Archives de catégorie : Lecture / autres

Toutes mes lectures, à l’exception des bandes dessinées et des livres écrits par des prix Nobel de littérature, classés à part.

La fille du Samouraï de Dominique Sylvain

Couverture de la fille du Samouraï de Dominique Sylvain pioche-en-bib.jpgIl y a quelques semaines, Sur mes étagères parlait de Baka ! de Dominique Sylvain, paru en 2007 aux éditions Viviane Hamy. Comme elle en disait beaucoup de bien et que j’aime bien en général les choix de cet éditeur (celui de Fred Vargas, dont je suis fan…), je l’ai notée dans ma petite liste pour une prochaine visite à la médiathèque. Il n’y était pas (emprunté), mais j’ai choisi un autre livre du même auteur… sur un coup d’œil rapide aux quatrièmes de couverture.

Le livre : La fille du Samouraï, de Dominique Sylvain, éditions Viviane Hamy, collection chemins nocturnes, 380 pages, 2005, ISBN 978-2-87858-208-6.

L’histoire : dans un monde d’entrepreneurs de spectacles particuliers, agence de placement de sosies et boîte de strip-tease. Alice Bonin, déguisée en Britney Spears, a été embauchée pour une soirée dans un hôtel parisien chic, l’Astor Maillot… Sauf qu’elle saute du 34e étage. Sa chute est filmée par son cousin, apprenti reporter qu’elle avait invité à filmer la soirée. S’est-elle suicidée ou l’a-t-on aidée ? Son père, Maurice Bonin, n’y croit pas, saccage un magasin de télé, qu’il accuse d’avoir profané la mort d’Alice. Il tente de convaincre son amie Ingrid Diesel, sa masseuse (qui fait du strip tease à l’occasion), et l’ex-commissaire Lola Jost, retraitée, de mener l’enquête. Elles croiseront un infirmier, un justicier, un homme du monde pas tout à fait comme il faut, etc.

Mon avis : une enquête bien enlevée, avec deux femmes qui n’ont de cesse de boucler l’enquête pour aller admirer les cerisiers en fleur au Japon (l’auteur y vit). Ce polar ne répond pas aux polars classiques, en rompt les codes, et est très agréable à lire. Un bon moment de détente… Je vais essayer de trouver Passage du désir, qui précède cet épisode avec les deux mêmes héroïnes. Apparemment, les autres romans de Dominique Sylvain ne forment pas une série.

Du même auteur, j’ai aussi lu Sœurs de sang.

D’autres vies que la mienne, d’Emmanuel Carrère

Couverture du livre d'autres vies que la mienne d'Emmanuel Carrère J’ai lu Mon vieux de Thierry Jonquet avant Mango/Liratouva, mais il a lu le dernier Emmanuel Carrère avant moi… enfin, peut-être pas, car mon père me l’a prêté il y a déjà un moment, mais je n’avais pas pris le temps de rédiger cet article plus tôt [voir aussi mon avis sur l’adaptation au cinéma, Toutes nos envies de Philippe Lioret].

Le livre : D’autres vies que la mienne, d’Emmanuel Carrère, éditions POL, 2009, 310 pages, ISBN : 978284682-250-3.

L’histoire : en décembre 2004. Au Sri-Lanka, la petite Juliette, 4 ans, a été emportée par la terrible vague du tsunami… Ses parents et grands-parents venaient souvent ici, comment survivront-ils à cet événement ? 2005, une autre Juliette, 33 ans, mère de deux enfants, juge à Vienne en Isère, meurt d’un cancer… C’était la belle-sœur du narrateur, d’Emmanuel Carrère. Avec un autre juge, Étienne, qui avait eu comme elle un cancer dans l’enfance, qui comme elle boitait, ils s’occupaient du tribunal d’instance de cette petite ville (a-t-il survécu à la réforme de la carte judiciaire, d’ailleurs ?), et notamment des affaires de surendettement et des abus des sociétés de crédits qui délivrent ces cartes à des taux usuraires…

Mon avis : les deux histoires semblent un peu juxtaposées. Mais le livre est poignant, aussi bien sur le cancer de l’enfant, la préparation de sa mort par cette mère de famille, ou l’hommage que lui rend post-mortem son ancien collègue… ou encore les abus des sociétés de crédit, la justice européenne, la recherche des corps au Sri-Kanka… Un livre commandé à Emmanuel Carrère, qui a recueilli les témoignages, mis du temps à l’écrire, à le soumettre aux deux familles. Parce que la maladie, la peine, la mort, le deuil font partie intégrante de la vie, ce livre est d’une lecture indispensable…

Zafon ou pas Zafon ?

J’avais beaucoup aimé L’Ombre du vent de Carlos Ruiz Zafón. Du coup, quand est sorti pour la rentrée Le jeu de l’ange (El juego del angel), j’ai failli l’acheté… Il fait quand même plus de 750 pages, l’éditeur, Robert Laffont, a parié gros dessus (1,5 million d’euros, ai-je entendu), il est éreinté par la critique… ce qui est peut-être bon signe puisque, à l’inverse, j’ai calé sur Les Veilleurs de Vincent Message, que les libraires et la critique semblent avoir aimé. Si quelqu’un l’a lu, qu’en avez-vous pensé ? À acheter maintenant, ou attendre qu’il sorte en poche ou soit acheté par la médiathèque ?

Nous les filles, de Marie Rouanet

Couverture de Nous les filles, de Marie Rouanet pioche-en-bib.jpgPour percer le secret de l’antipetitserpentigraphe, j’ai sorti de la médiathèque ce livre, sur la recommandation de Michel, responsable de Belvert/l’ethnoblogue

Le livre : Nous les filles, de Marie Rouanet, éditions Payot , 365 pages, 1990, ISBN 2-228-88272-0.

L’histoire : dans un quartier modeste de Béziers, dans les années 1950. La narratrice nous raconte son enfance, ses jeux entre filles, la tenue du dimanche, la tenue de la semaine qu’il faut faire durer, l’école (celle des sœurs où elle est admise dans un quota de « pauvres »), les clans qui se font et se défont, les jeux sans jouets (jeux de mots, dînettes offertes par les ressources de la nature, etc.), le groupe lointain des garçons, le patronage, la colonie de vacances, le passage à l’adolescence, quand certaines entre en apprentissage, sont contraintes de se marier alors qu’elle entre au lycée.

Mon avis : un texte un brin nostalgique peut-être, mais superbement écrit, je l’ai dévoré au jardin, par un chaud après-midi de fin août… J’ai bien apprécié aussi, pour ceux qui veulent aller plus loin, les règles et variantes de certains jeux d’enfants, plutôt de fillettes, de la marelle, des osselets (joués différemment des garçons), etc. Assurément un témoignage qui servira dans le futur aux ethnologues (il y en a toujours aujourd’hui qui étudient les relations entre filles et entre garçons dans les cours d’école…). Et j’ai appris le secret de l’antipetitserpentigraphe, dans le jeu des métiers (faire deviner par un mime ou des questions un métier), mais chut… la signification est réservée aux initié(e)s. Il vous faudra donc lire ce livre !

J’ai aussi lu Du côté des hommes et Le crin de Florence de Marie Rouanet.

Logo du challenge ABC critique de BabelioJ’ai sélectionné ce livre pour le défi ABC critique organisé par Babelio.

Les Veilleurs de Vincent Message

Dimanche soir, je rentrais tranquillement de Dordogne. J’allume la radio, France Inter, et au lieu de l’Afrique enchantée, apparemment avancée d’une heure, je tombe sur une cacophonie intégrale qui semble être une nouvelle émission politique. Je zappe, tombe sur France Info. Quelques minutes plus tard, une rubrique littéraire, trois libraires, un de Boulogne-sur-Mer, un de Paris et le troisième, je n’ai pas retenu… Chacun parle des livres de la rentrée littéraire qui leur a plu ou qu’ils vendent le plus… Soudain, celui de Paris parle des Veilleurs de Vincent Message comme un chef-d’œuvre… Or je suis bloquée depuis plusieurs jours vers la page 350, j’ai promené le livre tout le week-end sans l’ouvrir, et Suzanne, de Chez les filles.com, doit commencer à se demander si je vais enfin parler du livre… Bon, en rentrant, je me suis réattaquée au livre…

 

PS : il est aussi dans la sélection Télérama/France-Culture des meilleurs romans français de la rentrée…

Le livre : Les Veilleurs, de Vincent Message, éditions du Seuil, 631 pages, 2009, ISBN 978-2-02-099707-2.

L’histoire : Regson aux États-Unis. Nexus a abattu il y a quelques mois trois personnes, avant de s’endormir sur ses victimes. Il est amnésique, mais quand même jugé responsable de ses actes et condamné à perpétuité. Mais un peu plus tard, Samuel Drake, le gouverneur, le fait déménager dans une riche clinique psychiatrique, où il charge le psy, Joachim Traumfreund, et Paulus Riviero, un flic, de trouver la motivation de Nexus dans ce meurtre. pourquoi ? Juste parce que l’une des victimes était son amante illégitime, et qu’il veut savoir s’il n’était pas visé à travers elle. Peu après, les trois hommes et deux infirmiers déménagent dans une maison créée par un architecte fou et donnée à la clinique, l’Aneph : ses murs, ses meubles peuvent se reconfigurer à l’infini… Peu à peu, Nexus commence à raconter ses rêves ou ses délires plutôt, puisqu’ils s’aperçoivent vite qu’il n’a pas de phase de sommeil paradoxal.

Mon avis : Franchement, jusque vers la page 150 (sur plus de 600 en petits caractères et sans grands blancs entre les chapitres), je trouvais ça assez drôle d’alterner le point de vue du psy et du flic et celui du fou… Puis les pages et les pages de description des rêves de Nexus, sa vie parallèle au monde réel, m’ont lassée puis franchement ennuyée… Quand j’ai repris page 350, j’ai lu en diagonale toutes les pages sur ces rêves (je peux lire alors très vite, tout en saisissant l’essentiel, c’est une technique apprise il y a longtemps). Les quarante dernières pages permettent de comprendre à peu près tout ce qui précède… Alors, certains, dont le libraire entendu dimanche ou Carlita, trouvent ce livre génial, je m’y suis surtout ennuyée. Son format un peu lourd empêche de le lire confortablement au lit. Je n’ai pas trop aimé le premier livre de ce jeune auteur (né en 1983)… que vous pouvez découvrir sur son site, où j’ai apprécié la rubrique univers.

Logo de Chez les filles Le site Chez les filles.com (merci à eux et notamment à Suzanne) m’ont déjà envoyé ces autres livres, que j’ai parfois aimés, parfois pas du tout. Retrouvez-les sur la page des livres reçus pour critique.

Logo du challenge du un pour cent littéraire 2009 Ce livre est le premier que j’ai lu dans le cadre du challenge du 1 % littéraire, organisé par la Tourneuse de page.

Du passé faisons table rase de Thierry Jonquet

Couverture de DU passé faisons table rase de Thierry Jonquet pioche-en-bib.jpgAprès avoir lu Mon vieux de Thierry Jonquet, j’ai emprunté à la médiathèque un de ses livres plus anciens. Si vous lisez des ouvrages de cet auteur décédé au mois d’août, mettez un petit mot sur le blog de mille et une pages, qui a prévu de lui rendre hommage à la fin du mois de septembre.

Le livre : Du passé faisons table rase, de Thierry Jonquet, dans l’édition de la collection Furies, aux éditions Dagorno, 1994, 249 pages, ISBN 2-910019-20-9, publié pour la première fois en 1982 chez Albin Michel, dans la collection Sanguine, sous le pseudonyme de Ramon Mercader, du nom de l’assassin de Trotski, mais existe dans plusieurs autres éditions, par exemple chez Actes sud (Babel noir n° 321) ou en Folio Policier.

L’histoire : en 1972, quatre personnes sont discrètement assassinées en Amérique du Sud, en France et en Allemagne, dans des crimes  » parfaits  » maquillés en suicide ou en accidents. En 1947, de retour du STO, où il avait été volontaire, René Castel a adhéré, par intérêt (protection, faire comme la majorité), au parti communiste, comme il avait en 1935 débarqué à Paris et opté pour une option politique opposée. En 1978, au siège du parti communiste, l’un des dirigeants, Jacques Delouvert, rescapé d’un camps de déporté, reçoit des documents qui laissent supposer le passé sulfureux pendant la guerre du chef du parti… Une campagne électorale est en cours, tourne autour de l’insécurité en banlieue, le mari d’une militante est assassiné. Une cellule des services secrets s’en mêle. Le lien entre tous ces événements ? La guerre, la résistance, les profiteurs de guerre, le parti communiste…

Mon avis : cette histoire est un peu (beaucoup même) dépassée, le parti communiste n’a plus son importance d’après guerre ni même de l’union de la gauche de 1981, toute d’actualité lors de la publication du roman. Le passé au STO de Georges Marchais n’intéresse plus personne, ni la distinction entre des STO volontaires et des STO contraints… Cela dit, l’écriture est efficace, les magouilles que l’on espère d’un autre temps m’ont finalement tenue en halène.

Post-scriptum : de Thierry Jonquet, décédé en août 2009, j’ai lu et parlé de :

Apocalypse nord, de Noël Simsolo

Couverture du livre apocalypse nord, de Simsolo pioche-en-bib.jpg

Le week-end prochain, comme chaque premier dimanche de septembre, ce sera la braderie de Lille. L’occasion pour moi de vous parler d’un polar que j’ai emprunté il y a déjà quelques mois à la médiathèque de Poitiers.

Le livre : Apocalypse nord, de Noël Simsolo, collection Instantanés de Polar, éditions La Baleine, 1997, 226 pages, ISBN 2-84219-067-X.

L’histoire : à Lille donc, la veille de la braderie, dans la canicule (???). La police tente d’organiser le programme, sur fond de crainte d’attentat terroriste, de prévention de trafics (en particulier trafic d’armes), pas facile déjà, quand le premier ministre (on voit que l’histoire a plus de dix ans… aujourd’hui, ça serait notre cher omni-président, et sa troupe de gardes du corps, ses figurants de l’UMP, etc.) décide de venir inaugurer la braderie. Un flic alcoolique depuis la mort de sa fille de 10 ans, décédée d’un cancer… Une dame qui décide de profiter de la braderie pour écouler de la fausse monnaie… Des collectionneurs divers. Le fils d’un riche industriel assassiné, les milieux homosexuels sont soupçonnés… Un homme de fort gabarit, amnésique, qui accompagne des forains… Des femmes rousses assassinées. Dès les premières pages, les événements se précipitent jusqu’à l’apogée, l’explosion d’une bombe dans la foule, non loin du premier ministre.

Mon avis : mise à part la canicule qui frappe la braderie (vous avez déjà vu la canicule à Lille début septembre, vous ?), les descriptions de l’ambiance est assez réaliste… contrairement à l’histoire ! Au début, il y a tant de personnages différents qui sont posés avec des narrateurs différents, dans des lieux différents (même s’ils sont tous à Lille), qu’il est difficile de se repérer. Bon, à lire si vous allez à la braderie (sans parano…), ou si vous y êtes déjà allé, êtes empêché cette année et désirez vivre un peu l’ambiance. Sinon, passez votre tour…

Combustion, de Patricia Cornwell

Couverture de Combustion de P. Cornwell Il y a peu, je vous ai parlé de Cadavre X de Patricia Cornwell. Milkinise / Anne-Lise m’a rappelé la nécessité de lire ces épisodes dans l’ordre, ce que j’avais fait avec les huit premiers (jusqu’à Mordoc) que j’ai lus en collection d’œuvres complètes. J’ai donc repris à partir de Combustion, l’épisode qui suit Mordoc et précède Combustion.

Le livre : Combustion, de Patricia Cornwell, traduit de l’anglais par Hélène Narbonne, Le livre de poche n° 17134, 448 pages, 2000, ISBN 2-253-17134-4.

L’histoire : Kay Scarpetta vient de recevoir une lettre inquiétante de Carrie Grethen, son ennemie mortelle psychopathe, ex-amante de sa nièce Lucy et arrêtée, internée dans un hôpital psychiatrique en attendant son jugement. Au même moment, elle se rend sur les lieux d’un incendie criminel dans une ferme d’élevage de chevaux de course dont le riche propriétaire était absent, mais où une femme a trouvé la mort (ainsi que les chevaux). Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un incendie criminel, mais comment a-t-il été allumé ? Et l’on apprend que Carrie Grethen s’est évadée. Bento est envoyé sur ses traces.

Mon avis : un polar bien ficelé, qui se dévore d’une traite si l’on dispose de quelques heures devant soi… Je pense que je vais poursuivre la série là où je l’avais abandonnée…

Pour aller plus loin : le site officiel en français de Patricia Cornwell.

Les aventures de Kay Scarpetta :

Et j’ai lu aussi la série Judy Hammer et Andy Brazil, il y a déjà longtemps : La ville des frelons, La griffe du Sud et L’île des chiens.

Mon vieux, de Thierry Jonquet

Couverture de Mon vieux, de Jonquet pioche-en-bib.jpgComme je vous l’ai dit, samedi, j’ai eu envie de lire un livre de Thierry Jonquet, décédé trop jeune de 9 août 2009 des suites d’une crise d’épilepsie. Après un tour du rayon de la médiathèque médiathèque, j’ai choisi ce livre.

Le livre
: Mon vieux, de Thierry Jonquet, Collection seuil policier, éditions du Seuil, 323 pages, 2004, ISBN 2-02-055790-8.

L’histoire
: Paris, quartier de Belleville, en 2003, à la veille de la canicule. Daniel Tessandier, R-miste, violent et raciste, perd le logement pas cher qu’il avait chez une vieille dame : elle doit récupérer la chambre de bonne pour sa petite-fille qui arrive faire ses études Paris. Tombera-t-il au même niveau que la bande de clodos menée par Nanar sur le trottoir ? Dans son petit appartement qu’il va bientôt devoir quitter, pour cause d’opération immobilière, Alain Colmont n’arrive plus à écrire de scénarios alors qu’il dépense des fortunes pour sa fille Cécile, victime d’un terrible accident de scooter il y a trois ans, dépressive et défigurée, il se ruine pour une clinique privée sur l’île de Groix et des opérations que la sécu considère maintenant comme esthétiques et non plus réparatrices. Depuis trois ans aussi, un vieillard retrouvé errant sur la voie publique croupit dans un mouroir (centre de long séjour) de banlieue, sans identité. Seul Mathurin Debion, aide-soignant antillais, alcoolique, réussit à lui faire passer une ou deux heures de calme en promenade. Qu’est-ce qui unit ces personnages, présentés brièvement en quelques pages au début du livre ? À vous de le découvrir…

Mon avis
: j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire, plutôt dans les histoires, qui au début semblent indépendantes. Le passage de l’une à l’autre est déconcertante. Et puis, peu peu, je suis entrée dans ce monde de Belleville, vu par les yeux des clodos comme par celui du prof devenu scénariste. Je ne regrette pas de ne pas avoir abandonner vers la page 80… Mais je déteste abandonner les livres, même si certains résistent

Comme toujours chez Jonquet, les portraits sont très justes, très bien tracés.

Post-scriptum : de Thierry Jonquet, décédé en août 2009, j’ai lu et parlé de :

Si loin de vous de Nina Revoyr

Couverture de Si loin de vous de Revoyr Voici un nouveau livre reçu de Chez les filles.com.

Le livre : Si loin de vous de Nina Revoyr, traduit de l’anglais (USA) par Bruno Boudard, aux éditions Phébus, 2009, 375 pages, ISBN : 99782752903662.

L’histoire : En 1964, à Hollywood (Los Angeles, Californie). Jun Nakamaya est un vieux monsieur, immigré japonais, intégré à la vie de son quartier, où personne ne connaît son passé d’acteur vedette du cinéma muet, de 1907 à 1922. Mais sa vie est perturbée par l’irruption d’un journaliste, scénariste aussi, qui souhaite écrire un papier à l’occasion de l’ouverture d’un cinéma qui ne passera que de vieux films de l’époque du cinéma muet. Une occasion pour lui de se rappeler sa jeunesse, et de dévoiler peu à peu un drame qui, en 1922, a mis un terme à sa carrière, le meurtre non résolu du réalisateur Ashley Benett Tyler. En quoi y est-il mêlé ? Pourquoi sa carrière et d’autres se sont arrêtées nettes, est-ce uniquement à cause de l’arrivée du cinéma parlant ? Et quarante ans après, reviendra-t-il à la scène ?

Mon avis : Une narration à la première personne, dans la peau de Jun Nakamaya, mais tantôt en 1964, tantôt en flash-back dans les années 1910-1920, avec les années de la première guerre mondiale, la montée du racisme envers les Japonais. J’ai bien aimé cette plongée dans le monde de Hollywood à deux époques différentes, avec ces retours en arrière et en avant, ce changement d’unité de temps dans un même espace. Le livre est en plus bien documenté et rend bien l’ambiance du cinéma muet, des pionniers. Je ne l’ai pas dévoré en une soirée, la typographie est un peu fatigante je trouve, à lire sur la plage à La Rochelle ou ailleurs…

Pour aller plus loin, vous pouvez lire de nombreuses autres critiques, parfois très mitigées, voici une petite sélection :

Côté relation de l’Amérique aux immigrés japonais, évoquée entre les lignes pour la période de la première guerre mondiale et en deux mots pour la seconde guerre mondiale (Jun Nakamaya s’est réfugié en Angleterre, une autre actrice a été internée dans un camp américain), vous pouvez relire aussi les allusions de Pearl Buck dans Es-tu le maître de l’aube ? , dont je vous ai parlé il y a quelques mois. Voir aussi Certaines n’avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka et Citoyenne 13 660 de Miné Okubo.

Côté cinéma muet, ma plus grande découverte avait été il y a quelques années la série des Vampires, en dix épisodes écrits et réalisés en 1915 par Louis Feuillade. L’intégrale (plus de 6 heures, avec deux entractes) avait été projetée au cinéma de Poitiers, avec accompagnement au piano. Devant les incertitudes de voir revenir ses acteurs masculins alors au front, de nombreux personnages meurent pour éventuellement ressusciter dans un épisode suivant… J’ai eu la grande joie de découvrir que tous ces épisodes peuvent être charger gratuitement et légalement sur les pages de Ciné-passion… Alors, si vous voulez découvrir cette bande de criminel et vivre quelques émotions du cinéma muet et de la découverte des premiers trucages, n’hésitez pas… J’avais préféré cette série aux Fantomas, adapté par le même auteur (pas l’adaptation plus récente passée hier soir à la télé).

Logo de Chez les filles Le site Chez les filles.com (merci à eux et notamment à Suzanne) m’ont déjà envoyé ces autres livres, que j’ai parfois aimés, parfois pas du tout. Retrouvez-les sur la page des livres reçus pour critique.