Jeudi dernier, Bidouillette / Tibilisfil a proposé à qui voulait de placer dans un article de la semaine à venir Bidouillette / Tibilisfil le mot badebet. Il était parfaitement adapté à mon article du soir même.
Cette fois, j’ai été sympa, je vous avais presque mis la définition dans la phrase suivante… tout en égarant certaines d’entre vous vers les mots québecois…
Mais ce n’était pas si loin avec la Nouvelle-France, un grand nombre de migrants venaient de Poitou-Charentes, pas seulement Champlain. Car si le mot, qui désigne chez Rabelais une personne qui regarde bouche bée, ébahie, n’est plus guère employé en français, il est toujours employé en patois charentais, mais avec une connotation plus négative (ahurie, nigaude). Il correspond au verbe bader, qui peut aussi s’appliquer aux moules qui baillent.
Filez faire un tour sur le dictionnaire charentais d’Oleron (sans accent SVP, même si le site que je vous mets en lien a opté pour l’accent, comme l’Insee…) pour en savoir plus, c’est une page de Michel Nadreau.
Et pour un usage ancien dans la région, si vous voulez rire un peu, je vous conseille d’aller faire un petit tour chez histoire passion (un site que j’utilise beaucoup aussi professionnellement, merci à eux), qui relate un procès de 1598 à Brie (sous Matha je pense, il y a beaucoup de Brie dans la région Poitou-Charentes…), d’après un document conservé aux archives départementales de Charente-Maritime (1 J 430), où l’accusé est poursuivi pour un échange d’injures dont celle-ci : » il faut que tu y ailles, tu es un badebet, tu es un sorcier, mais pourtant… « .
Et en cette période d’hommage à Claude Berri, ayons aussi une pensée pour sa compagne, Nathalie Rheims (je vous avais parlé de son dernier livre, Le chemin des sortilèges)…
Les mots rares proposés par Bidouillette, M. et M. (Michel et Michèle) Vallière et autres :
- plein de mots rares piochés dans Cadavre d’État de Claude Parker (aubette, mucher, bader, goguelu, chaloir)…
- l’antépénultième étape du SAL l’hiver à la montagne…
- les personnages mal appariés du déjeuner du 15 août
- la provende que je ne voulais pas offrir aux limaces
- je tiens des propos flagorneux sur mon orchidée brodée
- je procrastine pour la finition du SAL à la poursuite des souris et pour vous parler des spectacles
- un parangon, à propos de Séraphine, parangon de la femme de peine, de Martin Provost
- au débotté pour mon avis sur Le silence de Lorna de Jean-Pierre et Luc Dardenne
- une bonne grâce, soi-disant croisée dans une vieille rue de Rhodes
- une paire d’affiquets que je voudrais trouver pour protéger les pointes de mes aiguilles à tricoter bifides
- une bougette, dont je vous proposai d’ouvrir les cordons
- (se) douloir, pour lequel j’ai eu tant de difficultés à trouver une phrase plausible
- badebet, placé dans cet article, voir aussi les moules qui ne badent pas
- sigisbée, casé ici