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La mémoire fantôme de Franck Thilliez

Couverture de La mémoire fantôme de Franck Thilliez pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre à la médiathèque, où je cherchais un livre de cet auteur pour le défi.

Le livre : La mémoire fantôme de Franck Thilliez, collection Ligne noire, éditions Le Passage, 2007, 430 pages, ISBN 978-2847421041.

L’histoire : dans le Nord de la France en avril 2007. Dans la forêt de Raisme, un automobiliste qui vient de perdre au casino de Saint-Amand-les-Eaux est arrêté en plein orage par une femme couverte de boue et désorientée. Elle lui demande de la déposer à Lille. A l’arrivée sur la ville, elle l’assomme et s’enfuie. Elle est retrouvée peu après par un groupe d’étudiants tout près de chez Lucie Henebelle, lieutenant de police de la brigade criminelle de Lille, qui aspirait à passer une soirée tranquille avec ses jumelles de quatre ans. Elle l’accompagne aux urgences, trouve dans sa main une curieuse inscription scarifiée, « Pr de retour ». La jeune femme connaît son nom, Marion Moinet, mais elle se croît en février alors qu’on est en avril, elle donne l’adresse de sa mère à Caen, mais les policiers envoyés sur place découvrent qu’elle s’est suicidée il y a trois ans. Que se passe-t-il? L’urgentiste reconnaît la patiente, elle est la vedette d’une campagne publicitaire pour des recherches sur la mémoire. En fait, sa sœur a été tuée il y a quatre ans par un tueur en série, le Professeur, brillante mathématicienne, elle a participé à l’enquête avant d’être laissée pour morte six mois plus tard par des cambrioleurs. A la suite de cet étranglement, elle est restée avec une grave amnésie et vit dans le vieux Lille, dans une vielle maison partagée en appartements, dont son frère occupe celui à côté d’elle. Elle suit un programme expérimental pour compenser son amnésie. Les policiers retrouvent la cabane où elle a été séquestrée dans la forêt, ce qui les amènent à une série de découvertes morbides… Le tueur en série est-il de retour? Le retrouveront-ils?

Mon avis : des jeux mathématiques, des jeux littéraires (énigme codée en T+7 selon les règles de l’Oulipo), des questions de logique (voir plus bas), les propriété de Pi et du nombre d’or, les spirales du nautile et des ammonites (du cap Blanc-Nez), le fonctionnement du cerveau et de la mémoire… Cela peut sembler compliqué au premier abord, mais je me suis laissée prendre à ce roman dévoré d’un bout à l’autre…

Résolution de l'énigme d'Einstein …sauf une pause d’une demi-heure pour résoudre l’énigme d’Einstein (mentionnée vers le milieu du livre et donnée en fin de livre), il s’agit de trouver avec quelques affirmations la position de 5 maisons, leur couleur, la nationalité de l’habitant, avec quel animal il y vit et quelle marque de cigarette il fume. Rien de bien difficile avec un papier et un crayon, il faut juste un peu de concentration, je ne peux pas croire que seuls 2% de la population sont capables de la résoudre.

Cela me donne envie de découvrir d’autres livres de cet auteur…

Logo de Octobre, le mois Fritissime Cet article entre dans le cadre de Octobre, le mois Fritissime, organisé par Schlabaya / Scriptural et Elizabeth Bennet, à retrouver sur Facebook : Le lion des Flandres, Tintin, Max Havelaar : vive le mois des 17 provinces! Il s’agit au cours du mois de parler de tout ce que l’on veut en rapport avec les 17 anciennes provinces annexés par Charles Quint et les états de Bourgogne… et qui constituent aujourd’hui à peu près le Nord-Pas-de-Calais, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

Pour aller plus loin : le site officiel de Franck Thilliez

Les titres dans l’ordre de parution :

Les souvenirs de David Foenkinos

Couverture de Les souvenirs de David Foenkinos les matchs de la rentrée littéraire

J’ai reçu ce livre grâce au site PriceMinister, dans le cadre d’un match de livres sélectionnés pour le prix Goncourt (dans la sélection qui incluait encore Limonov d’Emmanuel Carrère), grâce à Hérisson qui m’a fait connaître cette opération. J’ai choisi celui-ci car je n’ai jamais lu de livre de David Foenkinos, édité chez Gallimard, avec une douzaine de titres à son actif, j’avais envie de le découvrir…

Le livre : Les souvenirs de David Foenkinos, collection blanche, éditions Gallimard, 2011, 266 pages, ISBN 9782070134595.

L’histoire : de 2003 (il est question de la « grande canicule ») à nos jours, essentiellement à Paris et un peu à Étretat. Le narrateur assiste impuissant à la mort de son grand-père, des suites d’un accident domestique. Un peu plus tard, sa grand-mère fait à son tour une chute, sans gravité, mais ses enfants décident contre sa volonté de la mettre dans une maison de retraite, et ne respectent pas leur promesse de ne pas vendre l’appartement. Parallèlement, la mère du narrateur, professeure tout juste en retraite, fuit dans des voyages incessants, son père commence à s’inquiéter. Jusqu’au jour où le narrateur, gardien de nuit dans un hôtel parisien qui rêve d’écrire un livre, apprend la disparition de sa grand-mère de la maison de retraite. Il part à sa recherche, finit par la retrouver dans sa Normandie natale, lui programme une journée inoubliable, la rencontre avec une classe de CE2, à peu près le niveau où elle a dû quitter l’école, précisément dans cette école où elle va ce jour là. Au retour, elle a un malaise, le narrateur un coup de foudre pour l’institutrice… Je vous laisse découvrir la suite…

Mon avis : comment dire… ce n’est pas que je n’ai pas du tout aimé ce livre, mais je ne suis pas fan et me demande comment il a pu entrer dans la sélection des Goncourt… La structure d’abord. Entre chaque chapitre impair est intercalé un court chapitre en italique, chapitre qui aborde un souvenir d’un personnage croisé dans le chapitre précédent. J’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ces petits chapitres intermédiaires, sans liens entre eux. Pour le récit général, la partie sur la maison de retraite est beaucoup plus quelconque que Série grise de Claire Huynen, que je viens aussi de lire (suivre le lien). Pour la dépression post-retraite de la mère puis, quand elle va mieux, la séparation de ce couple des parents, c’est pareil, le sujet est à peine effleuré, manque d’approfondissement. Puis l’histoire d’amour entre le narrateur et l’institutrice, d’une banalité à faire peur…

Pour aller plus loin : lire des extraits sur le site des éditions Gallimard.

Logo rentrée littéraire 2011Ce livre est le dernier lu dans le cadre du défi 1 % rentrée littéraire 2011, coordonné cette année par Hérisson

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La formule préférée du professeur de Yoko Ogawa

Couverture de La formule préférée du professeur de Yoko Ogawa pioche-en-bib.jpgIl y a quelques semaines, Zazimuth avait recommandé ce livre, que j’ai emprunté à la médiathèque. depuis, de la même auteure, j’ai lu La marche de Mina.

Le livre : La formule préférée du professeur de Yoko Ogawa, traduit du japonais par Rose-Marie Makino-Fayolle, éditions Actes sud, 2005, 247 pages, ISBN 978-2742756513.

L’histoire : quelque part au Japon en 1992 (le récit est fait 12 ans plus tard). Une association d’aide-ménagère vient d’envoyer l’une d’elle chez un ancien professeur de mathématiques d’une soixantaine d’années qui a eu un grave accident de voiture il y a une quinzaine d’années : sa mémoire ancienne est préservée, mais depuis l’accident, elle est limitée à quatre-vingts minutes. Et c’est la valse des aides-ménagères, déjà 9 ont été renvoyées ou sont parties. La nouvelle est accueillie par la belle-sœur, les règles sont claires: se limiter au pavillon où vit le vieil homme, ne jamais venir dans la maison principale, s’occuper de lui au mieux. Elle semble vite s’adapter à cette curieuse situation, un homme qui l’accueille en rapportant tout aux chiffres et qui a plein de petits mots accrochés à sa veste, pour compenser son amnésie. Un jour, il apprend qu’elle a un fils de dix ans, qui attend seul son retour chez elle. Il lui demande de le faire venir avec elle après l’école, l’association d’aide-ménagère accepte cette dérogation aux règles…S’établit alors une étrange relation entre le vieil homme, l’aide-ménagère, le garçonnet, les mathématiques et le base-ball…

Mon avis : une narration à la première personne dans la bouche de l’aide-ménagère. Même si vous avez été rebuté par les mathématiques, vous tomberez sous le charme des énigmes du professeur et entrerez avec bonheur dans le monde des nombres premiers, des nombres parfaits, des nombres amis (un nombre dont la somme des diviseurs est égale au second nombre, et vice-versa), etc. J’avoue en revanche ne pas avoir tout saisi des règles du base-ball! En attendant, un roman à lire aussi sur la rencontre, l’apprivoisement de ces trois personnes appartenant à trois générations différentes.

logo tour du monde en lecture Je l’inscris dans le cadre de mon tour du monde en lecture proposé par Livresque, pour le Japon, en complément du polar Out de Natsuo Kirino.

La fête de l’ours de Jordi Soler

Couverture de La fête de l'ours de Jordi Soler pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre à la médiathèque parmi une sélection de nouvelles acquisitions.

Le livre : La fête de l’ours de Jordi Soler, traduit de l’espagnol (Mexique) par Jean-Marie Saint-Lu, éditions Belfond, 2011, 204 pages, ISBN 9782714448422.

L’histoire : à la frontière entre l’Espagne et la France, côté méditerranée, de 1939 à nos jours. Alors qu’il donne une conférence sur la guerre civile à Argelès-sur Mer, une vieille femme étrange remet à Jordi Soler une lettre et une photo sur laquelle on voit trois soldats républicains dont Arcadi, le grand-père du narrateur, et Oriol, le frère de ce dernier. En 1939, alors qu’ils franchissaient les Pyrénées, Arcadi avait dû abandonner côté espagnol son frère gravement blessé à la jambe avant de fuir lui-même en Amérique latine. La légende familiale voulait qu’Oriol soit mort en héros ou ait réussi à rejoindre lui aussi l’Amérique latine. Mais la lettre de Novembre Mestre met Jordi sur la piste de son grand-oncle, sauvé dans la montagne par un géant, amputé sur place… Jordi va tenter d’enquêter et retracer la vie de son parent… bien loin de la légende familiale.

Mon avis : une longue traque qui va se terminer à Prats-de-Mallo un 18 février, jour de la fête de l’ours. Un très beau livre sur la mémoire familiale reconstruite. Facile et rapide à lire, mais si on réfléchit au sujet, beaucoup plus profond que ce qu’on peut imaginer au premier instant. Et en arrière-plan, la guerre civile espagnole, les nombreux exilés vers l’Amérique latine, mais aussi vers la France, si bien expliqués à Toulouse avec un circuit spécifique en ville… La dure vie de la montagne, la trahison, la différence (pas facile d’être un géant…), et la chute d’un homme qui de musicien devient soldat puis salaud…

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre du Mexique, en complément de Jours de combat de Paco Ignacio Taibo II, auteur espagnol émigré au Mexique sous Franco, de nationalité mexicaine.

Faire semblant c’est mentir de Dominique Goblet

Couverture de Faire semblant c'est mentir de Dominique Goblet Logo BD for Womenpioche-en-bib.jpgJ’avais noté cette bande dessinée chez Audouchoc et je l’ai réservée à la médiathèque… De la même auteure, j’ai aussi lu Souvenir d’une journée parfaite.

Le livre : Faire semblant c’est mentir de Dominique Goblet (scénario, dessin et couleurs, sauf les chapitres 2 et 4 co-scénarisés par Guy-Marc Hinant), éditions L’association, 2007, 136 planches (non numérotées), ISBN 978-2-84414-233-8.

L’histoire : d’hier à aujourd’hui, à Bruxelles et à Charleroi. Un père affable, dans son monde, alcoolique. Une mère très dure, qui n’hésite pas à envoyer sa fille punie au grenier, et parce que la fois précédente elle avait ouvert une malle, elle lui attache les mains à une poutre… Devenue adulte, son père est toujours alcoolique (il en meurt le jour de l’anniversaire de la narratrice, Dom, en 1998) mais vit avec une autre femme qui part parfois en vrille, devenant littéralement hystérique. D’un autre côté, Dom a maintenant un ami qu’elle aime mais qui est hanté par son ex-petite amie. Elle a une petite fille, à qui elle présente son père, « Papy moustache »…

Mon avis : récit autobiographique écrit sur douze ans, il en ressort un dessin qui varie fortement d’un chapitre, voire d’une partie de chapitre à l’autre, du dessin naïf à la page monochrome ou au dessin surchargé de gris. Le récit saute d’une période à l’autre, avec des réminiscences de l’enfance ici et là. L’introduction prévenait le lecteur, tout est illusion, le passé est reconstruit par la mémoire. J’ai trouvé certains passages assez confus, et ai eu du mal avec le graphisme… Avis plutôt mitigé, donc.

Pour aller plus loin : un site ouvert par l’auteure… avec quelques planches, mais vraiment pas à jour puisqu’il annonce pour le livre « à paraître en 2006 ».

Logo top BD des blogueurs 2011 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Freelander de Miljenko Jergovic

Couverture de Freelander de Jergovic pioche-en-bib.jpgJ’ai emprunté ce livre à la médiathèque, qui l’avait mis en avant dans les nouvelles acquisitions.

Le livre : Freelander de Miljenko Jergovic, traduit du bosniaque par Aleksandar Grujicic, éditions Actes sud, 2009, 207 pages, ISBN 978-2-7427-8238-3.

L’histoire : Zagreb, de nos jours. Karlo Adum, vieux professeur d’histoire à la retraite, vient d’apprendre la mort de son vieil oncle presque centenaire à Sarajevo. Il n’avait plus eu de contact depuis des dizaines d’années, cet oncle ayant par accident coupé un doigt à son frère (le père de Karlo)… qui avait fini par en mourir alors que Karlo était enfant. Après avoir discuté du télégramme avec le facteur, il décide de faire le trajet dans sa vieille Volvo, un long trajet où il se rappelle sa jeunesse, sa femme, son passé, assiste à un match de foot, dort dans sa voiture ou dans un hôtel… une longue route pour aller recueillir cet héritage promis…

Mon avis : Quelques éléments assez drôles, comme par exemple l’immeuble de Karlo où seul le facteur actuel peut se retrouver, le nom sur les boîtes ne correspondant pas à celui des habitants actuels… Sinon, je pense qu’il faut bien connaître l’histoire des Balkans depuis la première et la seconde guerre mondiale (allusions aux déportations) puis aux guerres récentes des années 1990 pour bien pouvoir apprécier ce texte, les allusions nombreuses, les moqueries entre Serbes et Croates, le franchissement des frontières, le port d’un revolver par un vieux monsieur apparemment pacifique qui roule à bord d’une Volvo de trente ans d’âge… Bref, je n’ai pas trop adhéré, sans doute faute des pré-requis nécessaires.. Peut-être à relire après avoir approfondi l’histoire du dernier siècle dans cette région. Je crois que je fais une allergie aux road-movies, que ce soit en littérature comme ici ou au cinéma (en particulier pour ce film… et je ne suis pas allée voir Mammuth lors de sa sortie ou du festival Télérama pour la même raison).

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de la Bosnie.

Les murmures du mal de Bernard Manciet

Couverture des Murmures du mal de Manciet pioche-en-bib.jpgAprès avoir lu jardins perdus sur les conseils de Véro bis, j’ai emprunté le tome deux des nouvelles à la médiathèque.

Le livre : Les murmures du mal, jardins perdus deux, de Bernard Manciet, traduit de l’occitan par l’auteur, éditions de l’Escampette, 94 pages, 2006 (posthume), ISBN 978-2914387750.

L’histoire : toujours dans les Landes, plutôt dans l’après seconde Guerre mondiale, même si certaines nouvelles se passent avant… Où l’on découvre qu’il y a de nombreux secrets dans un village, de nombreuses relations extra-conjugales, de nombreux décès brutaux (accidents, suicides)…

Mon avis : j’aime beaucoup ces petits textes qui dressent en deux ou trois pages un tableau de la vie rurale ordinaire… ou presque.

Logo du challenge ABC critique de BabelioJ’ai sélectionné ce livre pour le défi ABC critique organisé par Babelio.