Archives de l’auteur : Véronique Dujardin

Les nuits de San Francisco de Caryl Férey

pioche-en-bib.jpgCouverture de Les nuits de San Francisco de Caryl FéreyAprès avoir lu Mapuche, de Caryl Férey, j’ai emprunté ce petit livre à la médiathèque.

Le livre : Les nuits de San Francisco de Caryl Férey, éditions Arthaud, 2014, 120 pages, ISBN 9782081324756.

L’histoire : de nos jours à San Francisco. Sam, indien Lakota qui a fui depuis longtemps les terres de son peuple après avoir mis une jeune fille enceinte, a erré dans l’Arizona, sombré dans l’alcool, travaillé à Las Vegas avant d’échouer à Los Angeles où il erre dans une ville vidée de ses marginaux. Mais à la nuit tombée, il rencontre une autre âme en peine, Jane, une jeune femme amputée sous le genou et portant une prothèse, qui vient de retenter un shoot après quatre ans de sevrage. Rencontre entre deux destins…

Mon avis : court roman ou longue nouvelle (une grosse centaines de pages si l’on enlève toutes celles sans texte au début, en petit format avec un assez grand interligne), ce livre se lit vite! Il réussit néanmoins à aborder le sort des Indiens d’Amérique, les ravages du chômage et de l’alcool, le viol d’une jeune fille, la drogue, la désintoxication, un accident tragique, ces sans-abris qui deviennent invisibles dans la ville… le tout répété deux fois, du point de vue de Sam puis de celui de Jane. Je vous invite à découvrir ce texte, certes pas gai mais à l’écriture efficace et rythmée…

Le fils de Jean de Philippe Lioret

Affiche de Le fils de Jean de Philippe LioretSamedi, après avoir installé le stand de Valentin Apac, association de porteurs d’anomalies chromosomiques, au parc des expositions de Poitiers pour la journée des associations 2016, je suis allée au cinéma voir Le fils de Jean de Philippe Lioret (voir mes avis sur ses films précédents, Toutes nos envies et Welcome). Le scénario a été écrit à partir du livre Si ce livre pouvait me rapprocher de toi de Jean-Paul Dubois, que je n’ai pas lu.

L’histoire : de nos jours, à Paris. Bien que séparé de sa femme, Mathieu [Pierre Deladonchamps], trente-trois ans, vit une vie tranquille entre son métier de représentant en croquettes pour chiens, son fils Valentin, 8 ans. Sa routine va être bouleversée par un appel téléphonique : un homme appelle du Canada pour lui avoir son adresse, son père, Jean, vient de mourir, ou plutôt de disparaître sur un lac et à confié à son meilleur ami, Pierre [Gabriel Arcand], un colis pour lui. Mathieu décide de rejoindre immédiatement Montréal pour faire la connaissance de ses demi-frères inconnus et assister aux obsèques de ce père dont sa mère, décédée huit ans plus tôt, ne lui a jamais révélé l’identité…

Mon avis : si le film met en scène d’autres personnages, les demi-frères de Mathieu, Sam [Pierre-Yves Cardinal] et Ben [Patrick Hivon], la femme de Pierre, Angie [Marie-Thérèse Fortin] et l’une de leurs filles, Bettina [Catherine de Léan], ce sont les deux acteurs principaux, Gabriel Arcand et Pierre Deladonchamps qui donnent toute la force à ce film. J’avais beaucoup aimé ce dernier dans L’inconnu du lac d’Alain Guiraudie (deviendra-t-il l’acteur « des bords de lacs?), il revient ici tout en regards et en silences comme son partenaire. Ce film tout en lenteurs, en paysages (la ville de Montréal, un lac sans nom, domaine « des hommes » qui s’y retrouvent pour pêcher), nous amène tout doucement à découvrir des personnages, la souffrance du père qui n’a jamais eu le courage de faire la connaissance de ce fils, fruit d’un amour lors d’un congrès médical à Paris, le fils en quête de la découverte d’une famille, même si, quand il avait un an et demi, sa mère avait refait sa vie avec un homme qu’il considère comme son père. Un film reposant et apaisé après le très « actif » Divines de Houda Benyamina vu la semaine précédente… à découvrir dès maintenant au cinéma pour profiter au maximum d’une parenthèse en immersion – sans patauger 😉 – au bord d’un lac.

Journée des associations 2016 demain dimanche à Poitiers

Poitiers, bandeau journée des associations 2016Je termine une semaine chargée… Après la conférence jeudi à 18h à Pindray, la journée des associations de Poitiers aura lieu demain dimanche 11 de 10h à 18h au parc des expositions, comme en 2014, je vous renvoie à cet article pour la non accessibilité du lieu en transport en commun le dimanche…

Logo de l'association Valentin ApacJe tiendrai, comme depuis 2006, le stand de l’association Valentin Apac, association de porteurs d’anomalies chromosomiques, avec une pensée pour Isabelle Marchetti, notre présidente. Nous serons dans le hall A, stand 171. Que vous soyez concerné ou pas, n’hésitez pas à venir nous voir… ou à consulter le site de l’association Valentin Apac, association de porteurs d’anomalies chromosomiques.

L’association Valentin Apac se consacre aux anomalies chromosomiques, qu’elles soient des anomalies de nombre (trop de chromosomes présents comme les trisomies 21 et surtout pour nous plus rares, 13 et 21, ou le syndrome de Klinefelter, qui concerne des hommes avec deux chromosomes X et un Y, ou encore pas assez de chromosome comme pour les filles et femmes avec syndrome de Turner qui ont un seul chromosome X), et aux anomalies de structure (quand des fragments de chromosomes permutent, manquent ou sont en surnombre, comme dans les délétions, les translocations, les insertions, les inversions, etc.), à leurs conséquences (selon les cas, handicap, polyhandicap, stérilité, fausses-couches à répétition, deuil périnatal, …).

Cette année, nous venons de publier 15 livres de témoignages, réunis par syndromes ou groupes d’anomalies, accompagnés d’une partie médicale relue par le comité scientifique. Venez en découvrir quelques-uns.

Dimanche, vous pourrez vous renseigner, adhérer, pas acheter les « produits dérivés » (T-shirt, badges, porte-clefs/jetons pour caddie) ni les livres que nous publions ou avons soutenus, vente interdite sur place. Dommage, les frais d’envoi étant de plus en plus chers (merci la poste!), les ventes lors des journées d’information, rencontres des familles, courses des héros, manifestations organisées par des membres ou des soutiens, etc., sont une source de revenus non négligeables à côté de la boutique en ligne.

La vallée de la Gartempe : Pindray et Jouhet

Affiche conférence sur Pindray et Jouhet, dans la Vienne, le 8 septembre 2016 à 18h[Article du 1er septembre 2016 actualisé]

Une fois n’est pas coutume, je vous parle « boulot », enfin la partie visible de mon travail! Ce soir (8 septembre 2016), avec Maxime Guichet, stagiaire qui vient de  découvrir pendant 5 mois le métier de l’inventaire du patrimoine culturel en étudiant la commune de Pindray, nous donnerons une conférence sur cette commune et Jouhet, qui lui fait face sur l’autre rive de la Gartempe, au nord de Montmorillon (sud-est du département de la Vienne).

Conférence « La vallée de la Gartempe : Pindray et Jouhet »

Jeudi 8 septembre 2016 à 18 heures

Mairie de Pindray, salle polyvalente

Libre et gratuit

Et pour ceux qui ne peuvent pas venir, un diaporama et un album photo sur Pindray vous décideront peut-être à revoir votre choix! Sur le site de la Région Nouvelle-Aquitaine (service du patrimoine, site de Poitiers) nous avons mis en ligne un livret téléchargeable sur le patrimoine de Pindray (au choix en version complète avec les images, en texte seul et bientôt à feuilleter) et avons publié les éléments du patrimoine étudiés de Pindray , à suivre sans doute aussi le diaporama complet que nous présenterons ce soir. Ensuite, il faudra patienter un peu, en octobre, sur le site internet, je parlerai des peintures murales romanes d’Antigny (en attendant les peintures du seigneur de Moussy), et les dossiers de Jouhet ainsi que le livret sur cette commune seront publiés en novembre.

Pour suivre l’actualité des dossiers et illustrations sur la vallée de la Gartempe, suivre le lien (clic, clic sur l’image)…

Consulter les dossiers, nouvelle fenêtre

Pour suivre l’actualité des découvertes sur la vallée de la Gartempe, c’est par ici!

La moustache, d’Emmanuel Carrère

Couverture de La moustache, d'Emmanuel CarrèreIl y a quelques semaines, dans sa chronique dans Charlie Hebdo, le psychanalyste Yann Diener se basait sur deux livres d’Emmanuel Carrère, et m’a donné envie de les lire. J’ai acheté La moustache en livre de poche d’occasion. Je n’ai pas vu l’adaptation qu’il en a faite au cinéma avec , Emmanuelle Devos et . Du même auteur, je vous ai déjà parlé de D’autres vies que la mienne.

Le livre : La moustache, d’Emmanuel Carrère, éditions POL, 1986, 192 pages, ISBN 2-86744-057-2 [lu en Folio n° 1883, 1987, rééd. 2005, 183 pages].

L’histoire : un jour, une fin d’après-midi plutôt, dans l’appartement d’une ville indéterminée. Alors qu’il prend un bain avant de partir dîner chez des amis, le mari d’Agnès décide de se raser la moustache qu’il porte depuis dix ans, elle l’a donc toujours connu avec. Mais elle ne remarque pas ce changement, pas plus que leurs amis. Au retour, il finit par se fâcher, ce n’est pas sympatique de ne pas avoir remarqué le changement… mais elle lui assure qu’il n’ jamais porté la moustache, il n’a qu’à vérifier avec les photographies de vacances ou auprès de ses collègues du cabinet d’architecte… Et s’il laissait repousser sa moustache ?

Mon avis : la narration, bien qu’à la troisième personne, nous fait entrer de plain pied dans la folie où sombre peu à peu l’homme, avec lui, on finit par douter, y a-t-il un complot, s’est-il rasé la moustache ou ne l’a-t-il jamais portée? Est-il victime de la fatigue, du surmenage, sous la pression d’un projet urgent à rendre au travail? Est-ce sa femme qui a décidé de le rendre fou en se moquant de lui et en complotant? Le lecteur est déstabilisé jusqu’à la fuite à Hong-Kong, où tout bascule définitivement. Un livre à découvrir, très original dans son mode narratif et son approche de la folie… Qui est fou, d’ailleurs? [Pour le rapport au père évoqué dans l’article de Yann Diener, j’attends de lire le deuxième livre pour comprendre].

Une connaissance inutile, de Charlotte Delbo

Couverture de Une connaissance inutile, de Charlotte DelboFrance Inter a rediffusé l’autre jour deux émissions de Zoé Varier de 2013 consacrées à . J’ai saisi l’occasion pour publier cet article rédigé il y a un moment mais que je gardai pour une série d’articles à venir… Après Le convoi du 24 janvier, La mémoire et les jours et Aucun de nous ne reviendra, j’ai continué ma lecture de avec la suite de ce dernier titre également trouvé à la médiathèque de Poitiers qui avait organisé une exposition Autour de Charlotte Delbo [voir aussi Mesure de nos jours].

Le livre : Auschwitz et après, II, Une connaissance inutile, de Charlotte Delbo, Editions de minuit, 1970 (réédition 2013), 186 pages, ISBN 9782707304026.

La quatrième de couverture:

Une connaissance inutile est le troisième ouvrage de Charlotte Delbo sur les camps de concentration. Après deux livres aussi différents par leur forme et leur écriture que Aucun de nous ne reviendra et Le convoi du 24 janvier, c’est dans un autre ton qu’on lira ici Auschwitz et Ravensbrück On y lira plus encore une sensibilité qui se dévoile à travers les déchirements. Si les deux précédents pouvaient apparaître presque impersonnels par leur dépouillement, dans celui-ci elle parle d’elle. L’amour et le désespoir de l’amour – l’amour et la mort ; l’amitié et le désespoir de l’amitié – l’amitié et la mort ; les souffrances, la chaleur de la fraternité dans le froid mortel d’un univers qui se dépeuple jour à jour, les mouvements de l’espoir qui s’éteint et renaît, s’éteint encore et s’acharne…

Mon avis: dans ce volume, Charlotte Delbo revient sur son arrestation, la détention à la prison de la Santé, l’adieu aux hommes qui seront fusillés (ceux qui ont mené l’attentat du 21 mai 1942 au 4 rue de Buci), le séjour à Romainville, le trajet, Auschwitz-Birkenau, le kommando de Rajsko, l’évacuation à Ravensbruck. Curieusement, elle ne parle pas de la montre qu’elle a réussi à garder et qui fut d’un grand soutien pour ses co-détenues du convoi du 24 janvier, épisode dont parle , la mère de , dans Convoi vers l’est, où elle aborde aussi les pièces de théâtre montées au fort de Romainville. La phase la plus dure, celle des premiers mois à Auschwitz-Birkenau, est assez rapidement abordée. Le livre est partagé en chapitres courts, en prose ou en vers (très agréables à lire malgré le sujet), qui chacun rapportent un événement : la soif, qui se termine par l’absorption d’un seau complet grâce à ses co-détenues, les maladies, le quartier des malades (Revier), la mémorisation des dates de décès des compagnes du convoi, la procuration d’un tube de dentifrice (grâce à une jeune juive affectée aux Effekts, c’est-à-dire au tri des affaires des déportées exterminées, en court sursis, vêtues d’habits civils et non de la tenue rayée, mieux nourries). Le kommando de Rajsko, où était expérimenté l’acclimatation de plantes, où un petit groupe finit par se retrouver grâce à l’une d’elles, chimiste, est largement développé, avec ce qui a permis de survivre plus facilement, Eva, chargée de dessiner les plantes, façon planches botaniques, et qui représente aussi des fleurs, un ubuesque noël 1942 où françaises et polonaises ont réussi à organiser un « festin » (avec cigarettes et bières volées ici et là), le montage du malade imaginaire (avec décor et costumes après avoir reconstitué le texte), l’évacuation vers Ravensbrück, par un train ordinaire de voyageur, l’occasion non saisie d’évasion à Berlin, la vie à Ravensbrück avec le « commerce » organisé par les tsiganes, le retour par la Suède. Au passage, quelques phrases ici et là montrent, par des exemples pris dans la guerre du Vietnam (livre publié en 1960), que le « plus jamais ça » n’est qu’une illusion. Un témoignage à lire absolument!

Pour aller plus loin:

Voir le site de l’Association « Les Amis de Charlotte Delbo »

Revoir mon article sur l’exposition Autour de Charlotte Delbo à Poitiers, les mots-clefs ci-dessous et notamment ceux sur les , et plus largement sur la … Revoir aussi L’empereur d’Atlantis, un opéra écrit dans un camp de concentration de Terezin, écrit par Viktor Ullmann avec un livret de Peter Kien, et de nombreux liens dans mon article sur Parce que j’étais peintre de Christophe Cognet, sur la peinture dans les camps de concentration.

Quelques pistes de lecture:

Le convoi du 24 janvier, La mémoire et les jours, Aucun de nous ne reviendra, Une connaissance inutile, Mesure de nos jours, de Charlotte Delbo

Les naufragés et les rescapés de Primo Levi

– Maus, de Art Spiegelman, tome 1 : mon père saigne l’histoire, et tome 2 : Et c’est là que mes ennuis ont commencé, témoignage en bande dessinée sur la déportation de ses parents

Le wagon d’Arnaud Rykner, histoire d’un convoi parti de Compiègne pour Dachau

La vie en sourdine de David Lodge, roman où il aborde un voyage à Auschwitz-Birkenau

Divines de Houda Benyamina

Affiche de Divines de Houda BenyaminaSortie cinéma hier, avec une amie, nous avons hésité entre Divines de Houda Benyamina et Fils de Jean de Philippe Lioret et choisi le premier, qui a reçu la Caméra d’or au dernier festival de Cannes où il était sélectionné dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs.

L’histoire : de nos jours dans une banlieue. Dounia [Oulaya Amamra] vit dans un camp de Roms au bord de l’autoroute, chez sa tante, et doit gérer l’alcoolisme de sa mère [Majdouline Idrissi], trouver les moyens de subsister. Dans ce monde hostile, elle trouve amitié et réconfort auprès de Maimouna [Déborah Lukumuena], la fille de l’imam. Elles cachent leurs larcins dans les tringles techniques d’un théâtre, trouvant du répit à regarder un groupe de danseurs sélectionnés pour un spectacle, parmi lesquels elles reconnaissent Djigui [Kevin Mischel], le vigile de la supérette. Dounia claque la porte de l’école et décide de trouver une activité où l’argent est plus facile, elle entre au service de Rebecca [Jisca Kalvanda], la dealeuse en chef du quartier…

Mon avis : les deux actrices principales, Oulaya Amamra (sœur cadette de la réalisatrice) et Déborah Lukumuena, sont excellentes. La critique a beaucoup parlé de la violence de certaines scènes et le film a été interdit aux moins de 12 ans. Je trouve que cette violence est filmée avec « retenue » (quoique…), et la grande tension de certaines scènes est contrebalancée par des scènes qui détendent l’atmosphère par leur comique, comme le cours du BEP de vente, ou d’un grand esthétisme, comme les scènes de danse contemporaine vues depuis les passerelles techniques. La critique a beaucoup comparé ce film à Bande de filles de Céline Sciamma, je trouve que si le sujet est voisin, comment « faire son trou » en banlieue, surtout quand on est une fille, l’esthétisme et le traitement du sujet est assez différent. J’ai beaucoup aimé la première partie, jusqu’à l’entrée dans le trafic de drogue, la suite est moins originale. En tout cas, je pense que personne n’est resté indifférent dans la salle et que chacun avait besoin d’une transition à la sortie de la salle avant de repartir vaquer à ses occupations.

Abécédaire chat, septième étape

Abécédaire chat, b, d, e, f, l et oJ’ai profité de mes vacances pour avancer mon chat pour le SAL (projet de broderie en commun) « Chat va vider mon placard » (étendu aux broderies d’autres animaux), coordonné par Minouche… et ai révisé l’alphabet dans le désordre avec d’abord les lettres b, d, e, f, l, o…

Abécédaire chat, u, w, x… puis u, w, x, des cœurs… et le j hors cadrage.

Abécédaire chat, septième étapeIl avance bien. C’est un modèle d’abécédaire pris dans le livre Brodez-moi chat d’Isabelle Haccourt-Vautier et Adeline Cras.

Revoir: la première étape, la deuxième, la troisième,  la quatrième, la cinquième, la sixième étapes, à suivre…

Une nuit, Markovitch, de Ayelet Gundar-Goshen

livres, critiques citations et bibliothèques en ligne sur Babelio.comCouverture de Une nuit, Markovitch, de Ayelet Gundar-GoshenJ’ai reçu ce livre dans le cadre d’une opération Masse critique de Babelio, merci à eux et aux Presses de la cité.

Logo rentrée littéraire 2016C’est le premier dans la catégorie roman pour le défi de la rentrée littéraire organisé en 2016 par Hérisson et Léa.

Le livre : Une nuit, Markovitch, de Ayelet Gundar-Goshen, traduit de l’hébreu par Ziva Avran, Arlette Pierrot et Laurence Sendrowicz, Presses de la cité, 2016, 476 pages, ISBN 978225813385.

L’histoire : à la veille de la Seconde Guerre mondiale, dans un petit village de Palestine sous mandat britannique. Zeev Feinberg couche avec la femme du boucher, il se fait surprendre, il doit fuir. Avec son ami Yaacov Markovitch et un groupe d’une vingtaine d’hommes, il est envoyé en Europe par l’Organisation, objectif se marier en Allemagne nazie, revenir en Palestine avec elle et divorcer immédiatement, et ainsi contribuer au sauvetage de ces femmes. Tous jouent le jeu, sauf Markovitch, qui refuse de libérer Bella, faute d’accord du mari, fût-il fictif, les rabbins refusent de prononcer le divorce, Bella fera tout pour retrouver sa liberté… et se retrouve finalement à vivre dans ce petit village où l’on suit la vie de trois couples…

Mon avis : j’avoue que j’ai eu un peu de mal avec les cent premières pages, sans doute parce qu’il y a beaucoup de personnages, qu’il faut se familiariser avec chacun, qui est en couple (légitime ou pas) avec qui… L’écriture de ce roman est très particulière, avec de longs développements très imagés, comme des « zooms » ou des « arrêts sur image », sur des instants particuliers, puis en quelques phrases, on saute un certain temps, quelques semaines ou plusieurs années, on passe progressivement de 1939 à 1958 (et bien au-delà dans le dernier chapitre). Sur un fond d’histoires d’amour, de haine (la limite entre les deux est ténue), d’enfants, des sujets graves apparaissent en toile de fond, la Shoah, la fondation d’Israël, des commandos envoyés par l’Organisation (sioniste) en Europe assassiner des criminels nazis, la guerre des Six Jours, la Cisjordanie… Un livre à découvrir pour ce style très particulier plus que pour l’histoire, même si je me suis laissé prendre au sauvetage des adolescents perdus dans le désert.