Archives par étiquette : Indre-et-Loire

La fontaine ou monument mémorial américain de Tours

Tours, le mémorial américain, 1, vue générale

En 1918-1919, la ville de Tours a accueilli le quartier général des « Services of Supply » (SOS – Service de Soutien), chargé de fournir les équipements, les munitions et le ravitaillement vers le front. En retour, une fontaine monumentale dite monument américain ou mémorial américain a été construite sur un terrain acheté par les Américains (qui ont aussi financé le monument et l’entretiennent toujours dans le cadre de l’American battle monuments commission) sur le quai d’Orléans là où se trouvait auparavant un cirque en dur, que vous pouvez découvrir sur ce blog. Pour le monument lui même, je tire une partie des données du dossier documentaire établi par le service régional de l’inventaire de la région Centre.

Tours, le mémorial américain, 2, la signature Arthur Loomis Harmon et la date Il est daté et signé « A.D. 1932 / American battle monuments commission / Arthur Loomis Harmon architect  » (né en 1878 à Chicago dans l’Illinois, mort en 1958). En 1929, il s’est associé à Richmond Harold Schreve et William Lamb pour fonder un cabinet qui a créé notamment l’Empire State Building à New-York en 1931. Il est aussi l’auteur du monument américain de Blanc-Mont à Sommepy Tahure dans la Marne.

Tours, le mémorial américain, 3, trois vues de détail La fontaine se compose d’un bassin au milieu duquel se dresse une vasque sur un socle (qui porte les armoiries des villes françaises qui ont accueilli le SOS, Tours, Brest, Saint-Nazaire, Le Mans, Is-sur-Tille, Nevers, Neufchateau et Bordeaux) et au milieu, un grand pilier encadré de statues allégoriques en pierre, surmonté d’un groupe sculpté en bronze doré avec un indien accroupi sur lequel vient se poser un aigle.

Tours, le mémorial américain, 4, les quatre allégories Sur le tour du pilier, quatre figures féminines vêtues de toges qui représentent (c’est écrit dessus…) la construction, qui tient un immeuble dans ses mains, l’administration, avec un rouleau de papier ou de parchemin, la distribution, avec ce qui doit symboliser un pain, et les achats (« procurement »), allégorie dont je n’ai pas identifié l’attribut dans la main gauche.

Tours, le mémorial américain, 5, les toiles d'araignées à contre jour Et une dernière vue… Restauré assez récemment, mais il est plein de toiles d’araignées, l’aigle… et même l’Indien…

Les plaques commémoratives de la déportation, école Mirabeau à Tours

Ecole Mirabeau à Tours, plaque commémorant la déportation d'élèves et d'un instituteur Juste à côté du parc Mirabeau (avec sa fontaine inaugurale et sa stèle aux céramistes), se trouve l’école du même nom. On y trouve deux plaques commémoratives.

Ecole Mirabeau à Tours, plaque commémorant la déportation de cinq élèves, Norbert et Renée Kronenberg, Estelle, Joseph et Paulette Zomerstain Celle du haut est l’une des rares plaques commémorant la déportation d’enfants juifs, scolarisés dans cette école, plaque apposée dès 1946. « À la mémoire de / Norbert KRONENBERG 12 ans / René KRONENBERG 6 ans / Estelle ZOMERSZTAIN 8 ans / Joseph ZOMERSZTAIN 12 ans / Paulette ZOMERSZTAIN 4 ans / Élèves de ce groupe scolaire / Arrêtés à Tours en juillet 1942 / Internés au camp de Lalande à Monts / Déportés à Auschwitz Birkenau / le 23 septembre 1942 / Gazés dès leur arrivée / au nom des lois de l’Allemagne nazie / et de celle de la France de Vichy / PARCE QU’ILS ÉTAIENT NÉS JUIFS « . Souvenez-vous demain…

Ecole Mirabeau à Tours, plaque commémorant la déportation de l'instituteur Marcel Rabache En-dessous se trouve une seconde plaque dédiée à « À la mémoire de / Marcel RABACHE / Instituteur Résistant / déporté en Allemagne. / MORT POUR LA FRANCE / 1904-1944 ». Pour en savoir plus sur Marcel Rabache, des élèves du lycée Chaptal lui ont consacré un dossier dans le cadre du concours national de la Résistance (un concours auquel j’ai participé il y a fort longtemps, en classe de 3e…).

Le général Meusnier par Varenne au jardin des Prébendes d’Oe à Tours

Tours, le général Meusnier par Varenne, 1, vue de loin

Dans le jardin des Prébendes d’Oe à Tours se trouvent plusieurs statues. Je vous présente aujourd’hui le monument au général Meusnier (voir ici les statues de Pierre de Ronsard, de Racan).

Je tire une partie des données du dossier documentaire établi par le service régional de l’inventaire de la région Centre. Le monument est constitué d’un buste en marbre blanc (sale!) posé sur un piédestal (haut socle) en calcaire.

Tours, le général Meusnier par Varenne, 2, la signature du sculpteur Varenne Il est signé et daté « H. Varenne sculpt. 1902 »

Tours, le général Meusnier par Varenne, 3, la signature de l'architecte Wielorski et de « Wielorski Arch(te) ». Vous êtes maintenant familiers du sculpteur  (1860 – 1933), dont je vous ai parlé à Tours pour le décor de la façade (1898) de la gare, le décor général (1900) de l’hôtel de ville, la charité de Martin devant la basilique Saint-Martin (1928), ainsi que la sculpture à  l’extérieur et à l’intérieur de la gare de Limoges. Ce dernier a d’abord réalisé un buste en bronze du même personnage, mais il ne l’aimait pas et l’a remplacé par ce marbre.

Tours, le général Meusnier par Varenne, 4, le buste vu de face L’identification se trouve sur le socle « GENERAL MEUSNIER TUE A CASSEL 1754 ; 1793 ». Il s’agit de Jean-Baptiste Marie Charles Meusnier de la Place, né à Tours le 19 juin 1754 et mort au pont de Cassel (près de Mayence) le 13 juin 1793, géomètre (il a travaillé avec Gaspard Monge aux travaux qui vont permettre la mesure du méridien de Paris, en particulier avec le « théorème de Meusnier » sur la courbure des surfaces), ingénieur (il a collaboré avec Antoine Lavoisier sur la décomposition de l’eau et la fabrication de l’hydrogène) et général de la Révolution dans l’armée du Rhin.

Ces photographies datent de mai 2011.

Le poète Racan par Sicard au jardin des Prébendes d’Oe à Tours

Tours, le buste de Racan par Sicard au jardin des Prébendes, 1, vu de loin

Dans le jardin des Prébendes d’Oe à Tours se trouvent plusieurs statues. Je vous présente aujourd’hui le monument au poète Racan. Je tire une partie des données du dossier documentaire établi par le service régional de l’inventaire de la région Centre. Le monument est constitué d’un buste en bronze posé sur un piédestal (haut socle) en pierre.

Tours, le buste de Racan par Sicard au jardin des Prébendes, 2, la signature F. Sicard 1907 Le bronze est signé et daté, « F. Sicard 1907 ». Pour le sculpteur François Sicard, je vous renvoie à mon article sur les atlantes de l’hôtel de ville de Tours (vous pouvez aussi voir du même sculpteur le monument aux morts de 1914-1918 à Cahors). Au passage, vous pouvez apercevoir la vigne et le raisin sculptés sur le socle en pierre.

Tours, le buste de Racan par Sicard au jardin des Prébendes, 3, l'inscription en bas du socle Sur ce dernier (ma photographie rapprochée était floue…), la signature de l’architecte, « CH. DUPUY ARCHITECTE », et d’autres indications illisibles.

Tours, le buste de Racan par Sicard au jardin des Prébendes, 4, la dédicace La face principale du socle porte l’identification du buste, « Racan / Poète / 1589-1680 », et le côté la dédicace « Monument / élevé par souscription / sous le patronage / des sociétés littéraires / artistiques et scinetifiques / de la Touraine / inauguré le 30 juin 1907 ». Il s’agit du poète Honorat de Bueil de Racan, dit Racan, dont vous pouvez découvrir les oeuvres dans Gallica (ou si vous avez la flemme, juste une sélection ici consacre une page). Une communauté de communes a pris son nom

Tours, le buste de Racan par Sicard au jardin des Prébendes, 5, le buste en bronze vu de face Le poète, pommeau le son épée au côté gauche, penché vers la droite, tient une plume de la main droite et une liasse de papiers dans sa main gauche.

Tours, le buste de Racan par Sicard au jardin des Prébendes, 6, vu de profil De profil, on voit peut-être mieux sa plume.

Ces photographies datent de mai 2011.

Pierre de Ronsard par Delperier au jardin des Prébendes d’Oe à Tours

Tours, Ronsard par Delpérier aux jardins d'Oe, 1, vu de loin Dans le jardin des Prébendes d’Oe à Tours se trouvent plusieurs statues. Je vous présente aujourd’hui le monument au poète Pierre de Ronsard (château de la Possonnière, Couture-sur-Loir, 1524 – prieuré de Saint-Cosme, 1585), installé au milieu d’un petit bassin. Je tire une partie des données du dossier documentaire établi par le service régional de l’inventaire de la région Centre.

Tours, Ronsard par Delpérier aux jardins d'Oe, 2, la signature Delperier Le monument porte la signature « G. Delperier / sculpteur ». Il s’agit de Georges Delperier (Paris, 1865 – Tours, 1936). En Poitou-Charentes, il a par exemple réalisé le monument aux morts de Chabanais. Le premier projet date de 1898, il s’agissait alors d’installer dans le jardin une réplique du monument funéraire du prieuré Saint-Cosme pour lequel Henri Varenne fournit un croquis (un sculpteur dont je vous ai déjà beaucoup parlé, pour le décor de la façade (1898) de la gare, le décor général (1900) de l’hôtel de ville, la charité de Martin devant la basilique Saint-Martin (1928), le tout à Tours). La maquette du monument a été présentée par Georges Delperier au salon des artistes français de 1912. Le plâtre grandeur nature du monument est prêt en 1913, mais à cause de la première Guerre mondiale, le groupe sculpté en pierre n’est mis en place qu’en 1924 (inauguration le 16 novembre en présence de M. de Moro-Giaferri, sous-secrétaire d’État à l’enseignement technique).

Tours, Ronsard par Delpérier aux jardins d'Oe, 3, vu de près Le monument se compose d’une sorte de rocher avec des fleurs, des grappes de raisin, des feuilles et des amours sur lequel se dresse une colonne avec au sommet un buste représentant Pierre de Ronsard.

Tours, Ronsard par Delpérier aux jardins d'Oe, 4, le buste de Ronsard Un air assez sévère (sans doute renforcé par les lichens qui lui donnent une dominante grise) pour le poète… Des fleurs tombent depuis le dessous de son buste…

Tours, Ronsard par Delpérier aux jardins d'Oe, 5, le socle Un pied de vigne grimpe lui depuis le socle, sur lequel jouent les amours, sous la forme de ces petits enfants qui inspirent le poète…

Tours, Ronsard par Delpérier aux jardins d'Oe, 6, les trois enfants jouant sur le socle On voit mieux ici les trois enfants…

Tours, Ronsard par Delpérier aux jardins d'Oe, 7, de dos Et de dos, la vigne et l’empilement qui sert de socle.

Ces photographies datent de mai 2011.

Concours de travaux, Poitiers, Tours, Niort, Les Sables-d’Olonne

Poitiers, Dominique Boivin danse avec une pelleteuse, 4, une vraie pelleteuse à côté Depuis plus d’un an (et encore pour au moins le double), le centre-ville de Poitiers est en travaux, tous ceux qui habitent en ville pestent, fatiguent avec le bruit, la poussière… Même si la place d’armes a ré-ouvert le 21 juin 2011, cela reste un vrai problème, peu de touristes, pas seulement à cause de la pluie, je pense que celui que j’ai vu excédé prendre la rue de la Marne en sens interdit et se trouver face à une voiture qui descendait, il est sorti choqué de sa voiture, a dit qu’il tournait depuis 1/2 heure pour essayer de s’arrêter en ville, on (deux passants et la conductrice de la voiture qui s’est trouvée nez à nez avec lui) lui a conseillé l’espace Toumaï, et de continuer à pied, il a préféré repartir pour une ville plus accueillante.

Bon, côté barrières, nous avons deux modèles, mauve et blanc…

Poitiers coeur d'agglo, 26 février 2011, 2, petits pavés …ou orange et mauve (photographies recyclées de ces derniers mois).

Tours, travaux du tramway au printemps 2011 A Tours, pour le tramway, ils doivent avoir le même fournisseur!! Option orange et blanc ici ce printemps 2011. Courage à Véro bis et à tous les Tourangeaux qui sont aussi partis pour des mois de travaux…

Niort, travaux place de la brèche en juillet 2011 Niort, qui lance aussi une opération de cœur d’agglomération (avec un vrai archéologue recruté par la ville pour toute la durée des travaux, pas du bidouillage source de bien des destructions comme à Poitiers), a choisi des barrières ajourées, ici place de la brèche mi juillet 2011.

Les Sables d'Olonne, travaux en novembre 2010 Les mêmes barrières que j’avais croisées mi novembre 2010 aux Sables-d’Olonne, où il s’agissait de reconstruire le front de mer très endommagé après la tempête Xynthia.

Le parc Mirabeau à Tours (2) : la stèle aux céramistes tourangeaux

Tours, parc Mirabeau, le monument aux céramistes, 1, vue générale Dans le parc Mirabeau à Tours, outre la fontaine inaugurale et les mystères douloureux de Camille Alaphilippe, se trouve une stèle dédiée aux céramistes tourangeaux. Je tire une partie des données du dossier documentaire établi par le service régional de l’inventaire de la région Centre, même si l’état de cette stèle me fait plutôt pencher pour du béton armé dont l’armature serait en train d’exploser de l’intérieur plutôt qu’à du calcaire comme évoqué dans ce dossier.

Tours, parc Mirabeau, le monument aux céramistes, 2, la signature de Médéric BrunoCette stèle a été érigée en 1934 par le sculpteur Médéric Bruno, sculpteur sur lequel il m’a été quasiment impossible de trouver des informations. J’ai juste trouvé qu’il était aussi l’auteur à Vouvray d’un monument au musicien Charles Bordes (Vouvray, 1863 – Toulon, 1909), que vous pouvez voir par exemple sur le blog Tourainissime….

Aucune trace de ce sculpteur dans les bases de données Mérimée, Palissy ou Joconde du ministère de la Culture… La signature sur la stèle est « BRUNO ARCH[itecte] ».

[PS du 02/08/2011 à 19h : sur un site consacré aux monuments aux morts, blog Tourainissime m’a communiqué ces informations : Bruno, Médéric (Azay-le-Rideau, 1887-1958), a habité à Tours et sculpté les monuments aux morts de Luzillé et de Saint-Christophe-sur-le-Nais en Touraine… le deuxième lien vous amenant sur le dossier de mes collègues de l’inventaire de la région Centre, mais ils ont mis Bruno comme auteur, et non Médéric Bruno, il avait échappé à ma première interrogation. Je file sur les archives de l’état civil d’Indre-et-Loire avec ces informations… et j’ai trouvé sa date de naissance, 17 mai 1887 dans la table décennale des naissances d’Azay-le-Rideau. Il n’y a pas accès à l’acte, dont pas possible de vérifier si le décès est reporté en mention marginale, les actes de 1958, année de son décès, ne sont bien sûr pas accessibles, comme tout acte postérieur à 1910].

Tours, parc Mirabeau, le monument aux céramistes, 9, la deuxième liste Revenons à notre stèle aux céramistes tourangeaux. Elle porte une longue dédicace :  » Aux céramistes tourangeaux rénovateurs de l’art de Bernard Palissy  » (non visible ici) puis  » Ch. Avisseau / 1795-1861 / J. Landais 1800-1863 / Ch. Landais / 1829-1908 / A. Landais / 1868-1912 / Deschamps Avisseau / 1844-1910 « .

Tours, parc Mirabeau, le monument aux céramistes, 8, la première liste Et sur l’autre face : « Ed. Avisseau / 1831-1911 / L. Brard 1830-1902 / A. Chauvigné /père 1829-1904 / fils 1855-1929 « . Je vous propose un lien intéressant pour les œuvres de ces artistes, surtout un catalogue de l’exposition qui a eu lieu en 2003 à Limoges et à Tours : un bestiaire fantastique, Avisseau et la faïence de Tours 1840-1910, sur Charles-Jean Avisseau (1795-1861, il avait son atelier à Saint-Pierre-des-Corps) et ses successeurs, à savoir ses enfants Édouard (1831-1911) et Caroline, Joseph Landais (1800-1863) et son fils Léon Brard (1830-1902), les Chauvigné, père et fils, et Carré de Busserolle, qui ont essayé de retrouver les techniques de Bernard Palissy (1509-1589).

Tours, parc Mirabeau, le monument aux céramistes, 3, la salamandre Sur la face de la stèle est sculptée une salamandre crachant du feu.

Tours, parc Mirabeau, le monument aux céramistes, 4, les deux têtes sculptées Au sommet se trouvent deux têtes que je n’ai pas identifiées…

Tours, parc Mirabeau, le monument aux céramistes, 5, la tête de gauche Détail à gauche…

Tours, parc Mirabeau, le monument aux céramistes, la tête de droite … et à droite.

Le parc Mirabeau à Tours (1) : le parc et la fontaine inaugurale

Tours, parc Mirabeau, la fontaine inaugurale, 1, vue générale Le parc Mirabeau a été aménagé après le déménagement du cimetière Saint-Jean-des-Coups, fermé suite à l’inondation de 1856 (les tombes ne furent déménagées qu’en 1889). Ce cimetière, aussi appelé cimetière de l’est, avait lui-même été aménagé en 1777 dans les jardins d’un ancien prieuré. De ce cimetière subsiste une allée de marronniers qui conduisait à la chapelle. En 1891, il est réaménagé par Louis Ernest Madelin, jardinier en chef du jardin botanique. Sa partie nord a été amputée en 1957 pour l’agrandissement de l’école voisine dont je vous reparlerai pour sa plaque commémorant la déportation d’élèves juifs. Il a aujourd’hui une superficie de moins de 1ha.

Le kiosque, construit en béton imitant le bois, technique très à la mode à cette époque (vous pouvez revoir par exemple dans le même style les aménagements du jardin anglais dans le parc de Blossac à Poitiers), date de ce réaménagement et a été construit à la place d’une ancienne chapelle du 12e siècle, vestige du prieuré conservé lors de l’aménagement du cimetière.

Tours, parc Mirabeau, la fontaine inaugurale, 2, la dédicace L’inauguration du parc a été marquée par la pose de cette fontaine originale, qui est à la fois le support de la mémoire de l’inauguration (« Parc Mirabeau / inauguré le 25 décembre 1891 / M. le Dr A. Fournier maire / MMrs E. Gorce et L. Loiseau adjoints »)…

Tours, parc Mirabeau, la fontaine inaugurale, 3, le buste de Marianne de face …avec à son sommet un buste de la République (buste de Marianne), ce qui est plutôt rare dans un jardin public… Grâce au dossier sur les Marianne de Charlotte Pon, j’ai pu l’identifier au deuxième modèle d’Angelo Francia, créé pour le concours de la ville de Paris et très répandu.

Tours, parc Mirabeau, la fontaine inaugurale, 4, le buste de Marianne, côté droit Cette Marianne est représentée en buste, avec les épaules. Elle est coiffée d’un bonnet phrygien avec cocarde et d’une couronne végétale de laurier.

Tours, parc Mirabeau, la fontaine inaugurale, 5, le buste de Marianne de dos Malgré l’ombre des feuilles, on voit peut-être mieux de dos cette superposition de la couronne végétale sur le bonnet phrygien.

Tours, parc Mirabeau, la colonne à Baric, 1 de loin Le parc renferme plusieurs statues dont je vous reparlerai : Les mystères douloureux du sculpteur Alaphilippe, une stèle aux céramistes tourangeaux du sculpteur Médéric Bruno et une colonne dédicacée à « JULES BARIC / 1825 / 1905 / AU MAÎTRE CARICATURISTE / SOUSCRIPTION PUBLIQUE »…

Tours, parc Mirabeau, la colonne à Baric, 2, la dédicace …que voici de plus près.

La messe miraculeuse de saint Martin par Camille Alaphilippe à Tours

Tours, dans la basilique, la messe de St Martin par Alaphilippe, 01, vue générale Sur le revers de la façade de la basilique Saint-Martin à Tours se trouve un grand bas-relief représentant la messe miraculeuse de saint Martin et seconde charité de saint Martin. C’est une œuvre de grande taille, 2,29m de haut sur 2,35m de large si on prend l’information dans le dossier documentaire établi par le service régional de l’inventaire de la région Centre.

Tours, dans la basilique, la messe de St Martin par Alaphilippe, 02, marque Grès de BIGOT Il est réalisé en « grès de Bigot », comme l’indique cette marque en bas à gauche de la partie centrale. Il provient de la manufacture de grès flammés d’Alexandre Bigot à Mer, dans le Loir-et-Cher, dont Camille Alaphilippe sera nommé directeur en 1914.

Tours, dans la basilique, la messe de St Martin par Alaphilippe, 03, signature C. ALAPHILIPPE Le bas-relief est donc signé en bas à droite de la partie centrale du sculpteur Camille Alaphilippe, né à Tours en 1874 et mort en Algérie après 1934, élève de Henri Laurens et Louis Ernest Barrias à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, grand prix de Rome de sculpture en 1898 avec Caïn après la mort d’Abel poursuivi par la vengeance céleste ou Caïn après la mort d’Abel entend la malédiction de l’Éternel. Ruiné, il s’installe après la première Guerre Mondiale en Algérie, où il réalise notamment les monuments aux morts de Skikda (Philippeville) déplacé à Toulouse en 1969, de Mostaganem (à voir par exemple sur ce site) et une dizaine d’autres au moins. Vous pouvez aussi voir au musée du Petit-Palais à Paris sa Femme au singe, et sur mon blog le Premier miroir dans le jardin des plantes de Nantes. Je suis à la recherche du livre Les artistes de l’Algérie, de Elisabeth Cazenave et Bernard Giovanangeli, publié en 2001 à Alger aux Éditions de l’Association Abd-el-Tif … Une autre sculpture de Camille Alaphilippe, les mystères douloureux, est présente dans le jardin Mirabeau à Tours. Pour les parisiens, vous pouvez aussi voir le décor qu’il a créé pour le Ceramic Hotel, 34 avenue de Wagram (j’ai trouvé des photographies intéressantes sur ce document consacré à l’architecte Jules Lavirotte, aller page 15 et suivantes) ou les anciens grands magasins Félix Potin boulevard Malesherbes.

Revenons à notre messe miraculeuse de saint Martin. Fin 1905, Camille Alaphilippe travaille semble-t-il à une esquisse de la partie centrale. Le relief devait porter trois épisodes de la vie de Martin : la guérison du lépreux, la messe miraculeuse et la mort de Martin (pour la vie de Martin, se reporter à l’article que je lui ai consacré à propos l’abbaye de Ligugé. La partie centrale devait être en grès flammé partiellement émaillé et le reste peint. Le projet est ensuite modifié, et l’œuvre mise en place en juin 1908.

Tours, dans la basilique, la messe de St Martin par Alaphilippe, 04, dédicace Elle a été offerte par la veuve du comte Charles de Morry en mémoire de son défunt mari, comme le confirme l’inscription pas facile à prendre en photo, cachée par la maquette placée devant :  » IN MEMORIAM / CAROLI DE MORRY / QUI VIVENS / B. MARTINUM / COLVIT SINGULAR PIETATE / HOC POSUIT UXOR « . Elle comprend trois grandes arcades que je vais vous décrire de gauche à droite.

Tours, dans la basilique, la messe de St Martin par Alaphilippe, 11, détail de l'autel À gauche se trouve l’autel.

Tours, dans la basilique, la messe de St Martin par Alaphilippe, 10, inscription sur l'autel Au-dessus de cet autel se trouve l’inscription : « NECESSE / EST / CONFITERI / MARTINO / NEMINEM / CONFERENDUM / [SULPIT ???] »

Tours, dans la basilique, la messe de St Martin par Alaphilippe, 11, détail de l'autel L’inscription sur l’autel est, quant à elle,quasiment illisible… et personne ne semble s’être risqué à en proposer une transcription (ni même du reste… mes collègues de l’inventaire de la région centre on botté en touche avec cette phrase « résumé de l’ épitaphe : EN MEMOIRE DE CHARLES DE MORRY », reprise de site en site…). À son pied se trouvent divers objets dont un rouleau (de parchemin) portant l’inscription « EVANGELIUM ».

Tours, dans la basilique, la messe de St Martin par Alaphilippe, 07, Martin priant Au centre se trouve Martin, qui pourrait être représenté sous les traits de Charles de Morry, dont vous pouvez toujours voir l’hôtel particulier qu’il s’était fait construire en 1875 aux n° 70 et 72 boulevard Béranger.

Tours, dans la basilique, la messe de St Martin par Alaphilippe, 08, détail de Martin et inscription Voici de plus près Martin, vêtu de ses vêtements sacerdotaux, en position d’imploration de Dieu (mains levées, paumes vers l’avant), avec un globe de feu au-dessus de sa tête, expliquée par cette citation de la Vie de saint Martin par Fortunat (à lire ici si vous voulez, en version bilingue) :  » NAMQUE / VIRI / SACRO / DE VERTICE / FLAMMA / REFULSIT / FORTUNAT  » (la citation complète serait « Namque viri sacro de vertice flamma refulsit / ignis et innocui surgit ad astra globus »), voir dans le tome 13 des oeuvres complètes de Mgr Xavier Barbier de Montault, p. 185, Messe de saint Martin (à lire si cela vous intéresse ici).

Tours, dans la basilique, la messe de St Martin par Alaphilippe, 05, les enfants à droite Les enfants à droite sont des portraits des petits-enfants des donateurs, un garçon et une fille, accompagnés de l’inscription  » SACERDOS DEI / MARTINE / A(?)STOR EGREGIE / ORA / PRO / NOBIS / DEUM « .

Tours, dans la basilique, la messe de St Martin par Alaphilippe, 06, détail des enfants, citation Voici un détail de ces enfants en position de prière, debout devant Martin…

Tours, dans la basilique, plaque commémorative Au-dessus de ce monument, quelques inscriptions commémoratives pour des chanoines de Saint-Martin morts sous la Révolution et la libération de Tour en 1944: « À LA MÉMOIRE / DES CHANOINES DE St MARTIN / MORTS POUR LA FOI / CHAPT DE RASTIGNAC / CHANOINE DE St MARTIN / PRÉVOST DE RESTIGNÉ / MASSACRÉ, PRISON DE L’ABBAYE / LE 2 SEPt 1792 / LOUIS LONGUET / CHANOINE SEMI-PRÉBENDÉ / MASSACRÉ, PRISON DES CARMES / LE 2 SEPt 1792 / URBAIN VIOLLET / CHANOINE DE St MARTIN / DÉPORTÉ DANS LES CACHOTS DE BLAYE / LE 26 AVRIL 1794 » et « ACTIONS DE GRÂCES / POUR LA DELIVRANCE / DE TOURS / 1 SEPTEMBRE MCMXLIV ».

Le jardin botanique de Tours

Tours, le jardin des plantes, 01, une vue d'ensemble Le jardin des plantes ou jardin botanique de Tours est situé à l’ouest de la ville, juste à côté de l’hôpital, ce qui est logique puisque, à l’origine, ces jardins servaient à l’enseignement des futurs médecins et surtout pharmaciens. Il a été d’ailleurs construit de 1831 à 1843 en grande partie grâce à l’un d’eux, Jean-Anthyme Margueron, sur les plans de l’architecte Charles Loyau (le premier projet ayant été abandonné). Il a été installé sur une zone humide, le marécage a été donné à l’hôpital en 1813, le ruisseau Sainte-Anne a dû être dévié. Je tire une grande partie des informations du dossier documentaire établi par l’inventaire du patrimoine culturel de la région Centre, que je vous invite à parcourir notamment pour les nombreux plans qu’il renferme. Il s’étend aujourd’hui sur 5ha et est un endroit agréable pour ceux qui viennent rendre visite aux patients à l’hôpital (ou à ceux-ci s’ils peuvent sortir).

Tours, le jardin des plantes, 02, le parc zoologique et la grande volière Le parc animalier a été installé à partir de 1863, avec notamment deux grandes volières encadrant une « piscine » pour les animaux.

Tours, le jardin des plantes, 03, le parc animalier et le pavillon des daims Le pavillon rustique destiné aux daims (au bout de la flèche) a été construit en 1909. Les autres pavillons aussi, probablement.

Tours, le jardin des plantes, 04, un petit bâtiment au toit de chaume à restaurer Certains ont besoin d’une sérieuse restauration, notamment ce toit de chaume…

Tours, le jardin des plantes, 05, un petit bâtiment aux murs de terre à restaurer …ou ces murs en terre.

Tours, le jardin des plantes, 06, la partie de pédagogie botanique Comme tout jardin botanique qui se respecte, il comporte une section pédagogique pour apprendre à identifier les plantes.

Tours, le jardin des plantes, 07, la façade sud de la grande serre Les serres et l’orangerie, détruites par un incendie en 1869, sont reconstruites par l’architecte E. Auger, l’orangerie étant transformée en jardin d’hiver. La serre (ici la façade sud) que l’on voit aujourd’hui n’est pas celle dont je vous ai parlé plus haut, ni la nouvelle serre construite en 1890 et agrandie en 1904 pour accueillir une collection d’azalées, elle a été entièrement reconstruite en 1926… et restaurée après les bombardements de 1944 et les tempêtes de 1953 et 1987.

Tours, le jardin des plantes, 08, la façade nord de la grande serre La façade nord s’ouvre sur un petit espace en herbe.

Tours, le jardin des plantes, 09, l'orangerie L’ancienne orangerie abrite maintenant d’administration… qui prône un traitement écologique des jardins…

Tours, le jardin des plantes, 10, le jardin des insectes Il y a d’ailleurs un « hôtel des insectes »…

Tours, le jardin des plantes, 11, un piège à chenilles processionaires …et des pièges pour les chenilles processionnaires dans les pins.

Tours, le jardin des plantes, 12, arrosage par temps de sécheresse Mais alors, pourquoi arroser les pelouses en plein midi (il était environ 11h jeudi dernier 19 mai 2011) alors que la sécheresse sévit? Peut-être utilisent-ils de l’eau recyclée, mais ce n’est dit nulle part…

Tours, le jardin des plantes, 13, le bâtiment nord Tout au bout, vers le nord de la parcelle, un bâtiment neuf, mais je ne connais pas sa fonction…