J’ai trouvé ce livre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque. Oakland, en Californie, et non Oakland, en Nouvelle-Zélande, on en parle pas mal dans la presse ces dernières semaines, l’occupation du port par Occupy Wallstre et y a dégénéré début novembre (voir l’article du Monde)…
Le livre : Bienvenue à Oakland de Eric Miles Williamson, traduit de l’américain par Alexandre Thiltges, collection Littérature étrangère, éditions Fayard, 2011, 412 pages, ISBN 978-2213654256.
L’histoire : de nos jours à Oakland, dans la baie de San Francisco aux États-Unis. T-Bird Murphy, la quarantaine, fils d’immigrés irlandais, a vécu son enfance en marge d’un garage avec son beau-père (sa mère semble les avoir abandonné très tôt). Ses deux demi-frères sont morts de mort violente. Lui-même travaille, petit boulot après petit boulot, mais n’a pas les moyens de se payer un appartement, alors, comme beaucoup à Oakland, il vit dans un box de parking. Un quartier pauvre, où noirs et Mexicains, quelques rares blancs, vivent dans la violence permanente. Au bar, avec un groupe de copains aussi paumés que lui, ils tentent d’aider un ami qui a peut-être commis un meurtre, en tout cas, qui vit étrangement, et finit « enlevé par le FBI ». À partir de là, dans un long monologue, T-Bird Murphy revient sur sa vie, son enfance, la première fois où, travaillant pour un job d’été, il se fait avoir par un blanc riche (ou du moins plus riche que lui et ses amis) dans son quartier et comment les amis de son père vont le venger en chassant cet intrus du quartier… comment il a dû arrêté de jouer de la trompette après avoir eu les dents défoncées dans une bagarre dans le mariage qu’il animait… Comment il finit par avoir un emploi d’éboueur, avec un camion qui lui est attribué… et qui devient son nouveau logement…
Mon avis : j’ai eu du mal à entrer dans ce livre écrit à la première personne, au style familier, direct, parfois violent… Il a deux parties bien différentes, d’abord avec la tentative d’aide d’un ami peut-être meurtrier, en tout cas certainement fou, puis le long retour sur toute la vie du narrateur, passée et actuelle. Finalement, c’est une description brute du revers du rêve américain, un quart-monde avec des « travailleurs pauvres », comme on dit pudiquement chez nous…
Ce livre est le dernier lu dans le cadre du défi 1 % rentrée littéraire 2011, coordonné cette année par Hérisson