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Les nuits de San Francisco de Caryl Férey

pioche-en-bib.jpgCouverture de Les nuits de San Francisco de Caryl FéreyAprès avoir lu Mapuche, de Caryl Férey, j’ai emprunté ce petit livre à la médiathèque.

Le livre : Les nuits de San Francisco de Caryl Férey, éditions Arthaud, 2014, 120 pages, ISBN 9782081324756.

L’histoire : de nos jours à San Francisco. Sam, indien Lakota qui a fui depuis longtemps les terres de son peuple après avoir mis une jeune fille enceinte, a erré dans l’Arizona, sombré dans l’alcool, travaillé à Las Vegas avant d’échouer à Los Angeles où il erre dans une ville vidée de ses marginaux. Mais à la nuit tombée, il rencontre une autre âme en peine, Jane, une jeune femme amputée sous le genou et portant une prothèse, qui vient de retenter un shoot après quatre ans de sevrage. Rencontre entre deux destins…

Mon avis : court roman ou longue nouvelle (une grosse centaines de pages si l’on enlève toutes celles sans texte au début, en petit format avec un assez grand interligne), ce livre se lit vite! Il réussit néanmoins à aborder le sort des Indiens d’Amérique, les ravages du chômage et de l’alcool, le viol d’une jeune fille, la drogue, la désintoxication, un accident tragique, ces sans-abris qui deviennent invisibles dans la ville… le tout répété deux fois, du point de vue de Sam puis de celui de Jane. Je vous invite à découvrir ce texte, certes pas gai mais à l’écriture efficace et rythmée…

Blue Jasmine de Woody Allen

Affiche de Blue Jasmine de Woody AllenJ’essaye de ne pas rater les films de Woody Allen, même si j’ai parfois été déçue par certains (revoir liens sur mes avis plus bas). Je suis donc allée voir aussi Blue Jasmine.

Le film : à San Francisco de nos jours. Jasmine (Cate Blanchett) débarque chez sa sœur Ginger (Sally Hawkins). Toutes deux adoptées par leurs parents, elles ont eu un destin très différent: Ginger est caissière, mère divorcée avec deux enfants, en passe de se remarier avec Chili (Bobby Cannavale). Jasmine (Janette) a vécu à New-York avec un riche financier, Hal (Alec Baldwin), qui s’est révélé être un escroc qui a ruiné des dizaines de victimes (il a aussi perdu l’argent gagné au loto par Ginger et son ex-mari, Augie), qui trompait sa femme depuis des années et s’est suicidé en prison. Leur fils Danny a quitté la maison et refuse de voir sa mère. Criblée de dettes et poursuivie par le fisc, Jasmine s’impose dans l’appartement de sa sœur, n’arrête pas de critiquer ses choix, boit trop, se gave de médicaments et cherche à tout prix à « se refaire », revenir dans « son » monde sans se rabaisser dans des boulots qu’elle juge dégradants… Justement, elle est invitée par une des élèves de son cours d’informatique à une soirée… l’occasion de retrouver un homme qui pourrait lui redonner son train de vie antérieur? Dwight (Peter Sarsgaard) semble l’homme idéal…

Mon avis : un grand retour de Woody Allen! Le thème de la déchéance sociale est traité magistralement. Les deux actrices principales, Cate Blanchett (Jasmine) et Sally Hawkins (Ginger) sont sublimes dans leurs rôles, Jasmine qui n’accepte pas sa déchéance, continue à porter des vêtements et des accessoires (sacs, etc.) trop chers par rapport à sa nouvelle place dans la société, qui n’a jamais aidé sa sœur dans son riche passé et n’arrête pas de la rabaisser aujourd’hui encore comme une « looser ». Ginger, admirative et soumise malgré tout à sa sœur, prête à accepter les propos méprisants et à mettre en danger son couple plutôt que de vivre sa vie. Le passage du temps présent au faste passé de Jasmine, inséré ici et là au rythme se coups de blues ou de ses crises de panique, est fluide et beaucoup moins artificiel que dans Minuit à Paris. Le tragique de la situation, la vie de couple compliquée et la dépression vont mieux à Woody Allen que la comédie qui se veut légère et rate son objectif…

Festival Télérama 2014:

les films que j’ai vus avant le festival

– les films que j’ai vus dans le cadre du festival

– les films que je ne verrai pas parce qu’ils ne passent pas à Poitiers

  • Inside Llewyn Davis de Joel et Ethan Coen
  • Heimat, Edgar Reitz (dommage, il me tentait bien, il est sorti au mauvais moment pour moi)
  • Mon âme par toi guérie de François Dupeyron

– les films que je n’ai pas vus

  • Le Géant égoïste de Clio Barnard
  • A touch of Sin de Jia Zhang Ke
  • Snowpiercer, Le Transperceneige de Bong Joon-ho
  • La Danza de la Realidad de Alejandro Jodorowsky

Pour Woody Allen, vous pouvez relire mes articles