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Deux reliefs romans sous le clocher de Sainte-Radegonde à Poitiers

Poitiers, relief sous le clocher de Sainte-Radegonde : le Christ Après avoir fait le tour du clocher de l’église Sainte-Radegonde à Poitiers à l’extérieur à toutes ses phases de constructions (à la toute fin du 11e siècle (époque romane), au 15e siècle avec le collège apostolique détaillé sur l’article suivant et les singes monstrueux), et les sculptures de la fin du 19e siècle (Vierge à l’Enfant, saintes Agnès, Radegonde, Disciole, saint Hilaire), entrons sous le clocher porche. Normalement, la lumière s’allume quand vous passez, attardez vous un peu avant de descendre les marches vers la nef. Vous y verrez deux reliefs qui doivent provenir du portail roman avant son remplacement au 15e siècle. Du côté sud (à droite en entrant) se trouve ce Christ bénissant. On le reconnaît à son nimbe cruciforme, ou, pour parler plus clairement, à son auréole (le rond derrière sa tête) marquée d’une croix. Il est assis de face sur un riche fauteuil et lève sa main droite dans un geste de bénédiction, geste qui est presque toujours représenté ainsi, la paume de la main vers l’avant, l’auriculaire et l’annulaire repliés, le majeur et l’index levés, le pouce refermé vers ces deux doigts. De la main gauche, il maintient contre sa cuisse un livre, la Bible.

Poitiers, relief sous le clocher de Sainte-Radegonde : Radegonde vue de loin Du côté nord (à gauche en entrant) se trouve un personnage féminin assis de face. Comment ça, vous ne voyez rien…

Poitiers, relief sous le clocher de Sainte-Radegonde : Radegonde vue de près Allez, on zoome. Elle est vêtue d’un long et ample vêtement, la tête est auréolée (signe de sainteté) et couronnée par dessus sa guimpe (le voile qui lui enserre la tête en passant sous le menton). Il s’agit très probablement de la reine Radegonde, dont je vous ai parlé rapidement de l’histoire dans cet article. Il est probable qu’à l’origine, sur le portail roman (et si l’on se fie à la forme des blocs sculptés) se trouvait un ensemble de trois reliefs, le Christ au milieu, Radegonde à gauche (donc à la droite du Christ) et on ne sait pas quel personnage de l’autre côté, peut-être la Vierge.

Statue de Descartes à Tours

Tours, statue de Descartes, 1, vue de loin Comme pour les autres statues de Tours, je me suis servie pour cet article du dossier établi par le service régional de l’inventaire de la région Centre, que vous pouvez consulter directement ici. Suite à la construction du parking souterrain près de l’université, la statue a été déplacée en 2006. Elle se trouve maintenant devant un immeuble, non loin du pont de pierre sur la Loire, presque devant la bibliothèque, pas très loin de son emplacement d’origine ou plutôt de l’emplacement de la statue de Rabelais. Elle est maintenant devant l’immeuble qui a remplacé l’ancien hôtel de ville et l’ancien musée ; elle avait été placée en 1852 au milieu de la place Anatole France, avant d’être rejointe par François Rabelais, qui lui fit le pendant à partir de 1880. Oui, je l’avoue, j’ai marché sur la pelouse pour prendre les photographies.

Tours, statue de Descartes, 2, signature Elle est l’œuvre de Alfred Émile O’Hara, comte de Nieuwerkerke, ainsi que l’indique la signature. Il s’agit d’une réplique en marbre de la statue de bronze réalisée en 1846 par le comte de Nieuwerkerke pour la ville de La Haye. La copie fut réalisée en 1848 et présentée au salon des artistes français de 1849 (voir la page 201, à consulter si ça vous intéresse sur le site de la bibliothèque nationale de France). Elle est alors indiquée comme étant déjà destinée à la ville de Tours. L’artiste présenta aussi la même année une statuette en marbre intitulée la Rosée.

Tours, statue de Descartes, 3, presque de face Revenons à Descartes. Cette statue en marbre, de grande taille (3 mètres d’après le catalogue), présente un René Descartes debout, la main gauche sur la poitrine, en geste d’orateur…

Tours, statue de Descartes, 4, le côté droit … et un livre dans la main droite.

Tours, statue de Descartes, 5, de dos Il porte un long manteau…

Tours, statue de Descartes, 6, les chaussures …et des chaussures que l’on aperçoit ici, à bout qui remonte comme pour une poulaine.

Tours, statue de Descartes, 7, les livres et le globe terrestres À ses pieds, à sa gauche, une pile de livre déforme le bas du manteau. L’un d’eux porte sur la couverture une sorte de soleil gravé (voir sur la photo précédente), et un globe terrestre rappelle les travaux de Descartes.

Tours, statue de Descartes, 8, cogito ergo sum Sur la face avant du socle a été gravée en majuscules la citation la plus célèbre de Descartes, Cogito erg sum (je pense donc je suis).

Statue de François Rabelais à Tours

Tours, la statue de Rabelais, 1, vue de loin Comme pour les autres statues de Tours, je me suis servie pour cet article du dossier établi par le service régional de l’inventaire de la région Centre, que vous pouvez consulter directement ici. Suite à la construction du parking souterrain près de l’université, la statue a été déplacée en 2006. Elle se trouve maintenant place Anatole France, non loin du pont de pierre sur la Loire.

Tours, les statues de Rabelais et Descartes à leur ancien emplacement Elle fut réalisée pour faire pendant à la statue de Descartes sculptée par le comte de Nieuwerkerke, ainsi qu’on peut le voir sur cette carte postale ancienne, sur l’article précédent consacré à Tours.

Tours, la statue de Rabelais, 2, vue de face La statue en marbre, de grande taille (3m de haut sur 0,98 m de large) présentée au salon des artistes français de 1880 sous le n° 6290, …

Tours, la statue de Rabelais, 6, la signature …est l’œuvre Étienne Henri Dumaige (sur la signature de l’œuvre, henri (tout en minuscule) DUMAIGE (en majuscule) et à la ligne, 1880. Elle avait été commandée par la ville de Tours (voir le catalogue du Salon, sélectionner l’année 1880 puis la page 584) où elle est placée sur un haut socle (piédestal) sur lequel est inscrit en grand  » François Rabelais « . Vous trouverez plus d’informations sur cet artiste ici (en anglais, désolée, mais c’est la page plus complète que j’ai trouvée, sauf que d’après son acte de décès consulté sur les archives en ligne du département de la Vendée, page 54 du registre numérisé des décès de 1884 à 1892, s’il est bien décédé le 31 mars 1888 à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, il est né à Paris le 16 janvier et non le 30 mars 1830).

Tours, la statue de Rabelais, 5, la citation Sur le socle également, sur la face, se lit cette citation :  » Mieulx est de risque de larmes escribre [? mot non reporté dans le dossier d’inventaire? L DE LARMES NON VISIBLE] / pour ce que rire est le propre de l’homme  »

Tours, la statue de Rabelais, 3, vue de trois quarts Je vous fais quand même faire le tour de la statue…

Tours, la statue de Rabelais, 4, vue de dos … et de dos, avec des livres et un rouleau de parchemin.

Dans les bases de données, vous pouvez voir ici le dossier documentaire établi par le service de l’inventaire de la région Centre et là un dossier établi par le service de l’inventaire de Poitou-Charentes pour une reproduction en miniature fondue en 1887 et se trouvant aujourd’hui dans les Deux-Sèvres (canton de Lezay, collection particulière).

La sculpture 15e siècle, façade de Sainte-Radegonde à Poitiers (3)

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, vue du tympan Comme promis, voici la réponse à la question de la semaine dernière. Combien y a-t-il d’apôtres dans les niches du portail de la fin du 15e siècle de l’église Sainte-Radegonde à Poitiers ? Sont-ils bien douze???

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, numérotation des apôtres et sculptures du 19e siècle Allez, on compte, au passage, je vous rappelle que les statues centrales (dans le rectangle bleu) datent de la fin du 19e siècle. Aïe, quatorze niches, que se passe-t-il? Le collège apostolique est-il accompagné, comme à Notre-Dame-la-Grande, d’un pape et d’un évêque ? Il va falloir sortir les jumelles, ou le zoom de l’APN…

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, le Christ supporté par deux anges La réponse se trouve au centre… Vous ne voyez pas bien?

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, le Christ de la clef Sur la clef de l’arc se trouve le Christ, représenté en buste.

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, l'ange de gauche Et en fait, il est porté au ciel par deux anges… J’ai redressé les photographies pour qu’ils soient plus faciles à lire… Les ailes de celui de gauche sont bien visibles…

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, l'ange de droite C’est un peu moins net à droite…

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, apôtres 1 à 6 Nous avons donc bien douze apôtres (enfin, le dernier en bas à droite a disparu). Comme je vous le disais l’autre jour, ils sont trop endommagés pour être identifiés… Voici les 6 à gauche…

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, apôtres 7 à 12 … et les six à droite… Ah, et qui sont les apôtres ? Et bien, leurs noms varient selon les évangiles! La liste est donnée quatre fois dans le Nouveau testament. Il y a quand même des constantes… Ils sont toujours douze. Pour Matthieu, X (1-4) et Marc, III (3-19), il s’agit de Simon (dit Pierre), André (son frère), Jacques et Jean (deux frères fils de Zébédée), Philippe, Barthélemy, Thomas, Matthieu, Jacques (fils d’Alphée), Thaddée, Simon le Cananéen et Judas l’Iscariote. Pour Luc VI (12-16), les Actes des Apôtres 5 (13), il s’agit de Pierre et André, son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques (fils d’Alphée), Simon (appelé le zélote), Jude « de Jacques » et Judas l’Iscariote.

Si vous voulez en savoir plus sur l’église Sainte-Radegonde à Poitiers, vous pouvez relire les autres articles sur les chevets de la cathédrale et de Sainte-Radegonde vus de loin, le chevet vu de près, le parvis de justice du 15e siècle (avec un détail du pavage ici), la façade occidentale : les parties romanes, le portail de la fin du 15e siècle (le collège apostolique et les singes monstrueux), les sculptures de la fin du 19e siècle (Vierge à l’Enfant, saintes Agnès, Radegonde, Disciole, saint Hilaire).

La sculpture 15e siècle, façade de Sainte-Radegonde à Poitiers (2)

Poitiers, église Sainte-Radegonde, le portail avec les parties des 19e et 21e siècles

En ce dimanche midi, nous retournons voir le portail de l’église Sainte-Radegonde à Poitiers. Vous connaissez maintenant tout du parvis de justice et de son dallage. Je vous remets la photographie de la semaine dernière, il vous faut donc faire abstraction des rectangles bleus (copie de gargouilles en matériau polymère) et le grand rectangle rouge (sculptures de la fin du 19e siècle).

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, 1, la clef de voûteJe vous ai montré la semaine dernière les petits monstres qui se cachent dans le feuillage du portail de la fin du 15e siècle (vers 1490 pour l’abattage des bois de la porte), aujourd’hui, nous allons nous concentrer sur l’arc central occupé par le Christ, au centre sur la clef de voûte, encadré du collège apostolique (l’ensemble des douze apôtres), dans une position donc différente de celui que je vous ai montré pour Notre-Dame-la-Grande. Avec les têtes cassées et la plupart des mains, il est presque impossible d’identifier les différents apôtres, du coup, je vous les montre juste comme ça, comme si vous regardiez l’arc en allant de la gauche vers la droite… et je vous laisse compter… Y a-t-il vraiment douze personnages (apôtres) en plus du Christ??? Réponse la semaine prochaine avec une présentation en frise des apôtres!

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau central, 1

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau central, 2

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau central, 3

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau central, 4

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau central, 5

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau central, 6

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau central, 7

La sculpture 15e siècle, façade de Sainte-Radegonde à Poitiers (1)

Poitiers, église Sainte-Radegonde, le portail avec les parties des 19e et 21e sièclesEn ce dimanche midi, nous retournons voir le portail de l’église Sainte-Radegonde à Poitiers. Nous descendons donc sur le parvis de justice, traversons la partie pavée et regardons la façade. Sur le clocher-porche roman a été plaqué, à la fin du 15e siècle (lors des derniers travaux de restauration, les vantaux du portail ont pu être datés par dendrochronologie : les bois ont été abattus vers 1490, voici qui date à peu près le portail et le parvis) un portail gothique flamboyant. Je vous remets la photographie de la semaine dernière, il vous faut donc faire abstraction des rectangles bleus (copie de gargouilles en matériau polymère) et le grand rectangle rouge (sculptures de la fin du 19e siècle (Vierge à l’Enfant, saintes Agnès, Radegonde, Disciole, saint Hilaire). Cette église a une longue histoire, que je ne reprends pas ici, reportez-vous aux articles précédents, et aussi à ceux-ci sur le chevet et le tombeau de Radegonde, ainsi que pour un chapiteau qui porte Daniel dans la fosse aux lions et la Tentation d’Adam et Ève.

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, 1, la clef de voûte La voussure (l’arc qui entoure le portail) est composée de quatre rouleaux. Nous allons faire abstraction de celui qui est complètement à l’extérieur. Pour les trois autres rouleaux, au centre, le Christ, sur la clef de voûte, est encadré du collège apostolique (l’ensemble des douze apôtres), je vous les montrerai en détail la semaine prochaine et la suivante. Les rouleaux qui l’encadrent portent un riche décor de feuillages très découpés, une prouesse de sculpture.

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, 2, la partie gauche de la voussure Dans ce feuillage se cachent de petits monstres incarnés dans des singes… Vous ne les voyez pas bien?

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau externe, 1, la base à gauche Vous êtes prêts pour la visite de détail? Je commence par la gauche et vais peu à peu vers la droite… en commençant par la base de la voussure. Mon préféré est le dernier!

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau externe, 2, premier singe Vous le voyez mieux si je me place plus en-dessous? Il a perdu la tête, mais ce monstre (un singe sans doute, comme les suivants) a capturé un animal qu’il a tué et tient entre ses pattes…

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau externe, 3, deuxième singe On remonte un peu… un petit singe? On dirait qu’il s’agit d’une représentation de sacrilège de l’hostie, regardez le petit rond sur sa langue…

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau externe, 4, troisième singe Le suivant est aussi un singe qui semble dégringoler dans les feuillages…

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau externe, 5, quatrième singe On monte un peu plus, celui-ci semble carrément se moquer du passant… Ah, pour ceux qui se posent des questions, les fils à droite sont un dispositif contre les pigeons, un peu de courant qui circulent et les empêchent de se poser (c’est un peu le même principe que les fils à vaches). Je vous ai montré un dispositif du même genre sur l’hôtel de ville.

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau externe, 6, cinquième singe On passe de l’autre côté du rouleau… Celui-ci a presque la même position…

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau externe, 7, sixième singe Le suivant a plus souffert des outrages du temps…

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau externe, 8, septième singe Comme l’avant-dernier, qui a perdu la tête et les bras…

Poitiers, portail de Sainte-Radegonde, rouleau externe, 9, huitième singe Le dernier est mon préféré! Tête en bas, toutes griffes et dents dehors! En le prenant un peu en contre-plongée, il a un air féroce!

Le Grand-Rond à Toulouse : le buste de Mengaud

Toulouse, Grand-Rond, buste de Mengaud, 1, vu de loin Aujourd’hui, nous retournons au jardin du Grand’Rond à Toulouse, les photographies datent d’il y a juste un an (la tempête Xinthia qui a fait rage à ce moment là est un repère…). Cette fois-ci, c’est Lucien Mengaud (Lavaur, 1805 – Toulouse, 12 juillet 1877) qui est représenté…

Toulouse, Grand-Rond, buste de Mengaud, 2, vu de loin Comment cela, vous ne vous souvenez pas de lui ? Je vous en ai parlé pour la fontaine Belle-Paule à Toulouse qui porte quelques vers dont il est l’auteur. Bon, Lucien Mengaud est un poète occitan qui a écrit notamment en 1844 La Toulousaine (La Tolosenca), mise en musique à sa demande en 1845 par Pierre-Louis Deffès (vous pouvez trouver ici les paroles et des enregistrements en MP3). Et qui est Pierre-Louis Deffès ? Apparemment, son prénom d’usage est Louis. Il fut Grand Prix de Rome de composition (et oui, il n’y a pas que la sculpture ou la peinture pour les prix de Rome) en 1847, directeur du conservatoire de Toulouse de 1883 à 1900… et auteur d’une quinzaine d’opéras dont je n’ai jamais entendu aucun (mais vous trouverez des informations sur cet autre site ou sur celui-là)! Le musée des Jacobins vous propose même un circuit dans Toulouse autour de Louis Deffès. La partition originale se trouve au musée du Vieux-Toulouse.

Toulouse, Grand-Rond, buste de Mengaud, 3, vu de près Bon, nous avons devant les yeux un buste en bronze, pas le poète ni le musicien. Les informations sont maigres… Il aurait été érigé en 1894 : le site des musées de Midi-Pyrénées n’est pas très clair, il donne deux dates, mais la première est peu vraisemblable, Mengaud étant encore vivant, une date juste 40 ans après La Toulousaine est beaucoup plus probable. Comme il s’agit sans doute d’une copie (voir en fin d’article), il n’y a pas de signature… l’interrogation des bases de données Joconde, Mémoire et Palissy du ministère de la Culture sur type d’objet « buste » et lieu de conservation « Toulouse » ne m’a rien donné… rien non plus en élargissant à tout le domaine de la sculpture. J’ai passé en revue quelques centaines de fiches, sans trouver l’information. Si quelqu’un l’a, je suis preneuse, qui a sculpté de buste???

Toulouse, Grand-Rond, buste de Mengaud, 4, vu de près Bon, à défaut d’identifier le sculpteur, vous pouvez admirer la jolie barbe très « Troisième République » de Lucien Mengaud… ainsi que ses poches sous les yeux!

Les autres articles sur le Grand-Rond : le jardin et le kiosque (avec cartes postales anciennes) ; la chienne et la louve de Rouillard, le monument à Clémence Izaure ou les gloires de Toulouse de Ducuing (détruit) ; le monument à Auguste Fourès et la poésie romane, toujours de Ducuing (1898, détruit), les fontaines Wallace.

Pour information, suite à de nombreux actes de vandalisme, la ville de Toulouse a remplacé la plupart de ses statues dans les lieux publics par des copies, et mis à l’abri les originaux…

La sculpture 19e siècle de la façade de Sainte-Radegonde à Poitiers

Poitiers, église Sainte-Radegonde, le portail avec les parties des 19e et 21e siècles Après le parvis de Sainte-Radegonde à Poitiers (et le détail du pavage), je vais vous détailler le clocher en plusieurs articles, en remontant le temps, ça sera plus facile… Il a été récemment restauré… les gargouilles, encadrées en bleu, sont des copies en polymère (vous pouvez en voir la fabrication pages 6 et 7 de ce document! Je vais aujourd’hui vous parler des statues créées au 19e siècle, lors de la restauration des années 1893-1895. Les cinq niches à dais (le petit toit en pierre, si vous préférez) avaient perdu les statues qui y avaient été placées à la fin du 15e siècle… La suite des articles sera sur le clocher porche roman et la sculpture de la fin du 15e siècle, en trois articles : le collège apostolique (détaillé ici) et les singes monstrueux.

Poitiers, église Sainte-Radegonde, le portail, 1, sainte Agnès L’avantage avec le 19e siècle, c’est qu’ils ont écrit sur le socle qui était représenté! Nous avons donc à gauche « Sta ANNES » (Agnès), qui fut la première abbesse du monastère Sainte-Croix, fondé par Radegonde. Le tombeau d’Agnès se trouve dans la crypte, dans une chapelle (je vous la montrerai aussi…), du côté nord. Elle est morte en 588, quelques mois après Radegonde.

Poitiers, église Sainte-Radegonde, le portail, 2, sainte Radegonde À côté se trouve la sainte titulaire (celle qui a donné son nom) de l’église, Radegonde (« Sta RADEGUNDIS ») (dont je vous ai déjà raconté l’histoire). Elle porte sa couronne de reine de France (elle fut, rappelons-le, épouse de Clotaire, fils de Clovis et mourut à Poitiers en 587, enterrée hors les murs romains… là où s’élève maintenant cette église) et lit un livre.

Poitiers, église Sainte-Radegonde, le portail, 3, Vierge à l'Enfant Au centre a pris place une Vierge à l’Enfant (« VIRGO DEI MATRIX)…

Poitiers, église Sainte-Radegonde, le portail, 4, saint Hilaire Puis on trouve saint Hilaire (« Stus HILARIUS »), premier évêque de Poitiers dont le tombeau (et l’église collégiale construite au-dessus) se trouve aussi hors les murs… mais à l’opposé de la ville (il est mort en 367 ou 368, soit plus de 200 ans avant Radegonde).

Poitiers, église Sainte-Radegonde, le portail, 5, monstres aux pieds de saint Hilaire … avec à ses pieds un petit monstre! Il porte, comme l’évêque de la façade de Notre-Dame-la-Grande, le pallium et une chasuble au-dessus de son aube.

Poitiers, église Sainte-Radegonde, le portail, 6, sainte Disciole Tout à droite se tient sainte Disciole (« Sta DISCOLIA »), dont le tombeau (ou au moins l’autel sur son supposé tombeau) est aussi dans la crypte, du côté sud cette fois. Disciole, nièce de Salvius, évêque d’Albi, est morte jeune moniale à l’abbaye Sainte-Croix de Poitiers en 583, un peu avant Radegonde.

La Vierge à l’Enfant, Radegonde et Hilaire devaient exister avant et sont sans doute des réinterprétation voire en partie des copies des statues anciennes (de la fin du 15e siècle), alors que Agnès et Disciole sont des ajouts de la fin du 19e siècle. Elles ont aussi droit, en plus des autels de la crypte qui surmontent leurs tombeaux supposés, chacune à une statue et à une verrière de la même époque (19e siècle) dans l’église.

Monument aux morts de Sorigny (Indre-et-Loire)

Le monument aux morts de Sorigny par Gaumont, carte postale ancienne, 1, vue lointaine Je vous ai déjà montré le monument aux morts de 1870 à Tours, dont le groupe sculpté est l’œuvre de Marcel-Armand dit Marcel Gaumont (1880 -1962), élève de François Sicard (voir ici à propos des atlantes du rez-de-chaussée de l’hôtel de ville de Tours). Marcel Gaumont fut premier grand prix de Rome de sculpture ex-aequo avec Henri Camille Crenier en 1908 et donc pensionnaire de la villa Médicis à Rome 1909 à 1912. En 1923, il fait don à sa « commune natale » (un peu comme Aymé Octobre à Angles-sur-l’Anglin, sauf que, voir plus bas, ce n’est pas sa commune natale… mais la commune où il a passé son enfance) d’un groupe sculpté posé sur un monument imposant conçu par l’architecte tourangeau Maurice Boille. Ce groupe représente une Victoire aux ailes largement déployées qui soutient le corps d’un soldat mort à la guerre. Je n’ai malheureusement pas pu aller à Sorigny, mais j’ai trouvé quelques cartes postales, que j’égraine tout au long de cet article.

Le monument aux morts de Sorigny par Gaumont, carte postale ancienne, 2, vue de face En cherchant des œuvres de Marcel Gaumont pour compléter cet article, j’ai vu qu’il y avait un micmac sur son lieu de naissance. Pourtant, je sais bien qu’il ne faut pas faire confiance à ce qui est écrit partout… et même sur le site de la commune de Sorigny… Il faut que je les prévienne, ils ont presque perdu un enfant du pays… Comme Amédée Brouillet n’est pas dans les registres de naissance de Châtain mais dans ceux de Charroux (Vienne), Marcel Gaumont pas dans celles de Sorigny… Il est pourtant écrit partout qu’il est né à Sorigny en 1880, décédé à Paris en 1962 et enterré à Sorigny… Il y a un Gaumont Stéphane Gabriel Roger né le 17 avril 1876 (c’est un cousin de l’artiste…), mais pas de Marcel Gaumont dans les tables décennales de naissance en 1880… je l’ai trouvé à Tours, où il est né le 28 janvier 1880 (n° d’ordre 85 des naissances de l’année 1880 à Tours). Certes, il apparaît dans la table nominative du recensement de l’Insee à Sorigny dès 1881, où il est inscrit comme petit-fils du chef de famille âgé de deux ans (en bas de la page 3 du registre numérisé), mais il n’est pas né dans la commune ! (Son oncle, sa tante et ses cousins sont sur la page suivante du registre). Donc s’il a passé son enfance à Sorigny, Marcel Gaumont est né à Tours…

Le monument aux morts de Sorigny par Gaumont, carte postale ancienne, 3, vu de trois quarts Marcel Gaumont a réalisé une œuvre importante, qui comprend des reliefs sur les murs du musée d’art moderne de la ville de Paris, quatre sculptures du beffroi de Cambrai à découvrir sur ce petit dossier réalisé par une classe de CM1 de Cambrai, les monuments aux morts de 1914-1918 de Laon (Aisne), du Blanc (Indre), les bas-reliefs du premier étage de la bibliothèque nationale (site historique rue de Richelieu à Paris), une statue de Jeanne d’Arc dans la chapelle Sainte-Jeanne-d’Arc de Gennevilliers, etc.

Le monument aux morts de Sorigny par Gaumont, carte postale ancienne, 4, vu de près Sur le thème des Victoires et autres allégories de la République, je vous invite à (re)lire ces articles sur les allégories de la république en Poitou-Charentes. Je vous en ai déjà montré quelques-unes, la Gloria Victis d’Antonin Mercié à Niort, la copie de la La Liberté guidant le peuple de Frédéric Auguste Bartholdi à Poitiers (Vienne) et Châteauneuf-la-Forêt (Haute-Vienne), les Victoires d’Aimé Octobre sur les monuments aux morts de 1914-1918 de Angles-sur-l’Anglin, et Poitiers, la Jeanne d’Arc de Réal del Sarte Maxime sur les monuments aux morts de Sommières-du-Clain, dans la Vienne, et de Briey (en Meurthe-et-Moselle), etc.

Tours, le monument aux morts de la guerre 1870-1871

Tours, le monument aux morts de 1870, vue 1 : carte postale ancienne Quelques jours après la célébration de la fin de la guerre de 1870 (voir sur ce sujet mon article de l’année dernière, à propos du monument de Poitiers, l’histoire de ce conflit et des monuments érigés quelques années plus tard). À Tours, initialement installé place du Chardonnet (ici sur une carte postale ancienne)…

Tours, le monument aux morts de 1870, vue 2, de loin près du pont de fil …il est maintenant, d’après le dossier documentaire du service régional de l’inventaire de la région Centre), quai d’Orléans (adresse qui n’existe pas sur le plan fourni par l’office de tourisme, ni l’emplacement du monument), ou, plus simplement, à l’entrée du pont suspendu dit pont de fil ou pont Saint-Symphorien, juste à côté du château.

Tours, le monument aux morts de 1870, vue 8, signature de l'architecte Conçu par l’architecte Bernard Chaussemiche, architecte qui à Tours réalisa aussi la façade du lycée Balzac vers 1900 et un immeuble situé 41et 41bis boulevard Heurteloup, à retrouver dans les dossiers établis par l’inventaire ici et ), le monument aux morts de 1870 fut inauguré à la veille (moins d’un mois avant le début) de la Première Guerre mondiale, le 12 juillet 1914. La signature de l’architecte figure sur le socle au dos, en bas à droite. Dans le dossier de l’inventaire, vous pouvez voir le plan d’installation initiale sur la place du Chardonnet, daté de février 1914.

Tours, le monument aux morts de 1870, vue 9, signature du sculpteur Gaumont Le groupe sculpté est l’œuvre de Marcel Gaumont (1880-1962), dont la signature est porté en bas à gauche au dos du socle.

Tours, le monument aux morts de 1870, vue 4, le groupe sculpté De face, on voit une femme, allégorie probable de la République, et un soldat debout, un peu penché en avant, poing serré, comme attendant une revanche…

Tours, le monument aux morts de 1870, vue 5, de trois quarts dos Mais si vous contournez le monument…,

Tours, le monument aux morts de 1870, vue 6, de dos … vous découvrirez un soldat mort, qui n’est pas mentionné dans les descriptions du monument.

Tours, le monument aux morts de 1870, vue 7, le soldat mort Il gît au sol, dans une position désarticulée.

Tours, le monument aux morts de 1870, vue 3, de face Sur la face principale, la dédicace est la suivante : « à la / mémoire / des officiers et soldats / du 88e régiment de mobiles / d’Indre-et-Loire / morts / pour la patrie / 1870-1871 ».

À Tours, un autre monuments aux morts de 1870 se trouve au cimetière de la Salle, où se trouve aussi un monument aux morts de 1914-1918. Pour la Première Guerre mondiale, le monument principal se trouve, configuration extrêmement rare, à l’intérieur de l’hôtel de ville, je n’ai pas pu faire de photographies mais vous le montrerai sur des cartes postales anciennes. Un autre monument imposant se trouve dans la cour du lycée Descartes, dont je vous parlerai aussi à partir de documents anciens. Diverses plaques commémoratives se trouvent aussi en ville, dont une accompagnée d’un relief sculpté aux postiers morts pour la France dans la grande poste boulevard boulanger ou une très émouvante aux élèves juifs et instituteurs résistants à l’entrée de l’école Mirabeau… Plusieurs articles en perspective. Je vous rappelle aussi que vous pouvez retrouver tous les artistes auteurs de statuaire publique et/ou commémorative, avec des liens sur les articles concernés, sur cette page spécifique.