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La descente de Pégase de James Lee Burke

Couverture de La descente de Pégase de James Lee BurkeUn livre prêté par une amie, comme les titres précédents, revoir Swan Peak (et Dans la brume électrique, un titre de l’auteur adapté par Bertrand Tavernier.).

Le livre : La descente de Pégase de James Lee Burke, traduit de l’Anglais (États-Unis) par Patricia Christian, collection Rivages/Thriller, éditions Rivages, 2010, 406 pages, ISBN 9782743621049.

L’histoire : 2005. Trish Klein est repérée parce qu’elle joue dans un casino de New Iberia en Louisiane avec des billets de cent dollars marqués à l’encre rouge. Retour 20 ans en arrière pour Dave Robicheaux: alors qu’il était flic et alcoolique en Floride, le père de cette fille, Dallas Klein, a été assassiné sous ses yeux lors d’un braquage. Au même moment, une jeune étudiante issue d’un milieu modeste se serait suicidée chez son père, l’enquête montre qu’elle était ivre, droguée et venait d’être victime d’un viol collectif. A la morgue, le corps d’un vagabond trouvé mort, victime supposée d’un chauffard, n’est toujours pas identifié. Dave Robicheaux, adjoint du shérif, ne croît pas au suicide de l’étudiante et souhaite à toute force identifier ce cadavre inconnu… Au cours de ces enquêtes, un truand, Bellerophon Lujan, et un mafieux, Whitey Bruxal, reviennent trop fréquemment pour être une coïncidence…

Mon avis : retour en Louisiane et dans les bayous chers à l’auteur, toujours avec des ouragans à l’horizon (ici, nous sommes à la veille de Katrina). Dave Robicheaux reste fragile, suit toujours le programme des alcooliques anonymes, et s’engage à fond dans cette enquête… un peu limite, comme d’habitude, avec son envie de vengeance et d’appliquer lui-même la loi du talion… La tentation est grande de venger son ami le convoyeur de fond assassiné impunément sous ses yeux vingt ans plus tôt. Un gros pavé (ça change après quelques petits livres lus juste avant) au rythme haletant!

Swan Peak de James Lee Burke

Couverture de Swan Peak de James Lee Burke

Merci aux amis qui m’ont prêté ce livre, pour ceux qui ont vu Dans la brume électrique, c’est l’auteur qui a été adapté par Bertrand Tavernier. Depuis, j’ai aussi lu La descente de Pégase.

Le livre : Swan Peak de James Lee Burke, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Christophe Mercier, collection Thriller, éditions Rivages, 2012, 440 pages, ISBN 9782743623210.

L’histoire : 2007, dans le Montana. Après la déprime qui a suivi le passage de Katrina et pour chasser les images de l’ouragan, Dave Robicheaux, sa femme et son ami Clete Purcel sont en vacances pour un séjour de pêche dans les Rocheuses, enfin, quand ils ne se retrouvent pas sur un terrain privé farouchement défendu par son propriétaire et ses gardes. Difficile aussi d’être adjoint d’un shérif en vacances et d’ignorer l’assassinat sauvage d’un couple d’étudiants. Non loin de là, Jimmy Dale Greenwood purge une peine dans une prison privée, un jour, il est choisi par Troyce Nix, le gardien (et l’un des propriétaires de la prison), pour aller faire des travaux chez lui… et le violer. La fois suivante, il se venge en tailladant… et voici un fugitif et un tortionnaire à la poursuite l’un de l’autre, le premier voulant aussi retrouver sa femme et son bébé, le second se faisant aider par une femme rencontrée en chemin, Candace. Un problème quand même, cette dernière a refait sa vie avec un riche propriétaire. Les destins des uns et des autres vont se croiser, se télescoper…

Mon avis : au début du roman, il faut s’accrocher, il y a beaucoup de personnages et on n’arrête pas de changer de point de vue, depuis l’un ou l’autre personnage. Des personnages qui traînent leur passé avec eux, guerre du Vietnam, tortionnaire à Abu Graib, traumatisme de Katrina. Flic (en congé), privé, voyou, qui est le plus violent? À côté de l’intrigue, pleine de rebondissements, des descriptions sublimes, presque cinématographiques, des paysages. Plein de détails et d’allusions, même à Monsanto, en quelques lignes, non pas pour des OGM cette fois-ci, mais pour la catastrophe de Texas City (en avril 1947, presque 600 morts après l’explosion d’un bateau chargé de nitrate d’ammonium pour fabriquer des engrais et l’incendie d’un stock de styrène).

Un dernier petit mot, à nouveau un roman où le relecteur n’a pas entièrement fait son boulot, il reste beaucoup trop de fautes dans ce livre…

Dans la brume électrique de Bertrand Tavernier

Affiche du film dans les brumes électriques de Tavernier Ce soir, je suis allée voir Dans la brume électrique de Bertrand Tavernier (depuis, j’ai aussi vu Quai d’Orsay, du même réalisateur). Il s’agit d’un film adapté d’un polar de James Lee Burke, produit par Michael Fitzgerald. Suite à des divergences de vues entre le réalisateur, Bertrand Tavernier, et ce producteur, il existe deux versions de ce film, une française et mondiale hors États-Unis (celle que j’ai vue donc), qui dure presque deux heures, et une pour les États-Unis, plus courte, moins poétique, avec des plans séquences plus courts d’après ce que j’ai lu dans la presse.

Le film : En Louisiane, à New-Iberia, peu de temps après le passage du cyclone Katrina (fin août 2005). Dans une ville marquée par le passage du cyclone, en pleine reconstruction, l’inspecteur Dave Robicheaux, est sur les traces d’un tueur en série qui vient de tuer et mutiler affreusement une jeune fille qui vivait de prostitution. Parallèlement, une star holliwoodienne, Elrod Sykes, tourne un film à proximité, a sombré dans l’alcoolisme, ce qui n’est pas sans rappeler son passé à l’inspecteur… Il a découvert un cadavre qui gît dans les marais depuis les années 1960, noir victime d’un lynchage. Le tout avec des visions de la guerre de sécession (1861-1865) et d’apparitions dans les brumes qui s’élèvent des marais.

Mon avis : Tomy Lee Jones est magnifique dans le rôle de l’inspecteur Robicheaux, « border line » par rapport à la déontologie policière… et même au-delà de la ligne et de la limite bien souvent. J’ai beaucoup aimé le rythme souvent lent du film, qui ne montre pas mais suggère les crimes, les victimes. Et l’ancrage dans la vie d’après-cyclone, les malversations et le profit que peuvent tirer certains mafieux des dispositifs pour la reconstruction, le petit commerce en bord de marais. Si vous voulez un film d’action, passez votre tour, si vous souhaitez voir un film qui revisite le genre du polar, foncez !

Pour aller plus loin : le site officiel du film.