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Cathédrale de Poitiers, porte Saint-Michel (1) : partie droite

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 01, position sur le portail,

La porte Saint-Michel, sur le côté nord de la cathédrale de Poitiers, a été construite dans le premier quart du 13e siècle (donc presque 50 ans après le début du chantier de la cathédrale et 50 ans avant la sculpture de la façade occidentale).

La sculpture développe le thème de l’enfance de Jésus, rapportée un peu dans le désordre… Je vais vous montrer aujourd’hui la sculpture du piédroit droit (ouest, encadré sur la photographie), je vous parlerai bientôt du piédroit gauche (est). Contrairement à la façade occidentale, ici, il n’y a pas eu de nettoyage récent, et si vous voulez venir le visiter, attention aux pigeons (la photographie de l’autre jour a été prise ici), il y a d’archaïques piques qui ne fonctionnent guère, en tout cas, pas comme les fils à décharge électrique de la façade occidentale.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 02, vue générale

De gauche à droite, les chapiteaux sculptés montrent l’Annonciation, les rois mages et la Visitation. Remettons donc ces scènes dans l’ordre.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 03, l'Annonciation Le premier chapiteau à gauche montre l’Annonciation (Luc 1, 26-38). Sur la gauche se tient l’archange Gabriel qui annonce à Marie, debout devant lui, sa grossesse. Marie est coiffée d’un voile assez couvrant et tient un livre dans la main gauche. Tous les personnages sont richement vêtus.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 04, Joseph derrière l'Annonciation Juste derrière se tient un homme dubitatif, qui se tient la tête de la main droite, coiffé de la calotte juive, il s’agit de Joseph… Ben oui, Marie (enfin, Dieu…) lui a fait un enfant dans le dos, comme qui dirait…

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 05, la visitation Le dernier chapiteau à droite montre la Visitation (Luc 1, 39-56). Il s’agit de la visite que rend Marie, future mère du Christ, à sa cousine Élisabeth, enceinte de Jean Baptiste. Les deux femmes, voilées, s’enlacent.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 06, l'adoration des mages Au centre, sur la gauche, on trouve l’adoration des mages (Matthieu 2, 11) : les trois rois mages, couronnés, viennent offrir leurs présents à la vierge Marie, assise à droite de la scène avec Jésus sur ses genoux. Les rois mages sont couronnés et se tiennent devant un fond d’arbres luxuriants.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 07, un mage Voici un détail du premier mage (celui à droite), qui a une position un peu bizarre, en plein mouvement… genoux fléchis, le corps penché en arrière.

Poitiers, portail Saint-Michel de la cathédrale, droite, 08, la vierge à l'enfant Et enfin, la Vierge avec Jésus sur ses genoux, qui attend leur visite.

Si vous voulez comparer avec l’art roman de Poitiers, vous pouvez aller revoir sur la façade de Notre-Dame-la-Grande (en gros un siècle plus tôt) l’Annonciation, la Visitation, Joseph méditant. Vous pouvez aussi voir sur un chapiteau du chœur de l’église Saint-Pierre à Chauvigny l’Annonciation et l’adoration des mages.

 

Les clefs de voûte de la cathédrale de Poitiers

Poitiers, la clef portant la date de 1167 dans la cathédrale Il existe dans la cathédrale de Poitiers des clefs de voûte très intéressantes, hélas pas facile à photographier avec un appareil ordinaire et sans éclairage. Si vous voulez les voir vraiment, il faut que vous alliez les voir sur place avec des jumelles ou dans le livre que je vous ai signalé en fin d’article (page 48 pour la première, pages 133-135 pour les autres). La première se trouve dans la dernière travée centrale du chœur (juste devant le grand vitrail). Elle porte l’inscription « IN QUO A(nno) MCLXVII », en cette année 1167. Mais elle est écrite de manière curieuse. Vous avez la nervure centrale et les petits bourrelets autour. Dans les angles en bas de ce dernier, vous avez I d’un côté, N de l’autre. Sur la nervure en haut, A à gauche, VO à droite. Le A. pour Anno se trouve entre le Q et le VO. Ensuite, il faut lire en tournant. Sur la barre horizontale de la nervure, vous pouvez lire à gauche le M, en bas le C écrit tourné vers le haut, à droite le LX et au centre VII.

Schéma de la cathédrale de Poitiers, 1, dates sur la clef

Voici ci-dessous ce que ça donne sur un schéma. A quoi correspond cette année? A la fin de la construction de la voûte au moins de la partie orientale de la cathédrale, c’est l’année de la naissance de Jean (sans Terre), fils d’Aliénor d’Aquitaine, en Angleterre, que l’on ne voit pas non plus sur le grand vitrail (en bas à droite de celui-ci, il y a le plan de la cathédrale porté par les commanditaires des premiers travaux, Aliénor d’Aquitaine et Henri II Plantagenêt, encadrés de 4 enfants, soit Henri, Mathilde, Richard -le futur Richard Cœur de Lion et Geoffroy, Guillaume étant déjà décédé et Aliénor, Jeanne et Jean pas encore nés, donc le vitrail a sans doute été réalisé avant 1161, année de naissance de Mathilde. D’après les estimations (pour plus d’arguments, voir le livre cité en fin d’article), le chantier de la cathédrale a dû commencer entre 1154 et 1162.

Poitiers, les clefs historiées de la cathédrale

Vraiment désolée, on n’y voit pas grand chose…Nous sommes ici un peu plus tard que pour la clef de voûte portant la date, il y a eu un changement d’option de voûtement dans le chantier, et ces clefs sont sans doute réalisées entre 1180 et 1220/1230. J’ai organisé ici ce que l’on voit autour de la croisée du transept (au centre) où il y a un oculus pour laisser passer la corde des cloches, et les 7 clefs de voûte qui l’entourent, en haut nous sommes vers le chœur (dans la première des trois travées du chœur), en bas dans la troisième et dernière travée de la nef et les collatéraux, sur la ligne centrale dans l’axe du transept. Voici un schéma pour mieux vous repérer (attention, c’est juste un schéma, non conforme à l’échelle et à la forme exacte de la cathédrale).

Schéma de la cathédrale de Poitiers, 2, plan de la cathédrale

A part l’agneau, toutes les figures sont représentées à mi corps. Sur l’oculus central se trouvent 13 anges, 5 groupes de deux et trois seuls. Ils portent des livres, une croix, une couronne, un linge, une couronne d’épines. Pour les autres clefs, voici leurs thèmes en commençant en bas à gauche et en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre autour de l’oculus :

– un ange portant une petite croix avec un tau gravé,

– saint Paul déroulant un phylactère, une Vierge à l’Enfant (tous deux couronnés),

– saint Pierre bénissant de la main droite et portant une grosse clef dans la main gauche,

– un ange portant une croix dans sa main droite et une couronne dans la gauche,

– l’Agneau de Dieu avec une croix et un oriflamme sur le dos, son nimbe a un curieux décor,

– et le Christ représenté en buste sur un fond de feuillage et tenant une hostie dans la main gauche sa main droite est cassée, mais la position du coude laisse supposer qu’il bénissait).

Les clefs de voûte de la cathédrale de Poitiers ont été exclues par Y. Blomme de son étude sur les clefs de voûte du domaine Plantagenêt (parce qu’ici, il y a une influence d’artistes venus du nord), mais je trouve qu’elles sont quand même très proches de celles qu’il mentionne (voir référence ci-dessous), en particulier celles de l’église d’Airvault dans les deux-Sèvres.

Pour aller plus loin :

  • un livre : Collectif (Claude Andrault-Schmitt, Christian Barbier, Yves Blomme, Jean-Pierre Blin, Bernard Brochard, Marie-Thérèse Camus, Robert Favreau, François Jeanneau, Françoise Perrot, Yves-Jean Riou, Albert Rouet, Jean-Pierre Roussel), La cathédrale de Poitiers, éditions Le Temps qu’il fait, 2007, 176 pages (ISBN : 978-2-86853-415-6).
  • un article : Blomme, Yves. L’image de l’apocalypse dans la sculpture gothique Plantagenêt (XIIe et XIIIe siècles). Dans Apocalypse, imaginaire et création artistique, sous la direction de Marie-Claude Rousseau, Cahiers du CIRHiLL, Hors série 2004, Angers, Édition de l’UCO, p. 19-45.

Cathédrale de Poitiers : les vierges sages et folles

Poitiers, la cathédrale, portail sud, Vierges sages et folles, 1, position

Le thème des vierges sages et des vierges folles a connu un grand succès en Poitou à l’époque romane. On le retrouve ici à l’époque gothique, au début de la deuxième moitié du 13e siècle (dans les années 1260) sur la façade occidentale de la cathédrale de Poitiers. Vu le thème, que je vais vous expliquer tout de suite, on se serait plutôt attendu à le voir associé au portail central avec le Jugement dernier (avec la résurrection des morts, le paradis et l’enfer) et le Christ de la résurrection. Mais en fait, il est sur le portail consacré à Thomas.

Poitiers, la cathédrale, portail sud, Vierges sages et folles, 2, la voussure à gauche Voici de plus près la partie gauche (nord) de la voussure…

Poitiers, la cathédrale, portail sud, Vierges sages et folles, 3, la voussure à droite …et sa partie droite. Les Vierges sages et folles se trouvent sur le rouleau interne. Sur les autres se trouvent divers personnages.

Poitiers, la cathédrale, portail sud, Vierges sages et folles, 4, les sages Voici donc l’histoire… La parabole des vierges sages et folles se trouve dans, juste avant la parabole des talents. Il y avait dix vierges. Cinq étaient sages (prudentes) et avaient prévu de l’huile de rechange en attendant l’époux. Elles se trouvent à la droite du Christ (à gauche en regardant le portail). J’ai fait un montage en partant en bas à gauche jusqu’en haut à droite. Dans l’art roman, elles portent systématiquement une lampe dressée, parfois avec une flamme. Ici, beaucoup de bras sont cassés. Seule la première tient encore la lampe. La seconde tient un gros livre.

Poitiers, la cathédrale, portail sud, Vierges sages et folles, 5, les folles Les vierges folles ont été imprudentes. Elles n’ont pas prévu d’huile pour recharger leur lampe, qui s’est étiente pendant la nuit. Dans l’art roman, les lampes sont souvent renversées vers le bas et les têtes penchées en signe de folie et d’imprévoyance. Ici, aucune lampe n’est conservée, impossible de savoir si elles ont existé et dans quelle position. Le montage est fait depuis le haut à gauche jusqu’en bas à droite.

Poitiers, la cathédrale, portail sud, Vierges sages et folles, 4, le Christ Au centre se tient le Christ, l’Époux de la parabole, représenté en buste, les bras ouverts en signe d’accueil. La morale de l’histoire est: « Veillez, car vous ne savez ni le jour, ni l’heure », en clair, vous ne savez pas quand viendront la mort et l’Apocalypse, et le chrétien doit toujours être prêt…

Cathédrale de Poitiers : le portail de Thomas

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 01, vue générale Je vous emmène à nouveau visiter la façade occidentale de la cathédrale Saint-Pierre à Poitiers, sculptés sans doute au milieu du 13e siècle, dans un style gothique., un siècle après le début de la construction de l’édifice Alors qu’en Poitou-Charentes (contrairement à d’autres régions), il n’y a pas de tympan sculpté à l’époque romane, nous trouvons juste après des chefs-d’œuvre de sculpture sur les trois tympans de cette façade.je vous ai déjà montré le portail central avec le Jugement dernier (avec le paradis et l’enfer) et le Christ de la résurrection, et le portail nord, avec la dormition et le couronnement de la Vierge (et aussi des personnages sur les rouleaux à voir sur la partie externe droite). Aujourd’hui, direction le portail sud (à droite quand on regarde la façade. Alors que Poitiers avait développé les mêmes thèmes que la cathédrale Notre-Dame de Paris sur les deux autres portails, on trouve ici l’histoire de l’apôtre Thomas, là où à Paris on trouve la vie de sainte Anne (la mère de Marie). Je vous montre aujourd’hui le tympan, je vous montrerai une autre fois la sculpture de la voussure (voir les Vierges sages et les Vierges folles). Les différentes scènes du tympan sont encadrées de quatre anges encadrant le Christ situé sur la clef de l’arc, un livre dans la main gauche et bénissant de la main droite.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 02, le tympan Saint Thomas est rarement représenté sur les cathédrales. On le trouve par exemple isolé dans l’ébrasement du portail nord de la façade occidentale de la cathédrale de Strasbourg. Mais Poitiers est probablement le seul tympan entièrement consacré à la vie de l’apôtre Thomas. Le tympan est organisé en deux registres, séparé par une ligne horizontale ondulée (symbolisant les nuages) et interrompue.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 03, le registre inférieur Sur le registre inférieur se trouvent trois groupes de trois personnages, plus les deux anges du rouleau qui participent à la gloire du Christ mais aussi observent cette scène.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 07, petit monstre à gauche Sous les pieds de ces deux anges se trouvent des petits monstres simiesques (d’habitude plutôt associés aux forces du mal), voici celui de gauche…

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 08, petit monstre à droite … et celui de droite. Sous les pieds des anges du portail de la Vierge se trouvent aussi des personnages, mais il s’agit alors de deux femmes prosternées.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 04, registre inférieur, groupe à gauche Sur la scène de gauche, trois personnes debout portent des livres, celui de droite avec une inscription. Il s’agit d’apôtres.. Derrière eux se tient un ange qui les observe tout en participant à la scène du rouleau.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas,05, registre inférieur, groupe au centre Au centre, un personnage jeune (imberbe) et saint (auréolé), sans doute aussi un apôtre, regarde Thomas, au centre, mettre le doigt dans la plaie du Christ (dont on devine à peine la croix sur le nimbe) qui leur fait face.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 06, registre inférieur, groupe à droite Sur la scène de droite, on retrouve deux hommes barbus et un imberbe. Celui de gauche semble porter un rouleau, celui du centre une croix et celui de droite un livre enfermé dans un coffret orné de pierreries. Ce sont également des apôtres. Parmi les sept apôtres / disciples accompagnant Thomas, Marie-Thérèse Camus a reconnu Pierre, André et Jean, je trouve que les attributs ne sont pas très clairs et ne permettent pas d’identification certaine (mais bon, je ne suis pas spécialiste de la sculpture religieuse…). Derrière, l’ange qui participe à l’autre scène tout en regardant celle-ci.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 10, registre supérieur, la maison au centre Au centre du registre supérieur se trouve une maison portée vers le ciel par deux anges, alors qu’un ange sort de chacune des deux portes au rez-de-chaussée de cette maison et deux autres sont accoudés aux fenêtres. Quatre têtes sont représentées sous la maison. Il fait allusion à la légende rapportée dans la légende dorée (écrite par Jacques de Voragine au début du 13e siècle) de Thomas aux Indes. Celui-ci avait dilapidé tout l’argent donné par le roi des Indes pour construire un palais en le distribuant aux pauvres. Le roi l’avait condamné à mort, mais son frère, mourant, avait eu la vision dans le ciel un palais (représenté par cette maison) en or, en argent et en pierreries.Thomas est alors gracié, le roi se convertit au christianisme et reçut le baptême.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 11, registre supérieur, scène à gauche Dans la partie gauche du registre supérieur se trouvent trois personnages debout au centre, un quatrième, accroupi devant eux, les regarde alors qu’un cinquième est agenouillé en position de prière à l’arrière.

Poitiers, cathédrale, portail de Thomas, 12, registre supérieur, scène à droite Sur la droite du registre supérieur, quatre personnages discutent debout et légèrement penchés (le premier pourrait être Thomas) devant un cinquième assis devant eux (sans doute le frère mourant du roi) et un sixième agenouillé à l’arrière de la scène.

Pourquoi Thomas ici à Poitiers? Marie-Thérèse Camus a évoqué qu’il pourrait s’agir d’une allusion à l’assassinat de Thomas Becket assassiné en 1170 dans la cathédrale de Canterbury sur l’ordre d’Henri II Plantagenêt (le deuxième mari d’Aliénor d’Aquitaine, qui ont fondé la cathédrale de Poitiers et que l’on voit sur le grand vitrail du chœur). Les reliques de Thomas Becket, canonisé entre temps, étaient arrivées en 1174 à la cathédrale de Poitiers. L’apôtre saint Thomas serait alors ici par substitution à l’autre saint Thomas (Becket). Pourquoi pas…

Pour aller plus loin : un beau livre récent, Collectif (Claude Andrault-Schmitt, Christian Barbier, Yves Blomme, Jean-Pierre Blin, Bernard Brochard, Marie-Thérèse Camus, Robert Favreau, François Jeanneau, Françoise Perrot, Yves-Jean Riou, Albert Rouet, Jean-Pierre Roussel), La cathédrale de Poitiers, éditions Le Temps qu’il fait, 2007, 176 pages (ISBN : 978-2-86853-415-6).

Cathédrale de Poitiers : le jugement dernier

Poitiers, le portail central de la cathédrale, 2, le tympan sculpté

Sur la façade occidentale de la cathédrale de Poitiers, le tympan du portail central est consacré au jugement dernier et à la résurrection. Je vous ai déjà présenté le le Christ de la résurrection, encadré de quatre anges, de Marie et de Jean dans le registre supérieur. Je vous montre aujourd’hui les registres inférieur et central. Pour ceux qui connaissent la cathédrale de Paris, la représentation du tympan du portail central y traite le même sujet, dans une figuration assez proche. On trouve ce thème aussi sur les cathédrales de Bourges, de Strasbourg (portail sud de la façade occidentale à découvrir bientôt ici), d’Amiens ou encore de Bazas. Dans la Vienne, il était également figuré sur le portail gothique central (aujourd’hui détruit) de l’abbaye de Charroux. La sculpture du portail de Poitiers daterait du milieu du 13e siècle ou juste après, presque un siècle après le début de la construction de cette cathédrale.

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 01, vue générale

J’avais publié le seul Paradis en janvier 2009, à l’occasion du spectacle du même nom de Romeo Castellucci, librement inspiré de Dante.

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 02, partie gauche de la résurrection des morts Dans le registre inférieur, les morts, représentés nus et asexués, comme à Bourges (alors qu’ils sont habillés à Paris et à Strasbourg).

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 03, résurrection des morts Je vous les montre tous, depuis la gauche vers la droite…

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 04, résurrection des morts Vous avez vu, les morts se lèvent, repoussent les couvercles, certains restent dans le cercueil, d’autres en sortent les jambes…Il sont plusieurs par cercueil, ou plutôt par sarcophage, il semble plutôt s’agir ici de cuve monolithe (d’une seule pièce) en pierre, alors que dans les fouilles des cimetières de cette époque, on trouve plutôt des coffres en pierre composés de plusieurs pierres ou des inhumation en pleine terre (dans les linceuls dont on peut retrouver les épingles) ou dans des cercueils en bois (disparus mais dont il reste les clous).

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 05, résurrecttion des morts, à droite Il y en a même un qui semble inquiet et se bouche les oreilles, vous le voyez coincé entre deux couvercles? D’autres prient, vous en voyez sur chaque photographie ou ici tout à droite.

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 15, le jugement, partie centrale Dans le registre central, les morts ont retrouvé leur vêtements, les femmes leur voile… Seul un archange (Michel) se trouve au milieu de la scène et dirige les uns et les autres soit vers sa droite (la gauche quand on regarde) et le paradis soit vers sa gauche et l’enfer. Mais contrairement à d’autres représentations de la même époque, il n’y a pas ici la balance de la pesée des âmes. Il tient juste une épée (de feu) dans la main droite.

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, le jugement, 17, l'enfer Des diables à la tête simiesque et dénudés accueillent les pécheurs en enfer.Celui que l’on voit sur la gauche de cette image semble forniquer avec l’une des pécheresses.

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 18, l'enfer Et jusqu’au dernier, au centre de cette photograhie, qui porte un damné sur son dos avant de le lâcher dans la gueule d’un monstre symbolisant cet enfer.

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 19, la gueule de l'enfer

Voici cette gueule de plus près… et quelques flammes en arrière-plan. Vers le centre de la gueule, l’un des pécheurs semble être transformé à l’état de squelette.

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 20, le paradis Les élus, souriants, sont quant à eux emmenés vers la porte un paradis…La chose cylindrique qui dépasse du faux linteau (la séparation horizontale entre les registres), entre deux têtes, est en fait le pavillon de la trompe de l’ange agenouillé au-dessus. Les trompettes de l’Apocalypse ne sont pas loin de cette scène, c’est assez logique…

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 21, détail du paradis

…où un archange (il a bizarrement un visage étrange) leur pose la couronne des élus sur la tête. Le cinquième élu (si l’on compte les têtes à partir de la gauche) porte (comme celui qui est derrière lui) un vêtement de moine à capuche et une ceinture faite d’une cordelette, il pourrait s’agir de saint François d’Assise, qui avait été canonisé en 1228. (donc une trentaine d’années environ avant la sculpture de ce portail). Pas de trompettes à Poitiers, contrairement à d’autres représentations du Jugement dernier.

Pour aller plus loin : un beau livre récent, Collectif (Claude Andrault-Schmitt, Christian Barbier, Yves Blomme, Jean-Pierre Blin, Bernard Brochard, Marie-Thérèse Camus, Robert Favreau, François Jeanneau, Françoise Perrot, Yves-Jean Riou, Albert Rouet, Jean-Pierre Roussel), La cathédrale de Poitiers, éditions Le Temps qu’il fait, 2007, 176 pages (ISBN : 978-2-86853-415-6).

Confolens, l’église Saint-Maxime

Confolens, l'église Saint-Maxime, 1, le portail occidental Nous retournons à Confolens avec, ce mois-ci, l’église Saint-Maxime, sur la rive droite de la Vienne, dépendant du diocèse de Limoges. Il s’agissait d’un prieuré dépendant de l’abbaye de Lesterps (à découvrir ici). Vous trouverez un dossier plus complet sur l’église Saint-Maxime de Confolens ici. La seule partie ancienne concernée est le portail occidental, construit en granite.

Confolens, l'église Saint-Maxime, 2, détail du portail limousin avec chapiteaux à crochets Il date probablement de la transition de l’époque romane et de l’époque gothique, autour de 1200. Il s’agit de ce que l’on appelle un portail limousin, qui se caractérise par une voussure composée d’un ensemble de rouleaux en arc légèrement brisé, quatre dans le cas présent, reposant sur des chapiteaux ornés de crochets, ces sortes de boules cannelées que vous voyez sur la photographie de détail.

Confolens, l'église Saint-Maxime, 3, le côté nord Le reste de l’église a été reconstruit au fil des siècles. D’importants travaux ont lieu lorsque, après des années d’abandon pendant la Révolution, l’édifice a été rendu en mauvais état au culte.

Confolens, l'église Saint-Maxime, 4, les maisons adossées au nord Mais des travaux importants avaient déjà eu lieu au 15e siècle, comme on le devine aux ouvertures du côté nord de l’église.

Confolens, l'église Saint-Maxime, 4, les maisons adossées au nord De ce côté, de nombreuses échoppes étaient adossées à l’église. Elles ont été progressivement démolies dans le dernier quart du 19e siècle, même s’il reste encore cette maison à pans de bois, avec des fenêtres en pierre à couverture en accolade (du 15e ou plus probablement du 16e siècle, plus de détails ici), qui a échappé aux démolitions.

Confolens, l'église Saint-Maxime, 5, l'élévation sud et le clocher Le côté sud est plus difficile à voir, il y a le presbytère et diverses maisons accolées. Allez, courage, on monte vers la porte de Ville, puis le donjon et on redescend vers la rue de la Cure, pour réussir à voir le mur sud de la nef et le « joli » clocher des années 1850. De là haut (non, vous n’y monterez pas… et j’en connais qui ont de méchants souvenirs de la descente) il y a une très belle vue sur Confolens et surtout sur la Salle, ancienne porte de ville et tribunal médiéval qui du bas, est difficile à prendre en photographie tant il est enserré dans le bâti…

Confolens, l'église Saint-Maxime, 6, l'intérieur Un petit tour à l’intérieur, pour lequel je vous reparlerai du mobilier religieux contemporain qui inclut des éléments romans provenant de l’église détruite Saint-Michel de Confolens.

Des violettes à Confolens, vues de prèsQuelques précisions : en mars 2010, j’ai profité d’une belle journée printanière à Confolens (pour un colloque) pour faire une série de photographies et partager avec vous quelques-une d’entre elles, comme ces violettes près de l’église Saint-Barthélemy (revoir ici sa façade). Pour plus d’informations sur Confolens et la communauté de communes du Confolentais, deux livres sont toujours en librairie, Parcours du patrimoine n° 325 consacré à Confolens, ou encore l’image du patrimoine Le Confolentais : entre Poitou, Charente et Limousin.

La sculpture 15e siècle, façade de Sainte-Radegonde à Poitiers (3)

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, vue du tympan Comme promis, voici la réponse à la question de la semaine dernière. Combien y a-t-il d’apôtres dans les niches du portail de la fin du 15e siècle de l’église Sainte-Radegonde à Poitiers ? Sont-ils bien douze???

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, numérotation des apôtres et sculptures du 19e siècle Allez, on compte, au passage, je vous rappelle que les statues centrales (dans le rectangle bleu) datent de la fin du 19e siècle. Aïe, quatorze niches, que se passe-t-il? Le collège apostolique est-il accompagné, comme à Notre-Dame-la-Grande, d’un pape et d’un évêque ? Il va falloir sortir les jumelles, ou le zoom de l’APN…

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, le Christ supporté par deux anges La réponse se trouve au centre… Vous ne voyez pas bien?

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, le Christ de la clef Sur la clef de l’arc se trouve le Christ, représenté en buste.

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, l'ange de gauche Et en fait, il est porté au ciel par deux anges… J’ai redressé les photographies pour qu’ils soient plus faciles à lire… Les ailes de celui de gauche sont bien visibles…

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, l'ange de droite C’est un peu moins net à droite…

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, apôtres 1 à 6 Nous avons donc bien douze apôtres (enfin, le dernier en bas à droite a disparu). Comme je vous le disais l’autre jour, ils sont trop endommagés pour être identifiés… Voici les 6 à gauche…

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, apôtres 7 à 12 … et les six à droite… Ah, et qui sont les apôtres ? Et bien, leurs noms varient selon les évangiles! La liste est donnée quatre fois dans le Nouveau testament. Il y a quand même des constantes… Ils sont toujours douze. Pour Matthieu, X (1-4) et Marc, III (3-19), il s’agit de Simon (dit Pierre), André (son frère), Jacques et Jean (deux frères fils de Zébédée), Philippe, Barthélemy, Thomas, Matthieu, Jacques (fils d’Alphée), Thaddée, Simon le Cananéen et Judas l’Iscariote. Pour Luc VI (12-16), les Actes des Apôtres 5 (13), il s’agit de Pierre et André, son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques (fils d’Alphée), Simon (appelé le zélote), Jude « de Jacques » et Judas l’Iscariote.

Si vous voulez en savoir plus sur l’église Sainte-Radegonde à Poitiers, vous pouvez relire les autres articles sur les chevets de la cathédrale et de Sainte-Radegonde vus de loin, le chevet vu de près, le parvis de justice du 15e siècle (avec un détail du pavage ici), la façade occidentale : les parties romanes, le portail de la fin du 15e siècle (le collège apostolique et les singes monstrueux), les sculptures de la fin du 19e siècle (Vierge à l’Enfant, saintes Agnès, Radegonde, Disciole, saint Hilaire).

La sculpture 15e siècle, façade de Sainte-Radegonde à Poitiers (2)

Poitiers, église Sainte-Radegonde, le portail avec les parties des 19e et 21e siècles

En ce dimanche midi, nous retournons voir le portail de l’église Sainte-Radegonde à Poitiers. Vous connaissez maintenant tout du parvis de justice et de son dallage. Je vous remets la photographie de la semaine dernière, il vous faut donc faire abstraction des rectangles bleus (copie de gargouilles en matériau polymère) et le grand rectangle rouge (sculptures de la fin du 19e siècle).

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, 1, la clef de voûteJe vous ai montré la semaine dernière les petits monstres qui se cachent dans le feuillage du portail de la fin du 15e siècle (vers 1490 pour l’abattage des bois de la porte), aujourd’hui, nous allons nous concentrer sur l’arc central occupé par le Christ, au centre sur la clef de voûte, encadré du collège apostolique (l’ensemble des douze apôtres), dans une position donc différente de celui que je vous ai montré pour Notre-Dame-la-Grande. Avec les têtes cassées et la plupart des mains, il est presque impossible d’identifier les différents apôtres, du coup, je vous les montre juste comme ça, comme si vous regardiez l’arc en allant de la gauche vers la droite… et je vous laisse compter… Y a-t-il vraiment douze personnages (apôtres) en plus du Christ??? Réponse la semaine prochaine avec une présentation en frise des apôtres!

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau central, 1

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau central, 2

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau central, 3

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau central, 4

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau central, 5

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau central, 6

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau central, 7

La sculpture 15e siècle, façade de Sainte-Radegonde à Poitiers (1)

Poitiers, église Sainte-Radegonde, le portail avec les parties des 19e et 21e sièclesEn ce dimanche midi, nous retournons voir le portail de l’église Sainte-Radegonde à Poitiers. Nous descendons donc sur le parvis de justice, traversons la partie pavée et regardons la façade. Sur le clocher-porche roman a été plaqué, à la fin du 15e siècle (lors des derniers travaux de restauration, les vantaux du portail ont pu être datés par dendrochronologie : les bois ont été abattus vers 1490, voici qui date à peu près le portail et le parvis) un portail gothique flamboyant. Je vous remets la photographie de la semaine dernière, il vous faut donc faire abstraction des rectangles bleus (copie de gargouilles en matériau polymère) et le grand rectangle rouge (sculptures de la fin du 19e siècle (Vierge à l’Enfant, saintes Agnès, Radegonde, Disciole, saint Hilaire). Cette église a une longue histoire, que je ne reprends pas ici, reportez-vous aux articles précédents, et aussi à ceux-ci sur le chevet et le tombeau de Radegonde, ainsi que pour un chapiteau qui porte Daniel dans la fosse aux lions et la Tentation d’Adam et Ève.

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, 1, la clef de voûte La voussure (l’arc qui entoure le portail) est composée de quatre rouleaux. Nous allons faire abstraction de celui qui est complètement à l’extérieur. Pour les trois autres rouleaux, au centre, le Christ, sur la clef de voûte, est encadré du collège apostolique (l’ensemble des douze apôtres), je vous les montrerai en détail la semaine prochaine et la suivante. Les rouleaux qui l’encadrent portent un riche décor de feuillages très découpés, une prouesse de sculpture.

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, 2, la partie gauche de la voussure Dans ce feuillage se cachent de petits monstres incarnés dans des singes… Vous ne les voyez pas bien?

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau externe, 1, la base à gauche Vous êtes prêts pour la visite de détail? Je commence par la gauche et vais peu à peu vers la droite… en commençant par la base de la voussure. Mon préféré est le dernier!

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau externe, 2, premier singe Vous le voyez mieux si je me place plus en-dessous? Il a perdu la tête, mais ce monstre (un singe sans doute, comme les suivants) a capturé un animal qu’il a tué et tient entre ses pattes…

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau externe, 3, deuxième singe On remonte un peu… un petit singe? On dirait qu’il s’agit d’une représentation de sacrilège de l’hostie, regardez le petit rond sur sa langue…

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau externe, 4, troisième singe Le suivant est aussi un singe qui semble dégringoler dans les feuillages…

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau externe, 5, quatrième singe On monte un peu plus, celui-ci semble carrément se moquer du passant… Ah, pour ceux qui se posent des questions, les fils à droite sont un dispositif contre les pigeons, un peu de courant qui circulent et les empêchent de se poser (c’est un peu le même principe que les fils à vaches). Je vous ai montré un dispositif du même genre sur l’hôtel de ville.

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau externe, 6, cinquième singe On passe de l’autre côté du rouleau… Celui-ci a presque la même position…

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau externe, 7, sixième singe Le suivant a plus souffert des outrages du temps…

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau externe, 8, septième singe Comme l’avant-dernier, qui a perdu la tête et les bras…

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau externe, 9, huitième singe Le dernier est mon préféré! Tête en bas, toutes griffes et dents dehors! En le prenant un peu en contre-plongée, il a un air féroce!

La tuerie du cochon à la cathédrale de Poitiers

Stalles de la cathédrale de Poitiers, dosseret, tuerie du cochon Cela fait longtemps que je ne vous ai pas emmenés à la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers (retrouvez en fin d’article la liste des articles que j’ai publié sur le sujet). Nous y retournons donc aujourd’hui, avec un détail des stalles du 13e siècle…

Poitiers, les stalles sud de la cathédrale, écoinçon 8, la tuerie du cochon, carte postale ancienne Je suis désolée pour la photo, mais les stalles sud sont toujours à contrejour et trop cirées pour des photographies au flash… et je ne peux quand même pas, à titre privé, installé un éclairage indirect… Du coup, je vous mets quand même une carte postale ancienne, où l’écoinçon est peut-être plus clair… Ce charcutier se trouve sur le huitième écoinçon si l’on compte depuis la gauche en se mettant face aux stalles sud (celles à droite quand on rentre dans la cathédrale… à gauche quand on rentre par l’entrée prévue pour la visite des stalles, dos au chœur). Vous avez donc le cochon tout recroquevillé sur la gauche, en train d’être abattu à la hache par un homme. Dans le coin en haut à droite de l’écoinçon se trouve déjà une autre tête de porc. Est-il utile de rappeler l’importance des cochonnailles dans l’alimentation, bien salé, le porc se conserve longtemps en boudins, saucisses et autres terrines. Ici, il s’agit sans doute plutôt à un renvoi à une confrérie, une association de charcutiers, si l’on veut…

Et comme Michel Vallière l’a précisé en commentaire,  » n’oubliez pas l’assimilation des Juifs au cochon ! Et l’Église n’a eu de cesse de prier pour leur conversion avec de bons coups sur la tête : leur sacrifice. Un ouvrage traite très bien de cela: Claudine Fabre-Vassas: La Bête singulière : Les juifs, les chrétiens et le cochon, Paris, éditions Gallimard-NRF, 1994 (Collection Bibliothèque des sciences humaines) »… Une interprétation à creuser…

Les écoinçons des dorsaux des stalles nord, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’ouest (à gauche quand on les regarde)

Les écoinçons des dorsaux des stalles sud, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’est (à gauche quand on les regarde)

  • écoinçon 1 et tous les écoinçons impairs, des anges, le premier à gauche porte une seule couronne, le dernier à droite a été coupé lors du rétrécissement des stalles, les autres portent deux couronnes, comme sur la rangée nord
  • écoinçon 2 : un lion mange un dragon
  • écoinçon 4 : deux avants-corps de chien
  • écoinçon 6 : deux lutteurs
  • écoinçon 8 : un charcutier avec ses outils et une tête de cochon
  • écoinçon 10 : un architecte
  • écoinçon 12 : l’avarice
  • écoinçon 14 : l’orgueil
  • écoinçon 16 : un homme âgé et barbu
  • écoinçon 18 : un basilic ou un cocatrix
  • écoinçon 20 : un homme assis et un animal fantastique

Le chevet

La façade occidentale

Les modillons de la nef

D’autres éléments dans la nef

Pour aller plus loin :

  • un schéma de stalles et un vocabulaire normalisé de description des stalles en français et en anglais, ont été établis par l’université Paris 4-Sorbonne (mais il manque les écoinçons…).
  • Un article ancien, mais intéressant : Amédée Boinet (1913) – Les stalles de la cathédrale de Poitiers, Compte-rendu du LXXVIIIe Congrès archéologique de France tenu en 1912 à Angoulême, 1913, p. 325-338. Consultable dans la bibliothèque numérique / Gallica de Bibliothèque nationale de France par ce lien
  • un beau livre récent avec quelques éléments sur les stalles : Collectif (Claude Andrault-Schmitt, Christian Barbier, Yves Blomme, Jean-Pierre Blin, Bernard Brochard, Marie-Thérèse Camus, Robert Favreau, François Jeanneau, Françoise Perrot, Yves-Jean Riou, Albert Rouet, Jean-Pierre Roussel), La cathédrale de Poitiers, éditions Le Temps qu’il fait, 2007, 176 pages (ISBN : 978-2-86853-415-6).