Archives par étiquette : polar

Le dernier lapon de Olivier Truc

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J’ai acheté ce livre à la librairie… Ce livre figurait dans la sélection Télérama des cinq meilleurs polars de la rentrée.

Le livre : Le dernier lapon de Olivier Truc, éditions Métailié, 2012, 456 pages, ISBN 9782864248835.

L’histoire : 1693, quelque part en Laponie. Un chaman est mis à mort sur un bûcher dans une communauté protestante. Un enfant assiste à la scène et est investi d’un devoir de transmission. Dans la même région, à Kautokeino, en Norvège, mais aussi en Suède et en Finlande, en janvier 2011. Après 40 jours de nuit totale, le soleil doit revenir pour quelques minutes… Au milieu de la toundra et des éleveurs de rennes samis, le village s’apprête à recevoir une délégation de l’ONU lors d’une conférence sur les peuples autochtones. La police des rennes, en la personne de Klemet Nango, un sam, et de sa jeune co-équipière tout juste venue du sud, Nina Nansen, poursuit sa mission, allant d’éleveur en éleveur pour régler les conflits, notamment la présence de rennes sur les terrains attribués à d’autres éleveurs. Mais voici que le premier tambour rituel revenu en région sam, offert il y a quelques semaines au centre culturel, a été volé. Qui a pu faire le coup? Des fondamentalistes protestants laestadiens? Les membres du parti d’extrême droite (parti du progrès) qui protestent contre les « avantages » donnés aux sami? Les indépendantistes sami eux-mêmes? Un géologue français qui traîne dans les parages et pourrait bien être l’auteur du viol d’une mineure dans la ville voisine? Voici que Mattis, un éleveur de renne, est tué, retrouvé avec les oreilles sectionnées. Les deux affaires sont-elles liées? Nina, qui a été fille au pair à Paris et parle donc français, est envoyée auprès du collectionneur qui rapporte l’histoire du tambour: il faisait lui-même partie d’une expédition en 1939 avec Paul-Émile Victor, d’autres français, deux ethnologues suédois qui se sont avérés être au service de thèses racistes, des guides locaux, mais aussi un géologue allemand qui a trouvé la mort au cours de l’expédition dont il s’était séparé quelque jour avec un guide. Au retour, seul, ce dernier a confié le tambour au (alors jeune) collectionneur, lui recommandant de ne le rendre que quand il sentirait l’instant venu. Que s’est-il réellement passé en 1939? Quel rôle trouble joue dans cette histoire un fermier élu local du parti du progrès? Quel est cet éleveur hors norme, Aslak, qui refuse le progrès, le scooter des neiges et préfère gérer son troupeau à ski? Qu’est-il arrivé à sa femme, enfermée dans sa folie? Qui résoudra l’affaire, les policiers ordinaires, ou la brigade des rennes?

Mon avis : j’ai adoré ce roman qui, dans un climat totalement différent, m’a rappelé les exploits de l’aborigène Napoléon Bonaparte dans la série d’Upfield. Une plongée dans le monde des sami (on évitera lapon, péjoratif), avec leurs tambours chamaniques et le joïk, un chant qui permet de transmettre la tradition orale. Un monde en mutation profonde et rapide, avec l’arrivée des gros 4×4, des scooters des neiges et même des hélicoptères pour rassembler les troupeaux de rennes. Le tout avec des personnages attachants (comme le vieil oncle de Klemet Nango et sa jeune petite amie chinoise) ou pas (Oslen, le fermier raciste, Racagnal, le géologue pédophile), la découverte d’un monde nordique dur, dans le froid et la nuit quasi perpétuelle en hiver.

Logo rentrée littéraire 2012

Ce livre entre dans le cadre du défi 1% de la rentrée littéraire organisé à nouveau cette année par Hérisson.

Casa del Amor de Jean Failler

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Un livre acheté à la librairie… comme toute cette série dont je vous ai parlé de Sans verser de larmes, Villa des Quatre Vents et de Le 3e oeil du professeur Margerie.

Le livre : Casa del Amor (Marie Lester tome 35) de Jean Failler, éditions du Palémon, 2010, 282 pages, ISBN 978-2-916248-11-0.

L’histoire : de nos jours à Noirmoutier. Mary Lester arrive sur l’île à la demande de son « ami » Mervent (voir les épisodes précédents), devenu conseiller du ministre de l’Intérieur, qui a demandé au commissaire Fabien de l’envoyer en mission discrète à Noirmoutier pour une enquête délicate: l’employée de maison de Mme Helder, belle-mère du sénateur Gédéon Bélier, a été hospitalisée probablement suite à un empoisonnement. Une enquête qui commence bien mal: la voiture de Marie Lester tombe en panne sur le passage du Gois, alors que la marée monte, un camion la double, ne s’arrête pas… mais prévient les secours à l’arrivée, qui viendront la récupérer perchée sur l’un des refuges. C’est donc dans un scooter de location qu’elle débarque dans son hôtel puis à la Casa del Amor. Et elle tombe dans une complexe histoire de famille, la vraie propriétaire de la maison est Marie-Ange Marescot, veuve du frère de Mme Helder, ancienne serveuse du bar de la marine, jamais acceptée dans la famille qui a fait sa fortune sur une crème mise au point par l’ancêtre, pharmacien à Nantes… Qui a caché le flacon d’arsenic dans une dépendance de la maison?

Mon avis : la partie policière et enquête au sens strict n’a aucun intérêt, en revanche, le vrai personnage de ce roman, c’est l’île de Noirmoutier, les clients du bar de la marine, la fillette un peu simplette, fille d’ostréiculteurs, les marais salants. A lire si l’on a un après-midi à perdre, sans prise de tête, se laisser porter par le texte, puis l’oublier, pourquoi pas au bord de la mer en Bretagne ou au coin de la cheminée…

La nuit du naufrage de Graham Hurley

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Un livre acheté d’occasion, un auteur déjà lu il y a quelques années, avant l’ouverture du blog…

Le livre : La nuit du naufrage de Graham Hurley, traduit de l’anglais par Philippe Rouard, collection Folio Policier, éditions Gallimard, 2007, 532 pages, ISBN 9782070339273.

L’histoire : dans le prologue, en 1982, aux larges des îles Malouines, l’Accolade, une frégate anglaise, est coulée par un missile tiré par les Argentins, 19 morts, plus un mystérieux disparu (tombé à la mer?) une dizaine de jours plus tôt. Juin 2002, à Portsmouth. Joe Faraday a désormais intégré la section des crimes graves de la police. Son fils sourd-muet le voit peu, mais a l’occasion de montrer ses photographies à une ancienne amie de sa défunte mère, elle aussi photographe. Sean Coughlin, gardien de prison, est retrouvé assassiné dans son appartement, l’enquête montre que personne ne l’aimait… sauf Pritchard, son amant, qui l’a vu le soir de sa mort dans son bar-hôtel, qu’il a fui en voyant arriver trois anciens marins venus à une réunion d’anciens de l’Accolade… Parallèlement, un petit voyou de douze ans sème la pagaille à coup de racket et de poings, une flic est victime d’un collègue, une course-poursuite manque se terminer très mal…

Mon avis : après Exocet de Jack Higgins, voici la guerre des Malouines de retour pour cette nouvelle lecture dans le cadre du défi God save the livre organisé par Antoni / passion livres. Enfin, pas tout à fait la guerre des Malouines ici au sens propre, mais les relations de la grande muette qui même vingt ans plus tard semble protéger un marin qui pourtant ne semble pas avoir été exemplaire… J’ai beaucoup aimé les parties sur la relation entre le père Joe Faraday et le fils sourd, J.J., leur rapport à la nature (et aux oiseaux), les souvenirs de la femme/mère via ses photographies. Pour l’intrigue policière, il faut parfois se concentrer, avec tous les changements de point de vue (et d’histoire) d’un paragraphe à l’autre, on saute de l’enquête principale aux relations entre flics ou à la poursuite du jeune délinquant… avec des personnages appelés tantôt par leur prénom, tantôt par leur nom, pour bien suivre au début, une « liste des personnages », un peu comme au théâtre, aurait été utile par moment…

Logo God save the livre Ce livre entre dans le défi God save the livre, saison 2, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2013 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di »(15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…

Les mains rouges de Jens Christian Grøndahl

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pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé à la médiathèque dans une sélection de livres nordiques dans le cadre de l’opération Passeurs de monde(s) organisé par le centre du livre et de la lecture en Poitou-Charentes.

Le livre : Les mains rouges de Jens Christian Grøndahl, traduit du danois par Alain Gnaedig, éditions Gallimard, 2009, 204 pages, ISBN 9782070782055.

L’histoire : 1977, à Copenhague. Alors qu’il travaille à l’accueil de la gare de Copenhague, le narrateur, étudiant, aide une jeune femme, Randi, à trouver un hôtel à proximité. Il la retrouve dans cet hôtel mais elle reste mystérieuse (sur ses papiers, elle s’appelle Sonja) quand le lendemain, elle lui confie une clef de consigne avant de disparaître. Dans la consigne, un sac en plastique plein de billets, il remet la clef anonymement à la police. Quinze ans plus tard, il est marié, croise par hasard l’inconnue dans la rue… Après des hésitations, il reprend contact, elle finit par lui raconter au fil des mois son histoire, qui commence quelques semaines avant leur rencontre, alors qu’elle terminait à Francfort un contrat de fille au pair…

Mon avis : un roman qui nous plonge dans le passé trouble de l’Allemagne. Après l’assassinat par la police de Benno Ohnesborg le 2 juin 1967 lors d’une manifestation pacifiste contre une visite du shah d’Iran en Allemagne, certains groupes d’étudiants se sont radicalisés jusqu’à former la fraction armée rouge. L’amie du narrateur s’est retrouvée « accidentellement » mêlée aux faits d’armes de l’un de ces groupes et n’a jamais été identifiée. Plus que sur l’histoire de ce mouvement d’extrême gauche, le livre aborde la question des remords et de l’hésitation perpétuelle de l’étudiante devenue une « honorable femme mariée » à parler de son histoire de quelques semaines voire à se dénoncer. En mettant l’ensemble du récit dans la bouche du narrateur, l’auteur prend plus de recul, l’histoire de Sonja est rapportée indirectement, difficile pour le narrateur de prendre parti, depuis la seule nuit qu’ils ont passé ensemble, il est secrètement épris de Sonja, mais tous deux sont mariés depuis longtemps quand ils se retrouvent. Ni le narrateur, ni l’auteur ne semblent prendre parti pour ou contre le terrorisme et le banditisme pour parvenir à ses fins politiques…

Le crime de l’Albatros de Thierry Bourcy

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pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Le crime de l’Albatros, Les aventures de Célestin Louise, flic et soldat de Thierry Bourcy, éditions Nouveau monde, 2012, 219 pages, ISBN 9782847366617.

L’histoire : début 1919 à Montreuil. Alexandre Mekinoff est retrouvé assassiné à l’Albatros, studio de cinéma qu’il a fondé à son retour du front. Célestin Louise, lui aussi de retour à Paris après sa démobilisation, est chargé de l’enquête. Il se penche d’abord sur le passé de Mekinoff, comment a-t-il pu monter ce studio alors que ses parents ne faisaient pas partie des riches émigrés russes? Et s’il fallait chercher la cause de ce meurtre dans la guerre même? Comment a-t-il fait fortune? Il part à la recherche du régiment de cet ancien brancardier, plusieurs mois après l’armistice, des soldats sont toujours mobilisés pour éviter les pillages, déminer, remettre des corps aux familles, amorcer la reconstruction, occuper l’Allemagne…

Mon avis : je n’avais jamais lu aucun polar de cette série qui se passe au cœur de la guerre 1914-1918, donc je n’ai pas repéré les protagonistes des anciens épisodes signalés au fil des pages. Il présente les gueules cassées, la difficulté de réinsertion des soldats revenus à la vie civile dans un monde qui ne les a pas complètement attendus, le contraste entre la reprise de la vie à Paris et les derniers soldats mobilisés qui gèrent l’ancien front. Cet aspect socio-historique est bien présenté. En revanche, si vous vous attendez à une intrigue policière bien ficelée, passez votre tour… Ce n’est pas mal écrit, mais d’une grande banalité.

Le lait et le fiel de Yves Créhalet

Couverture de Le lait et le fiel de Yves Créhalet

livres, critiques citations et bibliothèques en ligne sur Babelio.com

J’ai reçu ce livre des éditions Persée dans le cadre d’une opération masse critique de Babelio.

Le livre : Le lait et le fiel de Yves Créhalet, éditions Persée, 2012, 190 pages, ISBN 978-2-8231-0158-4.

L’histoire : à Nice puis en Palestine de nos jours. Hakim est un jeune schizophrène, la vingtaine d’années, adopté en Palestine par Billie, assistante de Lili, responsable des collections du MAMAC, le musée d’art contemporain de Nice (le Mur de Feu, d’Yves Klein, joue un rôle important dans l’histoire) et actuellement amante du jeune homme. Il a un lourd passé, a été enlevé à sa mère, Balkis, 18 ans, à sa naissance, son père, Moussa, tué lors de l’Intifada, son père adoptif, médecin, parti faire de la médecine humanitaire en Palestine, lui aussi tué là-bas. Alors qu’il déambule avec Zeev, un peinte juif homosexuel, malade du SIDA, ce dernier est assassiné sous ses yeux, lui-même est enlevé à la sortie du commissariat par les tueurs et emmené de force en Israël où commence la deuxième partie de l’histoire, mais chut, je vous laisse découvrir la suite…

Mon avis : sur le fond, le livre est un plaidoyer pour la paix entre Israël et la Palestine, en passant par la schizophrénie d’un jeune adolescent pour démontrer l’absurdité du conflit israëlo-palestinien. Le tout avec en toile de fond un tableau, Le mur de feu, d’Yves Klein, et un film, Nuit et brouillard d’Alain Resnais. Cela aurait été plutôt un bon roman s’il n’était desservi par une orthographe déplorable, qui bat presque le record de La mémoire mutilée de Mohamed Cherid. Sans parler de la syntaxe approximative, qui peut relever du « style », j’ai relevé les fautes que j’ai vues (plus facile dans le train que dans le bus…), il doit y en avoir bien d’autres… Et une question de fond, liée aussi à l’orthographe, la minuscule à « les palestiniens » ne les élève pas au rang de nation, propos pourtant sous-jacent au roman.

Les fautes que j’ai vues…

– prés pour près p. 67

– trait d’union manquant (ou parfois remplacé par une apostrophe) à peut-être (p. 60, 74, 80, 84, 88, 92, 106, 119, 131, 139, 158, 180), -moi, -tu, -il, -ils, elle, -elles, -vous, -nous (p. 52, 54, 61, 64, 75, 77, 88, 92, 94, 96, 128, 179, 190), au-dessus (p. 76, 152, 186, 188), là-bas (p. 74), -là (p. 85, 149, 173, 181), à des noms propres (p. 78, 156, 188), après-midi (p. 80)

– à l’inverse, il faut une apostrophe et non un trait d’union à grand’mère (p. 119)

– trait d’union et s manquant à suicide dans attentats-suicides p. 175

– il ne faut pas de x à nouveau-nés p. 168

– du au lieu de dû (ce qui change le sens…) p. 70, 87, 94

– i pour î dans connaît (p.29, 79), connaître (p. 110, 174), reconnaître (p. 35), reconnaîtrait (p. 40), paraît (p. 50), entraînant (p. 188), plaît (p. 69), fraîche (p. 85 deux fois, 104)

– Lot dans la Bible s’écrit Loth (p. 143)

– kamikaze et pas kamikazé p. 94, 172, 184

– majuscule au lieu de minuscule après deux points p. 61, 73, 74, 84, 93, 109,127, 130, 144, 172, 185

– minuscule au lieu de majuscule à État (ce qui change le sens…) p. 65

– un espace en trop après un trait d’union p. 165

– des virgules manquant à des incises (après orge p. 111, tradition p. 120)

– accords d’Oslo et pas accords Oslo en note p. 112

– au pluriel, garde-frontière est écrit tantôt gardes-frontière (p. 111, 119, 148), tantôt garde-frontières (p. 160), mais là, le pluriel est sujet à discussion, voir dans les commentaires de cet article des correcteurs du Monde

Un grand merci à Babelio et aux éditions Persée pour ce livre.

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Ce livre entre dans le cadre du défi 1% de la rentrée littéraire organisé à nouveau cette année par Hérisson.

 

Nuage de cendre de Dominic Cooper

Couverture de Nuage de cendre de Dominic Cooper

pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Nuage de cendre de Dominic Cooper, traduit de l’anglais (Écosse) par Céline Schwaller, éditions Métailié, 2012, 236 pages, ISBN 978-2864248569.

L’histoire : 1783, en Islande. Suite à des éruptions volcaniques, le pays est couvert de cendres, les récoltes sont détruites, la famine décime la population, aggravée par les mauvaises récoltes des années précédentes. Et un bateau ravitailleur venant du Danemark, pays colonisateur de l’Islande, a apporté la variole. Gunnar Thirdakson, le médecin, se souvient d’une affaire qui a miné la région, quarante ans plus tôt. Sunnefa, considérée comme la plus belle fille de l’île, orpheline, 16 ans, a accouché d’un bébé dont le père ne serait autre que son frère Jón, de deux ans son cadet. Condamnés à mort lors d’un premier procès dans le district, ils sont confiés chacun à la garde d’un shérif et doivent comparaître en appel devant l’assemblée populaire annuelle traditionnelle. Reporté une première année (Sunnefa est malade et ne peut faire le trajet), au cours de l’année suivante, alors qu’elle retrouvait secrètement son frère dans un refuge sur le lande, elle est victime d’un viol et tombe enceinte. Qui est l’auteur du viol? Le shérif qui en a la garde? S’agit-il d’une machination entre les shérifs qui se haïssent?

Mon avis : s’il s’agit bien d’un polar (inceste, viol, morts suspectes), c’est aussi un roman historique, il narre une histoire qui s’est passée il y a presque trois cents ans, dans un contexte de colonisation, de toute puissance ses shérifs nommés par le roi du Danemark, tempérée néanmoins par l’assemblée traditionnelle annuelle. Le contexte est difficile, le petit nuage de cendre qui a bloqué les avions il y a quelques années n’est rien en comparaison des grandes éruptions volcaniques de 1783. Et comme nous étions en plein « petit âge glaciaire » (les glaciers des Alpes étaient descendus très bas dans les vallées, les mauvaises récoltes se multipliaient en Europe et sont une des causes de la Révolution française), la famine a été encore accentuée, favorisant la propagation de la variole. Mais le vrai personnage central de ce roman, c’est la lande, le paysage à couper le souffle, au sens propre, tempêtes de neige en hiver, de sable (mêlé de cendre) en été, les chemins impraticables au printemps, les tourbières et les marais traitres, le brouillard… si dense qu’à un moment, j’ai cru me noyer dans ce roman dense… Trop de personnages, de paysages durs. Un roman à découvrir en se laissant porter par les bourrasques…

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Swan Peak de James Lee Burke

Couverture de Swan Peak de James Lee Burke

Merci aux amis qui m’ont prêté ce livre, pour ceux qui ont vu Dans la brume électrique, c’est l’auteur qui a été adapté par Bertrand Tavernier. Depuis, j’ai aussi lu La descente de Pégase.

Le livre : Swan Peak de James Lee Burke, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Christophe Mercier, collection Thriller, éditions Rivages, 2012, 440 pages, ISBN 9782743623210.

L’histoire : 2007, dans le Montana. Après la déprime qui a suivi le passage de Katrina et pour chasser les images de l’ouragan, Dave Robicheaux, sa femme et son ami Clete Purcel sont en vacances pour un séjour de pêche dans les Rocheuses, enfin, quand ils ne se retrouvent pas sur un terrain privé farouchement défendu par son propriétaire et ses gardes. Difficile aussi d’être adjoint d’un shérif en vacances et d’ignorer l’assassinat sauvage d’un couple d’étudiants. Non loin de là, Jimmy Dale Greenwood purge une peine dans une prison privée, un jour, il est choisi par Troyce Nix, le gardien (et l’un des propriétaires de la prison), pour aller faire des travaux chez lui… et le violer. La fois suivante, il se venge en tailladant… et voici un fugitif et un tortionnaire à la poursuite l’un de l’autre, le premier voulant aussi retrouver sa femme et son bébé, le second se faisant aider par une femme rencontrée en chemin, Candace. Un problème quand même, cette dernière a refait sa vie avec un riche propriétaire. Les destins des uns et des autres vont se croiser, se télescoper…

Mon avis : au début du roman, il faut s’accrocher, il y a beaucoup de personnages et on n’arrête pas de changer de point de vue, depuis l’un ou l’autre personnage. Des personnages qui traînent leur passé avec eux, guerre du Vietnam, tortionnaire à Abu Graib, traumatisme de Katrina. Flic (en congé), privé, voyou, qui est le plus violent? À côté de l’intrigue, pleine de rebondissements, des descriptions sublimes, presque cinématographiques, des paysages. Plein de détails et d’allusions, même à Monsanto, en quelques lignes, non pas pour des OGM cette fois-ci, mais pour la catastrophe de Texas City (en avril 1947, presque 600 morts après l’explosion d’un bateau chargé de nitrate d’ammonium pour fabriquer des engrais et l’incendie d’un stock de styrène).

Un dernier petit mot, à nouveau un roman où le relecteur n’a pas entièrement fait son boulot, il reste beaucoup trop de fautes dans ce livre…

Villa des Quatre Vents de Jean Failler

Couverture de Villa des Quatre Vents de Jean Failler

Un livre acheté à la librairie… comme toute cette série (au passage, je m’aperçois que je ne vous ai parlé ici que du tome 32, Sans verser de larmes; depuis, j’ai ajouté ma critique du tome 35, Casa del Amor et 36 Le 3e oeil du professeur Margerie).

Le livre : Villa des Quatre Vents (Marie Lester tomes 37 et 38) de Jean Failler, éditions du Palémon, 2012, 294 et 301 pages, ISBN 978-2-916248-30-1 .

L’histoire : de nos jours dans le nord du Finistère. Dans une villa cossue, le facteur découvre les cadavres d’un homme d’affaires parisien, Louis Sayzé, et de la jeune fille à qui il devait livrer un recommandé, sans doute exécutés par un tueur professionnel. A la demande de « Paris », Mary Lester est détachée de son commissariat pour s’occuper de cette affaire où la gendarmerie soupçonne une affaire d’espionnage industriel. Très vite, elle se heurte à deux officiers des Renseignements généraux, sur le parking du crématorium, ils lui conseillent de laisser tomber… avant de la retrouver quelques jours plus tard à Paris…

Mon avis : un crochet de quelques centaines de pages à Paris, cela sort ce volume double des habituelles enquêtes en Bretagne… mais cette série, si elle me plaît (et à quelques autres aussi), ce n’est pas tant pour l’intrigue policière, mais pour découvrir la Bretagne… Or dans ce volume, peu de Bretagne, et une intrigue qui traîne en longueur (pour diluer sur deux tomes???) et parfois invraisemblable (cf. arbre coupé en plein Paris pour effacer des preuves). Je suis un peu déçue…

Paris sur sang de Chantal Montellier

Couverture de Paris sur sang, mystère au Père Lachaise, de Chantal Montellier

Logo BD for Womenpioche-en-bib.jpgAprès avoir lu deux enquêtes basées sur des faits réels (Tchernobyl mon amour et Les damnés de Nanterre), j’ai eu envie de poursuivre ma découverte de cette auteure avec cet autre album, de pure fiction cette fois, trouvé dans les bacs BD de la médiathèque.

Le livre : Paris sur sang, mystère au Père Lachaise de Chantal Montellier (scénario et dessin), éditions Dargaud, 1998, 87 pages, ISBN 9782205043549.

L’histoire : à Paris à la fin des années 1990. Arthur, un jeune homme de 16 ans est réveillé sur la tombe de Jim Morrison au Père Lachaise. Il ne sait pas ce qu’il fait là, ne connaît pas Morrison… Quelques mois plus tard, sa mère débarque chez Phil Devil, détective privé, et lui demande de découvrir ce qui est arrivé à son fils, revenu à une quarantaine de kilomètres de Lyon, séropositif alors qu’il ne s’est jamais drogué, n’a jamais été transfusé et n’a jamais eu de rapport sexuel… Difficile à croire pour Phil Devil. Tancé par son beau-père, Arthur avait fui la maison familiale pour Paris, là, il a peu de souvenirs, abordé sur un banc par un homme qui ressemblerait au Dr Crimetta, impliqué dans le scandale du sang contaminé, une grande maison… Maigre pour commencer une enquête…

Mon avis : un album en noir et blanc où se mêlent réel et fantastique, sur les traces d’une secte satanique qui joue avec le virus du sida. Autant dans les deux précédents albums que j’ai lus (Tchernobyl mon amour et Les damnés de Nanterre), j’ai pu faire abstraction du style de dessin, que je n’apprécie pas spécialement, emportée par le scénario, autant ici, j’ai eu du mal à entrer dans le récit, le fantastique et la science fiction ne sont décidément pas mes genres préférés. Un polar graphique plus ou moins inspiré sur fond de scandale du sang contaminé, mais je n’ai pas mordu à cet album.

Pour aller plus loin : voir le site officiel de Chantal Montellier.