Archives par étiquette : bande dessinée

Quand je serai vieille et autres histoires, de Gabrielle Bell

Couverture de Quand je serai vieille et autres histoires, de Gabrielle Bell

Logo BD for Womenpioche-en-bib.jpgAprès Cecil et Jordan à New-York, j’ai trouvé cette bande dessinée dans les bacs de la médiathèque

Le livre : Quand je serai vieille et autres histoires de Gabrielle Bell (scénario et dessin), traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean-Paul Jennequin, collection Traits féminins, éditions de l’an 2, 2005, 83 pages, ISBN 9782848560502.

L’histoire : plus ou moins de nos jours, dans des lieux pas toujours bien définis. L’album rassemble neuf histoires. L’une d’elle, une après-midi, m’a donné une impression de déjà vue… et pour cause, elle se trouve, sous le même titre, dans Cecil et Jordan à New-York (je n’ai pas ressorti l’album pour vérifier si c’étaient les mêmes dessins): une jeune femme pense pendant quelques heures que son mari est mort dans un accident d’avion (et se réjouit de la fin des contraintes de la vie conjugale)… mais il était chez sa maîtresse, pas dans l’avion. Sinon, des tranches de vie de femmes, une baby-sitter, une jeune mère (mais est-elle vraiment mère ou le rêve-t-elle?), une serveuse, une prof de dessin pour deux ados en pleine crise d’adolescence, une dessinatrice qui fait des piges en terminant des dessins pour une dessinatrice confirmée, etc.

Mon avis : je pense que j’ai préféré cet album à Cecil et Jordan à New-York. Il y a moins d’histoires futiles (cf. le pigeon qui couve sur la fenêtre), les situations de chaque femme sont plus approfondies. Les éditions de l’an 2 présentaient alors cette dessinatrice comme une jeune femme prometteuse de la scène indépendante américaine, et pas de doute, elle est douée… et peut-être influencée par Art Spiegelman et sa revue Raw (l’assistante de l’artiste), que j’avais découverte à l’exposition ou plutôt dans le musée de la BD d’Angoulême transformé en 2012 en musée privé par Art Spiegelman… (ses albums Maus, un survivant raconte : tome 1 : mon père saigne l’histoire ; tome 2 : Et c’est là que mes ennuis ont commencé restent parmi ceux qui m’ont le plus marqué en bande dessinée…).

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Tous à Matha, de Jean-Claude Denis

Couverture du tome 1 de Tous à Matha, de Jean-Claude Denis pioche-en-bib.jpgJean-Claude Denis a obtenu le grand prix lors du festival international de la bande dessinée en janvier 2012, et présidera donc le prochain festival… Ne le connaissant pas du tout, je suis passée à la médiathèque et en suis revenue avec cet album (deux tomes).

Le livre : Tous à Matha de Jean-Claude Denis (dessin et scénario), éditions Futuropolis, tome 1, 2010, 64 pages, ISBN 9782754803403, tome 2, 2011, 64 pages, ISBN 9782754803410.

L’histoire : 1967, juste avant les vacances en banlieue parisienne. Antoine, seize ans, fils d’un militaire bien rigide, est guitariste dans un groupe de rock amateur. Christelle, sa petite amie au père encore plus strict, va aller passer ses vacances d’été chez les parents de sa copine Élisa sur la plage de Matha en Charente-Maritime (cette plage est près de la Cottinière, sur la commune de Saint-Pierre-d’Oléron), avec toute leur bande de copains qui logeront au camping voisin. Antoine finit par convaincre ses parents d’aller en vacances dans le bungalow de l’oncle, à Saint-Trojan, à une quinzaine de kilomètres. Comment va-t-il s’y prendre pour rejoindre ses copains?

Mon avis : si Art Spiegelman, grand prix 2011 et président du festival international de la bande dessinée 2012, avait un trait fort sur un sujet grave (voir Maus, un survivant raconte : tome 1 : mon père saigne l’histoire ; tome 2 : Et c’est là que mes ennuis ont commencé), nous sommes à peu près à l’opposé pour Jean-Claude Denis… Même du côté du trait, symbolique avec des animaux pour Maus, réaliste ici. Pas désagréable, mais je n’ai pas trouvé cet album exceptionnel…

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Les damnés de Nanterre de Chantal Montellier

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Logo BD for Womenpioche-en-bib.jpgAprès avoir lu Tchernobyl mon amour, j’ai eu envie de poursuivre ma découverte de cette auteure avec cet autre album trouvé dans les bacs BD de la médiathèque. J’ai poursuivi la découverte de cette auteure avec Paris sur sang, mystère au Père Lachaise.

Le livre : Les damnés de Nanterre de Chantal Montellier (scénario et dessin), collection Graphic, éditions Denoël, 2005, 87 pages, ISBN 978-22072562994.

L’histoire : à Paris en 2004. Chris Winckler, journaliste indépendante, a reçu du journal de gauche La Vérité la commande d’un article pour les dix ans de l’affaire de Nanterre. 4 octobre 1994, deux très jeunes gens, Florence Rey et Audry Maupin, attaquent la préfourrière de Pantin pour voler des armes. Ils s’enfuient en prenant en otage un taxi (et son passager). Une fusillade explose à la Nation, quand le taxi heurte une voiture de police, ils prennent la fuite à bord d’une autre voiture, re-fusillade. Bilan, cinq morts (le chauffeur de taxi, trois policiers et Audry Maupin), cinq blessés. Chris Winckler veut comprendre, s’agit-il bien du coup de folie de deux jeunes influencés par des films violents? Elle se lance sur la piste d’un troisième homme, les groupes d’extrême gauche manipulés par les renseignements généraux, la récupération (voire la manipulation) par Charles Pasqua qui aurait bien aimé rétablir la peine de mort.

Mon avis : j’ai toujours un peu de mal avec le graphisme de cette auteure, mais j’aime bien sa façon de rouvrir d’anciens dossiers. Elle tente d’aller au-delà du fait divers violent. Comment deux étudiants abandonnent leurs études, entre dans des milieux d’extrême gauche, digèrent vingt-cinq ans après les idées de mai 1968, se forgent une opinion politique. Comment aussi ces groupes sont suivis voire manipulés par les renseignements généraux : ce service a changé de nom, mais ne joue-t-il pas toujours dans les eaux troubles, comme on a pu le voir ces dernières années avec « l’affaire de Tarnac » (moins dramatique… seuls quelques trains ont eu du retard). Ou quand créer une menace peut servir les politiques en place, hier le rêve de Charles Pasqua de rétablir la peine de mort, plus récemment la peur sécuritaire et la justification de mesures d’exception…

Pour aller plus loin : voir le site officiel de Chantal Montellier.

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Top BD de juillet 2012

Logo 2012 du Top BD des blogueurs, nouvelle version Le classement du TOP BD des blogueurs proposé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible de juillet est arrivé…

Comme d’habitude, en gras, ceux que j’ai chroniqués ici…

Merci à Yaneck / Les chroniques de l’invisible pour ces savants calculs et cette organisation. Et avec le choix de chroniquer à parité des BD d’hommes et de femmes, j’espère que des auteures (en plus de Marjanne Satrapi) entreront dans ce classement… Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

1- (=) Gaza 1956, Joe Sacco, Futuropolis, 19.17, voir mon avis : Gaza 1956
2- (=) Persépolis, Marjanne Satrapi, L’Association, 18.94
3- (=) Saison Brune, Philippe Squarzoni, Delcourt, 18.83, voir mon avis sur Saison brune
4- (=) Maus, Art Spiegelmann, Flammarion, 18.81, j’ai parlé ici du tome 1 : mon père saigne l’histoire, et du tome 2, Et c’est là que mes ennuis ont commencé
5- (= ) Le journal de mon père, Jiro Taniguchi, Casterman, 18.67
6- (=) Idées Noires, Franquin, Fluide Glacial, 18.5
7- (=) NonNonBâ, Shigeru Mizuki, Cornélius, 18.5
8- (-) Habibi, Craig Thompson, Casterman, 18.45
9- (=) Asterios Polyp, David Mazzuchelli, Casterman, 18.38
10- (N) Les derniers jours de Stefan Sweig, L. Seksik, Guillaume Sorel, Casterman, 18.33
11- (=) Tout seul, Christophe Chabouté, Vents d’Ouest, 18.29
12- (=) Universal War One, Denis Bajram, Soleil, 18.27, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6.
13- (=) Le Grand pouvoir du Chninkel, Van Hamme, G. Rosinski, Casterman, 18.25
14- (=) V pour Vendetta, Alan Moore, David Lloyd, Delcourt, 18.22
15- (-) Portugal, Cyril Pedrosa, Dupuis, 18.22
16- (=) Urban tome 1- Les règles du jeu, L. Brunschwig, R. Ricci, Futuropolis, 18.2
17- (N) L’enfant cachée, Loïc Dauvillier, Marc Lizano, Le Lombard, 18.17
18- (=) Le sommet des dieux, Yumemuka Bura, Jirô Taniguchi, Casterman, 18.16,Tome 1,Tome 2,Tome 3, Tome 4, Tome 5.
19- (+) Les ignorants, Etienne Davodeau, Futuropolis, 18, je l’ai aussi beaucoup aimé
20- (=) Quartier Lointain, Jiro Taniguchi, Casterman, 17.95, je l’ai lu aussi, voir mon avis
21- (=) Pinocchio, Winschluss, Les Requins Marteaux, 17.85
22- (=) Les enfants de Jessica tome 1, L. Brunschwig, L. Hirn, Futuropolis, 17.83
23- (=) Il était une fois en France, Fabien Nury, Sylvain Vallée, Glénat, 17.8,Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5.
24- (=) La mémoire dans les poches, L. Brunschig, E. Leroux , Futuropolis, 17.8, tome 1, Tome 2,
25- (=) Pyongyang, Guy Delisle, Delcourt, 17.78, j’en ai parlé ici
26- (=) La Brigade Chimérique, Serge Lehman, Fabrice Colin, Gess, L’Atalante, 17.78, tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6.
27- (=) Azimut tome 1, Wilfrid Lupano, Jean-Baptiste Andréae, Vents d’Ouest, 17.7
28- (=) Gemma Bovery, Posy Simmonds, Denoël, 17.75
29- (=) La mort dans l’âme, Sylvain Ricard, Isaac Weins, Futuropolis, 17.75
30- (=) L’histoire des trois Adolf,Osamu Tezuka, Tonkam, 17.75
31- (+) Holmes, Luc Brunschwig, Cecil, Futuropolis, 17.7, tome 1, Tome 2, Tome 3.
32- (=) Manabé Shima, Florent Chavouet, Editions Philippe Picquier, 17.7
33- (=) Walking Dead, Robert Kirkman, Tony Moore, Charlie Adlard, Delcourt, 17.68, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6, Tome 7, Tome 8, Tome 9, Tome 10, Tome 11, Tome 12, Tome 13,Tome 14,Tome 15,
34- (=) Trois Ombres, Cyril Pedrosa, Delcourt, 17.67
35- (=) En chemin elle rencontre, Collectif, Des ronds dans l’eau, 17.67,Tome 1, Tome 2, j’ai parlé du tome 1
36- (=) Cerebus tome 1, Dave Sim, Vertige Graphics, 17.63
37- (=) L’orchestre des doigts, Osamu Yamamoto, Editions Milan, 17.5, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4.
38- (=) Alpha… Directions, Jens Harder, Editions de l’An 2, 17.5
39- (+) La vie de Bouddha, Osamu T
ezuka, Editions Tonkam, 17.5, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tomes 6 à 8.
40- (=) Anuki, Stéphane Sénégas, Frédéric Maupomé, Editions de la Gouttière, 17.5, Tome 1, Tome 2,
41- (=) Lydie, Zidrou, Jordi Lafebre, Dargaud, 17.5
42- (=) Les seigneurs de Bagdad, Brian K. Vaughan, Niko Henrichon, Urban Comics, 17.5
43- (=) Tokyo Sanpo, Florent Chavouet, Editions Philippe Picquier, 17.5
44- (=) La chronique des immortels, Von Eckartsberg, Van Kummant, Paquet, 17.5,Tome 1, Tome 2,
45- (=) Les aventures de Michel Swing, Brunö, P.Jousselin, Treizetrange, 17.5
46- (=) Taïga Rouge, Arnaud Malherbe, Vincent Perriot, Dupuis, 17.5
47- (=) Umbrella Academy, Gérard Way, Gabriel Ba, Delcourt, 17.49,Tome 1, Tome 2,
48- (=) Blankets, Craig Thompson, Casterman, 17.44
49- (=) Abélard, Régis Hautière, Renaud Dillies, Dargaud, 17.4, Tome 1, Tome 2.
50- (=) American Born Chinese, Gene Luen Yang, Dargaud, 17.38

Petite histoire des colonies françaises, tome 3, la décolonisation, de Grégory Jarry et Otto T.

Couverture de Petite histoire des colonies françaises, tome 3, la décolonisation, de Jarry et Otto

Lorsque je vous ai parlé de Village toxique, j’avais promis de vous parler aussi de la Petite histoire des colonies françaises de Grégory Jarry et Otto T. Après le tome 2, l’Empire, parce qu’il rentre mieux dans le défi du Printemps arabe que le tome 1, l’Amérique française, voici le 3 en attendant le quatrième sur la Françafrique.

Le livre : Petite histoire des colonies françaises, tome 3, la décolonisation de Grégory Jarry et Otto T., éditions Flbl, 2009, non paginé, ISBN 978-2-914553-66-7.

L’histoire : à la veille de la première guerre mondiale, la France possédait un empire colonial de 12 millions de km². Les premières fissures apparaissent après cette guerre qui a coûté la vie à tant de personnes issues des colonies… Premiers soulèvements, premières répressions, la grande exposition coloniale de Paris en 1931… nous amènent à la seconde guerre mondiale et à l’Afrique du Nord comme base avancée en vue des débarquements d’Italie et de Provence… Des promesses d’autonomie avaient été faites, non tenues, et c’est le massacre de Sétif en mai 1945 [l’ouvrage passe sous silence ceux de Guelma et Kherrata]. le deuxième chapitre se déplace en Indochine jusqu’à la chute de Diên Biên Phû, à l’issue de la bataille du 13 mars au 7 mai 1954. Le troisième chapitre est consacré à la guerre d’Algérie et le dernier à la décolonisation du reste de l’empire colonial, à l’exception des dix DOM/TOM.

Mon avis : comme dans les tomes précédents, le récit est porté par un général de Gaulle très stylisé, qui introduit chaque séquence. Comme les autres livres signés Grégory Jarry et Otto T., nous sommes à la limite de la bande dessinée, avec sur chaque page un bloc de texte qui narre l’histoire et en dessous, une série de vignettes non délimitées par des cases, qui illustrent souvent avec beaucoup d’humour le texte, dans un dessin en noir et blanc sur fond vert (chaque volume a une couleur dominante…). L’histoire est survolée à grands traits, comme une introduction et une invitation à approfondir le sujet, ce qui est en effet indispensable pour mieux comprendre l’histoire contemporaine…

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Sémaphore de Christophe et Sandrine Bon

Couverture de Sémaphore de Christophe et Sandrine Bon

Logo BD for Womenpioche-en-bib.jpgUn album trouvé en fouillant les bacs à la médiathèque.

Le livre : Sémaphore de Christophe (scénario et dessin) et Sandrine (couleurs) Bon, collection Blandice, éditions Paquet, 2005, 74 planches, ISBN 978-2-88890-034-3.

L’histoire : de nos jours sur la plage près d’un sémaphore [le lieu n’est pas indiqué dans l’album, mais facilement reconnaissable quand on le connaît, il s’agit du fort Vauban de Fouras en Charente-Maritime]. Serge, dont le père, Jean, vient de mourir en lui laissant des lettres et des photographies, rencontre Mathilde, la fille d’Héloïse, qui a sombré depuis des années dans la folie. Un terrible secret semble lier un groupe de jeunes, remontant à l’été 1964. Que s’est-il passé? La photographie de cet été semble réveiller de sombres souvenirs chez Héloïse… Un troisième membre du groupe de jeunes pourra-t-il éclaircir ce mystère?

Mon avis : le scénario est bien mené au début (il a d’ailleurs reçu le prix du meilleur scénario au festival de Moulins en 2005)… et vire à l’invraisemblable (mais pourquoi pas?) dans le dernier tiers du volume. Un événement terrible… la folie… héréditaire? L’album pose les questions, ne fournit aucune réponse. L’ambiance donnée par le dessin et les couleurs, avec de grands aplats, est assez en accord avec le récit, même si je trouve que certains visages sont trop figés et manquent d’expression. Ces auteurs ont signé un autre album, en 2010, Les mauvais coups, la médiathèque l’a au catalogue mais il est affiché comme indisponible…

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Kaboul disco tome 1, de Nicolas Wild

Couverture de Kaboul disco tome 1, de Nicolas Wild

pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé cet album en fouillant dans les bacs de la médiathèque, la suite très bientôt avec le tome 2.

Le livre : Kaboul disco tome 1, Comment je ne me suis pas fait kidnapper en Afghanistan de Nicolas Wild (dessin et scénario) , collection contrecœur, éditions La boîte à bulles, 2007, 145 pages plus le bonus non paginé, ISBN 978-2849530535.

L’histoire : janvier 2005, essentiellement à Kaboul. A Paris, dessinateur de bandes dessinées, Nicolas Wild squatte chez un copain, mais il devient urgent de trouver un boulot. Une amie lui fait suivre une petite annonce qu’elle a trouvé de l’agence de communication Zendagui Media : ils cherchent justement un dessinateur, embauche immédiate… à Kaboul! Enfin, pas tout de suite Kaboul, l’avion – et ses passagers, surtout des humanitaires – est bloqué quelques jours à Bakou pour cause de mauvaises conditions météorologiques. Il finit par arriver à Kaboul, où il doit illustrer la nouvelle constitution Afghane avec Tristan, qui a déjà commencé le boulot. Il faut faire vite, les élections approchent. Il se retrouve coincé entre l’agence (un grand bureau partagé entre tous), la guest-house des employés (un grand appartement avec tous les employés de l’agence), les patrons logent ailleurs, le milieu des expatriés, les contraintes de sécurité (une humanitaire est d’ailleurs enlevée puis libérée)…

Mon avis : un album en noir et blanc assez dépouillé (peu de décors) qui raconte avec humour la vie d’un expatrié en Afghanistan, arrivé là un peu par hasard, au milieu d’humanitaires qui eux ont fait le choix de venir ici… Une vision très différente et moins profonde que celle de la série Le Photographe (qui se passe aussi en Afghanistan, mais dans les montagnes, le milieu des humanitaires pendant la guerre avec les Soviétiques, revoir le tome 1, le tome 2 et le tome 3). Car de l’Afghanistan et même de Kaboul, il est très peu question, à part la constitution et le milieu très fermé des expatriés, qui se retrouvent dans quelques lieux, entre eux, avec quasiment aucun contact à l’extérieur, si on excepte le chauffeur et la femme de ménage de l’agence… Un grand moment quand même, les candidats à l’élection sont représentés par des symboles dans ce peuple en grande partie illettré… avec par exemple un gros méchant dont le symbole sur le bulletin de vote et les affiches est un couple de nounours…

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Tchernobyl mon amour de Chantal Montellier

Couverture de Tchernobyl mon amour de Chantal Montellier

Logo BD for Womenpioche-en-bib.jpgUn album trouvé à la médiathèque en cherchant des albums de cette auteure engagée. Zazimuth avait parlé de cet album il y a déjà un bon moment… mais je l’avais inscrit dans le petit carnet offert par Emmanuelle. J’ai poursuivi la découverte de cette auteure avec Les damnés de Nanterre puis Paris sur sang, mystère au Père Lachaise.

Le livre : Tchernobyl mon amour de Chantal Montellier (scénario et dessin), et C.T. Monteson (couleurs), éditions Actes sud BD, 2006, 130 pages, ISBN 978-2742760435.

L’histoire : à Paris en 2006. Chris Winckler, journaliste indépendante, a reçu du journal de gauche La Vérité la commande d’une série d’articles pour les vingt ans de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Elle se plonge dans les documents de l’époque, dont le fameux arrêt du nuage aux frontières de la France, la minimisation par les diverses autorités, l’évacuation tardive des populations les plus contaminées. En allant à l’inauguration d’une exposition destinée à lever des fonds pour les victimes, elle tombe sur un homme qui dénonce les organisateurs, qui ne lèveraient les fonds que pour eux… il finit battu par les sbires des Organisateurs. Intriguée, Chris réussit à le faire parler, c’est un ancien ingénieur, qui état présent sur place le jour de la catastrophe… Est-il si simple d’en parler vingt ans après? Chris va devoir affronter aussi la censure par son propre journal…

Mon avis sur la BD : dans le contexte de Fukushima, il est indispensable de lire cet album… et de voir qu’aucune leçon n’a été tirée ni de la catastrophe par elle-même, ni pour la gestion de la crise, la chaîne de prises de décisions est aussi défaillante aujourd’hui! Du côté de la bande dessinée, j’ai eu un peu de mal avec ces dessins très noirs, et l’utilisation de couleurs vives. Toutes les citations en russe ne sont pas traduites (mais compréhensibles avec un niveau très basique et rouillé en russe, en fait)… Aucune révélation pour qui s’intéresse un peu au sujet, mais pour ceux qui n’ont suivi que de loin cette catastrophe ou cru les autorités, sans regarder les divers témoignages, documentaires et synthèses de contre-enquêtes, alors cet album est une bonne base pour mieux comprendre Tchernobyl, ses causes et ses conséquences.

Sur le nuage radioactif qui contourne la France, je préfère le dessin proposé par Grégory Jarry et Otto T. dans Village toxique.

Mon avis sur le sujet : Quand on lit les rapports de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), notamment sur la gestion des incidents avec des chaînes de décision également approximative (revoir l’épisode de la fuite de tritium à la centrale de Civaux dans la Vienne en janvier 2012, la suite de cette fuite en février 2012, incident certes mineur mais très mal géré, ça serait pareil avec un accident plus important), ou la qualité déplorable du béton pour la construction de l’EPR de Flammanville (voir la page de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) sur l’EPR), on ne peut qu’être inquiet sur la construction du super sarcophage de Tchernobyl, qui doit recouvrir l’actuel, plein de fissures et de fuites par le même mastodonte du BTP qu’à Flammanville… sans l’ASN pour contrôler et faire casser tout ce qui est trop approximatif, comme du béton avec des cailloux mais sans ciment (voir les lettres de suite d’inspection du réacteur EPR de Flamanville de l’ASN, notamment une intéressante série en 2010 et 2011, ça semble un peu mieux en 2012)…

Pour aller plus loin : voir le site officiel de Chantal Montellier et voir le mini-reportage sur Arte TV.

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Top BD de juin 2012

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Comme d’habitude, en gras, ceux que j’ai chroniqués ici…

Merci à Yaneck / Les chroniques de l’invisible pour ces savants calculs et cette organisation. Et avec le choix de chroniquer à parité des BD d’hommes et de femmes, j’espère que des auteures (en plus de Marjanne Satrapi) entreront dans ce classement… Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

1- (=) Gaza 1956, Joe Sacco, Futuropolis, 19.17, voir mon avis : Gaza 1956

2- (=) Persépolis, Marjanne Satrapi, L’Association, 18.94

3- (=) Saison Brune, Philippe Squarzoni, Delcourt, 18.83, voir mon avis sur Saison brune

4- (=) Maus, Art Spiegelmann, Flammarion, 18.81, j’ai parlé ici du tome 1 : mon père saigne l’histoire, et du tome 2, Et c’est là que mes ennuis ont commencé

5- (= ) Le journal de mon père, Jiro Taniguchi, Casterman, 18.67

6- (=) Idées Noires, Franquin, Fluide Glacial, 18.5

7- (=) NonNonBâ, Shigeru Mizuki, Cornélius, 18.5

8- (-) Habibi, Craig Thompson, Casterman, 18.45

9- (=) Asterios Polyp, David Mazzuchelli, Casterman, 18.38

10- (=) Portugal, Cyril Pedrosa, Dupuis, 18.38

11- (=) Tout seul, Christophe Chabouté, Vents d’Ouest, 18.29

12- (=) Universal War One, Denis Bajram, Soleil, 18.27, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6.

13- (=) Le Grand pouvoir du Chninkel, Van Hamme, G. Rosinski, Casterman, 18.25

14- (=) V pour Vendetta, Alan Moore, David Lloyd, Delcourt, 18.22

15- (=) Urban tome 1- Les règles du jeu, L. Brunschwig, R. Ricci, Futuropolis, 18.2

16- (=) Le sommet des dieux, Yumemuka Bura, Jirô Taniguchi, Casterman, 18.16, Tome 1,Tome 2,Tome 3, Tome 4, Tome 5.

17- (=) Quartier Lointain, Jiro Taniguchi, Casterman, 17.95, je l’ai lu aussi, voir mon avis

18- (=) Les ignorants, Etienne Davodeau, Futuropolis, 17.9, je l’ai aussi beaucoup aimé

19- (=) Pinocchio, Winschluss, Les Requins Marteaux, 17.85

20- (=) Les enfants de Jessica tome 1, L. Brunschwig, L. Hirn, Futuropolis, 17.83

21- (=) Il était une fois en France, Fabien Nury, Sylvain Vallée, Glénat, 17.8, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5.

22- (=) La mémoire dans les poches, L. Brunschig, E. Leroux , Futuropolis, 17.8, Tome 1, Tome 2,

23- (=) Pyongyang, Guy Delisle, Delcourt, 17.78, j’en ai parlé ici

24- (=) La Brigade Chimérique, Serge Lehman, Fabrice Colin, Gess, L’Atalante, 17.78, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6.

25- (N) Azimut tome 1, Wilfrid Lupano, Jean-Baptiste Andréae, Vents d’Ouest, 17.7

26- (=) Gemma Bovery, Posy Simmonds, Denoël, 17.75

27- (=) La mort dans l’âme, Sylvain Ricard, Isaac Weins, Futuropolis, 17.75

28- (=) L’histoire des trois Adolf,Osamu Tezuka, Tonkam, 17.75

29- (=) Manabé Shima, Florent Chavouet, Editions Philippe Picquier, 17.7

30- (=) Walking Dead, Robert Kirkman, Tony Moore, Charlie Adlard, Delcourt, 17.68, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6, Tome 7, Tome 8, Tome 9, Tome 10,Tome 11, Tome 12, Tome 13,Tome 14,Tome 15,

31- (=) Trois Ombres, Cyril Pedrosa, Delcourt, 17.67

32- (N) Holmes, Luc Brunschwig, Cecil, Futuropolis, 17.67, Tome 1, Tome 2, Tome 3.

33- (+) En chemin elle rencontre, Collectif, Des ronds dans l’eau, 17.67, Tome 1, Tome 2, j’ai parlé du tome 1

34- (=) Cerebus tome 1, Dave Sim, Vertige Graphics, 17.63

35- (=) L’orchestre des doigts, Osamu Yamamoto, Editions Milan, 17.5, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4.

36- (=) Alpha… Directions, Jens Harder, Editions de l’An 2, 17.5

37- (=) Anuki, Stéphane Sénégas, Frédéric Maupomé, Editions de la Gouttière, 17.5, Tome 1, Tome 2,

38- (=) Lydie, Zidrou, Jordi Lafebre, Dargaud, 17.5

39- (=) Les seigneurs de Bagdad, Brian K. Vaughan, Niko Henrichon, Urban Comics, 17.5

40- (=) Tokyo Sanpo, Florent Chavouet, Editions Philippe Picquier, 17.5

41- (=) La chronique des immortels, Von Eckartsberg, Van Kummant, Paquet, 17.5, Tome 1, Tome 2,

42- (=) Les aventures de Michel Swing, Brunö, P.Jousselin, Treizetrange, 17.5

43- (=) Taïga Rouge, Arnaud Malherbe, Vincent Perriot, Dupuis, 17.5

44- (=) Umbrella Academy, Gérard Way, Gabriel Ba, Delcourt, 17.49, Tome 1, Tome 2,

45- (=) Blankets, Craig Thompson, Casterman, 17.44

46- (+) Abélard, Régis Hautière, Renaud Dillies, Dargaud, 17.4, Tome 1, Tome 2.

47- (=) American Born Chinese, Gene Luen Yang, Dargaud, 17.38

48- (=) Le Gourmet solitaire, Masayuki Kusumi, Jiro Taniguchi, Sakka, 17.38

49- (=) Mezek, Yann, André Juillard, Le Lombard, 17.38

50- (+) La vie de Bouddha, Osamu Tezuka, Editions Tonkam, 17.35, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tomes 6 à 8.

Ça ne coûte rien, de Sylvain Saulne

Couverture de Ca ne coûte rien, de Sylvain Saulne

pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé dans les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Ça ne coûte rien de Sylvain Saulne (dessin, scénario et couleurs), collection KSTR, éditions Casterman, 2011, 190 pages, ISBN 9782203030572.

L’histoire : à Shanghai en 2008. Pierre vient de débarquer avec un visa de trois mois dans l’attente de toucher un héritage. Il a de quoi vivre en attendant… Caroline, l’amie qu’il devait rejoindre, est occupée et lui envoie Daniel, qui va lui faire découvrir la ville et lui présente ses deux colocataires, une française, Marianne, et une chinoise, Emmanuelle. Côté face, Shanghaï est une ville riche, pleine de plaisirs, où Pierre commence à dépenser sans compter aux côtés de ses amis expatriés… Côté pile, où il tombe un jour par hasard, ce sont des taudis, des logements en ruine, la grande misère… Le visa arrive à expiration, l’héritage n’est toujours pas arrivé, mais Pierre décide de rester, avec 789 € en poche, commence une deuxième partie de sa vie beaucoup plus économe…

Mon avis : un album aux couleurs pastel, puis de plus en plus sombre et gris, vers la fin la nourriture, quand elle devient une obsession pour le narrateur, qui maigrit au fil des pages, prend des couleurs plus vives. Cette bande dessinée, comme d’autres dont je vous ai déjà parlé, aborde la question des expatriés qui vivent entre eux, coupés de la réalité du pays où ils vivent… Une Shanghaï à deux visages, le côté fête et pimpant des quartiers pour touristes et expatriés, le côté sordide un peu à l’écart, où vit la majorité de la population.

Pour aller plus loin : voir le site officiel de Sylvain Saulne.

Logo 2012 du Top BD des blogueurs, nouvelle version Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.