Je vais vous montrer aujourd’hui deux maisons à pans de bois protégées au titres des monuments historiques à Niort (photographies de juillet 2011) et qui peuvent dater du 15e ou du 16e siècle (voir ou revoir aussi à Niort l’ancienne auberge du Dauphin ou maison de la Vierge). Toutes les deux sont couvertes d’un toit à un seul pan. La première se trouve en bas de la rue du Pont. Sur une photographie des années 1950, vous pouvez voir que devant, là où il y a le toit en rez-de-chaussée, se trouvait une autre maison de même type, et bien sûr aucune ouverture sur le côté.
Les bois transversaux, qui permettent la rigidité de la maison, sont de grande longueur et assemblés avec de grandes chevilles en bois et l’on peut parfois y voir des repères (voir à la fin de l’article sur ce défi photographique sur le bois).
Si l’on regarde par en-dessous, en contre-plongée, on voit mieux les appuis de fenêtre constitués d’une planche de bois débordant et les encorbellements avec les poutres de plancher qui reposent directement sur les sablières (grosses poutres porteuses posées dans le sens de la façade).
La seconde se trouve dans la rue Saint-Jean et est surnommée l’atelier du disciple de Palissy. Sa façade principale, sur la rue du Rabot, était la façade principale, construite en pierre de taille. Sur la droite se trouve littéralement un banc (au sens des bancs du marché), pierre plate en pierre qui servait de boutique. La façade secondaire, rue Saint-Jean, est construite en pans de bois pour le premier étage et le second qui est plutôt un comble à surcroît, avec un toit à un seul pan (le rez-de-chaussée ne conserve rien de l’agencement d’origine).
La porte la plus à gauche est surmontée de jours d’éclairage avec une pierre sculptée d’une tête de diable aujourd’hui très érodée.
Photographies de mi juillet 2011

Elle est aussi connue sous le nom de maison de la Vierge, en raison de la statue de la Vierge à l’Enfant (plus récente, disons en gros du 19e siècle, sans garantie) abritée dans une niche dans l’angle.
Au 20e siècle, une épicerie a occupé son rez-de-chaussée. Le choix de faire des réparations en plaquant des aplats de ciment est une très mauvaise idée (sans doute pas autorisée par les Monuments historiques), sur une maison à pan de bois, cela peut aggraver les dégradations en ne laissant pas passer l’eau qui s’accumule dans les murs.
Confolens conserve de nombreuses maisons à pan de bois. Le problème, c’est qu’aucune ne porte de décor, mis à part dans de très rares cas de moulures non significatives pour la datation. Comme souvent, de nombreux bois sont remployés d’une construction à l’autre, et même si, comme on va le voir en photographies, il y a des différences dans le mode de construction (avec ou sans décharges en croix de Saint-André, ces pièces de bois croisées qui font la célébrité des maisons à pan de bois, mais il y a aussi des maisons sans ces croix, avec uniquement ou majoritairement des poteaux verticaux. Les rez-de-chaussée ont souvent été très modifiés, mais devaient dans la plupart des cas ici être en pierre. En l’absence de datations par dendrochronologie (étude des cernes des bois), il est impossible de dater ces maisons, qui doivent se répartir entre le 15e et le 18e siècle… Je vous en présente quelques-unes, avec des liens vers les dossiers documentaires réalisés en 2003 lors de l’inventaire du patrimoine culturel de Confolens (plus de précisions en fin d’article).
La plus connue à Confolens est sans doute celle de ces premières photographies, dite maison du duc d’Epernon, située dans l’étroite rue du Soleil. Selon la tradition orale, sans aucune preuve, c’est dans cette maison que pendant les guerres de Religion, en février 1619, se seraient réunis Jean-Louis de Nogaret de La Valette, duc d’Epernon, son fils, archevêque de Toulouse, et 300 gentilshommes qui voulaient faire évader Marie-de-Médicis, retenue prisonnière à Blois. La maison a été partagée en deux et les réparations faites séparément sur chaque lot. Voir le dossier de la
Juste à côté se trouvent d’autres maisons du même type, mais recouvertes d’un enduit… Les pans de bois n’étaient en général pas fait pour être à l’air libre, et des règlements des 18e et 19e siècles ont imposé dans la plupart des villes de les couvrir d’un enduit si ce n’était pas déjà fait, afin de limiter les risques de propagation des incendies. Les étroites ruelles de séparation entre les maisons (ici appelées andrones) ont également une fonction de coupe-feu. Voir le dossier de la
Le remplissage entre les pans de bois est variable. A Confolens, il s’agit souvent d’un mélange de terre et de végétaux, quasiment jamais de briques (ou alors, il s’agit de reprises de ces remplissages). Exceptionnellement sur cette maison située près de la Fontaine de la Fontorse, un lattis (un ensemble de planchettes longues, minces et étroites) a été fixé par dessus les bois, puis recouvert d’enduit (sa chute partielle permet de voir ce lattis). Voir le dossier de la
Si vous allez un peu plus loin, rue des Portes-d’Ansac, la quasi totalité des maisons, qui étaient à l’origine un quartier de tanneurs, était construite en pan de bois. Voir le dossier de la
Si vous remontez vers la partie haute de la ville, près du donjon, rue du Vieux-Château, se trouve cette maison où l’on voit bien l’utilisation d’un remplissage en terre, ainsi qu’au centre, une construction en grille (poteaux verticaux sans décharge oblique ou en croix. La plupart des poteaux sont des remplois, on y distingue des encoches d’assemblage dans une mise en œuvre précédente. Cela ne se voit pas trop sur cette photographie, mais elle est complètement déformée, avec des aisseliers (les pièces de bois assemblées qui soutiennent le toit ici très débordant, pour protéger la façade de la pluie) déportés vers la gauche. Vous voyez aussi qu’à Confolens, la quasi totalité de ces maisons présente des encorbellements, avec l’étage plus large que le rez-de-chaussée, ce qui permet de gagner de l’espace, ici dans une mise en œuvre simple, avec des porte-à-faux des solives (les poutres horizontales perpendiculaires à la façade) coincées entre les sablières (les bois porteurs horizontaux parallèles à la façade)… Voir le dossier de la
Quelques précisions : en mars 2010, j’ai profité d’une belle journée printanière à Confolens (pour un colloque) pour faire une série de photographies et partager avec vous quelques-une d’entre elles, comme ces violettes près de l’église Saint-Barthélemy (revoir ici sa
Le nouveau défi de la semaine de
La voici de plus près, usage intensif du bois. Pour les maisons des 16e et 17e siècles, les pans de bois à La Rochelle sont protégés par des ardoises. Mais pour les villas du 19e et du 20e siècle, le soucis des embruns salés ne semble plus le même…
Du faux bois en béton, très à la mode dans la deuxième moitié du 19e siècle pour les parcs publics notamment. Nous sommes ici sur les anciennes fortifications, en partie transformées en parc avec quelques animaux.
La maison des chèvres de ce parc, justement, tout en bois. Dans l’ombre sur le tronc d’arbres, trois petits chevreaux. Et juste à côté, n’oubliez pas de jeter un coup d’œil à la statue de
Un petit regard quand même sur la plage du centre ville, tout juste ratissée le maton pour enlever les mégots et autres déchets laissés par les gens inciviques…
Retour dans la vieille ville en franchissant cette passerelle en bois…
Une autre villa avec beaucoup de bois d’œuvre le long des remparts…
Le totem en bois du jardin des plantes (dans la cour du muséum d’histoire naturelle, où vous pourrez aussi voir
Dans le même jardin, des jeux d’enfant en bois, ça change des jeux en plastique, non?
J’ai eu la flemme (j’ai quand même marché plus de 25 km sur cette journée…) d’aller jusqu’aux Minimes (je sais, j’aurais pu prendre le
… vu de plus loin (là, c’était en arrivant de la
Ah, et avant de vous emmener à Poitiers, je n’ai pas résisté, un petit rab pour les
Pour Poitiers, j’ai pris l’option des devantures… en commençant par celle-ci rue de la Tranchée, très abîmée et abandonnée…
En voici une autre abandonnée dans un bel ensemble de boiseries rue de la Tête-Noire, avec la devanture de la boutique, la porte et les volets…
Je n’ai bien sûr pas oublié de photographier la devanture très bien entretenue, elle, et très ouvragée, de la pharmacie de la rue Carnot (celle que je fréquente). [PS : en mai 2012, elle a subi un 
Nous retournons à Confolens avec, ce mois-ci, l’église Saint-Maxime, sur la rive droite de la Vienne, dépendant du diocèse de Limoges. Il s’agissait d’un prieuré dépendant de l’abbaye de Lesterps (à
Il date probablement de la transition de l’époque romane et de l’époque gothique, autour de 1200. Il s’agit de ce que l’on appelle un portail limousin, qui se caractérise par une voussure composée d’un ensemble de rouleaux en arc légèrement brisé, quatre dans le cas présent, reposant sur des chapiteaux ornés de crochets, ces sortes de boules cannelées que vous voyez sur la photographie de détail.
Le reste de l’église a été reconstruit au fil des siècles. D’importants travaux ont lieu lorsque, après des années d’abandon pendant la Révolution, l’édifice a été rendu en mauvais état au culte.
Mais des travaux importants avaient déjà eu lieu au 15e siècle, comme on le devine aux ouvertures du côté nord de l’église.
Le côté sud est plus difficile à voir, il y a le presbytère et diverses maisons accolées. Allez, courage, on monte vers la porte de Ville, puis le donjon et on redescend vers la rue de la Cure, pour réussir à voir le mur sud de la nef et le « joli » clocher des années 1850. De là haut (non, vous n’y monterez pas… et j’en connais qui ont de méchants souvenirs de la descente) il y a une très belle vue sur Confolens et surtout sur la Salle, ancienne porte de ville et tribunal médiéval qui du bas, est difficile à prendre en photographie tant il est enserré dans le bâti…
Un petit tour à l’intérieur, pour lequel je vous reparlerai du mobilier religieux contemporain qui inclut des éléments romans provenant de
Dernière étape à Tours (liens en bas de l’article) pour cette fois-ci, mon excursion d’une journée mi novembre 2009. La semaine prochaine, je vous emmène en Dordogne, j’ai pris des photos que je ne vous ai pas montrées en septembre.
Et je prendrai aussi des détails de ces maisons à pan de bois, qui datent pour certaines du 15e siècle et portent un riche décor sculpté, ce qui me change un peu des maisons à pan de bois de