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Le Mans, accueil déplorable

Portail occidental de l'église Notre-Dame de Couture au Mans Il y a juste deux semaines, au retour de Caen, en train, j’avais prévu de m’arrêter la plus grande partie de la journée au Mans. Vent froid, fine bruine, ce sont les seuls éléments que la ville ne peut pas changer. Quand j’étais partie de Poitiers, je n’avais pas prévu cette escale et ne l’avais pas préparée. Grossière erreur ! Je savais juste qu’il y avait de collections intéressantes au musée de Tessé, en particulier des collections préhistoriques, de mémoire provenant de la grotte de Mayenne-Sciences et des céramiques grecques provenant de Gaule et présentées il y a deux ans dans une exposition qui a circulé dans les Pays-de-la-Loire et que j’avais vue lors de sa dernière étape, à Cholet. Au fait, je ne vous mets pas les liens, parce que même le site internet de la ville du Mans, que j’ai regardé à mon retour, est plein de bugs…

En arrivant à la gare donc. D’abord, réussir à en sortir, parce qu’elle est en travaux. Rechercher un plan dans le hall est inutile. Le tramway, tout neuf, passe devant. Le plan du réseau de tram et bus permet plus ou moins de s’orienter, il n’y a aucun fléchage extérieur, ni pour les piétons, ni pour les voitures. Et comme de nombreuses villes moyennes, il n’y a personne en vue, les rues sont désertes. En remontant la ligne de tram, je passe devant l’église Notre-Dame de la Couture, ancienne église de l’abbaye bénédictine Saint-Pierre-et-Saint-Paul, dans un état de conservation déplorable, mais avec un assez joli portail. Après une certaine errance, désagréable avec le fin crachin, je trouve enfin une flèche pour l’office de tourisme. Sauvée ? Et bien non… Une affichette signale sa fermeture le dimanche matin, mais qu’il y a une permanence dans la maison des piliers, avec un mauvais plan photocopié affiché sur la porte et surligné. J’essaye de mémoriser, un peu en vain. Je vise donc la cathédrale Saint-Junien. Un marché se tient à son chevet, c’est un peu plus vivant, et je trouve quelqu’un qui m’indique le chemin, à travers un quartier canonial assez intéressant d’un point de vue architectural. Mais déception : si le panneau tout neuf du label Ville d’art et d’histoire trône sur les deux façades de cette maison d’angle à pans de bois, il n’y a point de permanence. Et en ville, aucune indication, plaque ou fléchage de visite qui pourrait relever des obligations liées à ce label. Je suis passée devant le musée de la reine Bérangère, mais n’ai pas vu le musée de Tessé, ni l’enceinte romaine. J’ai préféré renoncer, manger une assiette-kebab en face de la gare (très bonne et avec un accueil très sympathique cette fois !) et prendre un train plus tôt que prévu. J’enverrai un mot la mairie et à l’office de tourisme, peut-être que je pourrai avoir un plan avant d’y retourner, c’est une gare où je transite à l’occasion si je vais à Rennes sans passer par Paris.

Si vous habitez au Mans et souhaitez me convaincre que la visite vaut la peine, envoyez-moi un commentaire ou un message !

Gravitation, performance de Gilles Charrot

Performance Gravitation de Gilles Charrot à Caen le 8 août 2008 Le 8 août dernier, dans le cadre du programme d’animation de l’été, la ville de Caen avait invité l’artiste Gilles Charrot (en noir de dos à gauche de la photo) à une performance intitulée Gravitation, l’art des pierres en équilibre, qui avait lieu devant l’entrée du musée des Beaux-Arts et explique peut-être pourquoi, ce jour là, l’exposition En perspective, Giacometti était presque vide alors qu’il y avait foule autour des cordes délimitant l’espace de la performance.

Gilles Charrot a réalisé plusieurs performances dur ce thème de la gravitation, que vous pouvez voir sur son site personnel. Toute la journée, il a empilé sur des billes de bois des pierres de formes variées, défiant la force de gravité. D’après son site il devrait faire une autre prestation à La Rochelle les 12, 13 et 14 septembre 2008.

Caen, 9 août 2008, après la performance de Charrot Et comme il s’agit d’un art éphémère, le lendemain, il ne restait plus que les billes de bois d’un côté et les pierres de l’autre, attendant que les services municipaux viennent les enlever…

Et pour revoir quelques-uns des lieux que j’ai visités à Caen, voici les liens :

Week-end à Paris. Superdome au Palais de Tokyo

Le palais de Tokyo à Paris, avec l'hôtel Everland sur le toit Ce matin à 6h58… Chantal / Artscor83 (vous savez, qui organise le SAL à la poursuite des souris) a posté le millième commentaire sur mon blog. Elle recevra bientôt une petite surprise… La prochaine sera pour le 2500e commentaire. Mon week-end à Paris a été bien rempli, plein d’expositions, une soirée au théâtre, la fin de la broderie du SAL bonbons…, un peu de lecture et la réussite du retournement des nœuds pour la réalisation d’une frivolité que je n’arrivai pas à faire l’autre jour. Mais je vous reparlerai de tout ça au fur et à mesure dans les prochains jours. Je voudrai ce soir vous parler de l’exposition Superdome au palais de Tokyo, car elle se termine dans les prochains jours, le 24 août. Et surtout, n’oubliez pas de regarder les jardins en contrebas du palais… j’en reparlerai aussi.

Le nom de l’exposition tire son nom du stade du Superdome de la Nouvelle-Orléans (Louisiane), qui accueillit de nombreuses manifestations et il y a juste trois ans, les victimes de l’ouragan Katrina (29 août 2005). Bon, je n’ai pas trop vu pourquoi le directeur du Palais de Tokyo, Marc-Olivier Wahler, a choisi ce nom. Ce lieu accueille des créations d’artistes contemporains. Il y a donc en ce moment cinq ensembles et un module… Pour la distinction, je n’ai pas compris. Voici juste une description succincte de chacune de ces œuvres, je ne dois pas être sensible à ce genre de création… À vous de vous en faire une idée sur place ou sur le site du palais de Tokyo, rubrique exposition. Je vous ajoute des liens vers d’autres sites qui parlent de ces créations.

Le module de Yann Sérandour, Inside The White Cube, est une grande pièce blanche, avec un petit cube perdu au sol et surmonté d’un néon carré au plafond. Allez sur le site de l’artiste, sur sa page d’accueil se trouve une photographie de ce cube…

Last Manoeuvres in the Dark de Fabien Giraud et Raphaël Siboni est baignée dans une ambiance sonore infernale, qui sort d’immenses amplis et de centaines de casques noirs positionnés en forme d’armée. Une image est visible sur ce site.

Dans Würsa (à 18 000 Km de la terre) de Daniel Firman, un éléphant empaillé est en équilibre à la verticale sur sa trompe. Le site de l’artiste présente d’autres œuvres en lien avec cette réflexion sur la gravité.

Dump de Christoph Büchel est un immense tas d’ordures, sous lequel s’enfonce une buse en métal de 80 cm de diamètre (enfin, dimensions à vue de nez)… Pour ceux qui ne sont pas claustrophobes et qui ont du temps devant eux (dimanche, à 15h, la prochaine entrée était pour 21h30), il est possible d’aller voir dans la buse, par deux personnes, avec port du casque. D’autres œuvres de cet artiste sont visibles ici.

Afasia 1 de Arcangelo Sassolino se distingue d’abord comme une vaste cage en grillage avec des visiteurs accrochés aux grilles… C’est ce que j’ai trouvé le plus rigolo, les visiteurs. À l’intérieur, des bouteilles d’azote qui alimentent un canon… à bouteilles de bière vides mais capsulées, qui sont projetées à grande vitesse contre un mur au pied duquel s’amoncèlent les tessons. L’alimentation du canon est mal conçue, deux jeunes filles montent en déséquilibre sur une chaise pour glisser les cannettes dans le réceptacle… Heureusement, la réserve semble durer plus d’une heure. La robotique, ça a l’air d’être le truc de et artiste, un autre robot est actuellement sur Youtube.

Enfin, Jonathan Monk présente sous le nom Time Between Spaces deux ensembles d’œuvres, l’un dans cette exposition Superdome, l’autre à côté, dans un espace gratuit du musée d’art moderne de la ville de Paris. Il faut vraiment voir les deux, car elles se répondent… et sont indescriptibles, des photographies, des objets de la vie quotidienne et d’autres choses.

Attention aux horaires : c’est ouvert du mardi au dimanche, de midi à minuit. Et sur le toit (le gros truc vert sur la photographie), il y a toujours l’hôtel Everland, projet de Sabina Lang et Daniel Baumann (voir aussi chez moi, hôtel Everland, versus Place royale à Nantes). Je vous en reparlerai une autre fois, car il est en place jusqu’à décembre 2008.

Chefs d’oeuvre du gothique en Normandie, exposition à Caen

Entre de la nouvelle salle d'exposition du musée de Normandie Le musée de Normandie organise jusqu’au 2 novembre 2008 une exposition intitulée Chefs d’œuvre du gothique en Normandie, sculpture et orfèvrerie du XIIIe au XVe siècles. Il s’agit de l’exposition inaugurale de la nouvelle salle des remparts, aménagée sous la terrasse d’artillerie reconstituée par Daniel Lefèvre, ACMH (architecte en chef des monuments historiques). Cette salle s’intègre parfaitement sur le site du château. À noter que l’exposition sera ensuite présentée au musée des Jacobins à Toulouse de décembre 2008 à avril 2009.

En fait, l’exposition aurait dû s’appeler l’art gothique sacré, car mis à part dans un film sur les peintures murales, l’art profane et civil n’apparaît nulle part, aucun gisant, aucune statue civile, un peu décevant. Et dans ce film, il manque les provenances des œuvres. En revanche, les statues religieuses sont présentées avec une grande proximité des visiteurs, sans séparation (vitrine ou autre) pour les statues en pierre, y compris les statues polychromes, ce qui est rare. Les nombreuses Vierge et Vierge à l’Enfant au déhanchement gothique m’ont peu émue, mais si vous n’avez pas l’habitude d’en voir, la collection est sympathique. De même que les œuvres d’orfèvrerie, jolies prouesses commandées par des abbayes normandes pour la plupart. Mais je voudrai attirer l’attention sur quelques pièces.

La première est une Vierge allaitant l’Enfant, en ivoire, d’une grande qualité et très rare, avec le sein dénudé et tendu vers la bouche de l’Enfant (déjà grand pour un nourrisson). Elle vient de Lisieux et est habituellement conservée au musée départemental des antiquités de Rouen.

Du même musée mais provenant respectivement de Saint-Wandrille-Rançon et de l’abbaye de Fontenelle à Rouen, deux petites statues de pierre représentant un Roi jouant de la harpe et un Roi jouant du psaltérion, sorte de cithare dont vous pouvez voir des représentations ici.

Une Nativité, haut-relief en calcaire polychrome provient d’Avranche, à l’origine dans l’église Notre-Dame, aujourd’hui dans le scriptorial. La Vierge jeune accouchée est allongée dans un lit avec à son côté le berceau où repose l’Enfant Jésus. Une scène très touchante.

Je voudrais enfin vous parler d’une exceptionnelle Sainte Véronique (et si !!!) présentant le Linge. Datée des environs de 1500, en calcaire polychrome, elle provient de Fours-en-Vexin dans l’Eure.

Après tant de religion, je peux m’adonner au péché de gourmandise et vous préparer mon avancée du SAL des bonbons pour demain !

Et pour revoir quelques-uns des lieux que j’ai visités à Caen, voici les liens :

Exposition Claude Quiesse à Caen

Abbaye aux Dames de Caen, siège du conseil régional de Basse-Normandie Le conseil régional de Basse-Normandie organise dans ses locaux jusqu’au 7 septembre 2008 (tous les jours de 14h à 19h) dans ses locaux de l’Abbaye-aux-Dames une exposition consacrée au peintre et sculpteur bas-normand Claude Quiesse.

Répartie sur deux salles, cette exposition présente des peinture, des sculptures et des gravures de cet artiste. Je n’ai pas beaucoup apprécié ses peintures, que vous pouvez voir dans la galerie de son site personnel. Mais j’ai bien aimé ses sculptures, dont un grand cheval à la façon mécano (pièces de métal ferreux percées et rivetées) mis en scène en bas du grand escalier d’honneur, ou encore les plus petites pièces présentées dans la salle Robert-le-Magnifique. Dans cette même salle, j’ai aussi aimé les gravures.

Si vous êtes ou si vous passez par Caen, allez vous faire votre propre opinion, sinon, allez visiter la galerie en ligne de l’artiste et y retrouver ses lieux d’exposition, les livres qui lui sont consacrés et sa biographie.

Et pour revoir quelques-uns des lieux que j’ai visités à Caen, voici les liens :

En perspective, Giacometti

Le musée des Beaux-arts de Caen dans l'enceinte du château Je rentre de Caen avec une halte au Mans… Je vous reparlerai de tout ça dans les prochains jours. Plus de 30 km à pieds et au moins autant en bus et en tram à Caen, ça donne de nombreuses visites…

Je commence par les deux expositions autour de Giacometti, qui se terminent le 31 août 2008 au musée des Beaux-Arts. Très peu de visiteurs, peut-être à cause de la performance d’un artiste qui avait lieu devant le musée et bloquait plus ou moins (plutôt plus que moins) l’entrée du musée. Au premier plan de la photographie du musée, une œuvre du jardin de sculpture, One man, nine animals, en fonte d’aluminium, de Huang Yong Ping (1999, dépôt du FNAC ou Fond national d’art contemporain).

Revenons aux expositions montées en lien avec la fondation Alberto et Annette Giacommetti. La première est intitulée En perspective Giacometti. Cette exposition propose une rencontre avec 15 artistes contemporains, dont Georg Baselitz, Louise Bourgeois, Donald Judd, Alain Kirili ou encore Annette Messager. Dans chacune des neuf salles, une ou deux œuvres de Giacommetti sont mises en perspective avec une ou deux œuvres d’artistes contemporains, avec un thème (objets, mémoire, visions, etc.). C’est aéré, certains diraient minimalistes. J’ai bien aimé et je n’ai pas résisté, j’ai acheté le catalogue…
Je relèverai deux œuvres qui m’ont particulièrement frappée.La première a pour titre Plaisir, déplaisir, est due à Annette Messager et se trouve habituellement au CAPC à Bordeaux. Elle se compose, dans une pièce sombre, de grandes pièces cousues dans des tissus divers et portant en forme de ribambelle verticale les lettres des mots PLAISIR et DEPLAISIR, qui s’entremêlent avec de grands filets dans lesquels sont emprisonnés d’autres pièces cousues de parties du corps humain (poumons, colonne vertébrale, intestins, etc.). Sont aussi intercalées des plaques en carton transpercées de crayons de couleur, et, dans la zone centrale, de petits miroirs horizontaux et des fragments de photographies.
La seconde œuvre qui m’a bien plu est due à Javier Pérez. Son titre, Disparaître à l’intérieur. Un masque composé de fils de laine teintés en rose est suspendu au plafond. Vous avez une idée de ce masque en page 3 de ce dossier de presse de la Criée, même si c’est une version différente ici. De ce masque semblent s’écouler treize petites têtes en format réduit, autoportraits de l’artiste, rouge sang en haut et en couleur de plus en plus atténuée jusqu’à la résine pure quasi transparente en bas.
Enfin, pour Louise Bourgeois, ce n’est pas une de ses œuvres filiformes  » à la Giacometti  » qui a été retenue, probablement parce que ces œuvres étaient aux expositions de Londres et de Paris au début de l’exposition de Caen. Le commissaire de l’exposition a choisi une version de 1998 de Henriette, toile et collage présentant la jambe handicapée de la sœur de l’artiste.

La seconde exposition se tient dans le cabinet des estampes, pas facile à trouver, car il faut pousser une lourde porte marquée XVIIIe, XIXe et XXe siècle… Elle s’intitule Giacometti, Leiris et Illiazd et montre des gravures et eaux-fortes, certaines inédites et qui jamais à ce jour n’avaient été présentées dans leur intégralité. Pour Michel Leiris, il s’agit de portraits de l’écrivain convalescent après une tentative de suicide en 1957. Une partie de ces gravures, treize en tout, qui comprennent aussi des vues intérieures, illustrèrent en 1961 Vivantes cendres, innomées. Pour Illiazd, il s’agit d’un ensemble de gravures pour le recueil de sonnet Sentence san paroles, paru en 1961, avec un portrait d’Illiazd en frontispice. Les autres portraits furent réunis plus tard sans Les douze portraits du célèbre Orbandale. Ce travail vaut vraiment la peine d’être vu.

Et pour revoir quelques-uns des lieux que j’ai visités à Caen, voici les liens :

Expo Aux origines de Pharaon à Bougon

Pour l’expo : Le 6 juin dernier, j’étais à l’inauguration au musée départemental des Tumulus de Bougon, dans les Deux-Sèvres, entre Poitiers et Niort en gros, de l’exposition  » Aux origines de Pharaon « . Certains visiteurs semblaient s’attendre à voir de l’or, des hiéroglyphes, etc. En fait, il s’agit d’une exposition sur une période plus ou moins contemporaine à celle des tumulus de Bougon : le quatrième millénaire avant notre ère. Donc pas d’or, mais de superbes objets en silex, en poterie, etc. Magnifique ! À voir absolument si vous passez dans le secteur, jusqu’au 2 novembre 2008. Faites un petit détour, nombre d’entre vous, pour leurs vacances, passeront par l’autoroute A10, il suffit de sortir à Saint-Maixent si vous venez du nord (Paris), à Niort-Nord si vous venez du sud (Bordeaux). C’est aussi à moins de 50km du Futuroscope.

C’est un musée très agréable, ouvert il y a une quinzaine d’années, en pleine nature, dans un grand ensemble qui comprend aussi la nécropole mégalithique (tumulus/dolmen) de Bougon et des reconstitutions de maisons néolithiques et autres animations.

Festival des jardins de Chaumont-sur-Loire et oeuvres d’Erik Samakh

Festival des jardins 2008 Il y a quinze jours, j’étais en stage à Chaumont-sur-Loire sur un thème très sérieux, les fermes-modèles aux dix-huitième et dix-neuvième siècles. Nous avons beaucoup travaillé sur le sujet (fermes-modèles, modèles de fermes, fermes ornées, fermes industrielles, etc.), visité quelques-unes en région Centre, et juste eu le temps de visiter la ferme-modèle de De Brogglie à Chaumont et le festival des jardins. Mais nous n’avons pas eu le temps de visiter l’intérieur du château ni les expositions en cours.

Je profite de l’occasion pour vous présenter quand même ce beau domaine et le festival 2008, qui n’avait pas plu à Télérama (n° 3045, qui trouvait un manque d’imagination et une mauvaise présentation des œuvres d’art dans le château). Pour le festival, je trouve qu’ils sont trop sévères, surtout qu’il est difficile de se rendre compte en début de festival, il vient juste de commencer, tout devrait être bien mieux dans l’été, voire en septembre. Vous avez jusqu’au 19 octobre 2008 pour y aller, accès par la gare d’Onzain (grande ligne pas TGV Paris-Tours) pour ceux qui préfèrent abandonner leurs voitures. C’est à une dizaine de kilomètres d’Amboise, une vingtaine de Tours.

Le domaine : le domaine de Chaumont-sur-Loire, château transféré de l’État (gestion du centre des monuments nationaux) à la Région Centre depuis le 1er février 2007, est désormais géré avec le festival des jardins par un EPCC (établissement public de coopération culturelle) constitué par la Région Centre et la commune de Chaumont-sur-Loire. Il s’appelle désormais Centre d’arts (au pluriel) et de nature. Attention, le site internet du domaine n’est vraiment pas très convivial ni mis à jour. Pour trouver vraiment des informations précises, il faut aller voir les dossiers de presse.

Dans le dossier de presse du festival 2008, dont le thème est des jardins en partage, vous trouverez les paysagistes invités de l’année et la présentation des 26 jardins lauréats du concours 2008. Pour les artistes invités dans le parc (Jannis Kounellis, Erik Samakh, Victoria Klotz et Rainer Gross, voir mon article les œuvres de Rainer Gross, Erik Samakh et Victoria Klotz), ils sont à peine mentionnés en page 33 de ce document mais sans les dates des mises en place des œuvres. Et toujours rien sur les expositions, pas plus que sur le site général du château (que je n’ai pas vues)… Pour cela, il faut dénicher un autre dossier de presse qui aurait quand même pu être mis en lien à partir du premier, ou depuis la page d’accueil du domaine…

Côté restauration, j’ai été très déçue, il paraît que le tarif avait été négocié pour le stage… mais nous avons eu le même repas de pâtes médiocre les deux jours où nous avons sur place. Cela fait cher l’assiette biodégradable en fibres végétales compostables…

Côté hébergement, je suis très bien tombée, dans une très grande chambre d’hôte au pied du château, Le Patio, ensemble de deux chambres tenues par M. Rodrigo Gamboa pour un prix plus que raisonnable. Plus d’informations sur le site de l’office du tourisme de Chaumont-sur-Loire

Je voudrais aussi vous livrer quelques réflexions sur un des artistes invités, Erik Samakh. Les flûtes solaires et les lucioles suspendues dans le parc par Erik Samakh sont en cours d’installation et seront vraiment visibles à partir du 1er juillet si on en croit le dossier de presse. Si les premières présentations de ces œuvres étaient originales (elles accumulent de l’énergie pendant la journée et diffusent la nuit son ou lumière), cela devient vraiment un peu redondant et manque d’imagination, même si l’artiste investit à chaque fois un lieu différent. Au cours de ces dernières années, je les avaient déjà vues au Centre national – devenu depuis international – d’art et du paysage de Vassivière (leur site internet n’est pas non plus très bien conçu je trouve), en Limousin, où elles faisaient partie des manifestations liées à la replantation d’une parcelle ravagée par la tempête de 1999 sur l’île de Vassivière (Les Rêves de Tijuca, en 2002). L’année dernière, ces flûtes et ces lucioles étaient présentées à Romanes 2007, la biennale d’art contemporain 2007 de Melle, dans les Deux-Sèvres (en juillet, pas assez de soleil pour les faire fonctionner), biennale organisée autour du thème Eau, air, terre : La sagesse du jardinier. Ces flûtes et lucioles ont essaimé dans de nombreux autres lieux, que vous pouvez retrouver en partie ici.

L’atelier de Man Ray

Merci à la communauté France Art-culture de m’avoir accueillie dans ses rangs !

Actuellement, la Pinacothèque de Paris, place de la Madeleine, accueille deux expositions.

Je ne suis pas retournée voir la première (qui se tient jusqu’au 14 septembre 2008), sur les soldats de l’éternité (pas de dossier en ligne sur le site de la Pinacothèque), ces soldats d’argile chinois. J’avais vu cette exposition en octobre à Londres, au British museum, et avais été très déçue. Heureusement qu’en tant que membre de l’Icomos (International Council on Monuments and Sites), je n’avais pas fait la queue pour ne voir qu’une trentaine de statues (sur plusieurs milliers). Enfin, vous pouvez quand même aller voir l’exposition à Paris, mon jugement d’archéologue déçue est sans doute exagéré. Mais pensez à réserver par ce lien car il y a la queue.

Je suis en revanche allée voir l’exposition consacrée à l’Atelier Man Ray, qui se termine très bientôt (le 1er juin 2008). La plupart des œuvres présentées ici sont inédites, surtout des photographies et quelques dessins appartenant pour leur grande majorité au Man Ray Trust. Ne ratez pas les photogrammes ou rayogrammes, réalisés grâce une technique particulière dont vous trouverez une explication sur ce site destiné aux lycéens et très bien fait (à mon avis).

Cette exposition m’a beaucoup plu, n’hésitez pas à aller la voir pour vous rendre compte par vous-même ! Dommage, le catalogue n’était plus disponible à la boutique.

Exposition L’art du sacré

La façade du centre Pompidou le 17 août 2008 Comme je vous l’ai dit mercredi dernier, j’ai vu dans la galerie 1, au sixième étage de Beaubourg / Centre Georges-Pompidou, l’exposition Traces du sacré, qui dure jusqu’au 11 août 2008.

J’ai rédigé cet article hier, avant de partir à mon stage de couture.

Je n’ai pas beaucoup apprécié cette exposition. D’abord, je n’aime pas cette galerie 1, aménagée depuis quelques années. La grande cloison courbe délimite des espaces bizarres, rarement bien exploités par les différents scénographes et commissaires d’exposition. J’ai trouvé que cette exposition était un fourre-tout, un ramassis d’œuvres dont certaines sont certes très intéressantes, mais dont le lien entre elles n’est pas toujours clair, ni même le lien avec le sujet. Ainsi, je n’ai pas vu le lien des dessins de Pablo Picasso sur le thème de la tauromachie (très beau certes) avec le sacré. La pièce où est prononcé le texte d’Antonin Artaud  » Pour en finir avec le jugement de dieu  » (1947) censuré par la radio est certes impressionnante, mais chacun peut écouter ce texte sur Ubu-web. Certaines vidéos et certaines autres œuvres sont au-delà de la limite du supportable et du blasphématoire. D’après les communiqués de presse, cette exposition explore les liens entre retrait du religieux et art moderne. Je n’ai absolument pas ressenti cela dans cet immense fouillis. Ah si, ne ratez pas dans le forum de grand moulin à prières de Huang Yong Ping.

Cependant, chacun doit se faire sa propre idée, je ne voudrais pas trop vous influencer. Pour un petit aperçu préalable à votre visite ou si vous ne pouvez y aller mais souhaitez quand même avoir une idée de cette exposition, voici le lien vers le dossier pédagogique.