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Une nouvelle amie, de François Ozon

Affiche de Une nouvelle amie, de François OzonSortie cinéma mardi avec Une nouvelle amie, de , dont j’avais boudé les films après le ridicule Ricky et ses ailes de poulet et finalement étais retournée le voir avec Dans la maison (pour ). Il est adapté d’une nouvelle de Ruth Rendell. [Du même réalisateur, voir mes avis sur Dans la maison, Ricky, Frantz]

Le film: une jeune femme dans un cercueil, Laura [Isild Le Besco], son jeune mari, David [], leur bébé de moins de six mois, sa meilleure amie, Claire [], et Gilles [] le mari de celle-ci. Un jour, n’en pouvant plus de tourner en rond dans sa déprime, Claire décide d’aller voir David. La maison est ouverte, accidentellement, elle tombe sur David… habillé en femme. Il lui avoue qu’il avait ce penchant avant de rencontrer Laura, qu’elle avait mis pour seule condition que ça reste privé. Mais au cours de leur vie commune, il n’avait pas eu cette envie, revenue avec le chagrin du deuil, avec l’alibi du bébé qui a besoin d’une présence féminine. Elle promet le secret, mais accepte rapidement d’aller faire du shopping avec lui/elle habillé en femme (Virginia…), puis à passer un week-end dans la maison des riches parents de Laura partis en week-end.

Mon avis: tout le monde parle de la performance de , dans ce film, il ne faudrait pas oublier celle d’, dans le rôle de Claire. Et celle de , qui arrive à jouer avec le genre à merveille, au point de faire douter de l’identité de chacun dans la boîte de nuit: c’est un travesti qui chante celle qui « se sent pour la première fois devenir femme » de Nicole Croisille, mais est-on vraiment sûr du sexe de toutes les personnes présentes? Et puis, quid des relations de Claire et Laura, n’ont-elles pas partagé, adolescentes, le même lit, comme beaucoup d’adolescentes? David aimait se déguiser en femme avec les vêtements de sa mère (tiens, ça rappelle Les garçons et Guillaume, à table ! de Guillaume Gallienne), mais il n’est pas, selon lui, homosexuel. Lors d’un dîner, pour simplifier la situation auprès du mari, Gilles, il avoue une attirance pour les hommes… et ils se retrouvent peu après dans des vestiaires au tennis. Que cherche Claire? Le mari de sa meilleure amie ou celui qui aurait pu devenir son propre mari? Au lit à l’hôtel, elle est prête à franchir le pas, aurait pu tromper son mari avec une femme… mais ça coince à l’étape où il est évident que c’est un homme au lit! David s’habille en femme, mais une femme en pantalon et chemise stricte (Claire) n’est-elle pas habillée en homme? L’ambiguïté exacerbée par le deuil est au cœur de ce film qui ne laisse pas indifférent. D’ailleurs, alors qu’il n’est qu’en fin de première semaine, la salle était bondée à la séance précédente (16h) et suivante (20h).

J’avais souligné la performance de  dans La nuit juste avant les forêts, seul en scène avec un texte difficile (que je n’avais pas trop aimé) de Koltès. Ici, c’est une vraie métamorphose qu’il opère (enfin… sans opération!) jusqu’à l’épilogue, alors que le bébé à l’âge de Claire et Laura lors de leur rencontre.

Pour aller plus loin : le site officiel du cinéaste François Ozon.

Ce film a été inclus dans le festival Télérama 2015, dans lequel j’ai vu:

L’arbousier de Ruth Rendell

Logo God save the livreLogo de pioché en bibliothèqueCouverture de L'arbousier de Ruth RendellUn livre trouvé au rayon large vision de la médiathèque. Il y a plusieurs éditeurs en basse vision, celui-ci est très confortable!

Le livre : L’arbousier de Ruth Rendell, traduit de l’anglais par Martine Leroy-Battistelli et Yves Sarda, éditions Denoël, 1992 (lu en basse vision aux éditions encre bleue, collection Grands caractères basse vision corps 18, 1999, 234 pages).

L’histoire: au début des années 1990, Petra, la narratrice, retourne pour la première fois aux Baléares, à Majorque. Retour quarante ans plus tôt. Une famille anglaise, les parents, les deux enfants, Petra, 13 ans et Piers, 16 ans, et une cousine espagnole, Rosario, du même âge que Piers, passent des vacances sur l’île, qui n’est pas encore touristique. Les enfants font la connaissance de Will, un autre anglais, 13 ans aussi, qui s’ennuie. Après des jours à la plage, ils décident d’aller visiter une maison réputée hantée. Le lendemain, alors que les quatre parents partent en excursion avec les deux plus jeunes, les deux aînés ont décidé de rester ensemble… au retour, ils ont disparu. Que leur est-il arrivé? Fugue, meurtre?

Mon avis: Un rythme très lent, une histoire dévoilée peu à peu par la narratrice. D’un côté des vacances de rêve dans un lieu pas encore touristique (mais qui le sera bientôt… et son père y est pour quelque chose en étant devenu investisseur de travaux publics), de l’autre, une ambiance lourde, l’emploi de l’imparfait pour Piers et Rosario, on devine qu’il leur est arrivé quelque chose, mais leur disparition n’est annoncée qu’à la moitié du livre. Plus que l’énigme de cette disparition, c’est sa conséquence sur les parents, la narratrice qui prend de l’importance, jusqu’au dénouement final… Ça fait du bien, parfois, de lire un polar psychologique lent sans effusion de sang!

Logo God save the livre Ce livre entre dans le défi God save the livre, saison 4, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici février 2015 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di » (15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…