Archives de catégorie : Lecture / autres

Toutes mes lectures, à l’exception des bandes dessinées et des livres écrits par des prix Nobel de littérature, classés à part.

Le cri de l’engoulevent de Kjell Eriksson

Couverture du cri de l'engoulevent de Eriksson pioche-en-bib.jpglogo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010J’ai emprunté ce livre à la médiathèque. Il est édité par Gaïa, éditeur qui a aussi publié Le mec de la tombe d’à côté de Katarina Mazetti.

Le livre : Le cri de l’engoulevent de Kjell Eriksson, traduit du suédois par Philippe Bouquet, collection Polar, éditions Gaïa, 2010, 381 pages, ISBN 978-2-84720-177-2.

L’histoire : à Upssala (en Suède) du 10 au 14 mai (2003 je pense, d’après un indice page 212. Très tôt le 10 mai, une rue a été dévastée par des vandales. Dans une librairie est retrouvé le corps massacré à coups de chaises d’un jeune homme, Sebastian. Un jeune iranien a été témoin du meurtre, son cousin Ali, adolescent, pense qu’il en est l’auteur. Mais un autre jeune homme est vite arrêté par la police, même si Ann Lindell, chargée de l’enquête, semble douter de sa culpabilité. Les policiers d’une patrouille semblent avoir eu une attitude douteuse. Le grand-père d’Ali retrouve une certaine jeunesse au retour d’une promenade à la campagne, où il se rend régulièrement en bus: il a sauvé les vaches d’un agriculteur et est invité par eux à venir les revoir (avec son petit-fils Ali pour traducteur). Quand des actes de provocation raciste apparaissent, la confusion atteint son comble à Upssala.

Mon avis : il s’agit de la quatrième enquête de Ann Lindell, mais je crois que je ne lirai pas les autres. L’organisation en chapitres datés (tel jour à telle heure) qui se succèdent du point de vue de l’un ou de l’autre protagoniste n’aide pas à comprendre facilement le récit. Confus et sans grand intérêt, à mon avis, sinon à montrer que le racisme est aussi présent en Suède, y compris chez les forces de l’ordre.

Le cortège de la mort de Elizabeth George

Couverture du Cortège de la mort, d'Elizabeth George

logo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010pioche-en-bib.jpgJ’ai emprunté ce livre à la médiathèque, où je l’avais réservé.

Le livre : Le cortège de la mort de Elizabeth George, traduit de l’anglais (Etats Unis) par Anouk Neuhoff, collection Sang d’encre, éditions des Presses de la Cité, 2010, 651 pages, ISBN 978-2-258-07174-2.

L’histoire : deux histoires sont imbriquées, l’une, de nos jours, à Londres et New Forest. L’autre, non datée (on comprend vers la fin), dans une police de caractères différents, composée de rapports genre rapport de police ou compte-rendu dans la presse. Commençons par celle-ci. Trois enfants de 10-11 ans séchant l’école ont enlevé un petit garçon qui était au fast-food avec son père et lui ont fait subir des actes de torture et de barbarie avant de l’assassiner. Pour l’histoire principale, l’inspecteur Thomas Lynley a quitté la police après l’assassinat de sa femme, Helen (dans l’épisode précédent). Isabelle Ardery, qui le remplace par intérim, a dû mal à s’imposer dans son équipe, et picoler un petit verre d’alcool fort en cachette ne l’aident pas du tout. Quand un corps de femme, Jemima, est découvert dans un cimetière, elle patauge… Barbara Havers, la fille mal fringuée de l’équipe mais qui a souvent débrouillé les précédentes enquêtes, réussit à convaincre Linley de revenir au moins provisoirement. L’enquête les emmène dans la New Forest, au sud-ouest du Hampshire (pas très loin de Winchester), où des poneys sont élevés en semi-liberté. Là, une amie de la victime, Meredith, venait de signaler sa disparition suspecte. Sans nouvelle d’elle depuis plusieurs mois suite à une fâcherie, le jour de son anniversaire, elle s’est rendu au petit magasin qu’elle tenait (fermé) puis chez son petit ami, Gordon Jessie, pour y découvrir une nouvelle amie de son ex, Gina Dickens, mais surtout sa voiture apparemment abandonnée. Mais l’enquête montre qu’elle a vécu un certain temps à Londres, où elle a eu de nombreuses relations (à la patinoire, dans la maison où elle loge, etc.). Que s’est-il passé ?

Mon avis : tiens, je vois que je ne vous ai jamais parlé de cette auteure dont j’ai dû lire environ la moitié des quinze romans. L’auteure a cette fois monté une histoire très imbriquée, dont toutes les pièces se mettent en place les unes par rapport aux autres dans les trente dernières pages. Je trouve qu’il y a des longueurs dans ce long, très long, trop long roman. Certes, il permet ainsi de dresser les portraits des différents personnages, dont la New Forest, qui en est un à elle seule (à découvrir sur le site officiel en anglais, ou les voisins d’origine indienne de Barabra Havers.

Pour aller plus loin : le site officiel de Elizabeth George (version en français).

Les disparues de Vancouver d’Elise Fontenaille

Couverture des Disparues de Vancouver d'Elise Fontenaille pioche-en-bib.jpgJ’ai emprunté ce livre à la médiathèque, où il était mis en valeur dans les nouvelles acquisitions.

Le livre : Les disparues de Vancouver de Élise Fontenaille, éditions Grasset, 2010, 191 pages, ISBN 978-2-246-73671-4.

L’histoire : Vancouver, février 2010, les Jeux Olympiques d’hiver vont commencer. Quelques personnes veulent se souvenir… 12 mai 1999. À force de se battre, quelques personnes ont réussi à faire admettre la disparition de nombreuses filles dans le downtown eastside. Mais ces filles ne semblent avoir aucune importance pour la ville, la plupart sont d’origine indienne (Native Nations), survivantes ou descendantes d’un programme « d’élevage » (et pas d’éducation…) des enfants d’origine indienne dans des sortes de camps de concentration jusque dans les années 1970, puis confiés à l’adoption dans des familles blanches. Elles sont prostituées, droguées, parfois mineures, dans ce parc et ses environs. Elles ont disparu sans laisser de trace. Mais un homme a décidé de se battre contre l’indifférence de la police, des habitants, de la municipalité. Waine avait connu Sarah comme prostituée, mais avait lié connaissance avec elle, en était tombé amoureux, tentait de l’aider de la sortir de la drogue, de lui donner des repères, de la faire relier des liens avec ses deux enfants lorsqu’elle a disparu… Ce n’est qu’après la 69e disparition en 2002 que le coupable est arrêté… je vous laisse en découvrir le récit. Mais depuis, 9 autres filles ont disparu dans ce parc…

Mon avis : un récit terrible à partir d’une histoire vraie, même s’il est inscrit « roman » sur la couverture. Un livre pour dénoncer la barbarie d’un homme (et probablement quelques complices), mais surtout la position des blancs bien pensants par rapport aux populations indiennes. C’est tout un système qui est dénoncé, système qui place les Nations indigènes au rebut de la société blanche colonisatrice et qui se passerait bien de ces prédécesseurs dont certains ont réussi malgré tout à survivre, hommes et surtout femme de troisième zone.

En ce sanctuaire de Ken Bruen

Couverture de En ce sanctuaire de Ken Bruen pioche-en-bib.jpglogo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010 J’ai emprunté ce livre à la médiathèque, où je l’ai fait venir d’une annexe.

Le livre : En ce sanctuaire de Ken Bruen, traduit de l’anglais par Pierre Bondil, collection Série Noire, éditions Gallimard, 2010, 200 pages, ISBN 978-2-07-012576-0.

L’histoire : à Galway en Irlande, de nos jours… Pour cette septième aventure, Jack Taylor, le détective privé, ex-flic viré pour son alcoolisme, sobre depuis quelque temps, boiteux et devenant sourd (il porte maintenant une prothèse auditive), a décidé, après sa dernière aventure, de partir en Amérique, il a vendu sa maison, trouvé un nouveau minuscule appart’, mais reporté son départ pour soutenir une amie, Ridge, victime d’un cancer. Il reçoit à sa nouvelle adresse, qu’il croit secrète, une lettre signée Benedictus annonçant la mort de deux flics, d’un juge et d’un enfant. Il avertit son ex-chef, le surintendant Clancy, qui l’envoie promener. Mais voilà, dans le journal, il apprend la mort d’un juge réputé laxiste, qui est supposé s’être suicidé. Il est intrigué, mais à plus urgent à régler: une affaire de cheval enlevé (qu’il confie à Ridge, pour lui éviter de sombrer à son tour dans l’alcoolisme) et son voisin qui est victime d’actes homophobes. Quand une jeune femme qui devait prononcer ses vœux disparaît à son tour, il prend conscience que les prédictions de la lettre sont en train de se réaliser… Il se jette dans l’enquête (et à nouveau l’alcool), sauvera-t-il l’enfant et trouvera-t-il ce Benedictus? [petit clin d’œil à la fête du jour, sainte Bénédicte?].

Mon avis : une écriture particulière qui m’avait fait abandonner la série après le premier tome (Delirium Tremens)… Mais cette fois, je suis mieux entrée dans ce style particulier et ce personnage anti-héros, violent et alcoolique qui finit toujours par sombrer à nouveau après un temps d’abstinence. Je ne suis quand même pas devenue fan… Et s’il ne s’agissait pas d’une nouveauté de la rentrée littéraire 2011 (défi repris par Schlabaya) je ne l’aurais sans doute pas lu…

De cet auteur, j’ai aussi lu Le gros coup, une enquête des inspecteurs Roberts & Brant (R&B, tome 1), ; Le mutant apprivoisé (R&B, tome 2), Les Mac Cabés (R&B, tome 3), Calibre (R&B, tome 6) ; Delirium Tremens, une enquête de Jack Taylor (tome 1), En ce sanctuaire (Jack Taylor tome 7).

Pour aller plus loin : le site officiel de Ken Bruen (en anglais).

Les demeures sans nom et autres nouvelles de Zariâb

Couverture des demeures sans nom et autres nouvelles de Zariâb pioche-en-bib.jpglogo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010 J’ai emprunté ce livre à la médiathèque, où il avait été mis en avant parmi les nouvelles acquisitions.

Le livre : Les demeures sans nom et autres nouvelles de Spôjmaï Zariâb, traduit du persan (Afghanistan) et postface par Didier Leroy, collection Regards croisés, éditions de l’Aube, 2010, 254 pages, ISBN 978-2-8159-0089-8.

L’histoire : une série de nouvelles assez courtes qui a pour cadre l’Afghanistan dans des cadres chronologiques pas toujours bien définis. La tragédie des hommes et surtout des femmes. Ainsi, cette prof de persan qui s’escrime inutilement à essayer de faire progresser ses élèves ignorants, une femme qui erre dans un village à la recherche de quelqu’un pour écouter l’histoire de sa vie, celle qui attend désespérément le retour de son fils parti combattre les Anglais, celle qui, sur le point d’accoucher, ne veut pas que son enfant vienne au monde pour subir les mêmes sévices qu’elle, etc.

Mon avis : des nouvelles fortes, avec une écriture pas toujours facile à suivre mais qui, par exemple, pour les personnages errants marque bien l’errance. La condition de la femme afghane y est décrite avec un grand pessimisme, aucun espoir pour un avenir meilleur n’apparaît dans ces textes… Et pourtant, dans la « vraie vie », l’auteure a pu fuir les Talibans en 1991 et se réfugier dans le sud de la France.

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de l’Afghanistan.

Il entre aussi dans le cadre du 1% rentrée littéraire est repris par Schlabaya,

Semaine hongroise (1): le faon de Magda Szabo

http://vdujardin.com/blog/wp-content/uploads/2011/03/60890631_p2.jpgpioche-en-bib.jpgComme je vous l’avais annoncé, cette semaine sera hongroise, organisé du 7 au 13 mars 2011 chez par Schlabaya (qui organise aussi le défi du 1 % rentrée littéraire 2010) et Cryssilda (qui a créé le logo) : il s’agira de présenter des lectures, des recettes, des voyages en Hongrie… Sur sa recommandation notamment, j’avais lu L’héritage d’Esther de Sándor Márai. Je vais essayer de vous poster un article chaque jour sur ce thème… en commençant par une lecture, lundi oblige (emprunté à la médiathèque, bien sûr).

Couverture du faon de Magda Szabo Le livre : Le Faon de Magda Szabó, traduit du hongrois, texte revu et corrigé par Suzanne Canard, éditions Viviane Hamy, 2008, 237 pages, ISBN 978-2-87858-236-5 [première édition en Hongrie : 1959].

L’histoire : à travers la Hongrie avant (enfance en périphérie de Budapest) et après (la tournée de la comédienne) la deuxième guerre mondiale. Eszter est une comédienne célèbre. Elle a eu une enfance difficile, à avoir faim parfois, déménageant de plus en plus loin du centre ville, pour finir dans une petite maison dans une zone insalubre. Ses parents, issus d’une vieille aristocratie, sont ruinés. Son père, avocat, ne passe plus ses journées qu’à déprimer au lit… Sa mère se débat pour faire vivre sa famille en donnant des cours sur le piano qu’elle a sauvé de la débâcle (mais elle va bientôt mourir…). Une tante lui passe ses souliers pour qu’elle puisse au moins être chaussée. Elle a quinze ans, va au collège grâce à une bourse… créée jadis par son grand-père. Elle n’a guère qu’une amie, Angela. Après la guerre, elle est devenue une actrice célèbre, en tournée à travers tout le pays. De retour dans son ancien quartier, elle découvre qu’Angela, une ancienne camarade de classe, a épousé l’homme qu’elle aimait, qu’elle aime toujours… et elle le prend pour amant.

Mon avis : j’ai eu un peu de mal au début à entrer dans la narration à la première personne d’Eszter, qui oscille entre la comédienne de l’après guerre et la collégienne pauvre. Une grande confusion de dates, de personnages (malgré la liste donnée au tout début du livre). Et puis, en se laissant aller dans le texte, quitte à ne pas savoir tout de suite à quelle époque on se situe, on entre dans une tragique histoire d’amour et surtout de jalousie… Et le faon du titre? Un petit faon recueilli par Angela, qui va vite mourir d’un accident.

Mes articles de la semaine hongroise :
– une lecture : Le Faon de Magda Szabó ;
– une découverte de blog : Falby de là bas et son p’tit bonheur
– un vin : le tokay ou tokaji aszù
– une découverte patrimoniale : saint Martin (né en Hongrie et fondateur de Ligugé)

– une broderie : un berlingot sur une grille hongroise

– des timbres hongrois

– des découvertes : le stylo à billes, les allumettes et la vitamine C.

Noël sanglant de Kjetil Try

Couverture de noël sanglant de Try logo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010pioche-en-bib.jpgJ’ai emprunté ce livre à la médiathèque, après l’avoir attendu un moment en réservation.

Le livre : Noël sanglant de Kjetil Try, traduit du norvégien par Alex Fouillet, collection série noire, éditions Gallimard, 2010, 391 pages, ISBN 978-2-07-012555-5.

L’histoire : Oslo, 24 décembre 2006. Un SDF est agressé, il est amputé vivant d’une jambe par un fou… Un an plus tard (du 9 au 25 décembre 2007). Reidar Dahl, un acteur célèbre mais un peu « spécial » sur le plan personnel et sexuel, rentre chez lui après une interprétation de Joseph dans L’Évangile de Noël. Il a rendez-vous avec un journaliste… Nul ne le reverra vivant, mais son fils, en présence des policiers venus enquêter, découvre ses entrailles et autres organes dans le congélateur… Lykke commence l’enquête et piétine, où donc est passé le corps, quand la légiste s’aperçoit qu’il manque un rein et qu’une jeune femme qui allait prononcer ses vœux pour être nonne disparaît à son tour… Cette fois, ses organes ont été suspendus dans un sac à un arbre, ont gelés, mais ont été en grand partie dévorés par des chiens… Deux meurtres horribles mais isolés ou le début d’une série?

Mon avis : un polar mené avec rythme, dévoré rapidement (d’autant plus que les pages sont assez aérées, grande marge, interligne important). Mais comment dire, on dirait que l’auteur applique une recette des romans nordiques, efficace, trash juste ce qu’il faut, mais pas très original… et qui ne laissera aucun souvenir dans quelques mois.

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de la Norvège (mais j’ajouterai un autre livre plus sérieux qu’un polar pour ce pays).

Au bonheur des Dames de Zola

Logo du défi J'aime les classiques Couverture de Au bonheur des Dames de Zola Le défi J’aime les classiques proposé par les Carabistouilles de Marie, s’est achevé fin 2010 mais j’ai décidé de le poursuivre avec une lecture chaque fin de mois. J’ai failli zapper février… Dans le cadre de ce défi, il me semblait indispensable de relire un livre d’Émile Zola… lequel choisir, L’assommoir? Germinal? Un moins connu, comme le docteur Pascal? Finalement, j’ai choisi un titre qui ne eut qu’intéresser les lectrices de ce blog et en particulier celles qui courent les grands magasins!

Le livre : Au bonheur des Dames (tome 11 des Rougon Macquart), d’Émile Zola, première édition en 1883 (lu en livre de poche n° 228, 1979, 504 pages 😉 Si vous avez la flemme de le relire, vous pouvez le télécharger sur ce site de littérature audio (c’est un site gratuit d’une association qui veut faire partager la littérature): il y en a pour un peu plus de 17h en tout, mais vous pouvez l’écouter chapitre par chapitre sur votre MP3!

L’histoire : de 1864 à 1869, sous le Second Empire, dans un Paris en pleine restructuration (avec notamment le percement des grands boulevards). Après la mort de sa mère puis de son père, Denise Baudu quitte sa Normandie pour s’installer à Paris, où l’a invité son oncle, qui possède une petite boutique de « nouveautés ». Elle prend donc le train avec ses deux frères, Jean et Pépé. Mais très vite, il lui faut survenir à leurs besoins, la boutique de son oncle connaît des difficultés, concurrencée par l’émergence des grands magasins. Fascinée par l’un de ceux-ci, Au bonheur des Dames, sur les grands boulevards, elle réussit à s’y faire embaucher. Mais le travail des vendeuses est pénible, le patron, un vrai tyran… Denise, qui vient de sa Normandie, a du mal à s’intégrer. Elle est cependant remarquée par le directeur, Octave Mouret. Très vite (il fait tout vite, agrandir sa boutique jusqu’à en faire un grand magasin, tuer le petit commerce du quartier), il souhaite l’épouser et lui donner la seconde place dans la direction du magasin. Venant du même milieu que les employés, sera-t-elle plus humaine avec eux?

Mon avis : Le débarquement à la gare Saint-Lazare et la description des Grands Magasins du boulevard Hausmann (même si les modèles de Zola sont le Bon Marché et les Grands Magasins du Louvre, devenus la Samaritaine avant qu’elle ne ferme il y a quelques années), ne dépayseront pas certaines d’entre vous, même s’ils ont vieilli depuis… la société de consommation naissante vaut de relire ce grand Zola! Tout y est déjà, l’achat m’as-tu-vu (pas pour une rollex, mais c’est pareil…), l’exploitation des vendeuses… et la lutte du petit commerce de proximité face aux gros nouveaux requins (les grands magasins, transposez aujourd’hui comme vous voulez). À lire ou relire absolument!

Pour aller plus loin : je vous conseille d’aller voir la très belle exposition virtuelle réalisée par la bibliothèque nationale de France.

Avec des mains cruelles de Michel Quint

Couverture de Avec des mains cruelles de Michel Quint pioche-en-bib.jpglogo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010 J’ai emprunté ce livre à la médiathèque, qui l’avait mis en avant dans les nouvelles acquisitions.

Le livre : Avec des mains cruelles de Michel Quint, éditions Joëlle Losfeld, 2010, 271 pages, ISBN 9782070787852.

L’histoire : Lille, aujourd’hui, entre l’écrit et l’oral du bac. Alors qu’il visite une exposition que des lycéens lui ont consacré, le photographe reporter Rop Claassens trouve la mort avec un preneur d’otage qui voulait absolument connaître qui était l’amant de son ex-petite amie, élève de cette classe. Au bar le Dominus se présente une jeune fille, Laura, pour être serveuse mais le patron, Dom, lui propose aussi trier les archives qu’il récupère dans des maisons qu’il rachète avec son associée, Judith, avant de les retaper et de les revendre à la découpe… Justement, ils ont l’opportunité de racheter la maison qu’occupait Rop Claassens et y découvrent qu’une jeune fille y a vécu avant de disparaitre subitement… Qui est cette jeune fille? Et sa mère, qui a un besoin urgent d’elle pour une greffe pour soigner un cancer? Et que viennent faire ici les protagonistes de la bande à Bonnot (retrouvés dans les fameuses archives), les SS wallons de Léon Degrelle, Vermeire et Debbaudt?

Mon avis : comment dire??? La seconde guerre mondiale et la collaboration sont un thème récurrent dans l’œuvre de Michel Quint, mais là, l’imbrication des récits rend le discours très confus… Il faut être bien réveillé (je lis souvent de 6h30 à 7h30 le matin…) pour démêler le passé trouble du journaliste Claassens, du patron du Dominus, de Laura, de Camille l’antiquaire… les SS wallons, la bande à Bonnot, une courée avec des viols et de la prostitution de jeune fille sans compter le dopage en Allemagne par des grossesses que l’on fait avorter. Tout est trop confus, trop mêlé à mon goût… même si j’aime bien l’écriture de l’auteur, je n’ai pas adhéré cette fois à cette imbrication qui vire à la confusion.

Pour aller plus loin : le site officiel de Michel Quint. Je vous ai parlé ici de Effroyables jardins et Aimer à peine, La folie Verdier ; Close-up ; L’espoir d’aimer en chemin ; Et mon mal est délicieux  ; Fox-trot du même auteur.

Le ciel volé de Andrea Camilleri

Couverture du ciel volé de Camilleri

pioche-en-bib.jpglogo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010J’ai emprunté ce livre à la médiathèque, qui l’avait mis en avant dans les nouvelles acquisitions.

Le livre : Le ciel volé, dossier Renoir de Andrea Camilleri, traduit de l’italien par Dominique Vittoz, éditions Fayard, 2010, 140 pages (plus un cahier central de reproductions d’œuvres d’Auguste Renoir), ISBN 978-2213654654.

L’histoire : dans un village de Sicile aujourd’hui. Le vieux notaire Michele Riotta envoie régulièrement des lettres à la jeune et mystérieuse Alma Corradi. On comprend que celle-ci a trouvé un fascicule publier il y a fort longtemps par le notaire sur Pierre-Auguste Renoir. L’enjeu des échanges ? Au cours de ses séjours en Italie, a-t-il bien séjourné en 1882 dans la ville sicilienne de Girgenti (aujourd’hui Agrigente) comme l’affirme son fils Jean dans la biographie qu’il lui a consacrée ou bien est-il juste allé dans un petit village, comme l’affirmait le notaire, sans avoir le temps d’aller à Agrigente? Et pourquoi n’existe-t-il pas de preuve de ce séjour ? Au fil des lettres, le notaire change peu à peu d’opinion, tout en tombant amoureux de son interlocutrice, qui change sans cesse de ville… jusqu’au changement de point de vue au milieu du livre, cette fois, ce sont des lettres du neveu du notaire et des rapports de police… Que s’est-il passé? Je vous laisse le découvrir…

Mon avis : ce récit change beaucoup de la série policière autour du commissaire Montalbano (tiens, je n’ai jamais parlé de ces livres, pourtant, je les ai tous lus…). Deux histoires en une, Renoir est-il venu en Sicile en 1882? Qui est Alma Corradi et comment manipule-t-elle le vieux notaire? Un récit court et mené tambour battant, à dévorer d’une seule traite!

Du même auteur : je vous ai aussi parlé de Un samedi entre amis.