Archives de catégorie : Lecture / autres

Toutes mes lectures, à l’exception des bandes dessinées et des livres écrits par des prix Nobel de littérature, classés à part.

Bienvenue à Oakland de Eric Miles Williamson

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pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque. Oakland, en Californie, et non Oakland, en Nouvelle-Zélande, on en parle pas mal dans la presse ces dernières semaines, l’occupation du port par Occupy Wallstre et y a dégénéré début novembre (voir l’article du Monde)…

Le livre : Bienvenue à Oakland de Eric Miles Williamson, traduit de l’américain par Alexandre Thiltges, collection Littérature étrangère, éditions Fayard, 2011, 412 pages, ISBN 978-2213654256.

L’histoire : de nos jours à Oakland, dans la baie de San Francisco aux États-Unis. T-Bird Murphy, la quarantaine, fils d’immigrés irlandais, a vécu son enfance en marge d’un garage avec son beau-père (sa mère semble les avoir abandonné très tôt). Ses deux demi-frères sont morts de mort violente. Lui-même travaille, petit boulot après petit boulot, mais n’a pas les moyens de se payer un appartement, alors, comme beaucoup à Oakland, il vit dans un box de parking. Un quartier pauvre, où noirs et Mexicains, quelques rares blancs, vivent dans la violence permanente. Au bar, avec un groupe de copains aussi paumés que lui, ils tentent d’aider un ami qui a peut-être commis un meurtre, en tout cas, qui vit étrangement, et finit « enlevé par le FBI ». À partir de là, dans un long monologue, T-Bird Murphy revient sur sa vie, son enfance, la première fois où, travaillant pour un job d’été, il se fait avoir par un blanc riche (ou du moins plus riche que lui et ses amis) dans son quartier et comment les amis de son père vont le venger en chassant cet intrus du quartier… comment il a dû arrêté de jouer de la trompette après avoir eu les dents défoncées dans une bagarre dans le mariage qu’il animait… Comment il finit par avoir un emploi d’éboueur, avec un camion qui lui est attribué… et qui devient son nouveau logement…

Mon avis : j’ai eu du mal à entrer dans ce livre écrit à la première personne, au style familier, direct, parfois violent… Il a deux parties bien différentes, d’abord avec la tentative d’aide d’un ami peut-être meurtrier, en tout cas certainement fou, puis le long retour sur toute la vie du narrateur, passée et actuelle. Finalement, c’est une description brute du revers du rêve américain, un quart-monde avec des « travailleurs pauvres », comme on dit pudiquement chez nous…

Logo rentrée littéraire 2011Ce livre est le dernier lu dans le cadre du défi 1 % rentrée littéraire 2011, coordonné cette année par Hérisson

Sang chaud, nerfs d’acier, de Arto Paasilinna

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pioche-en-bib.jpgJ’ai beaucoup lu de livres d’Arto Paasilinna … avant d’ouvrir ce blog… mon préféré reste le Lièvre de Vatanen. Quand Zazimuth a parlé de ce titre paru il y a un peu plus d’un an, je me suis précipitée pour l’emprunter à médiathèque.

Le livre : Sang chaud, nerfs d’acier de Arto Paasilinna, traduit du finnois par Anne Colin du Terrail, collection Et d’ailleurs, éditions Denoël, 2010, 215 pages, ISBN 9782207261927.

L’histoire : automne 1917, dans la baie de Botnie en Finlande. Linnea Lindeman, chasseuse de phoques, pêcheuse de harengs, matrone expérimentée à défaut d’avoir eu une formation de sage-femme, a une vision : Antti Kokkoluoto naîtra en janvier prochain (le sixième de sa fratrie) et vivra jusqu’en 1990. Après l’accouchement, Antti grandit, son père, Tuomas, est commerçant, sa mère Hanna pêche… et trafique avec lui, alors qu’il est encore enfant, de l’alcool de contrebande. Quand il grandit et devient adolescent, c’est avec son père qu’il pratique ce trafic, est formé au commerce: son père, qui a quelques fonds, profite de la crise de 1929 pour acheter à bas prix toutes sortes de marchandises (y compris des fermes, des moissonneuses, etc.) qu’il réussit à revendre avec un bon bénéfice. Puis c’est la montée du fascisme, la famille, qui aide les pauvres parfois (par intérêt plus que par conviction) est classée parmi les communistes, Tuomas et son père échappent de peu à un enlèvement, s’entraînent bientôt au tir sur un de leurs terrains… jusqu’à ce qu’éclate la Seconde guerre mondiale, terrible.

Mon avis : dans un style léger et plein d’humour, Arto Paasilinna revisite l’histoire du 20e siècle de la Finlande et notamment sa résistance à la grande Russie voisine, qui a failli la ré-annexer après la Révolution d’Octobre, puis la seconde guerre mondiale terrible, faute de préparation des finnois, inféodés aux nazis. Le tout avec la débrouille et l’ingéniosité d’une famille qui vit d’abord de pêche et d’un petit commerce de proximité, le fils devant lui aussi faire son trou en commençant comme docker (et en finissant chef d’une grande entreprise portuaire). Les quarante années suivantes (des années 1950 au jour fixé pour sa mort par la prédiction) sont traitées plus rapidement. J’ai dévoré ce livre!

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de la Finlande.

La lettre de Buenos Aires de Hubert Mingarelli

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pioche-en-bib.jpgIl y a quelques mois, Télérama avait décerné la plus haute distinction (le bonhomme qui sourit avec une étoile) à ce recueil de nouvelles… et j’avais noté le titre dans mon carnet. Je l’ai trouvé à la médiathèque dans une sélection de nouvelles acquisitions.

Le livre : La lettre de Buenos Aires de Hubert Mingarelli, éditions Buchet Chastel, 2011, 181 pages, ISBN 9782283024867.

L’histoire : neuf nouvelles sans repère chronologique ni lieu : un marin rentre de Buenos Aires dans la nouvelle qui a donné son titre au recueil, mais on ne sait pas dans quel port il a débarqué), sauf pour Port-au-Prince, qui se passe au large de cette vile où des émeutes ont eu lieu, un homme mort gît sur le quai, l’équipage ne peut pas descendre. Un homme pauvre vit seul au bord de la mer avec une souris pour compagne (pourvu qu’elle ne lui mange pas ses maigres provisions) dans Un seul est parti, un autre homme seul s’exile dans la forêt avec des provisions pour tenir un hiver (et voir l’ours dans pas d’hommes pas d’ours, etc. Des hommes, isolés, souvent marins ou ex-marins, la pauvreté, le bord de mer, la rivière, la forêt pour cadre de vie…

Mon avis : je ne suis pas du tout aussi enthousiaste que Télérama. Des textes lents, reposants avec peu d’action, mais je n’ai pas été particulièrement séduite par ces textes, lus pourtant au bord de la rivière, dans mon jardin par un beau dimanche de fin septembre… avec un poulet rôti, poires à la grenadine et purée de pâtisson dans le ventre… Une bonne condition en théorie pour lire des nouvelles calmes…

Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte de Thierry Jonquet

Couverture de Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte de Thierry Jonquet pioche-en-bib.jpgJ’ai emprunté ce livre à la médiathèque, suite à une critique de Schlabaya / Scriptural (qui a en plus mis tout le poème de Victor Hugo qui a servi au titre du livre). Je vous ai déjà parlé de plusieurs livres de cet auteur (décédé trop tôt, en 2009), Mon vieux, Le secret du rabbin, Du passé faisons table ; j’en ai lu d’autres avant l’ouverture du blog.

Le livre : Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte de Thierry Jonquet, éditions du Seuil, 2006, 342 pages, ISBN 978-2-02-068271-0.

L’histoire : septembre 2005, à Vadreuil (la riche) et Certigny (avec ses cités), dans le 9-3. Après un an de formation à l’IUFM, Anna Doblinsky rejoint son premier poste au collège de ZEP Pierre-de-Ronsard à Certigny. Dans sa classe de 3e, elle fait face dès le premier cours à des élèves en difficultés, dont la plupart déchiffrent à peine, un seul semble suivre, Lakdar Abdane, mais il a été victime d’une erreur médicale en mai dernier, droitier, sa main droite est paralysée suite à la mise en place bâclée d’un plâtre. Du côté de Vadreuil, une mère tente en vain de faire interner son fils schizophrène, après trois ans de lutte, son mari l’a abandonnée, pour partir avec une jeune collaboratrice et fuir son fils dont il nie la maladie… jusqu’à ce qu’il assassine la voisine… Le procureur et les policiers observent l’équilibre précaire des cités de Certigny, ses mafias, ses trafics (drogue, prostitution, trafic de voitures volées…), menacé par l’arrivée d’un jeunot trafiquant d’héroïne. Un imam salafiste, un jeune qui en prison a rencontré un groupe islamiste encore plus radical, l’antisémitisme des élèves, le racisme du concierge du collège, Anna tente de survivre dans ce milieu si loin de ce qu’on lui a appris dans ses études, quand soudain survient la mort de jeunes dans un transformateur d’EDF, les banlieues s’enflamment, Certigny n’échappe pas à la folie…

Mon avis : un roman noir, hélas sans doute encore en-dessous de la réalité. Un jeune de douze ans se casse le coude et tombe sur un interne épuisé? Son père, qui est au travail, n’est pas là pour voir sa souffrance dans les heures qui suivent? Pas de chance, il se retrouve paralysé de la main droite, lui qui était droitier et très doué en dessin… Le genre d’erreur médicale qui ne serait pas arrivée ailleurs… et aucune prise en charge psychologique, pas de deuil possible de sa main, le médecin n’a même pas le courage de lui dire que c’est irréversible, il l’apprend d’un chirurgien d’un autre hôpital. Livré à lui-même (sa mère, folle, a été renvoyée en Algérie, son père oscille entre travail et alcool), comment s’étonner qu’il dérive ensuite vers un acte terrible? De l’impuissance des professeurs, les nouveaux qui craquent, les anciens désabusés, ou ceux de l’IUFM complètement à côté des réalités… Un tableau noir, hélas réaliste, si j’en crois ce que me racontent d’anciens camarades de prépa et de foyer qui sont dans ce type d’établissements, pas très optimiste pour ceux qui y font ces jours-ci leur rentrée scolaire…

Post-scriptum : de Thierry Jonquet, décédé en août 2009, j’ai lu et parlé de :

Sex in America de Marilyn Jaye Lewis

Couverture de Sex in America de Marilyn Jaye Lewis J’ai reçu ce livre des éditions La Musardine, grâce à un partenariat proposé par Hérisson / délivrer des livres. Un grand merci à vous… La littérature érotique n’est pas ce que je lis habituellement… Une découverte pour moi…

Le livre : Sex in America de Marilyn Jaye Lewis, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Christian Séruzier, éditions La Musardine, 2011, 152 pages, ISBN 978-2-84271-466-6.

L’histoire : le volume rassemble deux récits. Le premier, Neptune Avenue. En 1955 à Coney Island. Un marin noir rencontre à chaque escale, plus ou moins une semaine chaque mois, une prostituée chinoise. Il tente de vivre avec elle quelques jours, mais quand il revient la fois suivante, elle a disparu. Il lui écrit pendant plusieurs mois. Quand enfin il la retrouve, elle est retournée chez sa mère, mère maquerelle au sens propre, et enceinte.
La fille de Gianni se passe à New-York en 1927. Gianni est la petite amie d’un gangster. Elle a volé de l’argent à un autre truand. Elle est emmenée de force dans un lieu où elle va devoir subir la vengeance de celui-ci…

Mon avis : si le premier récit, au-delà des quelques scènes érotiques, est plutôt soft et donne une image de la prostitution de mère en fille et de la pauvre vie affective du marin, le second m’a franchement gênée avec l’avilissement de la femme. La quatrième de couverture dit qu’elle « découvre la jouissance après s’être donnée à plusieurs hommes », je dirais plutôt qu’elle subit un viol en bande organisée! Je dis donc à lire si on veut pour le premier, à interdire pour incitation à la violence envers les femmes pour le second.

Black Mamba Boy de Nadifa Mohamed

Couverture de Black Mamba Boy de Nadifa Mohamed

livres, critiques citations et bibliothèques en ligne sur Babelio.comJ’ai reçu ce livre dans le cadre d’une opération « masse critique » organisée par Babelio.

Le livre : Black Mamba Boy de Nadifa Mohamed, traduit de l’anglais (Somalie) par Françoise Pertat, éditions Phébus, 2011, 276 pages, ISBN 978-2752904591.

L’histoire : Londres, 2008. Un homme se rappelle de la vie de son père. 1935, à Aden, au Yemen. Jama est un petit garçon somalien qui erre dans les rues pendant que sa mère tente de gagner sa vie. Son père a disparu il y a longtemps, parti à la recherche de travail après la mort de sa petite sœur. Un jour, il se fâche contre elle, fugue. Quand il revient, elle est mourante. Elle lui confie un maigre pécule, il décide de partir à la recherche de son père, qui pourrait se trouver au Soudan. Partout où il va, il survit grâce à la solidarité des gens de son clan. Mais le voici aux confins de l’Abyssinie et de l’Érythrée, en pleins prémices de la seconde guerre mondiale, pris entre les italiens fascistes et racistes et les Anglais qui veulent conquérir le territoire. Le voilà engagé comme enfant soldat…

Mon avis : un livre fort qui retrace la survie d’un gamin des rues qui va devenir enfant soldat puis tenter de s’en sortir par le système D. Un long périple au sein d’une Afrique en guerre, avec le racisme des colons, mais aussi chaque ethnie qui pratique l’entraide en son sein, quitte à écraser ceux d’une autre ethnie. J’ai eu du mal à rentrer dans le récit, puis me suis laissée bercée par les longues descriptions comme ce gamin qui flotte au dessus du monde, luttant contre la faim, pour sa survie au quotidien…

Apparemment, ces longues descriptions ont rebuté un certain nombre de lecteurs, pour ma part, j’ai trouvé très intéressant de presque vivre dans ces taudis ou de voir les brimades quotidiennes dont Jama est victime.

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de la Somalie.

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Les aléas de la médiathèque et… 1280 âmes de Pouy

Des seree-joints sur le meuble du nouveau forum de la médiathèque L’interdiction de bouger les sièges (à revoir ici avec des pannes des robots) du nouveau forum criard de la médiathèque de Poitiers a été enlevée… mais de nouvelles choses étranges y ont fait leur apparition. Vous ne voyez pas bien au bout des flèches? Et oui, des serre-joints pour maintenir les éléments modulables du meuble en polystyrène ou autre mousse expansée. On dirait qu’ils étaient prévus plutôt pour être mis sur un mur de salon chez un particulier, pas comme une sorte cloison où les gens passent dans une médiathèque… Au fait, ces éléments sont-ils bien aux normes anti-incendie? Il y a des années, dans les dépôts de fouilles (archéologiques), nous utilisions des boîtes à poisson en polystyrène… enlevées en principe partout dans toute la France car susceptibles de dégager des vapeurs très toxiques en cas d’incendie. J’ose espérer que la commission de sécurité a été consultée et que ces éléments du forum de la médiathèque sont ignifugés à défaut d’être solidaires les uns des autres

PS : en janvier 2012, suite à une visite des pompiers, ces meubles ont été supprimés et remplacés par d’autres… Nouvelle photographie à venir dès que l’exposition qui occupe leur place habituelle sera démontée… Voir le nouvel aménagement dans ce nouvel article.

Samedi, deux robots fonctionnaient, le troisième n’est plus là.

Je pense que le feuilleton du forum de la médiathèque n’est pas terminé… Du gaspillage de nos impôts… et de la « vigilance citoyenne », pas question de relâcher la surveillance, les paris sont ouverts sur les premiers sièges qui seront hors-service.

Couverture de 1280 âmes de Jean-Bernard Pouy pioche-en-bib.jpgAprès avoir lu 1275 âmes de Jim Thomson et m’être interrogée sur l’écart de traduction (1275 âmes / Pop 1280), j’ai eu envie de lire ce livre, trouvé à la médiathèque, basé sur ce décalage de 5 habitants…

Le livre : 1280 âmes de Jean-Bernard Pouy, éditions Baleine, 2000, 166 pages, ISBN 978-2842192583.

L’histoire : Paris, à la fin des années 1990. Pierre de Gondol est le propriétaire de la plus petite librairie de Paris, plus bouquinerie que librairie, il vend des livres anciens, des éditions rares à des clients qui lui posent défi après défi, du jeu littéraire à l’énigme la plus étrange (en passant par son travail en retrouvant telle ou telle édition). Un jour, un inconnu vient le voir, recommandé par un ami, il est prêt à mettre le prix pour retrouver les 5 âmes disparues du roman de Jim Thompson. Et voici Pierre de Gondol sur leur piste, depuis la bibliothèque de littérature policière au fin fond des États-Unis…

Mon avis : la bibliothèque de littérature policière, je la voyais à l’étage de la bibliothèque Mouffetard, mais elle doit avoir déménagé rue du Cardinal Lenoir, comme le dit Pouy. En revanche, Georges Diebolt n’a pas eu la commande des quatre soldats du pont de l’Alma, seulement du Grenadier (voltigeur) et du Zouave, l’Artilleur et le Chasseur à pied sont de Auguste Arnaud (revoir ci le pont de l’Alma). Si l’on met de côté cette imprécision, ce livre est un voyage en littérature, de livres en livres, avec plein de références, et une chasse aux « 5 âmes » dans laquelle on se laisse facilement embarquer…

La chambre des morts de Franck Thilliez

Couverture de La chambre des morts de Franck Thilliez pioche-en-bib.jpgAprès La mémoire fantôme, j’ai emprunté à la médiathèque le livre de Franck Thilliez qui chronologiquement le précède.

Le livre : La chambre des morts de Franck Thilliez, collection Ligne noire éditions Le Passage, 2005, 312 pages, ISBN 978-2-84742-077-0.

L’histoire : 2005, dans le Nord de la France, régions de Dunkerque et de Lille. Deux informaticiens licenciés, Vigo et Sylvain, vont taguer leur ancienne entreprise près de Dunkerque. Avant de repartir, ils veulent faire une sorte de course dans le noir… Pas de chance, le lieu est habituellement désert, mais ils renversent et tuent un homme. A côté de lui, un sac plein d’argent. Si l’un hésite, pas l’autre, ils embarquent le corps (qui sera largué dans un lac à l’autre bout du département) et le sac. Dans un entrepôt, le lendemain, une fillette aveugle est retrouvée morte dans un entrepôt. Son père, célèbre chirurgien qui devait verser une rançon, a disparu. Lucie Henebelle, brigadier de police qui vient de reprendre le travail après la naissance de ses jumelles, participe à l’enquête… Quand l’équipe apprend peu après l’enlèvement d’une autre fillette, diabétique cette fois. Avec sa pompe à insuline et la petites réserve de secours, elle n’a qu’une cinquantaine d’heures d’autonomie. Une course contre la montre s’engage contre le psychopathe… qui a sans doute aussi repéré qui lui avait volé la rançon!

Mon avis : un roman noir, très très noir… qui m’a appris beaucoup de choses sur le monde des taxidermistes et l’empaillage des animaux. Un voyage très glauque dans le nord, de Dunkerque à Lille en passant par les alentours de Lens, et jusqu’au casino de Saint-Amant-les-Eaux… Heureusement qu’il y a quelques pages de temps en temps pour souffler un peu, comme un entretien avec un DRH (directeur des ressources humaines) hilarant (euh, à condition de ne pas être celui qui est face au DRH).

Logo de Octobre, le mois Fritissime Cet article entre dans le cadre de Octobre, le mois Fritissime, organisé par Schlabaya / Scriptural et Elizabeth Bennet, à retrouver sur Facebook : Le lion des Flandres, Tintin, Max Havelaar : vive le mois des 17 provinces! Il s’agit au cours du mois de parler de tout ce que l’on veut en rapport avec les 17 anciennes provinces annexés par Charles Quint et les états de Bourgogne… et qui constituent aujourd’hui à peu près le Nord-Pas-de-Calais, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

Pour aller plus loin : le site officiel de Franck Thilliez

Les titres dans l’ordre de parution :

Tsiganes de Jan Yoors

COuverture de Tsiganes de Jan Yoors pioche-en-bib.jpgC’est l’un des premiers livres présentés par Schlabaya / Scriptural dans le cadre de Octobre, le mois Fritissime (devenu l’automne fritissime…). Je l’ai trouvé à la médiathèque.

Le livre : Tsiganes, sur la route avec les Roms Lovara de Jan Yoors, traduit de l’anglais (États-Unis) par Antoine Gentien, traduction revue et complétée par Patrick Reumaux, Petite bibliothèque Payot / voyageurs n° 229, 1995 (1ère édition en français en 1990, 1ère édition partielle en 1968), 273 pages, ISBN 978-2-228-88892-3.

L’histoire : dans les années 1930 (en fait, le récit commence en 1934, même si ce n’est pas dit) près d’Anvers. Alors qu’il a douze ans, Jan Yoors, dont les parents sont artistes, croise un groupe de tsiganes et part avec eux sur les routes sans prévenir ses parents. Quand l’hiver arrive, la famille qui l’a accueilli lui demande de retourner chez ses parents, qui ne le punissent pas… et le laissent repartir au printemps suivant. Pendant plusieurs années, à travers une Europe où monte le nazisme, il est accepté par cette tribu de Roms Lovara, éleveurs de chevaux. Il s’initie à leur vie nomade, à la faim, aux gendarmes, aux paysans qui les chassent, mais aussi aux aubergistes amis qui reçoivent et gardent les massages. Il croise aussi d’autres groupes, comme les Tshugara, qui vivent de rapines et ternissent la réputation des gitans.

Mon avis : le livre s’achève par quelques pages sur la seconde guerre mondiale, durant laquelle de nombreux tsiganes ont été exterminés, souligne que certains furent résistants. Il passe sous silence le rôle de Jan Yoors, qui fut agent de liaison entre les Forces alliées et les communautés tsiganes. Ce texte est un témoignage de l’intérieur d’un adolescent qui découvre de l’intérieur la vie des tsiganes (ou du moins des Lovara et des groupes qu’ils croisent au fil de leur pérégrinations), les persécutions dont ils sont victimes, mais aussi la façon dont ils se jouent des « gadge », lors de la déclaration de naissances par exemple, pour obtenir à manger, pour acheter les gendarmes, etc.

Sur un sujet voisin, voir Tsiganes, camp de concentration de Montreuil-Bellay de Kkrist Mirror.

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Le voyage vers l’enfant de Vonne van der Meer

Couverture de Le voyage vers l'enfant de Vonne van der Meer

pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre presque par hasard à la médiathèque en cherchant à la case « Van »… plus de chances d’y trouver des auteurs d’origine flamande (que ce soit la Flandre française, belge ou néerlandaise)… [Depuis, j’ai aussi lu, de la même auteure, Le bateau du soir].

Le livre : Le voyage vers l’enfant de Vonne van der Meer, traduit du néerlandais par Daniel Cunin, éditions Héloïse d’Ormesson, 2009 [1ère édition originale en néerlandais en 1989], 172 pages, ISBN 978-2350871264.

L’histoire : dans les années 1980, aux Pays-Bas puis au Pérou. D’abord, Julia et Max ne voulaient pas d’enfant. Et puis un jour, en voyant un siège bébé sur un vélo, Julia veut un bébé, mais le couple n’y arrive pas, bien qu’aucun problème n’ait été trouvé chez aucun d’entre eux. Ils s’engagent alors dans une procédure ubuesque d’agrément d’adoption, mais le temps presse : dans quelques mois, Max aura 40 ans et la loi (néerlandaise) lui interdira l’adoption… Ils décident alors de se tourner vers l’adoption internationale, une rencontre et les voici sur la piste d’un bébé au Pérou… Mais là, les intermédiaires font durer le plaisir (et fonctionner la pompe à fric)…

Mon avis : un récit dont je ne vous raconterai pas la fin, que j’ai trouvée assez dérangeante… Ou quand le désir d’enfant peut faire faire n’importe quoi à un couple qui semblait uni et normal (banal, comme dirait l’autre…). La procédure d’agrément en vue de l’adoption est un peu différente chez nous, mais pas moins ubuesque… Les futurs parents sont prêts à tout pour parvenir à l’adoption, quitte à rompre tous leurs interdits moraux, à croire le premier venu et à lui donner de l’argent pour parvenir à leurs fins. Alors oui, un récit court, dense, plein d’odeurs (du parfum à la ville péruvienne), de couleurs dans les descriptions, mais même si le récit est plus que plausible (sauf peut-être la fin…), il laisse un arrière goût d’inachevé, de pas approfondi jusqu’au bout. Avis mitigé donc pour moi…

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