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Tours (2), Pourquoi j’ai mangé mon chien au muséum

Affiche de l'exposition pourquoi j'ai mangé mon chien au muséum d'histoire naturelle de Tours Après Chaumont, je reste le samedi en région Centre, pas très loin, à Tours… Je vous ai déjà parlé des expositions Max Ernst, Yves Elléouët et sur la fondation des Treilles. Au passage, j’ai retrouvé mes notes et complété l’article avec quelques-unes des œuvres que j’ai particulièrement appréciées. Il vous reste deux semaines, si vous passez dans le coin, pour aller les voir…

Direction le muséum d’histoire naturelle qui organise jusqu’au 19 septembre 2010 (vous avez donc le temps) une exposition intitulée Pourquoi j’ai mangé mon chien ? Une archéologie des animaux. Le sujet est de découvrir le travail de l’archéologue face aux restes d’animaux, et d’un archéologue particulier, l’archéozoologue, dont le rôle est d’identifier les restes d’animaux, mais aussi les modes de chasse (au hasard, sélective), d’élevage (pour le lait, la laine, la viande,etc.), etc. Au centre de la grande salle du rez-de-chaussée, la reconstitution d’une scène de la vie quotidienne à l’époque gauloise. Plein de jeux, et d’abord un jeu de piste, muni d’un porte-bloc, d’un crayon à papier et d’un moulage d’os, vous devez en déterminer l’espèce, les traitements qu’il a subis (découpe, chauffe, fracture, etc.), puis si l’espèce est domestique ou sauvage, et les usages qu’en a fait l’homme (boucherie, sépulture, etc.). N’hésitez pas à jouer, sur ordinateur, mais aussi en sentant les odeurs, en palpant les objets, etc. Bravo aux archéozoologues de l’Inrap, aux archéologues du service de l’archéologie et à toute l’équipe du muséum pour cette exposition. Juste une petite remarque, les petites navettes en ivoire ne sont pas des navettes pour le tissage mais… des navettes à frivolité, Bidouillette / Tibilisfil aurait été ravie de les voir… Je n’ai pas pu m’empêcher de le signaler à la jeune étudiante qui tenait la caisse.

Façade du muséum d'histoire naturelle de Tours Et avant de sortir, si vous ne connaissez pas les collections permanentes du muséum de Tours, montez les voir à l’étage…

Tours

En 2009 : abbaye Saint-Julien, les expositions Max Ernst, Yves Elléouët et sur la fondation des Treilles, le muséum d’histoire naturelle, la cathédrale Saint-Gatien, la basilique Saint-Martin, la collégiale Saint-Pierre-le-Puellier et la place Plumereau.

Voyage en mer Egée (13), la Crête, Knossos

La Crête, Knossos, en 2008 : la foule devant le palais reconstruit en béton Après Rhodes, cap pendant la nuit sur la Crête. Nous arrivons de bon matin à Heraklion, direction Knossos, comme des dizaines de bus. J’y étais venue une semaine juste avant les jeux olympiques, en 2004. C’était une pagaille énorme, avec des chantiers pas finis et très en retard. J’avais alors voyagé en bus local, et étais venue à Knossos depuis Heraklion en bus urbain, ce n’est qu’à quelques kilomètres du centre-ville. Cette fois ci, un bus climatisé, et un vent de sable venu d’Afrique, très décapant et très désagréable. C’était le site de Crète que j’avais le moins aimé, cette nouvelle visite me l’a confirmé… Pour un archéologue, c’est un vrai massacre de reconstructions hasardeuses en ciment, proposées par sir Arthur Evans (1851-1941), vous pourrez admirer les jolis troncs en béton qui ont remplacé les troncs d’arbre (disparus) de la construction d’origine qui utilisait des matériaux fragiles (ou plutôt, qui se conservent mal dans le temps) comme la brique crue et le bois.

Alors, certes, c’est le lieu supposé du palais du roi mythique Minos, il y a des constructions néolithiques sur place, puis surtout de l’Âge du Bronze ancien (ici daté vers 2100-1900 avant notre ère). Le palais de Knossos, comme les autres palais minoéens, disparaît vers 1750 avant notre ère.

Il est un peu plus tard ré-aménagé par une dynastie achéenne, parlant le grec mycénien, et atteint son apogée vers 1500 avant notre ère. C’est de cette époque que datent la cour centrale et ses fresques (que j’avais vues en 2004 au musée d’Heraklion, qui était fermé pour travaux en 2008), les immenses magasins pour le stockage des réserves d’huile (d’olive) et de céréales.

La Crête, Knossos, en 2008 : la salle du trône Un petit coucou au trône en albâtre attribué au roi Minos. Les fresques que vous voyez ici sont aussi des reconstitutions… Ça donne une idée, mais sans doute pas la bonne de ce qu’étais le décor du palais, même si des fragments ont été retrouvés lors des fouilles.

La Crête, Knossos, en 2008 : un caniveau Le réseau d’amené et d’évacuation des eaux a été moins massacré que le reste… Si les guides n’en parlent pas, regardez quand même, c’est très important, l’eau, pour la vie d’un aussi grand palais…

La Crête, Knossos, en 2008 : le théâtre Et puis, n’oubliez pas de jeter un coup d’œil au petit théâtre, qui devait accueillir environ 500 personnes, un des plus anciens de Grèce. Vous apercevez à peine les faibles gradins sur la photo. Il est préférable de venir sur le site après le flot des bus touristique, donc plutôt en début d’après-midi, mais pas en été, gare à la chaleur !

Si vous allez en Crête, visitez plutôt Phaistos, au cœur des montagnes, et/ou Malia, les sites sont plus calmes, il vous faudra certes un peu d’imagination (ou des reconstitutions virtuelles) pour comprendre l’agencement des bâtiments, mais vous n’aurez pas l’esprit parasité par les reconstructions fausses de Knossos. Et si vous le pouvez, faites aussi un détour par Zakros, les fouilles y sont plus récentes, le site (paysage) est magnifique, en bord de mer…

Petit récapitulatif des articles que j’ai publiés sur ma croisière en mer Égée (octobre 2008) :

  1. le départ du Pirée
  2. Mykonos ;
  3. Éphèse, la bibliothèque ;
  4. Éphèse (2) ;
  5. Patmos ;
  6. le port de Rhodes ;
  7. les remparts de Rhodes ;
  8. vieilles rues de Rhodes ;
  9. l’hôpital des hospitaliers et le musée archéologique de Rhodes ;
  10. l’acropole du Mont Smith à Rhodes ;
  11. Rhodes, la rue des Chevaliers et le Palais des Grand-Maîtres ;
  12. Rhodes, une villa envahie par la végétation ;
  13. Rhodes, le départ ;
  14. et bientôt la suite…

Voyage en mer Egée (12), Rhodes, le départ

Voyage en mer Egée 2009, Rhodes, le départ : le bateau à quai Le voyage en Corse s’étant achevé la semaine dernière, je reprends mon voyage en Grèce en 2008… Je l’avais abandonné fin juin à Rhodes. Aujourd’hui, nous repartons de cette île… direction la Crête pendant la nuit… à suivre la semaine prochaine. À Rhodes, nous regagnons maintenant notre gros bateau de croisière…

Voyage en mer Egée 2009, Rhodes, le départ : le rempart en bord de quai Une dernière vue sur un bout de rempart de différentes époques en cours de fouilles à côté de notre bateau.

Voyage en mer Egée 2009, Rhodes, le départ : le remorqueur amarré Et voilà, un petit remorqueur nous prend en charge.

Voyage en mer Egée 2009, Rhodes, le départ : le remorqueur à pleine puissance Puissance maximale des moteurs…

Voyage en mer Egée 2009, Rhodes, le départ : le quai en arrière …et nous voilà en mer, dégagés du gros bateau qui était devant nous (et qui nous rejoindra demain en Crête…)

Voyage en mer Egée 2009, Rhodes, le départ : dernière vue sur la ville et le remorqueur qui s'éloigne Une dernière vue sur Rhodes alors que le remorqueur s’éloigne…

Petit récapitulatif des articles que j’ai publiés sur ma croisière en mer Égée (octobre 2008) :

  1. le départ du Pirée
  2. Mykonos ;
  3. Éphèse, la bibliothèque ;
  4. Éphèse (2) ;
  5. Patmos ;
  6. le port de Rhodes ;
  7. les remparts de Rhodes ;
  8. vieilles rues de Rhodes ;
  9. l’hôpital des hospitaliers et le musée archéologique de Rhodes ;
  10. l’acropole du Mont Smith à Rhodes ;
  11. Rhodes, la rue des Chevaliers et le Palais des Grand-Maîtres ;
  12. Rhodes, une villa envahie par la végétation ;
  13. et bientôt la suite…

Voyage en Corse (7) : Corte

Le parlement de Corte Après Ajaccio, direction Corte. Ancienne capitale de la Corse indépendante, siège d’une grande université. Voici la maison où se réunit le premier parlement indépendant, fondé par Pascal Paoli…

La citadelle de Corte La vieille ville m’a beaucoup plus… Un petit tour à la citadelle…

le musée corse à Corte …mais pas au musée de Corse…

La fontaine aux amours de Direnne à Corte Après une petite promenade dans la ville haute, nous redescendons, tiens, un des tirages de la fontaine aux amours de Durenne…

Signature de Durenne sur la fontaine de Corte Mais si, vous vous souvenez de ce sculpteur, j’en suis sûre, il y a plusieurs de ses œuvres dans le parc de Blossac à Poitiers. Sauf qu’à Corte, il s’agit d’un tirage de qualité très moyenne, regardez la signature, complètement empâtée…

Sur le GR 20 vers la cascade des anglais Sur la route du retour, nous nous arrêtons pour déjeuner à Vivario, sans électricité car EDF réparait des lignes un peu plus loin, puis arrêt pour une promenade dans la montagne en laissant la voiture à la gare de Vizzavona…

La cascade des Anglais sur le GR 20 … un tout petit bout du célèbre GR 20, mais dans un parcours très facile jusqu’à la cascade des Anglais. Deux heures de promenade bien agréables.

Et pour retrouver le voyage de 2009 en Corse, suivez les liens…

Voyage en Corse (5) : Ajaccio

La cour du musée Fesch à Ajaccio Avec une semaine de retard, retour en Corse… De retour de Saint-Eustache et Porto-Vecchio, une journée sans grand trajet à Ajaccio.

La cour du musée Fesch à Ajaccio, banderolle Je commence mon périple en ville par le musée Fesch

…mais comme cela était indiqué à l’aéroport, il est fermé, il me faudra revenir pour voir les primitifs italiens (entre autres), car je ne vais pas aller voir l’exposition Trésors du musée Fesch : collections italiennes, napoléoniennes et impressionnistes Corses qui tourne au Japon pendant cette fermeture. Le musée devrait rouvrir en juin 2010.

Du coup, passage à la poste, très longue queue, des guichetiers qui ont un mal fou à trouver le tarif pour un timbre pour la Nouvelle-Zélande, alors que je leur avais dit, mais ils ne voulaient pas croire que c’était le même tarif que pour l’Afrique et l’Amérique… Bon, en tapant Australie, ils admettent que j’ai raison et acceptent de me vendre un timbre de collection et pas une vignette.

La maison Bonaparte à Ajaccio Direction maintenant la Maison Bonaparte. Je dois faire jouer de ma carte professionnelle pour pouvoir entrer, les groupes ayant saturé le musée ont le nombre de visiteurs est limité, à cause de la configuration des lieux. Je fais rapidement le tour des souvenirs napoléoniens (et surtout de mes cours d’histoire contemporaine en prépa…) pour voir calmement et seule, tout en haut, une exposition sur une épave fouillée récemment, coulée lors de l’expédition de Sardaigne pendant la Révolution en 1793. Le reste du musée a besoin d’un sacré coup de jeune, la restauration des appartements est en cours, il faudrait aussi sans doute revoir ces vitrines pleines de médailles et de souvenirs…

Le pressoir de la maison Bonaparte à Ajaccio Vers la sortie du musée, n’oubliez pas de regarder les pressoirs et autre matériel our la fabrication de l’huile d’olive…

La citadelle d'Ajaccio Avant de déjeuner en ville, un petit coup d’œil à la citadelle, toujours occupée par l’armée. La suite la semaine prochaine…

Et pour retrouver le voyage de 2009 en Corse, suivez les liens…

Voyage en Corse (4) : Col de Saint-Eustache et Porto-Vecchio

Le col de Saint-Eustache après l'incendie Après Sartène, Bonifacio et les Calanche, direction Porto-Vecchio en passant par la montagne. Au col de Saint-Eustache, les traces du gigantesque incendie des 23/24 juillet 2009 (que vous pouvez voir ici en vidéo) sont impressionnantes…

Le col de Saint-Eustache après l'incendie … encore plus parce que nous passons après un orage, avec un ciel chargé et des arbres calcinés sur des milliers d’hectares…

La ville fortifiée de Porto Vecchio Après de nombreux virages, nous redescendons sur la côte est de la Corse, en vue de la citadelle de Porto Vecchio.

Le marais salant de Porto Vecchio De la ville haute, nous découvrons le petit marais salant…

Une tour restaurée à Porto Vecchio … les prix exagérés des restaurants, et les restes des remparts bien restaurés sur la face visible…

Les climatiseurs au revers du rempart de Porto Vecchio … mais défigurés sur l’autre face par la multiplication des climatiseurs et des terrasses des restaurants. Que fait le service territorial d’architecture dans ces abords de monuments historiques ?

La plage de Palombagio après l'orage Sur la route pour la plage, nous essuyons un nouvel orage. Nous croisons des dizaines de voitures qui remontent de la plage… et arrivons à Palombaggia dans une ambiance surréaliste, avec un temps chaud (26°), des cirés… et quelques baigneurs. Une des plus belles plages de Corse… Elle ne vaut pas les grandes plages du Nord-Pas-de-Calais comme Le Touquet ou Malo… Plus doux certes ici en Corse, mais les grands espaces, pas vraiment.
Le temps finit par se dégager un peu. Pour le retour vers Ajaccio, nous choisissons de prendre la nationale… Un peu plus de kilomètres, mais deux fois plus rapide !

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Voyage en Corse (2) : Bonifacio

La citadelle de Bonifacio vue depuis le port Après Sartène, arrivée à Bonifacio juste après un orage… Voici la citadelle depuis un parking payant, bondé, mais où la barrière s’ouvre même si c’est plein…

les falaises de Bonifacio Après un déjeuner dans un restaurant en bas des marches, nous partons à l’assaut de la citadelle… Nous commençons la visite par une petite promenade au-dessus des célèbres falaises.

Le clocher de Sainte-Marie-Majeure à Bonifacio Puis promenade dans la ville haute, en passant par le clocher de l’église Sainte-Marie Majeure…

… et surtout ses arcs-boutants qui prennent Les arcs-boutants de Sainte-Marie-Majeure à Bonifacio appui sur les maisons de l’autre côté de la rue ! En avant, il y a une loggia ou lieu de réunion… L’ensemble, avec quelques vestiges du 12e siècle, mais surtout des remaniements modernes, est classé monument historique depuis 1982.

Nous avons aussi profité de la journée du patrimoine pour nous promener gratuitement sur les différentes parties du rempart (prévoir sinon un budget d’une dizaine d’euros par personne, car chaque portion fait l’objet d’un droit d’entrée…). C’est assez décevant, car ils manquent vraiment d’explication pour comprendre l’évolution de ces fortifications jusqu’à l’occupation pendant la seconde guerre mondiale… Dans l’un de ces lieux, des éléments de la vie quotidienne sont reconstitués, à la manière des vieux musées d’arts et traditions populaires… Cela mériterait un sérieux dépoussiérage… Il y est fait allusion à la Dame de Bonifacio, qui mourut ici au Mésolithique (disons vers 6000 avant notre ère), découverte par le Pr François de Lanfranchi, et dont les multiples pathologies et handicap ont fait coulé pas mal d’encre dans les milieux spécialisés… (Henri Duday en parla l’année dernière lors de sa conférence au Centre Mendès-France à Poitiers sur la paléo-pathologie). Mais l’original est conservé au musée de la préhistoire de Levie. En gros, elle avait eu un grave accident quand elle était enfant, en est resté grabataire, mais n’en est pas morte.

Le clocher de Saint-Dominique à Bonifacio Plus loin, près des anciennes casernes et ancien lycée, l’église Saint-Dominique avec son clocher octogonal ajouré est beaucoup plus intéressante, et d’ailleurs classée sur une des premières listes de monuments historiques, en 1862.

Mais l’orage suivant arrivait, nous avons eu le temps de regagner la voiture avant le déluge, sans pouvoir éviter les énormes coulées d’eau et de boue sur la route…

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Digne-les-Bains

Digne-les-Bains, archives départementales Il y a déjà un moment, plus de deux mois en fait, comme le temps passe, je vous promettais un article sur Digne-les-Bains… Le trajet est long… Poitiers, Paris-Montparnasse, Paris-Gare de Lyon, Aix-en-Provence-TGV, puis un bus… Le trajet passait par Manosque, super, je m’étais dit… Mais non, Manosque, c’est un péage, une zone commerciale, des ronds-points, le parking de la gare, retour à l’autoroute ! Rien vu du Manosque de Giono et d’aujourd’hui… Les formations sur le patrimoine rural, ça se mérite ! Le stage cette année avait lieu à Digne-les-Bains : l’année dernière, c’était à Chaumont-sur-Loire, carrément plus près de chez moi, sur le thème de la ferme-modèle. Je n’y étais pas allée il y a deux ans, j’ai aussi, à l’occasion de ce cycle, visité Carentan et l’architecture de terre dans les marais du Cotentin, et Pierre-de-Bresse en Bresse bourguignonne ! Cette année, bingo, un chef-lieu de département… et nous étions accueillis dans le bâtiment des archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, bâtiment neuf créé en 1996 (impossible de trouver le nom de l’architecte sur le site des archives). Le thème? L’architecture rurale des zones de moyenne montagne et les systèmes d’exploitation agricole.

Digne-les-Bains, les maisons en bordure de l'ancien rempart Si Digne-les-Bains a été fondée à l’époque romaine et est mentionnée en 78 par Pline l’Ancien (Dinia, capitale des Bodiontici)… la ville a subi de nombreux dommages au fil des siècles, il ne reste rien de la splendeur de ses thermes romains, les guerres de religion ont fait des ravages, puis le soucis de  » modernité  » du 19e siècle, sans compter le bombardement américain du 16 août 1944… Le rempart de la ville haute, autour de l’ancien château devenu prison, reste lisible dans le bâti et la forme des rues, mais guère au-delà.

Digne-les-Bains, la cathédrale Saint-Jérôme À l’extrême fin du 15e siècle, la cathédrale est déplacée du bourg de la vallée (actuelle église Notre-Dame) vers la ville haute, mais l’actuelle cathédrale Saint-Jérôme a été en grande partie reconstruite au 19e siècle et est encore en cours de travaux. la ville est plutôt morte sur le plan commercial, de nombreuses boutiques sont fermées (même la mercerie, pour cause de retraite, dit le panonceau), nous n’avons même pas croisé de curistes…

Digne-les-Bains, l'ancienne cathédrale Notre-Dame-du-Bourg Si vous passez par là (mais passe-t-on à Digne-les-Bains ?), jetez quand même un coup d’œil à l’ancienne cathédrale devenue église Notre-Dame-du-Bourg (quand même classée sur la première liste de monuments historiques de 1840) et visitez la crypte si possible (fermée aux heures où je fus libre)…

Digne-les-Bains, la fontaine monumentale Et aussi à la fontaine monumentale, pas très loin, inscrite monument historique en 1927, qui date du 19e siècle.

Je regrette vraiment de ne pas avoir pu visiter le musée Gassendi et surtout la réserve géologique et ses refuges d’art (site web en construction, dommage), plus grande collection des œuvres d’Andy Goldsworthy, dont j’ai vu de nombreuses photographies… et plus près d’ici, celle qui a réalisé dans le parc de sculpture du centre d’art et du paysage de Vassivière en Limousin.

Bayonne (1), les fortifications

Bayonne, remparts Aujourd’hui, les fêtes de Bayonne battent leur plein, j’espère qu’il n’y aura pas d’accident dramatique cette année.

Après le casino, et la station balnéaire de Biarritz, voici donc une brève visite express de Bayonne (Baiona) où je logeais pendant ces trois jours d’assemblée générale annuelle de la Mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN). Je n’ai pas pris de photo de la sous-préfecture, c’est un vrai bunker (peur des indépendantistes basques ?), pas sûr de ne pas se faire tirer dessus par les gardes armés si on s’arrête avec un APN… Je n’ai pas eu le loisir de profiter du service de prêt de vélo ni des navettes en minibus gratuits, mais ai eu le temps de faire une brève visite à pied de la ville. Le plus impressionnant, ce sont les fortifications et les remparts, pas aussi importants qu’à Rhodes, bien sûr, mais quand même… À l’époque romaine, le castrum fortifié de Lapurdum se trouve à peu près au niveau de la cathédrale actuelle. Au 11e siècle, la ville devient Bayonne et reste, comme l’ensemble du grand duché d’Aquitaine (qui allait jusqu’à Poitiers), sous domination anglaise pendant trois siècles. Les fortifications romaines ont été protégées dès 1886, le reste des remparts en 1929 et 1931. Au fil des siècles, le système de fortification s’est renforcé, jusqu’à former une grande et double ceinture de pierres autour de l’ancienne ville haute. Au 16e siècle, d’importants travaux ont lieu, avec la construction du mur dit de François 1er (il avait été retenu prisonnier un an en Espagne après la défaite de Pavie le 24 février 1525 et sa rançon avait été stockée dans le fort de Bayonne).

Bayonne, ouvrage fortifié avancé Je n’ai pas eu le temps de m’approcher de la citadelle Vauban, érigée dans les années 1680 et (elle n’a pas été inscrite parmi les sites Vauban protégés par l’Unesco), inscrite comme monument historique avec ses trois demi-lunes et ses glacis en 1929. Vauban a créé une troisième ligne de fortifications et de nombreux ouvrages avancés.

De son côté, le Petit Bayonne, entre la Nive et l’Adour détournée, est fortifié au 16e siècle, fortifications reprises par Vauban et inscrites comme monument historique en 1930 et 1931.

Bayonne, le château vieux Vauban reprit aussi la défense du Château Vieux, dans la ville haute…

Bayonne, le château neuf … et du Château-Neuf, dans le Petit-Bayonne.

Bayonne, remparts Je trouve que la restauration et la mise en valeur de tous ces ouvrages fortifiés, qui doivent coûter une petite fortune en entretien, sont plutôt réussies.

N’hésitez pas à aller voir les deux webcams de la ville sur internet, qui couvrent l’une le pont Mayou (en travaux), la Nive et la place de la Liberté, et l’autre, le quai de la Nive et les halles.

Retrouvez le reste de ce voyage

Biarritz, la plage

Biarritz, deuxième ballade

Bayonne, les fortifications

Bayonne, la cathédrale et le cloître, l’église Saint-André

Bayonne, la Nive et l’Adour, les halles.

Voyage en mer Egée (11), Rhodes, une villa…

Rhodes, une villa avec une belle flèche Cela faisait longtemps que je ne vous avais pas emmenés en Grèce… Mais voilà, samedi dernier, c’était la journée annuelle des archéologues de Poitou-Charentes, à Angoulême, pendant que les officiels allaient inaugurer le nouveau musée de la bande dessinée… L’occasion de vous proposer une réflexion sur le thème faut-il restaurer les ruines, abordé il y a fort longtemps dans un colloque du patrimoine (et sur lequel j’étais tombée comme sujet du grand oral du concours de conservateur, il y a déjà fort longtemps). La question se posait alors pour Oradour-sur-Glane, la restauration en tant que ruine est plus difficile que de reconstruire, elle est aujourd’hui cruciale à Auschwitz-Birkenau… Une fondation a été créée pour tenter de sauver le site.

Mais revenons à l’archéologie. La question se pose souvent de savoir s’il faut conserver un site ou le fouiller, sachant que la fouille détruit le site, et quelles que soient les précautions prises, les techniques de demain pourront peut-être apporter plus de réponse qu’une fouille aujourd’hui. Et une fois le site fouillé, qu’en faire ? Le détruire, c’est radical mais peut permettre des constructions nouvelles. Le conserver en l’état, impossible. Un minimum de restaurations sont nécessaires pour qu’il reste lisible, sans se dégrader avec le temps. Cela nécessite des moyens souvent importants au départ, puis au fil des années. Une des solutions, mal comprises souvent par le public, les riverains, les visiteurs potentiels, c’est de remblayer le site. Gros avantage, cela évite les trop grandes dégradations et permet de prendre le temps de réfléchir à une solution différente. Et Rhodes, là dedans ? Et bien, depuis l’acropole du Mont Smith à Rhodes, une villa/palais d’époque hellénistique est fléchée, je m’y suis donc rendue, par curiosité…

Ruines envahies par la végétation à Rhodes Et là, vous tombez sur un ensemble de pierres dont l’organisation est illisible, un site complètement envahi par la végétation, sans panneau autre que le panneau d’identification… Il y a même encore la cabane de chantier au fond. Voilà ce que donnent tous les sites archéologiques s’ils ne sont pas détruits, enfouis ou restaurés et entretenus avec de gros moyens… Nous en avons de nombreux dans cet état en France… sans compter les morceaux de murs conservés, sans grand sens, dans des tas de parkings souterrains. Un petit sujet de réflexion pour le nouveau ministre de la culture ? Il a de plus urgentes questions à régler, y compris pour l’archéologie et le patrimoine…

Petit récapitulatif des articles que j’ai publiés sur ma croisière en mer Égée (octobre 2008) :

  1. le départ du Pirée
  2. Mykonos ;
  3. Éphèse, la bibliothèque ;
  4. Éphèse (2) ;
  5. Patmos ;
  6. le port de Rhodes ;
  7. les remparts de Rhodes ;
  8. vieilles rues de Rhodes ;
  9. l’hôpital des hospitaliers et le musée archéologique de Rhodes ;
  10. l’acropole du Mont Smith à Rhodes ;
  11. Rhodes, la rue des Chevaliers et le Palais des Grand-Maîtres ;
  12. Rhodes, une villa ;
  13. Rhodes, le départ
  14. et bientôt la suite…