Cela fera demain trois semaines que j’ai été opérée d’un méningiome (tumeur bénigne des méninges qui entourent le cerveau) découvert il y a quelques mois et qui a refusé de régresser malgré la corticothérapie et l’arrêt du traitement hormonal que je prends depuis vingt ans… Il était très mal placé, sur le jugum du sphénoïde, coincé contre le nerf optique gauche, comprimant le chiasma optique et très très près de la tige pituitaire (qui relie l’hypophyse à l’hypothalamus). Une grosse opération qui s’est bien passée, voici les différentes étapes, de la version « momie » (après l’enlèvement du drain et des tiges qui permettent de fixer la tête par rapport au microscope), couture avec du gros fil rigide (je fais mes points de surjet plus serrés que le neurochirurgien…), passage à une phase « façon rugbyman » quand l’oedème a commencé à régresser et les hématomes à sortir, et hier, les cheveux repoussent déjà, la cicatrice se voit de moins en moins… Maintenant, je dois patienter pour que la fracture du crâne se consolide, que l’odorat revienne, ainsi que la sensibilité sur le haut du crâne, puis la vue, encore très floue avec un gros trou à gauche (lecture très limitée pour l’instant, en option basse vision à l’écran comme en livre), ça sera le plus long à revenir, il faut que les fibres du nerf optique se régénèrent… J’ai deux autres méningiomes, ils seront surveillés dans les prochains mois / années, en espérant qu’ils n’évoluent pas et ne provoquent pas de problèmes, auquel cas il faudra les enlever aussi. Il reste également à ré-équilibrer mes problèmes hormonaux, anciens mais très déséquilibrés depuis l’arrêt partiel de mon traitement contre-indiqué avec les méningiomes.
Les garçons et Guillaume, à table ! de Guillaume Gallienne
Sortie cinéma samedi, avec une amie, nous sommes allés voir Les garçons et Guillaume, à table ! de et avec Guillaume Gallienne, qui a adapté au cinéma une pièce qu’il a également écrite et jouée.
Le film : de nos jours, sur scène. Guillaume Gallienne [lui-même dans son rôle] joue une pièce de théâtre et passe régulièrement dans son propre passé dans une riche famille. Sa mère [Guillaume Gallienne] aurait préféré une fille plutôt qu’un troisième garçon. Adolescent, il préfère jouer Sissi l’impératrice que les sports auxquels son père [André Marcon] aimerait qu’il participe. Pour lui faire passer ses manières efféminées, le voici dans un pensionnat en France puis en Angleterre…
Mon avis : une comédie légère dans laquelle Guillaume Gallienne joue avec brio son propre rôle adolescent mais aussi et surtout celui de sa mère. Le sujet est pourtant « grave »: élevé comme une fille, est-il vraiment homosexuel, comme tout le monde (ses frères, son père, sa mère, sa tante, ses compagnons d’internat) semble le penser, même lui finalement, jusqu’au coming-out (hétéro) final! La scène du conseil de révision est très réussie (le pauvre psychiatre militaire finit par en bégayer lui-même), le voici réformé… et avec des séances de psy. Un bon moment de détente!
Merci Zazimuth!
J’ai reçu une grosse enveloppe de la part de Zazimuth (n’hésitez pas à lui rendre visite), avec des programmes culturels de sa région (dont Briey), une pendouille au chat et des marque-pages brodés…
Les voici de plus près, l’un façon blackwork avec un joli fil à variation, l’autre façon tableaux de fils…
La pendouille au chat est trop rigolote, avec la petite araignée pendue à la queue… et au dos, la petite dentelle qui ressort bien sur le fond noir! Un grand merci à toi, Zazimuth!
Syngué Sabour, pierre de patience, de Atiq Rahimi

Je n’avais pas lu ce livre quand il a reçu le prix Goncourt en 2008 ni vu le film qui en a été adapté l’année dernière par l’auteur lui-même… mais en le voyant par hasard dans les rayonnages de la médiathèque, je l’ai emprunté [depuis, j’ai aussi lu La ballade du calame].
Le livre : Syngué Sabour, pierre de patience de Atiq Rahimi, éditions POL, 2008, 160 pages, ISBN 978-2-84682-277-0.
L’histoire : en Afghanistan (ou ailleurs, dit le début du livre), dans une chambre. Une femme veille, égrène un chapelet, psalmodie les noms de Dieu au fil des grains (99 grains à passer 99 tours par jour), depuis plus de deux semaines aux côtés d’un homme qui git, inerte, une balle dans la nuque, une perfusion dans le bras. Quand il n’y a plus de liquide, ce sera un mélange d’eau salée sucrée dans la bouche, des gouttes dans les yeux qu’il garde ouverts… Dehors, deux petites filles qui ne comprennent pas ce qui se passe, la guerre qui continue, la voisine qui tousse, les frères du blessé qui ont disparu, l’imam qui vient en visite le soir, une explosion toute proche, la femme qui craque et raconte à son époux, à ce corps qui continue de respirer sans réaction ce qu’elle a sur le cœur depuis leurs dix ans de mariage… dont seulement trois ensembles, lui ayant passé les autres « à la guerre ».
Mon avis : un livre écrit en français par le poète persan Atiq Rahimi. Pas de séparation en chapitres, juste un saut de ligne ici ou là, un récit qui se lit d’un long souffle, au rythme de la respiration du blessé, de la litanie de sa femme qui peu à peu se transforme, passe de la femme soumise qui, mariée enfant à côté d’une photographie, a attendu trois ans le retour de l’homme, à la femme qui s’assume, finit par se prostituer avec un homme armé entré dans la pièce, alors qu’elle a caché dans un placard son mari pour le protéger, continuant à s’occuper de lui. Petit à petit, elle (s’)avoue qu’elle a déjà tenté de vivre pour elle-même, en se rebellant contre son père qui préférait ses cailles de combat à ses sept filles, en trouvant une solution à la stérilité de son mari, en survivant dans cette pièce au milieu des tirs… Un livre à découvrir!
Merci Capucine!
Malgré ses activités très prenantes, Capucine O m’envoie régulièrement des cartes à publicité, voici un récapitulatif de ses derniers envois… Un grand merci à , Capucine O n’hésitez pas à lui rendre visite! Dans ce premier envoi, j’aime beaucoup la série de la ville de Paris pour la réduction des déchets…. beaucoup moins celles du musée de l’histoire de l’immigration (qui a remplacé le musée des colonies, construit à l’occasion de l’exposition coloniale de 1931, puis musée des arts africains et océaniens, dont les collections ont été fusionnées avec celles du musée de l’homme pour fonder le musée du Quai Branly à la porte dorée, dans un bâtiment dont il faudrait que je vous fasse découvrir la sculpture).
Certains graphistes font preuve de beaucoup d’inventivité, d’autres moins…



Dans cette dernière série, j’aime beaucoup la calligraphie japonaise, exposition au musée Guimet à Paris jusqu’au 13 janvier 2014…
La tombe de Louis Ernest et Joseph Félix Barrias au cimetière de Passy à Paris
Retour au cimetière de Passy à Paris cette semaine avec la tombe de la famille Barrias, pour laquelle je vous ai déjà parlé de Louis Ernest (Paris, 1841 – Paris, 1905), grand prix de Rome de sculpture en 1865, dont je vous ai déjà parlé pour la tombe d’Antoine Guérinot au cimetière du Père-Lachaise et la science et l’agriculture sur l’hôtel de ville de Poitiers.
Cette tombe renferme plusieurs sépultures, dont celles des deux frères, « Louis Ernest / Barrias / statuaire / 1841-1905 » et « Joseph Félix / Barrias / peintre / 1822-1907 ».
Les deux sont représentés, l’un en buste, l’autre sur un médaillon… impossible pour moi de savoir lequel est qui… deux hommes barbus et moustachus, l’un au front plus « dégarni » que l’autre, en costume, sans attribut permettant de distinguer le peintre du sculpteur. Si l’artiste a respecté leur apparence à leur mort, alors le médaillon pourrait être le sculpteur, plus jeune d’une vingtaine d’années, et le buste le peintre. Ce serait aussi assez logique avec la structure de la tombe, Louis Ernest décédé le premier en 1905, représenté sur le médaillon de la stèle construite avec la tombe, et Joseph Félix, décédé en 1907 sur un buste qui semble rapporté dans un second temps.
Voici de plus près le médaillon sur la stèle (Louis Ernest Barrias ?, statuaire, 1841-1905)…
… et le buste (Joseph Félix Barrias ?, peintre, 1822-1907).
Les deux portent la signature du sculpteur André [Joseph] Allar (Toulon, 1845 – Toulon, 1926), grand prix de Rome de sculpture en 1869, la voici en capitales sur le médaillon…
… et en cursives sur le buste.
Photographies de février 2012.
L’usine électrique de Vincent Vanoli

Une bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque.
Le livre : L’usine électrique de Vincent Vanoli (scénario et dessins), collection Ciboulette, éditions de l’Associaiton, 2002, pages non numérotées, ISBN 978-2844140517.
L’histoire : dans le massif des Vosges, à Orbey dans le Haut-Rhin, en hiver dans les années 1960 sans doute [après vérification, l’usine construite à la fin des années 1920 et mise en service en 1934 n’a été arrêtée qu’en 2002 suite à des inondations et doit être remise prochainement en activité après des travaux]. L’usine hydroélectrique du Lac Noir va fermer, vaincue par le développement de l’électricité nucléaire. Si la plupart des ouvriers partent résignés, Aloysus Bergeon décide de rester un peu sur place. Il se retrouve avec deux inspecteurs (« vérificateurs »), Schmit et Schmidt, dans une usine fantôme… et hantée par des fantômes, le directeur qui s’est suicidé, un ouvrier mort d’un accident du travail.
Mon avis : un album en noir et blanc qui commence comme un roman graphique social (les conditions de travail dans une usine hydro-électrique perdue dans le massif des Vosges) et dérive peu à peu vers la science fiction ou le fantasy avec des personnages aux visages déformés. Je n’ai pas totalement adhéré au graphisme ni au scénario, pensant trouver un récit plus « social » sur le fonctionnement d’une usine isolée dans la montagne, avec des ouvriers qui vivent sur place en huis-clos pour la faire fonctionner.
Pour aller plus loin : voir le site personnel de Vincent Vanoli.
Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.
Mieux que le made in France, la marinière home-made!
La marinière a été (re)mise à la mode par l’un de nos ministres comme symbole du made in France… J’ai choisi un vieux modèle paru dans Modes et Travaux et de la fausse laine (acrylique, 100% pétrole donc), achetée dans une solderie et sans doute fabriquée à l’étranger… Qualité Rubis, coloris 156 (rouge) et 211 (écru). Mais le tricot sera 100% maison, 😉
Voir la suite: le devant, le dos et les manches, la marinière terminée
Une saga génétique de Claire Bretécher


J’ai trouvé cet album à la médiathèque.
Le livre : Une saga génétique de Claire Bretécher (scénario et dessin), éditions Dargaud, 2006, 67 pages, ISBN 9782505000587.
La présentation de l’éditeur : Brigitte Sevruga, actrice de 38 ans, tombe (enfin) enceinte, juste au moment où son agent et amant lui dégote (enfin) un premier rôle. Ce contretemps fâcheux la pousse à embaucher une mère porteuse – en l’occurrence, Candida, sa femme de ménage, qui accepte sans broncher : « Yé po lé faire. » Mais très vite, les choses se compliquent…
Mon avis : cet album paru en 2006 est en fait une réédition en couleur d’un album plus ancien, paru en noir et blanc en 1984 sous le titre Le destin de Monique. Je ne dois pas avoir la même notion de l’humour que la plupart des lecteurs de Claire Bretécher… je n’ai pas du tout adhéré à cette histoire, au point de ne même pas avoir eu envie de faire un résumé personnel, il est très rare que je vous propose la présentation de l’éditeur plutôt qu’un résumé maison!
Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.
Le merveilleux papier artisanal de Geneviève Sicre…
Pascal Foucher et Cristina San-Juan m’ont fait découvrir le superbe papier artisanal de Geneviève Sicre (sans site internet apparemment), réalisé à partir de plantes avec des teintures végétales notamment au pastel bleu. J’ai vraiment envie de me lancer dans ces papiers végétaux, j’ai déjà la marmite, les cendres, les végétaux séchés… il reste à aller préparer les mixtures au jardin! De son côté, Emmanuelle / le Marquoir d’Élise s’est lancée en suivant un atelier au musée du papier à Angoulême!
Ils y avaient joint leur dernier tiré à part : Cristina San-Juan-Foucher, Pascal Foucher et Carole Vercoutère, Parures aurignaciennes de Gargas (Hautes-Pyrénées, France): approche typo-technologique d’un nouveau type de perle, Estudios en homenaje F. Javier Fortea Pérez, universitatis Ovetensis Magister, sous la direction de Marco de la Rasilla Vives, p. 335-346 (et oui! j’ai d’autres sujets d’intérêts que ceux dont je parle sur ce blog…). L’occasion de vous rappeler que la grotte préhistorique de Gargas, à Aventignan, près de Saint-Bertrand-de-Comminges (dans la vallée voisine, en Haute-Garonne), est l’une des grottes préhistoriques que l’on peut encore visiter, avec des quotas pour des raisons de conservation, mais si vous pouvez, n’hésitez pas à vous y rendre!