Archives de catégorie : Visites, musées et expositions

Mes visites, expositions et patrimoine, à l’exception de ce qui concerne Poitiers, classé à part…

La tombe d’Alexandre Falguière par Marqueste au cimetière du Père Lachaise à Paris

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe deAlexandre Falguière par Marqueste, vue générale du tombeauAprès l’Art devant l’hôtel de ville de Paris et le médaillon d’Ernest Lavigne, dans le cimetière de Passy, voici une autre œuvre de Laurent [Honoré] Marqueste, cette fois dans le cimetière du Père-Lachaise : la stèle de la tombe d’Alexandre Falguière (Toulouse, 1831 – Paris, 1900), un sculpteur dont je vous ai parlé pour le groupe sculpté représentant Pierre Goudouli ou le Vainqueur du combat de coq, tous deux à Toulouse, le monument à Pasteur à Paris avec des vues d’hier et d’aujourd’hui et le monument à Léon Gambetta à Cahors. Ce tombeau se trouve juste à côté de celui du sergent Hoff par Bartholdi.

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe deAlexandre Falguière par Marqueste, signature de MarquesteLa signature de Laurent [Honoré] Marqueste (Toulouse, 1848 – Paris, 1920), prix de Rome en 1871, qui fut l’un de ses élèves, est apposée sur le marbre.

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe deAlexandre Falguière par Marqueste, Tarcisus sculpté sur l'avant du tombeauSur la face avant du tombeau, au-dessus des inscriptions funéraires, le sculpteur a reproduit en relief une statue de Falguière, Tarcisius, dont l’original se trouve aujourd’hui au musée d’Orsay.

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe deAlexandre Falguière par Marqueste, stèle et dessus de la tombeSur le dessus de la tombe sont posés une grande palme, une palette, un burin et une masse sculptés (sous les feuilles mortes de la photographie). L’essentiel de la sculpture se concentre sur la stèle…

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe deAlexandre Falguière par Marqueste, allégorie féminine … dominée par une grande allégorie féminine en haut relief…

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe deAlexandre Falguière par Marqueste, détail des trois petits personnages … et entourée de petits personnages « échappés » d’œuvres de l’artiste : le Vainqueur du combat de coq en bas relief, présenté au Salon des artistes français en 1864 et dont un tirage en est présenté au musée d’Orsay à Paris (en haut) et Diane en haut-relief, dont le plâtre était au salon des artistes français de 1882 sous le n° 4353. Si l’allégorie a fière allure, les petits reliefs sont assez maladroitement exécutés par Marqueste, je trouve.

 

Photographies de novembre 2012.

 

Une Vierge à l’Enfant de Baptiste Baujault à Niort

Niort, la Vierge de Baujault, 1, la maison avec la statue Sur une maison qui porte la date de 1840 située rue Saint-jean à Niort, juste en face de l’ancienne école de dessin se trouve une Vierge à l’Enfant réalisée entre 1840 et 1845 par (Jean) (je vous en ai parlé pour le monument à Amable Ricard).

Niort, la Vierge de Baujault, 2, vue de face Marie est représentée debout, portant une longue robe recouvert d’un large voile qui lui couvre légèrement la tête. Jésus est représenté nu tenant dans ses mains un globe.

Niort, la Vierge de Baujault, 3, détail de face et de profil

De près, on voit mieux le mouvement de la Vierge qui tient l’Enfant d’une manière un peu curieuse, la main gauche sous les fesses et la droite sous les pieds. Pour un nourrisson, il se tient déjà bien, !

Pour en savoir plus : lire les articles de Marie-Paule Dupuy, « À mon ami Baujault (1828-1899), sous le charme d’un sculpteur des Deux-Sèvres », Le Picton. Histoire, patrimoine, tourisme en Poitou-Charentes, n° 173, septembre-octobre 2005, p. 42-48 et « Baptiste Baujault, artiste statuaire La Crèche (Deux-Sèvres) : 19/04/1828 – 27/11/1899 », Revue Aguiaine, mai-juin 1999.

Photographies de mi juillet 2011.

La tombe de Louis Ernest et Joseph Félix Barrias au cimetière de Passy à Paris

Tombe de Louis Ernest et Joseph Félix Barrias par André Allar, cimetière de Passy à Paris, vue générale de la tombeRetour au cimetière de Passy à Paris cette semaine avec la tombe de la famille Barrias, pour laquelle je vous ai déjà parlé de Louis Ernest (Paris, 1841 – Paris, 1905), grand prix de Rome de sculpture en 1865, dont je vous ai déjà parlé pour la tombe d’Antoine Guérinot au cimetière du Père-Lachaise et la science et l’agriculture sur l’hôtel de ville de Poitiers.

Tombe de Louis Ernest et Joseph Félix Barrias par André Allar, cimetière de Passy à Paris, inscriptions sur la pierre tombaleCette tombe renferme plusieurs sépultures, dont celles des deux frères, « Louis Ernest / Barrias / statuaire / 1841-1905 » et « Joseph Félix / Barrias / peintre / 1822-1907 ».

Tombe de Louis Ernest et Joseph Félix Barrias par André Allar, cimetière de Passy à Paris, buste et médaillonLes deux sont représentés, l’un en buste, l’autre sur un médaillon… impossible pour moi de savoir lequel est qui… deux hommes barbus et moustachus, l’un au front plus « dégarni » que l’autre, en costume, sans attribut permettant de distinguer le peintre du sculpteur. Si l’artiste a respecté leur apparence à leur mort, alors le médaillon pourrait être le sculpteur, plus jeune d’une vingtaine d’années, et le buste le peintre. Ce serait aussi assez logique avec la structure de la tombe, Louis Ernest décédé le premier en 1905, représenté sur le médaillon de la stèle construite avec la tombe, et Joseph Félix, décédé en 1907 sur un buste qui semble rapporté dans un second temps.

Tombe de Louis Ernest et Joseph Félix Barrias par André Allar, cimetière de Passy à Paris, le médaillon_barrias_04Voici de plus près le médaillon sur la stèle (Louis Ernest Barrias ?, statuaire, 1841-1905)…

Tombe de Louis Ernest et Joseph Félix Barrias par André Allar, cimetière de Passy à Paris, le buste… et le buste (Joseph Félix Barrias ?, peintre, 1822-1907).

Tombe de Louis Ernest et Joseph Félix Barrias par André Allar, cimetière de Passy à Paris, signature sur le médaillonLes deux portent la signature du sculpteur André [Joseph] Allar (Toulon, 1845 – Toulon, 1926), grand prix de Rome de sculpture en 1869, la voici en capitales sur le médaillon…

Tombe de Louis Ernest et Joseph Félix Barrias par André Allar, cimetière de Passy à Paris, signature sur le buste… et en cursives sur le buste.

Photographies de février 2012.

Ernest Lavigne par Laurent Marqueste au cimetière de Passy à Paris

Tombe d'Ernest lavigne par Laurent Marqueste, cimetière de Passy à ParisAprès l’Art devant l’hôtel de ville de Paris et en attendant la tombe d’Alexandre Falguière au cimetière du Père-Lachaise, voici la suite de l’œuvre de Laurent [Honoré] Marqueste (Toulouse, 1848 – Paris, 1920), prix de Rome en 1871, avec la tombe d’Ernest Lavigne dans le cimetière de Passy, toujours à Paris (juste à côté du Trocadéro). La tombe est constituée d’une stèle qui porte la dédicace « A / Ernest Lavigne / ses amis / 1881 / mort le 24 novembre 1880 / dans sa 36ème année ».

Médaillon d'Ernest lavigne par Laurent Marqueste, cimetière de Passy à Paris, vue généraleErnest Lavigne, représenté de face, la tête légèrement tournée vers sa gauche, porte fièrement la moustache… Un médaillon tout en finesse et détails. Mais qui était cet Ernest Lavigne? Je n’ai pas trouvé d’information, il y a trop d’homonymes…

Médaillon d'Ernest lavigne par Laurent Marqueste, cimetière de Passy à Paris, signature du sculpteurEt pour finir, la signature du sculpteur Laurent Marqueste.

Photographies de février 2012

La tombe de Béranger et Manuel au cimetière du Père-Lachaise à Paris

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe de Manuel et Béranger, vue généraleChose promise, chose due, après la statue de Béranger dans le square du Temple à Paris, voici la tombe que j’avais montrée il y a longtemps, en 2008, à l’ouverture de ce blog dans un autre contexte, avec les lieux de mémoire autour de Pierre-Jean de Béranger (1780-1857). D’un ton très libertaire pour certaines, nombre de ses chansons sont disponibles sur le portail Gallica de la Bibliothèque nationale de France, par exemple dans l’album illustré par Grandville.

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe de Manuel et Béranger, plaque de ManuelIl partage sa tombe avec Jacques Antoine Manuel… dont voici le texte de la dédicace sur la plaque de fonte: « Manuel / né à Barcelonnette le 10 décembre 1775 / soldat volontaire en 1795 / avocat / membre de la chambre des représentants / député / expulsé par la majorité de 1825 / mort le 20 août 1827 / hier j’ai annoncé que je ne cèderais qu’à la force / aujourd’hui je viens tenir la parole / séance du 4 mars 1823 ». Une citation similaire (à l’exception du passage sur la force) est reprise sur le médaillon.

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe de Manuel et Béranger, plaque dédicace de BérangerLa plaque de Béranger, déjà descellée en 2008, n’était toujours pas refixée en novembre 2012, date de ces photographies. Elle porte l’inscription suivante : « Béranger / poëte national / né à Paris le 18 août 1780 mort le 16 juillet 1857 / Je désire être inhumé dans le tombeau / de mon ami Manuel ».

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe de Manuel et Béranger, les deux médaillonsSur la stèle sont apposés deux médaillons en bronze représentant les deux hommes de profil, face à face. Les deux médaillons, adjacents, ont été coulés d’une seule pièce et sont surmontés d’une couronne végétale indépendante.

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe de Manuel et Béranger, médaillon de ManuelLe médaillon représentant « Manuel, député de la Vendée » (texte inscrit à droite du visage), à gauche, reprend à gauche à peu près la citation de la dédicace : « Hier j’ai annoncé / que je ne cèderais / pas à la violence / aujourd’hui / je viens / tenir ma parole / séance du mardi / 4 mars 1823 ».

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe de Manuel et Béranger, signature de David d'Angers sur le médaillon de ManuelCe médaillon porte la signature de David d’Angers et la date de 1831.

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe de Manuel et Béranger, médaillon de BérangerLe médaillon représentant Béranger chauve porte le texte « Béranger / né à Paris / en / 1780 ». Ce médaillon a été réalisé alors que Béranger était encore vivant… (David d’Angers est d’ailleurs décédé en 1856, un an avant Béranger).

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe de Manuel et Béranger, signature Magnades sur le médaillon de BérangerIl porte la signature « F.-G. Magnades », peut-être le fondeur, l’auteur du médaillon étant David d’Angers.

Photographies de novembre 2012.

Le monument aux morts place du Trocadéro (cimetière de Passy) à Paris par Landowski

Paris, monument aux morts de Passy par Paul Landowski, vue générale avec le mur du cimetièreJe poursuis cette semaine d’avant le 11 novembre (retrouvez d’autres monuments aux morts sur cette page) avec le monument dédié « A la gloire de l’armée française / 1914-1918 » apposé sur le mur du cimetière de Passy, en marge de la place du Trocadéro à Paris. Il est l’œuvre de Paul Landowski (Paris, 1875 – Boulogne-Billancourt, 1961), dont je vous ai déjà parlé pour le monument à Émile Combes à Pons. Pour en savoir plus sur cet artiste, voir le site qui lui est consacré ou le musée des années 1930. Ce monument a été inauguré en mai 1956 et devait, à l’origine, être prolongé de chaque côté tout le long du mur par une frise représentant l’armée française (voir le projet), remplacée par les inscriptions « à nos héros » et « à nos morts ». Il est réalisé en pierre de Chauvigny… ce que Landowski regrette pour la sculpture le 20 janvier 1956: « Dommage que ce ne soit pas en Vilhonneur. Le Chauvigny ne permettra pas de serrer la forme comme il faudrait« . Les deux calcaires sont … charentais pour le premier, de la Vienne pour le second!

Paris, monument aux morts de Passy par Paul Landowski, signature des architectesJe n’ai pas trouvé la signature de Landowski (il faut dire que la crasse qui recouvre le monument n’aide pas), mais j’ai repéré celle des architectes : « A Drouet, J. Derudder / P. Tabon architectes ». J’ai essayé de reconstituer dans ce document (voir ) les extraits du journal de Paul Landowski qui concerne ses multiples avancées, réflexions, modifications. Au fil des mois, il hésite, n’est pas satisfait de son travail…

Paris, monument aux morts de Passy par Paul Landowski, dédicaceAinsi que l’explique l’inscription, ce monument a été « érigé par le comité national / du monument à l’infanterie / fondé en 1936 devenu en 1951 / le comité national du monument / à la gloire de l’armée française / 1414-1918 ».

Paris, monument aux morts de Passy par Paul Landowski, le groupe sculptéLa composition s’organise autour d’une allégorie féminine (l’armée française) tenant de sa main droite une épée pointée vers le bas et dans sa main gauche un bouclier dont l’ornementation lui a donné beaucoup de mal, il a testé énormément de motifs (voir son journal mis en ligne, j’ai essayé d’extraire dans ce document ce qui concerne le Trocadéro). Il est plus ou moins parti d »un motif plutôt ornemental, symbole d’une sorte de Persée terrassant le dragon« , testé sur la maquette (journal, 29 juillet 1954). Mais il hésite, change, essaye Liberté, égalité fraternité le 30 août 1954, revient au projet initial. En décembre 1955, sur le chantier même, il hésite encore « Je mijote autour de Jeanne d’Arc et des soldats de Charles Martel et des soldats de l’an II« . Puis le 5 janvier 1956: « Mais j’ai enfin trouvé le bouclier qui portera au recto une image de Jeanne d’Arc. Le fond représente la bataille archi séculaire des champs Catalauniques« . Le 20 janvier, il décide de refaire le bouclier : « Bien que toute petite, Jeanne d’Arc prendra tout son sens symbolique. Au-dessus, la bataille des champs Catalauniques, au-dessous les soldats de l’an II (Valmy, Jemmapes)« . Le 27 janvier, il en parle encore « j’ai travaillé à la Jeanne d’Arc du bouclier. Cette composition de plus en plus heureuse. C’est ce qu’on peut appeler élever le débat. Avec ce petit détail, j’étale le sujet. C’est l’armée française reliée aux temps mérovingiens, c[‘est]-à-d[ire] aux temps où s’est forgée la France, au temps où la France est devenue une patrie (Jeanne d’Arc), au temps où la France est devenue le symbole de la Liberté (quatre-vingt-treize). La guerre de 1914-18 a été son apogée« .

Paris, monument aux morts de Passy par Paul Landowski, la partie centraleElle est encadrée par des soldats des différentes armes, y compris un spahi des troupes coloniales sur son cheval, et non uniquement de l’infanterie comme prévu au départ par le comité pour l’édification du monument.

Paris, monument aux morts de Passy par Paul Landowski, partie gaucheA gauche, un sapeur avec sa tenue complète (y compris une semelle de chaussure qui dépasse de son sac à dos) et sa pioche.

Paris, monument aux morts de Passy par Paul Landowski, partie droiteA droite, une femme soutient un soldat mourant (déjà mort?) dénudé.

Photographies d’octobre 2010.

PS: voir des extraits du journal de Paul Landowski au fur et à mesure de l’avancée de ce monument

Le monument aux morts de Saint-Jean-d’Angély (du sculpteur Albert Bartholomé)

Le monument aux morts de Saint-Jean-d'Angély par Albert bartholomé, vues de face et de dos

Pour son monument aux morts, la ville de Saint-Jean-d’Angély a choisi, comme Cormeilles-en-Parisis (Val-d’Oise), une œuvre que le sculpteur Albert Bartholomé (Thiverval-Grignon, 1848 – Paris, 1928, à découvrir sur sa photographie conservée au musée d’Orsay) a adaptée en 1920 à partir de la Gloire pour le monument à Jean-Jacques Rousseau au Panthéon, commandé en 1907 et inauguré en 1912. Sur le plâtre préparatoire daté de 1910 conservé au musée d’Orsay, la Gloire, tête nue, fait face à la Musique. Elles encadrent un relief  avec les allégories de la Vérité, la Philosophie et la Nature. Pour le monument aux morts, il a simplement ajouté une couronne civique sur les cheveux de l’allégorie.

Le monument, érigé en 1921 par l’architecte Ventu dans le jardin public à l’angle des avenues du Port-Mahon et du Général-Leclerc (pas très loin du monument à Audouin-Dubreuil), se compose d’une large stèle en pierre de taille, portant l’inscription « La ville de Saint-Jean-d’Angély à ses enfants morts pour la patrie, 1914-1918 » et la liste des morts pour la France de la première guerre mondiale, surmontée de la sculpture en bronze. L’entourage avec la grille a été ajouté un peu plus tard, en 1924, sur un dessin de l’architecte André Guillon, et des plaques avec les morts de 1939-1945 ont été apposées de part et d’autre, puis sur les petits côtés, ceux des autres victimes de guerre.

Le monument aux morts de Saint-Jean-d'Angély par Albert Bartholomé, la gloire de face et de trois quarts,

La Gloire, variante de l’allégorie de la République, se tient debout, pieds nus, le bras gauche en appui sur une exèdre (une sorte de banc un peu élevé). Elle est vêtue d’une longue robe moulante, épaule gauche dénudée. Elle présente dans sa main droite, levée dans un mouvement très souple, une couronne végétale.

Pour aller plus loin : voir Charlotte Pon-Willemsen, Les allégories de la République sur les monuments aux morts en Poitou-Charentes, Parcours du Patrimoine, n° 342. Geste éditions, 2008, p. 26.

Photographies d’octobre 2010.

La statue de Denis Diderot à Paris

Monument à Denis Diderot par Jean Gautherin, vue généralePour rebondir sur le tricentenaire de la naissance de Denis Diderot (revoir La religieuse), né le 5 octobre 1713 à Langres et mort le 31 juillet 1784 à Paris, dont la commémoration vient de commencer à Langres justement (où se trouve une autre statue du grand homme, par Auguste Bartholdi, voir une carte postale ancienne en fin d’article), j’ai exhumé de mes photographies parisiennes celles qui concernent le monument édifié pour le centenaire de sa mort et qui se trouve aujourd’hui place Jacques-Copeau, un peu en retrait du boulevard Saint-Germain, au niveau du n° 145. Pour une biographie et autres documents sur Diderot, voir le site de la bibliothèque nationale de France.

 Monument à Denis Diderot par Jean Gautherin, carte postale ancienneLa statue se trouvait à l’origine place Saint-Germain-des-Prés. Un modèle en plâtre avait été présenté en 1884, il a été remplacé ensuite par un tirage en bronze fondu en 1885, inauguré le 14 juillet 1886 sur l’un des terres-pleins du boulevard, face à la rue Saint-Benoît.

Monument à Denis Diderot par Jean Gautherin, signature et date 1885La statue porte la signature « 1885 Jean Gautherin » (Ouroux-en-Morvan, 1840 – Paris, 1890).

Monument à Denis Diderot par Jean Gautherin, marque du fondeur Emile ColinElle porte aussi la marque du fondeur, « Émile Colin & Cie / fondeurs ».

Monument à Denis Diderot par Jean Gautherin, vue de face et de profilDiderot est représenté assis sur un fauteuil, pensif et penché en avant, tenant une plume de la main droite.

Monument à Denis Diderot par Jean Gautherin, pile de livres sous le fauteuilSous le siège se trouve une pile de livres ainsi qu’un feuillet qui semble être tombé par inadvertance.

Monument à Denis Diderot par Jean Gautherin, vue de dosSon large manteau est posé sur le dossier du fauteuil.

Monument à Denis Diderot par Léon Lecointe, carte postale ancienne, ici square d'Anvers, aujourd'hui détruitUne autre statue de Diderot se trouvait à Paris, square d’Anvers près du boulevard Rochechouart. Elle était l’œuvre de Léon [Aimé Joachim] Lecointe (Paris, 1826 – Paris, 1913). Le plâtre présenté au salon des artistes français de 1884 sous le numéro 3671 avait été acheté par la ville de Paris, fondu en 1886 et d’abord mis en place square Parmentier, aujourd’hui Maurice-Gardette. Ce monument a été fondu en 1942.

Monument à Denis Diderot par Auguste Bartholdi à Langres, carte postale ancienneEt pour comparaison, voici une carte postale ancienne de la statue de Diderot en pied par Auguste Bartholdi à Langres… et également commandée en 1884 (vue actuelle disponible sur le site de la ville de Langres).

Photographies d’octobre 2010.

Un relief médiéval à Niort: Mélusine, luxure ou autre?

Niort, bas-relief médiéval, femme, peut-être la Luxure, vue lointaine et rapprochéeDans un ancien couvent rénové en logements d’étudiants près de la place Chanzy (donc à proximité immédiate de l’antenne universitaire située dans les anciennes casernes Du Guesclin) se trouve un relief sculpté en remploi dans la façade sur cour. Ce bas-relief est souvent présenté comme la fée Mélusine, emblème de la famille de Lusignan au 13e siècle. Je ne suis pas très convaincue par cette interprétation. Mélusine est une variante de sirène-poisson. Nous avons ici une femme debout vêtue à la mode romane (11e/12e siècles) avec de très larges manches.

Niort, bas-relief médiéval, femme, peut-être la Luxure, détail de la tête et des serpentsElle est encadrée de deux serpents dont les têtes viennent lui mordre les cheveux. L’association d’une femme et de deux serpents fait plutôt penser à la luxure, mais cela ne colle pas non plus, dans les luxures, les serpents mordent plutôt les seins de la femme, et celle-ci est souvent montrée sous des traits grotesques ou lascive, pas comme cette femme debout bien sagement et richement vêtue.

Photographies de juillet 2011.

Wilhelm et Eugène Delaporte dans le square du Temple à Paris

Square du Temple à Paris, buste de B. Wilhem et médaillon de Eugène DelaporteDans le square du Temple à Paris, outre la statue de Pierre-Jean de Béranger, se trouve un autre monument commémoratif qui comporte un buste et un médaillon.

Square du Temple à Paris, buste de B. Wilhem, vue générale et rapprochéeLe buste représente, comme en atteste la dédicace: « A / B. Wilhem / fondateur / 1781-1842 / l’orphéon français ». Il s’agit de Guillaume Louis Bocquillon, dit Wilhem ou Bocquillon-Wilhem (Paris, 1781 – Paris, 1842), musicien fondateur de l’orphéon, société de chant choral pour adultes, en 1833, et rédacteur d’une méthode de solfège qui porte son nom. Il a mis en musique plusieurs chansons de Pierre-Jean de Béranger. Pour en savoir plus, voir sa biographie.

Square du Temple à Paris, buste de B. Wilhem, signatureIl porte la signature de Henri Louis Richou (1850-1932) et la date de 1924. Pour une histoire du monument, voir la base Monumen. le monument avait été érigé en 1924 rue de Bretagne et a été déplacé en 1990 dans le square du Temple.

Square du Temple à Paris, buste de B. Wilhem, détail du visageLe voici de plus près… bien maculé par les pigeons.

Square du Temple à Paris, médaillon de Eugène DelaporteLe médaillon est dédié « A / Eugène Delaporte / propagateur / 1818-1886 ». Eugène Delaporte est le successeur de Guillaume Louis Bocquillon, dit Wilhem ou Bocquillon-Wilhem.

Square du temple à Paris, carte postale ancienneD’autres statues existaient dans le square du Temple, dessiné en 1857 (modifié en 1865, après la construction de la mairie du 3e arrondissement, voisine, en 1862) par l’architecte Jean Charles Alphand. Ces statues ont été fondues en 1942. On en signale 5 avant la mise en place du monument précédent (voir la base Monumen), j’en ai trouvé trois sur les cartes postales anciennes. Sur cette vue, au centre, vous apercevez de dos la statue de Pierre-Jean de Béranger (dans sa première version), et une autre statue sur la gauche…

Statue aujourd'hui détruite, square du temple à Paris, carte postale ancienne… que l’on voit mieux ici, de face. Une statue à caractère mythologique, mais impossible de l’identifier comme ça…

Statue aujourd'hui détruite de Diogène par Eugène Marioton, square du temple à Paris, carte postale ancienneou encore « la lanterne de Diogène » d’après la légende d’une carte postale ancienne…

Statue aujourd'hui détruite de Diogène par Eugène Marioton, square du temple à Paris, carte postale ancienne… mais « Diogène cherchant un homme par Marioton » d’après une autre carte. Il s’agit de la statue de Diogène de Sinope par Eugène Marioton (Paris, 1854-1933). Il en reste d’autres tirages à petite échelle dans des collections privées, je n’ai pas feuilleté tous les catalogues de la société des artistes français pour vérifier s’il a été présenté au Salon.

Photographies d’octobre 2011.