Mapuche, de Caryl Férey

Couverture de Mapuche, de Caryl FéreyParmi ses recommandations d’été, le magazine Causette. recommandait cet auteur, son dernier polar mais aussi celui-ci, que j’ai acheté en livre de poche… Il a reçu en 2012 le prix Landernau du polar et le prix du meilleur polar français du magazine Elle.

Le livre : Mapuche, de Caryl Férey, Collection Série Noire, Thrillers, éditions Gallimard, 464 pages, 2012,ISBN 9782070130764 [lu en Folio policier n°° 716, 549 pages, 2013].

L’histoire : en Argentine de nos jours. Rubén Calderón est détective privé et recherche des enfants volés lors de la dictature, lui-même fut torturé il y a trente ans, alors qu’il avait 15 ans, assistant dans les geôles clandestines de l’École de Mécanique de la Marine à mort de son père poète célèbre et sa sœur de 12 ans. Sa mère fait partie des mères (et désormais grands-mères) de la place de Mai. Un jour, on le charge de retrouver Maria, une photographe disparue depuis deux jours, fille du principal soutien financier au maire de Buenos Aires, sans savoir qu’il s’agit aussi d’une enfant volée par la dictature. De son côté, Jana, indienne mapuche réfugiée en ville après la crise financière de 2001-2002, est plus ou moins sortie du tapin et arrive à survivre comme sculptrice engagée sur le sort des indiens. A la demande expresse de son ami(e) Paula / Michele, elle tente de convaincre Rubén d’enquêter sur la mort de Luz, leur ami travesti dont le corps mutilé a été retrouvé dans le port, sans grand espoir du côté de la police. Les deux affaires vont s’avérer étroitement liées, sur les traces des pires moments de la dictature, avec des personnes prêtes à tout pour sauvegarder leurs sales secrets…

Mon avis : un thriller qui plonge dans le passé ou plutôt les passés sombres de l’Aregntine (en frôlant le Chili, mais ça, je vous laisse le découvrir): les geôles de la dictature (et les enfants volés) d’un côté, le sort des Indiens de la forêt amazonienne de l’autre. Il ne s’agit pas d’un documentaire, ceux qui veulent en savoir plus seraient plus inspirés de lire des livres d’histoire, mais bien d’une toile de fond sur laquelle se trace une chasse à l’homme sans merci, entre ceux qui cherchent à faire éclater la vérité et ceux qui sont près à tout pour la garder soigneusement enfouie. La violence se déchaîne, les morts s’accumulent dans les deux camps, la morale n’est pas toujours sauve, la nature humaine se révèle sous ses plus sombres aspects… Une idée de lecture au frais pour les deux prochains jours annoncés très chauds… ou à garder pour cet hiver au coin du feu??? A vous de choisir!

Sac origami

Sac origami bleu, avec la poignée marronJ’ai réalisé ce sac origami réversible il y a un moment… tr-s en retard pour l’anniversaire  d’Emmanuelle / le Marquoir d’Élise… C’est un modèle de Viny DIY publié dans le numéro d’avril 2016 de Modes et travaux, qui proposait quelques sacs très sympas. J’ai choisi deux tissus bleus assortis, mais le simili cuir marron que j’ai d’abord choisi ne me convenait pas finalement… L’idée de la poignée pour un sac de course proposée dans le modèle me semblait bonne.

Sac origami bleu, avec la poignée griseDu coup, j’ai plongé dans ma réserve de tissus et retrouvé un coupon de simili cuir gris (dans lequel j’avais prévu de me faire une pochette, jamais réalisée…). Le résultat me plaît mieux…

Profession du père, de Sorj Chalandon

pioche-en-bib.jpgCouverture de Profession du père, de Sorj ChalandonEn attendant la nouvelle rentrée littéraire (nouveau défi organisé par Hérisson par en vue?), j’ai lu un roman salué lors de celle de 2015, c’est la première fois que je lisais un livre de Sorj Chalandon, dont je lis les critiques cinéma chaque semaine dans Le Canard enchaîné. J’ai emprunté ce livre à la médiathèque.

Le livre : Profession du père, de Sorj Chalandon, éditions Grasset, 320 pages, 2015, ISBN 9782246857136.

L’histoire : dans les années 1960, quelque part dans une ville de province. Émile, 12 ans, a un père qui a plein de métiers, à l’entendre… Que répondre dans la case « profession du père », sur la fiche du collège? Champion du monde de judo, prêtre, agent secret, ami intime de De Gaulle?Et qui est ce mystérieux parrain américain? La vie du petit garçon n’est pas simple, entre entraînement pour la cause de l’OAS (allant jusqu’à lui faire prendre des risques pour déposer des lettres anonymes) et punitions qui vont au-delà de la maltraitance… Qu’est devenu ce petit garçon, comment s’en est-il sorti?

Mon avis : le roman (autobiographique) parle avec légèreté et beaucoup d’humour des « missions » confiées par ce père mythomane à son jeune fils, mais on souffre avec lui dans l’armoire où il est enfermé, puni, au pain et à l’eau, avec la mère au minimum complice passive du bourreau… quoiqu’elle encaisse aussi sa part de la violence du mari. Un fils chassé de chez ses parents le jour de ses 18 ans (ils déménagent en lui laissant le dernier mois dans l’ancien appartement). Il faut attendre que ce père devienne vieux, incontrôlable, enfin enfermé à l’hôpital psychiatrique pour que le fils fasse admettre à sa mère la folie de ce père qui a pourri leurs deux vies. Que lui aussi admette quelque part cette terrible emprise du père, pour lequel il était prêt à tout faire, pour une parcelle d’amour (ou juste d’une levée de punition?). La folie qui a aussi eu des conséquences tragiques pour l’un de ses camarades de classe, mais ça, je vous laisse le découvrir en lisant ce roman poignant!

Centrale nucléaire de Civaux, juillet 2016, record de rejets dans la Vienne!

La centrale nucléaire de Civaux dans le département de la VienneCela fait longtemps que je ne vous ai pas parlé de la centrale nucléaire, installée sur un karst, de ses problèmes avec la sécheresse, de crue de la Vienne (et une promenade imprévue de carburant radioactif), de ses fuites de tritium en janvier 2012, la suite de cette fuite (février 2012)…

Un entrefilet, hier, dans la presse locale, m’a alertée:

« État des rejets dans la Vienne, de la Centrale de Civaux

La centrale de Civaux est située sur le bassin de la Vienne, entre les stations débitmétriques de Lussac-les-Châteaux (en amont) et de Cubord (en aval). La station de Cubord est la station débitmétrique de référence pour le suivi du fonctionnement de la centrale. Selon l’Autorité de Sûreté Nucléaire, « l’exploitant de la centrale prend toutes les dispositions pour garantir un débit moyen journalier minimum en Vienne à l’aval du rejet de la centrale supérieur à 10 m ». Au cours du mois de juillet, il est à noter que différents seuils de rejets ont été dépassés. Au total, le seuil de rejets chimiques a été franchi sur 22 jours, et huit jours pour le seuil de rejets radioactifs (avec dérogation) » (Centre presse, 10 août 2016).

Direction le site de l’autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour vérification, mais je n’y ai pas trouvé l’information… le dernier avis d’incident date de juillet 2015 (pas à jour??? dernier arrêt de réacteur signalé en 2015 alors qu’il y en a eu plusieurs en 2016) et les lettres de suite d’inspection du 27 juillet 2016, mais cela ne concerne pas les rejets. Rien non plus sur celui de la commission locale d’information (CLI)…  En cherchant bien, j’ai fini par trouver les chiffres des rejets de juin 2016 sur le site d’EDF (dans la lettre d’information de juillet), mais pas ceux du mois dernier. Ils sont tous en vacances? Pourtant, 22 jours sur 31 de dépassement des rejets chimiques, et à nouveau des rejets radioactifs en dehors de la norme (encore du tritium? pire?), ça ne devrait pas être ainsi caché! Le dernier twitt de la centrale concerne… l’attentat de Nice, ils feraient mieux de surveiller ce qu’ils balancent à la rivière, d’autant qu’avec l’été, il y a des gens qui se baignent en aval…

Déjà en janvier 2016, les rejets de tritium liquide dans la Vienne avaient atteint 19 terrabecquerels (TBq), soit 21,5 % d’autorisation annuelle accordée à la centrale. A fin juin 2016, ils en étaient à 62,153 TBq sur 90 autorisés annuellement (70%). A suivre!

Abécédaire chat, sixième étape

Abécédaire chat, le chat pour ma sixième étapeLe SAL (projet de broderie en commun) « Chat va vider mon placard » (étendu aux broderies d’autres animaux), coordonné par Minouche fait une pause estivale, mais comme je n’avais pas rendu ma copie fin juin, voici mon avancée, j’ai presque terminé le grand chat en bas à droite et le Z…

d’Isabelle Haccourt-Vautier et Adeline CrasIl avance bien. C’est un modèle d’abécédaire pris dans le livre Brodez-moi chat d’Isabelle Haccourt-Vautier et Adeline Cras.

Revoir: la première étape, la deuxième, la troisième,  la quatrième, la cinquième étapes, à suivre…

Louise le Renardeau

Les pièces du doudou renardeauJe ne sais pas si Renardeau se dit au féminin, mais c’est le nom du modèle que j’ai choisi dans La forêt enchantée, doudous et petits cadeaux en couture créative, de Inge Snuffel et Mamarina, éditions de Saxe, 2014 (rééd. 2015). J’ai choisi le tissu orange tout doux que j’ai déjà beaucoup utilisé, de la polaire écrue et des petits morceaux dans des chutes de skaï… J’ai brodé les yeux.

Doudou renardeau orangePour une fois, le modèle était bien expliqué, je l’ai juste beaucoup moins bourré que ce qui est proposé, car je préfère toujours des doudous un peu mous pour des petits bébés. Le nounours, qui mesure presque 50cm de haut, a rejoint le berceau d’une charmante petite fille…

La Madone de Notre-Dame, par Alexis Ragougneau

pioche-en-bib.jpgCouverture de La Madone de Notre-Dame, par Alexis RagougneauJ’ai choisi de commencer mes vacances avec des polars… J’ai emprunté à la médiathèque un livre de cet auteur que je ne connais pas, en faisant confiance à l’éditeur dont j’apprécie en général les choix. Et aussi parce qu’il se passe pendant la procession de Notre-Dame (le 15 août), qui avait bloqué un certain temps notre bateau au retour de notre croisière l’année dernière sur la Seine le 14 août au soir.

Le livre : La Madone de Notre-Dame, par Alexis Ragougneau, éditions Viviane Hamy, 2013, 202 pages, ISBN 9782878585919.

L’histoire : de nos jours à Paris, le 16 août. Les gardiens de Notre-Dame ont repéré une très belle jeune fille habillée de blanc, figée depuis un moment sur un banc… mais c’est une touriste qui s’aperçoit qu’elle est morte. Le palais de justice et le quai des Orfèvres étant à deux pas, la procureure Claire Kauffmann, le commandant Landard et le jeune lieutenant Gombrowicz déboulent rapidement. Mais qui est cette inconnue, habillée dans une tenue peu décente? Le père Kern, qui effectue chaque été un remplacement à Notre-Dame, est chargé d’éviter le scandale et de faire en sorte que la police parte au plus vite. L’enquête révèle vite que la victime avait  la veille troublé la procession, avec sa tenue voyante dans les premiers rangs, et avait été prise à parti par Thibaut, un jeune habitué de Notre-Dame plutôt dérangé. Mais voilà qu’il se suicide pendant sa garde à vue, et le commandant n’est pas convaincu de sa culpabilité…

Mon avis : il s’agit du premier polar publié d’Alexis Ragougneau et il est construit de manière plutôt classique, avec des personnages que l’on retrouve souvent, le vieux flic grognon en fin de carrière, le jeune lieutenant qui y croit, la procureure torturée par ses problèmes personnels, le prêtre hanté par le suicide de son frère il y a des années, la victime mystérieuse. Il s’ouvre néanmoins par une description très réaliste de Notre-Dame. Côté face, une usine à touristes, avec ses bigotes habituées, ses SDF et ses gardiens qui tentent de maintenir un équilibre dans ce petit monde. Côté pile, le clergé qui ne veut pas de vagues et souhaite la réouverture rapide de l’édifice, sans scandale. Et il y a le père Kern, prêtre de banlieue et aumônier des prisons, qui devient peu à peu un personnage clef. Le dénouement final (chut…) n’est pas une grosse surprise, mais ce court roman (200 pages) est bien écrit… donc pas mal pour une petite lecture d’été sans prise de tête! Je vais lire le second roman de cet auteur, deux fois plus gros, emprunté en même temps…

Un pullover de mi-saison (4)

Pull gris de mi-saison terminé jusqu'au colJ’ai presque terminé mon nouveau pullover… Après avoir rattaché les manches avec le corps, les rangs étaient très longs (plus de 400 mailles)… heureusement que les diminutions ont vite permis d’avoir des rangs plus raisonnables! Me voici arrivée au niveau du col, il reste à arrêter les mailles, fermer les dessous de bras (quelques points), puis remonter les mailles un peu resserrées pour tricoter le col.

Modèle de Passion tricot n° 3 (4e trimestre 2015).

Sparrows de Rúnar Rúnarsson

Affiche de Sparrows de Rúnar RúnarssonCela fait déjà un petit moment que je suis allée voir Sparrows de Rúnar Rúnarsson.

Le film : de nos jours en Islande, au début des vacances scolaires. Depuis plusieurs années, Ari [Atli Oskar Fjalarsson], 16 ans, vit avec sa mère, Kristjana [Nanna Kristín Magnúsdóttir], à Reykjavik. Celle-ci doit partir en Afrique avec son nouvel ami et décide d’envoyer son fils chez son père, Gunnar [Ingvar Eggert Sigurðsson], dans une région isolée, au fond d’un fjord. Gunnar a perdu son bateau dans la crise économique, leur ancienne maison a été saisie et est toujours en vente. Chaque soir, il va manger chez sa mère [Kristbjörg Kjeld]. Dès le lendemain de son arrivée, le gringalet Ari doit aller travailler à l’usine de poisson. Son père boit trop avec ses amis, lui retrouve d’anciens camarades de classe avec qui ils n’ont plus beaucoup de points communs. Il est en pleine déprime, surtout après la mort de sa grand-mère. Il tente alors de s’insérer, fait l’expérience de l’alcool, de la drogue…

Mon avis : comme dans les romans, les polars et les films islandais vus ces derniers temps (voir en particulier Béliers de Grímur Hákonarson), on retrouve un pays où la vie à la campagne est très dure, avec des nuits interminables, au milieu de très beaux paysages de fjords, mais où, en plein été, personne ne quitte sa doudoune, où il pleut, il y a du brouillard, pas grand chose à faire sauf travailler (ici à l’usine de poisson), se divertir à la salle commune ou entre amis entre alcool, sexe et drogue. De la capitale ultra moderne, on ne voit que quelques images lors du départ en avion. Le sujet peut paraître banal et rebattu :  un père et un fils adolescent qui doivent apprendre à vivre ensemble après avoir été séparés plusieurs années à cause d’un divorce. Une société partagée entre deux groupes, les adolescents et les vieux, qui ont tous la même activité, travailler à l’usine de poisson et s’enivrer le soir dans deux groupes qui se croisent peu. Les personnages sont très crédibles, bien servis par les acteurs et mis en valeur par une excellente photographie. La musique du film, écrite par Kjartan Sveinsson (le pianiste de l’ancien groupe Sigur Rós), souligne avec justesse l’ennui sans fin. Certaines scènes sont très fortes, comme celle où Ari chante, seul, dans un silo abandonné, nostalgie de sa vie passée et de la chorale qu’il a dû abandonner. Si le film passe près de chez vous, n’hésitez pas, allez le voir!