Archives par étiquette : rentrée littéraire

La vie de Régis de Sá Moreira

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livres, critiques citations et bibliothèques en ligne sur Babelio.com J’ai reçu ce livre dans le cadre d’une opération « masse critique » spéciale organisée par Babelio. Merci à Babelio et aux éditions Au diable Vauvert.

Le livre : La vie de Régis de Sá Moreira, éditions Au diable Vauvert, 2012, 120 pages, ISBN 9782846264426.

L’histoire : pas de lieu, pas d’époque… Au fil des pages, des dizaines de personnages se succèdent, livrant un infime fragment de leur vie, ou pour quelques-uns d’outre-tombe…

Mon avis : Comme dans la comptine des Trois petits chats (Marabout / bout d’ficelle / selle de cheval, mais le début, c’est Trois p’tits chats / Chapeau d’ paille / Paillasson), les personnages se succèdent les uns aux autres, paragraphe après paragraphe, le dernier évoqué rebondit sur le précédent, toujours à la première personne. Une forme narrative originale, mais répétitive, qui m’a lassée au bout de 20 ou 30 pages… Il y a certes des réflexions très bien vues, mais d’autres d’une grande banalité, et l’ensemble finit par former une sorte de soupe assez indigeste, de temps en temps relevée par une petite pépite.

Logo rentrée littéraire 2012C’est le premier livre que je lis pour la rentrée littéraire 2012 (sortie officielle du livre le 22 août). En 2012, le projet de 1 % rentrée littéraire est repris par Hérisson et Mimipinson. Il s’agira de lire et chroniquer avant fin juillet 2013 au moins 1% des 646 livres annoncés (soit 6,5, moins de livres cette année, arrondis à 7…) des livres qui paraîtront dans le cadre de la rentrée littéraire 2012, entre le 18 août et fin octobre.

Un homme de tempérament de David Lodge

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pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre à la médiathèque, un auteur dont j’ai déjà lu un certain nombre de livres avant l’ouverture de ce blog et dont j’ai parlé ici de La vie en sourdine.

Le livre : Un homme de tempérament de David Lodge, traduit de l’anglais par Martine Aubert, collection Littérature étrangère, éditions Payot et Rivages, 2011, 706 pages, ISBN 9782743622916.

L’histoire : à Londres en 1944, pendant le blitz. Herbert George Wells, auteur à succès vieillissant et malade, qui préfère se faire appeler HG, revient sur sa vie passée. Militant de l’amour libre, il a multiplié les aventures, à partir de la quarantaine avec des filles de la moitié de son âge, le tout sur fond de bonne société universitaire ou politique (la société fabienne) qui réprouve son comportement, d’éditeur qui hésite à publier certains de ses livres…

Mon avis : un gros pavé qui m’a copieusement ennuyée… Je n’ai pas retrouvé du tout l’humour de David Lodge et sa vision décalée du monde universitaire, ni le recul qu’il peut avoir sur sa surdité en la transposant à son héros (La vie en sourdine). Un vieil homme sur la fin de sa vie revient indéfiniment sur ses maîtresses successives, sur l’amour libre, sur le socialisme (société fabienne), ça tourne en rond page après page… Il n’est pas du tout question des livres d’anticipation de Herbert George Wells (La guerre des mondes, L’homme invisible, etc.), mais de romans qui racontent sa vie sexuelle tumultueuse. Une grande déception!

Logo rentrée littéraire 2011Ce livre est le dernier lu dans le cadre du défi 1 % rentrée littéraire 2011, coordonné cette année par Hérisson [Vite, ce défi se termine à la fin du mois de juillet, en attendant la nouvelle rentrée littéraire en août…].

Logo God save the livre Ce livre entre dans le défi God save the livre, saison 2, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2013 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di » (15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…

Je ne suis pas celle que je suis de Chahdortt Djavann

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J’ai acheté ce gros livre à la librairie la Belle Aventure à Poitiers… Il faut faire vivre un peu les librairies indépendantes, mises à mal surtout ces derniers mois (concurrence d’internet, hausse de la TVA, etc.), et c’est un livre que j’ai pris un peu au hasard il y a un moment, mis en avant sur une table…

Le livre : Je ne suis pas celle que je suis de Chahdortt Djavann, éditions Flammarion, 2011, 536 pages, ISBN 9782081227545 .

L’histoire : à Bandar Abbas en Iran en 1990-1991 (avec une escapade de cinq jours à Istanbul, d’une nuit à Dubaï, d’une nuit terrible à Ispahan, quelques mois à Téhéran), quelques années plus tard à Paris. Donya alterne le récit d’une année universitaire à Bandar Abbas et des séances de psychanalyses à Paris, parfois un court chapitre sur sa vie parisienne… originaire de Téhéran, après un dur concours d’entrée à l’université, Donya est étudiante à Bandar Abbas, sur le golfe persique, à 20 minutes de bateau de Dubaï, sur l’autre rive. Elle étouffe sous le contrôle des délateurs et des Mollahs, mais réussit quand même à voir en secret Armand, à avoir des relations sexuelles avec lui, au risque d’une arrestation, d’une bastonnade et d’un mariage forcé. Un jour, lors d’un mariage, une amie de la famille lui propose d’aller rencontrer (et de se marier) à son fils, exilé à Londres depuis ses douze ans… La rencontre aura lieu à Istanbul, la mère de Donya l’accompagne… Quelques jours de liberté, Donya y voit l’occasion de s’évader de l’Iran, mais elle n’est pas amoureuse… et avoue son stratagème avant le mariage à son promis… C’est la rupture, le retour en Iran, la prise de risques de plus en plus importants, la dégringolade… L’analyse, pendant ce temps, est longue et douloureuse, beaucoup de silences au début, des mois avant que la parole ne se libère…

Mon avis : les chapitres s’entremêlent, une ou plusieurs séances chez l’analyste, la vie en Iran. Un livre terrible sur la condition de la femme en Iran, la torture à douze ans pour avoir distribué des tracts, le viol collectif à vingt ans pour avoir enlevé ses chaussettes après une longue journée de marche, pour soulager des ampoules, la prostitution comme seul moyen de se payer un avortement suite à la grossesse qui résulte du viol… Et peu à peu, chez le psy, émerge la violence familiale, la folie du père, la pédophilie d’un oncle. Mais que ces crimes ne vous rebutent pas dans la lecture, il y a de longues pages plus légères, beaucoup d’humour, ou de souffrance (comme lors de ces longues séances de blocage pendant l’analyse)… Une belle découverte grâce au libraire!

PS [juillet 2012]: et sur l’Iran toujours, si vous le pouvez, n’hésitez pas à aller voir en salle les enfants de Belle Ville de Asghar Farhadi.

Logo rentrée littéraire 2011Ce livre est le dernier lu dans le cadre du défi 1 % rentrée littéraire 2011, coordonné cette année par Hérisson

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de l’Iran.

Le beau juif de Ali Al-Muqri

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Bienvenue en arabe pioche-en-bib.jpgLe défi sur le monde arabe organisé par Schlabaya est en principe terminé, mais j’ai encore quelques livres en stock, alors, je poursuis un peu sur ce thème (en alternance avec d’autres livres). J’ai trouvé ce livre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Le beau juif de Ali Al-Muqri, traduit de l’arabe (Yemen) par Ola Mehanna et Khaled Osman, collection Littérature étrangère, éditions Liana Levi, 2011, 157 pages, ISBN 978-2867465802.

L’histoire : au Yemen vers 1660. Salem, le « beau juif », adolescent, rencontre Fatima, la fille du mufti. Celle-ci lui apprend à lire et écrire l’arabe, pour plaire à son père, habile artisan, Salem apprend l’hébreu avec le rabbin, puis transmet à son tour son savoir à Fatima… Et ce qui devait arriver arriva, les deux jeunes gens tombent amoureux… Le frère de Salem meurt, puis son père et sa mère lors d’une mystérieuse épidémie. Peu après, Salem et Fatima s’enfuient, Fatima tombe enceinte, un fils naît mais la mère meurt en couche… Salem poursuit seul sa longue vie, rejeté par les deux religions…

Mon avis : un roman d’amour qui aborde aussi la tolérance et l’intolérance religieuse, transposé au 17e siècle pour aborder des questions toujours d’actualité… Un texte court pour aborder une question qui déchire cette région depuis des siècles, avec beaucoup de poésie. En revanche, la partie sur le « nouveau messie » m’a moins convaincue…

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre du Yemen.

Logo rentrée littéraire 2011Ce livre est le dernier lu dans le cadre du défi 1 % rentrée littéraire 2011, coordonné cette année par Hérisson.

Close-up de Michel Quint

Couverture de Close-up de Michel Quint pioche-en-bib.jpgVoici un livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque. De Michel Quint (qui sera présent le week-end prochain au salon du livre de Montmorillon dans la Vienne, les 16 et 17 juin), je vous ai déjà parlé de Effroyables jardins et Aimer à peine, Avec des mains cruelles, La folie Verdier. Depuis, j’ai aussi lu L’espoir d’aimer en chemin, Et mon mal est délicieux, Fox-trot.

Le livre : Close-up de Michel Quint, collection vendredi 13, éditions La Branche, 2011, 207 pages, ISBN 978-2-35306-048-1.

L’histoire : de nos jours à Lille. Miranda, allias Octavie Dillies, réalise des tours d’illusionnisme et de voyance au Quolibet, un cabaret un peu miteux. Un soir, elle reconnaît dans le public un promoteur et entrepreneur du BTP local, Bruno Carteret, qui, il y a des années, a été à l’origine de l’accident de travail de son ami, Éric, qui en est resté handicapé et l’a quittée. Lui ne la reconnaît pas, il l’invite à venir animer sa fête d’anniversaire. Elle lui prédit sa mort avant le vendredi 13. Seulement voilà, il est attaqué au cutter avant cette date et, affolé et blessé, se réfugie au Quolibet… Qui veut sa mort ? Quel rapport avec sa belle-famille, les Vailland, dont l’un des membres a fait des affaires douteuses à Dubaï ?

Mon avis : je me suis copieusement ennuyée et ai même failli m’endormir dessus le premier soir, au bout du trentaine de pages (je l’ai terminé le lendemain matin). Rien d’original dans la construction du roman, un monde du BTP qui joue et spécule, des parties fines à animation cabaret dans la périphérie, là, la réalité a largement dépassé la fiction ces derniers mois… « Vendredi 13 », la série, réunit treize auteurs qui doivent tous broder autour du thème du vendredi 13, une contrainte qui ici n’a pas donné tout ce qu’elle promettait… Outre les ouvrages de l’Oulipo (voir des explications dans C’est un métier d’homme), la contrainte peut être très productive, parfois inégale, comme dans la série du Poulpe, où on trouve quelques pépites à côté de livres plus ordinaires… Ceci dit, la couverture est sympa, avec sa découpe triangulaire, et vous trouverez plein de très bons avis en ligne…

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Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson

Couverture de Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé à la médiathèque… après une longue période de réservation. Il a reçu le Prix Médicis essai 2011.

Le livre : Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson, collection NRF, éditions Gallimard, 2011, 267 pages, ISBN 9782070129256.

L’histoire : février 2010, au bord du lac Baïkal en Russie. Sylvain Tesson, après d’ultimes courses dans un supermarché d’Irkoutsk, rejoint une cabane isolée un peu plus au nord. Avec des vivres et des livres, un ordinateur qui tombe vite en panne, comme le téléphone satellite (qui va se réveiller plus tard), les outils technologiques n’aiment pas les variations de température, -32° dehors, une petite cabane vite réchauffée par le feu (encore faut-il couper le bois), beaucoup d’alcool, quelques visiteurs, parfois indésirables comme les nantis qui débarquent en gros 4×4, plus souvent des voisins, chasseurs, employés des stations météo. Il va aussi leur rendre visite, quelques heures ou jours de marche les séparent. Puis arrive le printemps…

Mon avis : cela m’a rappelé les rives du lac baïkal, que j’ai vues en 1997… même si le contexte était différent (c’était la pérestroïka, à Irkoutsk, il y avait beaucoup de gars paumés revenant d’Afghanistan)… et j’allais voir des sites préhistoriques, pas vivre dans une cabane… Alors, si vous avez envie de grand air, du lac gelé (attention, c’est un immense lac… et ici, il n’a pas de vue sur les gigantesques usines qui le défigurent et le polluent, les conglomérats de papier ont-ils disparu?), de nature, de forêt, des oiseaux, n’hésitez pas à lire ce récit! J’aurais cependant aimé en savoir plus sur l’expérience de lecture, au vu du stock emporté… il n’en est finalement qu’assez peu question.

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Opium Poppy de Hubert Haddad

Couverture de Opium Poppy de Hubert Haddad

pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé à la médiathèque parmi les nouvelles acquisitions. Il a reçu le prix du Cercle Interallié 2012. Depuis, j’ai aussi lu Palestine du même auteur.

Le livre : Opium Poppy de Hubert Haddad, éditions Zulma, 2011, 171 pages, ISBN 978-2-84304-566-0.

L’histoire : de nos jours à Paris. Dans un centre de rétention, ou plutôt dans un centre pour mineurs isolés. Un petit garçon d’une douzaine d’années est interrogé par le médecin, il refuse de dire son nom, de raconter son histoire, mais ses cicatrices disent les balles qu’il a reçues. Il a juste montré sur une carte son pays d’origine, l’Afghanistan. Alors, on lui donne le prénom d’Alam, lui, ça lui va, c’était le prénom de son frère aîné… Dans ce centre où se côtoient des mineurs de toutes origines, un Kosovar fait la loi, les enfants sont censés apprendre le français à partir de cours de grammaire… Alam s’en échappera assez vite. Pour revenir sur son histoire, celle d’un fils de paysan originaire de la région montagneuse du Kandahar. Il avait été retrouvé gravement blessé lors d’un accrochage entre paysans et rebelles, récupéré par des militaires. Là-bas, auparavant, il était l’Évanoui, à la honte de son père, il s’était évanoui lors de la cérémonie de circoncision. Son père qui produisait du pavot pour survivre… Une prise de livraison s’était mal passée, les seigneurs de la guerre avaient été attaqués, le père avait fait une attaque cérébrale, devenu légume, sa femme l’avait transporté dans la ville minière voisine, ses deux fils livrés à la débrouille… Alam finit enrôlé par les talibans.

Mon avis : un récit haletant, dévoré d’une traite, qui alterne la vie passée et tragique de cet enfant en Afghanistan, et sa vie tout aussi tragique en France, du centre de rétention au squat où il finit par arriver… Comment peut-on imposer ainsi à des enfants l’apprentissage du français par la grammaire et la conjugaison du verbe être? Il existe de meilleures manières d’aborder le français langue étrangère (FLE)… Comment peut-on livrer un enfant à un interrogatoire sur sa vie passée, le mettre aux mains d’un psychologue, sans s’assurer qu’il comprend bien, lui proposer un interprète, tenter de comprendre ce qui lui est arrivé autrement qu’en jargon psy (traumatisme de guerre…)? Comment peut-on laisser ces enfants isolés ainsi entre eux, la loi du plus fort de leur vie antérieure, souvent très difficile, ne peut que conduire à des drames… Comment cet enfant peut-il n’avoir pas été identifié lorsqu’il a été blessé (personne ne l’a réclamé, mais personne ne semble s’être soucié de retrouver as famille)? Comment peut-il ensuite rester à vivre dans la rue, sous la protection d’un chef de squat, jusqu’à la fin inévitable… Sans oublier que les mineurs isolés devraient être pris en charge par la France, la société, plus prosaïquement les conseils généraux, chargés de l’aide sociale à l’enfance, mais chaque jour, en région parisienne, des dizaines de ces enfants sont rejetés des centres d’hébergement, livrés à la loi de la rue…

Sur le sujet des mineurs isolés en France, voir par exemple le dossier de France terre d’Asile et le rapport parlementaire de Isabelle Debré (mai 2010) sur le site de la documentation française, la situation a encore empiré depuis ce rapport.

Bienvenue en arabeUn livre qui entre dans le cadre du défi sur le monde arabe organisé par Schlabaya. L’auteur, Hubert Abraham Haddad, est né à Tunis en 1947, il a suivi l’exil de ses parents quelques années plus tard, à Belleville.

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de la Tunisie.

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L’enfant improbable de Jeannine Poitau

Couverture de L'enfant improbable de Jeannine Poitau pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé à la médiathèque parmi les nouvelles acquisitions.

Le livre : L’enfant improbable de Jeannine Poitau, éditions Les presses du Midi, 2011, 160 pages, ISBN 978-28127-0269-3.

L’histoire : à Paris et en proche banlieue, de nos jours. Clara et Jean, la cinquantaine bien tassée, habitent en proche banlieue et travaillent ensemble dans une maison d’édition parisienne en pleine crise à cause d’une restructuration. Leur fils Sylvain vit en couple avec Richard. Ces derniers leur demandent leur avis: ils veulent un enfant et hésitent entre le recours à une mère porteuse et l’adoption… conscients des obstacles liés à leur homosexualité. Parallèlement, Clara et Jean continuent leur vie avec leurs amis, invitent les uns à dîner, écoutent les doléances des autres au téléphone, au bureau… Une amie trop possessive a du mal à laisser sa fille vivre sa vie, d’autres s’inquiètent pour leur fils boiteux suite à un accident, etc. Seront-ils finalement grands-parents?

Mon avis : bof! Je pensais, comme le dit la quatrième de couverture, qu’il s’agissait d’un livre sur l’homoparentalité et l’adoption par les couples d’homosexuels, un sujet d’actualité… En fait, nous naviguons très lentement au fil des pages dans les états d’âme de Clara, la mère de Sylvain, un peu dans ceux de son mari, Jean… et plus dans leurs autres problèmes que dans celui qui est annoncé par le titre et la quatrième de couverture. Et une autre solution beaucoup plus simple, utilisée par des ami(e)s, n’est pas abordée ici: un couple de femmes et un couple d’hommes peuvent très bien faire aux yeux de la loi et de la société deux couples hétéro, chacun avec un enfant… et on a comme dans la réalité deux papas, deux mamans, deux enfants, qui vivent dans deux appartements voisins, en parfaite harmonie. Certes, la situation peut se compliquer sérieusement en cas de dispute ou de décès de l’un des parents. A ce qu’ils disent, la solution qu’ils ont choisie est loin d’être un cas isolé.

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Repas de morts de Dmitri Bortnikov

Couverture de Repas de morts de Dmitri Bortnikov pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Repas de morts de Dmitri Bortnikov, éditions Allia, 2011, 188 pages, ISBN 978-2844853738.

L’histoire : de nos jours, à Paris. Un homme en train de se masturber devant un film porno, Dim, apprend, par un coup de fil de son père, la mort de sa mère. Une mort qui va le hanter… Sa mère avait travaillé dans une maternité, les âmes des enfants avortés étaient venus la hanter dans sa vieillesse. Sombrant dans la folie, parlant seule, les pieds chaussés de sacs plastiques, elle est tombée, elle est morte. Et voilà que son passé, le passé de sa famille fait irruption dans la tête de Dim, tout se mélange, l’Île-de-France, la steppe d’Asie centrale en Yakoutie, son père, sa mère, son frère, des chiens, ses grands-parents, des soldats, ses amours, le présent, le passé.

Mon avis : j’ai beaucoup aimé… la couverture de Subodh Gupta, qui rappelle un élément échappé de l’une de ses grandes œuvres monumentales, comme celle (God Hungry) qu’il avait réalisé dans le cadre de Lille 3000 dans l’église Sainte-Marie-Madeleine en 2006. Côté livre, c’est le premier que Dmitri Bortnikov écrit directement en français (il habite en France depuis 2010), dans un style très très spécial, que ce soit dans la forme, le style ou la syntaxe : abondance de point de suspensions, de coupures avec des séries de —, des phrases très courtes entrecoupées de plus longs passages… Un récit haché qui n’arrête pas de passer du coq à l’âne, du présent à un passé plus ou moins lointain, je n’ai pas du tout accroché…

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logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de la Russie, pays d’origine de l’auteur, et où se passe une bonne partie du livre.

A l’enfant que je n’aurai pas, de Linda Lê

Couverture de A l'enfant que je n'aurai pas, de Linda Lê

pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque, une auteure dont j’avais lu l’année dernière Cronos. Depuis, j’ai aussi lu Lame de fond et Œuvres vives.

Le livre : A l’enfant que je n’aurai pas de Linda Lê, collection les affranchis, Nil éditions, 2011, 65 pages, ISBN 2-84111-563-1.

L’histoire : Linda Lê a décidé de ne pas avoir d’enfant, s’en explique à cet enfant qu’elle n’aura pas et à S., son dernier compagnon, qui aurait voulu des enfants… Elle revient sur son enfance étouffée par sa mère, Big Mother. Elle explique pourquoi elle ne pourrait pas s’attacher à un enfant, renoncer à ce qu’elle est maintenant pour un enfant…

Mon avis : un très court texte autobiographique, peut-être une forme de thérapie aussi, après une tentative de suicide et une psychanalyse. Un choix de non-maternité assumé, au moins en apparence… En revanche, je ne sais pas pourquoi, j’ai eu l’impression d’être mise en situation de voyeurisme dans cet lettre adressée à cet enfant qui n’arrivera jamais parce que non désiré, je n’ai pas du tout adhéré au texte (mais il est si court que je suis allée jusqu’au bout…).

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