En allant faire des photographies en vue de quelques articles au cimetière du Père-Lachaise à Paris, je suis passée à côté de la tombe de Joseph [Eustache] Crocé-Spinelli (Monbazillac, 1845 – Ciron, 1875) et Théodore Sivel (Sauve, 1834 – Ciron, 1875), aéronautes qui ont réalisés de multiples exploits en ballons / montgolfières: record d’altitude le 22 mars 1874 (7.300 m d’altitude), record de durée (22h40 qui les ont mené de l’usine à gaz de La Villette à Paris à Lanton, près d’Arcachon) les 23 et 24 mars 1875… avant de périr le 15 avril 1875 au cours d’une ascension à Ciron dans l’Indre à bord du ballon Le Zénith. En voulant battre à nouveau le record d’altitude, ils sont morts privés d’oxygène à 8600m d’altitude, seul le troisième homme à bord, Gaston Tissandier (Paris, 1843 – Paris, 1899) a survécu (il en est resté sourd). Dans La Nature n° 100, du 1er Mai 1875, il a raconté leur aventure.
Le gisant en bronze de la tombe est signé « A. Dumilatre, 1878 », pour Alphonse [Jean] Dumilatre (Bordeaux, 1844 – Saint-Maurice, Val-de-Marne, 1928).
Le fondeur a également laissé sa marque: « Gruet J(ne) fondeur », pour Charles Gruet Jeune (1825-1890).
Les deux hommes sont représentés allongés sur le dos.
Tous les deux sont barbus, nus apparemment sous le linceul, les pieds qui dépassent…
Leurs mains sont entrecroisées jusque dans la mort et pour les passants qui se recueilleront sur leur tombe.
Photographies août 2014
Le musicien César Frank (Liège, 1822 – Paris, 1890) est enterré au
Le tombeau porte un médaillon sculpté par
Le musicien est représenté par son profil droit cerné par une branche de laurier.
Sur le col se lit l’inscription BEATITUDES et une portée avec quelques notes de musique est gravée sur l’épaule.
Après
La signature de
Sur la face avant du tombeau, au-dessus des inscriptions funéraires, le sculpteur a reproduit en relief une statue de Falguière, Tarcisius, dont l’
Sur le dessus de la tombe sont posés une grande palme, une palette, un burin et une masse sculptés (sous les feuilles mortes de la photographie). L’essentiel de la sculpture se concentre sur la stèle…
… dominée par une grande allégorie féminine en haut relief…
… et entourée de petits personnages « échappés » d’œuvres de l’artiste : le
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Cette tombe renferme plusieurs sépultures, dont celles des deux frères, « Louis Ernest / Barrias / statuaire / 1841-1905 » et « Joseph Félix / Barrias / peintre / 1822-1907 ».
Les deux sont représentés, l’un en buste, l’autre sur un médaillon… impossible pour moi de savoir lequel est qui… deux hommes barbus et moustachus, l’un au front plus « dégarni » que l’autre, en costume, sans attribut permettant de distinguer le peintre du sculpteur. Si l’artiste a respecté leur apparence à leur mort, alors le médaillon pourrait être le sculpteur, plus jeune d’une vingtaine d’années, et le buste le peintre. Ce serait aussi assez logique avec la structure de la tombe, Louis Ernest décédé le premier en 1905, représenté sur le médaillon de la stèle construite avec la tombe, et Joseph Félix, décédé en 1907 sur un buste qui semble rapporté dans un second temps.
Voici de plus près le médaillon sur la stèle (Louis Ernest Barrias ?, statuaire, 1841-1905)…
… et le buste (Joseph Félix Barrias ?, peintre, 1822-1907).
Les deux portent la signature du sculpteur André [Joseph] Allar (Toulon, 1845 – Toulon, 1926), grand prix de Rome de sculpture en 1869, la voici en capitales sur le médaillon…
… et en cursives sur le buste.
Après
Ernest Lavigne, représenté de face, la tête légèrement tournée vers sa gauche, porte fièrement la moustache… Un médaillon tout en finesse et détails. Mais qui était cet Ernest Lavigne? Je n’ai pas trouvé d’information, il y a trop d’homonymes…
Et pour finir, la signature du sculpteur
Chose promise, chose due, après la
Il partage sa tombe avec Jacques Antoine Manuel… dont voici le texte de la dédicace sur la plaque de fonte: « Manuel / né à Barcelonnette le 10 décembre 1775 / soldat volontaire en 1795 / avocat / membre de la chambre des représentants / député / expulsé par la majorité de 1825 / mort le 20 août 1827 / hier j’ai annoncé que je ne cèderais qu’à la force / aujourd’hui je viens tenir la parole / séance du 4 mars 1823 ». Une citation similaire (à l’exception du passage sur la force) est reprise sur le médaillon.
La plaque de Béranger, déjà descellée
Sur la stèle sont apposés deux médaillons en bronze représentant les deux hommes de profil, face à face. Les deux médaillons, adjacents, ont été coulés d’une seule pièce et sont surmontés d’une couronne végétale indépendante.
Le médaillon représentant « Manuel, député de la Vendée » (texte inscrit à droite du visage), à gauche, reprend à gauche à peu près la citation de la dédicace : « Hier j’ai annoncé / que je ne cèderais / pas à la violence / aujourd’hui / je viens / tenir ma parole / séance du mardi / 4 mars 1823 ».
Ce médaillon porte la signature de
Le médaillon représentant Béranger chauve porte le texte « Béranger / né à Paris / en / 1780 ». Ce médaillon a été réalisé alors que Béranger était encore vivant… (David d’Angers est d’ailleurs décédé en 1856, un an avant Béranger).
Il porte la signature « F.-G. Magnades », peut-être le fondeur, l’auteur du médaillon étant
Je ne sais plus où j’ai lu la critique… J’en ai retrouvé une chez
Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de la Suède.
Depuis l’hôtel à Porticcio, nous avions une très belle vue sur la baie d’Ajaccio et les Sanguinaires…
Aussi, après avoir déjeuné à Ajaccio, nous avons pris la route des Sanguinaires, avec son phare du 19e siècle.
Nous les voyons mieux les îlots quatre îlots de porphyre rouge (Mezza Mare ou Grande Sanguinaire, des Cormorans, Cala d’Alga et Porri) du bout de la presqu’île… euh, de la pointe de la Parata.
Puis une petite grimpette jusqu’à la tour génoise.
Avant de rentrer, nous faisons une petite promenade dans la forêt d’eucalyptus…
… en prenant bien garde de ne pas écraser cette mante religieuse qui voulait nous barrer le chemin.
Puis une petite pause pour voir le cimetière et ses grandes chapelles, signalé dans tous les guides.
Au retour, pour une fois, aucun orage en vue. Le coucher de soleil sur la baie d’Ajaccio est superbe…
… même si ça ne rend pas comme je le voudrais…
… sur ces photographies.