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La jeune fille et le nègre de Judith Vanistendael, t. 1, papa et Sophie

Couverture du tome 1 de La jeune fille et le nègre de Judith Vanistendael Logo BD for Womenpioche-en-bib.jpg Une bande dessinée trouvée en fouillant les bacs de la médiathèque à la recherche d’une bande dessinée belge avec un auteur féminin…

Le livre : La jeune fille et le nègre tome 1 Papa et Sophie de Judith Vanistendael (dessin et scénario), éditions de l’an 2, 2008, 60 pages (plus deux de texte sur le droit d’asile en Belgique et en France), ISBN 978-2-7427-7330-5.

L’histoire : à Bruxelles, à partir de 1995. Sophie, jeune Bruxelloise, tombe amoureuse d’Abou, un Togolais demandeur d’asile. Domicilié d’abord au « château », grand centre d’accueil. La mère de Sophie se renseigne sur le Togo, le père est sceptique. Mais les parents de Sophie décident que le couple peut venir habiter chez eux, dans l’ancien grenier. La demande de papiers d’Abou traîne, aura-t-elle une suite favorable?

Mon avis : un dessin en noir et blanc, je ne suis pas fan du graphisme. En revanche, le scénario est bien monté, le récit se fait du point de vue du père de famille, d’abord très sceptique et qui peu à peu s’implique dans cette demande d’asile. En annexe, deux pages donnent la procédure de demande d’asile en Belgique et en France. Retrouvez la suite dans le tome 2, Babette et Sophie.

Logo top BD des blogueurs 2011 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Logo de Octobre, le mois FritissimeCet article entre dans le cadre de Octobre, le mois Fritissime, organisé par Schlabaya / Scriptural et Elizabeth Bennet, à retrouver sur Facebook : Le lion des Flandres, Tintin, Max Havelaar : vive le mois des 17 provinces! Il s’agit au cours du mois de parler de tout ce que l’on veut en rapport avec les 17 anciennes provinces annexés par Charles Quint et les états de Bourgogne… et qui constituent aujourd’hui à peu près le Nord-Pas-de-Calais, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

Fais péter les basses, Bruno ! de Baru

Couverture de Fais pêter les basses Bruno, de Baru pioche-en-bib.jpgBaru avait gagné le grand prix de la bande dessinée d’Angoulême en 2010 et était donc le président de l’édition 2011 avec une exposition à la cité de la Bande dessinée (dans le bâtiment Castro). Avant d’aller au festival cette année, j’avais donc emprunté trois titres à la médiathèque, je vous parle aujourd’hui du plus récent… (les autres sont L’enragé, tome 1 et le tome 2).

Le livre : Fais péter les basses, Bruno ! de Hervé Barulea, dit Baru (scénario et dessin), éditions Futuropolis, 2010, 125 pages, ISBN 978-2754804099.

L’histoire : aujourd’hui en Afrique noire et en France. Ousmane Traoré, footballeur en Europe, retourne dans son pays et y repère un jeune garçon doué, Slimane, à qui il propose de venir en France… dans la soute à bagages. Et le voilà travailleur clandestin, esclave de bonnes âmes qui acceptent de lui donner du boulot… Au même moment, Zinedine, petite frappe de banlieue parisienne, sort de prison et a une idée fixe, aller faire la peau de celui qui l’a envoyé au trou et se refaire une santé financière en braquant un fourgon blindé la veille de noël… Il va lui falloir monter une équipe… entre vieux de la vieille école et petits jeunes sans cervelle…

Mon avis : bof… Je ne suis pas vraiment rentrée dans ce scénario qui certes, aborde des questions d’actualité, notamment l’exploitation de l’homme par l’homme, du truand par son caïd, du travailleur clandestin par les employeurs, etc. Mais que ce soit le graphisme ou le détail du scénario, rien ne m’a vraiment séduite…

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Geronimo (3) de Davodeau et Joub

Couverture du tome 3 de Geronimo, de Davodeau et Joub pioche-en-bib.jpgJ’ai vu l’autre jour à la médiathèque le tome 3/3 de la série Geronimo de Davodeau et Joub (voir ici le tome 1 et le tome 2).

Le livre : Geronimo, tome 3 d’Étienne Davodeau et Joub (scénario et dessin), éditions Dupuis, 2010, 56 pages, 9782800146874.

L’histoire : Geronimo (voir tomes précédents) avait été élevé en dehors de la société de consommation. Alors que ses amis Ben, Malo et Virgile testent des bêtises d’ado (marcher sur le parapet d’un pont…), Geronimo traîne sur un chantier mené par un entrepreneur qui exploite des travailleurs clandestins, les payant mal, leur imposant un travail infaisable… L’un d’eux partage avec lui un sandwich, lui leur donne un coup de main. Et voilà qu’un accident arrive, l’un des travailleur est hors-jeu, le patron furieux, il embauche Géronimo comme les autres, sans rien lui demander. Un jour, c’est la descente de police, ils sont tous arrêtés… Que va faire Geronimo?

Mon avis : comme le reste de la série (et des titres écrits par Davodeau seul), sous une histoire en apparence banale sont abordés des thèmes importants, ici l’exploitation des travailleurs clandestins dans le milieu du bâtiment.

Pour découvrir l’auteur : voir le site d’Étienne Davodeau, que je trouve très riche… et le récapitulatif dans l’article écrit pour la venue à Poitiers de l’auteur.

Pour rappel, je vous ai parlé de nombreux albums d’Étienne Davodeau

de Kris et Davodeau

et de Davodeau et Joub

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Enlèvement avec rançon de Yves Ravey

Couverture de Enlèvement avec rançon de Yves Ravey pioche-en-bib.jpglogo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010Je continue d’emprunter les livres nouvellement acquis par la médiathèque, et ainsi poursuivre le challenge du 1 % rentrée littéraire 2010, repris par Schlabaya.

Le livre : Enlèvement avec rançon de Yves Ravey, Editions de minuit, 2010, 140 pages, ISBN 9782707321251.

L’histoire : aujourd’hui dans les Alpes, en hiver, côté français mais à la frontière avec la Suisse. Jerry, qui vient de passer vingt ans en Afghanistan, revient clandestinement dans la maison familiale occupée par son frère Max (son père est mort, sa mère perd la tête en maison de retraite). Max est comptable dans une entreprise d’emboutissage, et il va accepter de participer au plan de son frère : enlever Samantha, la fille du patron, réclamer au près, Salomon Pourcelot, une grosse rançon avec laquelle Jerry financera ses activités en Afghanistan et Max partira avec sa mère… Le plan réussira-t-il ?

Mon avis : un polar court, dont la dernière page permet de comprendre les tenants et aboutissants. Un polar bien mené, et pourtant, je ne sais pas, il ne restera pas comme un grand instant de lecture pour moi… Tragédie ou comédie ? On hésite au fil des pages… Surtout que l’otage, Samantha, semble bien sympathique alors que son père, le patron, ne semble pas très net, emploie (et ne paye pas) des ouvriers syriens, utilise d’autres ouvriers comme gros bras, dispose d’une grosse partie de la rançon dans son coffre… Le point de vue est bien sûr un peu biaisé, dans la bouche de Max… qui est aussi le narrateur!

La géographie du danger de et avec Hamid Ben Mahi

Le parvis du théâtre auditorium de Poitiers Et voici le deuxième spectacle de ma saison au TAP (théâtre et auditorium de Poitiers).

Le spectacle : de spectacle était programmé en co-réalisation avec la Maison des 3 Quartiers dans le cadre du Festival Hip Hop & co. Il s’agit de l’adaptation d’un roman de l’algérien Hamid Skif (que je n’ai pas lu, mais qui me tente bien, maintenant…).

L’histoire : un sans-papier raconte sa vie de galère… D’abord l’arrivée, le passeur, les dangers… Et puis, sa vie aujourd’hui, enfermé dans une chambre prêtée par un militant, qui le ravitaillait mais qui n’est pas venu depuis longtemps… Dans sa petite chambre sans fenêtre, sur fond d’une émission de Monsieur X sur France Inter (celle sur la vente de centrifugeuse à l’Iran), il raconte la faim, la peur (les lieux dangereux à ne pas fréquenter, etc.), mais aussi l’impossibilité de revenir d’où il vient.

Mon avis : j’ai beaucoup aimé ce spectacle court (1h). L’artiste, Hamid Ben Mahi (chorégraphe, metteur en scène et interprète) a un tonus incroyable, même s’il alterne quelques périodes calmes (quand il dit les textes) avec les parties dansées en hip-hop. Et pour une fois au TAP, un public très varié, des collégiens qui devaient suivre le stage de hip-hop du festival, des personnes âgées curieuses de découvrir cet art (le prix était imbattable, dix euros maxi, et moins avec la bourse aux spectacles).

Welcome, de Philippe Lioret, et la ronde des obstinés à Poitiers

Affiche du film Welcome Après un après-midi sans électricité (le quartier où je travaille a connu une grosse panne, impossible de travailler dans la pénombre, sans ordinateur, sans réseau, sans téléphone, …), je rentre juste du cinéma, oui, encore, lundi, j’y suis déjà allée pour Le déjeuner du 15 août de Gianni di Gregorio. Cette fois, j’ai vu Welcome, réalisé par Philippe Lioret (depuis, j’ai aussi vu Toutes nos envies et Le fils de Jean de ce réalisateur).

L’histoire : Calais, en 2008. Bilal (Firat Ayverdi), un jeune kurde iranien, vient d’arriver à pied, il veut aller retrouver une amie d’enfance à Londres. Il tente en vain de passer en camion… À la piscine municipale, Simon (Vincent Lindon), maître-nageur, donne un cours à un enfant. Bilal, dans le couloir voisin, essaye de s’entraîner pour traverser la Manche à la nage et se paye deux leçons de natation… C’est une scène à la supérette qui fait tout basculer. Deux clandestins se font refouler à l’entrée, alors qu’ils veulent juste aller acheter du savon. La femme de Simon (dont il est séparé et bientôt divorcé), bénévole dans une association qui distribue des repas, des vêtements, s’interpose avec le vigile, tente d’interpeler les clients, y compris Simon, qui regarde la scène, indifférent voire gêné d’assister à cette scène. Elle lui lance sans aménité qu’il devrait relire ses livres d’histoire, qu’interdire l’accès d’un magasin à certains devraient lui évoquer de mauvais souvenir, il bascule et veut aider. Peut-être d’abord pour tenter de reconquérir sa femme, puis très sincèrement, entièrement.

Mon avis : un film poignant, magnifique, en-dessous de la réalité. Et qui engage à s’interroger sur la délation, le rôle de la police, la collaboration et une certaine forme de résistance face à un système injuste et inepte. Le jeune homme a dix-sept ans et vient d’Irak (du Kurdistan). Mineur et venant d’un pays en guerre, il ne peut être expulsé dans son pays, mais pas non plus régularisé en Europe… À voir absolument ! Vincent Lindon et Firat Ayverdi sont magnifiques dans leurs rôles (et Firat Ayverdi très mignon, enfin, ça, c’est un avis personnel).

La ronde des obstinés à Poitiers : demain, je passerai sans doute à nouveau tard lire vos blogs, j’irai participer à la ronde des obstinés à Poitiers. Commencée à Paris (Denis Guedj, professeur de mathématiques à Paris 8, en parle très bien), la ronde a gagné Poitiers depuis une semaine, chaque soir de 17h à 19h sur la place de l’hôtel de ville (place du général Leclerc, mais personne ne l’appelle comme ça ici). C’est une forme de protestation et de manifestation originale, qui consiste à tourner atour de la place en silence, tout en exposant aux passants les problèmes notamment de la loi sur l’autonomie des universités (ici, c’est une petite université, dan une région où il sera difficile de trouver des mécènes privés, vus qu’ils font tous faillites les uns après les autres, voir la visite e notre cher président hier à Châtellerault, bassin d’emploi sinistré), et aussi la réforme de l’IUFM et de la masteurisation (beurk, quel mot…) qui est censée le remplacer.

Les films que j’ai déjà vus du festival Télérama 2010 :