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Le Petit Prince à Toulouse…

Toulouse, Saint-Exupéry et le petit prince par Madeleine Tezenas du Montcel, 1, vue de face Sur le terre-plein devant le muséum de Toulouse, de l’autre côté du Boulevard, se trouve depuis 2000 Saint-Exupéry sortant d’un globe terrestre et tenant dans sa main une statuette du Petit Prince… Il s’agit d’une œuvre de Madeleine Tezenas du Montcel, dont vous pouvez découvrir ici le site internet. Je vous ai montré jusqu’à présent très peu d’œuvres contemporaines, privilégiant l’art roman ou la statuaire publique du 19e et du début du 20e siècle…

Toulouse, Saint-Exupéry et le petit prince par Madeleine Tezenas du Montcel, 4, détail du princeMais je trouve ce Petit Prince touchant, et il rappelle à la fois la vie de Saint-Exupéry (mort pour la France en 1944) et tout le message du Petit Prince… Je vous propose de faire le tour de cette sculpture et d’en découvrir quelques détails comme les gravures qui rappellent l’aéropostale… Les photographies datent de fin février 2010.

Toulouse, Saint-Exupéry et le petit prince par Madeleine Tezenas du Montcel, 2, vu de trois quarts

Toulouse, Saint-Exupéry et le petit prince par Madeleine Tezenas du Montcel, 3, vu de trois quarts

 

Toulouse, Saint-Exupéry et le petit prince par Madeleine Tezenas du Montcel, 5, le globe terrestre

PS: la même sculptrice a réalisé le monument à Saint- Exupéry à Paris.

L’église Saint-Sernin à Toulouse (1)

Toulouse, Saint-Sernin, le côté sud Je reviendrai plus longuement sur cette église dans les prochaines semaines et prochains mois, mais c’était hier la saint Saturnin, ancien nom attribué aussi à saint Sernin de Toulouse… Il s’agit d’un chef-d’œuvre de l’art roman (avec deux phases importantes, la consécration de l’autel en 1096 par  dans son tour de France de consécration et de « racket » en vue de la première croisade et l’achèvement du transept et d’une partie de la nef en 1180)… et de la vision que l’on s’en fait au milieu du 19e siècle (enfin, que Viollet-le-Duc s’en est fait)! Saturnin est un évêque toulousain martyrisé en 250. Comme il est de coutume à l’époque romaine, il est enterré hors les murs… d’où les nombreux vestiges romains trouvés aux alentours et en partie conservés dans le musée Saint-Raymond voisin. Puis un culte s’est développé sur son tombeau « redécouvert », une première basilique est construite, agrandie, en reprenant des chapiteaux antiques, en réinterprétant des chapiteaux antiques et en créant un magnifique programme sculpté, récemment réétudiés et publiés par Quitterie et Daniel Cazes, avec des photographies de Michel Escourbiac, Saint-Sernin de Toulouse, De Saturnin au chef d’œuvre de l’art roman, Editions Odysée, 2008, 978-2-909478-23-4. Petit rappel, mes photos datent de fin février-début mars 2010… Je me contente aujourd’hui d’un rapide tour extérieur en commençant par le sud, la façade était alors sous échafaudage…

Toulouse, Saint-Sernin, la porte Miégeville … la porte Miégeville, à qui je consacrerai plusieurs articles,

Toulouse, Saint-Sernin, le chevet vu du sud le chevet et le clocher si célèbre, vus du sud…

Toulouse, Saint-Sernin, le chevet vu du nord … puis du nord. Bon, un article court de mise en bouche… j’ai juste regardé pour une fois la météo dimanche et entendu que c’était la saint Saturnin lundi, et décidé d’intercaler cet article à la place de celui initialement prévu sur Toulouse…

La gare de Tours (3), allégories de Bordeaux et Toulouse

Tours, la gare, partie centrale de la façade, 1, vue générale Je vous invite, si nécessaire, à relire mes articles précédents pour revoir la façade et les allégories de Nantes et Limoges, par Jean Hugues. Je vous rappelle juste que tout ce décor a été réalisé en 1898 par le sculpteur Henri Frédéric Varenne, à l’exception des statues monumentales, allégories des villes desservies par la Compagnie P&O, qu’il a néanmoins réalisé en fait d’après les maquettes des deux sculpteurs retenus, Jean Hugues et Jean-Antoine Injalbert, avec qui il travaillera également quelques années plus tard sur le chantier de l’hôtel de ville, dont il réalisera aussi le décor d’ensemble.

Les deux colonnes centrales encadrent une immense horloge, surmontée d’un mascaron et de l’inscription Paris Orléans, nom de la Compagnie de chemin de fer. Pour répondre à une précédente question, les lignes françaises de chemin de fer ont été concédées dès leur création par l’État. Elles ne seront nationalisées que le 1er juillet 1938.

Le nom de la ville de Tours est inscrit sous l’horloge, à la même hauteur que Bordeaux et Toulouse sur les colonnes voisines.

Tours, la gare, partie centrale de la façade, 3, Bordeaux et Toulouse de face Au sommet de celles-ci ont donc pris place deux allégories de ville, Bordeaux à gauche et Toulouse à droite, réalisées d’après les maquettes du sculpteur Jean-Antoine Injalbert, qui deux ans plus tard, en 1900, réalisera les allégories de la Loire et du Cher de part et d’autre des rampants du fronton qui surmonte la façade de l’hôtel de ville de Tours (voir son décor central).

Tours, la gare, partie centrale de la façade, 4, Bordeaux et Toulouse de profil

Tours, la gare, partie centrale de la façade, 6, signature Injalbert sur Bordeaux Les statues des villes de Bordeaux et Toulouse portent la signature  » A. INJALBERT  » et la date  » 1898 « , visible depuis le parvis pour celle portée à la ville de Bordeaux.

Tours, la gare, partie centrale de la façade, 5, Bordeaux de face La ville de Bordeaux pose le coude gauche sur un gouvernail (qui porte la signature) et tient une ancre dans la main droite. Ses deux pieds dépassent du bord de son socle.

Tours, la gare, partie centrale de la façade, 7, Toulouse de face La ville de Toulouse plonge la main droite dans un repli qui semble formé par son vêtement et tient un objet dans la main gauche, interprêté comme un gouvernail par les collègues du service de l’inventaire de la région Centre.

Tours, la gare, partie centrale de la façade, 8, Toulouse de profil Elle semble avoir les jambes croisées (gare aux phlébites !) avec le pied gauche légèrement en avant.

Tours, la gare, partie centrale de la façade, 2, l'horloge Et encore une petite vue de l’horloge, de plus près…

Tous les articles sur la gare de Tours : l’ancien embarcadère, la façade par le sculpteur Henri Frédéric Varenne et le projet de l’architecte Victor Laloux, les allégories de Limoges et Nantes par Jean Hugues, allégories de Bordeaux et Toulouse par Jean-Antoine Injalbert, les céramiques peintes du côté nord (Carcassonne, Langeais, Chinon, Arcachon, Cahors, Luchon et, pas photographiés, Vicq-sur-Cère et Amboise), du côté sud (Azay-le-Rideau, les gorges du Tarn, Loches, Biarritz, Belle-Isle -en-Mer, Josslin, Erdeven, Saint-Jean-de-Luz et Fontarabie) et leurs signatures (Utzschneider et Compagnie, Alexandre de Geiger, Digoin, Paris, Sarreguemines, Simas, Alain Mothes).

Le monument aux morts de Haute-Garonne à Toulouse (4), Camille Raynaud

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Raynaud, 1918 Après la présentation générale et les sculptures de André Abbal et Henri Raphaël Moncassin, je termine en ce 11 novembre la visite du monument aux morts de Haute-Garonne à Toulouse avec la présentation des reliefs de Camille Raynaud.

Camille Raynaud (1868-19?) a été chargé des deux reliefs monumentaux sur les faces internes de l’arc de triomphe. La commande stipulait de glorifier les combattants (voir le dossier établi par les archives de la ville de Toulouse, la date de décès de Camille Raynaud semble inconnue). Il a choisi un relief très fort, presque du haut-relief (quand la sculpture se détache complètement du fond) par endroits.

Sur le piédroit (mur) situé droite lorsque l’on se met face à la face principale (celle avec le char), le relief a pour titre 1918. Camille Raynaud a choisi de représenter les Poilus démobilisés. Il se présentent comme une foule compacte, véritable cohue d’hommes pour les uns en tenue militaire, coiffés du casque de Poilu, pour d’autres en civil, tendant leur chapeau. Tous sont joyeux et souriants, pas de gueule cassée dans cette frise.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Raynaud, 1918, détail, couple enlacé Quelques femmes ont réussi à s’introduire dans ce flux de soldat. Au centre en haut, un couple enlacé s’embrasse avec fougue…

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Raynaud, 1918, détail d'un couple en bas …alors que tout en bas, les retrouvailles de cet autre couple sont plus sobres.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Raynaud, Victoire Sur le piédroit gauche, la Victoire, très différente des allégories de la République que l’on trouve habituellement et a fait scandale.

Un peu grassouillette, elle est représentée nue, avec juste un casque de Poilu sur la tête. Elle est assise dans une position abandonnée sur un gros rocher, les ailes déployées et repliées sur les côtés à cause des bords du cadre.

Les anciens combattants ont jugé cette allégorie indigne de traduire les intérêts moraux des victimes de la guerre et des anciens soldats. Si vous aller feuilleter l’album photographique réalisé par le service de l’inventaire du patrimoine culturel de la région Poitou-Charentes), vous verrez en effet le décalage avec les autres allégories de la République, qu’il s’agisse de Victoire ou autre Marianne. Les monuments aux morts étaient alors soumis à une commission départementale à l’état de projet puis pour le versement de la subvention allouée (proportionnelle au nombre de morts de la commune, rappelons-le). Ici, l’affaire est allée jusqu’au Conseil d’État, qui rejeta la requête du comité le 17 juillet 1935, en particulier à cause du surcoût qu’entraînerait le remplacement du haut-relief…

Le Poilu du monument aux morts de Saint-Lys, (chef-lieu de canton de l’arrondissement de Muret, toujours en Haute-Garonne) réalisé par Camille Raynaud, semble avoir posé moins de problème.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, carte postale ancienne, vue frontale Sur les cartes postales anciennes, la Victoire est soigneusement cachée. Sur la première que je vous ai sélectionné, fait rare, l’ensemble des artistes qui sont intervenus sont signalés.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, carte postale ancienne, vue de trois-quarts La seconde est celle que j’ai trouvé où l’on devine le mieux le relief les sculptures de Raynaud… mais la partie 1918, pas la Victoire. Vous jugerez vous-même.

Les monuments aux morts de Toulouse dont j’ai déjà parlé ou dont je parlerai prochainement:

– le monument aux morts de Haute-Garonne (inauguré en 1928) : vue générale de l’œuvre de l’architecte Jaussely, les reliefs de André Abbal, de Henri Raphaël Moncassin, et ceux de Camille Raynaud

– le monument aux morts de Toulouse en 1914-1918 dans le cimetière de Salonique

– le monument aux morts de Indochinois, au dos du précédent, dans le cimetière de Salonique

– le monument aux morts de Skikda (Philippeville) dans le cimetière de Salonique

– le monument aux sportifs morts (Héraklès archer d’Antoine Bourdelle)

– le monument aux morts des quartiers Bayard-Matabiau-Concorde-Chalets, non loin de la gare

– le monument aux morts des quartiers Colone, Arago, Juncasse, Marengo, près de l’observatoire

– le monument aux morts du quartier Saint-Michel, allées Jules Guesde, non loin du muséum

– et pour la guerre de 1870, le monument du Souvenir français dans le cimetière de Terre-Cabade

Le monument aux morts de Haute-Garonne à Toulouse (3) : Moncassin

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Moncassin, le char Après la présentation générale et les sculptures de André Abbal, poursuivons la visite du monument aux morts de Haute-Garonne à Toulouse avec la présentation des sculptures de Henri Raphaël Moncassin, je reviendrai vous parler de celles de Camille Raynaud.

Henri Raphaël Moncassin (1883-1953) a été chargé de la frise de la face postérieure et du côté gauche (voir le dossier établi par les archives de la ville de Toulouse). Après la première guerre mondiale, il a réalisé des commandes pour des monuments, comme la Pleureuse du monument aux morts de Fontenay-aux-Roses (92) ou un médaillon Ecce Homo dans l’église de Bédeille.

Revenons à Toulouse. Sur la face principale, Henri Raphaël Moncassin a sculpté au centre de la frise principale un tank ou char d’assaut FT Renault (utilisé pour la première fois en 1916 dans la somme), mais souligne qu’il reste un manque flagrant d’équipement en représentant un attelage tiré par des bœufs ou des soldats frigorifiés couverts d’une peau de mouton.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Moncassin, Arras Sur le petit relief à gauche (face principale), les soldats sont embourbés à Arras. Ils ont dû faire appel à un cheval de trait pour tirer un canon posé sur un char à chenilles.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Moncassin, Verdun Sur le petit relief à droite (face principale), le sculpteur a choisi des hommes en action, au combat ou au transport des armes pour représenter la bataille de Verdun.

J’ai oublié de prendre des photos de détail de la bataille de Champagne, du radiotéléphoniste et de la civière…

Les monuments aux morts de Toulouse dont j’ai déjà parlé ou dont je parlerai prochainement:

– le monument aux morts de Haute-Garonne (inauguré en 1928) : vue générale de l’œuvre de l’architecte Jaussely, les reliefs de André Abbal, de Henri Raphaël Moncassin, et ceux de Camille Raynaud

– le monument aux morts de Toulouse en 1914-1918 dans le cimetière de Salonique

– le monument aux morts de Indochinois, au dos du précédent, dans le cimetière de Salonique

– le monument aux morts de Skikda (Philippeville) dans le cimetière de Salonique

– le monument aux sportifs morts (Héraklès archer d’Antoine Bourdelle)

– le monument aux morts des quartiers Bayard-Matabiau-Concorde-Chalets, non loin de la gare

– le monument aux morts des quartiers Colone, Arago, Juncasse, Marengo, près de l’observatoire

– le monument aux morts du quartier Saint-Michel, allées Jules Guesde, non loin du muséum

– et pour la guerre de 1870, le monument du Souvenir français dans le cimetière de Terre-Cabade

Le monument aux morts de Haute-Garonne à Toulouse (2) : André Abbal

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Abbal, le biplan Après la vue présentation générale, poursuivons la visite du monument aux morts de Haute-Garonne à Toulouse avec la présentation des sculptures de André Abbal, je reviendrai vous parler de celles de Henri Raphaël Moncassin et Camille Raynaud.

André Abbal (1876-1953) a été chargé de la frise de la face principale et du côté droit (voir le dossier établi par les archives de la ville de Toulouse). Il a par ailleurs réalisé entre autre des sculptures pour le parc Clément Ader à Muret (aménagé, comme le monument aux combattants de Haute-Garonne par Léon Jaussely) et le monument aux morts de Moissac ou celui de Lafrançaise (tous deux dans le Tarn-et-Garonne). Il a aussi exécuté le guetteur du monument aux morts de Canchy, dans la Somme (photo ici). Un musée lui est consacré à Carbonne (Haute-Garonne), dans son ancien atelier.

Revenons à Toulouse. Le relief central de la face postérieure s’organise autour d’un biplan. L’avion semble avoir été abattu et est encadré de deux groupes de soldats sonnent le clairon. Vers l’extérieur et en symétrie se tiennent d’autres soldats avec leur armement.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Abbal, la Flandre Sur la face postérieure, à gauche, la bataille de Flandre. Un cycliste ouvre la marche sur la gauche, suivi de soldats qui courbent le dos sous le poids de leur équipement.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Abbal, la Somme Toujours sur la face postérieure mais à droite, la bataille de la Somme dans une grande confusion de chevaux et d’hommes qui semblent à la peine.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Abbal, la MarneLa frise du côté gauche est consacrée à la bataille de la Marne. Un canon est tiré par quatre chevaux alors que des cavaliers ouvrent la voie.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Abbal, un aviateur Sur le cartouche au-dessus de l’inscription du côté gauche, un aviateur, casque et lunettes sur la tête, contraste avec les chevaux situé juste au-dessus.

Les monuments aux morts de Toulouse dont j’ai déjà parlé ou dont je parlerai prochainement:

– le monument aux morts de Haute-Garonne (inauguré en 1928) : vue générale de l’œuvre de l’architecte Jaussely, les reliefs de André Abbal, de Henri Raphaël Moncassin, et ceux de Camille Raynaud

– le monument aux morts de Toulouse en 1914-1918 dans le cimetière de Salonique

– le monument aux morts de Indochinois, au
dos du précédent, dans le cimetière de Salonique

– le monument aux morts de Skikda (Philippeville) dans le cimetière de Salonique

– le monument aux sportifs morts (Héraklès archer d’Antoine Bourdelle)

– le monument aux morts des quartiers Bayard-Matabiau-Concorde-Chalets, non loin de la gare

– le monument aux mortsdes quartiers Colone, Arago, Juncasse, Marengo, près de l’observatoire

– le monument aux morts du quartier Saint-Michel, allées Jules Guesde, non loin du muséum

– et pour la guerre de 1870, le monument du Souvenir français dans le cimetière de Terre-Cabade

Le Grand-Rond à Toulouse (6) : le David de Mercié

Le David vainqueur de Goliath de Mercié, au Grand-Rond de Toulouse, carte postale ancienne À Toulouse, en plus de Jeanne d’Arc et de Gloria Victis (en plus de ce dont je vous ai parlé, il y a aussi ce tirage à Châlons-en-Champagne) , vous pouvez découvrir cette très célèbre œuvre de Marius Jean Antonin dit Antonin Mercié (Toulouse 1845- Paris 1916), grand prix de Rome en 1868 avec Thésée vainqueur du Minotaure, vous pouvez découvrir David vainqueur de Goliath, créé en 1870 à Rome et présenté au salon des artistes français de 1872 sous le n° 1786 (page 277 du catalogue, attention il est précédé d’une présentation des artistes en pagination romaine, Mercié se trouvant page LXXIII). Il reçut pour ce David une médaille de première classe et présenta aussi un buste de Dalila en bronze sous le n° 1787. Le modèle original en plâtre est actuellement conservé au musée des Augustins à Toulouse, où l’État l’a déposé en 1874 (vous pouvez aussi découvrir une photographie du plâtre présenté au salon de 1874). À côté de lui, vous découvrirez un tirage en bronze de presque 2 m de haut. Si vous habitez ou passez à Paris, vous pouvez en découvrir un autre tirage au musée d’Orsay. Il y en a également beaucoup d’autres tirages dans toute la France, cette œuvre ayant été présentée comme la promesse de la future victoire de la France (David) sur l’ennemi prussien (Goliath), notamment lors de l’exposition universelle du Luxembourg en 1878. Mais si vous voulez (re)découvrir l’histoire de David et de Goliath, il y a un petit résumé sur dans le dossier pédagogique de l’œuvre au musée des Augustins (ah quelle époque sanglante… Qui plaignez vous le plus, Goliath ou saint Jean-Baptiste, dont la tête fut tranchée sur ordre d’Hérode après la danse de Salomé ?). Ce groupe sculpté de David vainqueur de Goliath a été vendu sur catalogue en six formats différents par le fondeur Barbedienne.

David est représenté comme un jeune homme nu, debout, posant le pied droit sur la tête de Goliath qu’il a vaincu. Il tient une épée dans la main droite, qu’il remet dans son fourreau tenu de la main gauche. Il est gracile, élégant, tête nue, avec un léger déhanchement.

Le David vainqueur de Goliath de Mercié, au Grand-Rond de Toulouse, copie, vue générale Sur l’exemplaire présenté actuellement au Grand-Rond (une copie), cette épée est fracturée et le bras gauche cassé.

Le David vainqueur de Goliath de Mercié, au Grand-Rond de Toulouse, copie, tête de GoliathVoici de plus près la tête disproportionnée de Goliath…
Le David vainqueur de Goliath de Mercié, au Grand-Rond de Toulouse, copie, le socle … et un détail du socle.

Pour information, suite à de nombreux actes de vandalisme, la ville de Toulouse a remplacé la plupart de ses statues dans les lieux publics par des copies, et mis à l’abri les originaux…

Les autres articles sur le Grand-Rond : le jardin et le kiosque (avec cartes postales anciennes) ; la chienne et la louve de Rouillard, le monument à Clémence Izaure ou les gloires de Toulouse (détruit).

Le monument aux morts de Haute-Garonne à Toulouse (1) : Léon Jaussely

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, face principale Comme à Poitiers (monument aux morts de la Vienne en 1914-1918, monument aux morts de 1870-1871, monument aux morts allemands de la Pierre Levée ou encore celui du cimetière de Chilvert) et dans toutes les villes, Toulouse conserve plusieurs monuments aux morts : monument aux morts de la guerre de 1870 (allées Jules-Guesde), Héraklès archer, monument aux sportifs morts à la guerre de 1914-1918 par Antoine Bourdelle (boulevard Lascrosse), monument aux morts de la guerre de 1914-1918 des quartiers Bayard, Matabiau, Concorde, Chalets (place Roquelaine), monument aux morts de la guerre de 1914-1918 des quartiers Saint-Michel, Busca, Port-Garaud (33 allée Jules-Guesde), plusieurs dans les cimetières voisins de Terre-Cabade et de Salonique (dont le monument aux morts de Skikda (Philippeville) déplacé à Toulouse), ou encore le monument aux combattants de la Haute-Garonne en 1914-1918, allées François-Verdier. C’est de lui dont je vais vous parler aujourd’hui, vous pouvez aussi le découvrir par le dossier établi par les archives de la ville de Toulouse (quelques petits clics sur les numéros pour des vues de détail dans les photos de la fenêtre gauche de ce site). Comme c’est un monument complexe, je vous le tronçonne en plusieurs articles. Je commence par une vue de la face principale (antérieure).

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, face postérieure Aujourd’hui, quelques vues générales, prochainement, des vues de détail, par sculpteur. Voici la face arrière (postérieure).

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, signatures En effet, si la conception globale du monument a été confié en 1919 à l’architecte Léon Jaussely (1875-1932, grand prix de Rome en 1903) par le Conseil général de la Haute-Garonne. Il a présenté un projet en forme d’arc de triomphe. Le concours qui a suivi a retenu trois sculpteurs (clic sur les liens suivants pour voir les différents reliefs), André Abbal pour la frise de la face principale et du côté droit, Henri-Raphaël Moncassin pour la frise de la face postérieure et du côté gauche (tous deux réalisent des sculptures sur le thème des principales batailles) et Camille Raynaud pour les deux reliefs monumentaux à l’intérieur. L’équipe est complétée par Jean Fourès, ornementaliste (qui poursuit les travaux commencés par son père Jean-Marie, décédé en 1926 ; ils ont réalisé les décors de fleurs, etc.) et les entrepreneurs Belard et Tixeire, comme vous pouvez le lire sur ces signatures. Ce sont donc les Fourès père et fils qui ont sculpté tous les symboles républicains, la Légion d’Honneur, la Médaille militaire, la Croix de Guerre, les feuilles de laurier (vertus militaires), les feuilles de chêne (force et vertus civiques), les chiffres RF (République Française) et HG (Haute-Garonne), entremêlées avec la lettre capitale de la préfecture et de chaque sous-préfecture du département : T pour Toulouse , M pour Muret , SG pour Saint-Gaudens et V pour Villefranche-de-Lauragais.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, dédicaces Le monument fut inauguré en 1928, ainsi que le montre cette dédicace à la longue liste, mais les sculptures de Camille Raynaud furent contestées pendant des années… Si ce dernier a consacré ses reliefs à la victoire, André Abbal et Henri Raphaël Moncassin soulignent le sous-équipement des soldats, le recours au chevaux et aux boeufs, même s’ils représentent aussi l’aviation et les chars.

tToulouse, le monument morts de Haute-Garonne, côté droit Pour les longs textes gravés sur les faces internes et externes, je vous invite à lire leur transcription dans le le dossier établi par les archives de la ville de Toulouse (lien direct). Voici le côté droit…

tToulouse, le monument morts de Haute-Garonne, côté gauche … et le côté gauche.

Les monuments aux morts de Toulouse dont j’ai déjà parlé ou dont je parlerai prochainement:

– le monument aux morts de Haute-Garonne (inauguré en 1928) : vue générale de l’oeuvre de l’architecte Jaussely, les reliefs de André Abbal, de Henri Raphaël Moncassin, et ceux de Camille Raynaud

– le monument aux morts de Toulouse en 1914-1918 dans le cimetière de Salonique

– le monument aux morts de Indochinois, au dos du précédent, dans le cimetière de Salonique

– le monument aux morts de Skikda (Philippeville) dans le cimetière de Salonique

– le monument aux sportifs morts (Héraklès archer d’Antoine Bourdelle)

– le monument aux morts des quartiers Bayard-Matabiau-Concorde-Chalets, non loin de la gare

– le monument aux morts des quartiers Colone, Arago, Juncasse, Marengo, près de l’observatoire

– le monument aux morts du quartier Saint-Michel, allées Jules Guesde, non loin du muséum

– et pour la guerre de 1870, le monument du Souvenir français dans le cimetière de Terre-Cabade

Le Grand-Rond à Toulouse (5) : Auguste Fourès par Paul Ducuing

Le Grand-Rond à Toulouse, monument à Auguste Fourès par Paul Ducuing, carte postale ancienne Aujourd’hui, je vous présente une autre œuvre de Paul Ducuing (1867-1949) qui se trouvait aussi dans le Grand-Rond à Toulouse (revoir ici le monument à Clémence Izaure ou les gloires de Toulouse). J’ai pu retrouver sa trace, hélas, dans le n° 5 (septembre-octobre 2008) d’Arcanes, la revue des archives municipales de Toulouse (à retrouver ici). Elle a été, comme beaucoup d’autres bronzes toulousains (même Jaurès a failli y passer, sa tête fut sauvée, je vous en reparlerai…) et de toute la France, fondue suite aux lois de 19421/1942 (voir en fin d’article). Je ne sais pas si l’original, en plâtre ou en terre, qui a permis de réaliser ce groupe sculpté a survécu, si quelqu’un a l’information, je suis preneuse pour compléter cet article (en mentionnant la source, bien entendu).

Le Grand-Rond à Toulouse, monument à Auguste Fourès par Paul Ducuing, carte postale ancienne colorisée Le monument avait été réalisé par Paul Ducuing en 1898. L’original aurait été réalisé en terre cuite. Cette vue colorisée vous montre bien le buste du poète Auguste Fourès, placé sur un piédestal, devant lequel se tient une femme, représentation allégorique de la poésie romane rajeunie. Auguste Fourès est en effet l’un des rénovateurs de la langue d’oc présentée comme la langue des troubadours. Il participa activement à la restauration des jeux Floraux de Toulouse, dont je vous ai parlé à propos de la fontaine Belle-Paule.

Le Grand-Rond à Toulouse, monument à Auguste Fourès par Paul Ducuing, vu de profil, carte postale ancienne De profil, vous voyez mieux que la figure de l’allégorie prend finalement plus de place que le buste qu’elle est censée honorer. Mais qui fut Auguste Fourès ? Le père du cassoulet de Castelnaudary (Aude) par ce texte de 1911 qui retranscrirait un texte du milieu du 19e siècle ? Je vous invite plutôt à aller lire sur le site de l’université de Provence son éloge prononcé par François Tresserre à Castelnaudary le 16 mai 1926, lieu où Fourès était né le 8 avril 1848 et décédé le 4 septembre 1891 (je ne suis pas allée vérifier, c’est peut-être un tort après les déconvenues sur Pierre Amédée Brouillet).

Pour en savoir plus sur Paul Ducuing, je vous conseille la lecture de cet article, de Luce RIVET, Le sculpteur toulousain Paul Ducuing (1867-1949) : un artiste officiel sous la Troisième République, Annales du Midi, 1988 (2e trimestre), p. 181-192.

Paul Ducuing est aussi l’auteur d’au moins une allégorie de la République, sujet qui m’a intéressé professionnellement il y a quelque temps, sous la forme d’une Victoire dominant un soldat à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne), que vous pouvez découvrir sur ce site.

Pour information, suite à de nombreux actes de vandalisme, la ville de Toulouse a remplacé la plupart de ses statues dans les lieux publics par des copies, et mis à l’abri les originaux… quand ils n’ont pas été détruits avant.

Les autres articles sur le Grand-Rond : le jardin et le kiosque (avec cartes postales anciennes) ; la chienne et la louve de Rouillard, le monument à Clémence Izaure ou les gloires de Toulouse (détruit).

Post-scriptum : j’ai oublié de préciser… Cette statue là n’existe plus. Elle a très probablement été fondue suite à la loi du 11 octobre 1941 et aux instructions de 1942, qui ordonnaient la fonte des monuments en bronze à l’exception des monuments aux morts, des saints, des saintes, des rois et des reines…

Le Grand-Rond à Toulouse (4) : Izaure ou Toulouse…

Le Grand Rond à Toulouse, carte postale ancienne, bassin central avec jet d'eau et parterre de fleurs Comme je vous le disais il y a quelques semaines, le centre du Grand-Rond a connu de nombreuses évolutions… Je vous invite à une petite visite en cartes postales anciennes, toutes ne sont pas datées, je n’ai pas eu le courage de rechercher les dates d’activité des différents éditeurs…

Sur la première vue, il y a un bassin entouré de parterres de fleurs, avec un petit jet d’eau au milieu.

Le Grand Rond à Toulouse, carte postale ancienne, bassin central avec jet d'eau et parterre de fleurs Sur la seconde vue, le jet d’eau est tout petit, le bassin est toujours entouré de fleurs.

Le Grand Rond à Toulouse, carte postale ancienne, monument à Clémence Isaure de Paul Ducuing, dans un bassin Sur la vue suivante, légendée statue de Clémence Isaure ou Izaure (dont je vous ai parlé pour une autre fontaine ici), un groupe sculpté occupe le centre d’un bassin. Au sommet, sur un piédestal se tient, telle une madone, la légendaire Clémence Isaure vêtue d’une longue robe (vous pouvez lire une version de la légende sur le site du musée des Jacobins). Sur un socle, à ses pieds, quatre personnages sont assis. Si vous avez des informations, j’aimerais bien les identifier, il y a au moins un homme et une femme… Peut-être des allégories ? Autour de l’îlot central, quatre animaux (grenouilles en bronze ?) crachent de l’eau dans le bassin.

Le Grand Rond à Toulouse, carte postale ancienne, monument à Clémence Isaure de Paul Ducuing, sans bassin Sur d’autres vues, comme ici, le même groupe sculpté porte la légende  » monument à la gloire de Toulouse « , ce qui est un peu la même chose, si Isaure symbolise la ville. Vous remarquerez qu’ici, il n’y a pas de bassin, le monument se dresse juste au centre du Grand-Rond.

Qui est l’auteur de ce groupe sculpté ? Plusieurs cartes postales l’attribuent à Paul Ducuing (1867-1949), qui a aussi réalisé le monument à Auguste Fourès et la poésie romane, qui se trouvait dans le même parc. Il pourrait correspondre à La Toulousaine présentée par Paul Ducuing au salon des artistes français de 1903 sous le n° 2735.

Je n’ai pas pu reconstituer la chronologie de ces vues, mais je pense que l’ordre est l’inverse de ce que je vous montre ici…

Pour en savoir plus sur Paul Ducuing, je vous conseille la lecture de cet article, de Luce RIVET, Le sculpteur toulousain Paul Ducuing (1867-1949) : un artiste officiel sous la Troisième République, Annales du Midi, 1988 (2e trimestre), p. 181-192.

Pour information, suite à de nombreux actes de vandalisme, la ville de Toulouse a remplacé la plupart de ses statues dans les lieux publics par des copies, et mis à l’abri les originaux…

Post-scriptum : j’ai oublié de préciser… Cette statue là n’existe plus. Elle a très probablement été fondue suite à la loi du 11 octobre 1941 et aux instructions de 1942, qui ordonnaient la fonte des monuments en bronze à l’exception des monuments aux morts, des saints, des saintes, des rois et des reines…

Les autres articles sur le Grand-Rond : le jardin et le kiosque (avec cartes postales anciennes) ; la chienne et la louve de Rouillard, le monument à Clémence Izaure ou les gloires de Toulouse (détruit).