Vous commencez à bien connaître l’architecte niortais Georges Lasseron. Après les monuments publics (voir la liste ci-dessous), je vous emmène visiter deux commerces qu’il a construit en plein centre de Niort (vous pouvez aussi découvrir ici trois autres autour de 1900 par d’autres architectes à Niort).
Le premier se situe à l’angle de la rue Ricard et de la place de la Brèche. Il s’agissait du Grand Café, qui a maintenant déménagé dans l’immeuble voisin, l’ancien grand café étant occupé par une banque. Sur sa façade, une plaque rappelle que de jeunes niortais, dont Maurice Schumann, y ont entendu l’appel du 18 juin, dont le texte est inclus en lettres de bronze.
Comme il le fait souvent, l’architecte Georges Lasseron a signé et daté son œuvre : « Lasseron / Archte 1908 ».

L’angle est tout en courbe, y compris le balcon.
Avec une activité de café sur une carte postale ancienne, c’est mieux qu’avec la façade aseptisée de la banque…
Un peu plus loin, dans la rue Victor-Hugo, se trouve le magasin A la ménagère. Deux ans avant, il avait opté pour une architecture qui tirait plus sur l’art nouveau. Toujours des références plus anciennes, de grandes baies couvertes en anse de panier, un toit avec une crête de toit. Mais les huisseries métalliques ont fait leur apparition, et il utilise un décor à base de céramique vernissée (comme sur les bains-douches et l’école d’art).
Ici encore, il a laissé sa signature : « G. Lasseron / architecte / 1906 ».
Voici les trois grandes baies du premier étage, qui couvrent à la fois un entresol et un étage, séparés par un ensemble de poutres métalliques.
Sur cette carte postale ancienne, on voit la quincaillerie telle qu’elle était à l’origine…

Ce montage permet de mieux voir le décor de cette façade…

Sur la façade postérieure, rue du Rabot, le décor est plus sobre. Il n’y a pas ici de placage en pierre sur les fenêtres métalliques. Le décor en céramique vernissée est plus modeste.
Bon, j’ai en stock d’autres magasins construits dans le même quartier à la même époque, mais il faudra patienter un peu…
Pour en savoir plus : voir Georges Lasseron 1844-1932, Un architecte au service de la Ville, par Daniel Courant, éditions du musée de Niort 1998, 109 pages, ISBN 2-911017-09-9.
Les bâtiments de Georges Lasseron à Niort (j’en parlerai ici prochainement). La plupart portent en façade sa signature et la date de construction…
- 1891 : l’école de dessin, dit pavillon Grapelli, aujourd’hui pôle régional des métiers d’art
- 1891 : les escaliers monumentaux de la place de la Brèche,
- 1892 : l’immeuble de la caisse d’épargne
- v. 1895 : un hôtel particulier dans la rue Yvers
- 1896-1897: l’ancien lycée de jeunes filles Jean Macé (aujourd’hui musée d’Agesci)
- 1897-1901 : l’hôtel de ville
- 1906 : le magasin A la ménagère
- 1908 : le Grand café
- 1913 : bains-douches dans la rue basse
- 1884 à 1905 : les bâtiments de l’octroi
- 1882 à 1910 : les écoles maternelles et primaires
- et à la Mothe-Saint-Héray, la maison des Rosières
Je vous ai déjà montré le monument aux morts de 1870 situé place de Strasbourg à Niort et portant une
Le voici à son emplacement d’origine sur une autre carte postale ancienne.
Il a été déplacé en 2006 de l’autre côté de la Sèvre niortaise, près du centre culturel du Moulin-du-Roc. Son emplacement d’origine est encore visible près du donjon (peut-être pas pour longtemps, l’espace entre le donjon et la Sèvre est en cours de réaménagement).
Le voici donc maintenant (photographie prise, comme les suivantes, au printemps 2010). Il a été commandé en 1922 et inauguré en juillet 1923. Il est dû au sculpteur d’origine niortaise
Le monument aux morts de Niort est constitué d’une large stèle avec 564 noms de soldats morts pour la France en 1914-1918 qui encadre une figure féminine très rigide… Le sculpteur a joué sur la verticalité de cette figure, accentuée par les plis de sa robe, et l’horizontalité de la stèle, renforcée par la position des bras posés au-dessus. Elle se tient debout sur un socle un peu surélevé par rapport au sol de la stèle et décoré de feuilles de laurier.
Il s’agit de Marianne l’allégorie de la République, chaussée de sandales. Elle est coiffée d’un bonnet phrygien (on le voit peut-être mieux sur la vue de profil) et porte une cuirasse fermée par une ceinture portant les chiffres RF pour République française (je sais, RF, ce sont des lettres, mais quand ce sont des initiales avec une signification, on dit des chiffres…).
Sur cette carte postale ancienne, la façade côté ville du donjon de Niort est en partie cachée par un grand magasin, au bonheur du peuple. Il est encadré par la préfecture et les
Le donjon est aujourd’hui en plein centre-ville, au bord de la Sèvre Niortaise, ici sa face orientale vue depuis l’autre rive.
Chaque tour carrée est flanquée aux angles de tourelles.
Il est classé parmi les monuments historiques depuis la première liste établie par Prosper Mérimée en 1840.Mais la ville de Niort ne semble pas lui accorder beaucoup d’importance. Les visites guidées n’ont été rétablies régulièrement que depuis le début de l’année 2011…Un aménagement des abords est en cours, affaire à suivre dans les prochains mois.
Marie-Pierre Baudry, Châteaux « romans » en Poitou-Charentes, Xe–XIIe siècles, collection Cahiers du patrimoine, n° 95, Geste éditions, 2011.
Place Saint-Jean à Niort se trouvait un monument aujourd’hui disparu. Il s’agissait d’une fontaine portant une allégorie de la République présentée au salon des artistes français de 1880 (voir dans le
Un autre tirage de cette sculpture avait été installé en 1883 sur une place publique de Douai (Nord), ville natale de l’artiste. Il se trouvait place Thiers et a été détruit lors des bombardements de la ville, mais il en reste des cartes postales anciennes…

Il a assez peu changé depuis la carte postale ancienne.
On le voit mieux en s’approchant. Sur le socle est écrit « Jacques / de / Liniers / 1753-1810 / chef d’escadre / vice-roi / de Buenos Aires / né à Niort » et plus bas, « érigé / par souscription / de ses compatriotes / et de la colonie française / de Buenos Aires / 1910 ». Pour tout savoir sur lui, voir en fin d’article… En gros, Jacques de Liniers est né à Niort en 1753 et mort (fusillé) à Cabeza de Tigre en Argentine en 1810, après avoir combattu les Anglais dans cette colonie, il a été vice-roi de la vice-royauté du Río de la Plata de 1807 à 1809, et y est connu sous le nom de Santiago de Liniers. Il a plus de 5000 descendants identifiés dans le monde… dont 400 se sont retrouvés à Niort en 2010, pour les 200 ans de sa mort.
Le buste en bronze est signé « P.M. Poisson », pour
Autre époque, nous voyons un homme qui ressemble à ces grands savants et aventuriers de la prériode révolutionnaire…
Ne redescendez pas tout de suite en ville, montez juste quelques mètres plus haut et vous verrez ce vestige du rempart
Le bâtiment a été construit sur les plans de Georges Lasseron, qui a laissé sa signature sur la façade principale…
La date 1896-1897 est portée sous l’horloge de l’entrée principale de ce qui était le lycée de jeunes filles Jean Macé jusqu’en 1993.
Le décor est sobre, un peu de motifs gravés, quelques céramiques non vernissées.
L’autre façade, rue Mazagran, est plus qu’austère.
Il a été transformé ensuite par les architectes Bochet, Lajus et Pueyo en musée, rassemblant les collections du conservatoire de l’école, du muséum (qui était jusque là dans les locaux de l’ancienne école d’art) et le musée des Beaux-Arts. Les collections archéologiques sont elles présentées dans le donjon. Voici une vue depuis une salle largement vitrée du premier étage, qui donne sur la coursive (non accessible au public) et la cour.
Depuis plus d’un an (et encore pour au moins le double), le centre-ville de Poitiers est en travaux, tous ceux qui habitent en ville pestent, fatiguent avec le bruit, la poussière… Même si la place d’armes a
…ou orange et mauve (photographies recyclées de ces derniers mois).
A Tours, pour le tramway, ils doivent avoir le même fournisseur!! Option orange et blanc ici ce printemps 2011. Courage à Véro bis et à tous les Tourangeaux qui sont aussi partis pour des mois de travaux…
Niort, qui lance aussi une opération de cœur d’agglomération (avec un vrai archéologue recruté par la ville pour toute la durée des travaux, pas du bidouillage source de bien des destructions comme à Poitiers), a choisi des barrières ajourées, ici place de la brèche mi juillet 2011.
Les mêmes barrières que j’avais croisées mi novembre 2010 aux Sables-d’Olonne, où il s’agissait de reconstruire le front de mer très endommagé après la tempête Xynthia.
Aujourd’hui, direction Niort et son ancienne école d’art ou pavillon Stéphane Grapelli, qui a accueilli à partir de 1952 le muséum d’histoire naturelle (aujourd’hui regroupé avec le musée d’Agesci), puis l’école de musique, et pour quelques mois encore le centre régional des métiers d’art, dont l’avenir est incertain si l’on en croit la
Il s’agit de l’un des nombreux monuments construits à Niort par l’architecte Georges Lasseron, dont je vous reparlerai pour l’hôtel de ville, les bains douches, la belle ménagère, le grand café, le lycée de jeunes filles (aujourd’hui musée d’Agesci), et peut-être les écoles, les bâtiments d’octroi, les escaliers de la place de la brèche (détruits récemment), etc., voir en fin d’article.
Je l’aime bien… il a eu la gentillesse de signer et dater la plupart de ses œuvres! ici, sur le côté gauche, « G. Lasseron / architecte / 1891 ».
Sur l’entablement au-dessus du portail est inscrit « Pavillon Stéphane Grappelli » et un décor de céramique vernissée…
…que l’on voit mieux de plus près.
Georges Lasseron a dessiné le décor sculpté, mais celui-ci a été exécuté par deux sculpteurs locaux qui ont signé : « Trinité et Maché / sculpteurs / Niort ». Pour information , vous pouvez retrouver une de leurs œuvres dans
Au centre du tympan se trouve une tête d’Apollon, dieu de la beauté, au centre d’un médaillon.
Dans l’écoinçon (la partie entre le rond du tympan et le rectangle du bord de la partie sculptée) gauche se trouvent sur un fond de palme les instruments nécessaires à la sculpture et à l’architecture: équerre, compas, règle, plan, chapiteau sculpté, maillet, livre.
Dans l’écoinçon droit se distinguent sur un fond de rameau de laurier des objets pour le peintre, un modèle antique (avec casque et serpent sur le casque) dans un médaillon, un vase, une couronne de laurier et surtout une palette avec des pinceaux.
Sur le côté, les baies éclairent largement l’atelier central, que ce soit du côté droit…
…ou du côté gauche.
Voici un détail des fenêtres de l’étage.
Je vais aujourd’hui vous parler de trois expositions vues ces deux dernières semaines, mais que vous pouvez encore voir un certain temps. Mais avant, je vous montre une amélioration très significative et colorée de
Passons maintenant à l’art contemporain revendiqué comme tel. Dans la chapelle Saint-Louis du collège Henri IV (promis, je vous la montrerai un de ces jours) se teint dans le cadre de la manifestation estivale itinérance organisée par la
Dans la
Quittons Poitiers pour Niort, j’y suis allée pour un rendez-vous d’ophtalmo, impossible d’en trouver un rapidement à Poitiers, et j’avais besoin de changer de lunettes… du coup, direction Bessines, en banlieue de Niort, pour 10 minutes de RDV (mais pas du luxe, la myopie a beaucoup bougé à droite, peu à gauche), mais j’avais pris toute ma journée pour me promener dans Niort, prendre des photographies ici et là… et aussi aller voir l’extension de la
Allez, un peu de soleil, ça vous dit? Direction Niort, chef-lieu du département des Deux-Sèvres, avec des photographies de mai 2010, un jour de marché, le samedi, nous sommes devant les halles, juste à côté du donjon. Contrairement à Poitiers, qui a fait table rase de ses
Ce marché couvert à structure métallique fut inauguré en 1871 (sur un concours lancé en 1866) sur les plans de Durand, ingénieur civil sorti de l’école centrale, architecte à la ville de Niort. Le bâtiment présente une large nef centrale et de deux bas côtés, plus à l’extérieur deux galeries couvertes. Vous voyez ici un exemple de pilier métallique.
Je n’ai pas retrouvé la signature de l’architecte ni celle de l’entrepreneur niortais à qui furent adjugés les travaux, Aubert Frères. Sur les piliers métalliques se trouvent la signature du fondeur (QUESTROY & Cie / FONDEURS / LILLE – NORD)…
ou, dans d’autres cas, du charpentier métallique (J. BATAILLE & PERISSE / ING[énieu]rs CONSTRUCTEURS / PARIS). Vous savez quoi? J’ai eu la flemme de chercher plus d’informations sur tous ces personnages et usines, LOL! Ces signatures sont aussi une sorte de garantie et de contrôle de la structure en métal.
Les halles sont dans la pente du terrain, d’un côté, elles sont posées sur une structure en briques. Elles sont situées juste à côté du donjon, dont on voit ici le reflet. Tout en haut, vous distinguez le système d’éclairage par un lanterneau.
Approchons-nous, voici le fronton… en fonte de fer, je pense, comme le reste du bâtiment.
Impossible de lire la signature du sculpteur, j’avais oublié mes jumelles, il faudrait revenir en dehors d’un jour de marché pour pouvoir s’approcher plus facilement…
À gauche, voici Mercure, le Dieu des marchands… et des voleurs! Il est ici pieds nus, avec un casque ailé (d’autres fois, il porte les ailes au pied, il est aussi le psycho-pompe, celui qui conduit les âmes des défunts à Cerbère, qui garde les enfers), vous avez vu comme il tient sa bourse bien serrée dans sa main gauche ?
De l’autre côté de l’horloge, Cérès, déesse de l’abondance, de l’agriculture, avec ses fruits et ses légumes… Elle est représentée à l’Antique, sein droit dénudé, coiffée d’un chignon. Je vous ai déjà montré un couple Mercure et Cérès très différent, sur l’ancienne
Au-dessus de l’horloge, avec un cadran du fabricant Lambert, deux petits personnages barbus et armés d’une massue encadrent les armoiries de la ville de Niort (on les trouve généralement autour des armoiries de la ville, voir aussi sur l’
Allez, on fait le tour, côté Sèvre niortaise, il y a moins de monde, c’est plus facile de faire des photographies de face… mais pas de signature de ce côté-ci, snif!
Voici de plus près Mercure…
Cérès…
Et les petits personnages, désolée pour le rayon de soleil… L’horloge est plus abîmée par ici.
Voici une vue intérieure…
Et une dernière vue prise en juillet 2011 (les autres datent du printemps 2010), qui montre mieux le dénivelé.