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Sur un cargo de Jean-Richard Bloch

Logo de pioché en bibliothèqueCouverture de Sur un cargo de Jean-Richard BlochAlors que l’exposition Une fenêtre sur le monde, Jean-Richard Bloch à la Mérigotte se poursuit encore une quinzaine de jours  (jusqu’au 31 octobre 2014) et que la dernière conférence aura lieu demain (16 octobre) à la médiathèque de Poitiers (voir le programme d’animations), j’ai lu plusieurs ouvrages de Jean-Richard Bloch (rééditions ou originaux issus de sa bibliothèque). Si j’ai lu chez moi la réédition de Espagne, Espagne!, j’ai lu plusieurs ouvrages au fond patrimoine de la médiathèque, qui a bien voulu déplacer pour moi le lourd visioagrandisseur de la salle des revues où il est habituellement et me mettre de côté les ouvrages sur plusieurs jours, ne pouvant pas lire plus de 50 à 100 pages à la fois. Après la traduction de Karl et Anna, de Leonhard Frank, voici Sur un Cargo, en attendant Cacaouettes et bananes.

Le livre: Sur un cargo, de Jean-Richard Bloch, Documents bleus n° 10, Nouvelle revue Française, éditions Gallimard, 229 pages, 1924 (réédité en 2009, ISBN 9782070127122, lu en édition originale).

L’histoire: Avril 1921. Convalescent, Jean-Richard Bloch embarque à Saint-Nazaire sur un cargo, La Pantoire. Après une maladie, Jean-Richard Bloch a l’idée de passer sa convalescence à bord d’un cargo, La Pantoire, à destination de Dakar. Mais le cargo part d’abord charger du charbon à Cardiff. , puis dans divers ports bretons, jusqu’à Dakar. Grève, problème de fret, avarie, le voici qui fait des ronds dans l’eau entre l’Angleterre, Le Croisic, Ambleteuse, Gand, Rotterdam, retour à Saint-Nazaire! Et enfin les Canaries et l’Afrique…

Mon avis: relevant de maladie (il fut toujours souffrant après ses trois blessures au cours de la première guerre mondiale et en à sans doute rapporté des cauchemars, voir page 218: « Réveil en pleurs d’un cauchemar que vous me dispenserez de vous raconter« ), Jean-Richard Bloch embarque sur un cargo. A côté des ragots de marins, des histoires de naufrage, de descriptions de la mer ou du mal de mer, des conditions de travail (dimanche payé double, page 189), il rapporte des réflexions que je n’aurais pas pensé trouver ici, comme une digression sur Marcelin Boule sur la Préhistoire, les hommes fossiles et Homo alpinus (p. 39 et suivantes), mais ce n’était visiblement pas un sujet qui lui était familier: « Une photographie me retient longtemps. Elle représente une vertèbre d’homme paléolithique du Cro-Magnon, percée d’une flèche néolithique » (c’est moi qui souligne…).. Il cite également Marcelin Boule, à replacer dans le contexte de la montée du nazisme et de l’antisémitisme et les discussions sur l’existence ou non de « races »: « il n’y a pas une race bretonne mais un peuple breton, pas une race française mais une nation française, pas une race aryenne mais des langues aryennes, pas une race latine mais une civilisation latine« . Je pense que cette phrase devrait toujours être méditée… Page 70, il poursuit la réflexion avec Henri Bergson autour de Homo sapiens et Homo faber (l’ouvrier). A bord de son cargo qui fait des ronds dans l’eau, il lit, descend à terre. Ainsi, à Gand (qui lui rappelle son arrivée à Marseille, enfant, avec ses parents), il va au cinéma: « Charlot voyage est un film mal composé » et il poursuit avec deux pages de critique (p. 123 et suivantes). Plus loin, il se moque de l’éducation nationale (rappelons qu’il est professeur d’histoire-géographie, même s’il a arrêté d’enseigner peu après son arrivée à Poitiers, avant la première guerre mondiale: « Le nouvel inspecteur de P… exige des maîtres qu’ils ne racontent pas, à des enfants de 6 ans, l’histoire de Proserpine sans en tirer une morale. Ce doit être un homme bien intelligent » (page 159). Une lecture agréable, qui mêle des sujets très variés, entre le rapport de ce qu’il observe et ce qu’il lit, ses réflexions, etc.

De chez nous, de Christian Authier

Logo de pioché en bibliothèqueLogo rentrée littéraire 2014Couverture de De chez nous, de Christian AuthierParmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque, j’ai choisi celui-ci. C’est le deuxième dans la catégorie roman pour le défi de la rentrée littéraire organisé à nouveau en 2014 par Hérisson.

Le livre: De chez nous, de Christian Authier, éditions Stock, 2014, 171 pages, ISBN 9782234077331.

L’histoire: 18 juin 2010, c’est la date choisie par le narrateur pour fêter ses 40 ans, son anniversaire tombe normalement le 24 décembre. Il réunit quelques amis dans un restaurant… Après, je ne sais pas comment résumer le livre, voici donc…

La présentation de l’éditeur:

« Les frontières de notre pays sont mouvantes. Elles viennent du passé et ne cessent de se renouveler en guettant l’horizon, elles n’épousent pas une identité nationale réduite à des papiers officiels, une feuille d’impôts ou une carte d’électeur. Pour les dessiner et peindre les visages qui en composent le coeur battant, nous aurons recours à l’Histoire, à la littérature, aux poètes, aux amis, aux vivants et aux morts, à des sentiments ordinaires et rares, à des souvenirs et à des espérances. Nous emprunterons des chemins buissonniers et d’autres plus balisés, des raccourcis et des digressions, des tangentes et des lignes droites.
Bienvenue chez nous. »

Mon avis: je ne sais pas trop quoi dire de ce livre sauf qu’il est un grand fourre-tout où l’on croise des résistants (Fernand Zalkinov, un juif russe fusillé en 1942 au mont Valérien), des collabos, le conseil national de la réistance, la guerre d’Algérie et la torture, des écrivains vivants (Guillaume Clémentine, Bernard Chapuis) ou morts (Léautaud, au moins deux fois Princesse de Clèves, page 129 et 157, sans citer l’auteure, Mme de Lafayette, Simone de Beauvoir pour une diatribe contre Germaine Tillion à propos de la guerre d’Algérie p. 70, etc.), Pierre Rabhi, un vigneron, Eric Callcut avec son picrate, etc. De tout sans ordre, oui, c’est le grand désordre qui m’a frappée dans ce livre. Bon, je suis quand même d’accord avec sa protestation page 93 contre la poste qui refuse l’affranchissement au tarif lettre de tout ce qui dépasse une certaine épaisseur et le rôle que la direction impose à ses employers dans ses nouveaux bureaux « ouverts »… Je n’y mets plus les pieds! j’achète les timbres par correspondances et me débrouillent pour faire le plus souvent possible des paquets de moins de 2,7 cm (l’ouverture mesurée de la boîte aux lettres à côté du bureau de poste), ça sera pire avec l’augmentation annoncée des tarifs! Bref, des choses sérieuses mêlées à des anecdotes, chacune s’étire sur plusieurs pages au style travaillé mais ennuyeux, qui tombe souvent dans le pédantisme, je n’ai pas du tout compris le propos de l’auteur qui dit aborder les frontières mouvantes de l’identité nationale (voir le site des éditions Stock).

Moi, assassin, d’Antonio Altarriba et Keko

Logo rentrée littéraire 2014Couverture de Moi, assassin, d'Antonio Altarriba et KekoCet album m’a été recommandé par Frank, le patron de Bulles d’encre, la librairie BD de Poitiers, qui l’a mis en avant en vitrine… Il entre aussi dans le cadre du défi de la rentrée littéraire organisé par Hérisson.

Le Livre : Moi, assassin, d’Antonio Altarriba et Keko, traduit de l’espagnol par Alexandra Carrasco, éditions Denoël, 2014, 136 pages, ISBN 9782207116883.

L’histoire: de nos jours au Pays Basque. Enrique Rodríguez Ramírez, 53 ans, professeur d’histoire de l’art à l’université, dirige un groupe de recherche à l’intitulé curieux, Chair souffrante, la représentation du supplice dans la peinture occidentale. Il ne se contente pas d’étudier les corps martyrisés dans la peinture classique (religieuse ou mythologique surtout) ou dans l’art contemporain, il le met en pratique en élevant le crime au statut de performance artistique. Mais un jour, son rival dans l’équipe de recherche, avec qui il est en conflit, est retrouvé assassiné, mis en scène comme dans un tableau de Goya, il est soupçonné par la police, mais cette fois, ce n’est pas lui l’assassin…

Mon avis : Les désastres de la guerre de Goya et autres chefs-d’œuvre de l’art occidental élevés en modèle de crimes, il fallait oser… Mais je trouve que c’est un excellent moyen de faire le tour de l’histoire de l’art ou de la littérature: il y a énormément de références citées ou dessinées dans le décor, reproductions ou couvertures de livres. Il va d’ailleurs falloir que je me lance vraiment dans la lecture des Chants de Maldoror, de Lautréamont, qui apparaissent dans les mains du héros, je me l’étais déjà dit après les deux spectacles de Scorpène (revoir Réalité non ordinaire et A l’envers). Revenons à notre bande dessinée… L’album est aussi une bonne critique du monde universitaire, les rivalités au sein des départements, les colloques aux titres pompeux (ce qui n’est pas sans rappeler ), sans oublier, contexte basque oblige, une dimension politique (peut-on absoudre l’ETA ou pas). Le dessin en noir et blanc avec des « touches » de rouge (enfin, touches, ça peut aller d’une pomme ou de la boule rouge d’un logo à un tableau / « performance criminelle » sanglant) sert bien le propos.

A signaler une curieuse faute dans le lettrage, non détectée par l’éditeur, aucun doute, les chiffres romains sont de moins en moins lus dans la société, et le sens absurde de 17e-12e siècles n’a pas dû lui apparaître, deux fois, pages 125 et 130, sur l’affiche avec l’intitulé d’un colloque: « Triomphes, gloires et apothéoses dans la peinture des XVIe et XVIIe siècle ».

Logo top BD des bloggueurs Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Cent mille journées de prières (t. 1) de M. Sterckeman et Loo Hui Phang

pioche-en-bib.jpgLogo BD for WomenCouverture de Cent mille journées de prière (t. 1) de M. Sterckeman et Loo Hui PhangCe titre m’a été suggéré par un lecteur suite à mes articles sur plusieurs BD concernant le Cambodge (suivre le mot-clef ou les liens en fin d’article). J’ai emprunté les deux tomes à la médiathèque. [voir le tome 2].

Le livre: Cent mille journées de prières, livre premier de Michaël Sterckeman (dessins) et Loo Hui Phan (scénario), éditions Futuropolis, 2011, 120 pages, ISBN 9782754803793.

L’histoire: quelque part dans une campagne française, dans les années 1980. Louis, 8 ans, vit un peu seul avec son canari. Sa mère, Laurence, infirmière, travaille quand il part et revient de l’école, le laisse seul le mercredi au bac à sable, le fait conduire par une voisine qui ne lui parle guère. Seul eurasien de l’école, les autres enfants se moquent de lui, même s’il est premier de la classe. Qui est son père? Le « mystérieux Bruce Lee » lancé par ses camarades? Un chinois? Triste, sa mère refuse d’en parler, même lorsqu’il doit faire un devoir sur ses grands-parents à l’école. Quand arrive une famille réfugiée du Cambodge, dont le père lui confie une bague ayant appartenu à son père, acceptera-t-elle de lever le voile sur ce secret?

Mon avis: En noir et blanc, l’album mêle la vie réelle de l’enfant et un univers rêvé par l’intermédiaire de son confident, un canari (vivant puis mort) offert par sa mère. Je trouve un peu dommage qu’il n’y ait pas de traduction des quelques bulles en khmer. La mère dit cambodgien, mais linguistiquement, c’est du khmer, même si désormais ce mot est lourd de sous-entendus, mais le khmer (langue) et les Khmers (peuple) existaient avant les Khmers rouges. Certes, cette non-traduction renforce l’idée d’incompréhension de l’enfant, et la graphie est très belle, mais  Cet album aborde deux sujets: un enfant « différent » (métisse asiatique dans une « classe de blancs »), victime de racisme hélas ordinaire, et un lourd secret de famille. Le choix de la mère de vivre seule sa peine, sans parler à son fils, est lourd de conséquences pour lui. Il ne sait même pas de quel pays il est originaire. Abandonné de longues heures seul, il ne peut que gamberger, fantasmer son père (surtout après avoir trouvé une photographie bien cachée dans la chambre maternelle), lui offrir un canari comme confident est curieux. Quand ce dernier décède, il fait semblant de l’enterrer et continue à utiliser le cadavre caché dans sa chambre comme récepteur de ses préoccupations. L’album est intimiste, au point que l’on peut se demander quelle part intime y a été mise par la scénariste; son prénom, Loo Hui, est homophone de Louis, le prénom du petit garçon. Elle est née en 1974 au Laos (je n’ai rien trouvé d’autre sur ses origines), en plein dans le « créneau » de la République Khmère au Cambodge (Phnom Penh est cerné par les Khmers rouges le 1er janvier 1974). La dernière partie parle de l’accueil des réfugiés, de leurs conditions de logement, des catholiques qui se donnent bonne conscience en prenant des enfants chez eux, mais pas les parents et pas trop longtemps (page 101: « les gens confondent parfois solidarité et condescendance »), le racisme est plus présent, le voile du secret commence à se lever. En tout cas, un bel album, et très différent de l’approche de  ou de celle de  sur le même sujet…

Pour aller plus loin sur l’histoire du Cambodge, voir aussi:

L’eau et la terre, Cambodge, 1975-1979 et Lendemains de cendres, Cambodge, 1979-1993, de Séra

L’année du Lièvre de Tian, tome 1, Au revoir Phnom Penh, tome 2, Ne vous inquiétez pas

L’élimination de Rithy Panh

Kampuchéa de Patrick Deville.

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Pour en finir avec Eddy Bellegueule d’Édouard Louis

Couverture de Pour en finir avec Eddy Bellegueule d'Édouard Louis

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C’est un livre de la rentrée de janvier, mon père l’avait lu et proposé fin janvier mais je ne pouvais alors pas le lire, je viens juste de le terminer (merci à ma caméra). Je l’ai emprunté à la médiathèque.

Le livre : Pour en finir avec Eddy Bellegueule d’Édouard Louis, éditions du Seuil, 220 pages, 2014, ISBN 9782021117707.

L’histoire: dans les années 1990, dans un petit village de Picardie, vers Abbeville. Un grand-père alcoolique mort depuis longtemps, un père alcoolique, un grand frère alcoolique et encore plus violent, une mère soumise (elle « torche les vieux », pas question de gagner plus que l’époux). Un enfant différent des autres raconte les brimades, les coups, les viols, dont il a été victime au collège notamment.

Mon avis: le récit autobiographique de son enfance par Édouard Louis, tout juste 21 ans, a beaucoup fait parler en début d’année, récit terrible porté dans les médias par son auteur. Rejeté par sa famille, victime de harcèlement à l’école, jusqu’à accepter les coups pour que ce ne soit pas pire encore, violé par un cousin à l’âge de 10 ans dans la grange voisine, jour après jour, jusqu’à ce que sa mère le surprenne… C’est lui qui est montré comme l’homosexuel, pas le violeur, et personne ne parlera jamais des deux autres garçons se livrant aux mêmes « jeux » à côté. Une homophobie subie, dans les chairs, mais une homophobie analysée aussi, au fil des pages, le milieu, pauvre (en argent mais aussi en expression des sentiments, des ressentis, etc.), qui a aggravé son expression. Un milieu qui surinvestit le « mâle » (pourtant alcoolique et chômeur suite à un accident de travail), qui « s’autorise » à taper sur les femmes, en toute impunité. Et les adultes du collège? Ils ne faisaient pas partie du même milieu, ils auraient pu s’apercevoir de quelque chose, l’enfant devenu jeune adulte semble les dédouaner, il cachait sa souffrance, se laissa tabasser pendant deux ans dans un couloir discret. C’est quand même d’une prof, qui lui a ouvert la porte du théâtre, que lui viendra le salut. A force de travail et surtout grâce au culot de son audition, il réussit à se faire accepter dans un lycée plus loin, à Amiens, à être interne. Un livre comme thérapie sans doute, quelle est la part du roman et celle de l’autobiographie? Un récit fort et très bien écrit sur l’homophobie vécue dès le plus jeune âge.

Pour aller plus loin:

– écouter une entrevue sur France Culture, la première que j’ai entendue, je pense.

– découvrir le blog d’Édouard Louis

Top BD des blogueurs, septembre 2014

Logo top BD des bloggueursLe classement du TOP BD des blogueurs proposé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible du mois de septembre 2014 est arrivé… merci à lui pour ces savants calculs et cette organisation! Bravo à lui, voir ses commentaires dans son article! En gras, ceux (qui deviennent rares) que j’ai lus.

Couverture de Les ignorants d'Etienne DavodeauLes ignorants d’Étienne Davodeau descend peu à peu dans le classement et va sans doute bientôt sortir, il est maintenant en dernière position…

Couverture de Un printemps à Tchernobyl d'Emmanuel LepageHeureusement, je viens de lire Un printemps à Tchernobyl d’Emmanuel Lepage (il a descendu ce mois-ci de la 8e à la 13e place)

Couverture de Les derniers jours de Stefan Zweig de Sorel et Seksiket Les derniers jours de Stefan Zweig, de L. Seksik et G. Sorel (à la 33e place).

1- (=) Le journal de mon père, 18.67, Jiro Taniguchi, Casterman
2- (=) Asterios Polyp, 18.65, David Mazzuchelli, Casterman
3- (=) Persépolis, 18.64, Marjanne Satrapi, L’Association
4- (N) Ceux qui me restent, 18.63, Damien Marie, Laurent Bonneau, Bamboo
5- (=) Le loup des mers, 18.55, Riff Reb, Soleil
6- (=) Idées Noires, 18.5, Franquin, Fluide Glacial
7- (=) NonNonBâ, 18.5, Shigeru Mizuki, Cornélius
8- (=) Maus, 18.49, Art Spiegelmann, Flammarion, j’ai parlé ici du tome 1 : mon père saigne l’histoire, et du tome 2, Et c’est là que mes ennuis ont commencé
9- (=) Le pouvoir des Innocents Cycle 2- Car l’enfer est ici 18.41, Tome 1, Tome 2,
10- (=) Tout seul, 18.38, Christophe Chabouté, Vents d’Ouest
11- (+) Les vieux fourneaux tome 1, 18.35, Wilfrid Lupano, Paul Cauuet, Dargaud
12- (=) Le sommet des dieux 18.33, Yumemuka Bura, Jirô Taniguchi, Casterman, Tome 1,Tome 2,Tome 3, Tome 4, Tome 5.
13- (=) Un printemps à Tchernobyl, 18.28, Emmanuel Lepage, Futuropolis, Emmanuel Lepage, Futuropolis, voir mon avis
14- (=) Daytripper, 18.27, Fabio Moon, Gabriel Ba, Urban Comics
15- (=) V pour Vendetta, 18.22, Alan Moore, David Lloyd, Delcourt
16- (=) Le Grand pouvoir du Chninkel, 18.19, Van Hamme, Rosinski, Casterman
17- (-) Universal War One 18.14, Denis Bajram, Soleil, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6.
18- (=) Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes?, 18.13, Benoît Zidrou, Roger, Dargaud
19- (=) Les ombres, 18.1, Zabus, Hippolyte, Phébus
20- (=) Abélard, 18.04, Régis Hautière, Renaud Dillies, Dargaud, Tome 1, Tome 2.
21- (=) Universal War Two tome 1, 18, Denis Bajram, Casterman
22- (=) La fille maudite du capitaine pirate, 18, Jérémy Bastian, Editions de la Cerise
23- (=) Le muret, 18, Pierre Bailly, Céline Fraipont, Casterman
24- (=) Il était une fois en France, 17.98, Fabien Nury, Sylvain Vallée, Glénat, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5,Tome 6.
25- (=) Habibi, 17.95, Craig Thompson, Casterman
26- (-) Herakles, 17.92, Édouard Cour, Akileos, Tome 1, Tome 2,
27- (=) Les derniers jours d’un immortel, 17.92, Fabien Vehlmann, Gwen de Bonneval, Futuropolis
28- (=) Gaza 1956, 17.92, Joe Sacco, Futuropolis, voir mon avis : Gaza 1956
29- (=) Scalped, 17.86, Jason Aaron, R.M. Guerra, Urban Comics, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6, Tome 7,
30- (=) Manabé Shima, 17.83, Florent Chavouet, Editions Philippe Picquier
31- (+) Urban, 17.79, Luc Brunschwig, Roberto Ricci, Futuropolis, Tome 1, Tome 2, Tome 3,
32- (=) Trois Ombres, 17.78, Cyril Pedrosa, Delcourt
33- (-) Les derniers jours de Stefan Zweig, 17.75, L. Seksik, G. Sorel, Casterman, voir mon avis sur Les derniers jours de Stefan Zweig
34- (=) Anjin-san, 17.75, Georges Akiyama, Le Lézard Noir
35- (=) Joker, 17.75, Brian Azzarello, Lee Bermejo, Urban Comics
36- (=) Mon arbre, 17.75, Séverine Gauthier, Thomas labourot, Delcourt
37- (=) L’histoire des trois Adolf, 17.75, Osamu Tezuka, Tonkam
38- (=) Blankets, 17.73, Craig Thompson, Casterman
39- (=) Le pouvoir des innocents Cycle 3- Les enfants de Jessica tome 1, 17.73, L. Brunschwig, L. Hirn, Futuropolis
40- (=) Holmes, 17.7, Luc Brunschwig, Cecil, Futuropolis, Tome 1, Tome 2, Tome 3.
41- (=) Calvin et Hobbes, 17.7, Bill Watterson, Hors Collection, Tome 1, Tome 2, Tome 15, tome 17,
42- (=) Les seigneurs de Bagdad, 17.7, Brian K. Vaughan, Niko Henrichon, Urban Comics
43- (=) Washita, 17.69, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5.
44- (=) Lorenzaccio, 17.67, Régis Peynet, 12 Bis
45- (=) Match!, 17.67, Grégory Panaccione, Editions Delcourt
46- (=) Tokyo Home, 17.67, Thierry Gloris, Cyrielle, Kana
47- (=) Les Carnets de Cerise, Joris Chamblain, Aurélie Neyret, Soleil, Tome 1, Tome 2,
48- (=) L’Orchestre des doigts, 17.65, Osamu Yamamoto, Editions Milan, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4.
49- (=)Melvile, 17.64, Romain Renard, Le Lombard
50- (=) Les ignorants, 17.63, Étienne Davodeau, Futuropolis, je l’ai beaucoup aimé

Karl et Anna, de Leonhard Frank

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Couverture de Karl et Anna, de Leonhard FrankDans le cadre de l’exposition Une fenêtre sur le monde, Jean-Richard Bloch à la Mérigotte à la médiathèque de Poitiers (jusqu’au 31 octobre 2014, voir le programme d’animations (conférences, visites guidées), j’ai lu plusieurs ouvrages de (rééditions ou originaux issus de sa bibliothèque). Si j’ai lu chez moi la réédition de Espagne, Espagne!, j’ai lu plusieurs ouvrages au fond patrimoine de la médiathèque, qui a bien voulu déplacer pour moi le lourd visioagrandisseur de la salle des revues où il est habituellement et me mettre de côté les ouvrages sur plusieurs jours, ne pouvant pas lire plus de 50 à 100 pages à la fois. Je vous parle aujourd’hui non d’un livre de mais d’une traduction qu’il a faite.

Le livre: Karl et Anna, de Leonhard Frank, traduit de l’Allemand par Jean-Richard Bloch, 17e Cahier du Masque, 70 pages, 1929.

L’histoire: 1917, dans un camp de prisonniers en Russie, à la frontière entre l’Europe et l’Asie. Blessé à la jambe, Richard pense à sa femme, Anna, dont il parle à longueur de temps à Karl, prisonnier avec lui. Juillet 1918. Anna avait reçu le 4 septembre 1914 l’avis de décès au « champ d’honneur » de Richard. Les prisonniers rentrent peu à peu. Karl, qui s’était évadé depuis un an, se fait passer pour Richard auprès d’Anna, qu’il connaît intimement par procuration. Après avoir résisté, Anna accepte Richard / Frank… quand se dernier écrit pour faire savoir qu’il rentre!

Mon avis: traduire une pièce de théâtre allemande en 1929 (créée en Allemagne en 1928), et avoir permis de la faire jouer à Paris (mise en scène de Gaston Baty, avec Lucien Nat, dans la création au théâtre de l’avenir), est un acte militant d’un homme qui croyait alors encore à la paix. Choisir une pièce sur la Première guerre mondiale, où il a lui-même été blessé trois fois et eu de nombreuses séquelles (notamment physiques) est un acte plus que militant. Un militant pacifiste avant tout après la guerre où il a combattu avec conviction, qui a choisi un auteur, Leonhard Frank, né en 1888, qui s’exila d’Allemagne vers Zurich en 1915.

Parlons un peu de sa pièce. Il y dénonce à la fois la cruauté des camps de prisonniers, et la cruauté de la guerre. Un mari de retour assassine femme et enfant, car celle-ci ne l’avait pas attendu et avait refait sa vie. Dans un autre foyer se forme un trio femme, mari revenu et amant de l’absence. Mais globalement, je n’ai pas été particulièrement séduite par ce texte, à voir peut-être au théâtre, dans une mise en scène un peu novatrice. Gaston Baty, qui faisait partie du cercle de Jean-Richard Bloch, venait de monter en 1927 le « Cartel des quatre » avec Louis Jouvet, Charles Dullin et Georges Pitoëff, pour la promotion du théâtre d’avant-garde (vous pouvez les voir tous les quatre sur une photographie sur ce site dédié aux marionnettes dans sa propriété de Pélussin, dans la Loire). Il faut que je cherche un témoignage (presse parisienne, revues littéraires?) de la façon dont il a monté cette pièce. Il faudrait peut-être simplement que je commence par les revues dans lesquelles Jean-Richard Bloch intervenait en ciblant avril/mai 1929, mais un des lecteurs de mon blog a peut-être déjà la réponse à mes questionnements? Je vais déjà attendre la conférence sur Jean-Richard Bloch, Romain Rolland et le théâtre, dans deux semaines à la médiathèque de Poitiers, le sujet sera peut-être abordé! Ou bien dans le catalogue annoncé pour la fin de l’exposition…

Pour aller plus loin : 

– sur le blog: La Mérigot(t)e à Poitiers, résidence de l’écrivain Jean-Richard Bloch, Une fenêtre sur le monde, Jean-Richard Bloch à la Mérigotte, sa tombe au cimetière du Père-Lachaise à Paris, Espagne, Espagne!, Sur un cargo, Cacaouettes et bananes,

Jean-Richard Bloch. En Mérigotte, auberge antifasciste

– voir aussi l’article d’Alain Quella-Villéger (avec des photographies de Marc Deneyer), Jean-Richard Bloch à la Mérigote, L’Actualité Poitou-Charentes n° 46, 1999, p. 18-23.

– voir le site de l’Association Études Jean-Richard Bloch.

L’incertitude de l’aube de Sophie Van der Linden

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Logo rentrée littéraire 2014Couverture de L'incertitude de l'aube de Sophie Van der LindenParmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque, j’ai choisi celui-ci. C’est le premier dans la catégorie roman pour le défi de la rentrée littéraire organisé à nouveau en 2014 par Hérisson. (J’ai déjà commencé les BD avec Vigiprimate, Silex and the City, tome 5, de Jul)

Le livre : L’incertitude de l’aube de Sophie Van der Linden, éditions Buchet-Chastel, 151 pages, 2014, ISBN 978-2-283-02808-7.

L’histoire: septembre 2003, à Beslan (Ossétie-du-Nord). Comme sa mère, enceinte, est alitée, c’est son grand-père qui va accompagner Anushka, 8 ans, pour la rentrée de l’école. En chemin, elle retrouve sa meilleure amie, Miléna, et sa mère. La rentrée doit s’accompagner d’une fête. Arrivées à l’école, déception, elles ne sont pas dans la même classe. Alors que le grand-père est assis dans la cour, les deux fillettes et la maman se retrouvent dans le gymnase pour le spectacle, en fait avec des centaines de prisonniers, enfants et parents, mères et grands-mères surtout, prises en otage par des terroristes tchétchènes.

Mon avis: J’avais écouté distraitement un entretien avec cette auteure à la radio, mais noté ni le titre ni l’auteur sur mon carnet, pas particulièrement tentée. Mais sans doute était-il inscrit dans un petit coin de ma tête, parce que lorsque je l’ai vu parmi les livres de la rentrée littéraire nouvellement acquis par la médiathèque, il a fait « tilt » d’abord… pour son petit nombre de pages. Et oui, ma vitesse de lecture est encore lente, même avec mon visioagrandisseur maison. En le commençant, je me suis souvenue en avoir entendu parler. La tragique fin de cette prise d’otage, il y a dix ans, chacun la connaît, l’assaut par les forces russes s’est terminé dans le sang (331 morts dont 181 enfants). Sophie Van der Linden a choisi de raconter le drame de l’intérieur, à la première personne dans la bouche de la fillette, Anushka. Après avoir pu aller aux toilettes une fois, elle se retrouve bloquée, pense à sa courte vie, des événements gais (fêtes, instants avec ses grands-parents) ou pas (elle a failli se noyer à la piscine emportée par une amie qui ne savait pas nager), fait d’abord des projets d’avenir, puis de moins en moins, les bébés ont été évacués, les autres ont de plus en plus faim, soif, la fillette glisse et décroche de plus en plus de la réalité. L’écriture est agréable, emmenant le lecteur dans la tête de cette fillette et dans son monde, au gré des contes et poèmes russes qui viennent peupler ses pensées.

Les damnés de Paris de Mickaël Le Galli et Marie Jaffredo

pioche-en-bib.jpgLogo BD for WomenCouverture de Les damnés de Paris de Mickaël Le Galli et Marie JaffredoCela faisait un moment que je n’avais pas alimenté la rubrique auteures féminines de bande dessinée, difficile de tenir la parité (un article sur deux) tant le monde de la bande dessinée est masculinisé.  Un album trouvé dans la sélection des bibliothécaires de à la médiathèque.

Le livre: Les damnés de Paris de Mickaël Le Galli (scénario) et Marie Jaffredo (dessins), éditions Vent d’Ouest, 2014, 128 pages, ISBN 9782749306957.

L’histoire: mai 1869 à Paris. Une jeune provinciale, Constance Desprez, débarque gare Saint-Lazare. Vulnérable, elle échappe à l’exploitation dans un nlogement trop cher (qu’elle pourrait payer par la prostitution) et grâce à un gavroche, Darius, trouve une chambre sur la butte Montmartre. Elle veut retrouver son fils de dix ans, qu’elle a eu avec le fils du notaire local, enlevé à sa naissance pour être adopté tandis qu’elle était envoyée au couvent. Elle n’a que le prénom qui lui a été donné, le père est mort à la guerre. La voici plongée dans la capitale, aidée d’André Gill, caricaturiste. Retrouvera-t-elle son fils?

Mon avis: j’ai beaucoup aimé le dessin à la plume joliment encré, très fouillé, très documenté du Paris de 1869, à la veille de la Commune, en plein travaux Hausmanniens. L’héroïne croise le « beau monde » de l’époque, Léon Gambetta, Gustave Courbet, Nadar, Émile Zola, la « publicité à la mode », peinte sur les murs (comme le poëlle Godin page 70), les halles reconstruites depuis une dizaine d’années, etc. Le scénariopêhce un peu par son aspect « gentillet », recherchant plus à « faire croiser des personnalités », par moment, mais l’histoire est néanmoins lisible. Juste une incongruité à la fin, sur la tombe, les dates 1849-1869 sont invraisemblables. Même précoce, une jeune femme de 20 ans ne peut pas voir un fils de dix ans… qu’elle aurait donc conçu à 9 ans!

Gambetta par Falguières à Cahors, 5, deux vues de face Voir exposition Nadar, à Tours il  a quelques années, le monument à Léon Gambetta à Cahors, De briques et de sangde Régis Hautière et David François (sur l’usine Godin à Guise), Au Bonheur des Dames d’Émile Zola…

Logo top BD des bloggueurs Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Espagne, Espagne! de Jean-Richard Bloch

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Couverture de Espagne, Espagne! de Jean-Richard BlochAlors que le cycle de conférences autour de  Jean-Richard Bloch se poursuit demain en complément de l’exposition Une fenêtre sur le monde, Jean-Richard Bloch à la Mérigotte à la médiathèque de Poitiers (jusqu’au 31 octobre 2014, voir le programme d’animations (conférences, visites guidées), j’ai lu plusieurs de ses ouvrages (rééditions ou originaux issus de sa bibliothèque), c’est quand même mieux que d’en entendre parler ou commenter l’œuvre…  Vous pouvez aussi sur mon blog aller (re)voir sa tombe au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

Le livre: Espagne, Espagne!, de Jean-Richard Bloch, éditions Aden, 2014, 310 pages, ISBN 9782805920578 [première édition 1936, réédition augmentée de deux chapitres, d’appendices et de biographies].

La présentation de l’éditeur:

Espagne, Espagne ! est un des livres les plus forts sur la guerre civile espagnole, à placer aux côtés de ceux de Bernanos, Hemingway ou Neruda. Dès juillet 1936, Jean-Richard Bloch s’est rendu en Espagne pour y rencontrer les républicains, qu’ils soient intellectuels, syndicalistes, dirigeants politiques ou simples militants. Rien n’échappe à son regard bienveillant mais acéré, pas plus l’enthousiasme de ceux qui croient qu’ils ne peuvent perdre cette guerre que leurs dramatiques lacunes. En arrière fond de tout ce que Bloch nous apprend, Espagne, Espagne ! annonce la Seconde Guerre mondiale et c’est aussi pour alerter les responsables politiques français que ce livre a été écrit.

Mon avis: La première partie, Barcelone, Madrid, Valence, est un récit au jour le jour de sa progression avec les Républicains. Les biographies en fin d’ouvrage aident à mieux comprendre qui ils sont, mais je n’ai pas réussi à identifier de qui il parle p. 42 de la réédition: « Un artiste, -excellent graveur que Montparnasse connaît bien-, régnait sur ce monde difficile et bariolé » (si quelqu’un le sait, je complèterai…). Dans la deuxième partie, Le martyre de l’Espagne de mois en mois, Jean-Richard Bloch a réuni des articles parus dans plusieurs revues (Vendredi, L’humanité, L’œuvreL’avant-garde) d’août à octobre 1936. Dans ce contexte, je ne sais pas s’il est judicieux d’avoir intercalé deux autres articles sous forme de nouveaux chapitres dans l’ouvrage, puisqu’il ne les avait pas retenus dans sa sélection. Ils auraient pu être ajoutés à la fin avec les documents annexes qui aident à comprendre la période. A noter qu’ils ne sont pas complètement inédits puisque l’un est paru dans les Cahiers Jean-Richard Bloch, n° 15, en 2009 et l’autre dans la revue Europe en 1937. Cette partie est beaucoup plus politique, avec de nombreuses références à la Première guerre mondiale (et le « miracle de la Marne »…), la mort du roi Albert Ier de Belgique, la situation en Angleterre, en Italie, en URSS, en Allemagne, mais surtout en France, avec le front populaire et une virulente critique contre la politique menée par Léon Blum (p. 143-146). Pour lui (et de nombreux historiens), tout s’est joué entre le 6 et le 7 août 1936: le 6, le gouvernement autorisait l’exportation d’armes par des compagnies privées françaises vers les Républicains espagnols, puis l’interdisait dès le lendemain. Il évoque aussi la montée de l’antisémitisme en Allemagne, mais aussi en France avec un épisode qui préfigure la collaboration française: en 1934 (en fait le 26 novembre 1933), les compositeurs Florent Schmitt et  Marcel Delannoy ont interrompu aux cris de « Vive Hitler ! » un récital de Kurt Weill, l’auteur de l’Opéra de quat’sous (p. 163).

Les deux parties apportent un éclairage très différent sur la guerre d’Espagne. Proche des communistes, il a une analyse politique de la situation certes orientée, mais fort intéressante qui m’engage à essayer de me replonger dans cette guerre d’Espagne,  les analyses historiques reçues en classe préparatoire sont loin et j’ai lu peu de choses sur cette période depuis, à part sur la présence des réfugiés espagnols en France…

Pour aller plus loin : 

– sur le blog: La Mérigot(t)e à Poitiers, résidence de l’écrivain Jean-Richard Bloch, Une fenêtre sur le monde, Jean-Richard Bloch à la Mérigotte, sa tombe au cimetière du Père-Lachaise à Paris (bientôt d’autres lectures)

Jean-Richard Bloch. En Mérigotte, auberge antifasciste

– voir aussi l’article d’Alain Quella-Villéger (avec des photographies de Marc Deneyer), Jean-Richard Bloch à la Mérigote, L’Actualité Poitou-Charentes n° 46, 1999, p. 18-23.

– voir le site de l’Association Études Jean-Richard Bloch.

– mes lectures de Jean-Richard-Bloch : Sur un cargo, Cacaouettes et bananes, Espagne, Espagne!, traduction de Karl et Anna, de Leonhard Frank