Si le planning actuel est respecté, toute la France devrait en entendre parler dans un an. La première date annoncée était le week-end de l’Ascension, du 17 au 20 mai, la presse parle maintenant du 29 mai (le mardi après la Pentecôte) 2012 : la ligne de train Paris-Bordeaux sera coupée pour permettre la dernière phase de sa démolition. Mais la passerelle sera fermée dès la fin de cette année pour commencer sa démolition (oups, il paraît que l’on doit dire déconstruction car les matériaux seront triés) de janvier à mai, de nuit (avec des camions sur le boulevard?)… Réouverture fin 2013 sous une autre configuration, la passerelle pour piétons sera devenue un viaduc pour les bus, les vélos, les piétons et les pompiers. Mais de quoi parle-t-on ?
[Les étapes de la démolition : la démolition des premières travées et de la maison Rolland, la mise en place d’échafaudages sur les derniers piliers, la préparation de la dépose de deux travées sur les voies, les deux travées sur les voies, la dernière travée sur les voies, la fin de la démolition et le début de la reconstruction]. ].
Actuellement, il s’agit d’une passerelle qui relie l’avenue de Nantes au boulevard Solférino, permettant aux habitants des quartiers ouest d’enjamber la voie ferrée sans avoir à descendre et remonter complètement la vallée. Depuis l’ouverture du parking de l’espace Toumaï et la construction de la passerelle Alexandre Fradet en 2008 qui rattache le parking à la passerelle, elle est encore plus fréquentée par les personnes qui se garent là et peuvent rejoindre en quelques minutes le TAP/théâtre auditorium de Poitiers puis le palais de justice et le centre-ville. Sa fermeture va rendre ce parking beaucoup moins attrayant s’il n’y a pas un système gratuit de navettes du bas du parking au centre-ville…
Alexandre Fradet, élu municipal du quartier de Poitiers-Ouest (les Rocs), avait beaucoup milité à l’issue de la seconde Guerre mondiale pour la construction d’un pont qui permettrait de relier ce quartier à la ville sans passer par le pont Achard ou la porte de Paris. Mais au débouché du pont, il y aurait eu… les jardins de la préfecture! Ce fut finalement une passerelle pour piétons qui fut construite, appelée par tous « Grande passerelle » (par opposition à la « petite passerelle » qui passe juste au-dessus des voies, que l’on aperçoit au bout de la flèche sur la photographie prise depuis la grande passerelle) et rarement « passerelle des rocs ». Rappelons que la gare, qui avait été bombardée en 1944, venait juste d’être reconstruite au moment de ces débats. La passerelle a été inaugurée le 8 juin 1952. Mais depuis quelques années, du béton se détache, elle a été équipée de filets, le débat sur le coût de sa réparation (temporaire) ou de sa reconstruction a été conclu par la démolition et la reconstruction en plus large… Vous pouvez actuellement en découvrir le projet dans Poitiers l’expo!.
Allez, quelques cartes postales des années 1950/1960. La première vue vers le centre-ville. Au débouché de la passerelle se trouve la caserne qui a été démolie pour laisser la place au TAP/théâtre auditorium de Poitiers.
Une autre vue dans le même sens, où l’on voit davantage la banque de France…
Et puis une vue dans l’autre sens, prise depuis le petit jardin avec le monument aux coloniaux (celui reconstruit après la guerre), dans lequel je vous ai montré quelques nids au printemps…