Je poursuis ma découverte de l’histoire contemporaine du Cambodge. Après Kampuchéa de Patrick Deville, L’élimination de Rithy Panh, L’eau et la terre, Cambodge, 1975-1979 et Lendemains de cendres, Cambodge, 1979-1993 de Séra, voici la suite de l’histoire avec l’organisation des élections de 1993, racontée dans cette bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque.
Le livre : Sur la route de Banlung, Cambodge, 1993, de Jacques Rochel (scénario), Vink (scénario et dessins) et Hubert (couleurs), avec la collaboration de Ciné, éditions Dargaud, 56 pages suivies d’un dossier sur les élections de 1993, 2011, ISBN 978-2205065091.
L’histoire : 1993 au Cambodge. L’ONU supervise l’organisation des premières élections libres du Cambodge. Jacques Rochel, un français vivant à New-York, né d’une mère vietnamienne, est envoyé dans la région de Ratana Kiri, une province proche du Viêt Nam et berceau des Khmers rouges. Il est notamment affecté chaque mois à la réception et à la distribution du paiement en liquide des personnes recrutées pour l’organisation des élections. Cette valise contenant 200 000 $ est convoitée par les Khmers qui continuent à occuper la région, et se méfient de ce Jacques qui parle chinois et semble aussi compromis avec les ennemis vietnamiens (ils ont renversé le régime Khmer rouge en 1979) pour rencontrer une médecin venue de l’autre côté de la frontière. Restée dans le New-Jersey, sa femme lui apprend que leur fils aîné vient d’être diagnostiqué comme autiste. Entre fantômes du passé et avenir de son fils, Jacques Rochel terminera-t-il sa mission de six mois au Cambodge?
Mon avis : une bande dessinée aux dessins assez classiques (effet renforcé par le lettrage très « carré », je finis par préférer les expressions plus libres dans le dessin et les textes) sauf deux grandes peintures pleine page. L’ONU tente d’organiser des élections libres à coups de dollars qui servent à payer des locaux chargés de convaincre les gens de se faire faire des cartes d’électeurs puis de voter, tout en restant neutres. Un amour de jeunesse de l’un des expatriés peut-il menacer ainsi la neutralité des élections? Le coût de ces élections pour la communauté internationale (des milliards de dollars) laisse pantois… surtout après l’indifférence dans laquelle la communauté internationale a laissé les Khmers rouges saigner le pays de 1975 à 1979. Quant à la famille laissée aux États-Unis, le diagnostic d’autisme et l’organisation de sa prise en charge, elle est peu évoquée, une remarque ici et là où pointe l’inquiétude du père impuissant à distance…
Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.