Archives par étiquette : Grande-Bretagne

Moi, Daniel Blake, de Ken Loach

Affiche de Moi, Daniel Blake, de Ken LoachHier, je suis allée au cinéma voir Moi, Daniel Blake, de Ken Loach, qui a reçu la palme d’or au dernier festival de Cannes (voir ou revoir mon avis sur Jimmy’s Hall).

L’histoire : de nos jours à Newcastle. Daniel Blake [Dave Johns], menuisier de 59 ans, veuf depuis peu, se remet doucement d’une crise cardiaque. Son médecin le juge encore inapte à reprendre le travail, mais une évaluation téléphonique par une société prestataire de pôle emploi estime qu’il n’a plus le droit aux indemnités d’invalidité et doit à nouveau chercher du travail. Le voici à pôle emploi, qui le renvoie à une inscription sur internet. Alors qu’il tente de reprendre ses esprits dans cette situation ubuesque, il tente de venir en aide à Katie [Hayley Squires], mère célibataire de deux enfants, qui est mise à la porte pour être en retard ; elle vient d’être relogée à 450 km au nord de Londres et s’est perdue dans la ville. Se sortiront-ils de cette situation?

Mon avis : un très beau film sur l’absurdité de l’administration de l’aide sociale en Angleterre, mais ce n’est sans doute pas très différent chez nous (voir ci-dessous). Quoi de mieux qu’une administration bornée (ou ses sous-traitants, plateforme d’appel ou gestionnaire de site internet) pour faire baisser les indemnisations pour inaptitude au travail ou les allocations chômage? Venir en aide aux plus précaires devrait être leur mission, la direction ne l’entend pas ainsi et remet à sa place l’employée qui tente de faire preuve d’humanité, comme les bénévoles de la banque alimentaire ou les usagers de la bibliothèque qui vont tenter de guider Daniel sur sa découverte d’internet – ou plutôt du formulaire en ligne de pôle emploi. Ken Loach filme avec justesse ce fossé entre la mission de pôle emploi et la capacité d’adaptation et de survie de ses deux personnages principaux, cabossés par des accidents de la vie. Quand on est une jeune femme et que l’on s’enfonce au fond du trou, devinez l’ultime solution proposée par un vigile de supérette un peu mac sur les bords? Les deux enfants donnent le contrepoint au film, le garçonnet agité après des mois passés dans une chambre en foyer à Londres, la fillette qui souffre du regard des autres à l’école, évoluent grâce à toute la gentillesse de Daniel Blake.

Il ne faut pas rire de l’absurdité du questionnaire qui ouvre le film, en disant ah ces Anglais, chez nous aussi, les formulaires d’évaluation des maisons départementales du handicap commencent par l’autonomie de la marche (50 m, 100 m etc.), de la réalisation des mouvements ou de « l’évacuation » [des sphincters], comme ils disent. C’est le même formulaire pour tout le monde, adapté sans doute aux personnes à mobilité réduite, pas du tout au handicap lié aux maladies. Le score obtenu (comme le 12 de Daniel Blake alors qu’il lui fallait 15) vous classera handicapé ou pas bien davantage que les certificats médicaux, dans certains départements -sans doute débordés, plusieurs mois d’attente d’instruction-, ceux-ci ne semblent lus que lors de l’appel des décisions lors des recours!

 

Mr Holmes, de Bill Condon

Affiche de Mr Holmes, de Bill CondonAprès une pause cinéma, je suis allée voir deux films le week-end dernier, Vendeur de Sylvain Desclous (je vous en parle très vite) et Mr Holmes réalisé par Bill Condon, inspiré d’un roman de Mitch Cullin.

Le film : 1947, dans la campagne anglaise du Sussex, en bord de mer. Très âgé (93 ans), Sherlok Holmes [Ian McKellen] s’est retiré de Londres depuis trente ans et vit auprès des abeilles avec Mrs. Munro [Laura Linney], sa gouvernante et Roger [Milo Parker], son petit garçon. Il vient de rentrer d’un voyage au Japon avec une plante censée assurer la longévité et éviter les pertes de mémoire. Il est hanté par sa dernière affaire, qui remonte à avant la Première Guerre mondiale, le récit qu’en a fait feu le Dr Watson ne correspond pas à ce dont il se souvient: Thomas Kelmot [Patrick Kennedy] cherchait à savoir ce que faisait en son absence sa femme Ann [Hattie Morahan] fragilisée par la mort de ses enfants. Il va tenter de reconstituer l’histoire…

Mon avis : une histoire qui tourne autour de deux rôles majeurs, ceux de Ian McKellen et du garçonnet, Milo Parker, sans oublier les ruches et les abeilles. Il est avant tout question de transmission dans ce film : transmission de son savoir d’apiculteur amateur, de la médecine traditionnelle (la plante japonaise qui a survécu à la bombe atomique d’Hiroshima), de son histoire réinterprétée par le Dr Watson, de son histoire reconstruite dans sa mémoire… Il est aussi question de la vie, de la mort, de l’amour, de la vieillesse. L’histoire n’est pas très intéressante, la vision de la vie d’un vieux monsieur qui souhaite garder son autonomie et surtout sa dignité de personne pensante, non soumise au diktat de son entourage (médecin, gouvernante), vaut quand même l’effort d’aller voir ce film.

 

 

45 ans d’Andrew Haigh

Affiche de 45 ans d'Andrew Haigh

Ma sortie cinéma de la semaine a été pour 45 ans d’Andrew Haigh. Ce film est adapté de la nouvelle In Another Country de David Constantine. Les deux acteurs principaux, Tom Courtenay et Charlotte Rampling, ont reçu respectivement l’Ours d’argent du meilleur acteur et celui de la meilleure actrice au dernier festival international du film de Berlin.

Le film : de nos jours, dans la campagne anglaise. Nous sommes lundi. Samedi, Kate [Charlotte Rampling] et Geoff [Tom Courtenay] Mercer, un couple sans enfant,  fêteront leurs 45 ans de mariage avec leurs amis dans la salle des fêtes de la ville voisine. Comme chaque matin, Kate, professeur à la retraite, promène le vieux chien, Max, alors que Geoff, qui a eu un pontage il y a cinq ans, bricole à la maison. Au retour de la promenade, Geoff est perturbé, il vient de recevoir une lettre en allemand, qu’il a du mal à comprendre, mais les autorités suisses lui annoncent qu’ils ont retrouvé le corps de Katya, sa fiancé disparue dans un accident dans les Alpes… en 1962. En plein préparatifs, au fil de la semaine, Kate découvre l’importance de Katya dans la vie de celui qu’elle ne connaissait pas encore à l’époque…

Mon avis : une campagne anglaise ordinaire, un couple vieillissant « normal », et pourtant, il se dégage une ambiance particulière de ce film. Une ambiance très « british », avec le salon de thé, la réunion des vieilles dames (avec thé et petits gâteaux) sur une péniche à la découverte de l’histoire des canaux, la réunion des anciens de l’usine où a travaillé Geoff, le dîner de gala de la soirée du samedi, la pluie fine (du mercredi?), aucun doute, nous sommes en Angleterre! Une ambiance intime, les deux personnages principaux sont remarquables, faisant passer beaucoup de choses dans le non-dit, comme dans les scènes dans le grenier par exemple, ou la tentative de relation sexuelle (« ça faisait si longtemps »…). Une semaine, une heure trente pour repasser le fil d’une vie qui aurait été si différente sans cet accident survenu 50 ans plus tôt… et si différente aussi cette semaine si le glacier suisse (à cause du réchauffement climatique?) n’avait pas fait ré-apparaître ce corps.

Waterloo… Honte à la France!!!

Echantillons de pièces commémoratives en EuropeDepuis la création de l’euro, chaque pays peut émettre deux pièces commémoratives de deux euros par an. Il y a aussi des commémorations collectives avec des variantes dans plusieurs pays, comme vous pouvez le voir ici (merci aux commerçants du marché complices ce matin pour réunir ces pièces): dix ans des pièces et billets en euro en 2012 (dans 17 pays, ici variantes Pays-Bas, Allemagne et France), 50 ans du traité de Rome en 2007 (dans 13 pays, ici Allemagne, Pays-Bas et Belgique), 10e anniversaire de l’union économique et européenne en 2009 (dans 16 pays, ici Allemagne et France). Pour les pièces des pays, nous avons trouvé l’Atomium à Bruxelles (Belgique 2006, voir sur ce bâtiment Expo 58 de Jonathan Coe), Don Quichotte (Espagne 2005), et des pièces françaises (30 ans du traité de l’Élysée 2013 -il y a une version allemande aussi-, 70 ans de l’appel du 18 juin en 2010, présidence française de l’Union européenne en 2008 et 30e anniversaire de la fête de la musique en 2011). Les autres pays de l’union européenne peuvent émettre leur véto pour l’émission d’une pièce si elle est de nature à mettre en question l’unité européenne, et cela n’était jamais arrivé… jusqu’à cette semaine!

La Belgique avait donc prévu et commencé à frapper des pièces commémoratives de 2€ pour célébrer les 200 ans de la bataille de Waterloo, à une vingtaine de kilomètres au sud de Bruxelles. Le 18 juin 1815, les armées napoléoniennes avait perdu la bataille face à une armée européenne commandée par le duc de Wellington: 200000 hommes sur le champ de bataille, 65.000 Français, 65.000 hommes pour l’armée anglo-néerlandaise et 55.000 hommes pour l’armée prussienne commandée par maréchal Blücher. Bilan de la journée: 55.000 morts, un record en une journée!  Le site de la bataille est inscrit sur la « tentative list » du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2008 (suivre le lien, le récit de la bataille y est bien fait et neutre!). Franchement, le gouvernement français n’a rien de mieux à faire que de bloquer l’émission d’une pièce belge sur une bataille oubliée de tous sauf des historiens et des passionnés de reconstitutions de batailles napoléoniennes? Croyez-vous que les Anglais qui prennent leur train à la gare de Waterloo savent tous ce qu’elle commémore? Et les Français qui y débarquaient en Eurostar jusqu’en 2007 se sentaient-ils agressés?

Le site de la bataille d'Austerlitz en 1993, 1, l'ossuaire

Si tel est le cas, dans un contexte de pacification européenne, il est aussi urgent de débaptiser la gare d’Austerlitz à Paris, qui fut aussi le témoin d’une autre cruelle bataille napoléonienne (voir le site de la bataille d’Austerlitz à Slavkov u Brna, près de Brno, en République tchèque, si vous préférez), plus de 16.000 morts (dont 11000 Russes et 4000 Autrichiens) le 2 décembre 1805. Mais cette fois, ce sont les Français qui ont gagné!!!

Donc, le gouvernement français, qui n’a pas de problèmes actuellement, pas de problème de chômage, de vie quotidienne, de montée de l’extrême droite, de perspective d’abstention record aux élections départementales le week-end prochain, a trouvé son point prioritaire absolu: interdire l’émission de cette pièce, se couvrir de ridicule en Europe… La Belgique n’aura plus qu’à refondre les 175.000 pièces déjà frappées. Mais elle a trouvé la parade: émettre une pièce destinée aux collectionneurs, d’une valeur faciale originale (2,5€), non soumise à l’accord des autres États membres!

Monument au maréchal Ney à ParisAllez, je vous parlerai très vite de cette statue au Maréchal Ney, …

Paris, monument au maréchal Ney, liste des batailles avec Waterloo… il a participé à la bataille de Waterloo, et fut fusillé pour trahison (pour son rôle dans les 100 jours) place de l’Observatoire à Paris (où se trouve le monument) le 7 décembre 1815. Une bataille capable de raviver l’équilibre et la paix en Europe… mais alors, pas plus que toutes les batailles inscrites sur le socle de cette statue (sur cette face et il y en a autant de l’autre côté!), qu’attend notre gouvernement pour les masquer??? Non, il faut au contraire expliquer et enseigner l’histoire!!!

L’hôtel hanté de W. Wilkie Collins

Logo God save the livreLogo de pioché en bibliothèqueCouverture de l'hôtle hanté de Collins, en large visionEn alternance avec des livres « normaux » lus sur écran avec mon visioagrandisseur, je continue à emprunter des livres « large vision » à la médiathèque, pour les déplacements ou les salles d’attente notamment… Celui-ci entrera dans le défi God save the livre, saison 3, organisé par Antoni / passion livre.

Le livre: L’hôtel hanté de W. Wilkie Collins, traduit de l’anglais par Henry Dallemagne, éditions de l’Aube, 2006, 277 pages, ISBN 978-2752602596 (première édition en 1878, lu en édition grand caractère).

La présentation de l’éditeur:

« Fiancée humiliée, veuve manipulatrice et soumise évoluant dans une famille en apparence respectueuse des usages de la haute société victorienne… Qui est vraiment la comtesse Narona ? Une intrigante prêt à tout pour toucher une prime d’assurance sur la vie de son époux, ou bien la victime de craintes superstitieuses sur laquelle le destin semble s’acharner ? Entre Londres et Venise, Collins campe les personnages aux facettes multiples et complexes qui seront, consciemment ou non, les complices d’une mort naturelle qui ne tardera pas à se révéler suspecte. Un des grands romans de Wilkie Collins ! « 

Mon avis: un mort, un disparu, un fond d’amour, un soupçon de mariage d’intérêt, un palais transformé en hôtel chic à Venise : pourquoi lord Montbarry a-t-il rompu ses fiançailles pour se marier, au grand dam de sa famille à la comtesse Narona, comment a-t-il pu mourir en quelques jours d’une bronchite? Voilà le cœur de l’intrigue de ce polar anglais du 19e siècle traduit en français seulement en 2006. Entre Londres et Venise, les voyages de noce avaient un sens dans la bonne société « so british » de ces années 1870, où vieille tante malade et domesticité ont aussi leur place. Il pourrait se passer ailleurs qu’à Londres ou Venise, cela ne changerait pas grand chose car il y a surtout des huis-clos entre personnages. Côté intrigue ou style (peut-être un problème de traduction), rien de bien intéressant… mais si on lit ce « polar » comme un témoignage de la société victorienne, c’est déjà beaucoup plus intéressant!

Le cercle littéraire des amateurs de patates, de Shaffer et Barrows

Dalinele, juillet 2014, carnets de note et livreUn livre dont j’ai beaucoup entendu parlé et qui m’a été prêté par Dalinele quand elle est passée l’autre jour. Un grand merci à toi, il faut que je te le rende!

Le livre: Le cercle littéraire des amateurs de patates, de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows, traduit de l’anglais par Aline Azoulay, 2011, 411 pages, ISBN 9782264053510.

L’histoire: janvier 1946. A Londres en pleine reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, la jeune écrivain(e) Juliet Ashton reçoit de nombreux courriers, dont ceux de Dawsey, habitant de l’île de Guernesey. Ce dernier lui raconte la création d’un « Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates » alors qu’un groupe d’amis, réunis pour manger clandestinement un cochon qui avait été soustrait aux réquisitions des Allemands, avait été arrêté pour avoir violer le couvre-feu et cette excuse avait servi d’alibi auprès des autorité. Au fil de ses conversations, elle en apprend plus sur la vie dans l’île pendant la guerre, et finit par vouloir écrire un livre et se rendre sur place…

Mon avis: en général, j’ai du mal à apprécier les romans épistolaires (voir Quand souffle le vent du nord de Daniel Glattauer), même les Liaisons dangereuses de Pierre Choderlos de Laclos, paresse sans doute de savoir qui parle à qui, et de reconstituer les histoires croisées. Mais là, je me suis laissée prendre au jeu de cet échange de lettres avec pas mal d’auteurs différents, la révélation peu à peu des personnes impliquées, dont Elisabeth, l’occupation allemande, la collaboration, les délations, la déportation de plusieurs personnes, l’enfant né d’un amour secret avec un Allemand, la débrouille pour la nourriture (la tourte aux épluchures de patates), etc. Sous un ton léger, entre les amours (chastes et épistolaires, guère plus qu’une repas ou un bal) et les états d’âme de Juliet, avec quelques références littéraires, même si la plupart des membres du club littéraire lisent peu, finalement, des sujets graves sont abordés. J’ai bien aimé ce mélange de thèmes, de lieux (Londres, Guernesey), avec un humour « so british »…

Logo God save the livre Bien que l’auteure soit américaine, elle a découvert Guernesey à partir de 1976 et parle de cette île et de Londres. Je pense que ce livre peut donc entrer dans le défi God save the livre, saison 3, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2014 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di » (15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…

Relation fortuite de Charles Chadwick

Logo de pioché en bibliothèque

Couverture de Relation fortuite de Charles ChadwickJ’ai tenté de lire un livre « normal » pour le défi God save the livre, saison 3, organisé par Antoni / passion livres: j’ai un peu fait le tour du rayon large vision (qui reste bien plus confortable pour moi) de la médiathèque: le choix y est vraiment limité, surtout en littérature étrangère et encore plus en nouveautés…

Le livre: Relation fortuite de Charles Chadwick, traduit de l’anglais par Patrice Repusseau, éditions Actes Sud, 2014, 205 pages, ISBN 978-2-330-02749-0.

La quatrième de couverture:

Un ancien condamné pour meurtre et une femme que sa laideur a isolée des autres se rencontrent par hasard dans un bus. Stan sort de prison, travaille en usine et, en dehors de quelques menus larcins, se tient à carreau. Quant à Elsie, c’est à peine si elle existe. Sa mère lui dit que c’est la beauté intérieure qui compte, mais elle sait que ce ne sont que des mots. Les gens ne supportent pas sa vue. Elle les révulse.
Peu à peu, les deux réprouvés vont se rapprocher. Stan doit se mettre au vert pour échapper à un ancien complice, et demande de l’aide à Elsie. Ils se réfugient dans un petit cottage au bord de la mer, dans le Dorset. Les jours passent paisiblement, et bientôt les semaines. Stan et Elsie partagent les corvées, entretiennent le jardin et s’habituent à la compagnie l’un de l’autre – deux âmes esseulées qui jouent au couple marié. Mais lorsque le poursuivant de Stan retrouve leur trace, les choses prennent un tour imprévu.

Mon avis: c’est peut-être parce que j’ai encore des difficultés à lire en normal et donc en fractionnant ma lecture (dix pages maximum à la fois) que je n’ai pas vraiment adhéré à ce livre. Un ancien trafiquant qui a été plus ou moins contraint au meurtre et qui s’est fait prendre, juste sorti de prison, une femme laide, dont on ne sait pas grand chose sauf qu’elle a les yeux enfoncés et les dents qui sortent (ou bien c’est l’inverse?), des personnages annexes, la mère des deux protagonistes, pas de père, un oncle qui prête, un peu contre son gré, une maison de campagne qu’il veut vendre parce qu’il part s’installer en Espagne, ce n’est pas suffisant pour avoir retenu mon attention et encore moins mon intérêt. « Humour délicieux » dit la quatrième de couverture (dans le dernier paragraphe de dithyrambe que je n’ai pas recopié), je dois être hermétique à cet humour… je n’ai même pas trouvé de mots-clefs pour classer ce livre!

Logo God save the livre Ce livre entre dans le défi God save the livre, saison 3, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2014 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di » (15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…

Ni chaud ni froid, de Minette Walters

Logo de pioché en bibliothèque

Couverture de Ni chaud ni froid, de Minette WaltersCela faisait longtemps que je n’avais pas lu de polar de Minette Walters, je n’en ai d’ailleurs jamais parlé sur mon blog… Un titre trouvé au rayon large vision (qui reste bien plus confortable pour moi) à la médiathèque.

Le livre: Ni chaud ni froid, de Minette Walters, traduit de l’anglais par Philippe Bonnet, éditions Stock, 2000 (lu en édition A vue d’œil, 2001, 256 pages).

L’histoire: entre juin 1998 et mars 1999 à Sowerbridge, en Angleterre. Une vieille dame et sa garde-malade ont été sauvagement assassinées, un voisin, Patrick O’Riordan, a été arrêté, les bijoux de la vieille dame ayant été retrouvés chez lui. Il est Irlandais, handicapé d’un bras depuis que son père l’a frappé il y a longtemps, vit avec sa mère elle aussi handicapée, clouée dans un fauteuil roulant. A l’approche du procès, la mère est l’objet de nombreuses menaces, Siobahn Lavenham, une voisine irlandaise aussi, s’en inquiète et s’en ouvre à la police, qui ne la prend pas au sérieux jusqu’à ce que le jour de l’ouverture du procès, leur maison, évacuée le matin même, prend feu, et un cadavre est retrouvé à l’intérieur…

Mon avis: un polar beaucoup moins sanglant que d’autres que j’ai lus de la même auteure! Je ne sais pas si c’est l’état de mon cerveau, mais j’ai eu beaucoup de mal à suivre le récit non linéaire. Même si la date est indiquée au début de chaque changement (24 juin 1998, 8 mars 1999 23h30, 10 février 1999, 8 mars 1999 23h45 pour le début), le suivi temporel m’a semblé bien compliqué… Le récit est pourtant bien ficelé, avec un dénouement inattendu, mais il manque un petit je ne sais quoi, peut-être l’approfondissement des relations entre Anglais et Irlandais, au-delà de quelques clichés? Un roman court (250 pages en large vision, 160 en Pocket), mais qui n’est pas, et de loin,le meilleur que j’ai lu de Minette Walters!

Logo God save the livre Ce livre entre dans le défi God save the livre, saison 3, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2014 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di » (15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…

Expo 58 de Jonathan Coe

Couverture de Expo 58 de Jonathan CoeUn livre acheté en librairie lors de sa sortie… il m’a fallu un moment pour en venir à bout, les livres « basse vision » sont plus faciles pour moi en ce moment, il n’y a pas photo! J’avais pourtant essayé de trouver un livre avec des interlignes assez grands et organisé en chapitre assez courts, qui me permettent de m’arrêter facilement…

Le livre: Expo 58 de Jonathan Coe, traduit de l’anglais par Josée Kamou, collection NRF (la classique couverture blanc cassé est derrière la jacquette ajoutée), éditions Gallimard, 330 pages, ISBN 9782070142798.

L’histoire: 1954, à Londres comme ailleurs, on prépare l’exposition universelle de Bruxelles qui aura lieu en 1958. Quelques mois avant l’ouverture officielle, prévue le 17 avril, le bureau central de l’information décide d’y envoyer Thomas Foley, jeune papa mais qui a pour lui dévoir une mère d’origine belge et un père qui a tenu un pub. Il sera donc tout indiqué pour surveiller le Britannia, pub reconstitué à côté du pavillon britannique. Pas facile d’annoncer à sa femme, Sylvia, qu’il va l’abandonner pour six mois avec le bébé, qu’il ne pourra guerre revenir qu’une fois pour un week-end. Mais sur place, il oublie vite sa femme et fait de nouvelles connaissances, Anneke, une hôtesse d’accueil rencontrée dès son séjour préparatoire, Tony, son compagnon de pavillon dans le village qui accueille (spartiatement) les délégations, chargé de la réplique de Zeta (machine nucléaire), Chersky, un journaliste russe que deux curieux personnages du british council lui disent être un espion, une belle actrice américaine embauchée pour passer l’aspirateur (oups, démontrer sa puissance technologique) à longueur de journée…

Mon avis: une parodie de roman d’espionnage pleine d’humour! L’Atomium (près du Heyzel à Bruxelles) séduit par son architecture, les Anglais sont présentés comme manquant d’imagination… L’une des têtes pensantes avait pensé faire une exposition sur l’histoire des sanitaires, mais en réunion préparatoire, son idée a été jugée saugrenue et rejetée. L’Angleterre présente donc au monde entier une machine nucléaire, vite retirée (les scientifiques avaient fait des calculs erronés) et remplacée par un énorme ordinateur, et une caricature de pub anglais. D’autres sujets sont abordés avec humour: la cigarette « pourrait être dangereuse », les noirs du village du Congo (colonie nelge) partent car ils ne supportent pas les propos racistes et d’être un « zoo humain » (revoir Exhibitions au musée du quai Branly), la guerre froide et les espions sont présentés avec beaucoup de deuxième ou troisième degré. Je suis un peu déçue par la fin, qui se prolonge en quelques pages jusqu’à aujourd’hui, mais sinon, ce fut une lecture très plaisante (à part mes difficultés de lecture)!

Logo God save the livre Ce livre entre dans le défi God save the livre, saison 4, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici février 2015 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di » (15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…

L’arbousier de Ruth Rendell

Logo God save the livreLogo de pioché en bibliothèqueCouverture de L'arbousier de Ruth RendellUn livre trouvé au rayon large vision de la médiathèque. Il y a plusieurs éditeurs en basse vision, celui-ci est très confortable!

Le livre : L’arbousier de Ruth Rendell, traduit de l’anglais par Martine Leroy-Battistelli et Yves Sarda, éditions Denoël, 1992 (lu en basse vision aux éditions encre bleue, collection Grands caractères basse vision corps 18, 1999, 234 pages).

L’histoire: au début des années 1990, Petra, la narratrice, retourne pour la première fois aux Baléares, à Majorque. Retour quarante ans plus tôt. Une famille anglaise, les parents, les deux enfants, Petra, 13 ans et Piers, 16 ans, et une cousine espagnole, Rosario, du même âge que Piers, passent des vacances sur l’île, qui n’est pas encore touristique. Les enfants font la connaissance de Will, un autre anglais, 13 ans aussi, qui s’ennuie. Après des jours à la plage, ils décident d’aller visiter une maison réputée hantée. Le lendemain, alors que les quatre parents partent en excursion avec les deux plus jeunes, les deux aînés ont décidé de rester ensemble… au retour, ils ont disparu. Que leur est-il arrivé? Fugue, meurtre?

Mon avis: Un rythme très lent, une histoire dévoilée peu à peu par la narratrice. D’un côté des vacances de rêve dans un lieu pas encore touristique (mais qui le sera bientôt… et son père y est pour quelque chose en étant devenu investisseur de travaux publics), de l’autre, une ambiance lourde, l’emploi de l’imparfait pour Piers et Rosario, on devine qu’il leur est arrivé quelque chose, mais leur disparition n’est annoncée qu’à la moitié du livre. Plus que l’énigme de cette disparition, c’est sa conséquence sur les parents, la narratrice qui prend de l’importance, jusqu’au dénouement final… Ça fait du bien, parfois, de lire un polar psychologique lent sans effusion de sang!

Logo God save the livre Ce livre entre dans le défi God save the livre, saison 4, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici février 2015 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di » (15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…