Archives de catégorie : Lecture / autres

Toutes mes lectures, à l’exception des bandes dessinées et des livres écrits par des prix Nobel de littérature, classés à part.

Les noces de Poitiers de Georges Simenon (et les aléas du forum)

Poitiers, le forum de la médiathèque, défense de bouger les sièges et robot en panne J’avais cru que le nouveau forum criard de la médiathèque de Poitiers se voulait un espace convivial… Une affichette a douché mon « enthousiasme » lors de ma dernière visite…  » Pour des raisons de sécurité / ne déplacez pas les sièges / n’en ajoutez pas « . Ah bon, je croyais quand même que c’était modulable, et je ne vois pas où est le problème de sécurité si on les bouge… l’espace nouveau est déjà hors norme pour les personnes en situation de handicap visuel ou mental du fait de l’encombrement et du mélange de couleurs pour la seconde catégorie, les tapis et la plupart des nouveaux sièges sont inaccessibles aux personnes en fauteuil roulant, et la boucle magnétique semble mal installée et empêche le fonctionnement de certaines prothèses auditives (pour tester, c’est facile, pas besoin de faire venir un technicien, allez chercher à l’office de tourisme ou dans le service qui en a hérité l’un des casques de l’installation des Promenades électro-magnétiques de Christina Kubisch, vous entendrez ce qu’entend un sourd équipé de prothèses utilisant des boucles magnétiques). Quant aux super robots – automates d’emprunt (que je refuse d’utiliser), deux sur trois sont déjà en panne, et ce depuis au moins trois semaines maintenant… Allez, ne soyez pas grognon, la nouvelle banque d’accueil a un comptoir surbaissé, en fauteuil, c’est pas mal, déjà. Oh, je sais, vous ne pourrez pas vous approcher, le concepteur a juste oublié de prévoir un dégagement pour que vous puissiez passer les genoux! J’arrête là, je prépare pour les prochains jours une petite promenade dans Poitiers avec tous ses obstacles pour tous les handicaps qui inclura… les toilettes handicapées derrière le forum. Un peu de patience pour cette visite édifiante…

Couverture de Les noces de Poitiers de Georges Simenon pioche-en-bib.jpgPassons au sujet du jour… J’ai lu dans le passé beaucoup de Simenon, j’ai cherché à la médiathèque un titre que je n’avais pas lu (ou du moins dont je ne me souvenais pas) pour Octobre, le mois Fritissime.

Le livre : Les noces de Poitiers de Georges Simenon, collection Folio policier, n° 385, éditions Gallimard, 2005 (édition originale en 1946), 172 pages, ISBN 9782070309304.

L’histoire : dans un hôtel près de la gare de Poitiers entre les deux guerres. Avec quelques membres de leurs familles, Gérard Auvinet, 20 ans, et Linette fêtent leur mariage, désapprouvé par tous… et notamment par la mère de Gérard, veuve sans ressources qui comptait sur l’aide financière de son fils. Au dessert, ils s’éclipsent, direction Paris, Linette est enceinte,impossible de cacher cette grossesse à Poitiers, ils comptent sur la grande ville où ils logeront dans un petit hôtel et où Gérard a trouvé un petit boulot mal défini et mal payé comme secrétaire du romancier Jean Sabin, en fait de la ligue qu’il a fondée, un de ces mouvements d’extrêmes droites qui ont fleuri après la première guerre mondiale. Toujours juste, très juste, côté budget, Gérard réussira-t-il à se faire une place à Paris, à faire vivre sa femme, à rembourser ses dettes (ne serait-ce que les frais du mariage…), à arrêter de vivre dans le mensonge?

Mon avis : d’après ce que j’ai lu, ce roman est assez autobiographique, en 1922 et en quittant Liège, Simenon était devenu l’homme à tout faire de Binet-Valmer, publiciste d’extrême droite à la tête d’une ligue d’anciens combattants. Ceci dit, c’est loin d’être mon Simenon préféré… Il ne va pas assez loin dans le démontage du fonctionnement de cette ligue (l’argent des donateurs détourné au profit des ses fondateurs), le personnage de Gérard manque d’épaisseur dans sa lâcheté, son manque de courage pour avouer (à sa femme, à sa mère, à lui-même) l’échec de sa nouvelle vie parisienne. De Georges Simenon, voir aussi L’horloger d’Everton.

Logo de Octobre, le mois Fritissime Cet article entre dans le cadre de Octobre, le mois Fritissime, organisé par Schlabaya / Scriptural et Elizabeth Bennet, à retrouver sur Facebook : Le lion des Flandres, Tintin, Max Havelaar : vive le mois des 17 provinces! Il s’agit au cours du mois de parler de tout ce que l’on veut en rapport avec les 17 anciennes provinces annexés par Charles Quint et les états de Bourgogne… et qui constituent aujourd’hui à peu près le Nord-Pas-de-Calais, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

La mémoire fantôme de Franck Thilliez

Couverture de La mémoire fantôme de Franck Thilliez pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre à la médiathèque, où je cherchais un livre de cet auteur pour le défi.

Le livre : La mémoire fantôme de Franck Thilliez, collection Ligne noire, éditions Le Passage, 2007, 430 pages, ISBN 978-2847421041.

L’histoire : dans le Nord de la France en avril 2007. Dans la forêt de Raisme, un automobiliste qui vient de perdre au casino de Saint-Amand-les-Eaux est arrêté en plein orage par une femme couverte de boue et désorientée. Elle lui demande de la déposer à Lille. A l’arrivée sur la ville, elle l’assomme et s’enfuie. Elle est retrouvée peu après par un groupe d’étudiants tout près de chez Lucie Henebelle, lieutenant de police de la brigade criminelle de Lille, qui aspirait à passer une soirée tranquille avec ses jumelles de quatre ans. Elle l’accompagne aux urgences, trouve dans sa main une curieuse inscription scarifiée, « Pr de retour ». La jeune femme connaît son nom, Marion Moinet, mais elle se croît en février alors qu’on est en avril, elle donne l’adresse de sa mère à Caen, mais les policiers envoyés sur place découvrent qu’elle s’est suicidée il y a trois ans. Que se passe-t-il? L’urgentiste reconnaît la patiente, elle est la vedette d’une campagne publicitaire pour des recherches sur la mémoire. En fait, sa sœur a été tuée il y a quatre ans par un tueur en série, le Professeur, brillante mathématicienne, elle a participé à l’enquête avant d’être laissée pour morte six mois plus tard par des cambrioleurs. A la suite de cet étranglement, elle est restée avec une grave amnésie et vit dans le vieux Lille, dans une vielle maison partagée en appartements, dont son frère occupe celui à côté d’elle. Elle suit un programme expérimental pour compenser son amnésie. Les policiers retrouvent la cabane où elle a été séquestrée dans la forêt, ce qui les amènent à une série de découvertes morbides… Le tueur en série est-il de retour? Le retrouveront-ils?

Mon avis : des jeux mathématiques, des jeux littéraires (énigme codée en T+7 selon les règles de l’Oulipo), des questions de logique (voir plus bas), les propriété de Pi et du nombre d’or, les spirales du nautile et des ammonites (du cap Blanc-Nez), le fonctionnement du cerveau et de la mémoire… Cela peut sembler compliqué au premier abord, mais je me suis laissée prendre à ce roman dévoré d’un bout à l’autre…

Résolution de l'énigme d'Einstein …sauf une pause d’une demi-heure pour résoudre l’énigme d’Einstein (mentionnée vers le milieu du livre et donnée en fin de livre), il s’agit de trouver avec quelques affirmations la position de 5 maisons, leur couleur, la nationalité de l’habitant, avec quel animal il y vit et quelle marque de cigarette il fume. Rien de bien difficile avec un papier et un crayon, il faut juste un peu de concentration, je ne peux pas croire que seuls 2% de la population sont capables de la résoudre.

Cela me donne envie de découvrir d’autres livres de cet auteur…

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Pour aller plus loin : le site officiel de Franck Thilliez

Les titres dans l’ordre de parution :

Les souvenirs de David Foenkinos

Couverture de Les souvenirs de David Foenkinos les matchs de la rentrée littéraire

J’ai reçu ce livre grâce au site PriceMinister, dans le cadre d’un match de livres sélectionnés pour le prix Goncourt (dans la sélection qui incluait encore Limonov d’Emmanuel Carrère), grâce à Hérisson qui m’a fait connaître cette opération. J’ai choisi celui-ci car je n’ai jamais lu de livre de David Foenkinos, édité chez Gallimard, avec une douzaine de titres à son actif, j’avais envie de le découvrir…

Le livre : Les souvenirs de David Foenkinos, collection blanche, éditions Gallimard, 2011, 266 pages, ISBN 9782070134595.

L’histoire : de 2003 (il est question de la « grande canicule ») à nos jours, essentiellement à Paris et un peu à Étretat. Le narrateur assiste impuissant à la mort de son grand-père, des suites d’un accident domestique. Un peu plus tard, sa grand-mère fait à son tour une chute, sans gravité, mais ses enfants décident contre sa volonté de la mettre dans une maison de retraite, et ne respectent pas leur promesse de ne pas vendre l’appartement. Parallèlement, la mère du narrateur, professeure tout juste en retraite, fuit dans des voyages incessants, son père commence à s’inquiéter. Jusqu’au jour où le narrateur, gardien de nuit dans un hôtel parisien qui rêve d’écrire un livre, apprend la disparition de sa grand-mère de la maison de retraite. Il part à sa recherche, finit par la retrouver dans sa Normandie natale, lui programme une journée inoubliable, la rencontre avec une classe de CE2, à peu près le niveau où elle a dû quitter l’école, précisément dans cette école où elle va ce jour là. Au retour, elle a un malaise, le narrateur un coup de foudre pour l’institutrice… Je vous laisse découvrir la suite…

Mon avis : comment dire… ce n’est pas que je n’ai pas du tout aimé ce livre, mais je ne suis pas fan et me demande comment il a pu entrer dans la sélection des Goncourt… La structure d’abord. Entre chaque chapitre impair est intercalé un court chapitre en italique, chapitre qui aborde un souvenir d’un personnage croisé dans le chapitre précédent. J’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ces petits chapitres intermédiaires, sans liens entre eux. Pour le récit général, la partie sur la maison de retraite est beaucoup plus quelconque que Série grise de Claire Huynen, que je viens aussi de lire (suivre le lien). Pour la dépression post-retraite de la mère puis, quand elle va mieux, la séparation de ce couple des parents, c’est pareil, le sujet est à peine effleuré, manque d’approfondissement. Puis l’histoire d’amour entre le narrateur et l’institutrice, d’une banalité à faire peur…

Pour aller plus loin : lire des extraits sur le site des éditions Gallimard.

Logo rentrée littéraire 2011Ce livre est le dernier lu dans le cadre du défi 1 % rentrée littéraire 2011, coordonné cette année par Hérisson

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Retour vers la côte de Saskia Noort

Couverture de Retour vers la côte de Saskia Noort pioche-en-bib.jpgDans une revue, j’ai lu un avis sur Petits meurtres entre voisins de Saskia Noort… Il n’est pas encore arrivé à la médiathèque [PS: je l’ai lu plus tard, voir le premier lien], mais j’y ai trouvé un titre précédent. Depuis, j’ai aussi lu D’excellents voisins.

Le livre : Retour vers la côte de Saskia Noort, traduit du néerlendais par Mireille Cohendy, éditions Denoël, 2007, 314 pages, ISBN 978-2207258904.

L’histoire : Amsterdam, au début des années 2000. Maria, chanteuse dans un groupe de musique soul, élève seule ses deux enfants, Wolf et Merel, qu’elle a eu de deux pères différents. Elle est à nouveau enceinte, pour avoir pris la pilule en retard, mais cette fois, elle décide de se faire avorter sans prévenir son ami, Geert, dont elle vient de se séparer. Quelques jours plus tard, elle reçoit une lettre de menace dénonçant l’avortement puis, à l’issue d’un concert, un rat mort. Elle va porter plainte, mais pur de « simples » menaces, la police ne peut ou ne veut rien faire. Elle décide de fuir chez sa sœur, qui habite l’ancienne maison de ses parents, sur la côte. Elle y apprend que le mari de celle-ci vient de la quitter, mais elle l’accueille volontiers. Sauf que juste après, la maison à Amsterdam brûle, Maria semble sombrer dans la folie: aurait-elle la même maladie que sa mère, qui a sombré dans la psychose après la mort d’un troisième enfant longtemps attendu et qui a fini par se suicider? La police doute des menaces et soupçonne Maria d’avoir mis elle-même le feu à sa maison, au moins par imprudence en ayant laissé le gaz en partant…

Mon avis : un thriller sombre, avec plein de rebondissements jusqu’à la fin… Je l’ai dévoré dans le train lors de mes vacances. Juste un regret, il y a beaucoup trop de fautes (juste quelques exemples, qui perturbent vraiment la lecture, « mais » pour « mes » page 253, « où » pour « ou » pages 171 et 245, etc.).

Logo de Octobre, le mois Fritissime Cet article entre dans le cadre de Octobre, le mois Fritissime, organisé par Schlabaya / Scriptural et Elizabeth Bennet, à retrouver sur Facebook : Le lion des Flandres, Tintin, Max Havelaar : vive le mois des 17 provinces! Il s’agit au cours du mois de parler de tout ce que l’on veut en rapport avec les 17 anciennes provinces annexés par Charles Quint et les états de Bourgogne… et qui constituent aujourd’hui à peu près le Nord-Pas-de-Calais, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

Série grise de Claire Huynen

Couverture de Série grise de Claire Huynen pioche-en-bib.jpgAprès avoir lu un avis de Dalinele, j’ai emprunté ce livre à la médiathèque.

Le livre : Série grise de Claire Huynen, éditions du Cherche Midi, 2011, 108 pages, ISBN 978-2-7491-1758-4.

L’histoire : lorsqu’il avait 65 ans, le narrateur, sans enfant et ne voulant pas montrer sa déchéance à ses amis a décidé qu’à 70 ans, il entrerait à la maison de retraite « pour adultes valides » Mathusalem. Après un festin avec ses amis, il entre donc dans cette maison de retraite dont il décrit le fonctionnement au fil des mois et dans le détail, la salle à manger, les maigres, les grosses, le vieux facétieux, la directrice, les infirmières qui entrent dans les chambres sans frapper… ,

Mon avis : un récit court et plein d’humour! Ou comment aborder un lieu pas drôle (le narrateur finit même par faire la grève de la vie collective en s’enfermant dans sa chambre) dans ses moindres recoins jusqu’à en découvrir tous les secrets, même le sexe tabou entre pensionnaires… mais chut, je ne vous en dis pas plus.

Logo de Octobre, le mois Fritissime Cet article entre dans le cadre de Octobre, le mois Fritissime, organisé par Schlabaya / Scriptural et Elizabeth Bennet, à retrouver sur Facebook : Le lion des Flandres, Tintin, Max Havelaar : vive le mois des 17 provinces! Il s’agit au cours du mois de parler de tout ce que l’on veut en rapport avec les 17 anciennes provinces annexés par Charles Quint et les états de Bourgogne… et qui constituent aujourd’hui à peu près le Nord-Pas-de-Calais, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

J’avais emprunté le livre après avoir lu l’avis de Dalinele, sans penser à le faire entrer dans ce défi. Mais j’ai tiqué sur un « septante »… Vérification faite, si Claire Huynen vit à Paris, elle est née à Liège (en 1970). J’intègre donc ce livre dans le mois fritissime!

La petite présence de Dominique Sampiero

Couverture de La petite présence de Dominique Sampiero pioche-en-bib.jpg Logo de Octobre, le mois Fritissime J’ai emprunté ce livre à la médiathèque, où je cherchais un livre de cet auteur pour Octobre, le mois Fritissime, organisé par Schlabaya / Scriptural et Elizabeth Bennet, à retrouver sur Facebook : Le lion des Flandres, Tintin, Max Havelaar : vive le mois des 17 provinces!

Le livre : La petite présence de Dominique Sampiero, éditions Grasset, 2006, 258 pages, ISBN 978-2246691117.

L’histoire : dans un village près de Lille. 1998. Un beau mariage. Sept ans plus tard, c’est la séparation. Le narrateur reste dans le nord, Tiff, son ex femme, part avec sa fille âgée de 4 ans vers Paris. Pendant un an, il raconte à sa fille absente le vide de sa nouvelle vie, la dépression, le voyage à Paris tous les 15 jours, en voiture puis en TGV, l’accueil pendant de courtes vacances, les escapades au cap Gris-Nez.

Mon avis : un texte très court : 255 pages, mais beaucoup de pages blanches et de minuscules pages, avec de grandes marges, de gros caractères… pour combler l’absence de texte, justement? Un texte déprimant sur le vécu d’une dépression… thérapie sans doute pour l’auteur, mais quel intérêt pour le lecteur, sauf peut-être s’il vit lui-même un divorce?

1275 âmes de Jim Thompson

Couverture de 1275 âmes de Jim Thompson J’ai acheté ce livre d’occasion à la nouvelle librairie-café / biblio-café (ouverte il y a quelques mois en haut de la rue de la Cathédrale à Poitiers), un jour que j’attendais quelqu’un qui était en retard et que je n’avais pas de livre dans mon sac (ce qui est exceptionnel…). Je connaissais déjà cet auteur (pour Les alcooliques, lu avant l’ouverture du blog).

Le livre : 1275 âmes de Jim Thompson, traduit de l’anglais par Marcel Duhamel, collection Folio policier n° 26, éditions Gallimard, rééd. 2005, 248 pages, ISBN 978-2-07-040660-1 [1ère traduction française en 1966 aux éditions Gallimard, n° 1000 de la série noire, et curieusement, le titre original est Pop. 1280, pourquoi avoir changer le nombre d’habitants??? En cherchant une piste sur le web, j’ai vu que ce problème avait tracassé beaucoup de monde, dont Jean-Bernard Pouy, qui a écrit 1280 âmes sur les 5 disparus de ce livre… j’ai noté de lire ce livre!].

L’histoire : dans les années 1920 dans le canton de Potts aux États-Unis. Nick Corey, le narrateur, est le shérif, en pleine campagne pour sa ré-élection. Il est marié mais a plusieurs amantes. Pas question non plus de faire trop de zèle, pour se faire ré-élire, il ne serait pas populaire d’arrêter ses électeurs! Mais quand même, les proxénètes du bordel voisin commencent à l’énerver (surtout qu’ils se moquent de lui et même au-delà). Il résout le problème à sa façon, par un double meurtre qu’il s’arrange pour mettre sur le dos de quelqu’un d’autre… Comment va-t-il se débrouiller avec le fermier violent avec sa femme, qui vient de molester un noir en ville?

Mon avis : je suis sceptique… d’un côté, nous avons toutes les bassesses des hommes, sexes, alcoolisme, racisme, dans un bled paumé du fin fond des États-Unis. De l’autre, une narration à la première personne dans la bouche du shérif fainéant et qui est entraîné dans le crime pour protéger son poste. Même au second degré, je ne suis pas sûre d’adhérer à ce récit…

Sept histoires qui reviennent de loin de Jean-Christophe Rufin

Couverture de Sept histoires qui reviennent de loin de Jean-Christophe Rufin pioche-en-bib.jpgCela fait un moment que j’ai envie de découvrir les livres de Jean-Christophe Rufin, souvent entendu dans des émissions… La présentation de ce livre dans les nouvelles acquisitions de la médiathèque a été l’occasion de l’emprunter.

Le livre : Sept histoires qui reviennent de loin de Jean-Christophe Rufin, collection blanche, éditions Gallimard, 2011, 163 pages, ISBN 9782070134120.

L’histoire : sept nouvelles à travers le monde et le temps. Dans Passion francophone, une jeune Kirghize, juste après la Perestroïka, casse tout dans sa chambre d’hôtel, frustrée d’être enfin à Paris sans que personne ne la comprenne. Quelle langue lui a donc apprise le prisonnier de son puissant père? Sur une île (l’île Maurice?), les personnages des Naufragés font face à l’évolution de l’île, entre pré- et post-colonialisme. Dans Le refuge Del Pierro, deux jeunes alpinistes croisent dans un restaurant un monsieur en tenue d’alpiniste démodée, que fait-il là tout seul et visiblement désabusé? Le jeune médecin de Nuit de garde doit aller faire le constat du décès d’un vieux monsieur. Dans Train d’enfer, un homme qui part dans sa maison de campagne des Ardennes est coincé dans un train en panne à côté d’une jeune femme d’origine africaine qui va retrouver son fiancé en Allemagne, mais pourquoi est-elle si contrariée? Je vous laisse découvrir Garde-robe et les fiancés de Lourenço Marques.

Mon avis : des nouvelles sympathiques, qui se lisent bien, mais qui ne me laisseront pas un souvenir impérissable, il fait partie de ces livres que l’on lit et oublie assez vite, à mon avis…

Le silence de Jan Costin Wagner

Couverture de Le silence de Jan Costin Wagner pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre dans une sélection de polars pour l’été à la médiathèque. Ce roman a été adapté au cinéma début 2011 sous le titre Il était une fois un meurtre, de Baran Bo Odar, film dont je n’ai même pas entendu parler…

Le livre : Le silence de Jan Costin Wagner, traduit de l’allemand par Marie-Claude Auger, éditions Jacqueline Chambon, 2009, 238 pages, ISBN 978-2-7427-8594-0.

L’histoire : Turku, en Norvège, 1974. Un jeune homme assiste au viol et au meurtre d’une très jeune fille de 13 ans, Pia, par un homme d’âge mûr, qui semble avoir une emprise importante sur lui. Au même endroit, en juin 2007. La police retrouve près de la croix commémorant ce crime impuni une bicyclette, un sac de sport, des traces de sang. L’ancien tueur est-il revenu? La police fouille en vain le lac où le corps de Pia avait été retrouvé. Le commissaire Kimmo Joentaa mène l’enquête, aidé de Ketola, tout juste à la retraite et qui était un jeune enquêteur en 1974. Très vite, ils identifient la propriétaire du vélo, dont les parents se déchirent, qui l’avaient enguirlandée juste avant sa disparition. Fugue? Enlèvement? Quel lien avec l’agent immobilier Timo Korvenso à Helsinki qui, lorsqu’il entend la nouvelle de cette disparition, quitte sa femme et ses deux enfants et vient tourner autour de Turku?

Mon avis : un thriller plus qu’un polar… l’enquête policière par elle-même est plutôt lente, et l’on connaît depuis le début le coupable du premier meurtre. Un beau portrait du remord, celui de l’enquêteur de l’époque, dont ce crime a hanté toute la carrière, et celui du jeune homme de l’époque, témoin devenu père de famille. Une lecture agréable pendant mes dernières vacances…

Le puits de mon âme de CHOI In-Seok

Couverture de Le puits de mon âme de Choi In Seok pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre à la médiathèque parmi une sélection de livres en bout de rayons.

Le livre : Le puits de mon âme de CHOI In-Seok, traduit du coréen par Ko Kwang-dan et Éric Bidet, collection Regards croisés, éditions de l’Aube, 2007, 200 pages, ISBN 978-2-7526-0232-9.

L’histoire : trois nouvelles d’une soixantaine de pages. Le rivage du monde se passe à la campagne, vers 1990. Un couple, Chae-yeong et Yeong-su, se marie en grande pompe quand surviennent deux amis d’université de l’époux, Han Cheol-gyu et Li Gyeong-man. Ils ne se sont pas vus depuis huit ans et l’université. A l’issue de la soirée, au lieu de faire le voyage de noces prévu de longue date, Chae-yeong suit ses anciens amis, au grand désespoir de sa femme, surtout que cela tourne à la beuverie dans une chambre salle… Quel lien unit ces trois hommes?

Sous le pont du monde se passe dans une salle d’attente déserte où deux hommes attendent en buvant de l’alcool un bus qui n’arrive pas. D’un côté, un homme qui recherche l’homme qui l’a aidé après la mort de ses parents, grâce à qui il a pu aller à l’université, mais qui ensuite a fait 15 ans de prison pour espionnage. De l’autre, un soldat qui doute. Témoin de Jéhova, objecteur de conscience, il a été malmené physiquement et psychologiquement jusqu’à ce qu’il accepte de porter une arme et de devenir lui-même instructeur… Jusqu’au jour où s’est à son tour de soumettre un témoin de Jéhova par les mêmes méthodes…

Le puits de mon âme se passe dans une prison, huit hommes dans une cellule recréent une micro-société, travaux forcés à l’extérieur de la prison, trafics en tout genre et homosexualité (interdite et potentiellement sévèrement réprimée) à l’intérieur de la cellule.

Mon avis : j’ai moins aimé la troisième nouvelle, mais toutes les trois montrent une société coréenne (du Sud) marquée par la guerre avec le Nord, sans qu’elle soit vraiment mentionnée, la chasse aux dissidents (même pour quelques tracts) qui justifie la torture, la guerre qui justifie également la brutalité bestiale pour soumettre les objecteurs de conscience, quitte à ce qu’ils en meurent, une société qui se recrée en prison… jusqu’à pousser un des co-détenus au suicide. Une découverte surprenante pour moi, loin de l’image d’une Corée où la technologie triomphe, les enfants sont soumis à une forte pression pour réussir leurs études, tout en se défoulant aux jeux vidéos (cf. un reportage sur France 2 en ce début d’année 2011)… Certes, ces nouvelles se passent plutôt il y a une vingtaine d’années, mais quel décalage!

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de la Corée-du-Nord.