Archives par étiquette : Jean Nouvel

Mon voyage à Nantes (9), au centre de l’île de Nantes…

Au centre de l'île de Nantes, 2012, 01, palais de justice de Nouvel Allez, c’est reparti pour le VAN / Voyage à Nantes (site officiel), pour revoir les autres épisodes, voir les liens en fin d’article ou chez Mamazerty… N’hésitez pas non plus à suivre les liens vers les sites des artistes ou autres… J’y étais par un week-end pluvieux, du 6 au 8 juillet 2012, et ai déjà participé à la manifestation Estuaire 2007 (je n’avais pas pu y aller en 2009).

Aujourd’hui, nous partons sur l’île de Nantes, où je suis allée les trois jours de mon séjour pour voir des choses différentes, dont le dimanche avec Mamazerty. Après l’ouest, voici le centre de l’île, et contrairement à 2007, je n’ai pas poussé jusqu’au Conseil régional à l’est…

Au centre de l'île de Nantes, 2012, 02, aperçu des oeuvres du palais de justice à travers la façade Petite halte au palais de justice réalisé par Jean Nouvel (comme le musée du Quai Branly à Paris)… Bon, côté architecture, le bâtiment s’impose mais ses usagers, notamment juges et avocats, lui trouvent de nombreux défauts fonctionnels… Après avoir accepté la fouille, vous pourrez voir des œuvres de très grand format venant du musée des beaux arts et les créations numériques (1% culturelle) de Jenny Holzer.

A côté, je n’ai pas pu voir de nuit (grrr pour la météo!) l’installation lumineuse de François Morellet sur le bâtiment de la mutuelle Harmonie atlantique. Le bâtiment, construit dans les années 1960, vient d’être rénové par CANAL Atelier d’architecture (Daniel et Patrick RUBIN). Cette œuvre a aussi beaucoup fait parler dans la presse locale et spécialisée en art contemporain… elle indique la météo et le temps qu’il est censé faire dans 4 heures (seulement la nuit…) en allumant soit des nuages (arcs blancs), le soleil (cercle rouge) ou la pluie (tirets bleus)… [PS: je suis retournée à Nantes en octobre 2012 et ai pu voir les nuages et le soleil].

Au centre de l'île de Nantes, 2012, 03, la maison de l'avocat … et c’est reparti vers la Maison de l’avocat où Jocelyn Cottencin a créé Echoes, une sculpture graphique et lumineuse, dont la configuration des traits lumineux varie en permanence.

Au centre de l'île de Nantes, 2012, 04, le bâtiment Manny Le bâtiment Manny, signé de l’agence nantaise TETRARC, toujours rue Lanoue Bras de Fer, accueille Air de Rolf Julius… qui au grès du vent et des haut-parleurs cachés sous les coursives, libère des sons, cliquetis métalliques et vagues chants d’oiseaux.

Au centre de l'île de Nantes, 2012, 05, le passage protégé de Bulloch devant le bâtiment Manny Devant le même bâtiment, Angela Bulloch a installé The Zebra Crossing – Regulations and General Directions, un passage protégé annoncé par des lignes en zig-zag et des lampadaires jaunes… et qui se poursuit à l’intérieur du bâtiment.

Au centre de l'île de Nantes, 2012, 06, la maison régionale de l'architecture La Maison régionale d’architecture des Pays-de-la-Loire et son bâtiment tout rouge de l’Île Rouge, réalisé par Forma6, Sans cimaise et sans pantalon (délocalisation du musée des beaux arts fermé pour travaux) propose plusieurs œuvres dont l’hyper-réaliste Flea Market Lady, de Duane Hanson (1925-1996), de l’extérieur, on dirait qu’un gardien s’est endormi sur sa chaise….

Au centre de l'île de Nantes, 2012, 07, crête-town dans la halle Halstom Une petite pause crêpes salées ou sucrées de CRÊPETOWN, à condition que ce soit après midi, dans la halle Halstom : je n’ai pas assisté aux spectacles programmés le soir par Didier Poiraud et Hervé Guilloteau, et je vous reparlerai de la création de graphes…

Au centre de l'île de Nantes, 2012, 08, le âtiment principal de l'école d'architecture Au bout de la rue de la Noue, les différents bâtiments de l’école nationale d’architecture de Nantes, conçus par les architectes Lacaton & Vassal accueillent plusieurs ensembles d’œuvres.

Dans le bâtiment principal au sud, au premier étage, a pris place Futurologia, qui présente des installations / œuvres assez monumentales de cinq artistes russes, Petr Belyi, Valery Chtak, Irina Korina, Andrei Molodkin et Recycle group.

Au centre de l'île de Nantes, 2012, 09, sur le toit le l'école d'architecture, jeu et chaises longues Poursuivre par l’ascenseur ou par la rampe extérieure pour gagner le toit et son jeu Banaball créé par Clément Bacle et Ludovic Ducasse… si vous ne voulez pas jouer, vous pouvez toujours regarder la vue, différente de celle depuis la tour Bretagne ou la tour du musée Dobrée… éventuellement depuis l’un des transats si le temps le permet!

Au centre de l'île de Nantes, 2012, 10, le bar l'absence sur le parvis de l'école d'architecture D’en haut, on voit aussi très bien au bout du dernier bâtiment ce gros truc bleu sur le parvis qui est un bar… L’Absence a été créée par l’atelier Van Lieshout dans le cadre du 1% artistique de l’école d’architecture…

Au centre de l'île de Nantes, 2012, 11, 1000 plateaux près de l'école d'architecture A côté se trouve l’un des espaces de pique-nique des 1000 plateaux (à revoir dans mon premier aperçu).

Au centre de l'île de Nantes, 2012, 12, exposition Stockholder dans la galerie Loire Dans le dernier bâtiment de l’école, la galerie Loire tout en verre le long du quai, le Frac (fonds régional d’art contemporain) des Pays-de-la-Loire présente des œuvres principalement en bois, Hollow places court in ash-tree wood, de Jessica Stockholder.

Mon voyage à Nantes en 2012:

– un premier aperçu,

– croisière de Nantes à Saint-Nazaire : le début et la fin du trajet

– à Saint-Nazaire
– ça grimpe : trois plates-formes et le mont Gerbier de Jonc

– au jardin des plantes : avec des plantes et des œuvres contemporaines

– sur l’île de Nantes : à l’ouest et au centre

– en ville : le début et la suite du parcours, de l’art dans la rue

– le mémorial de l’esclavage

 

Ballade patrimoniale en Dordogne… Périgueux et Les Eyzies…

Périgueux, la tour de Vésonne, vue généraleChère Madame Alliot-Marie, vous avez présenté comme une sorte de purgatoire d’aller passer vos prochaines vacances en Dordogne. Pourtant, quand vous êtes allée dans le sud de la Tunisie dans les conditions que l’on sait, c’était peut-être aussi pour visiter l’un des grands sites romains d’Afrique-du-Nord (eh, les ami(e)s, ne fuyez pas, profitez aussi de la visite!). Alors, si vous ne savez pas quoi faire en Dordogne, je vous invite à aller lire les informations que j’ai données il y a quelques mois sur la belle ville de Périgueux. Puisque vous semblez ne pas avoir les moyens de payer vos vacances et les droits d’entrée, je vous propose de commencer par la tour de Vésonne.

Le musée de Vesunnia vu depuis la sortie du centre national de préhistoireSi vous pouvez payer quelques euros, juste à côté, dans un bâtiment conçu par Jean Nouvel, vous avez le musée de Vésunna, qui abrite une grande villa mais aussi les collections d’objets antiques de Périgueux…

L'amphithéâtre de Périgueux, à l'extérieurA quelques dizaines de mètres, pas besoin de la limousine de vos amis pour y aller, vous trouverez l’ancien l’amphithéâtre romain…

Les Eyzies-de-Tayac-Sireuil, l'entrée du musée national de Préhistoire Mais si vous avez les moyens de vous payer un trajet d’une quarantaine de kilomètres, en voiture ou en train (le trajet est très joli, la gare un peu loin du centre-bourg, mais 1 ou 2 km à pied permettent aussi de réfléchir à ses actes…), je vous conseille d’aller simplement aux Eyzies-de-Tayac-Sireuil. Là, dans ce berceau de la préhistoire, vous pourrez commencer la visite par le musée national de préhistoire, cela vous évitera de confondre, comme certains de vos collègues, l’homme de Néandertal et l’homme moderne, dit aussi de Cro-Magnon, du nom d’un abri situé sur la même commune… Ah, accrochez-vous quand même, au besoin, prévoyez un petit carnet ou achetez un petit guide à la boutique, pour ne pas tout mélanger… Mais la visite est indispensable si vous voulez comprendre la vie des hommes dont certains ont peint, gravé ou sculpté sur les parois voisines…

Les Eyzies-de-Tayac-Sireuil, le rocher qui domine la grotte de Font-de-Gaume Et puis, hors saison (mais attention, c’est fermé le samedi), vous avez plusieurs grottes ornées à visiter… Personnellement, je vous conseille Font-de-Gaume

Les Eyzies-de-Tayac-Sireuil, devant la grotte des Combarelles et les Combarelles… Du 14 juillet au 15 août, il n’est pas facile d’avoir une place (le nombre de visiteurs est limité pour la conservation des vestiges), mais pour les vacances de printemps, ça devrait aller, passez quand même réserver de bonne heure le matin, avant d’aller au musée, ça serait le mieux pour la réservation d’une visite dans l’après-midi. N’oubliez pas avant de partir de cliquer sur les liens que j’ai mis et d’imprimer le document de visite en pdf, c’est une bonne introduction pour ensuite vivre pleinement l’émotion de découvrir ces œuvres. Et pour le déjeuner, je vous conseille l’auberge de Laugerie-basse, aussi un haut lieu de la préhistoire… Vous voyez, cela, impossible de le voir chez vos amis tunisiens, ni au Maroc, ni en Égypte…

Les Eyzies-de-Tayac-Sireuil, entrée de l'abri Pataud S’il vous reste un peu de temps, vous pouvez aussi aller visiter l’abri Pataud, là, vous allez un peu remonter dans le temps après les autres grottes, pas d’art, mais vous apprendrez comme même des choses! Il y a d’autres grottes ornées dans le coin, ceci n’est que le reflet d’un choix personnel! passez de bonnes vancances en Dordogne, vous verrezn, cela n’a rien de terrifiant! Mes photos datent de septembre 2009, il n’avait pas fait très beau ce jour là…Un dernier petit conseil, n’oubliez pas d’emporter une petite laine (11/12° dans les grottes, même en été) et de bonnes chaussures, enfin, des baskets plutôt que des talons hauts! Surtout que si vous prenez le train, vous aurez un peu de marche, une bonne dizaine de kilomètres en tout (mais jamais plus de 2 km d’affilée, 20 minutes de marche, 30 pour vous qui devez mener une vie sédentaire avec vos chauffeurs, ce n’est quand même pas la mer à boire et c’est bon pour la santé!), si vous allez de la gare au musée puis aux Combarelles et à Font-de-Gaume, retour par Pataud, déjeuner à Laugerie et retour à la gare…

Périgueux, le musée de Vesunna

Le musée de Vesunnia vu depuis la sortie du centre national de préhistoire Après la série d’articles sur Tours (liens sur la page des visites en France), voici une petite série plus archéologique sur la Dordogne. Début septembre, j’étais allée travailler un vendredi au centre national de préhistoire à Périgueux, pour un article sur la station « aval » de La Quina à Gardes-le-Pontaroux, en Charente (reprenant en partie la planche que je vous ai montrée). Vous trouverez la bibliographie qui s’y rapporte sur mon site personnel de préhistoire.

Je commence par le musée de Vésunna, que vous pouvez aussi découvrir sur le site de la ville de Périgueux… Je l’ai vu construire, mais n’avais jamais pris le temps de le visiter, alors qu’il est juste en face du centre national de préhistoire… (la première photo est prise de la sortie du centre) et surtout à deux pas de la tour de Vésone (que je vous montrerai une autre fois), sur le site d’une villa romaine. L’architecte est Jean Nouvel (comme le musée du quai Branly, par exemple, mais plein d’autres bâtiments aussi, bien sûr).

Le musée de Vesunnia vu de près J’aime beaucoup ce qu’il a réalisé, de l’extérieur, les gens peuvent voir l’intérieur, et vice-versa. Aucun support (pilier ou autre) dans la villa, mais des passerelles qui permettent de se promener de pièce en pièce et de période en période, avec des vitrines thématiques. N’hésitez pas à suivre une visite guidée ou, à défaut, à prendre un audioguide. Lorsque j’y suis allée, il y avait une très belle exposition sur les graffiti (romains bien sûr). Seul bémol, la deuxième tranche de travaux prévue n’a pas été réalisée, le personnel n’a donc pas d’espace de travail suffisant, ni d’espace pédagogique pour les enfants… ce qui n’empêche pas de faire des ateliers dans le musée, mais il est parfois utile d’avoir une pièce avec des tables. Merci à l’équipe pour son accueil, c’est vraiment dommage qu’il n’y avait que très peu de visiteurs en ce samedi matin de début septembre.

Musée du Quai Branly à Paris contre musée royal d’Afrique à Bruxelles

Façade Sur Seine du musée du Quai Branly Lors de mon marathon parisien mi août, j’étais passée au musée du Quai Branly, où a toujours lieu l’exposition-dossier Planète métisse dont je vous ai déjà parlé. Je viens de recevoir à corriger les épreuves d’un article pour un colloque auquel j’ai participé l’année dernière à Bruxelles. À cette occasion, j’avais prolongé le séjour le week-end et mon père m’avait rejoint le dimanche. Nous avions alors visité le musée royal d’Afrique centrale à Tervuren. Alors, cela m’a donné envie de faire une petite comparaison… L’histoire coloniale de la France et de la Belgique est à l’origine de la constitution de la plus grande partie de ces deux collections, alors pourquoi ne pas les comparer ?


Domaine Musée du Quai Branly à Paris Musée royal d’Afrique centrale à Bruxelles
Accès Soit à pied par les quais de la Seine, soit par le métro, avec le flux des visiteurs de la Tour Eiffel voisine Par un charmant trajet dans un vieux tramway à travers la banlieue bruxelloise (prévoir une bonne demi-heure depuis le parc du centenaire)
Architecture Résolument contemporaine, due à Jean Nouvel Dans un château daté de 1910 qui fait l’objet d’un projet de rénovation, travaux à partir de 2010 sans fermeture du musée
Environnement Un jardin contemporain de Gilles Clément et la Seine Un grand parc, avec étang, canal et de nombreux visiteurs. Idéal pour une promenade ou un pique-nique.
Les collections Sur tous les continents à part l’Europe Sur l’Afrique centrale et notamment le Congo
La présentation Résolument Beaux-Arts, ceux qui veulent avoir une idée du fonctionnement des objets ou de leur fabrication, etc., doivent regarder des films sur de minuscules écrans sans confort le plus souvent (debout, avec les bruits de la salle et des autres visiteurs). De belles vitrines, de beaux soclages, un bel emballage pour de beaux objets sans vie Des vitrines à l’ancienne, mais des fiches pédagogiques qui mettent l’accent sur le côté ethnographique
Le restaurant Chic, branché et un peu cher, avec peu de choix, et une partie seulement de la carte rappelle le thème du musée Façon cafétéria pour le service, mais plats variés, copieux et pas chers. Des plats africains, c’était excellent

Les deux se complètent bien, en fait… L’un ultra moderne et qui oublie que ces objets ont eu une vie. L’autre au charmant charme désuet. Pour mes amies lectrices belges, n’hésitez pas à aller à Tervuren si vous ne connaissez pas ! Et vous me raconterez votre impression.

Exposition César à la fondation Cartier à Paris

La façade de la fondation Cartier boulevard raspail Après l’exposition Patti Smith que j’avais visitée, la fondation Cartier, boulevard Raspail à Paris, a confié à Jean Nouvel, par ailleurs architecte du bâtiment, l’organisation de l’exposition César (César, anthologie par Jean Nouvel). N’hésitez pas à charger le dossier de presse. Vous avez jusqu’au 26 octobre 2008 pour la visiter.

L’exposition est partagée en quatre espaces. Au rez-de-chaussée, ce que j’ai préféré se trouve dans un très petit espace juste en face de l’entrée : il s’agit de petits animaux en métal ferreux, soudés avec des objets de récupération. Mais aucune carte postale pour ces pièces, qui semblent là par défaut. À gauche en entrant, dans la grande pièce claire, les expansions. Dans la pièce de droite, les empreintes humaines, copies à grande échelle de parties du corps humain (pouces, seins, etc.). Au sous-sol, les compressions et surtout un film à ne pas rater, montage de plusieurs interviews qui illustrent bien le travail de César. La grande salle est traversée dans le sens de la longueur par la Suite milanaise, 1998, réalisée à partir de la compression de coques de voitures neuves de l’usine Ranger de Carate Brianza puis peintes aux couleurs du nuancier de la marque. Aux murs et dans la petite salle, d’autres compressions. Je pense que les œuvres de César sont mieux mises en valeur à l’extérieur, sur de vastes espaces publics, plutôt que dans un musée, si grand soit il. Ainsi, les expansions et les parties de corps humains qui sont dans le jardin me semblent mieux présentées ainsi.

L'élévation postérieure de la fondation Cartier et un mois de lecture La plus grande œuvre est dehors. Il s’agit d’une reconstitution par Jean Nouvel de Un mois de lecture des Bâlois, pour laquelle il a utilisé d’énormes balles de papier parisien destinées au recyclage.

Post scriptum : mon père a laissé cette information en commentaire, Elle peut tous vous intéresser, je le recopie donc ici :  » à la Fondation Gianadda à Martigny (en Suisse, il y a un pouce et un sein dans le jardin des sculptures. Un beau lieu et un beau musée à voir « . Je suis bien d’accord. La première fois que j’y suis allée, c’était lors de ma formation de conservatrice. Puis j’y suis retournée avec mes parents, et eux seuls, puis mon père seul.

Exposition Polynésie au musée du quai Branly à Paris

La façade végétale du musée du Quai Branly Le musée du quai Branly à Paris organise jusqu’au 14 septembre 2008 une exposition dossier (donc entrée avec l’entrée du musée) dans la galerie suspendue est, exposition intitulée Polynésie, arts et divinités, 1760-1860. S’il y a certes de très beaux objets, à voir absolument, le parti pris par le musée me dérange beaucoup. À nouveau, il s’agit de présenter les objets pour leur « beauté », mais ils sont absolument déconnectés de leur contexte ethnographique ou de leur usage. Si le visiteur veut comprendre ce qu’est un battoir à écorce ou comment se fabrique le papier en écorce (en fait, c’est à peu près comme la fabrication du papyrus), il n’a aucune explication dans l’exposition ni dans le catalogue. Pas sûr non plus que dans les salles du musée, il arrive à trouver dans la multitude de minuscules écrans le petit film qui en parle… Et les masques en plume, comment étaient-ils fabriqués ?
De même, il y a un long développement sur la collecte de ces objets et la christianisation de ces îles, mais rien sur le cannibalisme dont ont été victimes certains de ces missionnaires. Si, quand même un petit post-it de 20 cm de long montre l’usage des grands tambours avec en arrière-plan une scène de cannibalisme. Et pourtant, la maladie de Creutzfeldt-Jakob a été décrite pour la première fois dans ces îles, chez des cannibales qui avaient mangé des cerveaux de personnes trop âgées atteintes de cette maladie ! Pourquoi ne pas en parler ? Cela fait partie de la culture de certaines de ces îles, et certains objets ne peuvent pas se comprendre en dehors des cérémonies très particulières qui ont pourtant été décrites très tôt par les voyageurs et les missionnaires… Sans doute les responsables de cette exposition pensent-ils que ça dévalorise les hommes (et les femmes, on n’en parle jamais) qui ont créé ces  » beaux objets  » que de dire que certains étaient liées à des pratiques cannibales.
Si vous êtes à Paris ou si vous y passez dans les prochains jours, allez quand même voir cette exposition, certains objets sont vraiment exceptionnels. mais si vous voulez savoir à quoi ils servent, comment ils ont été fabriqués, ne comptez ni sur le catalogue, ni sur l’audioguide. Passez un peu de temps dans la section Polynésie, sur les petits écrans en bordure de salle, ou renseignez-vous par d’autres moyens.
En guise de clin d’œil, retrouvez le phare de Pointe Vénus à Tahiti que je viens de broder en marque-page !
Petit indice pour la devinette de ce matin : ce n’est pas un poisson, ni un doudou, ce ne sont pas des rubans, des boutons, du tissu ou autre kit de survie de brodeuse… ça a un rapport avec la région Poitou-Charentes… De nouvelles idées ?

Exposition Patti Smith

La façade de la fondation Cartier boulevard raspailLa fondation Cartier (bd Raspail, pas très loin de la gare Montparnasse, pratique pour tous ceux de l’Ouest et du Sud-Ouest, un petit saut à l’exposition avant le retour en train), dans le très beau bâtiment conçu il y a une quinzaine d’années par Jean Nouvel, organise jusqu’au 22 juin 2008 une exposition consacrée à Patti Smith, montée en collaboration avec cette artiste à multiples facettes. Si elle est plus connue pour sa musique, l’exposition montre ses très beaux dessins et des photographies en noir et blanc au Polaroïd. La mise en scène est très intéressante, avec une grande pièce qui contient en son centre une sorte de lieu de vie reproduisant un salon et un petit espace à part dédié à Robert Mapplethorpe (avec au passage pour moi un clin d’œil aussi à l’exposition Louise Bourgeois, dont je vous ai parlé l’autre jour, car il a réalisé une très belle photo d’elle). Patti Smith a prêté des dessins et des objets de sa collection personnelle, très émouvant ! Une petite vidéo sur le montage de l’exposition est aussi en ligne sur le site de la fondation Cartier.

Ne ratez pas les films réalisés par Robert Frank, Robert Mapplethorpe (il y a aussi des photos et un dessin avec cet artiste américain) et Jem Cohen ainsi que dans la performance sonore de The Coral Sea avec Kevin Shields (dans la seconde salle). Et si vous habitez Paris, je crois qu’il y a de lectures de poésie de Patti Smith. Dommage que le catalogue ne prenne que les photographies et pas les dessins. À noter aussi l’édition d’un coffret avec des textes de cette artiste, le troisième volume du coffret, Carnet, vous laisse des pages blanches pour laisser libre court à votre propre expression artistique.

Pour aller plus loin, allez aussi visiter le site officiel de Patti Smith et n’hésitez pas à lire le dossier qui lui a été consacré par la revue Art Press.

Un autre petit clin d’œil rigolo : parmi toutes les œuvres sélectionnées à la boutique par Patti Smith, il y a Un thé au Sahara, de Paul Bowles, que je viens de lire et dont je vous ai parlé il y a quelques semaines !

Au rez-de-chaussée, à voir aussi, deux œuvres monumentales de l’architecte et designer italien Andrea Branzi, avec en fond sonore la voix de Patti Smith.