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Une jeunesse soviétique de Nicolaï Maslov

pioche-en-bib.jpgUne jeunesse soviétique de Nicolaï MaslovUne bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque.

Le livre : Une jeunesse soviétique de Nicolaï Maslov (scénario et dessins), préface d’Emmanuel Carrère, traduit du russe par Anne Coldefy-Faucard et Veronika Dorman, éditions Denoël Graphic, 2004, 104 pages, ISBN 978-2207256189.

L’histoire : en Sibérie et en Mongolie, à partir de 1971. Une histoire qui s’enchaîne au fil de l’enfance en Sibérie, puis du service militaire en Mongolie, l’espoir d’une école de dessin à Moscou, le travail dans une boulangerie puis dans une galerie d’art, dans un monde soviétique ravagé par la vodka, seul produit qui semble ne pas manquer dans les magasins.

Mon avis : un album en noir et blanc, de puissants traits au crayon, beaucoup de grands paysages, de grands passages muets sans bulle où la force du dessin s’exprime pleinement. Campagne sibérienne, chambrée militaire en Mongolie, bagarres d’ivrognes, tout est rendu avec beaucoup de détails. Le récit autobiographique se déroule avec lenteur, montrant toutes les difficultés de la vie du jeune homme et son espoir de partir un jour découvrir l’art à Paris…

Voir la suite de l’histoire: Les fils d’Octobre

Logo du top BD des blogueurs 2013 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Douze… de Nikita Mikhalkov

Affiche du film 12, de Mikhalkov C’est décidément une semaine cinéma, mais que voulez-vous, je suis pas mal sortie ces derniers temps….

12 donc, c’est une adaptation très libre par Nikita Mikhalkov (qui joue lui-même le juré n° 2, président du jury) de 12 hommes en colère, pièce écrite par Reginald Rose en 1953 et réalisée au cinéma par Sidney Lumet en 1957.

Le nouveau film se situe donc de nos jours, à Moscou. Douze hommes, douze jurés, sont amenés à débattre – si possible rapidement – pour juger un homme, un jeune Tchétchène qui a assisté il y a quelques années au meurtre de ses parents et qui est aujourd’hui accusé du meurtre de son père adoptif, un officier russe qui l’a recueilli à l’époque. Le tribunal étant en travaux, ils se retrouvent enfermés dans un gymnase d’école transformé pour l’occasion en salle de délibération alors que l’accusé patiente à côté, revivant sans cesse la guerre de Tchétchénie… Le jugement ne devrait être qu’une question de minutes, mais l’un des jurés refuse de voter la culpabilité, et les douze hommes s’embarquent pour plusieurs heures de débats (2h30 pour le film). Coupable, non coupable ?

Mon avis : j’ai beaucoup aimé la façon de Nikita Mikhalkov de traiter cette histoire. « On » le dit proche du pouvoir, mais il dresse ici un portrait sans complaisance, je trouve, de la société russe d’avant (du temps des communistes), d’aujourd’hui, des exactions en Tchéchénie, de la corruption. Mikhalkov a rassemblé douze hommes ordinaires, de tous les horizons, pas de beau gosse comme au cinéma, un reflet de la société en général… Pour la Rollex du directeur de cimetière, rien à voir avec une scène franco-française, Mikhalkov a sorti son film en 2007 en Russie… mais toute la salle a souri. D’après une interview de l’auteur que j’ai entendue il y a quelque temps dans Cosmopolitaine de Paula Jacques sur France Inter, après la sortie du film, beaucoup de procès en Russie se sont terminés par des acquittements… À voir si vous le pouvez, sinon, à découvrir sur le site officiel.