Archives de catégorie : Visites, musées et expositions

Mes visites, expositions et patrimoine, à l’exception de ce qui concerne Poitiers, classé à part…

Halte à la douane! Revue « enfantines » sur Mouchin (1935). 8. Pauvre chien

Couverture de la revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à MouchinJe continue à vous faire découvrir le numéro n° 67 de la revue Enfantines Halte à la douane sur , dans le Nord, paru en 1935. Le numéro est certes publié en ligne, mais c’est en mode image, avec une couverture différente de la mienne. Après les douaniers, la circulation, la fraude en auto, la fraude avec les chiens, les gendarmes, une belle ruse et le passage à niveau, il est à nouveau question d’un chien… Une histoire qui a visiblement choqué les garçons de l’école primaire.

Et un grand merci à mon père qui est parti en reportage dans le village de Mouchin pour illustrer les lieux avec des photographies!

revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, pages 12 et 13

Pauvre chien
L’année dernière, un dimanche après-midi, les douaniers ont réussi à surprendre un petit chien de fraudeur. Il avait sur son dos une charge de tabac.
Depuis un moment déjà, les douaniers le poursuivaient. Le petit chien ne tenait plus sur ses pattes, il n’en pouvait plus. Il vint se réfugier dans un jardinet où il fut cerné. Il se cacha derrière un vélo. Un douanier arriva et jeta brusquement le vélo en arrière.
Aussitôt il sortit le revolver de son étui et, pointant dans la direction de la tête du chien, il tira: pan! pan!
Alors le chien se coucha. Le sang coulait de sa gueule. Il leva ses bons yeux qui semblaient implorer la pitié!
Un second douanier saisit le revolver des mains de son camarade. Il tira, logea la balle dans le mur. Pendant ce temps, le chien râlait toujours.
Claude, qui était avec nous, était parti à sa maison en pleurant. Les gens arrivaient de toutes parts. On disait:
– Ce n’est pas bien de faire souffrir cette pauvre bête! Faut-il qu’ils soient méchants pour tuer ce pauvre chien qui n’en peut mais! Tuez-le tout de suite qu’on ne l’entende plus crier!… etc., etc…

revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, illustration page 13, deux douaniers tapent un chien

 Un douanier tira un troisième coup. Alors, le brave chien, rassemblant ses dernières forces, bondit sur le revolver et en mordit le canon.
Un douanier retira vivement son arme; le chien sauta une seconde fois et planta ses crocs dans la main de son ennemi.
Puis, hurlant de douleur, couvert de sang, le pauvre chien s’affaissa. Nous, on pleurait, tous les gens criaient. Les douaniers disaient: « C’est la faute des fraudeurs, nous faisons notre service ».
Puis, le petit chien ferma ses yeux. Il eut encore quelques soubresauts, puis ce fut tout. Un douanier, avec son grand couteau, lui coupa une patte. On est parti pour ne pas voir ça.
Puis on a été enterrer cette pauvre bête au fond du jardin.
C’était un beau petit chien blanc et noir qui ne voulait pas mourir.

Voir les dernières pages consacrées à d’autres ruses.

La République de Peynot à Lyon

La République de Peynot à Lyon, deux vues de faceDes milliers de gens sont morts au nom de l’idéal de la République, en France et ailleurs dans le monde… Autant sont morts pour le droit de vote pour tous (enfin… pour ces messieurs, mais ces dames ont pardonné, même s’il ne leur a été accordé que depuis 1945). Alors, si vous n’avez pas voté dimanche dernier et qu’il y a un deuxième tour cette semaine dans votre commune, allez voter et faites voter autour de vous! Même si c’est pour voter blanc et que le vote blanc n’est pas encore pris en compte, exprimez-vous! 48% d’abstention dimanche dernier à Poitiers, c’est trop, même si vous ne voulez plus de « super cumulard » (chut, pas de nom, trêve électorale oblige), vous avez le choix entre 4 listes, plus le vote blanc et le vote nul si vous souhaitez protester!

Donc pour illustrer la République, j’ai choisi aujourd’hui une allégorie de la République (« A la gloire de la République 1889 ») à Lyon place Carnot (qui a pris ce nom en 1889, elle s’est appelée successivement place des Victoires sous Napoléon Ier,  place Louis XVI, puis Louis XVIII, brièvement de la Liberté lors de la Révolution de 1848, puis de la République lors de la brève deuxième République, de Napoléon sous Napoléon III, puis place Perrache). Il s’agit de Lazare Carnot, décédé en 1888. Le monument à la République a été érigé pour le centenaire de la Révolution, en 1889 (un an avant la République/monument au centenaire de la fête de la Fédération de Châtellerault), avec un monument inachevé (maquette en plâtre patiné). Il n’a été inauguré qu’en 1894 avec la mise en place de la statue en bronze à l’occasion de l’exposition universelle, internationale et coloniale de Lyon. Sadi Carnot, venu pour cet événement, est assassiné le 24 juin par l’anarchiste italien Sante Caserio (mais c’est une autre histoire dont j’aurai l’occasion de vous reparler).

La République de Peynot à Lyon, signature de PeynotLe monument se compose aujourd’hui d’un haut socle en pierre au sommet duquel est dressée une République en bronze qui porte la signature « E. Peynot sculp. 1889 », pour Émile (Edmond) Peynot (Villeneuve-sur-Yonne, 1850 – 1932), grand prix de Rome en 1880. Il a présenté le modèle en plâtre lors du salon des artistes français de 1888 sous le numéro 4525. L’ensemble du monument a été dessiné par l’architecte Victor Auguste Blavette (Brains-sur-Gée, 1850 – Paris, 1933) deuxième second (sic!) grand prix de Rome de sculpture en 1878 puis premier grand prix de Rome de sculpture en 1879 (il faudra que je vous en reparle pour le monument aux morts de Cognac…).

La République de Peynot à Lyon, carte postale ancienne, au milieu des tramwaysA l’origine et jusqu’en 1975 (construction du métro qui a entraîné un réaménagement de la place), elle était accompagnée à sa base d’une allégorie de La ville de Lyon, en pierre, désormais installée plus loin sur la place, et de groupes sculptés avec les allégories de la Liberté, de l’Égalité de de la Fraternité, déplacées dans le parc Bazin (je n’avais pas eu le temps d’y aller lors de ce séjour à Lyon). Sur cette carte postale ancienne, elle semble un peu perdue au milieu des tramways malgré ses dimensions imposantes (7,5m de haut pour la statue, le double pour le socle)…

La République de Peynot à Lyon, carte postale ancienne colorisée, la statie de dos avec la gare de Perrache au fondSon aménagement a changé au fil du temps, sur cette vue colorisée avec au fond la gare de Perrache (la statue du sommet est de dos), les éléments de la base ont été enlevés et un basin a été aménagé à son pied.

La République de Peynot à Lyon, deux vues, de face et de profil Revenons à la République… Elle se dresse debout bien droite, avec un lion assis à sa droite, avec la queue qui s’enroule derrière elle et réapparaît à côté de son côté gauche. Elle lui flatte la tête (même pas peur!) de la main droite et brandit un rameau de la main gauche.

La République de Peynot à Lyon, détail du buste de la RépubliqueElle concentre les symboles, coiffée du bonnet phrygien, une étoile à cinq branches sur la ceinture.

La République de Peynot à Lyon, détail du lionOuh! Le lion ne semble pas si commode que ça…

La République de Peynot à Lyon, , détail des reliefs sur le socleD’autres symboles républicains sont sculptés au sommet du socle, bonnet phrygien à la cocarde sur des cornes d’abondance, coq dressé sur des serpents et (pas trop visible sur ma photographie), symboles de la ville de Lyon.

Photographies du 9 avril 2012.

Le viaduc de Lusignan

Le viaduc de Lusignan, vu depuis l'arrière de l'égliseBeau temps début mars (2014), pour changer de mon parcours de promenade habituelle à Poitiers, je suis allée passer (en train) un après-midi à Lusignan. J’en ai profité pour prendre quelques photographies, je commence naturellement par vous montrer l’imposant viaduc (j’aurais aussi pu commencer par la gare) qui domine la vallée de la Vonne et que l’on ne peut pas rater derrière l’église (cette photographie)…

Le viaduc de Lusignan, vu depuis les allées de Blossac… ou depuis les allées de Blossac (site de l’ancien château). Au milieu du 19e siècle, la compagnie des chemins de fer d’Orléans obtient la concession de la ligne Poitiers-La Rochelle, qu’elle doit construire et aménager. Le viaduc de Lusignan, pour franchir la vallée de la Vonne, est confié à l’un des ingénieurs de la compagnie, Morandière, et inauguré le 7 juillet 1856.

Le viaduc de Lusignan, vu depuis la vallée de la VonneDescendons (prudemment) dans la vallée. En ce jour d’ouverture de la pêche, les bords de la Vonne sont occupés par un pêcheur tous les 10 mètres (on les aperçoit à peine sur la photographie).

Le viaduc de Lusignan, carte postale ancienneAprès les pluies du début d’année, la zone est bien humide, mais le chemin stabilisé du camping encore fermé permet de se promener au sec, mais trop humide quand même pour passer photographier l’autre face. Je vous la propose donc sur une carte postale ancienne, où vous pouvez voir que les piliers présentent des becs de ce côté, vers l’amont de la Vonne.

Le viaduc de Lusignan, vue aérienne, carte postale ancienneOn le voit encore mieux sur cette vue aérienne ancienne. Le viaduc, constitué de 22 arches construites en moellons extraits sur place (enfin, pas loin), est long de 433 m et domine la vallée de 33 m.

Le viaduc de Lusignan, la fée Mélusine en haut d'un pilier, par BaujaultSur cette vue plus rapprochée, vous voyez que la chaussée pour le chemin de fer a été élargie et déborde désormais du viaduc, il a fallu permettre le passage du TGV (même s’il est ici en vitesse réduite). Le passant attentif peut voir, en haut d’un pilierquasi central, un relief représentant la fée Mélusine, qu’il va aussi croiser souvent en ville… Une fée qui apparaît dans plusieurs régions de France, mais si vous voulez connaître la version locale, vous pouvez lire la version de la ville de Lusignan

Le viaduc de Lusignan, la fée Mélusine en haut d'un pilier, vue intermédiaireElle est l’oeuvre de (Jean) (je vous en ai parlé pour le monument à Amable Ricard et une Vierge à l’Enfant à Niort) et a été installée en 1860.

Le viaduc de Lusignan, la fée Mélusine en haut d'un pilier, vue rapprochéeDésolée pour la vue rapprochée, mon zoom était à la limite de l’utilisation possible. La représentation est plutôt originale, au lieu de voir la fée à buste féminin et queue de serpent ou de dragon, l’artiste a choisi de montrer juste la tête, les ailes déployées et un tout petit bout de la queue enroulée qui apparaît en bas à gauche du relief…

Pour en savoir plus : lire les articles de Marie-Paule Dupuy, « À mon ami Baujault (1828-1899), sous le charme d’un sculpteur des Deux-Sèvres », Le Picton. Histoire, patrimoine, tourisme en Poitou-Charentes, n° 173, septembre-octobre 2005, p. 42-48 et « Baptiste Baujault, artiste statuaire La Crèche (Deux-Sèvres) : 19/04/1828 – 27/11/1899 », Revue Aguiaine, mai-juin 1999.

Halte à la douane! Revue « enfantines » sur Mouchin (1935). 7. Le passage à niveau

Réceptacle, fenêtre qui parle 2014Un grand merci à mon père qui est parti en reportage dans le village de Mouchin pour illustrer les lieux avec des photographies! Si vous êtes dans le Nord, allez voir les Les fenêtres qui parlent à Villeneuve d’Ascq, auxquelles il participe à nouveau (jusqu’au 13 avril 2014), sinon, découvrez-les sur son blog, ici et (où vous pourrez agrandir les images)!!

Couverture de la revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin

Je continue à vous faire découvrir le numéro n° 67 de la revue Enfantines Halte à la douane sur , dans le Nord, paru en 1935. Le numéro est certes publié en ligne, mais c’est en mode image, avec une couverture différente de la mienne. Après les douaniers, la circulation, la fraude en auto, la fraude avec les chiens, les gendarmes et une belle ruse, voici le passage à niveau…

revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, pages 10 et 11

Le passage à niveau

La gare de Bachy Mouchin est sur la ligne Douai Tournai (Belgique). C’est la dernière gare française. Au delà, c’est la Belgique.
L'ancienne gare de Bachy, cliché Lucien DujardinTout de suite après la gare, il y a un passage à niveau, sur la route Lille-Valenciennes.
Un jour, le garde-barrière vit, couché près de la barrière, un homme vêtu assez misérablement.
– C’est un « soulot » (1) pensa-t-il, et il laissa le bonhomme cuver son vin.
Mais voilà que là-bas, sur la voie ferrée, débouche une auto! Elle file à bonne allure, roulant sur les traverses et le ballast!

revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, illustration page 11, une voiture défonce un barrage

Elle grimpe sur les quais, roule encore plus vite, traverse la gare… et va arriver au passage à niveau.
Notre « ivrogne », subitement désaoulé [sic], saute sur la manivelle de la barrière, soulève celle-ci juste à temps pour laisser l’auto braquer à droite, reprendre la route et filer vers l’intérieur du pays.
Voilà un exploit bien audacieux.
——
(1) Un ivrogne.

Voir la suite: un pauvre chien et les dernières pages consacrées à d’autres ruses.

L’Annonciation et la Visitation de Saint-Benoît près de Poitiers

Le cloître de Saint-Benoît pendant la fête des fleurs en mai 2011Aujourd’hui, c’est, dans le calendrier des catholiques, l’Annonciation… dans 9 mois naîtra Jésus, deux papas (Dieu et Joseph) et une mère porteuse (Marie)… J’ai choisi de vous emmener à Saint-Benoît, près de Poitiers, avec des photographies prises lors de la fête des fleurs en mai 2011 (revoir la fête des fleurs et le monument aux morts). A l’est du cloître roman sont conservés au rez-de-chaussée la salle capitulaire (où se réunissait le chapitre ou assemblée des moines) et à l’étage, le dortoir des moines qui accueille de nombreuses expositions tout au long de l’année.

Cloître de Saint-Benoît, ensemble de chapiteauxC’est l’un des chapiteaux de la salle capitulaire que j’ai choisi de vous présenter aujourd’hui, celui au centre de l’image, je vous en montrerai dans un prochain article sa partie droite (même pierre mais thème différent), celui à gauche (Daniel dans la fosse aux lions) et d’autres chapiteaux du cloître.

Cloître de Saint-Benoît, chapiteau avec l'annonciation de la visitationLa partie que je vous présente aujourd’hui montre l’ et la (suivez les liens, vous découvrirez d’autres articles sur ces thèmes…).

Cloître de Saint-Benoît, chapiteau, détail de l'annonciation'Sur la petite face, l’archange Gabriel (Luc 1, 26-38) annonce à Marie, debout devant lui sur l’angle du chapiteau, la naissance à venir de Jésus. Dommage, la tête de Marie est fracturée. Elle tient ses deux mains ramenées sur sa poitrine alors que l’archange lui tient l’épaule.

Cloître de Saint-Benoît, chapiteau avec détail de la visitationLa scène suivante, vers le centre du chapiteau, est la Visitation (Luc 1, 39-56). Il s’agit de la visite que rend Marie, future mère de Jésus, à sa cousine Élisabeth, enceinte de Jean Baptiste. Les deux femmes, voilées, s’enlacent. Remarquez les manches très larges de leurs vêtements et les mains disproportionnées assez maladroitement sculptées.

Si vous voulez comparer avec l’art roman de Poitiers, vous pouvez aller revoir sur la façade de Notre-Dame-la-Grande l’Annonciation, la Visitation, Joseph méditant. Vous pouvez aussi voir sur un chapiteau du chœur de l’église Saint-Pierre à Chauvigny l’Annonciation et l’adoration des mages. Vous pouvez aussi revoir un ensemble de chapiteaux gothiques sur la partie droite du portail Saint-Michel de la cathédrale de Poitiers avec l’Annonciation, la Visitation, Joseph dubitatif et l’adoration des Mages.

Le tombeau de Soitoux par Bourgeois et Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris

Le tombeau de Soitoux par Bourgeois et Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, vue générale et stèleCela fait un moment que je ne vous ai pas emmené au à Paris. Cette fois, je vous montre la tombe dédiée « A / notre ami / J. Soitoux / statuaire / chevalier / de la légion d’honneur ». Il s’agit de Jean-François Soitoux (Besançon, 1816 – Paris, 1891), dont je vous ai montré il y a longtemps la République. Je vous renvoie à ce premier article pour en savoir plus.

Le tombeau de Soitoux par Bourgeois et Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, signature de Maximilien Bourgeois sur le médaillonCurieusement, le catalogue du musée Bartholdi de Colmar donne l’année 1891 pour ce tombeau réalisé par Auguste Bartholdi (dont je n’ai pas trouvé la signature, suivre le lien pour découvrir les nombreux monuments dont je vous ai parlé), qui fut l’un des élèves de Jean-François Soitoux, et Maximilien Bourgeois, dont je vous ai montré récemment le monument à Nicolas-Joseph Beaurepaire à Angers. La signature de Maximilien Bourgeois se truve sur le médaillon en bronze, dont un tirage daté de 1883 est conservé au musée des Beaux-Arts d’Angers. Il a présenté au salon des artistes français en 1883 sous le n° 3380 un ensemble de sept portraits / médaillons en bronze, il en faisait peut-être partie. Le monument, dessiné donc par Bartholdi qui a intégré dans la stèle un tirage du médaillon de Maximilien Bourgeois, a été inauguré le 21 mai 1892.

Le tombeau de Soitoux par Bourgeois et Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, médaillon en bronze

Maximilien Bourgeois a réprésenté le profil gauche de Jean-François Soitoux. Il a l’air fatigué, grassouillet, avec des poches sous les yeux, des rides sur le front, barbu et moustachu, les cheveux assez longs…

Photographies de juin 2013.

L’art dans la ville de Niort : Richard Texier et Erik Dietman

Niort, l'oeuvre d'Erik Dietman près de l'hôtel de ville, vue de loin

Plusieurs œuvres d’art contemporain égayent la ville de Niort. Juste à côté de l’hôtel de ville (que l’on voit sur la gauche de cette photographie) se trouve Ni bois, ni ronce, ni or, bronze pour Niort, créé en 2000 par Erik Dietman (1937-2002).

Niort, l'oeuvre d'Erik Dietman près de l'hôtel de ville, deux vues rapprochées

Elle est composée d’un socle de granite et d’un assemblage d’objets de la vie quotidienne (arrosoir, échelle, etc.) assemblés puis moulés et fondus en bronze.

Niort, espace Saint-Vaize rue Saint-André, l'entréeDans l’espace Saint-Vaize, rue Saint-André à Niort, restauré et réhabilité il y a quelques années par l’architecte Milou après une étude d’archéologie du bâti, a reçu au milieu de la cour une œuvre de Richard Texier, artiste né à Niort en 1955.

Niort, espace Saint-Vaize rue Saint-André, Cosmos de Richard TexierEn bronze, elle a pour titre Cosmos (dans la série hybrids) et a été mise en place en 2005, lors de la rénovation de cet espace. Un gros anneau plat avec au-dessus un oiseau, lui-même surmonté dans le creux de son dos d’un mince anneau plus petit.

Photographies de juillet 2011.

Halte à la douane! Revue « enfantines » sur Mouchin (1935). 6. Une belle ruse

Couverture de la revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à MouchinJe continue à vous faire découvrir le numéro n° 67 de la revue Enfantines Halte à la douane sur , dans le Nord, paru en 1935. Le numéro est certes publié en ligne, mais c’est en mode image, avec une couverture différente de la mienne. Après les douaniers, la circulation, la fraude en auto, la fraude avec les chiens, et les gendarmes, voici une belle ruse… vue par les enfants de primaire (enfin, les garçons!) qui semblent plus admirer les fraudeurs que le pauvre douanier berné.

Et un grand merci à mon père qui est parti en reportage dans le village de Mouchin pour illustrer les lieux avec des photographies!

Voici donc la suite du manuel du parfait petit fraudeur trans-frontalier… mais il vous faudra attendre une nuit d’orage pour l’imiter!

revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, pages 9 et 10

Une belle ruse
Ceci se passait il y a quelques années. La route du Bas-Préau est interdite aux voitures de toutes sortes.

Le passage de la frontière au Bas-Préau à Mouchin, cliché Lucien Dujardin

Le pont sur l’Elnon marque aujourd’hui la frontière entre la France et la Belgique au Bas-Préau à Mouchin. Cliché Lucien Dujardin.

Pour éviter qu’elles puissent passer, malgré l’interdiction, cette route est barrée.
On a enlevé des pavés et enfoncé obliquement, tout en travers de la route des rails d’acier. Impossible de passer avec une auto à travers ce barrage.
Cette nuit-là, il faisait un temps épouvantable: éclairs, tonnerre, pluie, vent, nuit noire.
Le douanier de faction, à quelque vingt mètres du barrage, s’était mis tranquillement à l’abri dans sa baraque.
Des fraudeurs, profitant de l’obscurité et du bruit que faisait la tempête, entreprirent de démolir le barrage.
Les rails sont enlevés et nos fraudeurs enfoncent dans le sol, à la place des rails, des bouts de tuyaux de poêle d’égale longueur. Ils les enfoncent légèrement, les calent avec quelques cailloux, se retirent en emportant les rails.
Puis la tempête cesse, la pluie aussi. Le jour point, et, dans l’aube naissante, le douanier de service voit que sa route est toujours bien barrée; il est tranquille.
Quelques instants plus tard, il voit arriver devant lui, venant de Belgique, une forte auto.
Le douanier ne s’en soucie pas, se disant: elle se trompe de route et il faudra bien qu’elle s’arrête au barrage.
Mais l’auto, loin de ralentir… accélère, prend de la vitesse, arrive à toute allure sur le barrage, fait sauter les « tuyaux de poêle » au grand ébahissement du pauvre douanier qui, le temps de revenir de son effroi, voit passer, impuissant, une auto bien chargée de tabac!
Vite au téléphone de la cabine pour alerter toute la douane, mais le téléphone ne répond pas, et pour cause: tous les fils sont coupés!
Et l’auto est bien loin.
Depuis cette aventure… on a rapproché le barrage de la cabine du douanier.

Voir la suite: le passage à niveau et un pauvre chien et les dernières pages consacrées à d’autres ruses.

Halte à la douane! Revue « enfantines » sur Mouchin (1935). 5. Pauvres gendarmes

Couverture de la revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à MouchinJe continue à vous faire découvrir le numéro n° 67 de la revue Enfantines Halte à la douane sur , dans le Nord, paru en 1935. Le numéro est certes publié en ligne, mais c’est en mode image, avec une couverture différente de la mienne. Après les douaniers, la circulation, la fraude en auto et la fraude avec les chiens, voici les gendarmes… pas à Saint-Tropez, chez les ch’tis et vus par les enfants de primaire (enfin, les garçons!).

Et un grand merci à mon père qui est parti en reportage dans le village de Mouchin pour illustrer les lieux avec des photographies!

revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, pages 8 et 9

Et maintenant, voici quelques histoires…

Pauvres gendarmes
Un jour, une auto de fraude ayant réussi à franchir la frontière, se trouvait en panne, sur le bord de la route, dans la plaine de Planard.
Le calvaire de Mouchin vers Planard, cliché Lucien DujardinLes deux fraudeurs descendent et auscultent le moteur. Un ouvrier arrive avec son vélo.
– Bonjour, mon camarade; tu n’as pas vu de douaniers par là? Nous sommes des fraudeurs et notre auto est en panne.
– Non! je n’ai pas vu de douaniers, mais j’ai vu deux gendarmes. Et ils arrivent par ici.
– Ca, c’est mauvais! Quoi faire? Tiens, voilà dans ce champ un mont de fumier et une fourche. Bonne affaire!
L’un des fraudeurs s’en va tout seul, à pied, sur la route et l’autre va dans le champ. L’auto reste seule sur le bord du chemin.
Les gendarmes arrivent.
– Tiens! Tiens! Qu’est-ce que c’est que cette auto? Fouillons-là. Ah! mais, c’est une auto de fraude? Et pleine de tabac encore. Bonne prise!
Le fraudeur, qui s’était mis consciencieusement à répandre le fumier dans le champ arrive tout doucement, l’air innocent, vers les gendarmes.

revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, illustration page 9, les gendarmes poussent une voiture

 Ceux-ci demandent au « cultivateur »:
– Vous n’avez pas vu le propriétaire de cette voiture?
– Non! elle était déjà là quand je suis arrivé dans mon champ.
Les gendarmes. – Vous ne vous y connaissez pas dans la mécanique?
Le fraudeur. – Si, un peu.
Les gendarmes. – Alors, vous e pourriez pas essayer de dépanner cette voiture?
Le fraudeur. – Je vais essayer.
Et le fraudeur, abandonnant sa fourche, se met à vérifier le moteur. celui-ci se met à marcher.
Les gendarmes. – Vous allez conduire cette voiture au bureau des douanes.
Le fraudeur. – Volontiers… mettez-vous à côté de moi.
Et l’auto démarre, fait 20 mètres, et s’arrête.
Bon! encore la panne. Descendons.
Tout le monde descend, et le moteur ne consent pas à tourner.
Le fraudeur. – Si vous poussiez un peu derrière, peut-être qu’étant lancée, elle se mettrait en route?
Les gendarmes. – On va pousser, mettez-vous au volant.
Et les gendarmes poussent

Voir la suite: une belle ruse, le passage à niveau et un pauvre chien et les dernières pages consacrées à d’autres ruses.

Le plafond du théâtre/opéra Graslin à Nantes par Hippolyte Berteaux

Nantes, le plafond peint de l'opéra Graslin par Hippolyte Berteaux, vue d'ensembleLors du Voyage à Nantes en juillet 2012 (voir les liens en fin d’article), j’étais entrée dans l’opéra Graslin à Nantes, dont la façade était encore en cours de restauration. En 1880, la ville de Nantes confie la réalisation du plafond au peintre Hippolyte [Dominique] Berteaux (Saint-Quentin, 1843 – Paris, 1926, voir sa fiche de la légion d’honneur, le site du centre Pompidou donnant 1928) . Il fut inauguré en 1881. L’ensemble a été présenté au salon des artistes français de 1881 sous les n° 151 et 152 (quelques pages plus loin sont répertoriés sous les n° 196 La rivière le Clain et 197 La rivière la Boivre, éléments du plafond peint de Émile Bin pour l’hôtel de ville de Poitiers).

Nantes, le plafond peint de l'opéra Graslin par Hippolyte Berteaux, Il s’agit d’une grande toile tendue illustrée de thèmes allégoriques. « Musique, depuis le luth primitif jusqu’aux instruments modernes: accords parfaits. Gloire couronnant la musique moderne », telle est la description qu’en donne l’artiste dans le catalogue du salon. Vous remarquerez que la Gloire aux ailes largement déployées tient aussi… dans la trompette de la Renommée!

Nantes, le plafond peint de l'opéra Graslin par Hippolyte Berteaux, le dieu MomosLe dieu Momos ou Momus (fils de la nuit, Nys, frère de Thanatos, la mort) est représenté armé d’une masse d’arme et brandissant le masque de la Comédie. Le catalogue du Salon précise (entre guillements, le reste, ce sont mes commentaires): « Momus, dieu de la raillerie, satyrique jusqu’à l’excès, tourne en ridicule les dieux et les hommes ». Mais juste au-dessus de lui, trône la comédie érotique, la partie du plafond la plus détaillée dans la description du Salon: « Comédie érotique : danse et chant, coquetterie, beauté, etc. ».  » Thallo écrivant des comédies érotiques ». La belle est lascivement allongée sur un nuage. « Une jeune fille aux pieds délicats, portant un thyrse qui frémit dans le lierre, danse au son du luth: près d’elle, un jeune homme à la belle chevelure marie, aux accords de la lyre, les accords d’une voix mélodieuse ». Ils se trouvent sur la gauche de Momus. « L’Amour aux cheveux dorés, le riant Bacchus et la belle Cythéris viennent se réjouir au banquet du dieu qui charme la vieillesse (Anacréon) ». Vous voyez l’Amour avec son arc et ses ailes au-dessus d’un couple enlacé?

Nantes, le plafond peint de l'opéra Graslin par Hippolyte Berteaux, La scène avec la comédie érotique se poursuit sur le quart suivant.

Nantes, le plafond peint de l'opéra Graslin par Hippolyte Berteaux, Oreste tourmenté par les FuriesSur le dernier côté, Oreste, tourmenté par les Furies, symbolise la Tragédie.

Nantes, le plafond peint de l'opéra Graslin, les logesJe me verrai bien prendre un jour place dans ce théâtre pour assister à un opéra de Nantes-Angers Opéra

Pour aller plus loin : voir la synthèse sous la direction de Philippe Le Pichon et d’Arnaud Orain, Graslin. Le temps des Lumières à Nantes, Presses universitaires de Rennes, 2008, 324 pages.

Pour ceux qui préfèrent un texte court, voir l’article de Laure Nemski, Le théâtre Graslin, Nantes au Quotidiensupplément au n° 143, mars 2004, p. 26-29.