Archives par étiquette : Norvège

Chasse à l’ange d’Ingelin Røssland

Couverture de Chasse à l'ange d'Ingelin RøsslandUn livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Chasse à l’ange d’Ingelin Røssland, traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud, Éditions du Rouergue, collection DoAdo Noir, 2014, 218 pages, ISBN 9782812607196.

L’histoire : de nos jours en Norvège, sur l’île de Tysnes. Engel Winge, 17 ans, a été embauchée par le journal local du même nom. Elle est chargée d’interviewée une célèbre medium et l’embarque pour l’île voisine de Marøya, réputée hantée et récemment abandonnée par un groupe évangéliste qui y tenait un centre de cure de désintoxication. Devant Engel sceptique, elle dit voir une femme, un bébé, un vieil homme, un chien… tous morts! Engel décide d’approfondir le sujet, se voir recevoir de la voyante une pierre (une météorite?) pour la protéger, elle décide d’enquêter sur ce qui a pu se passer sur cette île, une enquête qui la mènera jusqu’à Berlin, où son père diplomate, veuf depuis longtemps, vient d’être muté.

Mon avis : cela faisait très longtemps que je n’avais pas lu de roman jeunesse… et j’ai emprunté celui-ci un peu par hasard, disons, sans avoir vu l’étiquette RPj (roman policier jeunesse) ni la collection, mais en ayant fait le choix sur la « lisibilité » pour moi sans caméra, c’est-à-dire avec des caractères noirs et pas gris (le gris foncé m’apparaît en gris assez clair), un interligne suffisant. Ici, la transparence des pages est limite (le texte du verso  en fond au recto et perturbe ma lecture) mais les autres critères étant réunis, j’ai pris le livre. Ce n’est qu’en le commençant que j’ai vu son classement jeunesse, qui explique la narration à la première personne par une journaliste particulièrement jeune, 17 ans, peu crédibles mais c’est censé permettre une meilleure identification des jeunes lecteurs (lectrices), je suppose… Que dire de plus? Je l’ai lu de manière fragmentée, dans les salles d’attente, et je l’ai quand même terminé… ça m’a reposé les méninges juste après Ce que j’ai voulu faire de Sándor Márai ! Sauf si vous êtes « dans la cible » (fille, ado, de 12 à 15 ans), vous pouvez passer votre tour!

 

Rosa de Knut Hamsun

COuverture de Rosa de Knut HamsunUn livre qui attendait sagement dans ma bibliothèque (je l’avais lu il y a longtemps, quelques coquilles typographiques corrigées au fil des pages). L’auteur a reçu le prix Nobel de littérature en 1920. Pro-nazi, il a été condamné après la guerre.

Le livre : Rosa de Knut Hamsun, traduit du norvégien par Régis Boyer, Folio n° 2694, 1995, 247 pages, ISBN 9782070388263 [première édition en Norvège en 1908].

L’histoire : à Sirilund, un petit village norvégien, au 19e siècle. Deux personnages se partagent la propriété des bateaux de pêche et de la boutique, Mack et Benoni Hartvigsen, qui se fait appeler B. Hartwich. Un étudiant, Parelius, débarque, il souhaite rejoindre un de ses camarades pour faire un grand voyage à pied à travers la Norvège. Pour poursuivre son voyage, il lui faut d’abord un peu d’argent. Benoni l’embauche pour quelques travaux de peinture (en bâtiment et en tableau), jusqu’à l’arrivée de Rosa, énigmatique jeune femme dont l’étudiant tombe amoureux… Mais Benoni se la réserve… l’étudiant est alors embauché par la « baronne », fille fantasque de Mack. Finira-t-il par poursuivre son voyage ou va-t-il rester dans ce village?

Mon avis : deuxième volet d’un diptyque qui commence avec Benoni, que je ne me rappelle pas avoir lu. Un microcosme, des intrigues, une histoire d’amour, une trame classique? La narration à la première personne, par l’intermédiaire de l’étudiant, rend le roman très vivant. Une réflexion toujours d’actualité sur le pouvoir de l’argent: Mack et sa baignoire géante pour accueillir les filles, Benoni qui achète littéralement Rosa, déjà mariée, pour en faire sa propre femme, un système de « dons » à la boutique, pas si gratuits que ça, le riche et mystérieux anglais qui vit sur une île voisine. Et la peur ancestrale qui hante la baronne, l’apparition du personnage du « lapon », mystérieux, mythique, même s’il y a des éléments concrets (une idole de pierre).

Pour aller plus loin : voir le site sur Knut Hamsun (site danois, une série de pages en français)

L’enfer commence maintenant de Karin Fossum

pioche-en-bib.jpgCouverture de L'enfer commence maintenant de Karin FossumUn livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : L’enfer commence maintenant de Karin Fossum, traduit du norvégien par Eva Sauvegrain, collection Seuil policiers, éditions du Seuil, 2012, 220 pages, ISBN 9782021034875.

L’histoire : dans un petit bourg de Norvège, pas très loin d’un fjord, de nos jours. Alors qu’une maman a laissé son bébé tranquillement dormir dans son landau, elle le retrouve couvert de sang… mais ouf, ce n’est pas le sien! Un peu plus tard, une vieille dame, Gumilla Mork, lit son faire-part de décès dans le journal et un homme malade voit carrément un corbillard arriver chez lui.. Qui se livre à ces plaisanteries macabres? Parallèlement, Johnny Beskow, un adolescent, maltraité par sa mère alcoolique et livré à lui-même, a pour consolation ses visites chez son grand-père. Qu’est-ce qui mettra les enquêteurs sur sa piste? S’agit-il de simples plaisanteries ou est-ce que cela va basculer vers des actes plus graves?

Mon avis : j’avais inscrit ce livre dans ma pile à lire après avoir lu de nombreux avis positifs, il y a quelques mois… et j’ai été assez déçue. Entre plaisanteries douteuses, adolescent en souffrance et fait divers sordide dans la deuxième moitié du livre, je n’ai absolument pas reconnu le « bon polar psychologique » annoncé. Les polars sont aussi parfois l’occasion de découvrir des paysages, une société ou u groupe de personnes, ici, rien n’a vraiment retenu mon attention.

Oslo, 31 août de Joachim Trier

Affiche de Oslo 31 aoûtJe termine le festival Télérama 2013 avec Oslo, 31 août de Joachim Trier [Voir aussi mon avis sur son film suivant, Back Home].

Le film : à Oslo de nos jours. Anders (Anders Danielsen Lie), 34 ans, est en fin de cure de désintoxication et bénéficie d’une journée de permission en ville, où il doit avoir un entretien d’embauche dans un journal. Il en profite pour revoir ses anciens amis…

Mon avis : le film est librement inspiré de Feu follet de Pierre Drieu la Rochelle (paru en 1931 et que je n’ai pas lu). Il vaut mieux avoir le moral pour voir ce film et aller jusqu’à la fin inéluctable… Si le début peut paraître optimiste, un journal est prêt à donner sa chance à un ex-drogué clean, celui-ci reste profondément déprimé, Oslo déserte au début, comme des flash-back de l’enfance puis des jeunes années folles (entre fêtes, musique et drogue) du héros qui va errer en ville pendant une longue journée et jusque dans la nuit… Le film s’étire entre longue errance, sur fond de musique obsédante, avec peu de dialogues, une longue interrogation sur le sens de la vie, de la fête, du passage à l’âge adulte : lui est resté au bord de la route, la plupart de ses anciens amis ont avancé vers la « normalité » (la banalité?), son ancien meilleur ami est désormais père de famille. Une confrontation cruelle, un rythme lent, à éviter si vous voulez rire et voir de l’action!

Le festival Télérama 2013 et ses films…
Ceux que j’ai vus avant le festival et dont je vous ai parlé (pas beaucoup cette année)

Ceux que j’ai vus pendant le festival

Ceux que je ne verrai pas

  • Moonrise Kingdom de Wes Anderson
  • Margin Call de J.C. Chandor
  • Holy Motors de Leos Carax
  • Tabou de Miguel Gomes
  • The Deep Blue Sea de Terence Davies
  • Les adieux à la reine de Benoît Jacquot
  • Elena de Andreï Zviaguintsev

Le dernier lapon de Olivier Truc

Couverture de Le dernier lapon de Olivier Truc

J’ai acheté ce livre à la librairie… Ce livre figurait dans la sélection Télérama des cinq meilleurs polars de la rentrée.

Le livre : Le dernier lapon de Olivier Truc, éditions Métailié, 2012, 456 pages, ISBN 9782864248835.

L’histoire : 1693, quelque part en Laponie. Un chaman est mis à mort sur un bûcher dans une communauté protestante. Un enfant assiste à la scène et est investi d’un devoir de transmission. Dans la même région, à Kautokeino, en Norvège, mais aussi en Suède et en Finlande, en janvier 2011. Après 40 jours de nuit totale, le soleil doit revenir pour quelques minutes… Au milieu de la toundra et des éleveurs de rennes samis, le village s’apprête à recevoir une délégation de l’ONU lors d’une conférence sur les peuples autochtones. La police des rennes, en la personne de Klemet Nango, un sam, et de sa jeune co-équipière tout juste venue du sud, Nina Nansen, poursuit sa mission, allant d’éleveur en éleveur pour régler les conflits, notamment la présence de rennes sur les terrains attribués à d’autres éleveurs. Mais voici que le premier tambour rituel revenu en région sam, offert il y a quelques semaines au centre culturel, a été volé. Qui a pu faire le coup? Des fondamentalistes protestants laestadiens? Les membres du parti d’extrême droite (parti du progrès) qui protestent contre les « avantages » donnés aux sami? Les indépendantistes sami eux-mêmes? Un géologue français qui traîne dans les parages et pourrait bien être l’auteur du viol d’une mineure dans la ville voisine? Voici que Mattis, un éleveur de renne, est tué, retrouvé avec les oreilles sectionnées. Les deux affaires sont-elles liées? Nina, qui a été fille au pair à Paris et parle donc français, est envoyée auprès du collectionneur qui rapporte l’histoire du tambour: il faisait lui-même partie d’une expédition en 1939 avec Paul-Émile Victor, d’autres français, deux ethnologues suédois qui se sont avérés être au service de thèses racistes, des guides locaux, mais aussi un géologue allemand qui a trouvé la mort au cours de l’expédition dont il s’était séparé quelque jour avec un guide. Au retour, seul, ce dernier a confié le tambour au (alors jeune) collectionneur, lui recommandant de ne le rendre que quand il sentirait l’instant venu. Que s’est-il réellement passé en 1939? Quel rôle trouble joue dans cette histoire un fermier élu local du parti du progrès? Quel est cet éleveur hors norme, Aslak, qui refuse le progrès, le scooter des neiges et préfère gérer son troupeau à ski? Qu’est-il arrivé à sa femme, enfermée dans sa folie? Qui résoudra l’affaire, les policiers ordinaires, ou la brigade des rennes?

Mon avis : j’ai adoré ce roman qui, dans un climat totalement différent, m’a rappelé les exploits de l’aborigène Napoléon Bonaparte dans la série d’Upfield. Une plongée dans le monde des sami (on évitera lapon, péjoratif), avec leurs tambours chamaniques et le joïk, un chant qui permet de transmettre la tradition orale. Un monde en mutation profonde et rapide, avec l’arrivée des gros 4×4, des scooters des neiges et même des hélicoptères pour rassembler les troupeaux de rennes. Le tout avec des personnages attachants (comme le vieil oncle de Klemet Nango et sa jeune petite amie chinoise) ou pas (Oslen, le fermier raciste, Racagnal, le géologue pédophile), la découverte d’un monde nordique dur, dans le froid et la nuit quasi perpétuelle en hiver.

Logo rentrée littéraire 2012

Ce livre entre dans le cadre du défi 1% de la rentrée littéraire organisé à nouveau cette année par Hérisson.

Le silence de Jan Costin Wagner

Couverture de Le silence de Jan Costin Wagner pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre dans une sélection de polars pour l’été à la médiathèque. Ce roman a été adapté au cinéma début 2011 sous le titre Il était une fois un meurtre, de Baran Bo Odar, film dont je n’ai même pas entendu parler…

Le livre : Le silence de Jan Costin Wagner, traduit de l’allemand par Marie-Claude Auger, éditions Jacqueline Chambon, 2009, 238 pages, ISBN 978-2-7427-8594-0.

L’histoire : Turku, en Norvège, 1974. Un jeune homme assiste au viol et au meurtre d’une très jeune fille de 13 ans, Pia, par un homme d’âge mûr, qui semble avoir une emprise importante sur lui. Au même endroit, en juin 2007. La police retrouve près de la croix commémorant ce crime impuni une bicyclette, un sac de sport, des traces de sang. L’ancien tueur est-il revenu? La police fouille en vain le lac où le corps de Pia avait été retrouvé. Le commissaire Kimmo Joentaa mène l’enquête, aidé de Ketola, tout juste à la retraite et qui était un jeune enquêteur en 1974. Très vite, ils identifient la propriétaire du vélo, dont les parents se déchirent, qui l’avaient enguirlandée juste avant sa disparition. Fugue? Enlèvement? Quel lien avec l’agent immobilier Timo Korvenso à Helsinki qui, lorsqu’il entend la nouvelle de cette disparition, quitte sa femme et ses deux enfants et vient tourner autour de Turku?

Mon avis : un thriller plus qu’un polar… l’enquête policière par elle-même est plutôt lente, et l’on connaît depuis le début le coupable du premier meurtre. Un beau portrait du remord, celui de l’enquêteur de l’époque, dont ce crime a hanté toute la carrière, et celui du jeune homme de l’époque, témoin devenu père de famille. Une lecture agréable pendant mes dernières vacances…

Noël sanglant de Kjetil Try

Couverture de noël sanglant de Try logo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010pioche-en-bib.jpgJ’ai emprunté ce livre à la médiathèque, après l’avoir attendu un moment en réservation.

Le livre : Noël sanglant de Kjetil Try, traduit du norvégien par Alex Fouillet, collection série noire, éditions Gallimard, 2010, 391 pages, ISBN 978-2-07-012555-5.

L’histoire : Oslo, 24 décembre 2006. Un SDF est agressé, il est amputé vivant d’une jambe par un fou… Un an plus tard (du 9 au 25 décembre 2007). Reidar Dahl, un acteur célèbre mais un peu « spécial » sur le plan personnel et sexuel, rentre chez lui après une interprétation de Joseph dans L’Évangile de Noël. Il a rendez-vous avec un journaliste… Nul ne le reverra vivant, mais son fils, en présence des policiers venus enquêter, découvre ses entrailles et autres organes dans le congélateur… Lykke commence l’enquête et piétine, où donc est passé le corps, quand la légiste s’aperçoit qu’il manque un rein et qu’une jeune femme qui allait prononcer ses vœux pour être nonne disparaît à son tour… Cette fois, ses organes ont été suspendus dans un sac à un arbre, ont gelés, mais ont été en grand partie dévorés par des chiens… Deux meurtres horribles mais isolés ou le début d’une série?

Mon avis : un polar mené avec rythme, dévoré rapidement (d’autant plus que les pages sont assez aérées, grande marge, interligne important). Mais comment dire, on dirait que l’auteur applique une recette des romans nordiques, efficace, trash juste ce qu’il faut, mais pas très original… et qui ne laissera aucun souvenir dans quelques mois.

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de la Norvège (mais j’ajouterai un autre livre plus sérieux qu’un polar pour ce pays).

Un territoire fragile d’Eric Fottorino

couverture de Un territoire fragile de Fottorino, chez Stock Logo des coups de coeur de la blogosphère Theoma organise le challenge les coups de cœur de la blogosphère, que je regroupe pour ce qui me concerne sur cette page. J’ai commencé par Le village de l’Allemand de Boualem Sansal proposé par Amanda Meyre, poursuivi avec Romain Gary et Émile Ajar (les articles sont programmés), et ai eu envie d’essayer celui-ci, proposé par Antigone. J’avais été intriguée par la préface de Éric Fottorino à Lire tue de Nicolas Vial (depuis, j’ai aussi lu Le dos crawlé). J’ai emprunté ce livre à la médiathèque.

pioche-en-bib.jpgLe livre : Un territoire fragile, de Éric Fottorino, éditions Stock, 166 pages, 2000, ISBN 978-2-234-05273-4. (existe en édition de poche chez Folio et au livre de poche).

L’histoire : à Bergen en Norvège, à la fin du 20e siècle. Clara Werner, 23 ans, a décidé de fuir son passé en Norvège, à l’institut océanographique qui cherche une biologiste francophone, pour l’aider à comprendre la notice de l’ancien marégraphe de Marseille, qu’ils viennent d’acheter. Mais Clara semble émotive, se couvre d’eczéma. Son patron l’envoie chez un de ses amis, qui est « accordeur de corps » (plus ou moins chiropracteur si l’on veut). Petit à petit, il met à jour son passé, sa mère qui ne l’embrassait jamais, son mariage désastreux à Fez, puis sa vie à Dublin avec un mari qui la bat…

Mon avis : une façon originale de raconter l’histoire, tantôt avec Clara comme narratrice, tantôt l’accordeur. une histoire terrible, mais très sensible. Par ses doigts à fleur de peau, il fait ressortir peu à peu le passé de Clara, comme si cette peau avait gardé la mémoire des événements passés. Pas gai, ce livre, mais je l’ai dévoré d’une traite…

Logo du challenge ABC critique de BabelioJ’ai sélectionné ce livre pour le défi ABC critique organisé par Babelio.