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Semaine de la langue française 2009, des mots pour demain.

Je vous ai parlé l’autre jour de la semaine de la langue française. Certes, certains écrivains ont protesté cette semaine contre cette initiative qui pour eux, réduit trop la langue… Mais je trouve que c’est une bonne idée de jouer ainsi avec ces mots qui nous sont offerts. Zazimuth a déjà rebondi sur ces mots et proposé plusieurs textes.

L’homme a tant transformé
le génome des plantes et des animaux
qu’il n’y a plus de projet
pérenne sur terre.
Il a dû partir ailleurs,
la vision du clair de terre lui rappelle un temps où
sa vie était compatible avec celle
des autres êtres vivants.
D’un clic, il vérifie ses paramètres vitaux sur son capteur.
Lui qui avait tant désiré la généralisation
des OGM
le regrette aujourd’hui amèrement…

Cliquez sur le lien pour revoir ce que j’en avais fait en 2008 et ma proposition pour 2010 et maintenant aussi celle de 2011 et de 2012.

Et une ligne de plus sur ma fiche Edwige (enfin, sous son nouveau nom), voire deux… La poésie et l’opposition aux OGM en plein champ, ça doit bien valoir deux lignes, non ?

Semaine de la langue française et printemps des poètes 2009

Comme en 2008, la semaine de la langue française propose 10 mots, pour jouer avec la langue… d’ici la fin du mois de mars. Les mots proposés sont : ailleurs, capteur, clair de terre, clic, compatible, désirer, génome, pérenne, transformer, vision. Ouille, ça va être difficile à caser tous ensembles…

Cliquez sur le lien pour revoir ce que j’en avais fait en 2008. Qui veut jouer cette année ?

Le printemps des poètes 2009 bat son plein cette semaine. Tout le programme sur le lien. De mon côté, j’essayerai samedi prochain d’aller voir les poètes libanais Abbas Beydoun et Iskandar Habache au Toit du Monde à Poitiers.

Post-scriptum : ma proposition en 2009, et voir aussi celles de 2010, de 2011 et de 2012.

Procrastination et flagornerie

Les deux derniers mots rarement usités (mais plus que les précédents…) proposés par Bidouillette – Tibilisfil étaient flagorneux/flagorneur et procrastination

Pour flagorneux, il est peu usité, mais le nom flagornerie l’est presque chaque semaine dans la presse, en équivalent de la rubrique de la Brosse à reluire du Canard enchaîné. Si vous ne voyez pas, je vous conseille la saine lecture de cet hebdomadaire… Flagorner (flatter bassement, obséquieusement) est une activité de dirigeants… et de blogueurs/blogueuses ? ! Et dans le contexte, je l’ai placé à propos de ma très jolie (si ! qui osera dire le contraire ?) orchidée brodée dans l’article sur mon orchidée qui continue à bien fleurir.

Quant à la procrastination, c’est une activité à laquelle je me livre quotidiennement, et que j’ai vaincu pour une fois hier, démasquée par Emmanuelle… En fait, pas hier, je l’ai cousu pendant le week-end. C’est étrange, j’avais cru que ce mot était plus fréquent que le précédent, mais procrastination n’est pas dans le Petit Larousse de mon entrée en sixième (j’ai pris ce que j’avais sous la main), alors que flagorneur y est. Et pourtant, l’art de remettre au lendemain ce que l’on peut faire le jour même, c’est déjà de la procrastination, mais remettre la finition d’un ouvrage à… dans combien de mois, déjà…? Là, est-ce que c’est devenu pathologique ? Il faudra que je demande à ma psychologue, à l’occasion ! !

Les mots rares proposés par Bidouillette, M. et M. (Michel et Michèle) Vallière et autres :

Prendre au débotté un parangon de femme de peine…

Non, je ne suis pas tombée sur la tête, il s’agit juste des mots proposés ces deux derniers jeudis par Bidouillette. Prendre au débotté, c’est surprendre quelqu’un alors qu’il est juste en train de se débotter… Je pensais avoir une photographie de tire-botte pour illustrer ce mot, mais n’en ai point retrouvé dans ma photothèque personnelle.

L’historique du mot parangon a été présenté dans l’article qui nous invitait à l’utiliser… Je l’ai placé pour parler de Séraphine, parangon (modèle) de la femme de peine, peintre quand elle le peut, dont le portrait a été dressé dans le film de Martin Provost.

Les mots rares proposés par Bidouillette, M. et M. (Michel et Michèle) Vallière et autres :

Bougette, affiquets et bonne grâce… (suite)

Hier, je vous ai présenté la bougette et les affiquets, aujourd’hui, la bonne-grâce, quasiment impossible à caser…

Le troisième mot était le mot du jeudi de Bidouillette / Tibilisfil… Bonne grâce. Elle a proposé l’un des sens de ce mot, qui n’est pas très facile à expliquer. Si vous prenez un lit à baldaquin, ce sont les petits lés de tissu qui sont au chevet du lit et accompagnent les grands rideaux. Mais un autre sens, soigneusement désigné comme vieilli et désuet, est proposé dans le Littré. La bonne-grâce alors de la toile qui sert de housse (enfin, pas vraiment de housse, puisqu’il n’y a pas de couture ici) aux tailleurs pour protéger les vêtements qu’ils apportent à domicile à leurs clients… mais il n’y en avait pas à Rhodes, il fallait juste que je réussisse à placer le mot…

Les mots rares proposés par Bidouillette, M. et M. (Michel et Michèle) Vallière et autres :

(Se) douloir…

Le mot oublié proposé jeudi dernier par Bidouillette / Tibilisfil était infernal… Le verbe douloir, qui a donné deuil, douleur, etc. Le verbe condouloir (cf. condoléance) existe aussi. Sa conjugaison est déjà difficile au présent. Pour le passé, c’est sans doute encore pire, je n’ai trouvé qu’une allusion dans un commentaire d’un article de langue sauce piquante (le blog des correcteurs du journal Le Monde) en mars 2006, à propos de la volonté de l’Académie (ou au moins de Mme Carrère d’Encausse) de supprimer simple dans l’expression passé simple.

Douloir est un verbe pronominal. Il fallait donc placer se douloir… Un petit tour vers des dictionnaires de citations s’imposait, sinon, comment replacer un verbe dont je n’ai jamais entendu parler ? En fait si, j’ai dû le voir car Saint-Simon l’utilise… et j’ai lu à peu près tout ce que cet auteur a écrit. Finalement, j’ai décidé de plagier Beaumarchais dans le Barbier de Séville :  » et faut bien que ça soit vrai, car j’ai commencé à me douloir dans tous les membres « … que Bidouillette avait mis dans son article.

Les mots rares proposés par Bidouillette, M. et M. (Michel et Michèle) Vallière et autres :

Badebet, bader

Jeudi dernier, Bidouillette / Tibilisfil a proposé à qui voulait de placer dans un article de la semaine à venir Bidouillette / Tibilisfil le mot badebet. Il était parfaitement adapté à mon article du soir même.
Cette fois, j’ai été sympa, je vous avais presque mis la définition dans la phrase suivante… tout en égarant certaines d’entre vous vers les mots québecois…

Mais ce n’était pas si loin avec la Nouvelle-France, un grand nombre de migrants venaient de Poitou-Charentes, pas seulement Champlain. Car si le mot, qui désigne chez Rabelais une personne qui regarde bouche bée, ébahie, n’est plus guère employé en français, il est toujours employé en patois charentais, mais avec une connotation plus négative (ahurie, nigaude). Il correspond au verbe bader, qui peut aussi s’appliquer aux moules qui baillent.

Filez faire un tour sur le dictionnaire charentais d’Oleron (sans accent SVP, même si le site que je vous mets en lien a opté pour l’accent, comme l’Insee…) pour en savoir plus, c’est une page de Michel Nadreau.

Et pour un usage ancien dans la région, si vous voulez rire un peu, je vous conseille d’aller faire un petit tour chez histoire passion (un site que j’utilise beaucoup aussi professionnellement, merci à eux), qui relate un procès de 1598 à Brie (sous Matha je pense, il y a beaucoup de Brie dans la région Poitou-Charentes…), d’après un document conservé aux archives départementales de Charente-Maritime (1 J 430), où l’accusé est poursuivi pour un échange d’injures dont celle-ci :  » il faut que tu y ailles, tu es un badebet, tu es un sorcier, mais pourtant… « .

Et en cette période d’hommage à Claude Berri, ayons aussi une pensée pour sa compagne, Nathalie Rheims (je vous avais parlé de son dernier livre, Le chemin des sortilèges)…

Les mots rares proposés par Bidouillette, M. et M. (Michel et Michèle) Vallière et autres :

Essai sur les 10 mots de la semaine de la langue française 2008

Les dix mots 2008 de la semaine de la langue française (en mars) sont cette année communs à la France et au Québec (400e anniversaire de la ville de Québec par Champlain oblige…). Rappel des mots : apprivoiser, boussole, jubilatoire, palabre, passerelle, rhizome, s’attabler, tact, toi, visage (en trichant un peu sur le mot boussole…).

Ô toi, au visage grave,
Qui t’es attablé au fond du bistrot,
Tu sembles apprivoiser ta peine,
Malgré le manque de tact de tes amis,
Dont la palabre jubilatoire te déboussole,
Tel un rhizome qui courrait sur la conversation,
Passerelle entre ton monde morose
et le monde enjoué qui continue à tourner sans toi.

Post-scriptum : les 10 mots de 2008, ma proposition en 2009, la version de 2010 et maintenant aussi celles de 2011 et de 2012.

Les dix mots de la semaine de la langue française 2008

Voici les dix mots proposés cette année par le ministère de la culture et de la communication dans le cadre de la semaine de la langue française :

  • visage
  • s’attabler
  • toi
  • rhizome
  • passerelle
  • palabre
  • tact
  • boussole
  • apprivoiser
  • jubilatoire.

Pour plus d’informations, voir le site. À suivre à partir de demain, des petits textes à partir de ces mots. Et voici ce j’en ai fait.

Post-scriptum : les 10 mots et ma proposition en 2009, et voir celles de 2010, de 2011 et de 2012.

Emmanuel Venet, Ferdière, psychiatre d’Antonin Artaud

Couverture de Ferdière par Emmanuel Venet Tout d’abord, merci de m’accueillir dans la communauté lecture pour tous.
Aujourd’hui, j’avais des obligations qui m’ont laissé peu de temps pour la lecture. J’ai donc lu tôt ce matin Ferdière, psychiatre d’Antonin Artaud par Emmanuel Venet, publié en 2006 aux éditions Verdier (ISBN 2-86432-469-5).
J’avais acheté ce livre il y a quelques mois, après avoir lu la réédition des Nouveaux écrits de Rodez d’Antonin Artaud, réédité cette année dans la collection l’Imaginaire de Gallimard, accompagnée d’un CD avec des extraits d’interview de Ferdière sur France Culture. Antonin Artaud se plaint du traitement inhumain de Gaston Ferdière et surtout des électrochocs, alors que celui-ci les justifie par l’état mental d’Artaud.
Emmanuel Venet tente de réhabiliter Ferdière, en montrant qu’il avait lui-même essayé de rédiger des poèmes, qu’il avait eu à subir les pressions de la hiérarchie psychiatrique sur Paris après ses positions sur la guerre d’Espagne et à s’exiler en province. Pendant la guerre, il a probablement sauvé ses malades de la famine, et Artaud en particulier en l’accueillant à Rodez, dans l’Aveyron, caché plusieurs juifs. Mais il y a quand même pratiqué une lobotomie et de nombreux électrochocs sur plusieurs patients. Le livre ne permet pas de trancher la question : les électrochocs ont-ils réellement permis à Artaud de revenir à l’écriture ?