Archives par étiquette : polar

L’anneau de Moebius de Frank Thilliez

Couverture de L'anneau de Moebius de Frank Thilliez pioche-en-bib.jpgJe continue à lire les ouvrages de Frank Thilliez en les empruntant à la médiathèque.

Le livre : L’anneau de Moebius de Frank Thilliez, collection Thriller, éditions Le Passage, 2008, 440 pages, ISBN 978-2-84742-122-4.

L’histoire : Paris, du 3 au 15 mai 2007… Victor Marchal, fils d’un grand flic, accusé de favoritisme par ses collègues même s’il s’en défend, vient de prendre son poste à la brigade criminelle. Pour sa première enquête, il se retrouve face à un meurtre particulièrement violent, une ex-star du porno torturée et dont le cadavre a été mis en scène avec des poupées, dont l’une est mutilée… Très vite, l’enquête s’oriente vers un milieu glauque où des gens sont attirés par des corps difformes, que ce soit dû à la maladie ou à des mutilations… Il croise très vire Stéphane Kismet, décorateur de cinéma (il fabrique notamment des masques et des monstres), hanté par des rêves prémonitoires…

Mon avis : une plongée dans un monde déviant étonnant… ainsi qu’à la limite de la science fiction… Stéphane vit dans ses rêves les événements avec un décalage de 6 jours et 20 heures, soit en avance, soit en retard, le Stéphane du présent, du futur et du passé se croiseront-ils, pourront-ils influencer le destin et le cours de ces événements??? En tout cas, on se laisse prendre au récit, j’ai terminé le livre un soir fort tard, impossible de lâcher le livre sans connaître la fin!

Pour aller plus loin : le site officiel de Franck Thilliez

Les titres dans l’ordre de parution :

L’assassinat de l’ingénieur Leberton de Jacques Farisy

Couverture de L'assassinat de l'ingénieur Leberton de Jacques Farisy

pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé à la médiathèque parmi une sélection de livres régionaux.

Le livre : L’assassinat de l’ingénieur Leberton de Jacques Farisy, collection geste noir n°18, Geste éditions, 2011, 212 pages, ISBN 978-2845617872.

L’histoire : près de Poitiers, 1973… Dans le domaine de Voulsailles, le corps de l’ingénieur Maurice Leberton est retrouvé assassiné dans son bureau. Or il devait dans quelques semaines présenter au ministre de la guerre la dernière invention de la SACA. Personne n’a entendu le coup de feu, mais peu avant sa mort, il avait reçu la visite de Herman Klaste, son collaborateur qui possédait aussi une partie des clefs permettant de reconstituer l’invention. Or Klaste ne s’est pas présenté à l’usine, ni dans son appartement de la résidence Saint-Hilaire à Poitiers… Un jeune policier, Michel Tourrier, se voit confier l’enquête et part à sa recherche à Genève, où il semble avoir fui, quand un nouveau cadavre est retrouvé à Voulsailles… cette fois, la victime est Antoine, le valet de chambre de Leberton…

Mon avis : le fait que le roman se situe dans un cadre familier (j’habite… la même résidence que le principal suspect!) est sympathique, le scénario est plutôt bien ficelé, mais je n’ai pas vraiment adhéré, je ne sais pas, il manque quelque chose, un peu plus d’épaisseur aux personnages peut-être, des phrases plus riches?

Pièce détachée de Pieter Aspe

Couverture de Pièce détachée de Pieter Aspe

pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé à la médiathèque parmi les nouvelles acquisitions.

Le livre : Pièce détachée de Pieter Aspe, traduit du néerlandais (Belgique) par Emmanuelle Sandron, éditions Albin Michel, 2011, 300 pages, ISBN 978-2226238290.

L’histoire : à Bruges en 2002 (année de Bruges capitale européenne de la culture). Le commissaire Van In épluche les faits divers de la nuit, un exhibitionniste et un cambriolage chez le « pape du théâtre flamand ». Justement, Hannelore, la juge et Van In hébergent Muriel, la cousine d’Hannelore, et son ami, Max, le metteur en scène de Purgatoire, la pièce de théâtre d’avant-garde qui doit lancer le nouveau théâtre. Quelques jours plus tard, un auriculaire tranché est retrouvé dans le parking du nouveau théâtre. Alors qu’il se rend dans un centre hippique voisin pour les besoins de l’enquête (il recherche leur employé), Van In se retrouve pris dans un incendie, vraisemblablement criminel, un corps est retrouvé dans les décombres… auquel il manque un doigt, justement… Fait troublant, la plupart des protagonistes viennent ou ont séjourné au Chili, sous la dictature de Pinochet. Et justement, un de ces criminels de la dictature est recherché en Belgique. A coup de demis (de bière) et de cigarettes (malgré une tentative d’arrêt), le commissaire et la juge vont tenter de débrouiller ces faits entremêlés… jusqu’à ce qu’un nouveau cadavre fasse irruption, mais je ne vous en dis pas plus.

Mon avis : pas facile de s’y retrouver au début du livre, beaucoup de personnages arrivent, se mettent en place, tantôt appelés par leur prénom, tantôt par leur nom… La lecture demande une grande concentration pour ne pas s’y perdre…(la confusion de la traduction par moment n’aide pas, il m’a fallu un instant pour comprendre que l’injonction de la page 168 était une injection…). Et puis on entre dans Bruges et dans le monde du théâtre contemporain d’avant-garde gentiment moqué. Un bon moment de lecture.

Du sang dans les collines, de Jean-Marie Goreau

Couverture de Du sang dans les collines, de Jean-Marie Goreau

pioche-en-bib.jpg Un livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Du sang dans les collines de Jean-Marie Goreau, éditions du Croît Vif, 2011, 123 pages, ISBN 9782361990053.

L’histoire : au début de l’été 1996, à Maringe, un petit village du sud de la Charente près de Villebois-Lavalette. Cécile Gomeré, 17 ans, orpheline après un accident de voiture de ses parents, étudie à Angoulême et revient chaque week-end chez son grand-père, Marius, l’ancien maire du village, veuf, au hameau de Pibolier. Elle a pris l’habitude de faire un jogging en fin d’après-midi. Jusqu’à ce samedi où elle ne revient pas, elle est retrouvée peu après par les gendarmes, morte, violée dans un chemin. L’enquête piétine, le grand-père décide de la reprendre lui-même. Quand la jeune femme du maçon récemment installé dans le secteur est à son tour assassinée… Que se passe-t-il dans ce village jusqu’alors si calme?

Mon avis : Maringe n’existe pas, mais près de Villebois-Lavalette avec une église monolithe moins célèbre que celle d’Aubeterre, cela pourrait être Gurat. Bon, côté polar, je ne sais pas, c’est un livre sympathique, avec la nature (et tous les chants possibles d’oiseaux au fil des pages, de quoi réviser son vocabulaire…) et la vie assez fermée d’un village, mais je n’ai pas été tenue en haleine par l’intrigue et son dénouement trop simpliste…

Fractures de Franck Thilliez

Couverture de Fractures de Franck Thilliez

pioche-en-bib.jpgJe continue la lecture de Franck Thilliez avec ce livre à la médiathèque.

Le livre : Fractures de Franck Thilliez, collection Thriller, éditions Le Passage, 2009, 375 pages, ISBN 978-2847421415.

L’histoire : septembre 1982, un journaliste grand reporter, Claude Dehaene, assiste au massacre de Sabra et Shatila. Octobre 2007, dans un laboratoire d’étude du comportement à Paris, sa fille Alice Dehaene, 25 ans, se soumet à un test mené par son psychiatre, Luc Graham, qui exerce dans le privé et au CHU de Lille. Depuis un an, il essaye de comprendre ses trous noirs et sa vie perturbée. Elle s’enfuit en pleine séance. Retour près d’Arras. Son père se fait poignardé mais prétend, à l’hôpital de Lille, qu’il a fait une tentative de suicide. Dans la même nuit, un homme est trouvé nu dans un abri de bus par l’assistante sociale, Julie Roqueval, qui travaille dans ce service. Il est en état de choc, maigre et incapable de dire son nom. Par ailleurs, Frédéric, qui a recueilli Alice pendant la nuit, lui montre une photographie de sa sœur jumelle, Dorothée, en principe décédée dix ans auparavant, mais la photographie n’a que quelques mois. Que se passe-t-il?

Mon avis : je dois vous avouer que ce n’est pas mon titre préféré… mais il vous emmène dans le monde de la folie, du traumatisme de guerre à la torture de son enfant, qui lui-même se protège en fuyant dans diverses personnalités.

Pour aller plus loin : le site officiel de Franck Thilliez

Les titres dans l’ordre de parution :

Train d’enfer pour Ange rouge de Franck Thilliez

Couverture de Train d'enfer pour Ange rouge de Franck Thilliez

pioche-en-bib.jpgJe poursuis ma lecture des thrillers de Franck Thilliez en les empruntant à la médiathèque. Il s’agit du premier titre de la série, et oui, je lis dans le désordre!

Le livre : Train d’enfer pour Ange rouge de Franck Thilliez, collection Rail noir, éditions la Vie du rail, 2006, 428 pages, ISBN 978-2915034-13-3.

L’histoire : été 2002, en région parisienne. Suzanne, la femme du commissaire Franck Sharko, a disparu depuis six mois, est-elle toujours en vie? Il termine ses vacances dans la banlieue de Paris. Il doit reprendre son travail d’enquêteur. Près de Senlis, dans une maison isolée, vient d’être retrouvé le corps d’une jeune veuve, Martine Prieur, dans une mise en scène effroyable. Décapitée, le corps suspendu par un système complexe de cordes et de crochets… mais pas de viol. Néanmoins, l’enquête s’oriente vers le milieu sado-maso… surtout que bientôt, Sharko, qui suit seul une piste, tombe sur une seconde femme, encore en vie à son arrivée, qui a été gardée en vie pendant des semaines par le tueur…

Mon avis : pour le premier roman de la série, une partie des éléments suivants sont en place, notamment Sharko, qui la joue un peu trop solo. Si le roman est noir, il est moins « addict » que les suivants, il peut être abandonné et repris, il n’y a pas le même rythme. Découverte du monde sado-maso, et de ce qui ressemble à une légende urbaine et qui a déjà été abordé par de nombreux auteurs de polars, l’existence de réseaux qui vendent et achètent fort cher des vidéos de crimes (viols et meurtres) réels.

Pour aller plus loin : le site officiel de Franck Thilliez

Les titres dans l’ordre de parution :

Calibre de Ken Bruen

Couverture de Calibre de Ken Bruen

pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre à la médiathèque, un auteur dont j’ai déjà lu un certain nombre de livres (voir en fin d’article).

Le livre : Calibre : une enquête des inspecteurs Roberts & Brant (R&B, tome 6), de Ken Bruen, traduit de l’anglais par Daniel Lemoine, collection Série noire, éditions Gallimard, 2011, 219 pages, ISBN 978-2070786985.

L’histoire : à Londres de nos jours. Un homme a décidé de tuer tous ceux qui seraient mal élevés et manqueraient de politesse, tout en faisant prendre conscience de leur grossièreté au dernier moment à ses victimes. Il revendique ses actes dans des lettres à la police… Au commissariat, le superintendant Brown est incrédule, chaque crime aurait pu être un accident. Et il y a d’autres affaires sur le feu, un voleur de voitures, de la prévention dans les écoles, des trafics divers… Porter Nash est néanmoins chargé d’enquêter sur ce tueur, aidé de Brant, qui doit essayer de redorer son blason. En toile de fond, la vie compliquée des autres personnages récurrents de la série, policiers ordinaires et ambigus, McDonald, Roberts, Falls, la fliquette noire qui a été reléguée au sous-sol…

Mon avis : j’ai sauté deux épisodes de cette série, les personnages ont peu changé, les flics sont toujours « borderline », au bord de la limite, plutôt du côté de la corruption, de la violence, justifiée par leur nécessité de survivre dans ce monde de brutes… Par contraste, le tueur paraîtrait presque sympathique, avec son ras-le-bol des incivilités quotidiennes. Il paraît que les incivilités exaspèrent… Ken Bruen propose une solution radicale! De l’humour pour réfléchir sur la société… Bon, ce n’est pas mon auteur préféré, mais le style inimitable de Bruen, l’alternance du point de vue des flics et du tueur, m’ont fait passer un bon moment…

Pour aller plus loin : le site officiel de Ken Bruen (en anglais).

De cet auteur, j’ai aussi lu Le gros coup, une enquête des inspecteurs Roberts & Brant (R&B, tome 1), ; Le mutant apprivoisé (R&B, tome 2), Les Mac Cabés (R&B, tome 3), Calibre (R&B, tome 6) ; Delirium Tremens, une enquête de Jack Taylor (tome 1), En ce sanctuaire (Jack Taylor tome 7).

Logo rentrée littéraire 2011Ce livre est le dernier lu dans le cadre du défi 1 % rentrée littéraire 2011, coordonné cette année par Hérisson

Millenium de David Fincher

Affiche de Millenium de David Fincher Comme vous le savez, je suis souvent déçue par les adaptations de film à partir de romans… et je vais rarement voir un film si j’ai lu le livre avant (en revanche, il m’arrive de faire l’inverse, lire le livre après…). Je n’avais d’ailleurs pas vu la première adaptation (danoise, par Niels Arden) de Les hommes qui n’aimaient pas les femmes, Millénium tome 1, de Stieg Larson. Mais cette fois, je n’ai pas pu résister, bonnes critiques et bon bouche à oreille, Daniel Craig (Mikael Blomkvist) et Rooney Mara (Lisbeth Salander) m’avaient séduite dans la bande annonce. Dimanche en fin d’après-midi, direction le cinéma, pas une excellente idée, il faisait très froid dans la salle du CGR du centre-ville, sous le toit sans doute mal isolé, tout le monde a fini par remettre les gros manteaux d’hiver qui étaient indispensables dehors, vu le froid et la neige… [depuis, du même réalisateur, j’ai vu Gone girl]

L’histoire (reprise du résumé du livre) : à Stockholm de nos jours. Le journaliste Mickael Blomkvist vient de publier dans sa revue un texte mettant en cause un riche industriel suédois… et est condamné pour diffamation. Au même moment, il est appelé par un autre industriel, âgé, qui officiellement lui demande de rédiger sa biographie, mais qui souhaite en fait savoir de qui est arrivé il y a fort longtemps à sa nièce, disparue un jour alors que la petite île où ils habitent étaient bloquées à cause d’un accident sur l’unique pont. Il trouve de l’aide auprès de Lisbeth Salander, une hacker (pirate informatique) classée par la société comme asociale et à moitié débile (elle a été internée, mystérieusement, à l’âge de 12 ans et à 25 ans, est placée sous tutelle).

Mon avis : cette fois, l’adaptation est très fidèle au livre… et malgré tout, même si l’on connaît l’histoire, le suspense opère. Le rythme est soutenu. Je n’avais pas imaginé que la maison annexe sur l’île était aussi grande, mais chaque lecteur se fait son propre film, non? La photo, notamment lors des scènes de nuit, est très précise, aucune place à l’improvisation, tout est impeccable… à la limite trop travaillée? Lisbeth est encore plus « gothique » que dans le livre, l’avocat véreux et violeur qui remplace son tuteur encore plus immonde, si c’est possible (et la vengeance, à la hauteur du crime, même si c’est immoral!). A quand l’adaptation du tome 2 et du tome 3 ?

Gataca de Franck Thilliez

Couverture de Gataca de Franck Thilliez pioche-en-bib.jpgJe poursuis ma lecture des thrillers de Franck Thilliez en les empruntant à la médiathèque. Il s’agit de la suite de Syndrôme [E].

Le livre : Gataca de Franck Thilliez, collection Thriller Policier, éditions Fleuve noir, 2011, 509 pages, ISBN 978-2265087439.

L’histoire : à Lille, à Paris, dans le département de la vienne, en 2010. À Lille, l’ex-flic Lucie Henebelle se reconstruit après l’assassinat de sa jumelle, Anna, l’année précédente, enlevée sur la plage des Sables-d’Olonne et retrouvée carbonisée près de Poitiers quelques jours plus tard. À le commissaire Sharko est redevenu un flic de base, il a du mal avec ses nouveaux chefs. Il se retrouve à Meudon, où une jeune thésarde, Eva Louts, qui travaille sur la latéralité des primates a été retrouvée morte dans la cage d’un singe, qui semble l’avoir assassinée. À Vivonne, l’assassin de la fille de Henebelle vient de se suicider en prison, de manière inhabituelle. Prévenue, elle décide d’aller à la prison puis à l’enterrement (à Ruffigny, en fait, ce n’est pas une commune, mais un hameau de Iteuil…)… où elle retrouve le commissaire Sharko, qu’elle n’avait pas vu depuis la mort de sa fille, et qui lui est arrivé ici parce que Éva Louts l’avait rencontré, ainsi qu’une dizaine d’autres jeunes meurtriers gauchers et violents, quelques jours avant sa mort… Commence alors une nouvelle enquête commune, en marge de la police, qui les conduit sur les traces de la génétique ainsi que d’une famille de Néandertaliens sauvagement assassinée il y a 30.000 ans dans une grotte des Alpes par un Cro-Magnon…

Mon avis : ces thrillers de Franck Thilliez sont construits de telle sorte que l’on devient addict au fil des livres et des pages! Impossible de lâcher le livre une fois commencé, même si l’on part une nouvelle fois au fond de l’horreur humaine. Cette fois, on découvre le monde de l’évolution, des parties non codantes de l’ADN, des virus anciens intégrés dans notre génome (GATACA est formé des lettres des bases de l’ADN, ATGC). La cohabitation de Néandertal et de Cro-Magnon reste discutée, les nouvelles techniques de préparation des échantillons en vue de leur datation (nous sommes proches de la limite de la technique du Carbone 14) éloigne de plus en plus les derniers Néandertaliens (ou en tout cas les derniers niveaux archéologiques qui leurs sont attribués, Châtelperroniens chez nous) et les premiers hommes modernes (les plus anciens niveaux Aurignaciens), la cohabitation dans nos contrées n’est pas du tout prouvée… les nouvelles datations sur les sites où c’était évoqué ont levé tous les doutes et relevé la datation des Néandertaliens les plus récents au-delà de 37.000 ans en gros (cf le colloque où je suis allée à Oxford au printemps…). Mais des parties du génome de Néandertal semblent bien incluses dans celui de l’homme moderne (Cro-Magnon), ils ont donc dû se croiser de fort près quelque part, même si ça ne semble pas être en Europe occidentale…

Pour aller plus loin : le site officiel de Franck Thilliez

Les titres dans l’ordre de parution :

Les neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian

Affiche de Les neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian

Je poursuis les films vus lors du festival télérama avec Les neiges du Kilimandjaro de … Tiens, le deuxième film vu cette semaine là avec (qui était aussi le commissaire dans Le Havre). Voir aussi depuis, de Robert Guédiguian et avec la plupart des mêmes acteurs, Au fil d’Ariane.

L’histoire : de nos jours à Marseille. Le film s’ouvre par un tirage au sort réalisé par Michel (), représentant CGT de son entreprise. Vingt noms (dont le sien) sortent de l’urne, vingt personnes qui seront licenciées… Il réorganise sa vie, fera déjeuner ses trois petits-enfants le midi, montera la pergola de son fils… Quelques jours plus tard, au même endroit, il fête ses trente ans de mariage avec Marie-Claire () avec sa famille et ses anciens collègues, dont Raoul (Gérard Meylan), son ami d’enfance et également beau-frère, puisqu’il est le mari de Denise (Marilyne Canto), la sœur de Marie-Claire. Ils leur offrent un voyage en Tanzanie (billets d’avion et cagnotte pour leurs frais), en leur chantant le tube des années 1960, Les Neiges du Kilimandjaro. Alors qu’ils jouent aux cartes quelques jours plus tard, Michel, Marie-Claire, Raoul et Denise sont agressés, saucissonnés par deux jeunes hommes armés et masqués, qui leur récupèrent les billets, la cagnotte, les cartes bleues avec les codes. Leur vie bascule…

Mon avis : Une réflexion sur l’action syndicale… L’un des voleurs était un jeune licencié de l’usine, qui conteste le mode de licenciement, les compromis des syndicats dont il a fait les frais. Il instillera le doute chez Michel, et s’il s’était trompé? S’ils s’étaient embourgeoisés, lui et sa femme, devenus propriétaires de leur petite maison? Et si le vol était un vol par nécessité, juste pour payer le loyer? Quelles conséquences sur ses deux demi-frères, dont il s’occupe seul, quasiment abandonné par sa mère? Des sentiments ambigus des personnage, entre désir de vengeance, de défense des idéaux (ah Jaurès, souvent cité), et compassion, tentative de comprendre comment on a pu en arriver là… Une trame inspirée, selon Robert Guédiguian, du poème Les pauvres gens de Victor Hugo (inclus dans La légende des siècles, publié en 1859, vous pouvez le (re)lire ici)… Un film sensible…

J’avais vu Jean-Pierre Darroussin quelques jours plus tôt dans Le Havre d’Aki Kaurismäki.

Ce film était sélectionné pour le festival télérama 2012. Voici les dix films que j’ai vus dans cette sélection de quinze films: