Archives par étiquette : art roman

Le clocher roman de Sainte-Radegonde à Poitiers

Poitiers, le clocher roman de Sainte-Radegonde, 1 vu depuis le nord Ces dernières semaines, je vous ai fait remonter le temps avec ce clocher de l’église Sainte-Radegonde à Poitiers en vous montrant les sculptures de la fin du 19e siècle (Vierge à l’Enfant, saintes Agnès, Radegonde, Disciole, saint Hilaire), le parvis de justice du 15e siècle (avec un détail du pavage ici), la façade occidentale : les parties romanes, le portail de la fin du 15e siècle (le collège apostolique (détaillé sur l’article suivant et les singes monstrueux). Si vous avez besoin d’un rappel de l’histoire de sainte Radegonde, je vous invite à aller relire cet article. Aujourd’hui, nous remontons le temps au 11e siècle. La ville de Poitiers a subi deux très importants tremblements de terre les 18 octobre 1018 et 15 novembre 1083. De nombreux édifices, notamment dans le quartier cathédrale, le secteur de Sainte-Radegonde et le quartier de Montbernage de l’autre côté du Clain, ont été détruits soit par le tremblement lui-même, soit par les immenses incendies qui ont suivi (et à part ça, la Vienne n’est pas en zone sismique, dixit le directeur de la centrale nucléaire de Civaux).

[PS: pour le tremblement de terre de 1083, il est notamment rapporté dans la chronique de Saint-Maixent, voir la transcription du texte latin à la date de 1083 sur le site histoire passion. : « Eodem anno terrae motus factus est magnus, XV° kalendas novembris, in die natalis Sancti Lucae. Pars civitatis Pictavis magna cum ecclesia Sanctae Radegundis combusta est« . Dans la même chronique, des tremblements de terre sont signalés dans la région en 1097 (13 octobre), 1098 (4 octobre), 1105 (avril)].

Bon, donc, à la fin du 11e siècle, le chapitre décide de reconstruire une église, cette fois en dur. L’autel est dédicacé en 1099. De cette période, il reste le clocher et le chœur (avec ses chapiteaux romans dont l’un porte Daniel dans la fosse aux lions, Adam et Ève et sur une autre face Nabuchodonosor. De profil (ici depuis le nord), on voit bien la structure de ce clocher, un premier niveau où se trouve l’entrée (avec le portail refait au 15e siècle, plus haut que le portail d’origine), un deuxième niveau éclairé par de hautes et étroites baies.

Poitiers, le clocher roman de Sainte-Radegonde, 2, la partie haute depuis le nord Le troisième niveau, moins haut, comporte la chambre des cloches. Les fenêtres sont fermées par des abat-sons, ces sortes de volets qui renvoient le son des cloches vers le bas… Le dernier niveau est de forme octogonale au-dessus du reste du clocher carré. La petite tourelle abrite un escalier qui permet de monter jusqu’aux cloches. Sur ces deux niveaux supérieurs restent quelques modillons et chapiteaux sculptés.

Poitiers, le clocher roman de Sainte-Radegonde, 3, vu de face Aller, on tourne, voici le clocher de face… avec la limite nette du nettoyage récent, qui s’arrête au-dessus du portail gothique, et non en haut du clocher…

Poitiers, le clocher roman de Sainte-Radegonde, 4, vu depuis le sud-ouest On tourne encore un peu plus, ça manque de recul par ici, avec la présence des maisons du quartier canonial… En attendant que je vous les montre, pour les Poitevins, je vous invite à entrer et à regarder sous le clocher, sur les murs nord et sud, les reliefs qui proviennent sans doute de l’ancien portail roman…

autres faces

La façade de l’église Saint-Barthélemy à Confolens

Confolens, l'église Saint-Barthélemy, 1, la façade Je vous emmène aujourd’hui à Confolens, autour de l’église Saint-Barthélemy. Ses abords ont été réaménagés il y a quelques années, les grandes pelouses ont remplacé le parking en gravillons que vous pouvez encore voir sur le le dossier documentaire rédigé en 2005. Comme beaucoup d’églises romanes, elle a connu de nombreux remaniements depuis sa construction sans doute au cours du 12e siècle. il s’agissait à l’origine d’une église priorale, mais il ne reste pas de traces des bâtiments du prieuré, juste un peu plus au sud, l’ancien presbytère (qui héberge aujourd’hui des administrations, voir ici si ça vous intéresse). Sur la façade, on voit bien l’adjonction de chapelles du côté nord au 15e siècle.

Confolens, l'église Saint-Barthélemy, 2, le côté nord En faisant le tour de l’édifice vers le nord, on voit bien le mur gouttereau et les fenêtres reprises, et au fond, le transept qui se trouve englobé dans les constructions plus récentes.

Confolens, l'église Saint-Barthélemy, 4, le chevet vu du sud-est Finalement, ce n’est qu’en arrivant au niveau du chevet (la photographie a été prise du sud-est) que l’on voit mieux le plan d’origine, en croix latine avec des transepts peu développés et des absidioles semi-circulaires sur le mur est de ces transepts. L’abside est également semi-circulaire, elle mériterait une étude détaillée pour voir les reprises entre l’appareil en pierre de taille et les moellons, les petits contreforts plats ne semblent pas avoir été trop modifiés depuis l’époque romane. Pour le clocher, seul le premier niveau (vers le bas) est roman.

Étant construite en zone granitique, difficile à sculpter, cet édifice comprend très peu de décor sculpté roman. Seuls les reliefs de la façade, dont une partie en calcaire d’importation, méritent d’être signalés, je vous les montrerai plus en détail dans un prochain article, à voir ici : les reliefs de la façade de Saint-Barthélemy à Confolens, assez similaires à ceux de l’église détruite Saint-Michel (aujourd’hui conservés dans l’église Saint-Maxime).

Des violettes à Confolens, vues de prèsQuelques précisions : en mars 2010, j’ai profité d’une belle journée printanière à Confolens (pour un colloque) pour faire une série de photographies et partager avec vous quelques-une d’entre elles, comme ces violettes près de l’église Saint-Barthélemy. Pour plus d’informations sur Confolens et la communauté de communes du Confolentais, deux livres sont toujours en librairie, Parcours du patrimoine n° 325 consacré à Confolens, ou encore l’image du patrimoine Le Confolentais : entre Poitou, Charente et Limousin.

Saint Pierre crucifié à Aulnay…

L'église Saint-Pierre d'Aulnay, la façade occidentaleJe vous ai déjà parlé plusieurs fois d’Aulnay, en Charente-Maritime (mais dans l’ancien Poitou historique), par Rémy Prin, un couple, un soldat et un griffon, la Tentation. Je vous ai déjà montré cette vue de la façade occidentale, nous allons nous approcher de l’arcature nord de cette façade, à gauche du portail donc…

Aulnay, église Saint-Pierre, arcature nord de la façade occidentale Allez, on s’approche un peu…

Aulnay, église Saint-Pierre, faux tympan nord de la façade occidentale: crucifixion de Saint-Pierre … encore un peu plus, les chapiteaux seront pour une autre fois… Vous voyez au centre, vous le reconnaissez? Facile, c’est dans le titre de l’article… et c’est quasiment le seul à être représenté comme ça…

Aulnay, église Saint-Pierre, faux tympan nord de la façade occidentale: crucifixion de Saint-Pierre Et oui, vous avez reconnu Saint-Pierre, non pas avec les clefs comme à Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, mais crucifié la tête en bas. Il est encadré de deux bourreaux qui lui enfoncent à la masse (bien visible pour celui de droite, qui prend de l’élan avec l’engin tenu à deux mains derrière sa tête) des clous pour tenir les pieds sur la croix. Si les longs vêtements des bourreaux marquent le mouvement, ceux de saint Pierre, par miracle, restent bien en place et ne lui tombent pas sur la tête, en dépit de sa position…

L’église Saint-Porchaire à Poitiers, quelques vues anciennes…

Poitiers, église Saint-Porchaire, 1, vue aére.ienne des années 1950 avec le théâtre Poitiers, église Saint-Porchaire, carte postale ancienne, 3 Hier, je vous disais que l’église Saint-Porchaire à Poitiers était à un peu plus de 500m de chez moi… Cela m’a donné envie de ressortir quelques cartes postales anciennes, qui permettent aussi de voir l’évolution du magasin voisin… des véhicules et des tenues de ces dames notamment. Je commence par une vue aérienne de la fin des années 1950 ou des années 1960 (en tout cas après 1954, date de sa reconstruction, et sans doute avant 1963, à gauche, c’est l’ancienne toiture des galeries devenues depuis le hideux Printemps). Au premier plan vers la gauche donc, vous voyez le théâtre et à peu près au milieu, l’église Saint-Porchaire, dont la seule partie romane conservée est le clocher porche, pour lequel je vous ai déjà montré Daniel dans la fosse aux lions [à voir désormais restauré en 2012 ici]. J’ai aussi quelques cartes postales intérieurs, et d’autres photographies d’aujourd’hui (enfin, l’année dernière plutôt…), je vous les montrerai et commenterai une autre fois, je vous laisse à ce voyage dans le passé, des années 1900 aux années 1950… mais surtout des années 1920. J’ai un faible pour la dernière, avec ces femmes en grande tenue devant le magasin de mode (aujourd’hui, il y a à la place le CRIJ).

Poitiers, église Saint-Porchaire, carte postale ancienne, 5

Poitiers, église Saint-Porchaire, carte postale ancienne, 6

Poitiers, église Saint-Porchaire, carte postale ancienne, 8

Poitiers, église Saint-Porchaire, carte postale ancienne, 9

Poitiers, église Saint-Porchaire, carte postale ancienne, 4

Poitiers, église Saint-Porchaire, carte postale ancienne, 2, carte-correspondance

Poitiers, église Saint-Porchaire, carte postale ancienne, 10

Les apôtres, un pape et un évêque (Poitiers, Notre-Dame-la-Grande)

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, les apôtres, 1, position sur la façade Aujourd’hui, nous retournons voir l’église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers. Je vous ai déjà assez abondamment illustré le rez-de-chaussée de la façade (voir les liens en fin d’article) et le Christ encadré du Tétramorphe avec le soleil et la lune dans la mandorle tout en haut. Aujourd’hui, je vous montre le deuxième niveau, partagé en deux registres. Je vous ai déjà montré une partie de la sculpture des chapiteaux ( ici et ), je vous détaille aujourd’hui quelques statues qui sont dans les arcatures. Elles représentent les douze apôtres, un évêque et un pape, répartis sur deux rangées. Tous ont la tête encadrée d’une auréole qui marque leur sainteté (je vous rassure, pas de neige à Poitiers aujourd’hui, c’est une vieille photo que j’ai utilisée…)

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, les apôtres, 2, en haut à gauche, pape, apôtre, Pierre Les six  personnages du haut sont représentés debout, de face, les pieds légèrement écartés. Voici d’abord les trois du côté nord (à gauche)…

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, les apôtres, 3, en haut à droite, apôtres et évêque … et les trois du côté sud.

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, les apôtres, 4, quatre apôtres en bas à gauche Les huit du bas assis. On commence par le côté nord…

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, les apôtres, 5, quatre apôtres en bas à droite …et le côté sud.

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, les apôtres, 6, saint Pierre Le pape et l’évêque sont chaussés, les apôtres, pieds nus. L’identification des douze apôtres (ce que l’on appelle le collège apostolique) n’est pas facile, d’autant plus qu’une partie des têtes et des attributs qu’ils tenaient dans les mains a disparu. Saint Pierre se reconnaît quand même facilement aux deux clefs (du Royaume des Cieux, voir Matthieu, 16, 18-19)

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, les apôtres, 7, détail des clefs de saint Pierre …qu’il porte dans la main gauche alors qu’il bénit les passants de la main droite. Il est situé à la droite du Christ de la mandorle, pour le spectateur, le troisième en partant de la gauche dans la rangée du haut.

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, les apôtres, 8, un pape Le pape est situé en haut à gauche.

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, les apôtres, 9, détail de la tête et de la crosse du pape Il se reconnaît à sa crosse et à la tiare (coiffe sur la tête). Il est situé vers la droite du Christ et de saint Pierre, donc dans une position hiérarchiquement plus élevée que l’évêque.

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, les apôtres, 10, un évêque À l’opposé, en haut à droite, se tient un évêque.

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, les apôtres, 11, détail des vêtements de l'évêque Il est vêtu de ses vêtements liturgiques : une chemise assez serrée, que l’on aperçoit derrière le col carré de son aube, une chasuble recouverte du pallium (pièce de tissu en T, brodé et orné d’une croix à la rencontre des bords du T, portée pendant la célébration de la messe par le pape, les primats, les archevêques et quelques évêques auxquels le pape donne ce privilège) et une étole (attribut du prêtre par excellence, pas celle que vous portez pour faire joli!) portée sous la chasuble et dont les bords sont richement décorés.

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, les apôtres, 12, chasuble, pallium et étole Voici un rapide schéma pour vous aider à distinguer ces éléments sur la photographie précédente. Sa position est proche de celle du pape : il tient une crosse de la main gauche et semble bénir de sa main droite aujourd’hui fracturée.

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, les apôtres, 13, sandales et étole de l'évêque Aux pieds, il porte des sandales liturgiques à lanière. On les distingue à peu près sur ce détail, admirez au passage le décor de l’étole…

Le message est donc le suivant : Dieu et le Christ transmettent leur pouvoir à saint Pierre et aux autres apôtres, qui à leur tour le transmettent au pape, successeur de saint Pierre, de qui les évêques tiennent leur légitimité. Ni le pape, ni l’évêque ne sont clairement identifiés, le message se veut universel. Mais les donateurs ont peut-être pensé à , le pape qui prêcha la première croisade (lors de sa tournée de propagande en 1096, il inaugura, oups, consacra les autels majeurs de nombreuses églises en France, dont l’autel majeur de l’ à Poitiers ou celui de ), et à son ami alors évêque de Poitiers de 1087 à 1115, Pierre II. Avant d’être le pape Urbain II, Eudes de Châtillon, prieur de Cluny, avait inauguré en 1086 l’autel majeur de Notre-Dame-la-Grande. La façade actuelle fut construite lors d’un agrandissement de la nef de deux travées vers l’ouest, 30 à 40 ans plus tard. Dès sa mort en 1099, le pape Urbain II avait été considéré comme un saint. Quant à Pierre II, sa sainteté est elle aussi souvent soulignée dans les textes. Il eut à plusieurs reprises maille à partir avec Guillaume le Troubadour (1071-1126), comte de Poitiers sous le nom de Guillaume VII et duc d’Aquitaine sous celui de Guillaume IX (c’est le grand-père d’Aliénor d’Aquitaine, plusieurs fois excommunié par Urbain II pour sa vie dissolue que l’on peut percevoir à travers certains de ses poèmes qui nous sont parvenus). D’autres hypothèses ont été émises pour l’évêque, saint Hilaire (premier évêque de Poitiers), saint Martin (fondateur de l’abbaye de Ligugé à la demande du précédent, et enterré à Tours), saint martial, Guillaume Gilbert ou encore Gilbert de la Porée (mais là, côté dates, c’est un peu tiré par les cheveux, il fut évêque de Poitiers en 1142, après la construction de la façade…).

Pour aller plus loin : un petit livre bien pratique, paru juste après les restaurations du début des années 1990, par Yves-Jean Riou : Collégiale Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, Collection itinéraires du patrimoine, n° 85, éditions CCCPC, 1995, ISBN : 2-905764-12-0.
Beaucoup plus cher, très illustré, sous la direction de Claude Andrault-Schmitt et Marie-Thérèse Camus, Notre-Dame-la-Grande, l’œuvre romane, éditions Picard, CESCM, 2002.

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La façade occidentale

Quelques détails de la façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers (2)

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, deuxième niveau, localisation des sculptures de l'article Choses promises, choses dues, je poursuis cette semaine l’article de la semaine dernière avec la suite du décor des arcs du deuxième niveau, partie sud, registre inférieur, de la façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers… la partie encadrée sur la première photographie…

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, deuxième niveau, 11, l'arc 3 Contrairement aux trois autres clefs qui surmontent ces quatre apôtres, ici, le motif sculpté n’est pas une tête humaine mais un décor de tiges et des feuilles. cependant, si vous regardez bien, le motif de la clef n’est pas dans le prolongement du décor des claveaux (éléments qui forment l’arc) voisins, il ne s’agit donc pas de la clef d’origine.

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, deuxième niveau, 12, chapiteau 4 Je vous ai montré la semaine dernière le détail du chapiteau gauche, passons au chapiteau de droite, avec un motif plissé sur le tailloir (petit rappel, pour le vocabulaire des chapiteaux, c’est sur le petit schéma ici). Au passage, sur cette vue un peu large, vous pouvez voir la richesse des vêtements des apôtres…

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, deuxième niveau, 13, chapiteau 4, oiseaux à tête de lion Voici le chapiteau de plus près, avec deux oiseaux affrontés qui ont une tête unique… de lion. Les artistes romans étaient friands de ces animaux hybrides de toute sorte, pas seulement des dragons (monstres parfois ailés mais toujours à queue de serpent), des griffons (lions ailés) et autres sirènes et tritons… une autre vision du monde d’ici et de l’au-delà.

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, deuxième niveau, 14, arc 4 Passons au quatrième et dernier arc de la série…

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, deuxième niveau, 15, tête d'homme sur l'arc 4 Sur la clef, nous trouvons une tête d’homme barbu et moustachu, bien peigné comme le premier que je vous ai montré la semaine dernière. Admirez les détails dans la sculpture et gravure profonde de la barbe…

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, deuxième niveau, 16, tête avec rinceaux Tout au fond de l’arc, au-dessus de l’auréole de l’apôtre, là où sur les autres arcs se mêlent des feuilles et des tiges, ici se cache une petite tête d’animal avec des oreilles pointues. De sa bouche sortent des tiges terminées en feuille, voici encore un motif classique dans l’art roman…

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, deuxième niveau, 17 partie droite Et enfin (je n’ai pas pris de détail du dernier chapiteau, orné de feuilles), tout à droite, contre la tourelle, marche délicatement un félin.

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, deuxième niveau, 18, lion marchant Admirez sa démarche, corps de profil, tête de trois quarts, la queue qui passe sous la patte arrière et ressort sur son ventre pour remonter jusqu’au dos, là aussi dans une figuration assez fréquente, parfois, la queue peut se terminer en feuille.

Pour aller plus loin : un petit livre bien pratique, paru juste après les restaurations du début des années 1990, par Yves-Jean Riou : Collégiale Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, Collection itinéraires du patrimoine, n° 85, éditions CCCPC, 1995, ISBN : 2-905764-12-0.
Beaucoup plus cher, très illustré, sous la direction de Claude Andrault-Schmitt et Marie-Thérèse Camus, Notre-Dame-la-Grande, l’œuvre romane, éditions Picard, CESCM, 2002.

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La façade occidentale

Quelques détails de la façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, deuxième niveau, sud Je voulais aujourd’hui vous parler de la frise des apôtres sur la façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, mais il va falloir que j’aille refaire quelques photographies de détail pour illustrer cet article. Du coup, je vous montre aujourd’hui plein de petits détails sur la partie sud (droite) de la façade, au deuxième niveau, au-dessus de la tête de quatre apôtres, sur les arcs et les chapiteaux…

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, deuxième niveau, 1, arc 1 Je commence par la gauche. Vous remarquez tout de suite le décor de profusion de feuilles, de palmettes, de tiges…

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, deuxième niveau, 2, dragon Mais regardez de plus près… À gauche se cache une sorte de dragon, avec une queue de serpent (terminée par une petite tête), une patte à l’avant et une tête d’animal non identifiable. Mais vous le reconnaissez peut-être, je vous l’ai déjà présenté ici.

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, deuxième niveau, 3, tête d'homme Sur la clef du premier arc se trouve un homme barbu et moustachu, aux cheveux bien peignés (donc plutôt du côté du Bien)…

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, deuxième niveau, 4, arc 2 … contrairement à son voisin sur le deuxième arc, complètement échevelé, comme souvent les diables de l’époque romane, échevelé comme aussi pour les luxures, les sirènes, bref, du côté du Mal et de la Tentation.

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, deuxième niveau, 5, homme échevelé Le voici de plus près, vous le voyez mieux ainsi… avec sa grande moustache aussi.

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, deuxième niveau, 6, chapiteau 2 Mais j’ai sauté le chapiteau à la retombée des premier et deuxième arcs. Vous voyez de beau feuillage sur le haut tailloir (petit rappel, pour le vocabulaire des chapiteaux, c’est sur le petit schéma ici).

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, deuxième niveau, 7, oiseaux à la coupe Sur la corbeille du chapiteau ont pris place une scène très fréquente dans l’art roman, dite les oiseaux à la coupe. Deux oiseaux y boivent dans une coupe ou calice.

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, deuxième niveau, 8, chapiteau 3 Passons de l’autre côté du deuxième arc.

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, deuxième niveau, 9, monstre engoulant Sur le chapiteau, nous voyons encore un autre monstre fréquent dans l’art roman, le monstre engoulant, une grosse tête qui semble avaler la colonne en-dessous de lui. Ici, il ne mange pas vraiment la colonne, mais vomit des rinceaux et des tiges. Vous remarquerez aussi qu’il porte une sorte de paire de corne, un peu comme un diable, mais qui se terminent en feuilles.

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, deuxième niveau, 10, serpent Juste au-dessus, sur l’écoinçon entre les deuxième et troisième arcs, un serpent avec une tête rigolote… Je vois que j’en suis déjà à 10 photos… je reporte la suite à la semaine prochaine! Vous comprenez pourquoi, presque chaque matin en allant au bureau, je fais une petite pause devant cette superbe façade…

Pour aller plus loin : un petit livre bien pratique, paru juste après les restaurations du début des années 1990, par Yves-Jean Riou : Collégiale Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, Collection itinéraires du patrimoine, n° 85, éditions CCCPC, 1995, ISBN : 2-905764-12-0.
Beaucoup plus cher, très illustré, sous la direction de Claude Andrault-Schmitt et Marie-Thérèse Camus, Notre-Dame-la-Grande, l’œuvre romane, éditions Picard, CESCM, 2002.

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La façade occidentale

L’église Saint-Sernin à Toulouse (1)

Toulouse, Saint-Sernin, le côté sud Je reviendrai plus longuement sur cette église dans les prochaines semaines et prochains mois, mais c’était hier la saint Saturnin, ancien nom attribué aussi à saint Sernin de Toulouse… Il s’agit d’un chef-d’œuvre de l’art roman (avec deux phases importantes, la consécration de l’autel en 1096 par  dans son tour de France de consécration et de « racket » en vue de la première croisade et l’achèvement du transept et d’une partie de la nef en 1180)… et de la vision que l’on s’en fait au milieu du 19e siècle (enfin, que Viollet-le-Duc s’en est fait)! Saturnin est un évêque toulousain martyrisé en 250. Comme il est de coutume à l’époque romaine, il est enterré hors les murs… d’où les nombreux vestiges romains trouvés aux alentours et en partie conservés dans le musée Saint-Raymond voisin. Puis un culte s’est développé sur son tombeau « redécouvert », une première basilique est construite, agrandie, en reprenant des chapiteaux antiques, en réinterprétant des chapiteaux antiques et en créant un magnifique programme sculpté, récemment réétudiés et publiés par Quitterie et Daniel Cazes, avec des photographies de Michel Escourbiac, Saint-Sernin de Toulouse, De Saturnin au chef d’œuvre de l’art roman, Editions Odysée, 2008, 978-2-909478-23-4. Petit rappel, mes photos datent de fin février-début mars 2010… Je me contente aujourd’hui d’un rapide tour extérieur en commençant par le sud, la façade était alors sous échafaudage…

Toulouse, Saint-Sernin, la porte Miégeville … la porte Miégeville, à qui je consacrerai plusieurs articles,

Toulouse, Saint-Sernin, le chevet vu du sud le chevet et le clocher si célèbre, vus du sud…

Toulouse, Saint-Sernin, le chevet vu du nord … puis du nord. Bon, un article court de mise en bouche… j’ai juste regardé pour une fois la météo dimanche et entendu que c’était la saint Saturnin lundi, et décidé d’intercaler cet article à la place de celui initialement prévu sur Toulouse…

David sur la façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers

Poitiers, la façade de Notre-Dame-la-grande, position de David Je vous ai déjà montré plusieurs fois la façade de Notre-Dame-la-Grande (voir ci-dessous), mais nous n’en avons pas encore fait le tour… Cette fois, nous allons voir le personnage situé à droite de l’arbre de Jessé.

Poitiers, la façade de Notre-Dame-la-grande, David jouant de la harpe-psaltérion Cette fois, la sculpture est mal conservée, et le restaurateur a fait le choix de mettre un bloc non sculpté à la place de la tête détruite. De qui s’agit-il ? Probablement de David, qui est le plus souvent représenté ainsi, assis sur un trône (ici, le siège bas ne semble pas avoir de dossier), richement vêtu (ici un vêtement qui semble en brocard ou richement brodé) et jouant de la harpe ou psaltérion. David est, dans l’Ancien testament, le fils de Jessé, roi de Juda et d’Israël. On le trouve dans les deux livres de Samuel et dans le premier livre des Rois. Il est connu pour avoir vaincu le géant Goliath à l’aide de sa fronde, mais surtout, il est l’auteur présumé des Psaumes, d’où sa représentation sous les traits d’un musicien, et plus particulièrement un joueur de psaltérion, sorte de harpe qui, à l’époque romane, accompagnait les champs des Psaumes.

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La façade occidentale

Une série d’ATC de remerciement…

ATC Merci / Notre-Dame-la-Grande de Poitiers, avant découpe J’ai beaucoup de personnes à remercier ces temps-ci. Aussi, quand j’ai vu cette photographie de la façade de Notre-Dame-la-Grande dans un magazine publicitaire de Poitiers, j’ai décidé de la détourner…

ATC Merci / Notre-Dame-la-Grande de Poitiers, après découpe Un peu de découpe, de tamponnage, de collage (avec de la colle à reliure), puis une petite séance sous presse, car elles ont décidé de rebiquer malgré tout… et voici 5 ATC (la dernière case n’était pas récupérable à cause du texte), 4 sont parties ou sur le point de partir, j’en ai gardé une pour moi…