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Douze… de Nikita Mikhalkov

Affiche du film 12, de Mikhalkov C’est décidément une semaine cinéma, mais que voulez-vous, je suis pas mal sortie ces derniers temps….

12 donc, c’est une adaptation très libre par Nikita Mikhalkov (qui joue lui-même le juré n° 2, président du jury) de 12 hommes en colère, pièce écrite par Reginald Rose en 1953 et réalisée au cinéma par Sidney Lumet en 1957.

Le nouveau film se situe donc de nos jours, à Moscou. Douze hommes, douze jurés, sont amenés à débattre – si possible rapidement – pour juger un homme, un jeune Tchétchène qui a assisté il y a quelques années au meurtre de ses parents et qui est aujourd’hui accusé du meurtre de son père adoptif, un officier russe qui l’a recueilli à l’époque. Le tribunal étant en travaux, ils se retrouvent enfermés dans un gymnase d’école transformé pour l’occasion en salle de délibération alors que l’accusé patiente à côté, revivant sans cesse la guerre de Tchétchénie… Le jugement ne devrait être qu’une question de minutes, mais l’un des jurés refuse de voter la culpabilité, et les douze hommes s’embarquent pour plusieurs heures de débats (2h30 pour le film). Coupable, non coupable ?

Mon avis : j’ai beaucoup aimé la façon de Nikita Mikhalkov de traiter cette histoire. « On » le dit proche du pouvoir, mais il dresse ici un portrait sans complaisance, je trouve, de la société russe d’avant (du temps des communistes), d’aujourd’hui, des exactions en Tchéchénie, de la corruption. Mikhalkov a rassemblé douze hommes ordinaires, de tous les horizons, pas de beau gosse comme au cinéma, un reflet de la société en général… Pour la Rollex du directeur de cimetière, rien à voir avec une scène franco-française, Mikhalkov a sorti son film en 2007 en Russie… mais toute la salle a souri. D’après une interview de l’auteur que j’ai entendue il y a quelque temps dans Cosmopolitaine de Paula Jacques sur France Inter, après la sortie du film, beaucoup de procès en Russie se sont terminés par des acquittements… À voir si vous le pouvez, sinon, à découvrir sur le site officiel.

Irène, de Alain Cavalier

Affiche de Irene, de Alain Cavalier Dans le cadre du festival Télérama 2010, j’ai aussi vu Irène de Alain Cavalier. Je suis allée voir ce film en plus de ce que j’avais prévu, après une longue discussion, et je le place aujourd’hui également après mûre réflexion et analyse. Aucune inquiétude à avoir donc pour mes proches, je ne sais pas si je vais bien aujourd’hui, j’ai rédigé l’article il y a un mois et demi et ne compte pas le relire… et j’ai rendez-vous à 13h chez le psychologue.

Le film : aujourd’hui et en 1970/1971… Comme un dialogue entre l’auteur, Alain Cavalier, et le journal intime de son amie, décédée en 1971 d’un accident de la route. Mais était-ce bien un accident ? Irène avait fait plusieurs tentatives de suicide. Ce jour là, ils étaient chez des amis et sur le point de se séparer. Alain a refusé de l’accompagner pour une promenade, elle a fui en voiture et a eu un accident de voiture au carrefour suivant. Consciente à l’arrivée des secours, elle ne donne pas son identité ni le numéro de téléphone… Elle décède dans la soirée. Alain revisite aujourd’hui les lieux qu’ils ont partagé, au fil du journal intime…

Mon avis : un film très curieux, où le spectateur semble en position du voyeur, alors même qu’Irène n’est évoquée que par ses textes, quelques rares photographies et des silhouettes (édredon positionné en forme humaine sur un lit, allusion avec la reproduction d’un tableau de De la Tour, etc…). Aucun acteur, pas de musique… Un film qui doit avoir aidé – au moins je l’espère – l’auteur à évacuer sa culpabilité 40 ans après… Une heure et demie d’un film impossible à classer… et qui prend un écho très particulier pour moi, mais je le savais avant d’y aller. À ne pas voir sans être prévenu, mais il y a peu de risque, peu de copies, et à part Arte, je ne vois pas quelle chaîne de télévision prendra le risque de le diffuser (en tout cas pas à une heure de grande écoute).

Les films que j’ai déjà vus du festival Télérama 2010 :

PS : depuis, j’ai vu aussi d’Alain Cavalier, Pater.

 

Océans, de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud

Affiche du film OcéansJe suis allée voir au cinéma Océans, de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud. Après le peuple migrateur et les insectes, plongée dans l’océan, avec de très belles images… et des espèces que l’on ne voit pas souvent, comme les iguanes des Galapagos, observés en son temps par Darwin (avec les pinsons) dans les années 1830… et qui lui serviront de matériaux trente ans plus tard pour son traité sur l’origine des espèces (mais il n’en est pas question dans le film). Bon, pour le film, de belles images, et parfois un discours moralisateur pas très utile, avec des dialogues entre Jacques Perrin et son jeune fils Lancelot, des amalgames entre la chasse au thon et celle aux ailerons de requin (ah les Japonais…). Comme les noms des espèces ne figurent pas du tout dans le film, une petite visite (avant et/ou après) au site internet officiel du film et en particulier à la rubrique espèces s’impose… Certaines scènes sont impressionnantes, comme ces oiseaux qui plongent par centaine en piqué dans un banc de poissons.

Sinon, franchement, j’ai préféré l’année dernière au Futuroscope, dans la salle du tapis magique (où sont longtemps restés les papillons Monarques, une salle avec un écran géant devant soi et sous ses pieds), le film également de Jacques Perrin, Voyageurs du ciel et de la mer.

Pour les curieux de Charles Darwin, vous pouvez lire l’archipel Galapagos et les attoles ou îles de coraux, dans le tome 2 (Andes, Galapagos, Australie) du Voyage autour du monde d’un naturaliste , paru en anglais en 1858 et traduit en français en 1860. Vous pouvez retrouver l’édition de 1875 dans la bibliothèque nationale numérique /Gallica.

Non ma fille, tu n’iras pas danser de Christophe Honoré

Affiche du film Non ma fille tu n'iras pas danser Dans le cadre du festival Télérama 2010, j’ai aussi vu Non ma fille, tu n’iras pas danser de Christophe Honoré. (depuis, j’ai aussi vu Les biens-aimés).

Le film : Léna (Chiara Mastroianni) est séparée de Nigel (Jean-Marc Barr). Elle part passer des vacances à la campagne chez ses parents (quelle mère, Marie-Christine Barrault), menace d’en repartir car ceux-ci ont aussi invité Nigel, pour qu’il puisse voir leurs deux enfants… Léna est en pleine déprime, a lâché son boulot dans un hôpital parisien, sa sœur tente de lui trouver un autre boulot.

Mon avis : Une mère qui semble avoir trop couvé Léna, elle qui sur-protège ses propres enfants et semble en pleine déprime. Mais bon, au final, c’est probablement l’un des films que j’ai le moins aimé de ce festival Télérama 2010… Marie (les Carabistouilles de Marie) n’avait pas non plus trop apprécié ce film…

Les films que j’ai déjà vus du festival Télérama 2010 :

Les herbes folles d’Alain Resnais

Affiche des herbes folles d'Alain Resnais Dans le cadre du festival Télérama 2010, j’ai aussi vu Les herbes folles d’Alain Resnais, prix exceptionnel du jury pour ce film et l’ensemble de son œuvre à Cannes en 2009.

Le film : Marguerite Muir (Sabine Azéma), dentiste en banlieue (très chic, Sceaux) a des pieds déformés et va s’acheter des chaussures en plein Paris, dans les galeries autour du jardin du Palais royal. En sortant, elle se fait voler son sac à main par un jeune en rollers. Elle décide de se faire rembourser les chaussures pour avoir de l’argent et rentrer chez elle plutôt que d’aller porter plainte tout de suite. Quelques heures plus tard, Georges Palet (André Dussollier), un monsieur d’un certain âge, retrouve le portefeuille dans un parking de l’Haÿ-les-Roses. Il hésite à le rapporter à la police (Mathieu Amalric est irrésistible en flic), en raison de son passé (dont il ne parlera jamais que par allusion). Marguerite l’appelle pour le remercier, Georges décide de la rencontrer, elle ne veut pas, etc… Il est fan d’aviation, et surtout d’Hélène Boucher, elle pilote une petit avion des années 1930 restauré, l’histoire s’embrouille avec la collègue dentiste de Marguerite (Emmanuelle Devos), la femme de Georges (Anne Consigny)…

Mon avis : les acteurs jouent très bien, le film est très travaillé, la photographie magnifique, mais je ne suis pas du tout rentrée dans ce film. Et je n’ai rien compris, ma perplexité à la scène finale en témoigne… Peut-être qu’en lisant L’Incident de Christian Gailly, dont ce film est adapté, j’y comprendrai quelque chose ? En attendant, j’aime beaucoup l’affiche dessinée par Blutch (pseudonyme de Christian Hincker, qui présidait le festival de la BD d’Angoulême cette année) !

Les films que j’ai déjà vus du festival Télérama 2010 :

Inglourious Basterds de Quentin Tarantino

Affiche de Inglourious basterds de Quentin Tarantino Dans le cadre du festival Télérama 2010, j’ai aussi vu Inglourious Basterds de Quentin Tarantino, prix d’interprétation masculine pour Christoph Waltz (dans le rôle du colonel Hans Landa) à Cannes en 2009. Encore un film au titre non traduit, alors qu’il est sorti au Québec sous le titre Le Commando des bâtards [depuis, du même réalisateur, j’ai aussi vu Django Unchained].

Le film : dans le centre de la France occupée, le colonel SS Hans Landa (Christoph Waltz) interroge un père de famille pour retrouver une famille juive d’agriculteurs qu’il soupçonne de cacher. Personne n’en réchappera, sauf une adolescente, Shosanna Dreyfus (Mélanie Laurent), qui parvient à s’enfuir et que l’on retrouvera en 1944 sous une nouvelle identité comme gérante d’un cinéma sur les boulevards parisiens.
Ailleurs en Europe, le lieutenant Aldo Raine (Brad Pitt) forme un commando de soldats juifs spécialisés dans des actions ciblées et risquées, connus sous le nom de « The Basterds » et dont la spécialité est de scalper les nazis qu’ils capturent, et d’en laisser échapper un vivant avec une croix gammée incisée sur le front.
À Paris, en 1944, le cinéma de Shosanna doit accueillir la première d’un film de propagande nazi sur un soldat snipper lors du débarquement, le gratin du régime allemand (Goebbels en tête) doit y assister. Le colonel Hans Landa est maintenant chargé de la sécurité de cette première. Shosanna d’un côté et le commando des basterds de l’autre vont chercher à mettre à profit ce rassemblement de nazis pour se venger… d’autant que Hitler décide d’assister à la soirée.

Mon avis : certaines scènes sont violentes, mais c’est probablement le film que j’ai préféré pour le festival Télérama 2010. Tous les acteurs sont fabuleux, l’histoire est bien ficelée, à voir…

Les films que j’ai déjà vus du festival Télérama 2010 :

Vincere de Marco Bellocchio

Affiche du film Vincere de Marco Bellocchio Dans le cadre du festival Télérama 2010, j’ai aussi vu Vincere de Marco Bellocchio. J’aime bien les films en VO, mais pourquoi ne plus traduire les titres ? Vaincre donc…

Le film : en 1907, Benito Mussolini est l’un des leaders du parti socialiste à Trente, alors dans l’empire austro-hongrois. Pacifiste, orateur né, il plaide pour le rattachement à l’Italie. Lors d’une violente manifestation, il fait la connaissance d’Ida Dalser, qui lui ouvre sa porte pour le mettre à l’abri. Quelques années plus tard, début 1914, elle le retrouve, haranguant les foules, virant de sa position pacifiste à une position pour la guerre en germe. Ils couchent ensemble, Ida vend ses biens pour aider à la fondation d’un nouveau journal par Mussolini, Il Popolo d’Italia, l’épouse religieusement en contre-partie (scène de l’affiche). Le 11 novembre 1915 naît Benito Albino Mussolini, reconnu en janvier suivant par son père. Mais celui-ci est envoyé au front, blessé, et se marie civilement avec Rachele Guidi (ils auront quatre enfants). À partir de ce moment là, il ne veut plus voir Ida ni Benito Albino. Il fait apparemment disparaître toute trace de son précédent mariage. Mussolini accède au pouvoir, développe sa propagande fasciste… et refuse toujours de voir Ida, qui demande qu’il reconnaisse leur mariage et leur fils… Il la fait interner dans un hôpital psychiatrique à Pergine Valsugana puis à Venise, sans pouvoir voir son fils… La seconde partie du film, je vous laisse la découvrir en salle.

Mon avis : un scénario terrible, l’histoire est présentée comme vraie… Le mélange du film avec des images d’archives est d’une redoutable efficacité… Deux acteurs crèvent l’écran, Giovanna Mezzogiorno (Ida Dalser) et Filippo Timi (Benito Mussolini jeune) et Benito Albino Dalser (adulte). Le jeune médecin psychiatre (Matteo Mussoni) qui tente d’aider Ida Dalser n’est pas mal non plus… Un film à voir s’il passe encore en salle, ou bientôt en DVD…

Les films que j’ai déjà vus du festival Télérama 2010 :

Avatar, de James Cameron

Affiche de Avatar Comme je vous l’ai dit l’autre jour, je suis allée voir Avatar de James Cameron en 3D et en VO… Surprise pour cette séance en VO, l’essentiel du public était composé de familles sourdes et d’étudiants Erasmus.

Le film : Le frère jumeau de Jake était un scientifique amené à infiltrer le peuple de Pandora, via un avatar créé à partir de son ADN. Par son mental, dans une machine genre sarcophage, il pilotera son avatar, sorte d’alter ego dans un corps qui ressemble aux Na’vi qui habitent cette planète. Mais il a été assassiné juste avant le début de la mission. Or une société minière, qui emploie de nombreux mercenaires, anciens militaires, et quelques scientifiques, qui doivent les aider à comprendre ce peuple, a dépensé beaucoup d’argent pour ces avatars. Du coup, qu’importe si Jake est un ancien marine blessé au combat et paraplégique… Il a le même ADN, il conviendra pour la mission, même s’il n’a pas appris la langue, ni suivi l’entraînement. La société a trop besoin de ce précieux minerai pour se passer de lui. Et les Na’vi s’obstinent à avoir pour lieu le plus précieux et le plus habité LE kilomètre carré qui renferme ce minéral. L’avatar de Jake va se retrouver largué dans la forêt, recueilli et adopté par une jolie (?) jeune femme, Neytiri.

Mon avis : la 3D ne vaut vraiment pas la 3D que, en tant que Poitevine, j’ai pris l’habitude de voir au Futuroscope… (même si ceux qui y ont vu la dernière création Arthur 4D, de Besson, ne sont pas convaincus). Franchement pas terrible par rapport à ce que l’on peut voir sur écran parabolique avec des lunettes à cristaux liquides… Pour le scénario, l’éternel film à grand spectacle américain, les méchants (ici les mercenaires qui veulent les ressources minières) et les gentils (le peuple de cette planète ressemble étrangement à des clichés d’indiens d’Amérique)… Le tout avec force effets spéciaux, mais sans grande recherche. La mauvaise conscience des descendants de colons américains par rapport aux Indiens (costumes, rites, etc.) ? Par rapport aux guerres actuelles menées par les États-Unis ? Sur la toute puissance de l’économie (la conquête de ressources minières) et de ses mercenaires sur les scientifiques… Franchement, il y a des aspects efficaces, bien huilés dans ce film, mais je continue à préférer voir des films d’art et essai, même si je ne les aime pas toujours, au moins, il y a généralement de la recherche, un travail sur la photographie…

Pour aller plus loin : le site officiel d’Avatar, en français. Une suite a été annoncée comme possible la semaine dernière par Cameron… Sans moi !

Le ruban blanc de Michael Haneke

Affiche du film le ruban blanc, de Haneke Dans le cadre du festival Télérama 2010, j’ai aussi vu Le ruban blanc (Das weiße Band, Eine deutsche Kindergeschichte) de Michael Haneke, palme d’or à Cannes en 2009.
Le film : de l’été 1913 à l’été 1914, dans un petit village du nord de l’Allemagne (et non pas autrichien, comme on aurait pu s’y attendre avec Haneke). Il s’est passé de nombreux événements bizarres, rapportés par un narrateur âgé, qui avait 31 ans à l’époque et était l’instituteur du village, organisé entre le temple et son pasteur (et sa famille nombreuse), le manoir, son châtelain (baron), sa femme et leurs enfants, le régisseur du domaine, l’instituteur, les paysans, employés parfois sur le domaine pour les gros travaux (la moisson par exemple), le médecin, veuf (avec une fille de 14 ans et un garçonnet de 4 ans, à la naissance duquel la mère est morte), et sa voisine, la sage-femme, devenue sa gouvernante (et un peu plus), avec son fils handicapé mental (trisomique 21 d’après sa dysmorphie). Au début du film, le médecin fait une grave chute de cheval, à cause d’un câble tendu au milieu du chemin. Il est hospitalisé pour plusieurs mois. Les enfants aînés du pasteur sont punis violemment pour n’être pas rentrés chez eux le soir. Ils devront porter au bras un ruban blanc, pour se souvenir qu’ils doivent rester purs. Puis une paysanne est victime d’un accident mortel dans l’usine où le régisseur l’avait affectée pendant la moisson. Lors de la fête de la moisson, le fils de ce paysan, sous l’effet de la douleur, détruit un champ de choux alors que le fils du baron disparaît et est retrouvé sauvagement molesté… La jeune bonne des enfants, dont l’instituteur était tombé amoureux, et le précepteur sont renvoyés, la mère part en Italie avec les enfants. Que se passe-t-il dans ce village ? Quel(s) secret(s) terrible(s) les enfants du pasteur ont-ils appris pour qu’ils préfèrent les punitions plutôt que d’en parler ? La série d’événements n’est pas terminée, mais je vous laisse la découvrir…
Mon avis : un très grand film en noir et blanc, avec une photographie très travaillée, superbe ! Je trouve dommage que le sous-titre allemand (Eine deutsche Kindergeschichte, une histoire d’enfants allemande, ou aussi une histoire pour enfants…) n’ait pas été traduit pour le film français, car il explique bien le parti pris par le réalisateur. Par petites touches, petits tableaux apparemment assez indépendants, la vie du village est révélée, le temple, l’école, la noblesse, la paysannerie, mais aussi la médecine, la police, la vie à la ville voisine, à la campagne. Et les personnages humains, les adultères, l’inceste, les crimes, les punitions physiques et morales sur les enfants, le rigorisme, la violence faite aux femmes, le regard sur le handicap mental. Vous ne sortirez pas indifférent de ce film…
C’était la deuxième fois dans la journée (après Vincere) que j’assistais à l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l’empire austro-hongrois, et de son épouse la princesse de Hohenberg à Sarajewo le 28 juin 1914 (déclenchant la première guerre mondiale)… Contexte très différent pour les deux films…
PS : depuis, du même réalisateur, j’ai aussi vu Amour.

Les films que j’ai déjà vus du festival Télérama 2010 :

Un prophète de Jacques Audiard

Affiche de Un prophète de Jacques Audiard Dans le cadre du festival Télérama 2010, je suis allée voir Un prophète de Jacques Audiard, grand prix du jury au festival de Cannes et prix Louis-Delluc en 2009 et grand favori de la prochaine cérémonie des César avec 13 sélections. [De Jacques Audiard, voir aussi De rouille et d’os et Dheepan]

Le film : dans une prison en région parisienne. Malik El Djebena (Tahar Rahim), condamné à six ans de prison ; jeune majeur, il ira cette fois-ci dans une maison centrale. Dès son arrivée, il se fait racketté le peu qu’il a (les chaussures neuves « offertes » par l’administration). Lors d’une promenade, César Luciani (Niels Arestrup), un parrain corse, lui ordonne d’assassiner Reyeb, un rival mafieux qui est en transit pour aller témoigner dans un procès. Affolé, Malik tente de se confier à l’administration… et se fait à moitié assassiner par un gardien complice. Il n’a pas le choix, c’est le mafieux ou lui… Il cède, devient le larbin du clan corse, tout en gardant contact avec « les barbus ». Mais voilà, un jour, Sarkozi décide de renvoyer en Corse les prisonniers corses qui n’ont pas commis de crimes graves. César Luciani se retrouve isolé avec seulement cinq de ses compatriotes, mais grâce à son avocat, continue à gérer ses affaires à l’extérieur. Si Malik devenait un prisonnier modèle et pouvait avoir des permissions de sortie, cela l’arrangerait dans ses affaires de casinos à Marseille…

Mon avis : – sur le scénario : vive la prison, les gardiens corrompus, les clans, les trafics (tolérés pour garder un certain équilibre à l’intérieur)… Une vision j’espère un peu exagérée de la réalité, mais je n’en suis malheureusement pas si sûre…
– sur les acteurs : Tahar Rahim et Niels Arestrup sont sublimes !
– sur le film en lui même : 2h30, c’est trop, il y a des passages vraiment trop longs… je me suis franchement ennuyée à certains passages. Que Reyeb, l’homme assassiné, revienne hanter Malik, soit, mais à force, cela devient un peu lourd… De même, le nettoyage de la cellule de Luciani, ça va une fois, deux fois, après, c’est trop. Je trouve que le film aurait gagné à être un peu plus dense.

Pour le jury des César, c’est un grand film puisqu’ils lui en ont attribué 9 en 2010. Je ne suis pas complètement convaincue.

Les films que j’ai déjà vus du festival Télérama 2010 :