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Halte à la douane! Revue « enfantines » sur Mouchin (1935). 1. Les douaniers

Couverture de la revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à MouchinPeu après l’ouverture de mon blog, en janvier 2008, je vous ai parlé du numéro n° 67 de la revue Enfantines Halte à la douane sur , dans le Nord, paru en 1935. Le numéro est certes publié en ligne, mais c’est en mode image, avec une couverture différente de la mienne. Comme je teste des logiciels de reconnaissance de caractères (il faut quelques corrections), je vous en propose au fil des prochaines semaines une transcription, avec les illustrations réalisées par les enfants en gravure. Oserait-on encore donner des gouges à des enfants de primaire? Bon, visiblement, seuls les garçons y ont eu droit… L’école de filles devait sans doute accéder à d’autres activités plus domestiques (sans commentaire, quoique, vous pouvez toujours revoir mes articles avec la famille modèle du 19e siècle, La défense du foyer… par Emile André Boisseau, ou celui plus « hard » sur ce que l’on peut voir dans nos églises médiévales!). Tant que vous êtes sur le site de la pédagogie Freinet, allez aussi voir les autres numéros de cette revue, ils sont souvent savoureux. Ce numéro est globalement contre la douane, les droits de douane pour les passages à pied, en voiture et même en vélo, sur le trafic de tabac. Toutes les ruses contre les douaniers sont rapportées, jusqu’à l’usage de petits chiens pour passer le tabac. Il n’y avait pas seulement les douaniers au Bas-Préau (les gens du coin comprendront, pour les autres, c’est un chemin qui était jusqu’à l’ouverture des frontières européennes réservé aux riverains, en principe sans marchandise), mais aussi une tranchée pour empêcher le passage ! Pendant la Seconde Guerre mondiale, une tranchée anti-char s’y trouvait. C’est parti pour la première histoire… assez sérieuse dans ce premier épisode, pour la suite, les douaniers n’auront pas toujours le beau rôle… Aujourd’hui, la vie quotidienne des douaniers et la distinction entre les fraudeurs professionnels et les pauvres ouvriers… qui ne peuvent pas faire autrement pour leur tabac! Un pot de vin, au sens propre (en direct ou sur une ardoise, un peu comme dans la mode actuelle des cafés suspendus, mais destinés aux douaniers et pas à ceux qui ne peuvent se le payer, et du plus fort que du café, ou alors arrosé, « à la bistouille »), dans l’un des cafés près de la douane devait pouvoir arranger les choses… Shenghen et la disparition de la douane à Mouchin a fait disparaître la plupart de ces bistrots, il ne reste guère que le gallodrome (salle pour les combats de coq), mais c’est une autre histoire…

Un grand merci à mon père qui est parti en reportage dans le village de Mouchin pour illustrer les lieux avec des photographies! J’en ai aussi ajouté sur les précédents articles, n’hésitez pas à aller les (re)lire, je ferai aussi un article complet pour vous présenter les lieux après la transcription de toutes les pages de la revue!

revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, revers de couverture et page 1

Les douaniers.

Il y a à Mouchin une caserne de douanes. C’est un grand bâtiment composé de petits logements réservés aux douaniers mariés. Il y a aussi un bureau occupé par le brigadier.
La caserne étant beaucoup trop petite pour loger tous les douaniers, bon nombre de ceux-ci louent des petites maisons dans le village.
La caserne des douanes à Mouchin, cliché Lucien DujardinLe nombre total des douaniers affectés au service de la surveillance de la frontière pour le  secteur de Mouchin (de la gare de Bachy Mouchin à Planard, Calvaire) est de 38 hommes. Distance : 3 km 600.
Ces douaniers sont commandés par un Brigadier, aidé dans sa tâche par 4 sous-Brigadiers sous le contrôle d’un Lieutenant.
Les douaniers sont de service à tour de rôle, de jour ou de nuit. Il y a d’abord ceux qui sont de service aux postes fixés de surveillance (Poste frontière de Bercu et route du Bas Préau).
Ils sont logés dans des abris en briques ou en ciment. Leur rôle consiste à fouiller les personnes, arrêter les autos, vérifier les papier, sonder l’intérieur des camions, etc…

Il y a ensuite les douaniers de ronde, les embuscades, les patrouilles.
Une embuscade se compose de 2 douaniers. A un endroit désigné, au moment du départ, par un gradé, les 2 douaniers de service s’en vont se cacher derrière un buisson, un taillis, un talus, et ils y passent la nuit, veillant à tour de rôle.
Ils emportent une couchette. Une couchette, que les douaniers appellent « sac » ou « campement », est faite de 3 peaux de mouton cousues ensemble et formant sac. Elles sont doublées extérieurement de grosse toile verte imperméable, et fixées sur des sangles tendues sur un encadrement de bois posé sur quatre pieds.
Le « sac » peut se replier et se porter à dos avec des bretelles. C’est assez lourd: 18 à 20 kg. Son prix est de 700 francs environ.
Les douaniers en embuscade sont le plus souvent accompagnés d’un chien qui donnera l’éveil si un fraudeur approche.

revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, pages 2 et 3

Bien entendu, les douaniers sont armés. Ils portent sur le côté un gros revolver calibre 7 m/m5. Ils ont aussi une matraque en gros caoutchouc épais.
Comme vous pouvez vous en rendre compte, le métier de douanier est pénible. Passer la nuit à la belle étoile n’est pas toujours gai, surtout en hiver, par les gelées, les pluies torrentielles et les nuits noires.

A droite des arbres, la France, à gauche, la Belgique (au Bas-Préau à Mouchin), cliché Lucien Dujardin

A droite des arbres, la France, à gauche, la Belgique (au Bas-Préau à Mouchin), cliché Lucien Dujardin

Et la surveillance de la frontière n’est pas facile. Aucun obstacle naturel ne sépare la France de la Belgique. De plus, les douaniers sont trop peu nombreux pour surveiller nuit et jour tous les points de la frontière.
revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, première illustration, les douaniers poussent une voitureMalgré tout, les passages de fraudeurs sont relativement rares? Et gare à celui qui se fait prendre! De fortes amendes, de longs mois de prison, l’auto confisquée, voilà ce qui les attend (peines variant de 3 jours à 3 ans, amendes de 500 à 5.000 francs).
Malgré ces menaces, il y a encore des fraudeurs qui tentent l’aventure. les uns réussissent…, d’autres se font prendre, malgré toutes leurs ruses.
Ces fraudeurs « professionnels » ont toutes les audaces et peu de scrupules. Ils n’hésitent pas, le cas échéant, à se servir d’armes. Ils sont dangereux.
Il ne faut pas les confondre avec les ouvriers et les malheureux qui essaient quelquefois de « passer » un paquet de tabac ou une demi-livre de café; ceux-là ne sont pas des fraudeurs, les douaniers n’ont pas l’habitude d’être sévères à leur égard.
Cette petite fraude est dénommée par les douaniers « la pacotille ».

Voir la suite: la circulation, la fraude en auto, la fraude avec les chiens, les gendarmes, une belle ruse, le passage à niveau et un pauvre chien et les dernières pages consacrées à d’autres ruses.

 

Milady de Winter d’Agnès Maupré

pioche-en-bib.jpgLogo BD for WomenCouverture de Milady de Winter d'Agnès Maupré, tome 1Couverture de Milady de Winter d'Agnès Maupré, tome 2Une bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque, adaptation des Trois mousquetaires d’Alexandre Dumas.

Le livre : Milady de Winter d’Agnès Maupré (scénario et dessins), éditions Ankama, deux tomes, tome 1, 2010, 134 pages, ISBN 9782359101102, tome 2, 2012, 141 pages, ISBN 9782359102727.

L’histoire : dans la France et l’Angleterre du 17e siècle. La comtesse de la Fère a été pendue à un arbre par son mari… mais il a raté son coup, elle n’est pas morte et fuit en Angleterre. Elle y tombe sur lord de Winter, l’épouse… et le tue deux mois plus tard, alors qu’il vient de découvrir son secret, la marque au fer rouge indélébile sur son épaule… Pour tous, c’est un accident, d’autant plus qu’elle découvre qu’elle est enceinte. Quelques mois plus tard, elle reçoit la visite du cardinal de Richelieu, qui la convainc de devenir son espionne, puis d’un mousquetaire à la recherche des ferrets de la Reine…

Mon avis : un album en noir et blanc, où Agnès Maupré a choisi de raconter l’histoire des Trois-Mousquetaires du point de vue de la femme fatale… et en rapportant quelques-uns des épisodes les plus célèbres du gros pavé, les ferrets de la reine, le siège de La Rochelle et l’épisode du vin d’Anjou… Les personnages sont traités avec un graphisme simplifié avec de grands nez pointus (je ne suis pas vraiment séduite par ce style), Milady de Winter est presque devenue une héroïne de Fantasy, machiavélique et non plus « simple » victime des hommes.

Pour aller plus loin : le blog de l’auteure, Agnès Maupré.

Logo du top BD des blogueurs 2013 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

American rigolos, chroniques d’un grand pays, de Bill Bryson

Couverture de American rigolos, chroniques d'un grand pays, de Bill BrysonAujourd’hui, la chronique de lecture vous est proposée par Maryse, merci à elle pour son résumé et son avis!

Le livre : American rigolos, chroniques d’un grand pays, de Bill Bryson, traduit de l’anglais (USA) par Christiane et David Ellis, Petite bibliothèque Payot/Voyageurs n°467, Paris, 2013, 377 pages, ISBN: 978-2-228-89731-0.

L’histoire: De retour aux États-Unis après avoir vécu 20 ans en Angleterre, Bill Bryson s’étonne: « Les Américains ont produit plus de prix Nobel que le reste du monde réuni. Et pourtant, selon un sondage, 13 pour 100 des Américaines sont incapables de dire si elles portent leur slip sous ou sur leurs collants. »
Durant les dix-huit premiers mois de son établissement en Nouvelle-Angleterre, notre héros se lance alors à la « redécouverte » de l’Amérique avec l’humour pour seule arme. Rien n’échappe à son sens de l’observation ni à son manque de sens pratique. Il lui faut guerroyer avec l’administration et les supermarchés, avec la publicité et les séries télé, avec l’informatique et le jardinage, avec les créatures de la forêt et son coiffeur, et même avec son épouse britannique, qui deviendra vite une Amėricaine accomplie.

L’avis de Maryse: Bill Bryson est une sorte de Candide moderne. A son retour au pays, on lui propose de faire une chronique hebdomadaire sur l’Amérique pour le supplément du Mail on Sunday’s Night and Day, un magazine britannique. Il redécouvre son pays comme un étranger avec des souvenirs d’enfance (base-ball, cricket, la poste d’hier) mais aussi et surtout avec toutes les nouveautés (informatiques, techniques) auxquelles il ne comprend rien. Le tout avec ironie, agacement, critique acerbe et naïve et beaucoup de dérision. Il se regarde et se trouve stupide (moins que les autres quand même qui ne comprennent pas son handicap dans le domaine technologique et qui l’énervent au plus au point). Son humour désarçonne, fait sourire et on se surprend à se voir en lui. Enfin moi, je le comprends très bien, rageant contre les méandres techniques, le vocabulaire incompréhensible des informaticiens et tous les désagréments que provoquent ces incidents quotidiens qui font se sentir stupide et qui lui font vivre un enfer. Du vécu, avec un style très personnel. J’ai lu aussi de cet auteur une chronique de voyage en Australie, Nos voisins du dessous, toujours avec cette même fausse naïveté, cet humour et cette autodérision inimitable. Vraiment je conseille cet auteur tout en subtilité et finesse.

Homme cherche femme de Simon Rich

livres, critiques citations et bibliothèques en ligne sur Babelio.comCouverture de Homme cherche femme de Simon RichJ’ai reçu ce livre par Babelio, merci à eux et aux éditions du Seuil. Il m’a fallu presque 3 semaines pour en venir à bout, même si ce sont des nouvelles et q’uil est donc facile de s’interrompre, il m’est toujours impossible de lire plus d’un quart d’heure sur de l’écriture normale (plus du double en basse vision).

Le livre : Homme cherche femme et autres histoires d’amour, de Simon Rich, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Thierry Beauchamp, éditions du Seuil, 2014, 218 pages, ISBN 9782021140279.

La présentation de l’éditeur:

Que vous soyez un martien, un homme préhistorique, Zeus ou même un chien il y aura toujours une fille pour vous briser le cœur.

Simon Rich, dans une succession de vignettes construites comme des sketchs, traite de l’amour sous des formes pour le moins inattendues. On y côtoie Sherlock Holmes, qui détecte le moindre indice mais ne voit pas que sa fiancée le trompe, Cupidon en ado flemmard qui ne décoche ses flèches qu’aux gens cool, des martiens qui proposent des parties fines, un homme des cavernes amoureux ou même des chiens qui se parlent par petites annonces. A chaque page, on est surpris et on hurle de rire.

Mon avis: un recueil de 29 nouvelles, de une à une dizaine de pages, regroupées en trois parties, la rencontre, le couple et la rupture. Elles alternent des textes qui se passent dans le présent, dans le futur (en reprenant des classiques de la science fiction, l’homme invisible, les Martiens, etc.) et dans un temps plus ou moins lointain (l’homme préhistorique, Sherlock Holmes) ou mythologique (Zeus, Cupidon, Dieu, etc.). Certaines -rares- sont plutôt drôles, d’autres beaucoup moins, avec des relents carrément sexistes et machistes. J’ai beaucoup aimé celle qui ouvre le livre, Non protégé, l’histoire d’un préservatif de sa naissance en usine au long séjour dans un portefeuille puis à sa relégation dans une boîte à souvenirs… Ça se dégrade ensuite. Dans une des dernières nouvelles, Enfants de la poussière, je ne sais pas pourquoi il attribue à Aristophane ce qui revient à Platon dans Le banquet, enfin, si, je sais, Aristophane apparaît dans le banquet aux côtés de Socrate et beaucoup d’autres, et c’est dans sa bouche que Platon place la partie sur les androgynes. A côté des hommes, des femmes et des androgynes, Simon Rich propose dans la nouvelle des demi-hommes et des demi-femmes. Bref, le genre de livre vite lu (euh, tronçonné pour moi, nouvelle après nouvelle, mais pour des raisons « techniques ») et vite oublié, qui ne laissera pas de souvenir à court terme.

 

Lendemains de cendres de Séra

Couverture de Lendemains de cendres de Sérapioche-en-bib.jpgLa suite de L’eau et la terre, Cambodge, 1975-1979, trouvée dans les bacs de la médiathèque.

Le livre : Lendemains de cendres, Cambodge, 1979-1993, de Séra (scénario, dessins et couleurs), collection Mirages, éditions Delcourt, 130 pages, 2007, ISBN 978-2756006239.

L’histoire : 1979 au Cambodge. Suite à l’invasion des troupes vietnamienne, le régime khmer rouge de Pol Pot s’est effondré. Nekh, rescapé des camps de rééducation, cherche à fuir en Thaïlande après l’arrestation de son frère, le militaire révolutionnaire zélé, croise d’anciens déportés en exil comme lui, une jeune femme blessée qu’il tente d’aider, des civils bombardés, l’un des rares bonzes survivants… Le chaos règne, l’occupation vietnamienne permettra–elle de reconstruire le pays après la chute du régime khmer rouge?

Mon avis : un album presque aussi sombre que le premier volume, L’eau et la terre, Cambodge, 1979-1993. Des dessins très noirs (au sens propre), des cartes, des citations pour éclairer le propos, et parfois une planche pleine page, comme une apparition, un relief de temple ancien. La jungle, dans toute sa sauvagerie, en parallèle avec la sauvagerie du régime khmer, de ses atrocités, de la guerre civile, de l’exil.

Sur une histoire plus longue du Cambodge, voir aussi Kampuchéa de Patrick Deville et L’élimination de Rithy Panh.

Logo du top BD des blogueurs 2013   Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Liberté de Tony Gatlif et Eric Kannay

Logo de pioché en bibliothèqueCouverture de Liberté de Tony Gatlif et Eric KannayUn livre trouvé au rayon large vision de la médiathèque. Il s’agit de la version romancée du scénario du film Liberté, de Tony Gatlif (2010), que je n’ai pas vu, inspiré de l’histoire de la résistante Yvette Lundy, en réalité institutrice à Gionges dans la Marne. L’affiche du film sert de couverture aux éditions normale et large vision.

Le livre : Liberté de Tony Gatlif et Eric Kannay, éditions Perrin, 2010, 238 pages, ISBN 9782262030629 (lu en large vision aux éditions A vue d’oeil, apparemment plus disponible dans leur catalogue).

Le livre : quelque part dans le Nord de la France (au sens large, pas loin de la frontière belge), dans le village fictif de Saint-Amont, au début de la deuxième guerre mondiale. Un groupe de Tsiganes, Zanko, Chavo et Kako, leur mère Puri Daï, les enfants, Tatane et Taloche, arrivent dans ce village où ils ont leurs habitudes en automne, pour participer aux vendanges notamment. A l’entrée du village, un jeune gamin, P’tit Claude, les rejoint, il se dit orphelin, a faim, veut rester avec le groupe qui l’accueille à reculons (il ne figure pas sur leurs papiers de circulation, il peut leur poser des problèmes). Au village, l’ambiance a changé avec la promulgation des lois de Vichy. Le maire, Théodore, vétérinaire, et l’institutrice, Lise Lundi, essayent de les aider, mais Pentecôte, qui les avait aidé à trouver des petits boulots les années précédentes, est assé à la milice. Il les fait arrêter au lendemain d’une fête, ils sont envoyés dans un camp d’internement, Théodore décide de passer à l’action en leur cédant gratuitement un terrain familial qui sera leur résidence et permet de les faire libérer. Est-ce que cela suffira à les sauver?

Mon avis : le récit est intéressant, basé sur les témoignages de la résistante Yvette Lundy, en réalité institutrice à Gionges dans la Marne, résistante, qui a aidé des enfants en les scolarisant et a fait des faux-papiers, mais n’a pas aidé spécifiquement les Tsiganes. En revanche, c’est assez bizarre de faire un roman qui se veut biographique en changeant les noms de lieu, en modifiant un peu le nom de l’institutrice, mais en prenant pour l’enfant tsigane qui est au centre du récit le surnom de Taloche, inspiré de Joseph Toloche, l’un des Tsiganes décrit par Jacques Sigot dans Ces barbelés oubliés par l’Histoire; Un camp pour les Tsiganes… et les autres. Montreuil-Bellay 1940-1945 (éditions Wallâda, 1994, voir aussi Tsiganes, camp de concentration de Montreuil-Bellay, près de Saumur dans le Maine-et-Loire, par Kkrist Mirror). Arrêtés dans la Marne, la famille du roman ne peut pas avoir été enfermée à Montreuil-Bellay (contrairement à ce que disent certains blogs qui parlent du film et/ou du livre), mais ce camp, le seul bien étudié grâce à Jacques Sigot, a servi de modèle pour le roman/scénario. Il y avait des camps d’internement de ce type dans presque tous les départements (voir le Frontstalag et les camps d’internement de Poitiers). Liberté du roman, du scénario? Pourquoi pas, mais autant prendre soit l’option de la fiction totale, soit celle du témoignage. L’épilogue, une demi-page à la fin, aurait pu (dû?) donner des informations plus précises, renvoyer au livre de Jacques Sigot, aux témoignages de Yvette Lundy (qui a écrit un livre de mémoires, Le fil de l’arraignée, que j’aimerais trouver), dommage… Yvette Lundy a aussi témoigné, au moment de la sortie du film, dans la revue Le déporté pour la Liberté, n° 564, 2e trimestre 2010 (entretien avec Jean-Luc Fournier), à lire en pdf sur le site de la revue.
Entretien réalisé par
Pour aller plus loin sur le même thème:

Couverture de Tsiganes, camp de concentration de Montreuil-Bellay, par Kkrist Mirror J’ai essayé de regrouper mes articles qui parlent des tsiganes sous le mot-clef tsigane. Vous y retrouverez notamment l’excellente bande dessinée Tsiganes, camp de concentration de Montreuil-Bellay, par Kkrist Mirror, ou celui sur le Frontstalag et les camps d’internement de Poitiers. Mes lecteurs pourront aussi être intéressés par d’autres mots-clefs qui permettent de regrouper mes articles sur les camps d’internement, et plus largement sur la deuxième guerre mondiale.

L’affaire Raphaël de Iain Pears

Logo God save the livreCouverture de L'affaire Raphaël de Iain PearsLogo de pioché en bibliothèqueUn livre trouvé au rayon large vision de la médiathèque.

Le livre : L’affaire Raphaël de Iain Pears, traduit de l’anglais par Georges-Michel Sarotte, éditions Belfond, 2000 [édition en anglais en 1990], 300 pages, ISBN 9782714436719 (lu en large vision aux éditions Feryane).

L’histoire : à Rome à la fin des années 1980. Taddeo Bottando et Flavia di Stephano sont les piliers de la brigade de répression du vol des oeuvres d’art. Un authentique Raphaël serait camouflé sous une toile de Carlo Mantini: au 17e siècle, un riche anglais l’aurait fait recouvrir pour l’importer depuis Rome sans payer de taxe, mais il est mort peu après, sans avoir pu récupérer le tableau… Du moins est-ce la théorie de Jonathan Argyll, qui réalise une thèse sur Mantini. Voici nos deux policiers dans une petite église romaine, à la recherche du tableau… mais il a disparu, acheté peu auparavant par un marchand d’art anglais. Il réapparaît à Rome, est retauré, étudié, vendu aux enchères et racheté (fort cher) par le gouvernement italien. Mais ce tableau est-il vraiment un Raphaël? Poursuivant ses travaux, Argyll doute… les policiers enquêtent, l’affaire rebondit dans une banque suisse après l’ouverture d’un coffre appartenant à un faussaire récemment mort à Paris…

Mon avis : j’ai bien aimé ce polar agréable à lire, plein de rebondissements jusqu’à la dernière page. Pas le polar du siècle, pas très noir, mais une plongée dans le monde de l’art, des restaurateurs, des faussaires, plutôt bien documentée. Un petit bémol, peut-être dû en partie au traducteur, dans le chapitre 6 (page 131 de l’édition en large vision): « le datage à la fibre de carbone de la toile et de la peinture -effectué grâce à un minuscule fragment prélevé sur le côté, puis pulvérisé et imprégné d’une dose de radioactivité- avait révélé que le tableau n’avait as moins de trois cent cinquante ans ». Cela montre une grande méconnaissance des techniques de datation au radiocarbone… La technique repose sur le fait que lorsqu’un organisme meurt, il a une certaine dose de carbone 12 et 14. Au fil du temps, les atomes de carbone 14 (radiocarbone, instable) se transforment en atomes de carbone 12 (stable) à une vitesse constante (mais mal calculée lors de l’élaboration de la méthode). La technique classique compte sur une assez longue période, dans un caisson en plomb (à l’abri du rayonnement cosmique), sur une certaine durée, le rayonnement émis par la désintégration du carbone 14 en carbone 12. Elle nécessite un échantillon assez gros de carbone, que l’on trouve dans la matière organique, donc dans la toile, pas dans les pigments minéraux des tableaux… La technique à l’accélérateur de particules (AMS/SMA), pas encore de routine lors de la rédaction du livre en 1990, nécessite un échantillon beaucoup plus petit. Après traitement et purification, il est introduit dans un accélérateur de particules qui mesure à la sortie le nombre d’atomes de carbone 12, 13 et 14 (de poids atomiques différents, ils ne sortent pas au même endroit de la boucle de l’accélérateur). A aucun moment on n’introduit de radioactivité dans le processus! Dans tous les cas, il y a une marge d’erreur liée à la mesure (de plusieurs dizaines à plusieurs centaines d’années), mais aussi à la préparation de l’échantillon. Pour les périodes plus anciennes, la mesure doit aussi être corrigée (« calibrée » suivant des courbes établies avec d’autres méthodes de datation) car l’hypothèse de base de la méthode repose sur une dose constante de carbone 12, 13 et 14 dans l’atmosphère à chaque instant, ce qui est faux (en fonction des variations des rayonnements cosmiques), même avant les essais nucléaires en plein air et la multiplication des centrales nucléaires (accidentées ou non) qui libèrent beaucoup de carbone 14 dans l’air.

 

Logo God save the livre Ce livre entre dans le défi God save the livre, saison 4, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici février 2015 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di » (15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…

 

Top BD des blogueurs, janvier 2014

Logo du top BD des blogueurs 2013Le classement du TOP BD des blogueurs proposé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible du mois dedécembre est arrivé… merci à lui pour ces savants calculs et cette organisation. Il y a eu pas mal de changements ce mois-ci, voir ses commentaires dans son article! Après des mois dans le haut du classement, Maus (revoir mes avis sur le tome 1 : mon père saigne l’histoire, et le tome 2, Et c’est là que mes ennuis ont commencé), de Art Spiegelmann, dégringole de plusieurs places… de même que les ignorants d’Étienne Davodeau. Mauvais genre de Chloé Cruchaudet est sorti du classement juste avant que je ne le lise! Mais retournez voir mon article, j’y ai ajouté l’avis de Maryse (sans blog), à qui j’avais prêté l’album et qui l’a visiblement beaucoup apprécié.

Comme d’habitude, en gras, les albums que j’ai chroniqués ici…

1- (=) Le journal de mon père, 18.67, Jiro Taniguchi, Casterman
2- (=) Persépolis, 18.64, Marjanne Satrapi, L’Association
3- (=) Un printemps à Tchernobyl, 18.63, Emmanuel Lepage, Futuropolis, voir mon avis
4- (+) Le loup des mers, 18.55, Riff Reb, Soleil
5- (=) Asterios Polyp, 18.5, David Mazzuchelli, Casterman
6- (+) Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes? , 18.5, Benoît Zidrou, Roger, Dargaud
7- (=) Idées Noires , 18.5, Franquin, Fluide Glacial
8- (=) NonNonBâ, 18.5, Shigeru Mizuki, Cornélius
9- (-) Maus, 18.49, Art Spiegelmann, Flammarion, j’ai parlé ici du tome 1 : mon père saigne l’histoire, et du tome 2, Et c’est là que mes ennuis ont commencé
10- (=) Daytripper, 18.46, Fabio Moon, Gabriel Ba, Urban Comics
11- (=) Tout seul, 18.38, Christophe Chabouté, Vents d’Ouest
12- (+) Les derniers jours de Stefan Sweig, 18.36, L. Seksik, G. Sorel, Casterman
13- (=) Le sommet des dieux, 18.33, Yumemuka Bura, Jirô Taniguchi, Casterman, Tome 1,Tome 2,Tome 3, Tome 4, Tome 5
14- (=) Universal War One, 18.33, Denis Bajram, Soleil, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6
15- (=) V pour Vendetta, 18.22, Alan Moore, David Lloyd, Delcourt
16- (=) Le Grand pouvoir du Chninkel, 18.19, Van Hamme, Rosinski, Casterman
17- (N) Abaddon, 18.17, Koren Shadmi, Ici-Même, Tome 1, tome 2
18- (-) Rouge Tagada, 18.08, Charlotte Bousquet, Stéphanie Rubini, Gulf Stream Editeur
19- (=) Abélard, 18.04, Régis Hautière, Renaud Dillies, Dargaud, Tome 1, Tome 2
20- (N) Universal War Two tome 1, 18, Denis Bajram, Casterman
21- (N) Mon arbre, 18, Séverine Gauthier, Thomas labourot, Delcourt
22- (=) Il était une fois en France, 17.98, Fabien Nury, Sylvain Vallée, Glénat, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5,Tome 6
23- (=) Habibi, 17.95, Craig Thompson, Casterman
24- (=) Gaza 1956, 17.92, Joe Sacco, Futuropolis, voir mon avis : Gaza 1956
25- (=) Trois Ombres, 17.9, Cyril Pedrosa, Delcourt
26- (=) Herakles tome 1, 17.88, Edouard Cour, Akiléos
27- (=) Saga, 17.88, Bryan K. Vaughan, Fiona Staples, Urban Comics, Tome 1, Tome 2
28- (=) Une métamorphose iranienne, 17.87, Mana Neyestani, Editions Ca et là
29- (=) Pinocchio, 17.85, Winschluss, Les Requins Marteaux
30- (=) Manabé Shima, 17.83, Florent Chavouet, Editions Philippe Picquier
31- (=) Scalped, 17.83, Jason Aaron, R.M. Guerra, Urban Comics, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6, Tome 7,
32- (-) Les ignorants, 17.8, Etienne Davodeau, Futuropolis, je l’ai aussi beaucoup aimé
33- (=) Joker , 17.75, Brian Azzarello, Lee Bermejo, Urban Comics
34- (=) L’histoire des trois Adolf, 17.75, Osamu Tezuka, Tonkam
35- (=) Blankets, 17.73, Craig Thompson, Casterman
36- (=) Le pouvoir des innocents- Les enfants de Jessica tome 1, 17.73, . Brunschwig, L. Hirn, Futuropolis
37- (=) Calvin et Hobbes, 17.7, Bill Watterson, Hors Collection, Tome 1, Tome 2, Tome 15, tome 17,
38- (=) Les seigneurs de Bagdad, 17.7, Brian K. Vaughan, Niko Henrichon, Urban Comics
39- (+) Ma Révérence, 17.69, Wilfrid Lupano, Rodguen, Delcourt
40- (=) Holmes, 17.69, Luc Brunschwig, Cecil, Futuropolis, Tome 1, Tome 2, Tome 3
41- (=) Urban, 17.69, Luc Brunschwig, Roberto Ricci, Futuropolis, Tome 1, Tome 2,
42- (=) La petite famille , 17.67, Loïc Dauvillier, Marc Lizano, Editions de la Gouttière
43- (N) Tokyo Home, 17.67, Thierry Gloris, Cyrielle, Kana
44- (=) Anjin-san, 17.67, Georges Akiyama, Le Lézard Noir
45- (=) Lorenzaccio, 17.67, Régis Peynet, 12 Bis
46- (=) L’Orchestre des doigts, 17.65, Osamu Yamamoto, Editions Milan, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4
47- (+) Portugal, 17.61, Cyril Pedrosa, Dupuis
48- (=) Voyage aux îles de la Désolation , 17.58, Emmanuel Lepage, Futuropolis
49- (=) Elmer , 17.58, Jerry Alanguilan, Editions Ca et là
50- (=) Moi, René Tardi, prisonniers de guerre au Stalag IIB, 17.58, Jacques Tardi, Casterman

Anaïs ou les gravières, de Lionel-Edouard Martin

Couverture de Anaïs ou les gravières, de Lionel-Edouard Martinpioche-en-bib.jpgN’ayant pas trouvé de nouveau livre qui me tentait au rayon « basse vision » de la médiathèque, j’ai fait une tentative au rayon de la littérature régionale, avec pour objectif de trouver un livre pas trop gros, avec une encre bien noire, un papier bien blanc mais non brillant (pour les contrastes) et si possible des interlignes assez gros. Des critères de choix un peu particuliers, c’est vrai… Mon choix s’est porté sur ce livre, qui répondait à peu près aux critères que je m’étais fixés, même si la quatrième de couverture, en caractères blancs sur fond orange, était complètement illisible encore ma vue. J’ai réussi à le lire, mais vraiment à petites doses, ça fatigue et devient vite flou… [depuis, j’ai aussi lu Nativité cinquante et quelques].

Le livre : Anaïs ou les gravières de Lionel-Edouard Martin, éditions du sonneur, 2012, 157 pages, ISBN 9782916136455.

L’histoire : de nos jours à M*** au sud de Poitiers, un journaliste de la presse locale, effondré par le deuil de sa compagne, Nathalie, décide d’enquêter sur le seul sujet un peu intéressant du moment, le meurtre au volant d’une lycéenne, Anaïs. Son enquête le mène à la ZUP de Poitiers, où vit sa mère, à L***, dans des carrières à proximité, à l’ombre de la centrale nucléaire de Civaux, il croise des personnages hauts en couleur, Petit Louis, le grand Mao, Toto Bauze, le Légionnaire…

Mon avis: ce roman se passe dans des lieux familiers pour moi, la ZUP de Poitiers (revoir le marché sous la neige, agora de la campagne municipale chaque dimanche ces dernières semaines), M*** pour , L*** pour Lussac-les-Châteaux, et sa centrale nucléaire, un lycée « à prénom et à nom de duchesse » (son nom, Aliénor d’Aquitaine, n’est jamais cité)… Le livre est classé en polar à cause de « l’alibi » d’un meurtre, mais il s’agit plutôt d’un roman sur une histoire de jeunesse, la démolition d’un immeuble, une relation sexuelle furtive dans une cave… et presque vingt ans plus tard, un meurtre et un suicide. L’obsession de la mort aussi, celle d’Anaïs qui fait écho chez le narrateur (à la première personne) à celle Nathalie. Un style élastique, passant de phrases très courtes à d’autres beaucoup plus longues, au gré de l’humeur du narrateur. Il s’agit d’ailleurs plus de reconstituer la vie (la conception plutôt que la courte vie) d’Anaïs que de trouver son meurtrier. Un style très original pour ce genre littéraire qu’est le polar.

Pour aller plus loin : voir le site personnel de Lionel-Edouard Martin.

Funérailles célestes de Xinran

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Couverture de Funérailles célestes de Xinran

Un livre trouvé au rayon large vision de la médiathèque.

Le livre : Funérailles célestes de Xinran, traduit de l’anglais par Maïa Bhârathî, éditions Philippe Picquier, 2005, 190 pages, ISBN 9782877307529 (lu en large vision aux éditions de la Loupe).

La présentation de l’éditeur (4e de couverture chez Feryane) :

« Funérailles célestes est une vraie histoire d’amour et de perte, de loyauté et de fidélité au-delà de la mort. Xinran dresse le portrait exceptionnel d’une femme et d’une terre, le Tibet, toutes les deux à la merci du destin et de la politique.
En 1956, Wen et Kejun sont de jeunes étudiants en médecine, remplis de l’espoir des premières années du communisme en Chine. Par idéal, Kejun s’enrôle dans l’armée comme médecin. Peu après, Wen apprend la mort de son mari au combat sur les plateaux tibétains. Refusant de croire à cette nouvelle, elle part à sa recherche et découvre un paysage auquel rien ne l’a préparée – le silence, l’altitude, le vide sont terrifiants. Perdue dans les montagnes du nord, recueillie par une famille tibétaine, elle apprend à respecter leurs coutumes et leur culture. Après trente années d’errance, son opiniâtreté lui permet de découvrir ce qui est arrivé à son mari.
Quand Wen retourne finalement en Chine, elle trouve un pays profondément changé par la Révolution culturelle. Mais elle aussi a changé : en Chine, elle avait toujours été poussée par le matérialisme ; au Tibet, elle a découvert la spiritualité. »

Mon avis: le roman est présenté comme une histoire racontée en deux jours en 2003 dans une chambre d’hôtel à la journaliste Xinran (ce procédé narratif rappelle Les échelles du Levant d’Amin Maalouf). Une histoire d’amour de Wen et Kejun, mais aussi la découverte du Tibet immuable entre 1958 et 1990 environ, auprès de Wen, de Zhuoma, une jeune noble tibétaine qui a fait des études en Chine, et de la famille tibétaine qui les a recueillies. L’occasion aussi de découvrir les coutumes des nomades tibétains, le rôle des moines et des temples, les rites funéraires (funérailles aquatiques pour la petite Ni, funérailles célestes avec démantellement du corps donné en pâture aux aigles lors d’un grand rassemblement), la confrontation entre la médecine chinoise et la médecine tibétaine, la brutalité de l’armée chinoise à la fin des années 1950, composée d’illettrés (à part les médecins et les gradés) endoctrinés. Nous sommes loin du Tibet urbain, politisé et colonisé par les Chinois, mais dans un monde fait de hauts plateaux, avec des familles nomades isolées, qui ne se rassemblent qu’à certaines grandes occasions, et vivant en autarcie. Un beau récit, même s’il pêche un peu par le style, mais peut-être est-ce dû à la traduction, de l’anglais et non du chinois, sans que j’arrive à élucider s’il s’agit d’une traduction de traduction (comme pour Le vrai monde de Natsuo Kirino) ou si la chinoise Xinran a écrit ce livre en anglais (elle vit à Londres depuis une dizaine d’années, mais d’autres livres écrits après sont traduits du chinois). Je découvrirais bien ses autres livres, mais ma médiathèque préférée n’a que deux autres titres (Chinoises et Baguettes chinoises) et pas en large vision, ce qui reste compliqué pour l’instant pour moi.