Archives par étiquette : polar

Juge Bao et la belle endormie, de Patrick Marty et Chongrui Nie

pioche-en-bib.jpgCouverture de Juge Bao et la belle endormie, de Patrick Marty et Chongrui NieCe petit album, le troisième d’une série consacrée au Juge Bao (999-1062), avait été mis en valeur dans une sélection de bandes dessinées de la médiathèque.

Le livre : Juge Bao et la belle endormie (tome 3 de la série Juge Bao), de Patrick Marty (scénario) et Chongrui Nie (dessins), éditions Fei, 2011, 156 pages, ISBN 978-2-35966-006-7.

L’histoire : En Chine, sous la dynastie des Song du Nord au 11e siècle. Le juge Bao a été chargé par l’Empereur d’enquêter sur la famine sévit à He Zhong, capitale de la province du He Nan. Il soupçonne des détournements du riz envoyé par l’empereur par le gouverneur de la province, le duc ZHao. Avec l’aide de ses soldats, de son secrétaire-médecin légiste et d’un adolescent plein d’astuces, le voici qui suit de près une nouvelle livraison de vivres. Malgr la famine qui sévit, le duc ZHao veut donner un grand banquet pour fêter la naissance de son petit-fils, le fils de sa nièc, qui semble bien hostile. La maternité du bébé est revendiquée par une autre jeune femme,  récented’une tentative de meurtre par empoisonnement, comme un homme retrouvé justement mort au même moment. Que se passe-t-il dans cette province chinoise?

Mon avis: Cet album en noir et blanc est dans un format assez inhabituel, 13 sur 18 cm « à l’italienne » (horizontal). Il m’a beaucoup fait pensé, en bande dessinée, à la série du juge Ti par Robert Van Gulick aux éditions 10/18… qui sont inspirés du même personnage mi historique mi mythique. Le scénario est bien mené. Le dessin à la plume est vif, parfois nerveux, avec forces hâchures (vous pouvez le voir déjà sur la couverture). Les aplats noirs sont traités de même, avec des grattages qui donnent des hâchures blanches.  Il faut que j’emprunte les autres tomes de la série à la médiathèque! Ils semblent avoir beaucoup de succès, je suis sur liste d’attente pour le premier tome de la série (voir Juge Bao et le Phoenix de Jade, Juge Bao et le roi des enfants, Juge Bao et l’auberge maudite, Juge Bao et les larmes du Bouddha)…

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L’affaire Raphaël de Iain Pears

Logo God save the livreCouverture de L'affaire Raphaël de Iain PearsLogo de pioché en bibliothèqueUn livre trouvé au rayon large vision de la médiathèque.

Le livre : L’affaire Raphaël de Iain Pears, traduit de l’anglais par Georges-Michel Sarotte, éditions Belfond, 2000 [édition en anglais en 1990], 300 pages, ISBN 9782714436719 (lu en large vision aux éditions Feryane).

L’histoire : à Rome à la fin des années 1980. Taddeo Bottando et Flavia di Stephano sont les piliers de la brigade de répression du vol des oeuvres d’art. Un authentique Raphaël serait camouflé sous une toile de Carlo Mantini: au 17e siècle, un riche anglais l’aurait fait recouvrir pour l’importer depuis Rome sans payer de taxe, mais il est mort peu après, sans avoir pu récupérer le tableau… Du moins est-ce la théorie de Jonathan Argyll, qui réalise une thèse sur Mantini. Voici nos deux policiers dans une petite église romaine, à la recherche du tableau… mais il a disparu, acheté peu auparavant par un marchand d’art anglais. Il réapparaît à Rome, est retauré, étudié, vendu aux enchères et racheté (fort cher) par le gouvernement italien. Mais ce tableau est-il vraiment un Raphaël? Poursuivant ses travaux, Argyll doute… les policiers enquêtent, l’affaire rebondit dans une banque suisse après l’ouverture d’un coffre appartenant à un faussaire récemment mort à Paris…

Mon avis : j’ai bien aimé ce polar agréable à lire, plein de rebondissements jusqu’à la dernière page. Pas le polar du siècle, pas très noir, mais une plongée dans le monde de l’art, des restaurateurs, des faussaires, plutôt bien documentée. Un petit bémol, peut-être dû en partie au traducteur, dans le chapitre 6 (page 131 de l’édition en large vision): « le datage à la fibre de carbone de la toile et de la peinture -effectué grâce à un minuscule fragment prélevé sur le côté, puis pulvérisé et imprégné d’une dose de radioactivité- avait révélé que le tableau n’avait as moins de trois cent cinquante ans ». Cela montre une grande méconnaissance des techniques de datation au radiocarbone… La technique repose sur le fait que lorsqu’un organisme meurt, il a une certaine dose de carbone 12 et 14. Au fil du temps, les atomes de carbone 14 (radiocarbone, instable) se transforment en atomes de carbone 12 (stable) à une vitesse constante (mais mal calculée lors de l’élaboration de la méthode). La technique classique compte sur une assez longue période, dans un caisson en plomb (à l’abri du rayonnement cosmique), sur une certaine durée, le rayonnement émis par la désintégration du carbone 14 en carbone 12. Elle nécessite un échantillon assez gros de carbone, que l’on trouve dans la matière organique, donc dans la toile, pas dans les pigments minéraux des tableaux… La technique à l’accélérateur de particules (AMS/SMA), pas encore de routine lors de la rédaction du livre en 1990, nécessite un échantillon beaucoup plus petit. Après traitement et purification, il est introduit dans un accélérateur de particules qui mesure à la sortie le nombre d’atomes de carbone 12, 13 et 14 (de poids atomiques différents, ils ne sortent pas au même endroit de la boucle de l’accélérateur). A aucun moment on n’introduit de radioactivité dans le processus! Dans tous les cas, il y a une marge d’erreur liée à la mesure (de plusieurs dizaines à plusieurs centaines d’années), mais aussi à la préparation de l’échantillon. Pour les périodes plus anciennes, la mesure doit aussi être corrigée (« calibrée » suivant des courbes établies avec d’autres méthodes de datation) car l’hypothèse de base de la méthode repose sur une dose constante de carbone 12, 13 et 14 dans l’atmosphère à chaque instant, ce qui est faux (en fonction des variations des rayonnements cosmiques), même avant les essais nucléaires en plein air et la multiplication des centrales nucléaires (accidentées ou non) qui libèrent beaucoup de carbone 14 dans l’air.

 

Logo God save the livre Ce livre entre dans le défi God save the livre, saison 4, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici février 2015 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di » (15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…

 

Anaïs ou les gravières, de Lionel-Edouard Martin

Couverture de Anaïs ou les gravières, de Lionel-Edouard Martinpioche-en-bib.jpgN’ayant pas trouvé de nouveau livre qui me tentait au rayon « basse vision » de la médiathèque, j’ai fait une tentative au rayon de la littérature régionale, avec pour objectif de trouver un livre pas trop gros, avec une encre bien noire, un papier bien blanc mais non brillant (pour les contrastes) et si possible des interlignes assez gros. Des critères de choix un peu particuliers, c’est vrai… Mon choix s’est porté sur ce livre, qui répondait à peu près aux critères que je m’étais fixés, même si la quatrième de couverture, en caractères blancs sur fond orange, était complètement illisible encore ma vue. J’ai réussi à le lire, mais vraiment à petites doses, ça fatigue et devient vite flou… [depuis, j’ai aussi lu Nativité cinquante et quelques].

Le livre : Anaïs ou les gravières de Lionel-Edouard Martin, éditions du sonneur, 2012, 157 pages, ISBN 9782916136455.

L’histoire : de nos jours à M*** au sud de Poitiers, un journaliste de la presse locale, effondré par le deuil de sa compagne, Nathalie, décide d’enquêter sur le seul sujet un peu intéressant du moment, le meurtre au volant d’une lycéenne, Anaïs. Son enquête le mène à la ZUP de Poitiers, où vit sa mère, à L***, dans des carrières à proximité, à l’ombre de la centrale nucléaire de Civaux, il croise des personnages hauts en couleur, Petit Louis, le grand Mao, Toto Bauze, le Légionnaire…

Mon avis: ce roman se passe dans des lieux familiers pour moi, la ZUP de Poitiers (revoir le marché sous la neige, agora de la campagne municipale chaque dimanche ces dernières semaines), M*** pour , L*** pour Lussac-les-Châteaux, et sa centrale nucléaire, un lycée « à prénom et à nom de duchesse » (son nom, Aliénor d’Aquitaine, n’est jamais cité)… Le livre est classé en polar à cause de « l’alibi » d’un meurtre, mais il s’agit plutôt d’un roman sur une histoire de jeunesse, la démolition d’un immeuble, une relation sexuelle furtive dans une cave… et presque vingt ans plus tard, un meurtre et un suicide. L’obsession de la mort aussi, celle d’Anaïs qui fait écho chez le narrateur (à la première personne) à celle Nathalie. Un style élastique, passant de phrases très courtes à d’autres beaucoup plus longues, au gré de l’humeur du narrateur. Il s’agit d’ailleurs plus de reconstituer la vie (la conception plutôt que la courte vie) d’Anaïs que de trouver son meurtrier. Un style très original pour ce genre littéraire qu’est le polar.

Pour aller plus loin : voir le site personnel de Lionel-Edouard Martin.

L’inconnu du lac d’Alain Guiraudie

Affiche de L’inconnu du lac d'Alain GuiraudieJe poursuis ma participation au festival Télérama 2014 avec L’inconnu du lac d’Alain Guiraudie.

Le film: de nos jours au bord d’un lac, une plage de naturistes et lieu de drague pour hommes. Frank [Pierre Deladonchamps] y vient pour la première fois de l’été, il se baigne, croise Michel [Christophe Paou], avec qui il serait bien sorti, mais celui-ci est attendu par un copain, Pascal [François Labarthe], à la sortie de l’eau… A l’écart de la plage, un homme seul, Henri [Patrick d’Assumçao], pas homo, il vient juste passer le temps, en vacances, sa femme vient de le plaquer. Un soir, il surprend Michel en train de noyer Pascal… Le lendemain, il couche avec Michel, le corps n’est retrouvé que trois jours plus tard, l’enquête commence, confiée à l’inspecteur Damroder [Jérôme Chappatte]…

Mon avis : étonnante unité de lieux pour ce film… le parking, le chemin à travers le bois, le bois pour les relations entre hommes, le lac, la plage de galets. Un ciel presque toujours bleu. Lors de sa sortie, je me souviens d’un débat sur le fait de montrer ainsi des relations homosexuelles entre hommes, de l’affiche interdite à Paris… Pourtant, cela reste relativement soft, des hommes à poil sur une plage, des baisers, des pipes, des masturbations, une ou deux scènes plus explicites, mais surtout beaucoup de suggestions (comme aussi pour le cadavre, jamais montré). Des relations entre hommes, plus explicites que dans Yves Saint-Laurent, mais guère plus que dans la plupart des films qui montrent des relations hétéros. Des interrogations sur l’usage du préservatif… beaucoup (utilisés) traînent dans le bois, un amant de Frank refuse toute relation (y compris la fellation) sans protection, mais ce dernier ne prend aucune précaution avec Michel (sauf à lui demander si l’absence de préservatif le gêne). Pas responsable, mais en accord avec le « relâchement » dénoncé par les associations de prévention du SIDA. Pas de doute sur le coupable, connu dès le début, mais la fin reste ouverte. Le spectateur est aussi amené à s’interroger sur le pourquoi de l’attitude de Frank : pourquoi ne dénonce-t-il pas son nouvel amant? Il vous reste quelques jours pour le voir en « rattrapage » au cinéma, sinon en vidéo ou prochainement sans doute à la télévision…

Festival Télérama 2014:

les films que j’ai vus avant le festival

– les films que j’ai vus dans le cadre du festival

– les films que je ne verrai pas parce qu’ils ne passent pas à Poitiers

  • Inside Llewyn Davis de Joel et Ethan Coen
  • Heimat, Edgar Reitz (dommage, il me tentait bien, il est sorti au mauvais moment pour moi)
  • Mon âme par toi guérie de François Dupeyron

– les films que je n’ai pas vus

  • Le Géant égoïste de Clio Barnard
  • A touch of Sin de Jia Zhang Ke
  • Snowpiercer, Le Transperceneige de Bong Joon-ho
  • La Danza de la Realidad de Alejandro Jodorowsky

 

Haarmann, le boucher de Hanovre, par Peer Meter et Isabel Kreitz

pioche-en-bib.jpgLogo BD for WomenCouverture de Haarmann, le boucher de Hanovre, par Peer Meter et Isabel KreitzUne bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque. Je vous ai déjà parlé d’un album avec un scénario de Peer Meter mais avec une autre dessinatrice, Barbara Yelin (revoir L’empoisonneuse). De Isabel Kreitz, voir aussi L’espion de Staline.

Le livre : Haarmann, le boucher de Hanovre de Peer Meter (scénario et dialogues) et Isabel Kreitz (dessins), traduit de l’allemand par Caroline Dolmazon et Paul Derouet, collection écritures, éditions Casterman, 2011, 175 pages dont un dossier documentaire d’une dizaine de pages, ISBN 9782203038820.

L’histoire : Hanovre, 1924. L’un des canaux de la ville est curé suite à la plainte de riverains, il est plein de restes humains découpés. Dans l’Allemagne en crise après la Première Guerre Mondiale, Fritz Haarmann vend des vêtements d’occasion et de la viande à des prix défiant toute concurrence. Il est aussi indicateur de la police, notamment dans la gare de Hanovre. Mais les rumeurs courent sur son compte, il a déjà été condamné plusieurs fois pour homosexualité, de jeunes hommes entrent chez lui et n’en seraient jamais ressortis… La police qui le couvre pour ses informations finira-t-elle par lui demander des comptes et prendre en compte les plaintes des voisins?

Mon avis : un album en noir et blanc qui raconte l’histoire de Fritz Haarmann, tueur en série allemand, histoire résumée en texte à la fin de l’album, avec une liste des 24 victimes reconnues. L’album insiste sur la prédation des jeunes hommes, les viols, la découpe des cadavres, la revente de leurs vêtements et de viande (en morceaux ou transformée en charcuterie) dont il est plus que suggéré qu’il s’agit de celle des victimes. Le dessin est sombre, plein de détails sur les rues de Hanovre, la foule, l’intérieur de l’appartement de Haarmann. Un très bon polar graphique historique…

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Prisoners de Denis Villeneuve (festival Télérama 2014)

Affiche du festival Télérama 2014J’ai affiné ma programmation pour le festival Télérama 2014, commencé hier… Voici donc:

les films que j’ai vus avant le festival

– les films que j’ai prévus de voir

– les films que je verrai peut-être

  • La Vie d’Adèle, Abdellatif Kechiche (j’avais adoré Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh, j’hésite encore un peu, trop long je pense pour ma vue et les polémiques sur le respect du droit du travail par le réalisateur me font hésiter),
  • Le Géant égoïste, Clio Barnard

– les films que je ne verrai pas parce qu’ils ne passent pas à Poitiers

  • Inside Llewyn Davis, Joel et Ethan Coen
  • Heimat, Edgar Reitz (dommage, il me tentait bien, il est sorti au mauvais moment pour moi)
  • Mon âme par toi guérie, François Dupeyron

les films qui me tentent peu…

  • Django Unchained de Quentin Tarantino
  • Snowpiercer, Le Transperceneige, Bong Joon-ho
  • La Danza de la Realidad, Alejandro Jodorowsky

Affiche de Prisoners de Denis Villeneuve… et celui que j’ai vu hier, Prisoners de Denis Villeneuve

Le film : à Boston de nos jours. Les Dover, Keller [Hugh Jackman], Grace [Maria Bello] et leurs deux enfants vont fêter Thanksgiving chez leurs voisins, les Birch, Franklin [Terrence Howard], Nancy [Viola Davis] et leurs deux filles. Les deux aînés, adolescents, accompagnent une première fois les deux filles, Anna et Joy, 6 ans, pour un tour du lotissement, mais plus tard, elles ressortent seules et disparaissent. L’inspecteur Loki [Jake Gyllenhaal] est chargé de l’enquête. Un jeune homme benêt, Alex Jones [Paul Dano], qui stationnait un peu plus tôt dans le lotissement est arrêté puis relâché. Furieux, Keller décide de l’enlever et de le faire parler… alors que l’enquête se poursuit dans les milieux pédophiles.

Mon avis: bon, le film dure 2h33… heureusement qu’il est en anglais et que j’ai pu me passer des sous-titres, devenus vraiment trop flous pendant la dernière heure à cause de ma vue (enfin, pas tout à fait à cause de la vue, mais du cerveau qui n’aime pas trier les informations contradictoires en provenance des deux nerfs optiques). Le film aussi n’était plus très net… ce qui permet encore plus d’imaginer la fin laissée en suspens par l’auteur 😉 Il y a de superbes images, par exemple dans la forêt, les troncs d’arbre devant la maison juste après la découverte de l’enlèvement des fillettes, la sortie des serpents des malles, les scènes sous la pluie, etc. L’ambiance générale est angoissante à souhait pour un thriller, mais la violence est souvent plus suggérée que montrée. Le scénario est sombre, laissant un doute sur la légitimité de la torture pour un père aveuglé par la disparition de sa fille, mais aussi sur l’influence qu’il peut avoir sur son voisin, qui l’accompagne à reculons mais quand même… Il est aussi tortueux que les labyrinthes du dernier tiers (revoir mon article sur les labyrinthes médiévaux, les mêmes motifs vous parleront…). J’ai beaucoup aimé!

Un week-end meurtrier d’Alain Gandy

pioche-en-bib.jpgCouverture de Un week-end meurtrier d'Alain GandyUn livre trouvé au rayon large vision de la médiathèque.

Le livreUn week-end meurtrier d’Alain Gandy éditions Presse de la Cité, 2009, 240 pages, ISBN 9782258076808 (lu en large vision, éditions Feryane, il ne semble plus être au catalogue).

La présentation de l’éditeur :

«  Semaine de Pâques, 1980. Un autocar d’Aveyronnais nostalgiques de leur région natale a dérapé sous un orage et basculé dans les gorges de l’Aveyron. Il n’y a aucun survivant… On charge le juge d’instruction Massac de l’affaire, qu’il croit liée à de sombres magouilles immobilières. Il recommande comme enquêteur son vieil ami Joseph Combes, devenu détective privé après une brillante carrière dans la gendarmerie. Fidèlement épaulé par son épouse Claire, – qui s’occupe activement de leurs deux enfants et sait lui inspirer des pistes judicieuses pour ses enquêtes – Combe découvre qu’en réalité le conducteur du car a été tué par une arme à feu et que huit des passagers inscrits s’étaient désistés. Alors, quelle est la cause réelle de cet accident présumé ? Malveillance ? Machination financière aux allures de complot ? Ou bien crime ordinaire ?»

Mon avis : je ne connaissais pas du tout cet auteur, mais le rayon basse vision regorge de romans (polars ou non) dits « du terroir ». Quoique, ici, il est plus questions des différents personnages, Aveyronnais de Paris ou en Aveyron, que des paysages. Retour quelques décennies en arrière, pas de TGV puis correspondance avec des trains régionaux, mais un train de nuit entre Paris et Rodez… et bien sûr pas de téléphone portable, une enquête « de terrain » à l’ancienne, un enquêteur privé recruté par un juge (qui embauche sa femme et ses enfants), pas de police scientifique! Ça repose, finalement, un polar calme…

Le poignard et le poison, de Marc Paillet

pioche-en-bib.jpgCouverture de Le poignard et le poison, de Marc PailletUn livre trouvé à la médiathèque. Il y avait fort longtemps que je n’avais pas lu un titre de cette série de Erwin le Saxon… que j’ai reprise avec le premier opus.

Le livre : Le poignard et le poison de Marc Paillet, ccollection Grands détectives, éditions 10/18, 1995, 253 pages, ISBN 9782264021298 [à emprunter en bibliothèque, le titre est épuisé chez 10/18].

L’histoire : Autun, hiver 796. Le roi des Francs, Charlemagne, envoie deux Missi dominici (envoyés), l’abbé Erwin le Saxon et le comte Childebrand, à Autun pour enquêter sur des exactions dans le comté, menées notamment par un vicomte qui multiplie les impôts et autres confiscations de biens. Alors que le banquet d’accueil des envoyés se déroule avec forces plats et divertissements, le vicomte est retrouvé mort… empoisonné et avec un coup sur la tête. Le meurtrier a-t-il voulu ainsi mettre fin à l’enquête qui s’ouvre? Quel est le rôle du comte, des femmes, des révoltés qui vivent en marge de la société, de l’intendant?

Mon avis : j’ai toujours un faible pour la période carolingienne… qui m’a valu une assez bonne note à la dissertation d’histoire générale du concours de conservateur du patrimoine e,n 1991 (sujet: l’Empire carolingien, que j’avais traité sous le point de vue Empire de Charlemagne ou empire des Carolingiens… avec une bonne place accordée aux Missi dominici, justement). La série chez 10/18 d’Erwin le Saxon est parue des années plus tard, mais j’en avais lu quelques tomes… Par hasard, je suis tombée sur le premier épisode à la médiathèque… et me suis régalée. Parce que même si l’intrigue policière n’est pas la meilleure, l’ambiance historique est bien rendue!

L’horloger d’Everton de Georges Simenon

Couverture de Le monde de SImenon, volume 5, AmériqueJ’avais acheté lors de sa sortie ce volume édité en supplément du Monde contenant trois histoires américaines de Georges Simenon (un auteur dont j’ai lu beaucoup de titres il y a longtemps, dans les volumes de la collection Tout Simenon, et récemment depuis l’ouverture de ce blog Les noces de Poitiers)…

Le livre : L’horloger d’Everton de Georges Simenon, Le monde de SImenon, volume 5, Amérique (contient L’horloger d’Everton, Feux rouges et La jument perdue) éditions du Monde, 2011, 502 pages (p. 9-158), ISBN 9782361560539 (première édition en 1954).

L’histoire : à Everton, un village de l’état de New-York aux États-Unis, après la seconde Guerre mondiale. L’horloger, Dave Galloway, élève seul son fils adolescent, Ben, sa femme Ruth l’a abandonné peu après sa naissance. En rentrant de sa sortie hebdomadaire chez son ami le menuisier, Frank Musak, un samedi soir, il s’aperçoit que Ben n’est pas là, une nuit d’angoisse commence, accentuée avec l’arrivée des parents d’une adolescente voisine, Lillian Hawkins. Les deux tourtereaux se sont enfouis ensembles pour se marier dans un état où c’est possible à leur âge. En route, ils ont commis un meurtre dans l’état de l’Indiana, la chasse à l’homme est ouverte… Le père retrouvera-t-il son fils grandi à ses côtés sans qu’il le connaisse vraiment?

Mon avis : la longue nuit d’attente avec à ses côtés son ami Frank Musak est un modèle de description psychologique d’un père qui essaye de comprendre comment son fils a pu en arriver là. Qu’est-il arrivé il y a quinze ans, quand sa femme l’a quittée? Qu’a-t-il manqué dans l’éducation de son fils, pour lequel il a l’impression d’avoir sacrifié une partie de sa vie? Comment n’a-t-il pas vu l’amour de celui-ci pour cette jeune adolescente, alors que ses parents à elle recevait régulièrement chez eux le garçon? L’incompréhension grandit quand, arrêté, le fils refuse de lui parler… Un beau roman sur un amour filial étouffant qui se termine par un drame…

Les croix de paille de Philippe Bouin

pioche-en-bib.jpgCouverture de Les croix de paille de Philippe BouinUn livre trouvé à la médiathèque.

Le livre : Les croix de paille de Philippe Bouin, éditions Viviane Hamy, 2000, 256 pages, ISBN 9782878581225.

 

L’histoire : en 1667 à Paris, Saint-Denis et Saint-Germain-en-Laye, où le roi Louis XIV préfère résider (plutôt qu’à Paris) en attendant la fin de la construction en cours du château de Versailles. Abandonné peu après sa naissance à l’Oratoire avec une somme permettant son éducation et un médaillon qui devra lui permettre de retrouver sa famille, le jeune Dieudonné Danglet s’est enfui avec une somme d’argent et loue ses services ici et là. A la fin d’un contrat agricole, alors qu’il marche le long de la route de Saint-Denis à Paris, il est renversé par un carrosse… Recueilli par madame de Vigier, qui se trouvait dans la voiture, celle-ci lui donne en son hôtel particulier un bon repas et une partie de jambes en l’air interrompue par le valet qui annonce une intrusion dans le cabinet de travail du mari… retrouvé mort assassiné. Par une suite de coïncidences, voici Dieudonné Danglet mêlé à l’enquête par le nouveau lieutenant de police, Monsieur de La Reynie, avec l’aide de « l’armée des Gueux », sur fond de complot et de guerre de religion larvée (protestants, jansénistes) après la Fronde…

Mon avis : un polar historique bien mené et dont la lecture est facilitée par l’insertion d’un plan simplifié de Paris en 1667 en début d’ouvrage. Je ne suis pas sûre que l’idée d’avoir mis le récit dans la bouche d’un narrateur extérieur, le père Grégoire, censé rapporter les faits des dizaines d’années après les faits apporte beaucoup, en tout cas, la longue introduction, si elle permet la contextualisation historique, rend l’entrée dans l’histoire assez laborieuse. Mais ensuite, je me suis laissée porter par ce polar historique agréable à lire.

Les croix de paille de Philippe Bouin