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Une riche maison dans la Grand’Rue à Poitiers

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 1, vue de la maison

À l’angle de la Grand’Rue (n° 48) et de la rue des Feuillants (n° 95) à Poitiers se trouve cette grande maison bourgeoise du 19e siècle.

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 2, la travée centrale Sa travée centrale (voir ici pour revoir le vocabulaire d’une façade de maison) côté Grand’Rue est la seule à porter un décor. Au rez-de-chaussée se trouve une porte charretière (large, permettant l’accès d’une charrette) percée d’une porte cochère (pour le passage des piétons). Le premier et le deuxième étage jouent sur un motif de pierres de taille traitées en bossage (en relief, voir plus d’explications sur un appareil en bossage), avec un balcon au premier étage et un balconnet au second. À droite se trouve une devanture de boutique en bois.

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 3, le portail La porte est encadrée d’un décor sculpté. Des marguerites sont sculptées sur les montants, avec un décor formant des panneaux moulurés.

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 4, le linteau de la porte

L’arc segmentaire qui couvre la porte, même s’il est protégé par le balcon, porte un assez riche décor très sale.

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 5, oiseau à gauche du linteau Sur la gauche et sur la droite, une profusion de décor végétal avec un oiseau dans la volute la plus vers le centre… ici à gauche…

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 6, oiseau à droite du linteau … et là à droite.

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 7, personnage au centre du linteau Au centre, un petit personnage – genre putti – se tient debout, mains levées, dans un motif ovale qui rappelle fortement la forme en amande des mandorles.

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 8, le décor du premier étage Au premier étage, une porte-fenêtre à imposte semi-circulaire ouvre sur le balcon. Cette imposte est encadrée d’un décor sculpté de motifs végétaux et de grappes de raisin…

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 9, la tête sur la clef de l'arc … et sur la clef de l’arc se trouve le visage d’un homme barbu et moustachu, au front ridé, les yeux levés vers le ciel.

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 10, le décor du deuxième étage Sous le bandeau qui sépare les deux étages a pris place une frise de fleurs stylisées. Sous l’appui de la fenêtre du deuxième étage est sculpté un panneau avec des entrelacs de tiges et de feuilles, des marguerites et des roses en fleur…

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 11, détail du décor végétal du 2e étage Voici un détail de ce décor…

L’ancien sanatorium de Poitiers

Poitiers, l'ancien sanatorium, 1, l'escalier d'accès depuis l'hôtel-Dieu

A Poitiers comme dans beaucoup de villes en France, dans l’entre deux guerres (c’est une obligation d’une loi de 1919, voir en fin d’article ou celui de Niort), un sanatorium a été construit pour soigner les tuberculeux… Il se trouve rue Guillaume-le-Troubadour – du nom du grand-père d’Aliénor-d’Aquitaine, Guillaume VII comte de Poitou ou Guillaume IX duc d’Aquitaine (1071-1126)… cette double numérotation des comtes et ducs est l’objet de nombreux quiproquos… mais revenons à nos moutons ou plutôt à notre sanatorium, construit pas loin du Clain, mais assez loin des autres bâtiments de l’hôtel-Dieu. Il fallait franchir toute une série d’escaliers pour le rejoindre. Les contagieux étaient mieux à l’écart des autres… Le bâtiment accueille aujourd’hui les services centraux du CROUS et des chambres universitaires.

Poitiers, l'ancien sanatorium, 2, la façade principale Le bâtiment a été conçu par l’architecte Marcel Boudouin (Poitiers, 1906 – Poitiers, 1986), avec des étages formant des gradins, comme il était courant à l’époque. Il fallait aérer les malades, ce qui explique aussi la présence des terrasses devant les chambres. Les malades qui ne pouvaient pas aller au bon air de la montagne devaient prendre le bon air de la ville… pas trop humide (ces terrasses tournent le dos à la rivière). Je vous reparlerai de cet architecte, qui est aussi l’auteur à Poitiers de la cité Gabillet, de l’église Saint-Cyprien, de la première partie du boulevard du Grand-Cerf, la cité de Bel Air et de la clinique des Hospitalières (ces deux derniers détruits ou remaniés ces dernières années). Dans le domaine hospitalier, il a aussi travaillé pour les hôpitaux de Montmorillon et de Lusignan dans la Vienne et de Cadillac en Gironde. Il est aussi l’auteur d’une partie du CHU de la Milétrie à Poitiers (qui a remplacé l’hôtel-Dieu du centre-ville).

Poitiers, l'ancien sanatorium, 3, vue générale... masquée par les arbres Bon, on ne voit rien de son sanatorium avec le rideau d’arbres, j’essayerai de penser à faire une photographie cet hiver… Le soleil devait pouvoir rentrer jusqu’au fond des chambres.

Poitiers, l'ancien sanatorium, 4, l'avancée centrale en demi-cercle Les deux ailes s’organisent de part et d’autre de l’acceuil (dans l’avancée en demi-cercle) et des espaces de soin.

Poitiers, l'ancien sanatorium, 5, l'aile gauche D’ici, on voit mieux l’aile gauche.

Poitiers, l'ancien sanatorium, 6, la façade postérieure La façade postérieure aurait bien besoin d’une petite rénovation… Les fenêtres d’époque (suite à une question en commentaire, pas des années 1930, mais de la transformation en résidence universitaire, à la fin des années 1960) ont leur charme… mais doivent laisser passer un maximum d’air!

Poitiers, l'ancien sanatorium, 7, le bâtiment central De ce côté, un bâtiment administratif fait le pendant de l’avancée en cercle encadrée de ses deux tours… Remarquez au passage le verre cathédrale qui sert à l’éclairage…

Poitiers, l'ancien sanatorium, 8, la façade postérieure et l'entrée de service Et voilà, une dernière vue sur l’entrée administrative… Un peu tristoune pour le CROUS, un témoignage d’une architecture du 20e siècle pas si loin de nous…

PS: suite à une question de Virjaja, je vois que j’ai oublié de signaler que la loi Honnorat de 1919 a imposé à chaque département français d’avoir un sanatorium… La guerre de 1914-1918 a favorisé la grippe espagnole… mais aussi la tuberculose, propagation favorisée par la promiscuité des tranchées, les organismes affaiblis ne résistant pas aux microbes, les migrations (retour des soldats, mais aussi début d’exode rural dans de nombreuses régions).

Une visite du TAP /théâtre et auditorium de Poitiers

Poitiers, le théâtre et auditorium, 1, avec son architecte sur le parvis Il y a quelques semaines, je vous ai parlé d’une visite de Poitiers avec plusieurs architectes et vous ai déjà emmenés voir la médiathèque et la crèche du marronnier. Je vous emmène aujourd’hui au TAP /théâtre et auditorium de Poitiers, dont je vous ai parlé lors de son inauguration en septembre 2008 et pour les spectacles que j’y ai suivis en 2008-2009 (une partie, non regroupés sur un seul article), en 2009-2010 et en 2010-2011 [et aussi les saisons 2011-20122012-2013, 2013-2014, 2014-2015, …], je suis en train d’affiner ma future saison… à découvrir sur le site officiel du TAP. La visite était menée de main de maître (et avec beaucoup d’enthousiasme) par son architecte portugais João Luis Carrilho da Graça, qui, l’après-midi, nous a aussi présenté certains de ses projets très intéressants au Portugal. Un grand merci pour cette visite et pour ces échanges!

Poitiers, le théâtre et auditorium,2, au fond vu depuis la rue Grimaud Avant d’entrer avec lui, revenons un peu en arrière, c’est-à-dire à l’arrivée dans le bâtiment par la rue Édouard Grimaud, alors en pleins travaux. Je vous ai déjà montré maison du Dr Letang et son décor daté de 1902 que l’on aperçoit au premier plan à gauche).

Poitiers, le théâtre et auditorium,3, la vigne vierge depuis la vitre du foyer Il voulait que son double bâtiment jaune (un cube pour l’auditorium, un pour le théâtre) se voit depuis cette rue, mais aussi que la vigne vierge pousse sur les murs pour faire écho à la vigne-vierge de la dernière maison à gauche de la rue Grimaud. De cette fenêtre, on voit la vigne qui grimpe peu à peu dehors…

Poitiers, le théâtre et auditorium,4, le grand escalier Allez, on descend le grand escalier, conçu aussi comme un lieu de spectacle, de même que l’espace en bas, foyer des spectateurs mais aussi parfois avec des installations artistiques…

Poitiers, le théâtre et auditorium, 5, le théâtre vu depuis la scène Une petite vue sur la salle de théâtre comme les spectateurs ne la voit pas, c’est-à-dire depuis la scène… 700 places… Le public de la visite (dont Jérôme Lecardeur, le « nouveau » -depuis un an quand même- directeur du TAP, très concentré 😉 , le seul dont j’ai laissé le visage sur la photo) suit attentivement les explications de l’architecte.

Poitiers, le théâtre et auditorium, 6, le foyer des artistes, partie extérieure Un autre espace que l’on ne voit jamais, le foyer des acteurs en commençant par l’espace extérieur…

Poitiers, le théâtre et auditorium, le foyer vu depuis le parvis En fait, pour les personnes qui passent sur le parvis du TAP et osent se pencher, il est visible du haut par chacun… [ainsi que, depuis, les fissures, les infiltrations d’eau et l’écaillage de la peinture jaune]

Poitiers, le théâtre et auditorium,7, le foyer des artistes, partie intérieure … et la partie intérieure. Vous voyez tous les jeux de mots sur le mur, ils sont dus à l’artiste Nuno Gusmão (avec son blog… en Portugais), c’est la première fois que j’entendais son nom, c’est dommage qu’il ne figure nulle part sur place (ou bien très très discrètement?) ni sur le site du TAP, merci à João Luis Carrilho da Graça d’avoir souligné son travail et de nous avoir appris que c’était à lui que l’on devait l’acronyme TAP… ou plutôt tap en minuscule, tip, tap, tap…

Poitiers, le théâtre et auditorium,8, une envolée de papillons dans un escalier Dans un escalier qui n’est pas non plus dans la partie publique, un envol de papillons…

Poitiers, le théâtre et auditorium, 9, la salle de l'auditorium vue depuis la scène On arrive dans l’auditorium… vu lui aussi depuis la scène. João Luis Carrilho da Graça nous rappelle son choix d’une salle à plat (1100 places), sans allée centrale, des calculs d’acoustique etc., qui ont déjà été présentés lors de l’inauguration et de visites du bâtiment. Une acoustique exceptionnelle… sauf que depuis quelques mois, les sièges grincent!!! [ils ont été huilés après]

Poitiers, le théâtre et auditorium, 10, sur la scène de l'auditorium Une présentation pleine d’entrain de sa belle réalisation… même M. Baudouin (à gauche), l’architecte de la médiathèque, écoute avec attention…

Poitiers, le théâtre et auditorium, 11, l'auditorium vu du balcon Une dernière vue de l’auditorium depuis le balcon, seuls les architectes, la presse, les élus sont encore en bas.

Poitiers, le théâtre et auditorium,12, vu depuis la grande passerelle Ah, si, comme un clin d’œil à João Luis Carrilho da Graça qui a dit aimer la découverte de son chantier depuis le boulevard, la vue depuis la grande passerelle, à laquelle on peut maintenant (mais plus pour longtemps) accéder depuis le parking construit en même temps que le TAP [remplacée depuis par le viaduc Léon Blum ouvert en février 2014] … Une dernière remarque à l’intention de nos édiles municipales… Le parvis est aussi conçu comme un passage entre la gare et le centre-ville et vice-versa. Mais en hiver, quand on sort du TAP pour rejoindre la grande passerelle, tout le monde se cramponne à la rampe: il manque une lampe, la première marche est complètement dans l’ombre. Depuis trois ans, nous sommes plusieurs à l’avoir signalé en vain au TAP, qui nous renvoie vers la ville, responsable de cette partie, sans aucun effet… Pouvons-nous espérer ne plus craindre de tomber dans ces escaliers pour la prochaine saison (2011-2012)? Cela sera encore plus indispensable si le restaurant ouvre enfin… [en 2015, ce problème d’éclairage n’est toujours pas résolu, depuis cet article, le restaurant a ouvert, a fait faillite, été repris…]…

L’ancienne école d’art de Niort par Lasseron

Niort, l'ancienne école d'art, 01, la façade Aujourd’hui, direction Niort et son ancienne école d’art ou pavillon Stéphane Grapelli, qui a accueilli à partir de 1952 le muséum d’histoire naturelle (aujourd’hui regroupé avec le musée d’Agesci), puis l’école de musique, et pour quelques mois encore le centre régional des métiers d’art, dont l’avenir est incertain si l’on en croit la presse locale la semaine dernière. Il a été restauré il y a quelques années et se trouve à l’angle de la rue du musée et de la rue Saint-Jean, très près de l’hôtel de ville ou plutôt, juste après les bâtiments administratifs construits il y a quelques années à gauche quand on regarde la façade de l’hôtel de ville. On voit ici la façade depuis la rue du Petit-Banc.

Niort, l'ancienne école d'art, 03, la porte monumentale Il s’agit de l’un des nombreux monuments construits à Niort par l’architecte Georges Lasseron, dont je vous reparlerai pour l’hôtel de ville, les bains douches, la belle ménagère, le grand café, le lycée de jeunes filles (aujourd’hui musée d’Agesci), et peut-être les écoles, les bâtiments d’octroi, les escaliers de la place de la brèche (détruits récemment), etc., voir en fin d’article.

Niort, l'ancienne école d'art, 02, la signature de Georges Lasseron Je l’aime bien… il a eu la gentillesse de signer et dater la plupart de ses œuvres! ici, sur le côté gauche, « G. Lasseron / architecte / 1891 ».

Niort, l'ancienne école d'art, 04, l'entablement Sur l’entablement au-dessus du portail est inscrit « Pavillon Stéphane Grappelli » et un décor de céramique vernissée…

Niort, l'ancienne école d'art, 05, la céramique vernissée …que l’on voit mieux de plus près.

Niort, l'ancienne école d'art, 06, la signature des sculpteurs Georges Lasseron a dessiné le décor sculpté, mais celui-ci a été exécuté par deux sculpteurs locaux qui ont signé : « Trinité et Maché / sculpteurs / Niort ». Pour information , vous pouvez retrouver une de leurs œuvres dans l’église Saint-Étienne-du-Port, toujours à Niort, le ciborium (le truc en pierre qui surmonte l’autel dans le chœur de l’église).

Niort, l'ancienne école d'art, 07, Apollon sur le tympan Au centre du tympan se trouve une tête d’Apollon, dieu de la beauté, au centre d’un médaillon.

Niort, l'ancienne école d'art, 08, les symboles de la sculpture et de l'architecture Dans l’écoinçon (la partie entre le rond du tympan et le rectangle du bord de la partie sculptée) gauche se trouvent sur un fond de palme les instruments nécessaires à la sculpture et à l’architecture: équerre, compas, règle, plan, chapiteau sculpté, maillet, livre.

Niort, l'ancienne école d'art, 09, les symboles de la peinture Dans l’écoinçon droit se distinguent sur un fond de rameau de laurier des objets pour le peintre, un modèle antique (avec casque et serpent sur le casque) dans un médaillon, un vase, une couronne de laurier et surtout une palette avec des pinceaux.

Niort, l'ancienne école d'art, 10, le côté droit Sur le côté, les baies éclairent largement l’atelier central, que ce soit du côté droit…

Niort, l'ancienne école d'art, 11, le côté gauche …ou du côté gauche.

Niort, l'ancienne école d'art, 12, les fenêtres sur le côté Voici un détail des fenêtres de l’étage.

Pour en savoir plus : voir Georges Lasseron 1844-1932, Un architecte au service de la Ville, par Daniel Courant, éditions du musée de Niort 1998, 109 pages, ISBN 2-911017-09-9.

Les bâtiments de Georges Lasseron à Niort (j’en parlerai ici prochainement). La plupart portent en façade sa signature et la date de construction…

  • 1891 : l’école de dessin, dit pavillon Grapelli, aujourd’hui pôle régional des métiers d’art
  • 1891 : les escaliers monumentaux de la place de la Brèche,
  • 1892 : l’immeuble de la caisse d’épargne
  • v. 1895 : un hôtel particulier dans la rue Yvers
  • 1896-1897: l’ancien lycée de jeunes filles Jean Macé (aujourd’hui musée d’Agesci)
  • 1897-1901 : l’hôtel de ville
  • 1906 : le magasin A la ménagère
  • 1908 : le Grand café
  • 1913 : bains-douches dans la rue basse
  • 1884 à 1905 : les bâtiments de l’octroi
  • 1882 à 1910 : les écoles maternelles et primaires
  • et à la Mothe-Saint-Héray, la maison des Rosières

La crèche du marronnier à Poitiers

Poitiers, la crèche du Marronnier, 1, vue depuis la rue

Il y a quelques semaines, je vous parlais ici, d’une visite de Poitiers avec plusieurs architectes et vous avais emmené à la médiathèque. Avant de vous faire découvrir l’intérieur du TAP /théâtre et auditorium de Poitiers (voir ici la visite avec son architecte, João Luis Carrilho da Graça), je vous invite aujourd’hui à une visite de la crèche du marronnier, rénovée il y a quelques années par l’architecte Patrick Vettier, qui nous faisait la visite. Côté rue (il s’agit de la rue Théophraste-Renaudot, dont vous pouvez découvrir la vie dans mon article sur Théophraste Renaudot à Loudun) et côté cour, le bâtiment a été habillé de verre avec des impressions de feuilles de marronnier.

Poitiers, la crèche du Marronnier, 2, la façade vitrée sur cour Cette seconde peau sert d’écran anti-UV et protège les enfants du bruit et de la vue de la rue. Juste derrière se trouvent des espaces de jeu à moitié en plein air.

Poitiers, la crèche du Marronnier, 3, le marronnier Au fond de la cour se trouvait un bâtiment du 19e siècle dont l’architecte des bâtiments de France demandait la conservation… Bon, ce genre de chose, j’ai du mal à comprendre, puisqu’on se retrouve avec une simple façade (très ordinaire au demeurant) et tout ce qui est derrière a été réorganisé, changement des planchers, des distributions…

Poitiers, la crèche du Marronnier, 4, la façade du 19e siècle Dans la cour, l’ancien marronnier qui donne son nom à la crèche a été abattu et remplacé par un jeune arbre…

Poitiers, la crèche du Marronnier, 5, le décor du 19e siècle Ah, si, il y a juste un petit décor sur l’ancienne façade du 19e siècle.

L’hôtel d’Estissac à Poitiers

Poitiers, Hôtel Geoffroy d'Estissac Je vous l’avais à peine montré l’année dernière lors des journées du patrimoine, le voici plus en détail. Il a été construit vers 1520 par Geoffroy de Madaillan d’Estissac, ami de Rabelais, doyen du chapitre de Saint-Hilaire-le-Grand, prieur de Saint-Martin à Ligugé et évêque de Maillezais (alors en Bas-Poitou, aujourd’hui en Vendée). Il abrite aujourd’hui le CIO et les services centraux de feu l’IUFM. Je vous montre dans la suite de l’article des photographies prises en juin 2011. Vous pouvez aussi le comparer à l’hôtel Berthelot, bâti quelques années plus tard (1529).

Poitiers, l'hôtel d'Estissac, 1, l'aile gauche L’hôtel, de style Renaissance, se compose d’un corps de logis sur la gauche…

Poitiers, l'hôtel d'Estissac, 2, l'escalier et l'aile droite …d’une puissante tour d’escalier dans œuvre (dans le même alignement que la façade) et sur la droite, d’un porche qui permet d’accéder à une seconde cour (nous avons un hôtel sur cour et jardin) surmonté d’une pièce habitable. Les combles sont percés de lucarnes aux pignons ornés de crochets de feuillages. Dans cette première Renaissance, les fenêtres sont organisées en travées, mais celles-ci ont des largeurs variables

Poitiers, l'hôtel d'Estissac, 3, le décor de l'aile gauche Des médaillons sculptés sont insérés entre les alignements verticaux de fenêtres. Voici un assemblage de ceux entre le premier étage et le comble du corps de logis gauche, ainsi que des lucarnes, dans le même ordre que sur la façade. Ceux entre le rez-de-chaussée et le premier étage sont trop érodés.

Poitiers, l'hôtel d'Estissac, 4, le décor de l'escalier Voici le même exercice d’assemblage avec la tour d’escalier… Visages d’homme et de femme, armoiries, crosse d’évêque ou d’abbé.

Poitiers, l'hôtel d'Estissac, 5, le porche Voici le portail…

Poitiers, l'hôtel d'Estissac, 6, le décor du porche … et le détail des sculptures de cette travée, le visage de femme en bas à gauche a été refait…

Poitiers, l'hôtel d'Estissac, 7, l'inscription Il y a aussi une inscription pas très lisible (au-dessus du porche), je dirais qu’elle commence par un oméga. Je n’ai pas eu le temps d’aller chercher si elle était publiée quelque part.

Poitiers, l'hôtel d'Estissac, 8, des chapiteaux Je vous invite aussi à regarder de près (avec des jumelles si vous en avez) les différents chapiteaux des colonnes des fenêtres, qui recèlent entre autre de jolis petits personnages, des têtes d’angelots et des animaux.

Poitiers, l'hôtel d'Estissac, 9, la partie droite de la cour Bon, les constructions récentes (19e et 20e siècle) ne sont pas terribles.

Poitiers, l'hôtel d'Estissac, 10, le portail au chevet de Saint-Hilaire En revanche, à l’extérieur, allez voir le deuxième portail, il est juste à côté du chevet de l’église Saint-Hilaire, idéal pour le doyen du chapitre, surtout qu’il arrivait ainsi du côté du cloître de la collégiale.

Poitiers, l'hôtel d'Estissac, 11, la sculpture du portail Le décor d’ensemble est sans doute contemporain de l’hôtel particulier… à condition de faire abstraction des créneaux et mâchicoulis…

Poitiers, l'hôtel d'Estissac, 12, l'inscription du 19e siècle sur le portail … et de l’inscription du 19e siècle… « école / normale / primaire / ancien doyenné / du chapitre royal / de Saint-Hilaire / le Grand ».

Pour aller plus loin : voir l’article de René Crozet, le doyenné Saint-Hilaire de Poitiers, dans Congrès archéologique, Poitiers, 109e session, 1951, p. 58-63.

PS (77 février 2016) : le CIO a déménagé en 2014. Le conseil départemental de la Vienne a mis l’hôtel particulier en vente, offres à faire jusqu’au 29 février… A suivre!

Un si parfait jardin de Sofiane Hadjadj et Michel Denancé

Couverture de Un si parfait jardin de Sofiane Hadjadj et Michel Denancé pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre à la médiathèque dans une sélection de livres sur les jardins …

Le livre : Un si parfait jardin de Sofiane Hadjadj (texte) et Michel Denancé (photographies), collection Collatéral, éditions Le bec en l’air, 96 pages, 40 photographies en couleur, 2007, ISBN 978-2-916073-32-3.

L’histoire : à Alger, le 21 juin 2003. un mois après un gros tremblement de terre, Naghem L., ancien élève de l’école de paysagiste de Versailles et agent de mesure et de classement des espaces verts de la ville de Paris, rentre à Alger après dix ans d’absence. Membre de Jardins sans frontière, il souhaite évaluer les dégâts du Jardin d’essais, fermé au public depuis 1997. Le directeur du jardin, Omar Belbachir, ne semble pas enchanté. Un pizzaïolo, le Dr Fahci, ancien vétérinaire du jardin, souhaite lui laver son honneur et sauver les archives et le jardin… montré dans toute sa splendeur passée qui se devine dans son abandon grâce aux photographies de Michel Denancé.

Mon avis : un petit livre qui raconte une face cachée de la colonisation, par l’implantation de ce jardin dès les années 1830, prise de possession du sol, et ses enjeux passés (pépinière et ferme modèle) et actuels. D’après le petit dossier à la fin, il a été remis en état avec l’aide de la ville de Paris et a rouvert en 2007. Mais d’après un blog apparemment non officiel, il n’a rouvert qu’en 2009. D’après ce même blog, j’ai vu que depuis sa réouverture, et à la date de février 2010, il a reçu plus de 400.000 visiteurs. Un tout petit livre à lire absolument (au jardin ou au parc?) si vous réussissez à le trouver, qui vous donnera des envies de voyage…

La façade de l’église Saint-Jean-de-Montierneuf à Poitiers (1)

Poitiers, façade de Saint-Jean-de-Montierneuf, 1, vue générale

L’ à Poitiers a une longue histoire. Ce monastère neuf, montierneuf / moutier neuf, hors les murs, fut fondé en 1069 en pénitence d’avoir épousé une trop porche parente par Guy-Geoffroy-Guillaume (Guillaume VI de Poitiers ou Guillaume VIII d’Aquitaine, son tombeau / cénotaphe plutôt / est maintenant à l’entrée à droite, mais protégé en raison de travaux actuellement), consacrée en 1096 par , le pape qui prêcha la première croisade, en présence de Guillaume VII le Troubadour, aussi connu sous le nom de Guillaume IX duc d’Aquitaine, qui dut aussi faire des donations en pénitence (si vous lisez les textes dudit Guillaume, vous comprendrez…). De cette époque, il reste surtout le chœur roman, mais la plupart des chapiteaux sont des copies, les originaux sont au musée Sainte-Croix, ainsi que l’inscription de la dédicace de 1096. Elle fut très remaniée à l’époque gothique avec la reconstruction des voûtes (sans doute au 13e siècle) et du chevet (que je vous ai montré ici) à l’époque gothique (au 14e siècle). Incendiée en 1562 par les protestants, les voûtes de la nef et du transept sud s’effondrent alors, l’église et notamment la nef et la façade sont reconstruits au 17e siècle, en 1643/1644 pour la façade, et jusqu’en 1668/1672 pour le chevet et les arcs-boutants. A la fin du 18e siècle, le clocher s’effondre, en détruisant à nouveau la voûte de la nef et le tombeau de Guillaume de Troubadour. Je vous montrerai aussi un de ces jours les bâtiments abbatiaux, qui ont ensuite abrité, après le monastère, des casernes, une grande école (en lien avec l’armée, ENSMA, école de dynamique et d’aérotechnique, que vous pouvez apercevoir ici), puis aujourd’hui le cinéma d’art et d’essai Le Dietrich et des bureaux sur une aile, le rectorat dans une autre aile, en attendant la rénovation de la troisième aile.

Poitiers, église Saint-Jean-de-Montierneuf, porte avec la date 1644 Aujourd’hui, je vais vous parler du portail, qui date de 1644… date inscrite sur la porte. En cherchant bien dans la façade, on trouve aussi de nombreux remplois de l’ancienne façade romane.

Poitiers, façade de Saint-Jean-de-Montierneuf, 2, le portail Ce portail est reconstruit dans un style classique, avec des colonnes corinthiennes…

Poitiers, façade de Saint-Jean-de-Montierneuf, 3, le fronton du portail … et un fronton orné de feuillages et de putti (angelots à l’allure de poupons) baroques…

Poitiers, façade de Saint-Jean-de-Montierneuf, 4, les putti du fronton …et assez maladroits.

Poitiers, façade de Saint-Jean-de-Montierneuf, 5, le linteau, à gauche, deux putti et animaux C’est à peine mieux sur le linteau… mais il y a de drôles de petits animaux qui se cachent dans le feuillage (je vous en ai montré un dans le défi photo de la semaine). On part de la gauche vers la droite…

Poitiers, façade de Saint-Jean-de-Montierneuf, 6, une bête sortant des feuillages Une petite bête tout à gauche…

Poitiers, façade de Saint-Jean-de-Montierneuf, 7, un putti, un oiseau, un escargot et un chien …un oiseau qui picore au-dessus d’une feuille sur le premier putti, un escargot qui rampe juste à côté et un quadripède indéfinissable (un chien?)…

Poitiers, façade de Saint-Jean-de-Montierneuf, 8, deux putti encadrant un masque Un peu plus à droite, deux putti encadrent un masque aux cheveux de végétaux…

Poitiers, façade de Saint-Jean-de-Montierneuf, 9, un drôle d'animal (lézard?) … du centre du motif végétal, en symétrique du (chien?), émerge une curieuse bestiole, lézard à grandes dents ou dragon?

Poitiers, façade de Saint-Jean-de-Montierneuf, 10, au centre du linteau, putti et quadrupèdes Au centre, deux bêtes à quatre pattes, guère identifiables, deux putti et en haut, des oiseaux…

Poitiers, façade de Saint-Jean-de-Montierneuf, 11, les animaux au centre, quadrupèdes et oiseaux … un détail des bêtes au centre…

Poitiers, façade de Saint-Jean-de-Montierneuf, 12, la partie droite du linteau La partie droite est plus ou moins symétrique…

Poitiers, façade de Saint-Jean-de-Montierneuf, 13, deux putti encadrant un masque à droite Si on regarde bien, le masque est ici décalé vers le haut par rapport à l’autre côté… et a une sorte de rose sur le front à la place des feuillages. Il y a aussi moins de petites bêtes, juste un petit oiseau… rien au milieu des feuilles.

Poitiers, façade de Saint-Jean-de-Montierneuf, 14, le dernier putti à droite et peut-être un chien Et le dernier putti à droite est encore plus maladroit que les autres, l’oiseau sur les feuilles au-dessus de sa tête pas terrible (et cassé), et à droite, une autre bête à quatre pattes, peut-être un chien…

Poitiers, façade de Saint-Jean-de-Montierneuf, 15, les armoiries en haut du fronton Au-dessus, des armoiries…

Poitiers, façade de Saint-Jean-de-Montierneuf,<br /><br /><br /><br /><br /><br />
16, IHS et masque au-dessus de la fenêtre … et tout en haut, sur la clef de la fenêtre qui surmonte le portail, les lettres IHS (le monogramme du Christ, nous sommes quand même sur un édifice religieux) surmonté d’un masque.

La médiathèque de Poitiers…

Poitiers, la médiathèque, 1, la maquette avec son architecte

Je vous l’avais brièvement présentée il y a fort longtemps ici… C’est un lieu que je fréquente beaucoup, soit pour emprunter des livres, soit pour travailler au fonds ancien. C’est un bâtiment très agréable pour les usagers, même si je ne le trouve pas très beau de l’extérieur. Lors de la matinée avec plusieurs architectes dans il y a quinze jours, nous avions aussi visité le TAP avec son architecte, João Luis Carrilho da Graça, et la crèche du marronnier. Le chantier de fouilles préalable a eu lieu peu après mon arrivée à Poitiers, le bâtiment a maintenant une quinzaine d’années… Il a été conçu par les architectes Sylvain Giacomazzi, Laurent et Hervé Beaudoin, ces deux derniers assurant la visite l’autre jour… ici devant la maquette du projet. La médiathèque est le grand bâtiment au fond, au premier plan, c’est l’université de droit avec dans la cour les vestiges déplacés du cloître de la collégiale Notre-Dame-la-Grande.

Poitiers, la médiathèque, 2, le long de la rue de l'Université, côté nord Ils nous ont exposé la problématique de la lumière… et notamment la création de cet écran au nord qui permet de faire entrer la lumière dans le bâtiment sans assombrir la rue de l’université. Et fait rare, l’architecte a dit qu’il trouvait cette façade peu réussie, qu’il ne la referait pas comme ça…

Poitiers, la médiathèque, 3, la façade est Pour la façade vers l’université (à l’est), justement, je vous remets en plus grand la photographie que j’avais prise pour le défi des bancs publics.

Poitiers, la médiathèque, 4, la rue de la Petite Roue Voici le passage de la petite roue, qui était une impasse et est devenue une petite ruelle après son percement pour rejoindre la médiathèque depuis la rue de la Regratterie… La médiathèque est tout au fond à gauche.

Façade postérieure del médiatèque de PoitiersEnfin, de l’autre côté, à l’ouest, par rapport à cette ancienne vue, la partie droite a été percée d’une vitrine depuis l’exposition La rivière et la mer, des bateaux et des hommes en Poitou-Charentes

L'art s'emporte, artothèque de la médiathèque de Poitiers, vitrine Je n’ai pas repris de vue générale, mais voici la nouvelle vitrine avec son habillage pour l’exposition actuelle, l’art s’emporte (jusqu’au 2 juillet 2011)…. A l’intérieur, la grande rampe n’est pas pour les fauteuils roulants (trop longue, ils ont des ascenseurs) mais est un espace de déambulation et sert aussi à redistribuer la lumière. Un dernier petit lien, celui vers le site internet de la médiathèque de Poitiers, avec plein de journaux numérisés et un service de réservation en ligne dont j’use et abuse… Pratique, je vois un livre qui me plaît, je file voir s’il est à la médiathèque soit pour aller le chercher, soit pour le réserver s’il n’est pas disponible.

Une maison à découvrir à Poitiers

Poitiers, 36 rue Grimaux, 1, façade Au 36 de la rue Édouard Grimaux (à l’angle avec la rue Gambetta) se trouve une maison que peu de monde remarque, et pourtant…

Poitiers, 36 rue Grimaux, 2, inscription Elle porte l’inscription « AE. D. AN 1902 Dr LETANG » (cette maison a été construite en 1902 par le Dr Letang).

Poitiers, 36 rue Grimaux, 3, relief avec objets du cabinet Elle porte deux reliefs sculptés sales mais intéressants… Sur celui du bas, le contenu du cabinet du docteur… un livre portant l’inscription Vitruve, un caducée, un globe terrestre, un sablier, une longue vue, une règle, une équerre et un compas, des feuilles de chêne (symbole de force), de laurier, un encrier, un rouleau de papier…

Poitiers, 36 rue Grimaux, 4, détail du relief avec objets du cabinet Un petit détail de la zone avec le caducée dont le serpent semble vivant…

Poitiers, 36 rue Grimaux, 5, relief avec objets liés à l'art Sur celui du haut, les instruments des arts, une tête de femme (la muse ou l’égérie?), une palette, des pinceaux, des calames, une équerre, un compas (décidément, était-il franc-maçon?), un maillet de sculpteur, une flûte, un cor, un pot, et à nouveau divers feuilles…

3Poitiers, 36 rue Grimaux, 6, détail du relief avec objets liés à l'art Voici un détail…

Poitiers, 36 rue Grimaux, 7, façade rue Gambetta Sur l’autre façade, juste un jeu dans les baies…