Après expositions Max Ernst, Yves Elléouët et sur la fondation des Treilles et le muséum d’histoire naturelle, retournons vers le musée des Beaux-Arts, installé dans les anciens bâtiments du 18e siècle de l’évêché, les tours de la cathédrale Saint-Gatien apparaissent…
Cela fait des années, et c’est peu dire, que la façade est recouverte d’échafaudages.
La cathédrale actuelle a été construit principalement entre le 13e et le 16e siècle. Elle fait suite à un premier édifice construit en bordure du rempart du bas Empire romain, fondée par (saint) Lidoire, évêque de Tours de 337 à 371 et prédécesseur de (saint) Martin. Incendiée en 561, elle est restaurée par Grégoire de Tours et dédicacée en 590 ; elle porte alors le vocable de saint Maurice. Une cathédrale romane lui succéda au 12e siècle, comme dans beaucoup de grandes villes médiévales, mais elle connut une brève existence. Gravement endommagée par un incendie en 1166 lors des luttes entre Louis VII de France et Henri II d’Angleterre (également comte d’Anjou), elle est détruite (sauf les deux premières travées de la nef) et progressivement remplacée par la cathédrale telle qu’on la voit aujourd’hui. Cette réutilisation partielle de l’édifice antérieur explique la plus faible largeur de la nef par rapport au chœur, et la forme très trapézoïdale de la croisée du transept. Les travaux de reconstruction commencent par les tours dès les années 1170 (mais celles que l’on voit aujourd’hui ont été reconstruites au 16e siècle, sauf la base qui date donc du dernier quart du 12e siècle). Puis vient le tout du chœur, élément le plus important pour la liturgie, entre 1236 à 1279. Les travaux se poursuivent par la nef, les bas-côtés, les chapelles, puis la reconstruction des tours. Au milieu du 14e siècle (en 1356), elle prend le nom de saint Gatien, premier évêque de Tours. À l’intérieur, ne pas rater les vitraux (oups, les verrières, pour les puristes), le tombeau des enfants de Charles VIII et d’Anne de Bretagne (initialement, ce tombeau se trouvait dans la basilique Saint-Martin et a été déplacé en 1815 dans la cathédrale) et le grand orgue daté du début du 16e siècle.
Sur le côté nord de la cathédrale se trouve le cloître des chanoines. Pour la visite, placée sous la responsabilité du centre des monuments nationaux, l’entrée se fait dans le bas-côté nord de la cathédrale. Il a été reconstruit entre 1442 (galerie ouest et aile nord achevés vers 1460) et 1524 (escalier à jours dans l’angle nord-est du cloître à la façon de l’escalier du château de Blois, mais oups, photo floue, j’en referai une la prochaine fois) et montre un curieux mélange d’architecture gothique (tardive) et Renaissance. Il porte le nom de cloître de la Psalette, en raison des psaumes qu’on y chantait. Au-dessus de la galerie du cloître se trouvait la bibliothèque des chanoines. Des copies (qui ont bien mal vieilli) des superbes manuscrits enluminés produits ici y sont présentées.
En sortant du cloître, n’oubliez pas d’admirer à nouveau les tours de la cathédrale.
Pour aller plus loin : mes collègues du service de l’inventaire de la région Centre ont numérisé et mis à la disposition de chacun le dossier sur la cathédrale. Vous pouvez aussi feuilleter les dossiers du tombeau des enfants de Charles VIII ou de l’orgue.
Tours
En 2009 : abbaye Saint-Julien, les expositions Max Ernst, Yves Elléouët et sur la fondation des Treilles, le muséum d’histoire naturelle, la cathédrale Saint-Gatien, la basilique Saint-Martin, la collégiale Saint-Pierre-le-Puellier et la place Plumereau.