Je vous ai montré l’autre jour l’ancienne fontaine du Trocadéro, construite en 1878 et détruite en 1935. Sur le parvis du musée d’Orsay ont été réunis trois des quatre statues qui la composait, le cheval à la herse de Pierre Rouillard, l’éléphant pris au piège d’Emmanuel Frémiet, le rhinocéros de Henri Alfred Jacquemart, le bœuf d’Auguste Cain (oui, le sculpteur des tigres chimères de l’hôtel de ville de Poitiers) est désormais à Nîmes. Après le cheval et le rhinocéros, je termine avec l’éléphant pris au piège, avec d’abord une carte postale ancienne à son ancien emplacement… Il a été présenté au salon des artistes français de 1880 sous le n° 6338.
Et une autre vue dans l’autre sens, avec la tour Eiffel en fond.
Le voici en octobre 2010, sur la parvis du musée d’Orsay…

Je ne sais pas ce que craignaient le sculpteur, « E[mmanuel] Frémiet » (1824-1910) et le fondeur « A[ntoine] Durenne », mais aucun risque qu’on les oublie, il y a une signature sur chaque face de la terrasse (la petite partie verticale sous la sculpture). Emmanuel Frémiet, il faut que je vous montre une de ses Jeanne-d’Arc, quant à Durenne, je vous en ai déjà abondamment parlé, à commencer pour le cheval voisin… Au passage, sur la photographie en haut à gauche, vous pouvez deviner une petite grenouille qui semble sortir du sol…
L’éléphant est pris dans un piège, constitué par un élément circulaire à moitié enterré et une corde avec un nœud coulant… Sa patte avant gauche est déjà entravée. Un singe s’amuse sur le piège…
On voit mieux ici le singe, qui semble hurler, et le piège…
Ou peut-être est-ce mieux ici?

Ce monument se compose d’une colonne en calcaire au sommet de laquelle se trouve un buste en bronze représentant le peintre Eugène Fromentin (La Rochelle, 1820 – Saint-Maurice, 1876), à côté, un cheval dressé et ruant avec son cavalier sur le dos, et une pile de livres, le tout aussi en bronze.
Le tout est signé » Ernest-Dubois Scult / Patouillard Demoriane Arch « . Ernest [Henri] Dubois (Dieppe, 1863 – Paris, 1930) est aussi l’auteur, à La Rochelle, du monument à
Le sujet est identifié sur le haut socle.
Voici Eugène Fromentin, un peu à contre-jour le matin…
C’est mieux sur cette vue prise en fin d’après-midi…
… avec un détail de son visage barbu et moustachu…. et un peu chauve!
Voici maintenant le monument de dos. Que fait ce cheval ruant sur ce monument? Sans doute est-ce le symbole du peintre, réputé pour avoir peint des chevaux dans toutes les positions (je vous ai sélectionné la notice de
Le cavalier est représenté avec un costume d’Afrique-du-Nord, Fromentin était aussi très tourné vers l’orientalisme et le Sahara (ça me rappelle le sujet du concours de conservateur quand je l’ai passé en 1991, sur l’exotisme dans l’art européen… mais j’avais choisi le sujet d’histoire et pas celui d’histoire de l’art). Le cheval et son cavalier semblent en pleine fantasia, mais le fusil est aujourd’hui cassé…
On le voit mieux ainsi. Remarquez au passage les étriers plats du cavalier, la lanière de l’attache ventrale de ma selle et le mors.
Et de face, le cheval ruant… et le visage très expressif du cavalier, la tête recouverte de son turban.
Et pour terminer, la pile de livres surmontée de lauriers rappelle qu’Eugène Fromentin fut aussi un écrivain…
… la même vue de face.
Je vous ai montré l’autre jour
Et une autre vue ancienne…
Il porte la signature « A. Jacquemart 76 » (ou 1878?, mais ça semble bien être 76, l’année de la commande plutôt que celle de la fonte?). Henri Alfred Jacquemart (
Grimpé sur un gros bloc, il témoigne de sa force, la queue levée n’augure rien de bon, gare aux passants… et aux importuns qui le prennent pour un siège
Bon, au moins, il est en bronze… sa corne ne craint pas le vol, contrairement à beaucoup de rhinocéros conservés dans nos muséums et qui ont été vandalisés ces derniers mois (même quand la corne était remplacée par une corne en résine…).
A ses pieds, un peu de végétation exotique, cactus et philodendron… pas sûre que ce soient deux plantes qui cohabitent…
L’entrée rue de Saint-Jean-d’Angély de l’hôpital de Niort n’est pas l’entrée principale actuelle…
On peut cependant y voir un relief sculpté dont je vous parlerai dans un prochain article (
Si l’on entre et que l’on se retourne, on voit que se côtoient des bâtiments du 17e au 20e siècles… De la fondation en 1665, il reste notamment le cloître que l’on voit ici. Le bâtiment à droite de cette image date plutôt du 19e siècle.
Le pavillon des enfants ou pavillon Trousseau, en bien piètre état, que l’on voit ici, a été inscrit à l’inventaire des monuments historiques en 2003… Je me demande quel est le sort qui l’attend… il figure sur plusieurs sites d’investisseurs pour y construire des logements… Il a été construit lors de la dernière tranche de travaux en 1935-1938 avec la maternité et les consultations externes.
De la cour, si l’on se tourne vers l’entrée, on trouve l’ancien bâtiment de chirurgie… d’abord sur une carte postale ancienne.
Et puis tel qu’on peut le voir aujourd’hui sur les deux vues du bas, les autres montrant le cloître et le bâtiment entre les deux.
La chapelle Notre-Dame du Sacré-Cœur a été construite en style néogothique en 1874.
Elle n’a guère changé… Sur le pignon se trouve une statue du Sacré-Coeur.
Derrière elle se trouve une imitation grotte de Lourdes avec de nombreux ex-votos…un peu de croyances ou de superstitions ne peuvent sans doute pas faire de mal avant d’entrer dans l’hôpital…
Je vous ai montré l’autre jour
Le voici maintenant en octobre 2010 devant le musée d’Orsay…
Il est signé « P. Rouillard / 1878 « . Pierre Rouillard, je vous en ai déjà parlé pour la
Il porte également la marque du fondeur « A[ntoine] Durenne Paris », dont je vous ai déjà abondamment parlé (notamment à Poitiers, mais pas seulement, pour la
Ce cheval est plein de fougue pour tenter de franchir une herse à grandes dents hérissées…
l’appui de son sabot arrière gauche est très précaire… Arrivera-t-il à franchir la herse?
Aujourd’hui, je vous emmène sur les quais à Paris, plus exactement sur le quai de Malaquais, devant l’Institut, avec des photographies d’octobre 2010. Nous y trouvons la République de Jean-François Soitoux.
Elle porte la signature « J.F. Soitoux », pour Jean-François Soitoux (Besançon, 1816 – Paris, 1891), lauréat du concours de sculpture organisé suite à la Révolution de février 1848. Le concours avait pour but d’incarner la République dans une peinture, une sculpture et une médaille. Son plâtre ayant été retenu, il l’exécute en version monumentale en pierre.
L’inscription sur le haut socle n’en retrace qu’une partie de l’histoire : « La République / de Jean-François Soitoux / Première représentation / officielle de la République / française commandée par / le gouvernement de la / IIème République à l’issue d’un / concours lancé le 18 mars 1848 / implantée devant l’Institut / le 24 février 1880. A été restaurée / aux frais de la ville de Paris et / réimplantée en ce lieu par / Jacques Chirac maire de Paris / le 23 septembre 1992 / à l’occasion du bicentenaire / de la proclamation de la / République « . Mise en dépôt sous le Second Empire, la statue est cédée en 1879 par l’État à la Ville de Paris qui la place devant la façade de l’Institut et l’inaugure le 24 février 1880. Déposée à Amboise en 1962 (comme de nombreuses autres sculptures, cette ville doit compter le plus de dépôts divers de statues, il faudra que je vous les montre un de ces jours), la ville de Paris révoque le dépôt en 1988 et elle est remise en place en 1992 non loin de son emplacement de 1880 (un peu décalée, circulation automobile oblige).
Cette allégorie cumule les symboles… Elle est vêtue à l’Antique, la longue robe fermée par un delta (triangle, symbole de l’agilité). De sa main gauche, elle s’appuie sur le faisceau d’armes (rappel du faisceau de licteur, symbole de l’imperium romain, le pouvoir de la justice). A la place de la hache du faisceau antique se trouve ici une couronne végétale, maintenue par la main de la République. Elle foule la couronne royale brisée (la liberté acquise par la République).
Elle présente de l’autre main une épée (refaite) et est coiffée d’une couronne végétale composée de rameaux de chêne (la force, la sagesse) fermée en son centre par une étoile. Elle ne porte pas encore le bonnet phrygien, qui s’imposa après un nouveau concours en 1879, mais plutôt pour les bustes de la République (les Marianne). L’espèce de cube sous l’épée est une ruche, qui symbolise le travail. En un mot, un condensé de symboles sur une simple femme!
Une dernière vue de dos…
L’ancienne fontaine du palais du Trocadéro avait été construite en 1878 pour l’exposition universelle de Paris. Elle a été détruite en 1935, comme le palais, pour laisser place à ceux que l’on voit aujourd’hui, inaugurés pour l’exposition internationale de 1937. Je vais donc vous montrer aujourd’hui des cartes postales anciennes…
Juste dans l’axe, on voit la tour Eiffel…
Cette fontaine était entourée de quatre statues de bronze monumentales, dues chacune à un sculpteur différent.
Après 1935, ces sculptures se sont promenées… Le bœuf est devenu… un taureau et se trouve désormais à Nîmes, je n’en ai pas de photographie numérique personnelle… il faudra attendre que j’aille à Nîmes!
Quant aux trois autres, ils sont installés depuis 1985 sur le parvis devant le musée d’Orsay, je vous les montrerai un par un lors des prochains samedis… Voir le
Aujourd’hui, nous retournons à Confolens, ou plutôt juste à côté, à Lessac, toujours avec des photographies de mars 2010. Le monument aux morts se dresse sur la place près de l’église. Il comporte une Victoire en bronze, commandée en 1926, installée sur un haut socle et inaugurée le 11 novembre 1928. La Victoire est l’œuvre de Henri-Charles Pourquet (1877-1943), qui a réalisé pas mal de monuments aux morts en France, et qui fut l’élève de Louis Barrias (dont je vous ai montré
La Victoire est ailée, comme il est de coutume, et est vêtue d’une longue robe à l’Antique. Ce qui est moins fréquent, c’est qu’elle tient une couronne végétale dans chaque main (mais Pourquet avait fait de même pour le monument au mort de Corvol-l’Orgueilleux, détruit en 1992, avec une Victoire en plâtre recouvert de bronze).
Elle porte également un casque de Poilu, attribut assez fréquent (voir le
Elle a les pieds nus posés sur une sphère. Sur le côté est posée une branche de laurier.
Le socle nous renseigne : » Pierre Doriole / 1407-1485 / maire de La Rochelle / chancelier de la France / premier président de la chambre / des comptes « .
Elle porte la signature » G. Chaumot / 1941 « . Je vous ai déjà parlé de Georges Chaumot (1908-?) pour le
Pierre Doriole est représenté debout, tenant un rouleau (de parchemin) dans la main droite.
Il porte un drôle de chapeau et un manteau fermé par une ceinture, la main gauche sur un des pans du manteau.
Ce groupe sculpté est beaucoup plus récent et est daté de 1905, année où il a aussi été présenté au
Ce groupe en marbre a subi de nombreuses dégradations, en particulier, l’enfant a eu les bras et les jambes fracturés…
