Archives par étiquette : deuil

L’homme arrêté de Sébastien Amiel

Couverture de L'homme arrêté de Sébastien Amiel

pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : L’homme arrêté de Sébastien Amiel, éditions de l’Olivier, 2012, 163 pages, ISBN 978-2-87929-799-6 .

L’histoire : de nos jours dans un lieu indéterminé… Un lotissement près d’une ville avec un périphérique et un lac à une heure de route… Adam a été licencié il y a quelques mois de son emploi de réparateur d’éoliennes. Anna, sa femme, est institutrice et prépare une manifestation. C’est l’été, il fait chaud, à proximité, deux enfants viennent de mourir dans des inondations dues à un orage… Adam retrouve un petit boulot non qualifié. Le samedi suivant, il part au lac voisin avec sa femme et leur jeune fils, Martin, pique-nique, bateau pneumatique et baignade. Au fil des pages, Anna semble lointaine, se rapprocher de plus en plus d’un collègue, surtout après qu’elle et lui aient été blessé par des policiers au cours d’une manifestation…

Mon avis : la lente dérive d’un homme apparemment ordinaire, un couple dont l’un s’éloigne peu à peu de l’autre, seul le fils (et peut-être le chien?) semble maintenir la cohésion familiale. Comment dire, l’absence d’action au départ agace, on a envie d’aller plus loin, de secouer Adam, de demander à sa femme d’être plus attentive à sa famille… La dernière partie, à partir d’un drame dont je ne vous révèlerai pas qui il touche, est plus poignante. Quelques mois dans la vie d’un couple, deux heures de lecture (bon, je lis vite, comptez en plutôt trois à vitesse de lecture habituelle) pas désagréables, mais qui ne laisseront dans quelques semaines aucun souvenir, je pense…

La resquilleuse de Mary Wesley

Couverture de La resquilleuse de Mary Wesley

pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque, il avait été chaudement recommandé comme tous les titres de cette auteure par vu pour la première fois chez Audouchoc.

Le livre : La resquilleuse de Mary Wesley, traduit de l’anglais par Michèle Albaret, éditions Héloïse d’Ormesson, 2011, 286 pages, ISBN 9782350871691.

L’histoire : dans un village anglais (non précisé) de nos jours. Matilda, la cinquantaine ou un peu plus, déprime. Elle est veuve depuis trois ans (son mari est mort à Paris dans des circonstances troubles), ses enfants sont dispersés dans le monde et ne lui rendent pas visite, son chien et son chat sont morts. Elle vient de confier son jars à un voisin, et décide de partir pour un dernier pique-nique au bord de la mer… Mais sa place habituelle est déjà occupée par des jeunes, ça lui gâche son dernier repas… et voilà qu’au bord de la rambarde, alors qu’elle attend le moment idéal pour se jeter à l’eau (quand la marée sera au plus haut), voilà que son geste est contrarié par un homme qu’elle reconnaît immédiatement, un matricide recherché depuis plusieurs jours… Elle le ramène chez lui, l’installe dans la chambre d’amis, et une étrange relation s’établit entre eux…

Mon avis : voilà un roman assez inclassable… ou comment soigner le mal de vivre en reportant son attention au soin de l’autre, même si l’autre est recherché à travers tout le pays pour le meurtre de sa mère… Sous l’humour apparent transperce la grande souffrance et aussi la grande naïveté de Matilda, qui va peu à peu ouvrir les yeux sur le monde… sa vie… et celle de son « mari adoré » finalement pas si clair que ça, voilà qui ne risque pas de lui remonter vraiment le moral! Une lecture agréable, les pages défilent à toute vitesse: comment va se terminer cette histoire hors-norme??? Bonne lecture à vous!

Logo God save the livre Ce livre entre dans le défi God save the livre, saison 2, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2013 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di »(15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…

Repas de morts de Dmitri Bortnikov

Couverture de Repas de morts de Dmitri Bortnikov pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Repas de morts de Dmitri Bortnikov, éditions Allia, 2011, 188 pages, ISBN 978-2844853738.

L’histoire : de nos jours, à Paris. Un homme en train de se masturber devant un film porno, Dim, apprend, par un coup de fil de son père, la mort de sa mère. Une mort qui va le hanter… Sa mère avait travaillé dans une maternité, les âmes des enfants avortés étaient venus la hanter dans sa vieillesse. Sombrant dans la folie, parlant seule, les pieds chaussés de sacs plastiques, elle est tombée, elle est morte. Et voilà que son passé, le passé de sa famille fait irruption dans la tête de Dim, tout se mélange, l’Île-de-France, la steppe d’Asie centrale en Yakoutie, son père, sa mère, son frère, des chiens, ses grands-parents, des soldats, ses amours, le présent, le passé.

Mon avis : j’ai beaucoup aimé… la couverture de Subodh Gupta, qui rappelle un élément échappé de l’une de ses grandes œuvres monumentales, comme celle (God Hungry) qu’il avait réalisé dans le cadre de Lille 3000 dans l’église Sainte-Marie-Madeleine en 2006. Côté livre, c’est le premier que Dmitri Bortnikov écrit directement en français (il habite en France depuis 2010), dans un style très très spécial, que ce soit dans la forme, le style ou la syntaxe : abondance de point de suspensions, de coupures avec des séries de —, des phrases très courtes entrecoupées de plus longs passages… Un récit haché qui n’arrête pas de passer du coq à l’âne, du présent à un passé plus ou moins lointain, je n’ai pas du tout accroché…

Logo rentrée littéraire 2011Ce livre est le dernier lu dans le cadre du défi 1 % rentrée littéraire 2011, coordonné cette année par Hérisson.

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de la Russie, pays d’origine de l’auteur, et où se passe une bonne partie du livre.

Jans va mourir de Anna Seghers

Couverture de Jans va mourir de Anna Seghers

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus près

Pour le défi Mars, mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya, j’ai fait une descente à la médiathèque où j’ai emprunté une dizaine de livres…

Le livre : Jans va mourir de Anna Seghers, traduit de l’allemand par Hélène Roussel, éditions Autrement, écrit en 1925 mais retrouvé tardivement, en 1999, par son fils, publié en français en 2001, 71 pages (y compris l’introduction de son fils Pierre Radvanyi et la postface de la traductrice), ISBN 9782746700857.

L’histoire : dans un lieu indéterminé, à une époque non précisée, sans doute dans les années 1920. Un couple dans une seule pièce, Martin Jansen, ouvrier, Marie, femme au foyer, enceinte. Et leur fils, Jans, sept ans, l’espoir d’une vie meilleure… Mais un jour, la maladie entre dans la maison, Jans est faible, plein de fièvre, crache du sang… Le père, d’absent, plus ou moins mis à l’écart par la mère, devient tendre… Puis Jans réussit à se lever, à passer la journée dans un fauteuil, sa sœur naît, survivra-t-il?

Mon avis : un texte parfois plein de poésie, comme quand Jans regarde tomber les flocons par la fenêtre et se perd dans ses rêves… La traduction du titre allemand me laisse perplexe… Jans VA mourir, dans la version française, mais Jans MUSS sterben en allemand, doit mourir, comme un fait inéluctable. Un fait dont on aimerait qu’il ne se passe pas, Jans le petit malade est attachant…

Olivier de Jérôme Garcin

Couverture de Olivier de Jérôme Garcin

pioche-en-bib.jpgIl y a quelques semaines, Theoma a parlé de ce livre de Jérôme Garcin, que j’écoute régulièrement au Masque et la plume sur France Inter… Je l’ai trouvé à la médiathèque. [Depuis, du même auteur, j’ai lu Bleus horizons].

Le livre : Olivier de Jérôme Garcin, série blanche, éditions Gallimard, 2011, 158 pages, ISBN 978-2-07-013163-1.

L’histoire : Jérôme Garcin ancre son récit de nos jours à Paris, en Normandie, à Versailles auprès de Bartabas… Jérôme et Olivier Garcin sont jumeaux, nés le 4 octobre 1956. Inséparables jusqu’au drame de ce 7 juillet 1962, ils ont un peu plus de cinq ans et demi. Au retour d’un week-end en Normandie, leur père s’arrête pour voir des vaches, Olivier traverse la route… et est fauché par une voiture qui ne s’arrête pas (et ne sera jamais retrouvée). Après un long coma, il décède… Mais Jérôme a été éloigné chez une tante, il ne voit pas son frère mort, ne va pas à l’enterrement, et quand il rentre chez lui, toute trace de son frère a été effacée, plus de vêtements, de jouets, on n’en parle plus… Est-il vraiment mort, pour son frère? Ne reviendra-t-il pas? Onze ans plus trad, c’est son père qui meurt d’un accident de cheval. Un récit poignant sur ce double drame, à 53 ans, Jérôme Garcin s’interroge sur l’absence de ce jumeau, figé dans sa mémoire à 5 ans… et qui l’habite chaque jour, comme s’il vivait pour deux…

Mon avis : un beau texte poignant sur la gémellité et le deuil impossible, faute de matérialité de la mort, Jérôme Garcin n’a pas revu son frère après son vol plané sur la route. Cette mort comme effacée, qui l’a hanté et dont il a eu tant de mal à parler directement, qu’il a très rarement évoquée alors qu’elle a été si présente dans sa vie.

La douleur maternelle d’Antoine Etex au parc de Blossac à Poitiers

Poitiers, la douleur maternelle par Etex à Blossac, 1, vu de loin A l’entrée du parc de Blossac, ce chaque côté de la grille, deux groupes sculptés en marbre d’Antoine Etex (Paris, 1808 – Chaville, 1888) se font face, La douleur maternelle et Le bonheur maternel et réalisés respectivement en 1859 (présenté au salon des artistes français sous le n° 3214) et en 1866 (n° 2757 du même salon mais en 1866) d’après les dossiers de la base Joconde,  toutes deux sont des dépôts de l’État. Ils ont été nettoyés au printemps 2011, mais l’hiver dernier, un garde m’avait autorisée à contourner les parterres pour prendre d’autres vues, que je n’ai pas reprises depuis. Vous avez donc des vues après nettoyage, celle que l’on peut prendre depuis l’allée, et des vues avant nettoyage. Les deux groupes se trouvent derrière un petit bassin peu profond.

Poitiers, la douleur maternelle par Etex à Blossac, 2, vu de face

Après le bonheur, je vous présente aujourd’hui bientôt La douleur maternelle, à droite en entrant dans le parc.

Poitiers, la douleur maternelle par Etex à Blossac, 3, vu de trois quarts Une mère assise, vêtue d’un vêtement en désordre, les seins et l’épaule gauche dénudés, soutient un grand enfant nu…

Poitiers, la douleur maternelle par Etex à Blossac, 6, les têtes Voici un détail du visage fermé de la mère, son épaule et ses seins dénudés, la tête de l’enfant blottie contre l’autre épaule.

Poitiers, la douleur maternelle par Etex à Blossac, 4, l'enfant évanoui Il semble au moins inanimé, peut-être déjà mort, s’il l’on en juge par son bras pendant par exemple.

Poitiers, la douleur maternelle par Etex à Blossac, 5, les jambes de l'endant Les jambes et les pieds de l’enfant sont repliés, la main de sa mère le soutient au niveau des fesses.

Poitiers, la douleur maternelle par Etex à Blossac, 6, le monument de dos De dos, on voit le drapé du vêtement de la mère.

La nuit viennent les renards de Cees Nooteboom

Couverture de La nuit viennent les renards de Cees Nooteboom pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre à la médiathèque dans les nouvelles acquisitions…

Le livre : La nuit viennent les renards de Cees Nooteboom, traduit du néerlandais (Pays-Bas) par Philippe Noble, éditions Actes Sud, 158 pages, 2011, ISBN 978-2-7427-9515-4.

L’histoire : huit nouvelles plus ou moins longues, un peu partout en Europe (surtout méditerranéenne), de nos jours, même si elles sont encrées depuis les années 1960. Un thème commun, la mort, au moins en arrière-plan, comme dans Gondoles, où un homme se retrouve à Venise où il était allé des années auparavant avec une femme, qu’il va finalement retrouver…in extremis. Beaucoup plus violente dans Orages, où un couple attablé à un café espagnol en bord de mer assistent au foudroiement d’un homme sur la plage. Dans une nouvelle plus longue (une cinquantaine de pages, le tiers du livre), Heinz, c’est la lente descente dans l’enfer de l’alcool de Heinz, un diplomate néerlandais en poste en Italie, suite à la mort de sa première femme, Arielle, à l’âge de 22 ans, dont il ne s’est jamais remis…

Mon avis : je viens de découvrir un grand nouvelliste en Cees Nooteboom. Toutes parlent de mort ou intègrent au moins un mort dans le récit, mais elles sont très différentes les unes des autres, et intègrent toutes aussi de belles histoires d’amitiés. Autre point commun, les photographies… je vous laisse découvrir tout cela dans ce petit livre…

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre des Pays-Bas.

Sincères condoléances de Erling Jepsen

Couverture de Sincères condoléances de Erling Jepsen pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre à la médiathèque dans les nouvelles acquisitions…

Le livre : Sincères condoléances de Erling Jepsen, traduit du danois par Caroline Berg, éditions Sabine Wespieser, 328 pages, 2011, ISBN 978-2848050942.

L’histoire : dans le sud du Jutland au Danemark en 2003 (l’année n’est pas citée dans le livre, mais le Danemark vient de s’engager dans la guerre en Irak). Allan, la quarantaine, regarde la télé quand sa tante vient lui apprendre la mort de son père deux jours plus tôt. Son père (et sa mère) qu’il n’a pas revus depuis 9 ans, son père le lui ayant interdit suite à la parution de livres autobiographiques qui ont raconté les horreurs faites par ce père, le laitier et épicier du village, à son fils Allan et à sa fille Sanne, qui n’ont donc plus revu leurs parents depuis tout ce temps. Seul l’aîné, Asger, les fréquente encore. Aller à l’enterrement? Il n’en est pas question. Mais Allan demande à sa femme, Charlotte, de s’assurer auprès des pompes funèbres locales qu’il est bien mort, et il envoie finalement des fleurs avec ce simple mot, « Sincères condoléances ». Mot que sa mère Margrethe trouve au moment de faire les remerciements, et qui lui passe un coup de fil pour qu’il vienne la voir… Ce qu’il finit par faire, accompagné de sa sœur Sanne, qui reste traumatisée par ce qu’elle a vécu. Après cette première visite, Allan va y retourner avec sa femme et Frida, sa fille. Mais alors qu’elle sont reparties et lui resté, les angoisses de l’enfance remontent chez Allan, le passé est reconstruit par la mère, ainsi que les neuf dernières années et la dernière semaine du père…

Mon avis : un livre qui aborde avec humour un sujet difficile (et que l’auteur a semble-t-il déjà abordé dans son premier roman du point de vue du même Allan, alors âgé de onze ans, dans L’Art de pleurer en chœur). Ce n’est pas que le comportement du père qui est dénoncé, mais aussi celui de la mère qui, pour ne pas voir ce qui se passait sur le canapé du salon entre son mari et sa fille, s’enfermait dans sa chambre. Ou celui de celle-ci lorsqu’elle se venge sur son mari, vieillissant, en le maltraitant (on hésite quand même, dans la scène de la douche où elle le lave brutalement puis l’abandonne pour qu’il remonte seul l’escalier de la cave où est la douche, à compatir, le père ayant tout fait pour avoir besoin de ce sérieux lavage). Les conséquences des écrits à succès d’Allan, qui ont détourné les voisins du laitier… Et la position ambivalente d’Allan, il hait son père, mais est choqué quand il découvre à l’hôpital qu’il a été hospitalisé de multiples fois et sans doute victime de maltraitance. Merci aux bibliothécaires d’avoir acheté ce livre et de l’avoir mis en valeur, ce qui m’a permis de le découvrir à mon tour… et de partager cette lecture avec vous!

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre du Danemark.

The tree of life de Terrence Malick

Affiche de The tree of life de Terrence Malick Samedi soir, je suis allée au cinéma, j’ai hésité entre le gamin au vélo des frères Dardenne au TAP cinéma et the tre of life de Terrence Malick au CGR du centre-ville de Poitiers (en VO, la VF passe au complexe extérieur où je ne vais jamais, et je ne saurais pas allée voir la VF). J’ai opté sur ce dernier, même si les conditions au CGR ne sont pas bonnes… Ici, dans les moments calmes et presque silencieux, nous entendions très fort le film d’action de la salle d’à côté. Inadmissible, et le maire voudrait que le TAP loue ici des salles d’art et essai? Il y aura des travaux d’insonorisation? Et pourra-t-on voir le film, rien que le film (sans les 15 minutes de publicité avant) et tout le film (avec le générique jusqu’à la fin dans le noir, cette fois, ils ont fait un effort, on a pu lire jusqu’au début de la musique)? Bon, revenons au film, qui a reçu hier la palme d’or à Cannes.

Le scénario : à New-York aujourd’hui mais surtout dans une riche banlieue du Texas des années 1950 aux années 1970, environ. Dans son gratte-ciel de bureaux, Jack, un homme d’âge mûr, se souvient de la mort de son petit frère à l’âge de 19 ans (donc environ 40 ans plus tôt) et de leur enfance. Jusqu’à l’arrivée de ses deux petits frères, Jack était LE fils bien-aimé de ses parents et surtout de sa mère, Mrs O’Brien Jessica Chastain. Puis il doit partager cet amour avec ses deux petits frères. Leur père (Brad Pitt), qui aurait voulu être musicien (il joue du piano à la maison et de l’orgue à l’église), fait tout pour réussir dans la vie et pense aider ses fils à affronter la vie en les élevant à la dure (interdiction de parler à table, de claquer la porte, diverses corvées, etc.).

Mon avis : je n’ai pas aimé! Il m’arrive rarement d’avoir une opinion aussi tranchée, mais c’est comme ça… L’omniprésence de Dieu et de l’Église (même si elle est protestante) m’a gênée puis agacée. La citation du livre de Job en ouverture, la petite flamme entre chaque partie du film, les paroles de la mère ou du fils à Dieu, le bénédicité, la bougie, etc., trop, c’est trop… Je comprends que certains puissent apprécier le film. Car certes, il y a de très belles images, avec un passage un peu trop long sur les quatre éléments et de beaux tourbillons (pas de la vie): des nuées d’oiseaux, des volutes s’échappant d’un volcan, de la mer, de la lave, de la voie lactée, etc. Une belle rivière, de beaux arbres, un peu répétitifs. Je n’ai pas compris l’arrivée des dinosaures ni le champ de tournesol sur fond de Requiem… Et une histoire qui ne m’a pas vraiment marquée, si cela se passe bien au Texas, voir les noirs juste pour un barbecue de bienfaisance à la sortie de la messe dominicale ne permet pas de rendre compte de la ségrégation qui était si importante à ce moment là… Bon, la danse hongroise de Smetana me trotte encore dans la tête, je l’ai remise hier matin…

Où va la nuit de Martin Provost

affiche de Où va la nuit de Martin Provost Parce que j’avais beaucoup aimé Séraphine de Martin Provost, je me suis précipitée au cinéma voir Où va la nuit (adapté de Mauvaise Pente de Keith Ridgway) avec dans le rôle principal Yolande Moreau, qui était Séraphine dans le précédent film.

Le scénario : dans la campagne belge et à Bruxelles, de nos jours (enfin, plus précisément, après 2009, à cause du musée Magritte que l’on entraperçoit et qui a ouvert en juin 2009). Depuis longtemps, Rose Mayer (Yolande Moreau) est le puching ball de son mari. Un jour (plutôt une nuit), celui-ci, ivre, a renversé et tué une jeune fille sur une route de campagne. Il a écopé de six mois de prison, d’un retrait de permis. Rose a géré seule la ferme, le sert comme une esclave, et un jour, les coups de trop. Elle hésite à fuir, et puis, finalement, elle décide d’assassiner son mari avec sa voiture à l’endroit même où il a tué la jeune fille. Après l’enterrement, où elle semble plus affectée sur la tombe d’un enfant que sur celle de son mari, elle va retrouver Thomas (Pierre Moure), son fils homosexuel, à Bruxelles. Sans lui avouer le crime, bien sûr, mais un journaliste et des policiers sont sur sa trace…

Mon avis : j’ai passé une agréable soirée, même s’il y a un petit quelque chose que je ne sais pas exprimer… Le dénouement, peut-être? Mais pour une fois, nous voyons un couple homosexuel comme un couple hétéro, amour et dispute voire violence conjugale compris! La (re)découverte de la ville par l’agricultrice, ou le personnage de l’inspecteur, ou encore la veuve qui tient une pension de famille et trouve un moyen d’échapper à son train-train-quotidien, ont beaucoup de présence, de même que la transformation de la mère tout au long du film.