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Des statues religieuses au fil des rues de Poitiers

Poitiers, statues religieuses, 01, sainte Barbe rue de la Chaussée Poitiers, ville aux cent clochers… Mais en dehors des clochers, églises et autres institutions religieuses, il y a des statues qui se cachent dans des niches au fil des rues… Presque toutes semblent dater du 19e siècle. Je vous ai déjà montré saint Nicolas, voici quelques autres exemples aujourd’hui. Je commence rue de la Chaussée avec cette statue qui a pour attribut une tour. Il pourrait s’agir de sainte Barbe (fêtée dans quelques jours, le 4 décembre, juste avant saint Nicolas… le 6), dont les attributs sont une tour et une palme. Il y a pas très loin de là une chapelle sainte Barbe dans l’église Saint-Jean-de-Montierneuf. Il y avait des casernes dans ce quartier au 19e siècle (la caserne Dalesme dans les anciens bâtiments de l’abbaye Saint-Jean-de-Montierneuf, maintenant occupée par le rectorat, et ), dont le 20e puis le 109e régiment d’artillerie, sainte Barbe est la patronne des artilleurs (et des pompiers), ce pourrait être une piste. Mais pourquoi ici à l’écart de la caserne?

Poitiers, statues religieuses, 03, Sacré-Coeur de Jésus rue Roche d'Argent Rue Roche-d’Argent, près du musée Sainte-Croix et du baptistère Saint-Jean, un Christ avec un sacré cœur semble faire du prosélytisme…

Poitiers, statues religieuses, 04, sainte rue Roche d'Argent Deux maisons plus loin se trouve cette religieuse en prière.

Poitiers, statues religieuses, 05, vierge à l'enfant, rue Orillard A l’angle de la rue Orillard et de la rue Jean-Jaurès se trouve cette Vierge à l’Enfant, avec Marie et Jésus couronnés.

Poitiers, statues religieuses, 02b, Vierge à l'Enfant terrassant le serpent, rue Orillard Toujours rue Orillard, mais au n° 22, une Vierge à l’Enfant terrasse un dragon… C’est une manière très inhabituelle de représenter la Vierge à l’Enfant… sauf si l’on se souvient que le dragon et le serpent, c’est la même chose, tout animal hybride à queue de serpent est un dragon. Et la Vierge terrassant le serpent se trouve assez fréquemment, le serpent symbolisant le mal, mais aussi la tentation d’Ève. Eva / Ave (Maria), Marie qui rachète la faute d’Ève (attention, je ne fais que vous expliquer la scène et les croyances…).

Poitiers, statues religieuses, 2, détail de la Vierge à l'Enfant terrassant le serpent, rue Orillard Voici un détail de la Vierge, couronnée, tenant Jésus dans ses bras, leurs deux mains tenant la lance qui terrasse le serpent/dragon.

Poitiers, statues religieuses, 02b, détail du serpent, rue Orillard

Et j’ai essayé de prendre cette bête sous plusieurs angles différents…

Poitiers, statues religieuses, 06, Vierge à l'Enfant, rue de Puygarreau On en trouve une autre rue de Puygareau, presque en face de la chapelle Saint-Louis. Jésus porte un sacré cœur dans sa main gauche.

Poitiers, statues religieuses, 07, anges, rue Faguet Plus loin, à l’angle de la rue Faguet et de la rue de la Cathédrale, en face de l’enseigne au coq, deux anges doivent venir d’un édifice détruit…

Poitiers, statues religieuses, 08, un des anges, rue Faguet Voici le premier…

Poitiers, statues religieuses, 09, le deuxième des anges, rue Faguet Et le second qui, a bien y regarder, ne porte pas d’aile et n’est donc sans doute pas un ange…

Poitiers, statues religieuses, 11, détail d'une tête d'ange, rue Faguet Voici sa tête…

J’en ai d’autres en stock, mais cet article est déjà assez long, ça sera pour une autre fois…

Pour aller plus loin, un ouvrage d’un autre temps… Joseph-Marie-Ulysse Béduchaud, Le culte de la très Sainte Vierge dans le Poitou, à travers les siècles jusqu’à nos jours : souvenirs et documents recueillis par J.-M.-U. Béduchaud, Poitiers, société française d’imprimerie et de librairie, 1912

L’amiral Duperré par Pierre et Emile Hébert à La Rochelle

Le monument de l'amiral Duperré à La Rochelle, 01, le monument sur le vieux port L’amiral Duperré domine le vieux port de La Rochelle, au bout de la flèche rouge, pour vous repérer, en face de la Grosse Horloge.

Le monument de l'amiral Duperré à La Rochelle, 02, le monument

Le monument est composé d’un haut socle qui porte deux inscriptions et deux reliefs,

Le monument de l'amiral Duperré à La Rochelle, 03, de près surmonté d’une statue en bronze de l’amiral qui tourne le dos à la mer (ou, pour être plus positif, regarde sa ville natale).

Le monument de l'amiral Duperré à La Rochelle, 04, signature de Pierre Hébert Cette statue porte la signature du sculpteur et la date,  » 1868 / Pierre Hébert « …

Le monument de l'amiral Duperré à La Rochelle, 05, signature du fondeur Thiébaut ainsi que la marque du fondeur :  » F[on]du par V[ict]or Thiébault « , dont je vous ai déjà parlé pour le monument aux morts de 1870-1871 de Jules Félix Coutan à Poitiers ou le Gloria Victis d’Antonin Mercié à Niort. Je vous reparlerai de Pierre Hébert (Villabé, 1804- Paris, 1869) pour d’autres œuvres dans les prochains mois.

Le monument de l'amiral Duperré à La Rochelle, 06, de face L’amiral est donc représenté debout, le pied droit légèrement en avant, une longue vue dans la main droite.

Le monument de l'amiral Duperré à La Rochelle, 07, détail du torse Il est vêtu de son uniforme… Remarquez son double menton…

Le monument de l'amiral Duperré à La Rochelle, 08, de dos Derrière lui, des objets qui évoquent son métier, des cordages, une ancre…

Le monument de l'amiral Duperré à La Rochelle, 09, l'ancre et les boulets …et des boulets de canon que l’on voit mieux sur ce détail.

Le monument de l'amiral Duperré à La Rochelle, 10, l'ancre et en tournant un peu, voici l’ancre et le bas du riche uniforme.

Le monument de l'amiral Duperré à La Rochelle, 11, le relief du départ Le premier relief montre le départ du jeune Duperré comme mousse depuis La Rochelle.

Le monument de l'amiral Duperré à La Rochelle, 12, détail des adieux sur le relief Un petit détail de la mère qui embrasse son fils, qu’une barque attend pour l’emmener au bateau (le Henri IV) au-delà du port. Cadet d’une grande famille rochelaise, Victor Guy Duperré n’eut d’autre choix que de s’embarquer dans la marine.

Le monument de l'amiral Duperré à La Rochelle, 13, signature Emile Hébert sur le premier relief Avec la signature et la date  » Émile Hébert / 1869 « . [Pierre Eugène] Émile Hébert (1828-1893) a sans doute aussi aidé son père Pierre à terminer la statue de l’amiral.

Le monument de l'amiral Duperré à La Rochelle, 14, le retour d'Alger Sur le second relief, il reçoit une épée d’honneur après la prise d’Alger en 1830.

Le monument de l'amiral Duperré à La Rochelle, 15, signature Emile Hebert sur le 2e relief Avec lui aussi la signature et la date  » Émile Hébert / 1869 « .

Le monument de l'amiral Duperré à La Rochelle, 16, la plaque d'identification Sur le devant du monument, une plaque avec l’identification  » Duperré / Victor Guy / Né à La Rochelle le 20 février 1775 / mousse capitaine amiral / « Coule si tu peux, je n’amène pas » / « Feu partout » Combat de la Sirène / Devant Groix 22 mars 1808 « . La plaque ne le dit pas, il fut aussi baron d’Empire en 1810, pair de France sous la restauration, ministre de la marine et des colonies (plusieurs fois à partir de 1834), et est mort à Saint-Servan en 1846.

Le monument de l'amiral Duperré à La Rochelle, 17, la plaque de l'inauguration Et pour terminer, au dos, la plaque de la dédicace,  » sous la présidence / de S.E. l’amiral Ricault de Genouilly / ministre de la marine et des colonies / délégué de S.M. Napoléon III / empereur des Français / ce monument a été inauguré le 17 octobre 1869 / Hébert père architecte / et / Hébert fils sculpteur / Thiébaut fondeur / Jolly entrepreneur « . Bien qu’en bronze, cette statue a échappé aux fontes par les Allemands en 1940-1942.

Toutes ces photographies datent du 25 juin 2011.

Niort, le monument aux morts par Pierre-Marie Poisson

Niort, le monument aux morts de 1914-1918 par Poisson, 1, vue ancienne avec les ponts Je vous ai déjà montré le monument aux morts de 1870 situé place de Strasbourg à Niort et portant une Gloria Victis d’Antonin Mercié. Je vous montre aujourd’hui l’un des deux monuments aux morts, celui consacré aux morts de 1914-1918 qui se trouvait à l’origine près du donjon. A venir bientôt le monument aux soldats sans uniforme et la résistance, pour les combattants et résistants de 1939-1945.

Niort, le monument aux morts de 1914-1918 par Poisson, 2, vue ancienne rapprochée Le voici à son emplacement d’origine sur une autre carte postale ancienne.

Niort, le monument aux morts de 1914-1918 par Poisson, 3, l'emplacement du monument près du donjon Il a été déplacé en 2006 de l’autre côté de la Sèvre niortaise, près du centre culturel du Moulin-du-Roc. Son emplacement d’origine est encore visible près du donjon (peut-être pas pour longtemps, l’espace entre le donjon et la Sèvre est en cours de réaménagement).

Niort, le monument aux morts de 1914-1918 par Poisson, 4, le monument à son nouvel emplacement Le voici donc maintenant (photographie prise, comme les suivantes, au printemps 2010). Il a été commandé en 1922 et inauguré en juillet 1923. Il est dû au sculpteur d’origine niortaise Pierre Marie Poisson , dont je vous reparlerai pour le buste de Liniers et le monument Main aussi à Niort, qui a de nombreuses œuvres au musée d’Agesci à Niort (dans l’ancien lycée de jeunes filles), a aussi réalisé les monuments aux morts du Havre et d’Audruicq dans le Pas-de-Calais (Brigitte /Brigitbrode) est allée me faire il y a quelques mois de belles photographies, si elle m’y autorise, je ferai un article…) et bien d’autres œuvres.

Niort, le monument aux morts de 1914-1918 par Poisson, 5, la République Le monument aux morts de Niort est constitué d’une large stèle avec 564 noms de soldats morts pour la France en 1914-1918 qui encadre une figure féminine très rigide… Le sculpteur a joué sur la verticalité de cette figure, accentuée par les plis de sa robe, et l’horizontalité de la stèle, renforcée par la position des bras posés au-dessus. Elle se tient debout sur un socle un peu surélevé par rapport au sol de la stèle et décoré de feuilles de laurier.

Niort, le monument aux morts de 1914-1918 par Poisson, 6, détail de la République Il s’agit de Marianne l’allégorie de la République, chaussée de sandales. Elle est coiffée d’un bonnet phrygien (on le voit peut-être mieux sur la vue de profil) et porte une cuirasse fermée par une ceinture portant les chiffres RF pour République française (je sais, RF, ce sont des lettres, mais quand ce sont des initiales avec une signification, on dit des chiffres…).

Vous trouverez d’autres informations sur cette œuvre dans le Parcours du patrimoine consacré aux monuments aux morts avec une allégorie de la République, et dans le dossier documentaire réalisé par le service de l’inventaire du patrimoine culturel de la région Poitou-Charentes).

Le monument de l’entente franco-belge à Paris

Paris, monument à l'amitié franco-belge, 1, vu de loin Octobre, le mois Fritissime ayant été prolongé sur tout l’automne, et comme le 11 novembre approche, j’ai ressorti mes photographies prises début novembre 2010. Ce monument de l’entente franco-belge se trouve à Paris, tout près du pont de l’Alma, sur la rive droite, sur une extrémité de la place appelée place de la Reine Astrid.

Paris, monument à l'amitié franco-belge, 2, la dédicace La dédicace est la suivante :  » à la France, la Belgique reconnaissante, 1914-1918″.

Paris, monument à l'amitié franco-belge, 3, la marque des carrières Je n’ai pas trouvé la signature du sculpteur ni celle de l’architecte. Le site officiel chemin de la mémoire en donne une photographie, mais aucune information. En revanche, il y a la marque des « Carrières / Merbes-Sprimont / Belgique », qui ont fourni ce calcaire marbrier ou marbre bleuté (ces carrières existent toujours, voir leur site). Sur le site trésors cachés, le groupe sculpté est attribuée à Isidore de Rudder et daté de 1923. Je n’ai pas pu vérifier l’information, et parmi les sculpteurs belges, j’ai trouvé un Isidore De Rudder (Bruxelles, 1855- Uccle, 1943) … Mais ce Rudder est surtout connu comme un céramiste de l’art nouveau, mais a aussi réalisé des sculptures (qui lui ont valu le second prix de Rome en 1882). Vous pouvez voir plusieurs œuvres de Isidore De Rudder sur cette page consacrée à la statuaire publique belge (à la lettre D, la Révolution française seule a imposé de classer les noms composés au nom et non au « de »). Un article du Soir (de Bruxelles) paru en 1995 semble confirmer l’information… en donnant une inauguration du monument en 1925 d’après le petit-fils du sculpteur. [Identification confirmée par son arrière petit-fils, merci à lui!]

Paris, monument à l'amitié franco-belge, 4, vue rapprochée Approchons-nous un peu… Sur la gauche se trouve la France, reconnaissable à son bonnet Phrygien, et sur la droite la Belgique. Toutes deux tendent les bras et se tiennent les mains au-dessus de la tête de deux petits garçons nus (symboles de l’avenir des deux pays?).

Paris, monument à l'amitié franco-belge, 5, quatre vues de trois quarts Je ne suis pas très douée pour repérer les symboles de la Belgique… Elle est coiffée d’un chignon et porte une toge à l’Antique (si quelqu’un connaît mieux les symboles de la Belgique, je complèterai…). Il pourrait s’agir de la reine Astrid plutôt qu’une allégorie. Pour la France, c’est une représentation assez classique de la république sous sa forme guerrière, avec une épée à son côté gauche, attachée à un baudrier qui porte les devises de la République (des médaillons que l’on trouve aussi sur de nombreux bustes de Marianne), porte l’égide ou pectoral généralement orné d’une tête de Méduse, remplacée ici par la croix de guerre (cette armure est dérivée de celle de la déesse guerrière grecque Athêna) et est coiffée du bonnet phrygien. Sur l’armure de la France sont gravées des feuilles de laurier et de chêne, également très symboliques de la victoire et de la force…

Paris, monument à l'amitié franco-belge, 6, les armoiries sur le socle Le socle porte lui aussi de nombreux symboles et blasons… Je n’ai pas eu le temps non plus de rechercher leur identification, vous reconnaissez quand même les croix de Lorraine…

Logo de Octobre, le mois Fritissime Cet article entre dans le cadre de Octobre, le mois Fritissime, organisé par Schlabaya / Scriptural, à retrouver aussi sur Facebook : Le lion des Flandres, Tintin, Max Havelaar : vive le mois des 17 provinces! Il s’agit au cours du mois de parler de tout ce que l’on veut en rapport avec les 17 anciennes provinces annexés par Charles Quint et les états de Bourgogne… et qui constituent aujourd’hui à peu près le Nord-Pas-de-Calais, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

Pour aller plus loin : sur l’œuvre d’Isidore et Hélène De Rudder, voir l’article de Dominique Morel, Le chef-d’œuvre en grès cérame d’Isidore De Rudder, paru dans L’Estampille/ l’Objet d’Art n° 480,  juin 2012 [cet article porte sur le « grand vase vert » du Petit Palais].

Le monument aux morts par Coutheillas à Confolens

Le monument aux morts de Confolens par Coutheillas, 1, le monument Nous retournons aujourd’hui à Confolens… qui doit son nom à la confluence du Goire et de la Vienne, et justement, nous allons tout au bout du square Jules Halgand, juste à la confluence. Son emplacement fut très discuté, comme vous pourrez le lire dans les annexes du le dossier documentaire… En effet, avant le monument aux morts se trouvait là… l’abattoir, les anciens combattants de 1914-1918 n’aimaient pas le symbole, les édiles ont défendu qu’avant l’abattoir, c’était le lieu de la fondation de la ville (ce qui reste vraiment à prouver… mais il faudrait des fouilles en milieu humide dont il n’est aucunement question aujourd’hui, je vous rappelle qu’un archéologue ne fouille jamais pour juste fouiller, il sait très bien qu’il détruira l’objet de son étude à jamais et donc mieux vaut garder les vestiges enfouis pour les générations futures).

Le monument aux morts de Confolens par Coutheillas, 2, la signature de l'architecte Berteau Revenons à notre monument aux morts… commandé finalement en 1924 et inauguré en juin 1928. Il a été conçu par l’architecte parisien Élie Berteau, bon, là, il va falloir me croire sur parole, mais son nom est gravé sur le socle en granite. Il est constitué d’un obélisque en granite sur lequel sont reportés le nom des victimes de la Première Guerre mondiale (complétés par ceux des autres conflits, pour les généalogistes, les noms figurent aussi en annexe du dossier documentaire) et d’un groupe sculpté en marbre dû au sculpteur Henri François Coutheillas.

Le monument aux morts de Confolens par Coutheillas, 3, la signature de Coutheillas Ah, cette fois, la signature est bien lisible. C’est lui qui, contacté d’abord par les habitants de Confolens, a choisi l’architecte, un peu l’inverse de ce qui se faisait habituellement : la commune, quand elle ne prenait pas une œuvre de catalogue, faisait un appel à candidatures, choisissait éventuellement le projet sur maquette (de l’architecte et du sculpteur). Henri François Coutheillas était un sculpteur de Limoges (1862-1927). Il avait déjà travaillé avec Élie Berteau pour le monument aux morts de Châlus (Haute-Vienne), était connu à Confolens pour le médaillon commémorant Corot depuis 1904 à Saint-Junien (en Haute-Vienne, mais ce n’est pas loin de Confolens).

Le monument aux morts de Confolens par Coutheillas, 4, le groupe sculpté Pour Confolens, il a proposé un groupe sculpté qu’il a intitulé La Confolentaise et l’Enfant. Il est composé d’une veuve, représentée de profil quand on est face au monument, de son enfant, qui est dos à l’obélisque, et de la tombe du soldat mort.

Le monument aux morts de Confolens par Coutheillas, 5, le dos de la veuve La veuve, vue ici de dos, est vêtue d’une cape de deuil limousine, avec la capuche rabattue sur ses épaules.

Le monument aux morts de Confolens par Coutheillas, 6, la mère face à la tombe Elle porte une coiffe locale et présente un bouquet de fleurs (notamment des roses) à la tombe de son mari, symbolisé par la croix et son casque qui repose sur un lit de palme et de laurier.

Le monument aux morts de Confolens par Coutheillas, 7, la tombe du père Nous les voyons ici, face au monument.

Le monument aux morts de Confolens par Coutheillas, 8, détail de la mère et de l'enfant L’enfant, debout, la tête en appui sur l’épaule de sa mère, est nu-tête, tenant son couvre-chef dans la main gauche. Ici, on voit mieux le recueillement du fils et la coiffe de la mère.

Une maison près du carrefour de la Madeleine à Poitiers

Poitiers, maison au carrefour de la Madeleine, 1, la façade Près du carrefour de la Madeleine à Poitiers, juste en face de l’entrée sud du parc de Blossac, se trouve une maison qui au 19e siècle accueillait aussi les chevaux. Un café, une auberge ont presque toujours occupé ces lieux. Dernier en date, un restaurateur chinois qui était locataire et a dû quitter les lieux suite à de graves désordres de la charpente (et des planchers) qui a valu à l’établissement un arrêté de péril. Les propriétaires parisiens l’ont finalement mise en vente, je ne sais pas si elle sera restaurée ou rasée…Il en restera au moins une petite trace ici.

Poitiers, maison au carrefour de la Madeleine, 2, le linteau sculpté Elle n’a pas un grand intérêt architectural. Seul ce linteau mériterait d’être conservé. Il porte la date de la construction, 1867, dans un cartouche et est encadré par deux personnages sculptés, représentés debout, qui ne sont pas sans rappeler celui de la maison de la grand’rue que je vous ai montré le mois dernier.

Poitiers, maison au carrefour de la Madeleine, 3, détail du linteau Ils sont complètement noyés dans les couches successives de peinture, complètement asexués et émerge de feuillages. Voici celui de gauche…

Poitiers, maison au carrefour de la Madeleine, 4, autre détail du linteau … et celui de droite.

Le monument aux morts de 1914-1918 à La Rochelle

Monument aux morts de La Rochelle, 01, vu du bout du Mail Le monument aux morts de 1914-1918 à La Rochelle se situe tout au bout du mail (on l’aperçoit au fond sur cette photo), il est sans doute plus sympathique de passer sur le front de mer plutôt que de parcourir cette allée pour le rejoindre…

Monument aux morts de La Rochelle, 02, vu de face Il est composé de grandes stèles sur lesquelles sont inscrites, sur la face principale, le nom des victimes de la guerre 1914-1918, et au centre se dresse un massif soldat en bronze…

Monument aux morts de La Rochelle, 03, vu de trois quarts Le monument est peut-être moins impressionnant comme ça, de trois quarts. Un banc court à l’intérieur, tout autour des stèles (encore faut-il que les anciens combattants ne soient pas trop invalides pour monter les marches pour pouvoir assister aux cérémonies).

Monument aux morts de La Rochelle, 05, la signature du sculpteur Alexis Costa Sur la terrasse (le rebord vertical sous la sculpture) gauche, la signature de l’artiste et la date,  » / 1920″. Joachim Costa (Lézignan-Corbières, 1888 – Narbonne, 1971) a présenté cette œuvre en plâtre au salon des artistes français en 1920 (sous le n° 2982), puis un tirage en bronze (celui-ci?) au salon d’automne en 1921 sous le n° 536. Le monument aux morts de La Rochelle a été inauguré le 19 novembre 1922. Vous pouvez découvrir ses œuvres sur ce site.

Monument aux morts de La Rochelle, 04, la signature du fondeur Alexis Rudier Et sur la droite de la terrasse, la marque du fondeur, « Alexis Rudier / Fondeur Paris » (dont je vous ai déjà parlé pour le monument du maréchal Joffre à Paris). Je n’ai pas trouvé la signature des architectes, Jean Béraud (Talmont-Saint-Hilaire, 1882-1954) et Charles François Bunel (Étampes, 1848 – 1926), architecte départemental de la Charente-Maritime. Jean Béraud et Joachim Costa, avec le même fondeur Alexis Rudier, ont réalisé un monument aux morts assez similaire (mais la canne est dans la main droite au lieu de la main gauche du soldat) pour Pézenas, dans l’Hérault. Une autre variante de ce soladat se trouve dans la ville natale de Joachim Costa, Lézignan-Corbières, dans l’Aude.

Monument aux morts de La Rochelle, 07, le soldat de face Le soldat de La Rochelle se tient debout. Il est vêtu de la lourde tenue d’hiver du poilu.

Monument aux morts de La Rochelle, 08, le côté gauche du soldat De côté, on voit mieux sa main gauche appuyée sur une canne autour de laquelle s’enroule un serpent.

Monument aux morts de La Rochelle, 09, le côté droit du soldat De l’autre côté, il a simplement la main de long du corps.

Monument aux morts de La Rochelle, 10, la tête du soldat Son visage est assez inexpressif. Il porte un casque.

Monument aux morts de La Rochelle, 11, le soldat de dos De dos, on voit peut-être mieux le serpent enroulé autour de la canne.

Monument aux morts de La Rochelle, 12, le socle Le soldat est debout sur un socle de bronze lui-même posé sur un socle en calcaire. Sur ce dernier sont inscrits les textes suivants, à gauche  » Aux veuves / victimes des guerres « , au centre  » Aux Rochellais / morts pour la France / en défendant le droit / et la liberté du monde  » et à droite  » Aux orphelins / victimes des guerres « . Sur le bronze sous les pieds du soldat :  » cux de la grande guerre / 1914 – 1918 « .

Monument aux morts de La Rochelle, 13, le relief à gauche du socle Le socle de bronze porte aussi deux reliefs. Sur celui de gauche, quatre soldats (les têtes) semblent discuter dans le froid, deux d’entre eux fument la pipe.

Monument aux morts de La Rochelle, 14, le relief à droite du socle Quatre autres soldats sur le relief de droite, aussi avec la pipe pour deux d’entre eux.

Monument aux morts de La Rochelle, 16, l'autre côté du monument Sur les côtés, les noms des victimes des conflits suivants…

Monument aux morts de La Rochelle, 15, un côté du monument … et une petite niche avec des cendres des fours crématoires.

Monument aux morts de La Rochelle, 17, le monument de dos Et pour terminer, une vue du dos du monument, tout nu, avec juste la lumière qui filtre entre les stèles.

Toutes ces photographies datent du 25 juin 2011.

Cathédrale de Poitiers : le jugement dernier

Poitiers, le portail central de la cathédrale, 2, le tympan sculpté

Sur la façade occidentale de la cathédrale de Poitiers, le tympan du portail central est consacré au jugement dernier et à la résurrection. Je vous ai déjà présenté le le Christ de la résurrection, encadré de quatre anges, de Marie et de Jean dans le registre supérieur. Je vous montre aujourd’hui les registres inférieur et central. Pour ceux qui connaissent la cathédrale de Paris, la représentation du tympan du portail central y traite le même sujet, dans une figuration assez proche. On trouve ce thème aussi sur les cathédrales de Bourges, de Strasbourg (portail sud de la façade occidentale à découvrir bientôt ici), d’Amiens ou encore de Bazas. Dans la Vienne, il était également figuré sur le portail gothique central (aujourd’hui détruit) de l’abbaye de Charroux. La sculpture du portail de Poitiers daterait du milieu du 13e siècle ou juste après, presque un siècle après le début de la construction de cette cathédrale.

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 01, vue générale

J’avais publié le seul Paradis en janvier 2009, à l’occasion du spectacle du même nom de Romeo Castellucci, librement inspiré de Dante.

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 02, partie gauche de la résurrection des morts Dans le registre inférieur, les morts, représentés nus et asexués, comme à Bourges (alors qu’ils sont habillés à Paris et à Strasbourg).

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 03, résurrection des morts Je vous les montre tous, depuis la gauche vers la droite…

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 04, résurrection des morts Vous avez vu, les morts se lèvent, repoussent les couvercles, certains restent dans le cercueil, d’autres en sortent les jambes…Il sont plusieurs par cercueil, ou plutôt par sarcophage, il semble plutôt s’agir ici de cuve monolithe (d’une seule pièce) en pierre, alors que dans les fouilles des cimetières de cette époque, on trouve plutôt des coffres en pierre composés de plusieurs pierres ou des inhumation en pleine terre (dans les linceuls dont on peut retrouver les épingles) ou dans des cercueils en bois (disparus mais dont il reste les clous).

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 05, résurrecttion des morts, à droite Il y en a même un qui semble inquiet et se bouche les oreilles, vous le voyez coincé entre deux couvercles? D’autres prient, vous en voyez sur chaque photographie ou ici tout à droite.

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 15, le jugement, partie centrale Dans le registre central, les morts ont retrouvé leur vêtements, les femmes leur voile… Seul un archange (Michel) se trouve au milieu de la scène et dirige les uns et les autres soit vers sa droite (la gauche quand on regarde) et le paradis soit vers sa gauche et l’enfer. Mais contrairement à d’autres représentations de la même époque, il n’y a pas ici la balance de la pesée des âmes. Il tient juste une épée (de feu) dans la main droite.

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, le jugement, 17, l'enfer Des diables à la tête simiesque et dénudés accueillent les pécheurs en enfer.Celui que l’on voit sur la gauche de cette image semble forniquer avec l’une des pécheresses.

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 18, l'enfer Et jusqu’au dernier, au centre de cette photograhie, qui porte un damné sur son dos avant de le lâcher dans la gueule d’un monstre symbolisant cet enfer.

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 19, la gueule de l'enfer

Voici cette gueule de plus près… et quelques flammes en arrière-plan. Vers le centre de la gueule, l’un des pécheurs semble être transformé à l’état de squelette.

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 20, le paradis Les élus, souriants, sont quant à eux emmenés vers la porte un paradis…La chose cylindrique qui dépasse du faux linteau (la séparation horizontale entre les registres), entre deux têtes, est en fait le pavillon de la trompe de l’ange agenouillé au-dessus. Les trompettes de l’Apocalypse ne sont pas loin de cette scène, c’est assez logique…

Poitiers, le jugement dernier de la cathédrale, 21, détail du paradis

…où un archange (il a bizarrement un visage étrange) leur pose la couronne des élus sur la tête. Le cinquième élu (si l’on compte les têtes à partir de la gauche) porte (comme celui qui est derrière lui) un vêtement de moine à capuche et une ceinture faite d’une cordelette, il pourrait s’agir de saint François d’Assise, qui avait été canonisé en 1228. (donc une trentaine d’années environ avant la sculpture de ce portail). Pas de trompettes à Poitiers, contrairement à d’autres représentations du Jugement dernier.

Pour aller plus loin : un beau livre récent, Collectif (Claude Andrault-Schmitt, Christian Barbier, Yves Blomme, Jean-Pierre Blin, Bernard Brochard, Marie-Thérèse Camus, Robert Favreau, François Jeanneau, Françoise Perrot, Yves-Jean Riou, Albert Rouet, Jean-Pierre Roussel), La cathédrale de Poitiers, éditions Le Temps qu’il fait, 2007, 176 pages (ISBN : 978-2-86853-415-6).

VDB 48 : un p’tit bout d’automne

Angers, une statue du mail en automne Le nouveau thème de la VDB (vie de brodeuse) proposé par Petite fée Nougat est : un p’tit bout d’automne… Pas facile, l’automne est bizarre cette année, certains arbres n’ont plus de feuilles, d’autres ont encore beaucoup de feuilles vertes. En triant mes photographies prises à Angers, je vous propose celle-ci, prise sur le Mail entre l’hôtel de ville et le palais de justice…

PS : Je vous en reparlerai avec la statuaire de ce jardin…

Le monument à Louis Pasteur par Alexandre Falguière à Paris (2)

Il y a quinze jours, je vous ai détaillé ce monument sur des photographies actuelles, je vous laisse y retourner pour plus de détails… Cette semaine, petite promenade autour du même monument, mais à partir de cartes postales anciennes… La voiture était déjà la reine dans ce quartier! On voit bien à gauche l’avenue de Saxe qui mène à l’école militaire, au Camp de Mars et à la tour Eiffel, et à droite, l’avenue de Breteuil avec au fond les invalides, le marché se tient toujours à cet endroit.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, Carte postale ancienne, 2, vue presque de face Sur cette carte postale où on voit encore l’échafaudage, il est dit que le monument est inauguré le 16 juillet 1904, alors que le dossier sur sculpture animalière de Paris date la sculpture de 1900 et l’installation de 1908 [donc bien après le monument que Dole, sa ville natale, lui a consacré].

Paris, monument à Pasteur par Falguière, Carte postale ancienne, 3, vue de face Une vue un peu plus frontale… la mort y est encore toute propre…

Paris, monument à Pasteur par Falguière, Carte postale ancienne, 4, la victoire sur la mort Les lettres de la dédicace sont surlignées de peinture sur la face sud avec la victoire sur la mort…

Paris, monument à Pasteur par Falguière, Carte postale ancienne, 5, vu de trois quarts dos On tourne un peu, on aperçoit les moutons (Pasteur a trouvé le vaccin contre le charbon des moutons) et les bœufs…

Paris, monument à Pasteur par Falguière, Carte postale ancienne, 6, vu de dos Et nous arrivons derrière, sur la face sud avec les bœufs et le bouvier qui ont permis la découverte de la vaccine et du vaccin contre la variole.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, Carte postale ancienne, 7, les boeufs et le bouvier Nous les voyons mieux sur cette vue plus rapprochée.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, Carte postale ancienne, 8, vue de trois quarts Allez, une dernière vue de trois quarts pour la route…

Logo de Octobre, le mois Fritissime Cet article entre dans le cadre de Octobre, le mois Fritissime, organisé par Schlabaya / Scriptural et Elizabeth Bennet, à retrouver sur Facebook : Le lion des Flandres, Tintin, Max Havelaar : vive le mois des 17 provinces! Il s’agit au cours du mois de parler de tout ce que l’on veut en rapport avec les 17 anciennes provinces annexés par Charles Quint et les états de Bourgogne… et qui constituent aujourd’hui à peu près le Nord-Pas-de-Calais, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

Louis Pasteur a fondé l’institut Pasteur à Lille et y a fait une partie de ses découvertes.