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Maps to the stars, de David Cronenberg

Affiche de Maps to the stars, de David CronenbergLe festival de Cannes n’a pas primé Deux jours une nuit, de Jean-Pierre et Luc Dardenne, la palme d’or, Winter Sleep de Nuri Bilge Ceylan, n’est pas encore sortie (revoir les précédents films, Il était une fois en Anatolie, Les trois singes de ce réalisateur), mais j’ai vu ce week-end Maps to the stars, de David Cronenberg, pour lequel Julianne Moore a reçu le prix d’interprétation féminine.

Le film: de nos jours à Los Angeles (Californie), en marge de la colline de Hollywood. Benjie Weiss [Evan Bird], 13 ans, est embauché pour la suite d’un film qui a connu un grand succès. Enfant gâté de Stafford [John Cusack], psychothérapeute à la mode et coach, et de Christina [Olivia Williams], il sort de cure de désintoxication. Parmi les clientes de son père, Havana Segrand [Julianne Moore] espère pouvoir évacuer ses démons en jouant un rôle tenu dans les années 1960 par sa mère, Sarah Gadon [Clarissa Taggart], morte dans un incendie. Et voici qu’apparaît dans sa vie Agatha [Mia Wasikowska], qu’elle embauche comme assistante.  Elle a été gravement brûlée et défigurée, ce qui ne l’empêche pas de draguer Jérôme Fontana [Robert Pattinson], un chauffeur de limousine qui rêve de devenir scénariste. Juste majeure, elle sort de l’hôpital psychatrique pour schizophrénie: c’est en fait la soeur aînée de Benjie, il y a quelques années, elle avait mis le feu à leur maison, son retour va faire émerger de lourds secrets de famille…

Mon avis: un film très dur! Personnellement, même si Julianne Moore est excellente, j’aurais plutôt primé les jeunes acteurs, Evan Bird et Mia Wasikowska. Leurs deux rôles sont très forts et ne doivent pas les avoir laissés indemnes… Ce film montre la superficialité de Hollywood, et les gens qui tournent autour, agents d’acteurs mais aussi coachs et psychothérapeutes aux techniques pour le moins bizarres comme celles utilisées par Stattford. A la sortie du film, vous n’aurez sans doute qu’une envie, allez (re)lire le poème de Paul Éluard, Liberté [dans Poésies et vérités, 1942, repris dans Au rendez-vous allemand, Éditions de Minuit, 1945], qui revient en fil rouge dans la bouche de la plupart des acteurs! Ecrit en réaction à l’occupation allemande, il prend ici (surtout en anglais dans la version originale) un nouvel écho.

Dans la tête, le venin, de Andrea Japp

Logo de pioché en bibliothèqueCouverture de Dans la tête, le venin, de Andrea JappJe commence à avoir du mal à trouver des livres qui m’intéressent au rayon « large vision » de la médiathèque. Cette fois, j’ai opté pour un polar [de la même auteure, voir aussi La femelle de l’espèce].

Le livre: Dans la tête, le venin, de H. Andrea Japp [Lionelle Nugon-Baudon], éditions Calmann-Lévy, 2009, 266 pages, ISBN 9782702139677 (lu en large vision aux éditions Libra Diffusio).

L’histoire: en 2008, à Neuilly et Paris, deux adolescents gothiques à tendance satanisque sont assassinés à quelques heures d’écart, la fille égorgée, le garçon sauvagement écorché encore vivant. La villa où la fille a été retrouvée appartenait à un homme, un pédophile, lui aussi assassiné il y a quelques mois mais à New-York. Yves, un profileur français formé il y a quelques années par Diane Silver à Quantico, aux Etats-Unis, fait appel à sa mentor, toujours en pleine déprime, qui boit et fume trop, 15 ans après le meurtre sauvage de sa propre fille, Leonor. Un quatrième meutre est rapproché des autres, un homme également écorché, également pédophile, au Mexique cette fois. En parallèle, elle est confrontée à un tueur en série qui tue des prostituées à Boston et doit supporter un étrange stagiaire, un avocat d’affaire qui dit vouloir se convertir au droit pénal. Qu’est-ce qui relie toutes ces affaires?

Mon avis: Un polar noir et violent, moins néanmoins que ceux de . Les premières victimes sont des « salauds », pédophiles ou adolescents qui envisagent le meurtre de leurs proches (le garçon a déjà étouffé un bébé dans sa poussette). La profileuse est désagréable, alcoolique, déprimée, favorable à la peine de mort voire au meurtre pur et simple des psychopathes. Malgré l’inefficacité de la peine de mort sur la prévention de la criminalité et les erreurs judiciaires, les Etats-Unis ne semblent pas près d’y renoncer, Claude Gueux de Victor Hugo reste une lecture à recommander à chacun! Ce polar est bien mené et j’aime bien la fin qui reste ouverte, au lecteur d’interpréter la dernière page… en attendant de lire la suite, Une ombre plus pâle. J’ai bien envie de lire d’autres titres de cette auteure française que je découvre (finalement, les problèmes de vue  n’ont pas que du mauvais), s’ils sont disponibles en large vision à la médiathèque. Sinon, il faudra que j’attende quelques mois de plus!

Petit clin d’oeil à Zazimuth, le chat de la flic qui annonce à Sara la mort de sa fille s’appelle Mousse (p. 89 de l’édition que j’ai lue)! Par ailleurs, j’ai relevé des expressions bizarres. Un exemple parmi d’autres, je n’ai jamais entendu parler de bleu bébé mais plutôt de bleu layette. Par ailleurs, Victor a l’âge d’être au collège, pas au lycée… Mais bon, ce sont des détails!

Sur la route de Banlung de Rochel et Vink

pioche-en-bib.jpgCouverture de Sur la route de Banlung de Rochel et VinkJe poursuis ma découverte de l’histoire contemporaine du Cambodge. Après Kampuchéa de Patrick Deville, L’élimination de Rithy Panh, L’eau et la terre, Cambodge, 1975-1979 et Lendemains de cendres, Cambodge, 1979-1993 de Séra, voici la suite de l’histoire avec l’organisation des élections de 1993, racontée dans cette bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque.

Le livre : Sur la route de Banlung, Cambodge, 1993, de Jacques Rochel (scénario), Vink (scénario et dessins) et Hubert (couleurs), avec la collaboration de Ciné, éditions Dargaud, 56 pages suivies d’un dossier sur les élections de 1993, 2011, ISBN 978-2205065091.

L’histoire : 1993 au Cambodge. L’ONU supervise l’organisation des premières élections libres du Cambodge. Jacques Rochel, un français vivant à New-York, né d’une mère vietnamienne, est envoyé dans la région de Ratana Kiri, une province proche du Viêt Nam et berceau des Khmers rouges. Il est notamment affecté chaque mois à la réception et à la distribution du paiement en liquide des personnes recrutées pour l’organisation des élections. Cette valise contenant 200 000 $ est convoitée par les Khmers qui continuent à occuper la région, et se méfient de ce Jacques qui parle chinois et semble aussi compromis avec les ennemis vietnamiens (ils ont renversé le régime Khmer rouge en 1979) pour rencontrer une médecin venue de l’autre côté de la frontière. Restée dans le New-Jersey, sa femme lui apprend que leur fils aîné vient d’être diagnostiqué comme autiste. Entre fantômes du passé et avenir de son fils, Jacques Rochel terminera-t-il sa mission de six mois au Cambodge?

Mon avis : une bande dessinée aux dessins assez classiques (effet renforcé par le lettrage très « carré », je finis par préférer les expressions plus libres dans le dessin et les textes) sauf deux grandes peintures pleine page. L’ONU tente d’organiser des élections libres à coups de dollars qui servent à payer des locaux chargés de convaincre les gens de se faire faire des cartes d’électeurs puis de voter, tout en restant neutres. Un amour de jeunesse de l’un des expatriés peut-il menacer ainsi la neutralité des élections? Le coût de ces élections pour la communauté internationale (des milliards de dollars) laisse pantois… surtout après l’indifférence dans laquelle la communauté internationale a laissé les Khmers rouges saigner le pays de 1975 à 1979. Quant à la famille laissée aux États-Unis, le diagnostic d’autisme et l’organisation de sa prise en charge, elle est peu évoquée, une remarque ici et là où pointe l’inquiétude du père impuissant à distance…

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American rigolos, chroniques d’un grand pays, de Bill Bryson

Couverture de American rigolos, chroniques d'un grand pays, de Bill BrysonAujourd’hui, la chronique de lecture vous est proposée par Maryse, merci à elle pour son résumé et son avis!

Le livre : American rigolos, chroniques d’un grand pays, de Bill Bryson, traduit de l’anglais (USA) par Christiane et David Ellis, Petite bibliothèque Payot/Voyageurs n°467, Paris, 2013, 377 pages, ISBN: 978-2-228-89731-0.

L’histoire: De retour aux États-Unis après avoir vécu 20 ans en Angleterre, Bill Bryson s’étonne: « Les Américains ont produit plus de prix Nobel que le reste du monde réuni. Et pourtant, selon un sondage, 13 pour 100 des Américaines sont incapables de dire si elles portent leur slip sous ou sur leurs collants. »
Durant les dix-huit premiers mois de son établissement en Nouvelle-Angleterre, notre héros se lance alors à la « redécouverte » de l’Amérique avec l’humour pour seule arme. Rien n’échappe à son sens de l’observation ni à son manque de sens pratique. Il lui faut guerroyer avec l’administration et les supermarchés, avec la publicité et les séries télé, avec l’informatique et le jardinage, avec les créatures de la forêt et son coiffeur, et même avec son épouse britannique, qui deviendra vite une Amėricaine accomplie.

L’avis de Maryse: Bill Bryson est une sorte de Candide moderne. A son retour au pays, on lui propose de faire une chronique hebdomadaire sur l’Amérique pour le supplément du Mail on Sunday’s Night and Day, un magazine britannique. Il redécouvre son pays comme un étranger avec des souvenirs d’enfance (base-ball, cricket, la poste d’hier) mais aussi et surtout avec toutes les nouveautés (informatiques, techniques) auxquelles il ne comprend rien. Le tout avec ironie, agacement, critique acerbe et naïve et beaucoup de dérision. Il se regarde et se trouve stupide (moins que les autres quand même qui ne comprennent pas son handicap dans le domaine technologique et qui l’énervent au plus au point). Son humour désarçonne, fait sourire et on se surprend à se voir en lui. Enfin moi, je le comprends très bien, rageant contre les méandres techniques, le vocabulaire incompréhensible des informaticiens et tous les désagréments que provoquent ces incidents quotidiens qui font se sentir stupide et qui lui font vivre un enfer. Du vécu, avec un style très personnel. J’ai lu aussi de cet auteur une chronique de voyage en Australie, Nos voisins du dessous, toujours avec cette même fausse naïveté, cet humour et cette autodérision inimitable. Vraiment je conseille cet auteur tout en subtilité et finesse.

12 years a slave, de Steeve McQueen

Affiche sur 12 years a slave, de Steeve McQueenAprès vu récemment Django Unchained de Quentin Tarantino en rattrapage dans le cadre du festival Télérama 2014, voici un nouveau film américain qui se passe à la même période (avant la guerre de Sécession) et sur l’. J’ai donc vu 12 years a slave, de Steeve McQueen (revoir mon avis sur son précédent film, Hunger), qui a reçu le Golden Globes 2014 du meilleur film et est l’un des favoris des prochains Oscars.

Avant le film, pas de publicité (cinéma art et essai), mais quelques présentations de film, suivies de l’annonce d’un événement culturel qui aura lieu le week-end prochain (à partir de ce soir, jeudi 6 février 2014) à Poitiers, le WEE (week-end électro) organisé par le confort moderne, le théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, les Archives et le Météo. Je ne sais pas qui est l’agence de communication qui a fait ce clip (je n’ai pas vu la fin, j’ai fermé les yeux au bout de quelques secondes…), mais il m’a été plus que désagréable… Un fond foncé et apparition de points verts très brillants, formant des constellations (façon astronomie, le clip est visible sur la page d’accueil du site officiel du WEE). Cela a provoqué des stimulations visuelles et un bon mal de crâne, le bon point, c’est que c’est sans doute un signe que mon nerf optique gauche reste/redevient stimulable sur sa partie lésée… [PS: j’ai trouvé un copyright pour l’affiche de WEE, Michel & Michel, je suppose qu’ils sont aussi responsables du clip, mais sur leur site, consulté le 7 février 2014, on ne trouve que la version 2013 de ce WEE… nul pour une agence de comm’].

Le film: aux États-Unis, en 1841. Solomon Northup [Chiwetel Ejiofor] est violonniste et vit dans l’État de New York. Un jour, alors que sa femme est partie avec leurs deux enfants travailler un peu plus loin pour trois semaines, lui-même se voit proposer un boulot à Wahington. Au cours d’une soirée, ses compagnons le saoûlent, il est enlevé et vendu comme esclave. Déporté vers le sud, il est d’abord acheté par un propriétaire, Ford [Benedict Cumberbatch], qui l’utilise dans une exploitation forestière, où il montre son ingéniosité. Mais cela fâche l’un des responsables blancs du chantier, Tibeats [Paul Dano], ils se battent, le propriétaire le sauve mais le revend « pour lui sauver la vie », le voici dans une exploitation de canne à sucre; à nouveau revendu, il se retrouve dans une exploitation de coton, celle de Edwin Epps [], qui a fait d’une autre esclave, Patsey [Lupita Nyong’o], son objet sexuel… L’espoir de liberté, plusieurs fois déçu, viendra de Bass [Brad Pitt], un charpentier canadien abolitionniste.

Mon avis : après les critiques et les avis d’amis, je m’attendais à un film ultra-violent. Alors certes, il y a des scènes à la limite du soutenable, en particulier vers la fin, lorsque Patsey [Lupita Nyong’o] est violemment fouettée, suivie d’un très long plan rapproché sur le visage de Solomon Northup [Chiwetel Ejiofor] complètement débordé par sa situation dont il pense ne jamais sortir. Finalement, je ne l’ai pas trouvé plus violent que Hunger. J’ai bien aimé aussi dans un second rôle Paul Dano, vu récemment dans Prisoners de Denis Villeneuve. Pourtant, cette partie se termine par une longue scène très dure, Solomon pendu à un arbre, avec juste la pointe des pieds au sol dans la boue, il faut à tout prix qu’il se maintienne pour ne pas être étranglé (le maître avait choisi de le sauver de la pendaison, mais il ne « pouvait » pas non plus risquer que d’autres esclaves se rebellent, la « punition » était inévitable). Des moments plus calmes aussi, avec de belles vues dans les champs de coton, ceux de cane à sucre ou la forêt de Louisiane. Un film dur, sur un sujet douloureux, mais un film superbe!

 

L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet, de Jean-Pierre Jeunet

Affiche de L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet, de Jean-Pierre JeunetJ’ai terminé le festival Télérama 2014 avec L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet, de Jean-Pierre Jeunet, classé jeune public et projeté en français au lieu de la version originale (c’est un « faux film américain » tourné en anglais au Canada et coproduit par la France et le Canada…), et en 2D et non en 3D (tant mieux, parce que la 3D, ce n’est pas possible pour moi en ce moment avec ma vue). J’avais bien aimé la présentation. Il est adapté d’un roman de Reif Larsen.

Le film: dans un ranch isolé du Montana à la fin du 20e siècle sans doute. Après la mort accidentelle de Layton, son frère jumeau [Jakob Davies] il y a un an, T.S. Spivet [Kyle Catlet], 10 ans, se réfugie dans la science et les expériences, entre son père éleveur [Callum Keith Rennie], sa mère entomologiste [Helena Bonham Carter] et sa grande sœur Gracie [Niamh Wilson] plus intéressée par les émissions de Miss que par la vie au ranch. Un jour, il reçoit un appel de G.H. Jibsen [Judy Davis], qui l’informe qu’il a remporté le prestigieux prix Baird du Musée Smithsonian de Washington pour sa machine à mouvement perpétuel. Enfin, plus exactement, elle croit que c’est le père, pas ce petit garçon qui a inventé cette machine. Il décide d’aller le recevoir, part seul vers Washington, à l’autre bout des États-Unis, à bord d’un train de marchandises puis d’un gros camion…

Mon avis : l’histoire d’une famille très particulière complètement isolée dans son ranch. Tous sont affectés par la mort du jumeau, même si personne n’en parle. La mère, docteur en entomologie, se noie dans l’étude de ses insectes, le père dans l’élevage, la sœur dans ses émissions de télévision, T.S. dans ses expériences, et même le chien est perturbé, qui mange les seaux en métal. J’ai préféré cette partie dans le Montana, le trajet vers Washington est assez réussi (Spivet est accompagné par le fantôme de son frère), j’ai moins aimé la dernière partie à Washington, la remise du prix et l’émission de télévision qui suit, même si certains passages de cette partie sont assez drôles, comme l’interprétation (graphique) des faux sourires des personnes qui assistent à la remise de son prix. Un conte sans doute plus pour adolescents ou grands enfants que pour le très jeune public…

Festival Télérama 2014:

les films que j’ai vus avant le festival

– les films que j’ai vus dans le cadre du festival

– les films que je ne verrai pas parce qu’ils ne passent pas à Poitiers

  • Inside Llewyn Davis de Joel et Ethan Coen
  • Heimat, Edgar Reitz (dommage, il me tentait bien, il est sorti au mauvais moment pour moi)
  • Mon âme par toi guérie de François Dupeyron

– les films que je n’ai pas vus

  • Le Géant égoïste de Clio Barnard
  • A touch of Sin de Jia Zhang Ke
  • Snowpiercer, Le Transperceneige de Bong Joon-ho
  • La Danza de la Realidad de Alejandro Jodorowsky

Frances Ha de Noah Baumbach

Affiche de Frances Ha de Noah BaumbachJe poursuis ma participation au festival Télérama 2014 avec Frances Ha de Noah Baumbach.

Le film: de nos jours à New-York. A 27 ans, Frances [Greta Gerwig] rêve de devenir chorégraphe. Plus étudiante ais toujours « apprentie » dans une compagnie, elle espère participer au spectacle de noël pour notamment avoir l’argent pour payer le loyer de sa colocation. Elle vient d’ailleurs de quitter l’appartement qu’elle partageait avec Sophie [Mickey Sumner], sa meilleure amie, trop cher, pour un autre, chez Benji [Michael Zegen], artiste et un peu amoureux d’elle. Entre la danse, les repas (avec la famille à Sacramento, avec les copains qui eux se sont établis dans la vie), elle peut prendre des décisions irrationnelles, comme s’endetter pour aller passer deux jours à Paris… et apprendre au retour qu’elle n’aura pas de place dans le spectacle de noël. Finira-t-elle par avoir un appartement à elle et un vrai boulot? Son amité avec Sophie survivra-t-elle au nouvel amour de cette dernière, qui va le suivre au Japon?

Mon avis : une option risquée choisie par la réalisatrice, faire un film en noir et blanc qui se passe de nos jours… Il ne m’avait pas tenté lors de sa sortie en salle, le festival Télérama 2014 a été une occasion de le repêcher. Je ne suis pas complètement convaincue par cette histoire d’adulescente, ado attardée qui peine à entrer dans la vie active. L’amitié avec Sophie semble un peu artificielle, alors qu’elle est censée être profonde et de longue date. Finalement, ce sont le week-end à Paris et le job d’été dans son ancienne université qui m’ont le plus plu.

Festival Télérama 2014:

les films que j’ai vus avant le festival

– les films que j’ai vus dans le cadre du festival

– les films que je ne verrai pas parce qu’ils ne passent pas à Poitiers

  • Inside Llewyn Davis de Joel et Ethan Coen
  • Heimat, Edgar Reitz (dommage, il me tentait bien, il est sorti au mauvais moment pour moi)
  • Mon âme par toi guérie de François Dupeyron

– les films que je n’ai pas vus

  • Le Géant égoïste de Clio Barnard
  • A touch of Sin de Jia Zhang Ke
  • Snowpiercer, Le Transperceneige de Bong Joon-ho
  • La Danza de la Realidad de Alejandro Jodorowsky

 

La guerre d’Alan, tome 3, d’Emmanuel Guibert

pioche-en-bib.jpgLa guerre d’Alan, tome 3, d’Emmanuel GuibertUne bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque, si Emmanuel Guibert a d’abord publié la guerre d’Alan, j’avais de mon côté d’abord lu L’enfance d’Alan puis le tome 1 et le tome 2 de la guerre d’Alan. De cet auteur, j’avais adoré le Photographe (voir tome 1, tome 2 et  tome 3) et Des nouvelles d’Alain (Keller Alain, Guibert Emmanuel et  Lemercier Frédéric).

Le livre : La guerre d’Alan, d’après les souvenirs d’Alan Ingram Cope, tome 3, de Emmanuel Guibert (scénario et dessin), collection Ciboulette, éditions de L’Association, 2008, 122 pages, ISBN 978-2-84414-261-0.

L’histoire : 1945. Alan Cope est démobilisé en Tchécoslovaquie. Il est embauché par le pasteur comme aide civil. Après un passage en Autriche et en Allemagne, où il fait la connaissance d’un couple de musicien, le voici de retour aux États-Unis, où il profite du programme d’aide aux soldats pour reprendre ses études… en optant pour la religion, y compris un séjour à Séquoïa Park. Études qu’il finit par plaquer (« crise de foi »), le voici de retour en Europe, comme employé civil de l’armée américaine, notamment à Poitiers… et à la recherche de ses souvenirs, des soldats et des civils qu’il a rencontré au cours de la guerre…

Mon avis : Emmanuel Guibert a rencontré par hasard Alan Ingram Cope sur l’île de Ré en 1994, ils sont devenus amis, Alan est mort en 1999. De leurs rencontres, Emmanuel Guibert a tiré cette série de trois albums en noir et blanc sur la deuxième guerre mondiale puis L’enfance d’Alan. Pas facile pour un jeune homme qui a vécu la guerre un peu à la marge de revenir à la vie civile et de reprendre des études qui n’avaient pas commencé avant guerre… La rencontre d’un pasteur l’oriente vers des études de théologie vite abandonnées, habitué à suivre les ordres, jeune homme, il reste très influençable, incapable de décider vraiment lui-même, tire le diable par la queue… avant de quitter les États-Unis où il ne trouve décidément pas sa place et revenant en Europe, une formation aux Arts et métiers à paris, la coupure de la bourse d’étude, un boulot de traducteur, civil au service de l’armée américaine. Cet album parle aussi de la quête du passé, arrivé à la retraite, Alan cherche à renouer avec ces fantômes, ces « amis » souvent perdus de vue. En noir et blanc comme les deux tomes précédents, celui-ci se termine par trois planches en couleur qui m’ont semblé décalées, hors chronologie de l’album.

Logo du top BD des blogueurs 2013 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

La guerre d’Alan, tome 2, d’Emmanuel Guibert

Couverture de La guerre d'Alan, tome 2, d'Emmanuel Guibertpioche-en-bib.jpgUne bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque, si Emmanuel Guibert a d’abord publié la guerre d’Alan, j’avais de mon côté d’abord lu L’enfance d’Alan puis le tome 1 de la guerre d’Alan (à suivre bientôt le tome 3). De cet auteur, j’avais adoré le Photographe (voir tome 1, tome 2 et  tome 3) et Des nouvelles d’Alain (Keller Alain, Guibert Emmanuel et  Lemercier Frédéric).

Le livre : La guerre d’Alan, d’après les souvenirs d’Alan Ingram Cope, tome 2, de Emmanuel Guibert (scénario et dessin), collection Ciboulette, éditions de L’Association, 2002, 94 pages, ISBN 978-2-84414-078-5.

L’histoire : février 1945. Le jour de ses vingt ans, Alan Cope débarque en Normandie… et y reste coincé deux mois, à ne quasi rien faire, car le matériel n’a pas suivi… Quand enfin arrivent les véhicules et l’armement, voici son régiment en marche pour la Tchécoslovaquie. Peu de combats… voire pas du tout, il s’agit surtout pour les Américains d’occuper le plus de terrain possible face à l’URSS…

Mon avis : Emmanuel Guibert a rencontré par hasard Alan Ingram Cope sur l’île de Ré en 1994, ils sont devenus amis, Alan est mort en 1999. De leurs rencontres, Emmanuel Guibert a tiré cette série de trois albums en noir et blanc sur la deuxième guerre mondiale puis L’enfance d’Alan.

Dans ce deuxième tome, nous avons une vision très décalée de la deuxième guerre mondiale… On nous a toujours présenté une armée américaine venue comme sauveur de l’Europe, on trouve ici une armée peu formée, peu organisée, qui peut se payer le luxe de laisser ses soldats inactifs pendant des semaines en attendant une livraison de matériel. Et la vie d’un soldat ordinaire, qui cherche aussi à rencontrer les populations qui vivent sur les territoires et les villes traversées.

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La guerre d’Alan, tome 1, d’Emmanuel Guibert

pioche-en-bib.jpgCouverture de La guerre d'Alan, tome 1, d'Emmanuel GuibertUne bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque, si Emmanuel Guibert a d’abord publié la guerre d’Alan, j’avais de mon côté d’abord lu L’enfance d’Alan. De cet auteur, j’avais adoré le Photographe (voir tome 1, tome 2 et  tome 3). Les tome 2 et tome 3 de la guerre d’Alan à suivre bientôt…Voir aussi Des nouvelles d’Alain (Keller Alain, Guibert Emmanuel et  Lemercier Frédéric).

Le livre : La guerre d’Alan, d’après les souvenirs d’Alan Ingram Cope, tome 1, de Emmanuel Guibert (scénario et dessin), collection Ciboulette, éditions de L’Association, 2000, 86 pages, ISBN 978284414036.

L’histoire : le jeune Alan livre des journaux à Pasadena lorsque la base de Pearl Harbor est attaquée le 7 décembre 1941. Pour sa part, il est enrôlé un peu plus tard, dès qu’il a dix-huit ans. Il est envoyé à Fort Knox pour sa formation… Bon aux tests de radio, il se retrouve instructeur pendant 18 mois, loin des champs de bataille et du débarquement en Normandie, à découvrir la musique, entre autre…

Mon avis : Emmanuel Guibert a rencontré par hasard Alan Ingram Cope sur l’île de Ré en 1994, ils sont devenus amis, Alan est mort en 1999. De leurs rencontres, Emmanuel Guibert a tiré cette série de trois albums en noir et blanc sur la deuxième guerre mondiale puis L’enfance d’Alan. Une vie de jeune homme plus que de soldat, une formation de soldat qui semble bien dérisoire face à la guerre qui semble bien lointaine dans cet album, des amitiés qui se nouent, la découverte de la musique classique dans un salon de musique du foyer des soldats…

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