Archives de catégorie : Cinéma

Les films que j’ai vus au cinéma ces dernières années.

Rien de personnel…

Affiche du film Rien de personnel de Mathias Gokalp Cinéma dimanche… Je suis allée voir Rien de personnel, du jeune (né en 1973) réalisateur Mathias Gokalp, sélectionné au festival de Cannes en 2009 dans le cadre de la semaine de la critique. Il a déjà réalisé des courts-métrages et des documentaires, c’est son premier long métrage. Je n’avais pas pu aller à la séance où il était présent… Seulement voilà, comme l’a dit la critique professionnelle ou pas, il est impossible de dévoiler le film et la façon dont il est monté sous peine de gâcher l’effet produit…

Le film : Je respecte donc ce film en ne livrant que le scénario du communiqué de presse :

La société Muller organise une réception à l’occasion du lancement d’un nouveau produit. Au cours de la soirée, on découvre qu’il s’agit en réalité d’un exercice de coaching pour les cadres de l’entreprise. Progressivement, les rumeurs sur le rachat prochain de la société vont bon train et chacun se retrouve à tenter de sauver sa place.

Mon avis : J’ai ADORÉ… Les acteurs sont magnifiques,  en coatch,  en délégué syndical, Mélanie Doutey en jeune cadre arriviste, Pascal Greggory en Pdg, etc. Si vous avez l’occasion de le voir, n’hésitez pas, il est sorti depuis presque trois semaines, et est passé ici dans le cadre d’une opération intitulée Filmer le travail. Une belle réflexion sur le monde de l’entreprise, de ses reprises, de son management, mais aussi des réactions (humaines ou pas…) avec des informations partielles…

Neuilly sa mère !

Affiche du film Neuilly sa mère Pour la rentrée du cinéma (vous pouvez encore y aller ce soir et demain, 4 euros la séance dans tous les cinémas qui participent), j’ai hésité sur le film à aller voir… Et puis, finalement, les films sérieux, en art et essai, c’est ce prix là à toutes les séances puisqu’il me reste des séances sur ma carte, après, ça sera 5 euros (quelle augmentation, au TAP cinéma !), du coup, direction le cinéma commercial… J’ai un peu hésité avant de me décider pour une comédie qui fait le buzz en ce moment… Neuilly sa mère, de Gabriel La Ferrière.

L’histoire : Samy Benboudaoud, 14 ans, vit avec sa mère dans une cité de Châlons-sur-Saône. Son père est mort d’une crise cardiaque lors de la coupe du monde de football en 1998… Son cœur n’a pas résisté à Zidane… Sa mère doit partir travailler sur un paquebot, et le confie à sa sœur qui habite en banlieue parisienne… Sauf que ce n’est pas le 9-3, comme il fait croire à ses copains, mais l’enfer de… Neuilly-sur- Seine ou Djamila, sa tante, a épousé Stanislas de Chazelle… dont le fils d’un premier mariage, Charles, 15 ans, se rêve en… Président de la République. Samy doit faire face aux préjugés raciaux, de ses camarades de classe comme de ses professeurs qui ne font pas l’effort d’apprendre à bien prononcer son nom, bref, s’intégrer dans le chic et riche collège privé Saint-Exupéry.

Mon avis : un agréable moment de détente, même si ça ne vaut pas La vie est un long fleuve tranquille, qui abordait finalement un sujet voisin… mais din ch’nord… Samy Seghir, qui joue Samy, est un grand acteur… Si vous avez du temps et de l’argent, allez le voir en salle, vous pouvez aussi attendre qu’il sorte en DVD ou à la télévision, aucune scène ne sera dénaturée vraiment par le petit écran…

Pour aller plus loin : le site officiel de Neuilly sa mère.

Les derniers jours du monde

Affiche du film les derniers jours du monde Et voilà, je suis en vacances, aussi un peu de mon ordinateur. J’ai commencé ce week-end en passant à nouveau mon samedi au jardin, puis le dimanche au marché et enfin sans bouger, pour éviter les conséquences de la chaleur, qui peut-être très dangereuse pour un diabète insipide central… Ce matin, gros orage à l’aube… En ce début de semaine, le programme est stage d’encadrement, puis j’irai à Chaumont-sur-Loire, mais jeudi et non mercredi, car mercredi, il risque encore de pleuvoir, d’après la météo, et il vaut mieux du beau temps pour visiter ces jardins. J’irai en train jusqu’à Onzain, avec changement à Saint-Pierre-Corps. En attendant, samedi soir, je suis allée au cinéma, je n’y étais pas allée depuis juste un mois, ce qui est rare pour moi de laisser un tel écart entre deux films… J’ai hésité entre Neuilly sa mère, au cinéma commercial, qui bénéficie d’un bon bouche-à-oreille (et bien sûr d’une mauvaise critique), et Les derniers jours du monde, qui a une critique partagée (dans le dernier Télérama, Jacques Morice a aimé et Pierre Murat pas du tout). J’ai finalement opté pour ce dernier…

Le film : Les derniers jours du monde, des frères Jean-Marie et Arnaud Larrieu.

L’histoire : Il y a un an, Robinson Laborde (Matthieu Amalric, un de mes acteurs préférés de ces dernières années) a trompé sa femme lors de leurs vacances à Biarritz avec une prostituée de luxe, Laetitia ou Lae. Aujourd’hui, il est séparé de sa femme, il a une prothèse à la place de la main gauche, et il règne une ambiance de fin du monde, avec pluies de cendres, pollution, menaces d’attaques dans le monde entier, pénurie de papier…Que s’est-il passé il y a un an ? Que se passe-t-il aujourd’hui ?

Mon avis : il y a de belles images, de Biarritz, où je suis allée il y a moins de deux mois), de belles images du vieux port, des fêtes de Pampelune (qui avaient lieu quand j’étais à Biarritz), des quais et du centre ville de Toulouse, d’un site au Japon, d’une expédition au Québec, d’un château dans le Lot, près des grottes de Pech-Merle (si vous n’arrivez pas à avoir de place pour la visite de la grotte à l’occasion, n’hésitez pas à aller visiter la grotte voisine de Cougnac), de Paris… Le film n’arrête pas de passer d’il y a un an à aujourd’hui… Mais je ne suis pas du tout rentrée dans cette histoire apocalyptique. J’aurais sans doute mieux fait d’aller voir Neuilly sa mère ou, à la séance précédente, The times that remains, de Elia Suleiman (mais celui-ci, je suis sûre d’y aller très prochainement). Les nombreuses scènes d’amour, entre couples (légitimes ou non), hommes, femmes, mixtes, ne m’ont pas gênées, contrairement aux quatre dames qui étaient devant moi, car filmées avec pudeur, mais sachez que ces scènes existent…

Adieu Gary de Nassim Amaouche

Affiche de Adieu Gary, de Amaouche Lundi soir, je suis allée au cinéma voir l’avant-première de Adieu Gary de Nassim Amaouche, précédé d’une projection d’un court métrage, De l’autre côté, réalisé en 2003 dans le cadre de ses études et qu’il avait présenté aux rencontres Henri-Langlois (festival des écoles de cinéma) à Poitiers en 2004, pour lequel il avait reçu le prix spécial du jury et le prix découverte de la critique française. Adieu Gary a reçu le grand prix de la semaine de la critique au festival de Cannes cette année. Nassim Amaouche devait être présent à la projection, mais n’a malheureusement pas pu venir suite au décès accidentel le week-end dernier de son acteur principal, Yasmine Belmadi, qui jouait dans les deux films. Voici seulement mon avis sur Adieu Gary, le court mais presque moyen métrage (environ 30 minutes) n’étant pas distribué, je pense… Enfin, quand même en quelques mots… De l’autre côté est une magnifique réflexion sur l’intégration des maghrébins de seconde génération dans la société, en banlieue parisienne. Le grand frère devenu avocat (commis d’office) vient chez ses parents assister à la fête de la circoncision de son petit frère, son autre frère vivant dans la cité de petits boulots et de petits trafics. Revenons en à Adieu Gary.

L’histoire : dans le sud de la France, en Ardèche, une ville aux allures de far-west américain en train de mourir en même temps que la grande usine, gros employeur, qui vient de fermer. Le fils, Samir (Yasmine Belmadi), sort de prison pour trafic de drogue, mais son frère et son père lui ont trouvé un boulot dans le petit supermarché – avec une opération semaine du fromage à se tordre de rire. Le père, Francis, veuf d’une arabe (Jean-Pierre Bacri) va chaque jour à l’usine pour finir de réparer la machine, achever son travail interrompu par la fermeture de l’usine en cours de démantèlement. Le frère, Icham, tente d’apprendre l’arabe pour aller travailler au Maroc (et oui, moitié Beur mais sans racine, finalement). La voisine, Maria, se désespère pour son fils, José, mutique suite au départ de son père, qu’il voit en boucle à la télé et en rêve sous les traits de Gary Cooper. Les copains, dont le petit (un nain qui joue à merveille, vu aussi dans le moyen métrage), Nejma, un groupe d’anciens ouvriers musulmans qui ont transformé une pièce de l’ancienne maison du peuple en mosquée… Rester dans la ville mourante, partir, pour où ?

Mon avis : un film court (1h15) mais très fort. À l’issue de la projection, le public, nombreux, a mis du temps à se disperser, un peu sous le choc de ce film, avec un besoin de transition, de pause avant la reprise des activités habituelles. Un premier long métrage très réussi. Il faut absolument aller voir Adieu Gary, en salle d’arts et essais à partir d’aujourd’hui.

Sur le site des rencontres Henri-Langlois, vous trouverez la bande annonce du film et un hommage à Yasmine Belmadi.

Les films que j’ai déjà vus du festival Télérama 2010 :

Jeux de pouvoir

Affiche du film jeux de pouvoir Cela faisait une éternité que je n’étais pas allée au cinéma. L’autre jour, pour me détendre au frais, je suis allée voir Jeux de pouvoir de Kevin Macdonald. L’histoire est adaptée d’une série télé anglaise. Le scénario tourne autour d’une commission d’enquête sur la privatisation de l’armée et des forces de sécurité (y compris intérieure) aux États-Unis. Une grosse multinationale s’en met plein les poches… Deux morts dans une course poursuite, une assistante de a commission qui se jette sous le métro (mais s’est-elle jetée ou a-t-elle été aidée ?). L’enquête est menée par un journaliste du Washington globe et une de ses jeunes collègues qui a en charge un des blogs du journal. Une enquête bien ficelée, un film plein d’actions sans effets spéciaux à gogo. J’ai aussi adoré la scène finale, pendant le générique… une super idée que je vous laisse découvrir au cinéma ! Un bon moment de détente, pas un grand film de cinéma d’auteur…

Et une réflexion sur la place des politiques, des sociétés privées, de la presse, de la corruption, des lobbyistes, des conflits d’intérêt…

Les étreintes brisées, de Pedro Almodovar

EnAffiche des Etreintes brisées d'Almodovar début de soirée, je suis allée voir Les étreintes brisées, de Pedro Almodóvar. De toute façon, pas beaucoup de choix en ce moment au TAP-cinéma : cette semaine, Almodovar à toutes les séances, et la semaine prochaine, en alternance avec Looking for Eric de Ken Loach… D’habitude, nous avons le choix entre 5 ou 6 films…

Le film
: Depuis quatorze ans, Harry Caine, pseudonyme de plume de Mateo Blanco, est aveugle. En 1994, il a eu un grave accident de voiture dans l’île de Lanzarote, dans lequel Lena, sa petite amie et principale actrice du film qu’il était en train de réaliser est décédée. Le film oscille entre l’époque actuelle et 1994… Une vie de passions, des personnages très forts, auxquels il faut ajouter Mateo Blanco,  » protecteur  » de Lena en 1994 et qui vient de décéder en 2008, Judit, l’agent de Harry, Diego, le fils de Judith, DJ le soir et aide de Harry dans la journée…

Mon avis
: j’ai adoré ! Quand le générique de fin a commencé, je ne pensais vraiment pas que le film était déjà fini. Aura-t-il un prix demain à Cannes ? Le film dans son ensemble, le scénario, la photographie, Penélope Cruz, Blanca Portillo, Lluis Homar ? Tous le méritent, je trouve… À suivre dès demain soir !

PS : Depuis, je vous ai parlé de ses films suivants, La piel que habito et Julieta.

Dans la brume électrique de Bertrand Tavernier

Affiche du film dans les brumes électriques de Tavernier Ce soir, je suis allée voir Dans la brume électrique de Bertrand Tavernier (depuis, j’ai aussi vu Quai d’Orsay, du même réalisateur). Il s’agit d’un film adapté d’un polar de James Lee Burke, produit par Michael Fitzgerald. Suite à des divergences de vues entre le réalisateur, Bertrand Tavernier, et ce producteur, il existe deux versions de ce film, une française et mondiale hors États-Unis (celle que j’ai vue donc), qui dure presque deux heures, et une pour les États-Unis, plus courte, moins poétique, avec des plans séquences plus courts d’après ce que j’ai lu dans la presse.

Le film : En Louisiane, à New-Iberia, peu de temps après le passage du cyclone Katrina (fin août 2005). Dans une ville marquée par le passage du cyclone, en pleine reconstruction, l’inspecteur Dave Robicheaux, est sur les traces d’un tueur en série qui vient de tuer et mutiler affreusement une jeune fille qui vivait de prostitution. Parallèlement, une star holliwoodienne, Elrod Sykes, tourne un film à proximité, a sombré dans l’alcoolisme, ce qui n’est pas sans rappeler son passé à l’inspecteur… Il a découvert un cadavre qui gît dans les marais depuis les années 1960, noir victime d’un lynchage. Le tout avec des visions de la guerre de sécession (1861-1865) et d’apparitions dans les brumes qui s’élèvent des marais.

Mon avis : Tomy Lee Jones est magnifique dans le rôle de l’inspecteur Robicheaux, « border line » par rapport à la déontologie policière… et même au-delà de la ligne et de la limite bien souvent. J’ai beaucoup aimé le rythme souvent lent du film, qui ne montre pas mais suggère les crimes, les victimes. Et l’ancrage dans la vie d’après-cyclone, les malversations et le profit que peuvent tirer certains mafieux des dispositifs pour la reconstruction, le petit commerce en bord de marais. Si vous voulez un film d’action, passez votre tour, si vous souhaitez voir un film qui revisite le genre du polar, foncez !

Pour aller plus loin : le site officiel du film.

Nulle part, Terre promise de Emmanuel Finkiel

Affiche du film Nulle part terre promise Jeudi soir, je suis allée voir Nulle part, Terre promise, en présence du réalisateur, Emmanuel Finkiel, qui a reçu en 2008 le prix Jean Vigo.

Le film : dans l’Europe d’aujourd’hui, trois (enfin, quatre) personnages voyagent et vont se croiser sans se reconnaître. Une jeune étudiante voyage en train et filme la misère, un jeune cadre assiste à la délocalisation d’une usine, du déménagement des machines de France à leur installation en Hongrie, un père et son fils, kurdes, arrivent en camion et poursuivent leur périple à pied.

Mon avis : un très beau film, inclassable, qui aborde l’Europe de façon pessimiste (ou au moins hyper-réaliste)… Le ballet de camions au départ de l’usine en région parisienne et surtout à l’arrivée en Hongrie n’est pas sans esthétisme. D’abord prévu pour un programme court sur Arte, Emmanuel Finkiel a finalement réalisé un film long métrage, avec un tout petit budget, très peu d’acteurs professionnels, une caméra HD sans matériel lourd ni effets spéciaux.Quand une jeune fille rencontrée par l’étudiante se trouve face à un superbe cerisier en fleurs sent l’une de ses fleurs et dit qu’elle pue l’industrie… ça brise le charme. Budapest devient une banlieue résidentielle (ex-soviétique, grands immeubles), un cimetière de statues, les sous-sols du métro, un hôtel et une zone industrielle. Alternativement, nous suivrons et découvrirons l’Europe littéralement à travers les yeux des personnages (ou plutôt les vitres), filmés de très près. Voilà une façon bien originale d’aborder la crise économique et les délocalisations, le voyeurisme de l’étudiante, et la question de l’immigration en Europe. Cette dernière y ai vue de manière très différente de Welcome, de Philippe Lioret ou du Silence de Lorna de Jean-Pierre et Luc Dardenne, ou encore du roman Ulysse from Bagdad , d’Éric-Emmanuel Schmitt, une manière différente, mais très forte aussi. Allez voir pour vous rendre compte par vous-même.

La discussion : le réalisateur a, à l’issue de la projection, parlé de son film, répondu aux questions de la salle, très intéressant, même si au début, il semblait impressionné par la salle et avait du mal à répondre. Une bonne soirée.

Les Citronniers, de Eran Riklis

Affiche du film les Citronniers Dans le cadre du festival Voix publique à Poitiers, j’ai vu il y a quelques semaines le film israélien Les Citronniers, de Eran Riklis, que j’avais raté en salle l’année dernière.

L’histoire : il y a quelques mois (à la fin de la construction du mur de séparation entre Israël et les territoires occupés par Israël), en bordure d’un village de Cisjordanie, sur la Ligne verte. Salma cultive un sublime verger de citronniers. Mais à quelques mètres, côté israélien, vient s’installer le ministre israélien de la défense et sa femme. Les services de sécurité ordonnent de couper les arbres car des terroristes pourraient s’infiltrer, Salma décide de résister et de porter l’affaire devant les tribunaux israéliens… jusqu’à la cour suprême. Même la femme du ministre trouve la mesure de destruction disproportionnée.

Mon avis : si vous avez l’occasion de voir ce film (il est sorti en DVD), faites-le absolument ! C’est une histoire sensible, il faut rappeler que le réalisateur est israélien, qu’il prend position pour la défense du verger, qu’il a tourné avec des acteurs israéliens et palestiniens. Salma subit les pressions israéliennes, mais aussi palestiniennes (le général : il faut se plier aux décisions de l’armée, les résistants : il ne faut pas accepter d’argent d’indemnisation, il n’est pas convenable qu’elle, veuve, reçoive un homme –son avocat – chez elle, etc.). Ce film ne vous laissera pas indifférent, et cette citronneraie est très belle…

Le débat : la projection du film était suivie par un débat du festival voix publique dont le thème annuel était «  ;Vous avez dit juste ? « . Ce débat était animé par un journaliste de la presse catholique, Jean-Claude Petit, qui est allé plusieurs fois sur place, et les organisateurs (l’association voix publiques et les chrétiens – entendez catholiques ! – du centre-ville de Poitiers) avaient trouvé un témoin juif… Ça faisait vraiment alibi… Des acteurs réellement engagés dans les actions pour la paix dans cette région auraient peut-être été plus appropriés. Les questions de la création du mur de séparation, des conséquences des élections en Israël et aux États-Unis, des colonies, des spoliations ont notamment été abordées.

Welcome, de Philippe Lioret, et la ronde des obstinés à Poitiers

Affiche du film Welcome Après un après-midi sans électricité (le quartier où je travaille a connu une grosse panne, impossible de travailler dans la pénombre, sans ordinateur, sans réseau, sans téléphone, …), je rentre juste du cinéma, oui, encore, lundi, j’y suis déjà allée pour Le déjeuner du 15 août de Gianni di Gregorio. Cette fois, j’ai vu Welcome, réalisé par Philippe Lioret (depuis, j’ai aussi vu Toutes nos envies et Le fils de Jean de ce réalisateur).

L’histoire : Calais, en 2008. Bilal (Firat Ayverdi), un jeune kurde iranien, vient d’arriver à pied, il veut aller retrouver une amie d’enfance à Londres. Il tente en vain de passer en camion… À la piscine municipale, Simon (Vincent Lindon), maître-nageur, donne un cours à un enfant. Bilal, dans le couloir voisin, essaye de s’entraîner pour traverser la Manche à la nage et se paye deux leçons de natation… C’est une scène à la supérette qui fait tout basculer. Deux clandestins se font refouler à l’entrée, alors qu’ils veulent juste aller acheter du savon. La femme de Simon (dont il est séparé et bientôt divorcé), bénévole dans une association qui distribue des repas, des vêtements, s’interpose avec le vigile, tente d’interpeler les clients, y compris Simon, qui regarde la scène, indifférent voire gêné d’assister à cette scène. Elle lui lance sans aménité qu’il devrait relire ses livres d’histoire, qu’interdire l’accès d’un magasin à certains devraient lui évoquer de mauvais souvenir, il bascule et veut aider. Peut-être d’abord pour tenter de reconquérir sa femme, puis très sincèrement, entièrement.

Mon avis : un film poignant, magnifique, en-dessous de la réalité. Et qui engage à s’interroger sur la délation, le rôle de la police, la collaboration et une certaine forme de résistance face à un système injuste et inepte. Le jeune homme a dix-sept ans et vient d’Irak (du Kurdistan). Mineur et venant d’un pays en guerre, il ne peut être expulsé dans son pays, mais pas non plus régularisé en Europe… À voir absolument ! Vincent Lindon et Firat Ayverdi sont magnifiques dans leurs rôles (et Firat Ayverdi très mignon, enfin, ça, c’est un avis personnel).

La ronde des obstinés à Poitiers : demain, je passerai sans doute à nouveau tard lire vos blogs, j’irai participer à la ronde des obstinés à Poitiers. Commencée à Paris (Denis Guedj, professeur de mathématiques à Paris 8, en parle très bien), la ronde a gagné Poitiers depuis une semaine, chaque soir de 17h à 19h sur la place de l’hôtel de ville (place du général Leclerc, mais personne ne l’appelle comme ça ici). C’est une forme de protestation et de manifestation originale, qui consiste à tourner atour de la place en silence, tout en exposant aux passants les problèmes notamment de la loi sur l’autonomie des universités (ici, c’est une petite université, dan une région où il sera difficile de trouver des mécènes privés, vus qu’ils font tous faillites les uns après les autres, voir la visite e notre cher président hier à Châtellerault, bassin d’emploi sinistré), et aussi la réforme de l’IUFM et de la masteurisation (beurk, quel mot…) qui est censée le remplacer.

Les films que j’ai déjà vus du festival Télérama 2010 :