Archives par étiquette : Bertrand Tavernier

Quai d’Orsay de Bertrand Tavernier

Affiche de Quai d'Orsay de Bertrand TavernierSortie au cinéma dimanche dernier, avec Quai d’Orsay de Bertrand Tavernier (revoir son précédent film, Dans la brume électrique), adapté de la bande dessinée de Christophe Blain et Abel Lanzac, qui était inspirée de Dominique de Villepin.

Le film : de nos jours à Paris. Arthur Vlaminck [Raphaël Personnaz], tout juste sorti de l’ENA, est convoqué au Quai d’Orsay par le ministre des Affaires étrangères, Alexandre Taillard de Worms [Thierry Lhermitte]. Il en a marre des technocrates et veut mettre du panache dans ses discours, où il faudra inclure ses grandes idées et celles des grands hommes du passé… Et voilà Arthur Vlaminck embauché (sur un poste fantôme) au cabinet comme responsable des langages, chargé de préparer notamment un grand discours aux Nations-Unies, pris sous le feu entre le ministre et les responsables des différentes sections du Quai d’Orsay, avec le directeur de cabinet, Claude Maupas [Niels Arestrup] qui essaye de faire tourner la boutique et de désamorcer les crises (dont celle de… l’Oubanga)… Courage, le soir, Marina [Anaïs Demoustier], son amie institutrice, l’attend à la maison…

Mon avis : j’ai passé un très bon moment… même si certains effets récurrents sont lassants à force de répétition : les feuilles qui s’envolent, les stabilos -combien la marque a payé son insertion?- qui bavent, les chansons grivoises d’un conseiller Les nuits d’une demoiselle de Colette Renard, les couloirs trop étroits, les citations d’Héraclite. Entre un ministre survolté qui n’en fait qu’à sa tête, des conseillers qui ont chacun à défendre leur bifteck (la région du monde dont ils sont chargés, leur influence), un ministère à faire tourner malgré tout (bravo au directeur de cabinet), un brillant énarque qui réécrit son discours (enfin, celui du ministre) au gré des indications des uns et des caprices de l’autre (le ministre, ses amis poètes et philosophes), j’ai passé un bon moment… L’apparition brève de Jane Birkin en prix Nobel de littérature est très réussie! L’absence d’internet au ministère des affaires étrangères, remplacé par un système « du chiffre » (codage des messages) devrait faire moins rire dans la salle dans le contexte actuel et après les révélations d’Edward Snowden…

Dans la brume électrique de Bertrand Tavernier

Affiche du film dans les brumes électriques de Tavernier Ce soir, je suis allée voir Dans la brume électrique de Bertrand Tavernier (depuis, j’ai aussi vu Quai d’Orsay, du même réalisateur). Il s’agit d’un film adapté d’un polar de James Lee Burke, produit par Michael Fitzgerald. Suite à des divergences de vues entre le réalisateur, Bertrand Tavernier, et ce producteur, il existe deux versions de ce film, une française et mondiale hors États-Unis (celle que j’ai vue donc), qui dure presque deux heures, et une pour les États-Unis, plus courte, moins poétique, avec des plans séquences plus courts d’après ce que j’ai lu dans la presse.

Le film : En Louisiane, à New-Iberia, peu de temps après le passage du cyclone Katrina (fin août 2005). Dans une ville marquée par le passage du cyclone, en pleine reconstruction, l’inspecteur Dave Robicheaux, est sur les traces d’un tueur en série qui vient de tuer et mutiler affreusement une jeune fille qui vivait de prostitution. Parallèlement, une star holliwoodienne, Elrod Sykes, tourne un film à proximité, a sombré dans l’alcoolisme, ce qui n’est pas sans rappeler son passé à l’inspecteur… Il a découvert un cadavre qui gît dans les marais depuis les années 1960, noir victime d’un lynchage. Le tout avec des visions de la guerre de sécession (1861-1865) et d’apparitions dans les brumes qui s’élèvent des marais.

Mon avis : Tomy Lee Jones est magnifique dans le rôle de l’inspecteur Robicheaux, « border line » par rapport à la déontologie policière… et même au-delà de la ligne et de la limite bien souvent. J’ai beaucoup aimé le rythme souvent lent du film, qui ne montre pas mais suggère les crimes, les victimes. Et l’ancrage dans la vie d’après-cyclone, les malversations et le profit que peuvent tirer certains mafieux des dispositifs pour la reconstruction, le petit commerce en bord de marais. Si vous voulez un film d’action, passez votre tour, si vous souhaitez voir un film qui revisite le genre du polar, foncez !

Pour aller plus loin : le site officiel du film.