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Chez nous, de Lucas Belvaux

Ma sortie cinéma de cette semaine a été pour Chez nous, de Lucas Belvaux. Au passage, je vous conseille de (re)lire la bande dessinée Le grand A, de Xavier Bétaucourt et Jean-Luc Loyer, qui parle du centre commercial A et de la montée du Front national à Hénin-Liétard…

L’histoire : de nos jours, dans le pays minier du Pas-de-Calais, une ville fictive, Hénard, près de Lens… Divorcée, Pauline Duhez [Émilie Dequenne], infirmière à domicile, s’occupe seule de ses deux enfants et de son père ancien métallo et militant CGT. Alors que les élections municipales approchent, Agnès Dorgelle [Catherine Jacob], la cheffe du Bloc patriotique, un parti d’extrême droite, veut s’implanter sur place mais sans être tête de liste, sous la bannière du Rassemblement national populaire (RNP) pour éviter la connotation trop à droite du parti fondé par son père. Philippe Berthier, un médecin très paternaliste [André Dussollier], qui a aidé Pauline dans le passé lorsque sa mère se mourrait d’un cancer, militant d’extrême droite de longue date, pense à elle et l’approche. Lors d’un match de foot de son fils, elle renoue aussi avec un amoureux émergé de son adolescence, Stéphane Stankowiak [Guillaume Gouix], amateur d’exercices paramilitaires douteux, qui a été viré du parti d’extrême droite pour ses actions néo-nazies…

Mon avis : un film qui est presque un documentaire sur le fonctionnement du Front national, entre dé-diabolisation, service d’ordre musclé et forces paramilitaires dans l’ombre. Ils cherchent la godiche parfaite, pas politisée au départ, qui acceptera tout ce qui lui est proposé clefs en main (le programme est diffusé sans qu’elle l’ait même lu, oups, oubli de la direction !), implantée et respectée sur place. La godiche sera-t-elle si docile jusqu’à la fin? je vous laisse voir dans le film, mais n’oubliez pas que dans la « vraie vie », 27% des élus sur des listes du Front national aux dernières élections municipales (400 sur 1500) ont démissionné soit parce que la position du parti était « trop molle », soit « trop dure », soit pour autoritarisme du maire, etc. (voir les nombreux articles du Canard enchaîné ces derniers mois sur le sujet). Revenons au film… Ce qui est dommage, c’est qu’il ne sera sans doute vu que par des gens déjà convaincus sur le sujet. D’un point de vue cinématographique, comment dire, le scénario est bien monté, dose soigneusement le dévouement de l’infirmière et la manipulation par le parti, un embrigadement qui n’a rien à envier aux sectes ou aux mouvements djihadistes. Les acteurs jouent juste, mais je trouve que l’aspect documentaire prime trop sur l’émotion cinématographique, trop de contrôle dans le texte et l’image, peut-être…

Les herbes folles d’Alain Resnais

Affiche des herbes folles d'Alain Resnais Dans le cadre du festival Télérama 2010, j’ai aussi vu Les herbes folles d’Alain Resnais, prix exceptionnel du jury pour ce film et l’ensemble de son œuvre à Cannes en 2009.

Le film : Marguerite Muir (Sabine Azéma), dentiste en banlieue (très chic, Sceaux) a des pieds déformés et va s’acheter des chaussures en plein Paris, dans les galeries autour du jardin du Palais royal. En sortant, elle se fait voler son sac à main par un jeune en rollers. Elle décide de se faire rembourser les chaussures pour avoir de l’argent et rentrer chez elle plutôt que d’aller porter plainte tout de suite. Quelques heures plus tard, Georges Palet (André Dussollier), un monsieur d’un certain âge, retrouve le portefeuille dans un parking de l’Haÿ-les-Roses. Il hésite à le rapporter à la police (Mathieu Amalric est irrésistible en flic), en raison de son passé (dont il ne parlera jamais que par allusion). Marguerite l’appelle pour le remercier, Georges décide de la rencontrer, elle ne veut pas, etc… Il est fan d’aviation, et surtout d’Hélène Boucher, elle pilote une petit avion des années 1930 restauré, l’histoire s’embrouille avec la collègue dentiste de Marguerite (Emmanuelle Devos), la femme de Georges (Anne Consigny)…

Mon avis : les acteurs jouent très bien, le film est très travaillé, la photographie magnifique, mais je ne suis pas du tout rentrée dans ce film. Et je n’ai rien compris, ma perplexité à la scène finale en témoigne… Peut-être qu’en lisant L’Incident de Christian Gailly, dont ce film est adapté, j’y comprendrai quelque chose ? En attendant, j’aime beaucoup l’affiche dessinée par Blutch (pseudonyme de Christian Hincker, qui présidait le festival de la BD d’Angoulême cette année) !

Les films que j’ai déjà vus du festival Télérama 2010 :