avec Maé, les semaines avec les copains, un récit de la vie quotidienne d’un papa à mi-temps avec de petites histoires ou situations sur une ou deux pages. Une fillette vive, qui ne semble pas soufrir de la séparation de ses parents (ou bien c’est ce que son père veut nous faire croire?), des situations plutôt drôles, même si rien ne semble vraiment très original et est trop centré sur le père et la petite fille, un peu comme s’ils vivaient dans une bulle, quasiment sans monde extérieur. Même si on aperçoit des mamans au parc, des copains, la plage ou une visite à Paris pour remettre des planches, tout tourne autour de Pacco. Une chronique de la vie quotidienne très égo-centrée. Un moment agréable, mais pour des aventures de célibataire, puis de mari et enfin de père avec plus de profondeur, je vous conseille plutôt les albums de , et notamment ses Chroniques de Jérusalem pour le volet « jeune papa » (il faut que je trouve son Guide du mauvais père, pour compléter…).

Pour aller plus loin : voir le blog de Pacco.

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Moi vivant, vous n’aurez jamais de pause, de Leslie Plée

pioche-en-bib.jpgLogo BD for WomenCouverture de Moi vivant, vous n'aurez jamais de pause, de Leslie PléeUne bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque.

Le livre: Moi vivant, vous n’aurez jamais de pause, ou comment j’ai failli devenir libraire, de Leslie Plée, éditions Jean-Claude Gawsewtich, 2009, 95 pages, ISBN 9782350131573.

L’histoire: Rennes, novembre 2006. Leslie rentre dans le cabinet d’un psy. Quelques mois auparavant, en mai 2005. Leslie vient de s’installer à Rennes pour suivre son amour, elle cherche un boulot, n’a pas d’expérience. Elle est embauchée par une grande surface de produits culturels sur une zone commerciale, direct en CDI. Son boulot commence avec quelques collègues par la mise en place de la boutique, qui en fait n’ouvrira que dans deux mois. Un traval debout, sans pause sauf pour le déjeuner. Et voici l’ouverture, il s’agit de vendre des livres, des best-sellers surtout, organiser les retours (il ne faut pas trop de stock de livres qui ne se vendent pas). Entre un chef tyrannique pour qui seul compte le rendement du magasin et des clients qui ne sont pas vraiment des lecteurs (il cherchent les manuels et livres pour la rentrée scolaire, des cadeaux à offrir), Leslie tiendra-t-elle? La visite chez le psy qui ouvre le livre l’a-t-elle aidée?

Mon avis: Leslie Plée tient des chroniques sur son blog et c’est de l’un de ces chapitres de sa vie qu’est tiré cet album après qu’elle a été repérée par , directrice de collection aux éditions Jean-Claude Gawsewtich. Elle dresse un portrait sans concession de ces grandes surfaces culturelles, qui n’ont de culturels que les produits mis en vente, en fonction de leurs potentiels de vente. Ça ressemble à Cultura, où je n’ai mis les pieds qu’une fois (il faut prendre une voiture que je n’ai pas pour y aller, ou une demi-heure de bus), je préfère ma vraie librairie de centre-ville, la Belle aventure à Poitiers! Une description sans concession d’un monde du travail qui peut vous détruire (vivent les chefs et l’informatique, avec un logiciel de recherche ubuesque, voir par exemple page 31) jusqu’à vous amener chez le psy… Le graphisme des dessins est simple, avec une mise en couleur par grands aplats. Une plume mordant et très plaisante! Et surtout, continuez à acheter vos livres dans de vraies librairies, pas dans ces supermarchés et encore moins « en ligne » (avec des gens qui courent ou roulent en rollers dans des entrepôts pour préparer vos commandes, des entreprises qui ne payent pas d’impôts en France et tuent les commerces de centre-ville). Gardez un contact avec ces libraires qui font un formidable travail pour mettre en avant des livres, pas des « produits »!

Pour aller plus loin : voir le blog de Leslie Plée.

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Des nouvelles d’Alain de Guibert, Keller et Lemercier

Couverture de Des nouvelles d'Alain de Guibert, Keller et Lemercierpioche-en-bib.jpgEn cherchant dans les bacs de bandes dessinées de la médiathèque, j’ai trouvé cet album avec des auteurs que j’apprécie, (L’enfance d’Alan, La guerre d’Alan, tome 1tome 2 et tome 3), qui a aussi écrit avec et , le Photographe (voir tome 1, tome 2 et  tome 3).

Le livre: Des nouvelles d’Alain de Alain Keller (photographies et récits), Emmanuel Guibert (dessins et rédaction) et Frédéric Lemercier (couleurs et mise en page), éditions Les Arènes, 2011, 95 pages, ISBN 9782352041382 (l’ouvrage rassemble quatre récits parus de 2009 à 2011 dans la revue XXI, augmentés de deux chapitres inédits et d’annexes pleines de ressources sur le sujet).

L’histoire: depuis 1999, Alain Keller sillonne l’Europe au volant de sa vieille Skoda à la rencontre des Roms et des Tsiganes au Kosovo à la fin de la guerre de Yougoslavie, dans le village de Ljubenic (chapitre 1), dans le bidonville de Gazela près de Belgrade en Serbie (chapitre 2), en République Tchèque (chapitre 3), en Italie, à Milan puis dans le sud, en particulier à Lamezia Terme près de Naples (avec la coopérative Ciarapani, chapitre 4), en Slovaquie (chapitre 5) et en région parisienne avec des expulsions de Roms venus pour une part de Roumanie (chapitre 6). Partout, ils sont victimes de ségrégation, d’expulsions, d’exactions (dramatiques incendies volontaires).

Mon avis: dans le premier chapitre, on retrouve , le photographe de la série éponyme (voir tome 1, tome 2 et  tome 3), décédé depuis et qui a fait connaître ses co-auteurs de cette série, et , à Alain Keler. Comme pour le Photographe, l’album mêle photographies et dessins, avec d’importantes annexes. J’ai beaucoup aimé ce style de photo/BD reportage très intéressant, que ce soit sur le plan graphique, avec un savant mélange de photographies (pleines pages et plus petites), de dessins et de textes. A côté du reportage, il y a aussi l’interrogation du photographe sur son métier, l’intrusion dans la vie de gens souvent maltraités et mal-aimés, il comprend donc quand il est chassé d’un camp et se blesse en prenant la fuite (page 49: « il m’arrive souvent de penser que si un inconnu sonnait chez moi, entrait et commençait à photographier ma chambre à coucher, je le foutrais sans doute à la porte, moi aussi »). Un album à lire absolument!

Pour aller plus loin sur le même thème:

Couverture de Tsiganes, camp de concentration de Montreuil-Bellay, par Kkrist MirrorJe vous ai parlé de deux livres proposés à la fin dans la sélection de lecture : l’excellente bande dessinée Tsiganes, camp de concentration de Montreuil-Bellay, par Kkrist Mirror, et Tsiganes, sur la route avec les Roms Lovara de Jan Yoors. Vous trouverez d’autres suggestions sous le mot-clef tsigane.

Dans les annexes, j’ai relevé, parmi beaucoup d’autres, ces ressources sur le sujet: l’association Ecodrom à Montreuil-sous-Bois, le groupe Kesaj Tchave, la FNASAT / Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes et les Gens du voyage en France. Dans la Vienne, l’ADAPGV 86 (association départementale pour l’accueil et la promotion des Gens du Voyage, affiliée à la FNASAT) gère un centre social qui fait un formidable travail sur Châtellerault, et, à Poitiers, une des seules aires de gens du voyage (avec Toulouse) installée à proximité d’un CHU, pour permettre aux familles de visiter leurs malades.

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Paroles sans papiers

pioche-en-bib.jpgCouverture de Paroles sans papiersUne bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque.

Le livre : Paroles sans papiers, de Lorenzo Mattotti (une femme sur la route), Gipi (le drame marocain), Frederik Peeters (Pourquoi la France), Pierre Place (Prostitution sans papiers), Alfred (Une jeunesse clandestine), Brüno (Esclavage ordinaire), Kokor (Survivre sans papier), et (Éloignement à la française), Cyril Pedrosa (Résister sans papiers),  éditions Delcourt, 2007, 59 pages plus un dossier documentaire d’une douzaine de pages, ISBN 978-2-7560-1085-4.

L’histoire : de nos jours à travers le monde, des migrants qui sont refoulés avant même de pouvoir quitter leur pays ou du Maroc (deux histoires montrent la violence de la répression dans ce pays qui n’hésite pas à tabasser les candidats au départ et à les relâcher en plein désert), des femmes candidates au départ qui sont violées, une enfant esclave moderne en banlieue, la prostitution pour survivre, une Tchétchène et ses enfants traumatisés. Neuf histoires singulières, mises en images et en récit par neuf auteurs de talent…

Mon avis : neuf destins, neuf auteurs engagés. Écrit en 2007, à la pire époque pour les Sans papiers, cet ouvrage garde toute son actualité car contrairement à ce que l’on aurait pu croire, l’alternance politique en France n’a rien changé pour eux… Seuls ceux qui les aident ont vu disparaître le délit d’aide aux migrants (recharger un téléphone portable, offrir le gîte et le couvert de temps à autre ou plus durablement étaient un délit), mais il est toujours aussi difficile pour des centaines de milliers de gens de vivre, à la recherche d’un lieu d’asile plus serein que leur pays d’origine devenu invivable pour des raisons politiques, économiques ou autre.

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Juge Bao et la belle endormie, de Patrick Marty et Chongrui Nie

pioche-en-bib.jpgCouverture de Juge Bao et la belle endormie, de Patrick Marty et Chongrui NieCe petit album, le troisième d’une série consacrée au Juge Bao (999-1062), avait été mis en valeur dans une sélection de bandes dessinées de la médiathèque.

Le livre : Juge Bao et la belle endormie (tome 3 de la série Juge Bao), de Patrick Marty (scénario) et Chongrui Nie (dessins), éditions Fei, 2011, 156 pages, ISBN 978-2-35966-006-7.

L’histoire : En Chine, sous la dynastie des Song du Nord au 11e siècle. Le juge Bao a été chargé par l’Empereur d’enquêter sur la famine sévit à He Zhong, capitale de la province du He Nan. Il soupçonne des détournements du riz envoyé par l’empereur par le gouverneur de la province, le duc ZHao. Avec l’aide de ses soldats, de son secrétaire-médecin légiste et d’un adolescent plein d’astuces, le voici qui suit de près une nouvelle livraison de vivres. Malgr la famine qui sévit, le duc ZHao veut donner un grand banquet pour fêter la naissance de son petit-fils, le fils de sa nièc, qui semble bien hostile. La maternité du bébé est revendiquée par une autre jeune femme,  récented’une tentative de meurtre par empoisonnement, comme un homme retrouvé justement mort au même moment. Que se passe-t-il dans cette province chinoise?

Mon avis: Cet album en noir et blanc est dans un format assez inhabituel, 13 sur 18 cm « à l’italienne » (horizontal). Il m’a beaucoup fait pensé, en bande dessinée, à la série du juge Ti par Robert Van Gulick aux éditions 10/18… qui sont inspirés du même personnage mi historique mi mythique. Le scénario est bien mené. Le dessin à la plume est vif, parfois nerveux, avec forces hâchures (vous pouvez le voir déjà sur la couverture). Les aplats noirs sont traités de même, avec des grattages qui donnent des hâchures blanches.  Il faut que j’emprunte les autres tomes de la série à la médiathèque! Ils semblent avoir beaucoup de succès, je suis sur liste d’attente pour le premier tome de la série (voir Juge Bao et le Phoenix de Jade, Juge Bao et le roi des enfants, Juge Bao et l’auberge maudite, Juge Bao et les larmes du Bouddha)…

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L’espion de Staline d’Isabel Kreitz

pioche-en-bib.jpgLogo BD for WomenCouverture de L'espion de Staline d'Isabel KreitzUne bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque. Après le travail en collaboration d’Isabel Kreitz (Haarmann, le boucher de Hanovre, scénario de Peer Meter), voici un travail en solo de cette dernière, réalisé un peu avant.

Le livre : L’espion de Staline de Isabel Kreitz (scénario et dessins), traduit de l’allemand par Paul Derouet, collection écritures, éditions Casterman, 2010, 255 pages dont un dossier documentaire d’une dizaine de pages, ISBN 9782203029637.

L’histoire : 1930, la narratrice et pianiste Eta Harich-Sneider suit son mari à Shanghaï et y fait la connaissance de Richard Sorge, militant communiste. Après l’invasion de la Mandchourie, Richard est parti au Japon et Eta rentrée en Allemagne. 1941. Eta Harich-Sneider, devenue une pianiste renommée, débarque à son tour à Tokyo sous le prétexte d’une série de concerts et loge à l’ambassade d’Allemagne, prise sous leur aile par Ott, l’ambassadeur, et sa femme. Elle y retrouve Sorge, devenu journaliste allemand comme couverture, espion à la solde de la Russie en réalité, qui boit trop et court les femmes… et bientôt aussi Eta.

Mon avis : un album en noir et blanc qui raconte l’histoire de Richard Sorge mais montre surtout, par un beau travail au crayon, une ambassade d’Allemagne au Japon convertie au Nazisme, dont les membres doivent s’assurer de la collaboration du Japon contre l’URSS que l’Allemagne s’apprête à lâcher, le tout en gardant une vie mondaine de salon… L’histoire est présentée comme les souvenirs de la pianiste, racontés des années plus tard, et insiste finalement plus sur les frasques de Sorge que sur son activité d’espion (Staline refuse de le croire quand il lui fait savoir que l’Allemagne va lâcher le pacte germano-soviétique). Une histoire intéressante également éclairée par le dossier documentaire en fin d’album.

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Top BD des blogueurs, février 2014

Logo top BD des bloggueursLe classement du TOP BD des blogueurs proposé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible du mois dedécembre est arrivé… merci à lui pour ces savants calculs et cette organisation. Il y a eu pas mal de changements ce mois-ci, voir ses commentaires dans son article! Un mois assez stable.

Comme d’habitude, en gras, les albums que j’ai chroniqués ici…

1- (=) Le journal de mon père, 18.67, Jiro Taniguchi, Casterman
2- (=) Persépolis, 18.64, Marjanne Satrapi, L’Association
3- (=) Un printemps à Tchernobyl, 18.63, Emmanuel Lepage, Futuropolis, voir mon avis
4- (=) Le loup des mers, 18.55, Riff Reb, Soleil
5- (=) Asterios Polyp, 18.5, David Mazzuchelli, Casterman
6- (=) Idées Noires , 18.5, Franquin, Fluide Glacial
7- (=) NonNonBâ, 18.5, Shigeru Mizuki, Cornélius
8- (=) Maus, 18.49, Art Spiegelmann, Flammarion, j’ai parlé ici du tome 1 : mon père saigne l’histoire, et du tome 2, Et c’est là que mes ennuis ont commencé
9- (=) Daytripper, 18.46, Fabio Moon, Gabriel Ba, Urban Comics
10- (-) Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes? , 18.43, Benoît Zidrou, Roger, Dargaud
11- (=) Tout seul, 18.38, Christophe Chabouté, Vents d’Ouest
12- (=) Les derniers jours de Stefan Sweig, 18.36, L. Seksik, G. Sorel, Casterman
13- (=) Le sommet des dieux, 18.33, Yumemuka Bura, Jirô Taniguchi, Casterman, Tome 1 ,Tome 2,Tome 3, Tome 4, Tome 5.
14- (=) Universal War One, 18.33, Denis Bajram, Soleil, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6.
15- (=) V pour Vendetta, 18.22, Alan Moore, David Lloyd, Delcourt
16- (=) Le Grand pouvoir du Chninkel, 18.19, Van Hamme, Rosinski, Casterman
17- (=) Abaddon, 18.17, Koren Shadmi, Ici-Même, Tome 1, tome 2.
18- (=) Rouge Tagada, 18.08, Charlotte Bousquet, Stéphanie Rubini, Gulf Stream Editeur
19- (=) Abélard 18.04, Régis Hautière, Renaud Dillies, Dargaud, Tome 1, Tome 2.
20- (=) Universal War Two tome 1, 18, Denis Bajram, Casterman
21- (=) Mon arbre, 18, Séverine Gauthier, Thomas labourot, Delcourt
22- (=) Il était une fois en France, 17.98, Fabien Nury, Sylvain Vallée, Glénat, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5,Tome 6.
23- (=) Habibi, 17.95, Craig Thompson, Casterman
24- (=) Gaza 1956, 17.92, Joe Sacco, Futuropolis, voir mon avis : Gaza 1956
25- (=) Trois Ombres, 17.9, Cyril Pedrosa, Delcourt
26- (=) Herakles tome 1, 17.88, Edouard Cour, Akiléos
27- (=) Saga, 17.88, Bryan K. Vaughan, Fiona Staples, Urban Comics, Tome 1, Tome 2,
28- (=) Une métamorphose iranienne, 17.87, Mana Neyestani, Editions Ca et là
29- (=) Manabé Shima, 17.83, Florent Chavouet, Editions Philippe Picquier
30- (=) Scalped, 17.83, Jason Aaron, R.M. Guerra, Urban Comics, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6, Tome 7,
31- (=) Les ignorants, 17.8, Etienne Davodeau, Futuropolis, je l’ai aussi beaucoup aimé
32- (=) Joker , 17.75, Brian Azzarello, Lee Bermejo, Urban Comics
33- (=) L’histoire des trois , Adolf, 17.75, Osamu Tezuka, Tonkam
34- (=) Blankets, 17.73, Craig Thompson, Casterman
35- (=) Le pouvoir des innocents- Les enfants de Jessica tome 1, 17.73, L. Brunschwig, L. Hirn, Futuropolis
36- (=) Calvin et Hobbes, 17.7, Bill Watterson, Hors Collection, Tome 1, Tome 2, Tome 15, tome 17,
37- (=) Les seigneurs de Bagdad, 17.7, Brian K. Vaughan, Niko Henrichon, Urban Comics
38- (=) Holmes, 17.69, Luc Brunschwig, Cecil, Futuropolis, Tome 1, Tome 2, Tome 3.
39- (=) Urban, 17.69, Luc Brunschwig, Roberto Ricci, Futuropolis, Tome 1, Tome 2,
40- (=) La petite famille , 17.67, Loïc Dauvillier, Marc Lizano, Editions de la Gouttière
41- (=) Tokyo Home, 17.67, Thierry Gloris, Cyrielle, Kana
42- (=) Anjin-san, 17.67, Georges Akiyama, Le Lézard Noir
43- (=) Lorenzaccio, 17.67, Régis Peynet, 12 Bis
44- (=) L’Orchestre des doigts, 17.65, Osamu Yamamoto, Editions Milan, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4.
45- (=) Portugal, 17.61, Cyril Pedrosa, Dupuis
46- (=) Voyage aux îles de la Désolation , 17.58, Emmanuel Lepage, Futuropolis
47- (=) Elmer , 17.58, Jerry Alanguilan, Editions Ca et là
48- (=) Moi, René Tardi, prisonniers de guerre au Stalag IIB, 17.58, Jacques Tardi, Casterman
49- (-) Pinocchio, 17.55, Winschluss, Les Requins Marteaux
50- (=) Alice au payx des singes, 17.52, Nob, Nicolas Keramidas, Glénat